La catastrophe nucléaire au Japon est la goutte empoisonnée qui fait déborder le tsunami dans le reste du monde. Quelle que soit notre ignorance des choses de l'atome, soigneusement entretenue par une industrie et des générations de politiques outrecuidants, on ne peut s'empêcher de méditer sur la pertinence de notre armada de centrales.
Nous avions besoin d'énergie, soit. Pour autant, les décideurs de l'état et les ingénieurs d'EDF nous ont-ils exposé ce que signifiait le choix du nucléaire massif qu'ils ont administré au pays comme un remède de cheval, à titre préventif contre l'anémie énergétique ? Nous a-t-on demandé notre avis ? Jamais. À défaut, peut-on se dire que des scientifiques, des ingénieurs indépendants de la recherche atomique, non soupçonnables d'être juges et partie, ont donné leur aval au choix arrêté au début des années 50, et surtout à l'emballement brutal des constructions de centrales des années 70 ? Nous l'ignorons, mais il est permis d'en douter, lorsque l'on pense à la culture du secret et du mensonge qui fut celle des responsables de l'atome durant toutes ces années.
Il paraît que ces temps obscurs sont révolus et qu'aujourd'hui, croix de bois, croix de fer, c'est la vérité qui prévaut quand on nous assure que nous vivrons en sécurité à la lumière de nos centrales. Est-il vraiment raisonnable de faire encore confiance aux menteurs d'hier?
Demain comme hier, nous aurons besoin de beaucoup d'électricité, personne ne le conteste. Mais, n'aurions-nous pu développer un modèle de société moins vorace, quand il en était encore temps, quand cela exigeait de moindres sacrifices ? Aujourd'hui, nous voyons clairement les dangers du nucléaire. Ils sont assez grands pour que des pays démocratiques dirigés par des gens raisonnables, comme l'Allemagne ou la Suisse ( il y en a sans doute davantage), décident brutalement de réexaminer l'opportunité de maintenir tout ou partie de leurs centrales en activité.
On nous dit que les catastrophes engendrées par les centrales électriques non polluantes classiques —telle la rupture d'un barrage— font beaucoup plus de morts. Cela reste à démontrer : combien faudrait-t-il d'années avant d'arrêter le décompte des victimes de Tchernobyl ? Un barrage rompu peut marquer la mémoire d'une ou deux générations, un accident nucléaire majeur en marquera beaucoup plus dans leur chair : les enfants des survivants en souffriront, et les enfants de ces derniers peut-être encore. Plusieurs de ces accidents peuvent marquer l'humanité entière, compromettre la qualité de sa survie, voire sa survie même.
Ce que nous sommes dans l'incapacité d'apprécier, faute d'une information complète et neutre, c'est la mesure exacte de nos besoins énergétiques et la crédibilité des nouvelles solutions proposées. Cela connu, il nous manquerait encore le droit de pouvoir décider démocratiquement de ce que nous voulons : accepter le danger pour nous et nos descendants, ou faire confiance à un autre modèle de développement, au risque de voir peut-être notre confort régresser. Personnellement, je m'en fiche, mais j'ai tout de même la conviction que dans un enjeu aussi grave, le dernier mot devrait nous appartenir et à personne d'autre, surtout pas à un Sarkozy.
P-S : «Please, kill me», une pièce de théâtre dont la critique est à lire chez Martine…
En 2012, les sympathisants de droite préfèreraient Fillon à Sarkozy, il a meilleur goût.
Nous avions besoin d'énergie, soit. Pour autant, les décideurs de l'état et les ingénieurs d'EDF nous ont-ils exposé ce que signifiait le choix du nucléaire massif qu'ils ont administré au pays comme un remède de cheval, à titre préventif contre l'anémie énergétique ? Nous a-t-on demandé notre avis ? Jamais. À défaut, peut-on se dire que des scientifiques, des ingénieurs indépendants de la recherche atomique, non soupçonnables d'être juges et partie, ont donné leur aval au choix arrêté au début des années 50, et surtout à l'emballement brutal des constructions de centrales des années 70 ? Nous l'ignorons, mais il est permis d'en douter, lorsque l'on pense à la culture du secret et du mensonge qui fut celle des responsables de l'atome durant toutes ces années.
