Lepoint.fr revient aujourd'hui sur des propos tenus hier par Benoist Apparu, secrétaire d'état au Logement. Ce dernier, dans un moment de candeur a reconnu au cours d'une interview que la prolongation jusqu'à 62 ans de l'âge du départ à la retraite était «une forme de régression sociale». Cet élan de sincérité a dû lui valoir une admonestation du dur à cuire de la République, car il est revenu aujourd'hui sur son appréciation qu'il a qualifiée de «boulette». Il voulait simplement dire que c'était une mesure impopulaire, «mais nous considérons que c'est de notre devoir de le faire pour ceux qui vont suivre»… Bien entendu, la rectification s'accompagne des clichés de propagande officielle en faveur de la réforme.
La vérité, c'est que Sarkozy a délibérément choisi, par calcul de classe, de renier toutes les paroles rassurantes qu'il avait tenues à ce sujet depuis des années. Parce que nous vivons une nouvelle flambée de la lutte des classes, que l'on croyait éteinte. Après avoir vidé les caisses de l'état par les cadeaux fiscaux offerts à ses amis fortunés, et contribué au sauvetage de la banque à nos dépends, Sarkozy s'est effrayé du montant de la dette Française (1500 milliards d'euros). Un montant dont l'énormité, soit dit en passant, est relativisée par certains, eu égard aux richesses cumulées des Français (9000 milliards d'euros), mais la question n'est pas là.
Le président et son entourage redoutent que les agences de notation abaissent la note de la France, si le gouvernement ne fait pas preuve de rigueur budgétaire. Allait-il faire porter l'effort jugé nécessaire par le monde de la finance sur les revenus du capital, et d'une façon plus large sur les milieux les plus favorisés? Jamais de la vie, évidemment, puisqu'il est leur homme et que cela lui aurait de surcroît attiré les foudres des fameux marchés !
Comme toujours, quand le pouvoir est au service des nantis, c'est dans la grande masse des gens modestes qu'il va sucer des ressources. La réforme des retraites permettra au président de réduire sensiblement les déficits du pays en peu de temps, tout en épargnant les gens aisés et les fortunés. Au passage, cela donnera l'occasion au frère du président et à ses amis de s'enrichir davantage à l'aide du régime de retraite par capitalisation qu'ils vont mettre en place. Surtout, ce sera un gage apprécié de ces censeurs des nations que sont les marchés financiers internationaux.
Les premiers mots de M. Apparu étaient les bons : on veut nous imposer une régression sociale. Les Français vont-ils échanger la révolte et la justice contre un plein d'essence?
P-S: «Thelma à L'Épée de bois» — le dernier billet théâtre de Martine ; «mn (XVI)», comme mauvaises nouvelles, encore un beau texte de Xavier Fisselier ; et «Puisqu'il en est ainsi», allez donc lire chez Christophe…
La vérité, c'est que Sarkozy a délibérément choisi, par calcul de classe, de renier toutes les paroles rassurantes qu'il avait tenues à ce sujet depuis des années. Parce que nous vivons une nouvelle flambée de la lutte des classes, que l'on croyait éteinte. Après avoir vidé les caisses de l'état par les cadeaux fiscaux offerts à ses amis fortunés, et contribué au sauvetage de la banque à nos dépends, Sarkozy s'est effrayé du montant de la dette Française (1500 milliards d'euros). Un montant dont l'énormité, soit dit en passant, est relativisée par certains, eu égard aux richesses cumulées des Français (9000 milliards d'euros), mais la question n'est pas là.
Le président et son entourage redoutent que les agences de notation abaissent la note de la France, si le gouvernement ne fait pas preuve de rigueur budgétaire. Allait-il faire porter l'effort jugé nécessaire par le monde de la finance sur les revenus du capital, et d'une façon plus large sur les milieux les plus favorisés? Jamais de la vie, évidemment, puisqu'il est leur homme et que cela lui aurait de surcroît attiré les foudres des fameux marchés !
