Rue89 nous informe de la mésaventure d'une artiste chinoise, Siu Lan Ko, à l'École des Beaux-Arts de Paris. Dans le cadre de sa participation à une exposition collective, «Un week-end de sept jours», Siu Lan Ko avait installé sur la façade des Beaux-Arts deux bannières reproduisant recto-verso quatre mots : travailler, gagner, plus, moins…
Comme on pourra le voir sur Rue89, la devise chère à Nicolas Sarkozy, qui a inspiré l'artiste, pouvait se décliner de bien des façons. La plus caustique s'imposait au regard à descendre ou remonter la rue devant l'école: travailler moins, lisait-on dans un sens, gagner plus, dans l'autre… La direction des Beaux-Arts a fait démonter les bannières quelques heures après leur installation, sans avertir Siu Lan Ko.
On pense ce que l'on veut de cette forme d'expression artistique, mais dans un pays, quand on en vient à censurer préventivement une œuvre jugée impertinente, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond. Autant qu'on le sache, aucune autorité de l'état n'avait encore demandé que l'on fît disparaître les mots offensants. Non, mais quelqu'un a eu peur de déplaire, tout simplement. Nous vivons dans une république où le fait de froisser la susceptibilité du pouvoir est perçu comme un risque.
Guy Verhofstadt, ancien premier ministre Belge, a dit qu'il «y a quelque chose de pourri en république française». Ses propos évoquaient le débat sur l'identité nationale, «défouloir au remugle vichyste», et non cette censure presque anecdotique. Néanmoins, un tel regard porté sur nous, est révélateur de tout ce qui peut grouiller de minuscules indignités dans la pourriture…
P-S Humeur de Gauche fait le point sur le No Sarkozy Day aujourdhui… À voir chez Romain: une remarquable intervention de D. Cohn Bendit au Parlement européen… Si vous vous posez des questions sur Buzz de Google, PAd, vous livrera quelques réponses (pas toutes)… Poison-Social s'enflamme pour la défense d'Ilham Moussaïd… Le dernier billet-théâtre de Martine, avant les vacances, est sorti!
Comme on pourra le voir sur Rue89, la devise chère à Nicolas Sarkozy, qui a inspiré l'artiste, pouvait se décliner de bien des façons. La plus caustique s'imposait au regard à descendre ou remonter la rue devant l'école: travailler moins, lisait-on dans un sens, gagner plus, dans l'autre… La direction des Beaux-Arts a fait démonter les bannières quelques heures après leur installation, sans avertir Siu Lan Ko.
On pense ce que l'on veut de cette forme d'expression artistique, mais dans un pays, quand on en vient à censurer préventivement une œuvre jugée impertinente, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond. Autant qu'on le sache, aucune autorité de l'état n'avait encore demandé que l'on fît disparaître les mots offensants. Non, mais quelqu'un a eu peur de déplaire, tout simplement. Nous vivons dans une république où le fait de froisser la susceptibilité du pouvoir est perçu comme un risque.
Guy Verhofstadt, ancien premier ministre Belge, a dit qu'il «y a quelque chose de pourri en république française». Ses propos évoquaient le débat sur l'identité nationale, «défouloir au remugle vichyste», et non cette censure presque anecdotique. Néanmoins, un tel regard porté sur nous, est révélateur de tout ce qui peut grouiller de minuscules indignités dans la pourriture…
P-S Humeur de Gauche fait le point sur le No Sarkozy Day aujourdhui… À voir chez Romain: une remarquable intervention de D. Cohn Bendit au Parlement européen… Si vous vous posez des questions sur Buzz de Google, PAd, vous livrera quelques réponses (pas toutes)… Poison-Social s'enflamme pour la défense d'Ilham Moussaïd… Le dernier billet-théâtre de Martine, avant les vacances, est sorti!
Pas trop le temps de bloguer mais un petit tour par ici me permet d'avoir une vue sur des choses que je n'aurais certainement pas entendu parler comme cette oeuvre de Siu Lan malheureusement mise K.O. ce qui en dit long sur le sens de la perspective de la direction.
RépondreSupprimerVoila un tour d'horizon qui colle à l'actualité.Oui, il ya bien quelquechose de pourri, dans notre (autrefois) beau pays...
RépondreSupprimerMtislav,
RépondreSupprimeraprès ton petit tour ici, sois prudent sur la route de Können! (Il est vrai que la perspective débouchait sur la résidence de J. Chirac, justement)
Gauche,
il faudra éviter la gangrène jusqu'en 2012.
Bah! Ça alors !
RépondreSupprimerJe n'ai pas fait exprès, je le jure, cracher, si je...
Moi, j'ai eu l'info par Télérama (oui, je sais...).
Cela m'a rappelé un billet fait le 25 décembre dernier, sur Liu Xiaobo.
Et j'ai eu envie d'en faire un aussi !
Je suis un peu lent, peur de faire des fautes sans doutes.
:^)
G.
remugle vichyste: on l'avait vu dans ses promesses de campagne, qui à demi-mot claironnaient "Travail, Famille, Patrie".
RépondreSupprimerVoilà de quoi retourne le débat sur l'identité nationale.