Comme toujours, quand le pouvoir est au service des nantis, c'est dans la grande masse des gens modestes qu'il va sucer des ressources. La réforme des retraites permettra au président de réduire sensiblement les déficits du pays en peu de temps, tout en épargnant les gens aisés et les fortunés. Au passage, cela donnera l'occasion au frère du président et à ses amis de s'enrichir davantage à l'aide du régime de retraite par capitalisation qu'ils vont mettre en place. Surtout, ce sera un gage apprécié de ces censeurs des nations que sont les marchés financiers internationaux.
Les premiers mots de M. Apparu étaient les bons : on veut nous imposer une régression sociale. Les Français vont-ils échanger la révolte et la justice contre un plein d'essence?
P-S: «Thelma à L'Épée de bois» — le dernier billet théâtre de Martine ; «mn (XVI)», comme mauvaises nouvelles, encore un beau texte de Xavier Fisselier ; et «Puisqu'il en est ainsi», allez donc lire chez Christophe…
bonsoir cher coucou,
RépondreSupprimerpersonnellement je suis très pessimiste : je pense que les gens ne souffrent pas assez (surtout la classe moyenne) pour se révolter vraiment...on fait une journée de manif par-ci, une grève par là..et on retourne bosser, la tête courbée. On l'a encore vu aujourd'hui avec la "réquisition" de la raffinerie....
On se bat avec un lance-pierre alors qu'en face ils ont des tanks..et qu'ils n'hésitent pas à s'en servir. Car oui, c'est une vraie GUERRE contre nous, et nous sommes en train de la perdre. Ils nous ont endormis, et nous sommes trop divisés. La vraie force des riches et des puissants, c'est que eux ils sont solidaires..
bonne soirée
Bonsoir
RépondreSupprimerLe groupe MALAKOFF-MEDERIC a déjà fait main basse sur les retraites complémentaires ARRCO(€35milliards) et AGIRC (16 milliards)
Comme tu le signale la France est loin de la faillite puisque le montant de l'épargne privé s'élève à 9 000 Milliards d'€
Il suffirait,pour ne plus dépendre des marchés et des agences de notation de revenir à l'emprunt d'état cher à nos anciens.
Toff,
RépondreSupprimertu as sans doute raison, les gens ont trop de choses à préserver aujourd'hui pour que leur révolte aille bien loin. Mais sur la raffinerie de Grandpuits, tout n'est pas échec: le tribunal administratif de Melun vient d'annuler la réquisition des salariés par le préfet…
S'opposer au pouvoir a toujours été incertain et inégal, puisqu'il dispose de la force —à commencer par celle des lois… Néanmoins, si ce mouvement s'installait dans la durée (ce qui est tout de même difficile) je pense que nous finirions par gagner … à l'usure nous aussi.
Jan
l'emprunt d'état ? Pourquoi ne le fait-on plus ?
ces propos ne m'ont pas échappé. Content de voir qu'à droite aussi, on ne se laisse pas endoctriner par l'illusion sarkozyste, et qu'on ose encore appeler un chat un chat et ce qui l'est manifestement une régression sociale.
RépondreSupprimerBenoist est encore jeune. Il doit avaler beaucoup de boulettes pour grandir encore.
RépondreSupprimerLa France n'est pas en faillite parce que l'essentiel de sa dette est due à des créanciers français. C'est une dette de l'Etat, pas du pays. Je n'avance pas de chiffres parce que je ne les connais pas, mais j'ai entendu dire que la dette extérieure ne représentait que 30% de la facture. (Si quelqu'un peut confirmer...)
RépondreSupprimerQuant à l'emprunt d'Etat, l'idée n'est pas abandonnée. Avez-vous déjà oublié le projet sarkomincoguéantiste de Grand Emprunt ? L'ennui, c'est qu'un emprunt d'Etat a pour résultat de servir des intérêts aux citoyens les plus nantis — prélevés sur le budget de l'Etat, c'est-à-dire payés par tous.
Par la bonne grâce de notre président, nous aurons le privilège de pouvoir travailler plus longtemps et certains appellent ça une régression.
RépondreSupprimerLamentable.