Gildan,
RépondreSupprimerau réveil, il m'a fallu quelques instants pour comprendre que tu as fait un billet là-dessus, toi aussi… Eh bien quoi! On est forcément nombreux à parler des mêmes sujets… Belles photos chez toi, en plus, pour situer les lieux.
Homer,
c'est en tout cas, un jugement qu'ils auraient pu prévoir avant de lancer un tel débat. Dégoût international mérité!
Pas lu les commentaires.
RépondreSupprimerIl y a àToulouse un très bon festival d'art contemporain nommé "le printemps de septembre". Ils avaient invité, une de ces dernières années, une artistique américaine dont le travail consiste aussi à travailler sur des slogans, notamment autour de la notion de "besoins" face au monde de consommation exacerbé dans lequel nous baignons.
Dans la principale rue commerçante, le comité des représentants des magasins en place avait lui aussi exigé le retrait des bannières qui appelaient à réfléchir plutôt qu'à céder à la tentation.
Le commerce nous dirige, tout autant que la communication politique !
:-))
merci pour le link
RépondreSupprimerC'est terrifiant pour les Beaux Arts !!
RépondreSupprimeron aurait pu encore penser que dans ce vivier de l'art ,les poissons étaient encore libre de faire des bulles !!! fichtre!
Ma fille fait bien de rester à l'étranger ..
Cette décision est surtout d'une insondable connerie, dans la mesure où elle fait une énorme publicité à une "artiste" dont "l'œuvre" se signale avant tout par son vide grotesque.
RépondreSupprimerAlors je suppose que M Didier Goux sera (ou soutiendra)à l'école des Beaux Arts ce soir. Car, en effet, cette décision est une 'connerie'.
RépondreSupprimerExtrait de l'e-mail de l'artiste :
"...I wish to emphasize that this action (ce soir à 18h) is not an "alternative version" of my artwork.
It is an action in support of my request to 're-installed' the two banners 7m * 1.20m on the facade of beaux-arts...
Fundamentally it is not simply about one artist's work being censured, it is about dis-respecting the rights to the freedom of expression when other interest- ecomomic, political interest are at stake.
If this could happen to me, it might happen to you one day." Siu Lan Ko.
:^)
G.
M. Poireau,
RépondreSupprimersi je comprends bien, les commerçants avaient obtenu gain de cause… Quand on voit le poids des commerçants dans les villes ou les moindres villages (ils sont des agents électoraux redoutables), on peut se demander s'il y a un seul endroit de France où ce serait différent… Je trouve toujours choquante la place qu'on leur accorde dans les municipalités. Dans un bourg, un village, épiciers et artisans semblent presque siéger de droit! Alors que leurs intérêts et ceux de la population convergent rarement.
Croukougnouche,
on dirait que les directions de cet établissement, partout en France, n'ont rien de commun avec l'art. (Voir le lien que j'ai mis en haut de la marge: J'aime mon esad,
en rapport avec les Beaux-Arts de Strasbourg).
Didier,
je me doutais que quelqu'un ferait cette remarque. J'ai eu presque la même réaction, d'ailleurs, mais d'une part, j'ai trouvé très peu d'exemples d'œuvres de cette artiste, ce qui n'aide pas à forger une opinion valable, d'autant qu'elle est reconnue par ses pairs. D'autre part, c'est la censure, elle seule, dont je voulais parler.
Gildan,
on ne peut que partager l'argumentation de Siu Lan ko. Mais personnellement, je ne prendrai pas le TGV pour participer à la protestation. D'ailleurs, il est déjà trop tard pour arriver à l'heure! -))
J'y étais ! Pas tout seul et pour tous ceux qui n'ont pas pu ;^)
RépondreSupprimerJe ferai un billet un peu plus tard !
G.
Gildan, alors, on attend le billet…
RépondreSupprimerVu la panade dans laquelle ils sont (les Beaux Arts) et les subventions qu'ils attendent, on se demande comment ils auraient pu "réagir" autrement... Or, c'était justement le moment de montrer que dans certains domaines on peut rester "indépendant"... Quand le pouvoir paralyse, muselle, à se point la liberté d'expression, surtout dans le domaine de l'art - je ne porte pas de jugement de valeur sur l'oeuvre elle-même - il y a du souci à se faire... Ce sont les chinois qui doivent se taper sur le bide en ce moment, comme donneur de leçons sur certains régimes, il faut dire qu'on a fait fort !!! Merci à ce blog qui hume l'air du temps avec délice mais sans excès...
RépondreSupprimerBertrand Delanoë propose à l'artiste le "104" (lieu culturel de Paris).
RépondreSupprimerLe Ministre de la culture, par contre, pas de nouvelles...
A+
G.
Colibri,
RépondreSupprimerfinalement, le scandale a payé, puisque Frédéric Mitterrand vient de commander la remise en place des bannières…
Et merci de ta bonne appréciation!
Gildan,
je ne connais pas le «104»: je ne suis plus parisien depuis trop longtemps! L'initiative de B. Delanoë aura peut-être forcé F. Mitterrand à agir?
Attention, attention, je m'enflamme, certes, mais je saurai tirer à vue si elle sort de sa "neutralité".
RépondreSupprimer;)
Poison, honte sur moi! J'ai du retourner jeter un coup d'œil à ton billet: j'avais oublié déjà cette dame (le foulard m'agace, ça doit expliquer)…
RépondreSupprimer