@Toff
RépondreSupprimerCroire que la Classe moyenne n'a pas assez souffert ( ce qui reste à prouver : l'époque d'aujourd'hui se caractérise par une souffrance accrue de ces couches moyennes), attendre qu'une fois sur le carreau, elle se jette dans des positions "révolutionnaires" est - pour moi - autant de leurres.
La souffrance n'amène pas automatiquement la compréhension du "Pourquoi" on souffre et n'engendre pas obligatoirement une prise de position "révolutionnaire".
Ensuite, méfions nous de ces attitudes de rebellion. L'Histoire nous enseigne combien il existe /a existé d'hommes d'extrême-Droite ( ou de Droite dure) qui nous la jouent cette Rébellion pour arriver et/ou se maintenir au Pouvoir!
Il y a entre la souffrance et la connaissance sur cette souffrance le prisme idéologique,la lutte idéologique.
Au marquis
RépondreSupprimerexact pour le ratio entre dette intérieure et extérieure.
Ce qu'on appelle communément emprunt d'état est un emprunt fait,par l'intermédiaire des banques,auprès des particuliers.
Le grand emprunverst il me semble qu'il devait être souscrit sur le marché c'est à dire les banques.
Pour avoir travaillé dans une banque je peux t'assurer que ce n'était pas les plus riches qui en achetaient les taux servis n'étant que de 1 à 2% supérieurs au livret A n'intéressaient pas les plus fortunés.
Il vaut mieux verser des intérêts a des personnes qu'a des banques.
Au Coucou
En direct les marchés(les banques)prêtent moins cher.Avec le fameux AAA ça doit être 2% et les banques préfèrent forcément que çà rentre direct dans leurs coffres
Mais ce qui à fait le jeu des experts qui ont convaincus nos dirigeants ce sont surtout quelques emprunts mal ficelés
-Le Pinay indexé sur les courts de l'or et qui pouvait servir à régler les successions à couté quelques milliards de francs en manque à gagner.
-L'emprunt Giscard indexé aussi sur le cours de l'or en plein choc pétrolier a du couté 10 fois ce qu'il a rapporté
GdeC,
RépondreSupprimeroui, mais pour Apparu, ce sont bien des propos lâchés par étourderie…
Captainhaka,
je suppose que celle-ci, de boulette, on la lui fera payer avec la TVA à 19,5 %
Marquis,
des créanciers français en majorité ? Franchement, vous m'étonnez un peu. Quant au Grand Emprunt il semble passé à la trappe…
Nicolas,
et dans son propre camp, quelle ingratitude !
Bibi,
je suis assez d'accord avec toi. Le ressentiment des classes moyennes a souvent jeté celles-ci, dans le passé, dans les bras de l'extrême droite.
Jean,
merci de ces précisions et de nous rappeler le fameux emprunt Giscard, je l'avais oublié, celui-là ! (Le Pinay aussi, d'ailleurs).
Ce qui m'intéresse, c'est le coup d'après. S'il advient que les manifs continuent à ce rythme, voire reprennent de l'ampleur après les vacances, on voit bien ce qui arrivera : de la violence contre le pouvoir politique ou simplement la dissolution et des élections.
RépondreSupprimerMais s'il advient que la loi passe et que se meurt le mouvement, que deviendra cette colère du peuple devenue sans objet ? Où va-t-on la retrouver ?
Qu'on ne s'étonne pas, un peu plus tard du résultat des urnes ou des taux d'abstention…
:-))
M Poireau,
RépondreSupprimerj'avoue que je n'ai pas la moindre idée de ce qui va arriver… Ni les syndicats, ni les grands partis d'opposition ne souhaitent que le conflit se durcisse. Reste à savoir si la base sera du même avis. Le plus probable semble être le pourrissement, à moins que l'exemple français ne gagne les Anglais, auquel cas, cela stimulerait sans doute bien des gens…
Un grand, grand merci de citer mes mn dans votre superbe article. Je suis très touché. À bientôt... Xavier
RépondreSupprimerXavier,
RépondreSupprimerde rien, c'est mérité… Et je suis en train de prendre du retard de lecture chez vous : j'ai vu qu'il y a un XVIIe mn à découvrir…