Il paraît que ces temps obscurs sont révolus et qu'aujourd'hui, croix de bois, croix de fer, c'est la vérité qui prévaut quand on nous assure que nous vivrons en sécurité à la lumière de nos centrales. Est-il vraiment raisonnable de faire encore confiance aux menteurs d'hier?
Demain comme hier, nous aurons besoin de beaucoup d'électricité, personne ne le conteste. Mais, n'aurions-nous pu développer un modèle de société moins vorace, quand il en était encore temps, quand cela exigeait de moindres sacrifices ? Aujourd'hui, nous voyons clairement les dangers du nucléaire. Ils sont assez grands pour que des pays démocratiques dirigés par des gens raisonnables, comme l'Allemagne ou la Suisse ( il y en a sans doute davantage), décident brutalement de réexaminer l'opportunité de maintenir tout ou partie de leurs centrales en activité.
On nous dit que les catastrophes engendrées par les centrales électriques non polluantes classiques —telle la rupture d'un barrage— font beaucoup plus de morts. Cela reste à démontrer : combien faudrait-t-il d'années avant d'arrêter le décompte des victimes de Tchernobyl ? Un barrage rompu peut marquer la mémoire d'une ou deux générations, un accident nucléaire majeur en marquera beaucoup plus dans leur chair : les enfants des survivants en souffriront, et les enfants de ces derniers peut-être encore. Plusieurs de ces accidents peuvent marquer l'humanité entière, compromettre la qualité de sa survie, voire sa survie même.
Ce que nous sommes dans l'incapacité d'apprécier, faute d'une information complète et neutre, c'est la mesure exacte de nos besoins énergétiques et la crédibilité des nouvelles solutions proposées. Cela connu, il nous manquerait encore le droit de pouvoir décider démocratiquement de ce que nous voulons : accepter le danger pour nous et nos descendants, ou faire confiance à un autre modèle de développement, au risque de voir peut-être notre confort régresser. Personnellement, je m'en fiche, mais j'ai tout de même la conviction que dans un enjeu aussi grave, le dernier mot devrait nous appartenir et à personne d'autre, surtout pas à un Sarkozy.
P-S : «Please, kill me», une pièce de théâtre dont la critique est à lire chez Martine…
En 2012, les sympathisants de droite préfèreraient Fillon à Sarkozy, il a meilleur goût.
électRicité ?
RépondreSupprimerou bien du veux di' que la fée pa'le petit nèg' ?
dans ce cas, elle a la vé'ole ! :-D
RépondreSupprimerJ'espère qu'un jour, les petits-enfants de nos enfants traineront les lobbies du nucléaire, de l'agroalimentaire et pétrochimiques devant des tribunaux internationaux pour atteinte à la vie de l'humanité.
RépondreSupprimerD'accord avec toi, le nucléaire parlons-en et maintenant.
Merci :-))
RépondreSupprimerDécidément, ces temps-ci je suis souvent à côté de mes g'olles. Hier, c'était : raz de marais…
Captainhaka,
RépondreSupprimeravec leurs mains à douze doigts, ils devraient les traîner facilement…
et une de plus...c'est affligeant, de constater à quel point on nous a pris, on nous prend et, (j'en ai bien peur) on continuera à nous prendre pour des billes...
RépondreSupprimerIls avaient pourtant assuré, qu'après Tchernobyl, ça n'arriverait plus... Que c'était exceptionnel, la faute aux Russes ces salauds de communistes et à leurs centrales old school, sans confinement....etc et patati et patata!!!
Et il vont continuer, je pense, à nous la faire comme ça à moins que nous, le Peuple, dans toute sa diversité -mais aussi dans son envie de VIVRE sur une planète pas trop empoisonnée, et si possible de la léguer à nos descendants en à peu près bon état- ne décidions que STOP, CA SUFFIT.
MARRE de tout ça, vraiment! Soit, il nous faut de l'énergie, soit, on en aura de plus en plus besoin mais bordel! Vu le prix que ça coûte ces centrales, et le risque que ça constitue, il y a bien moyen de basculer à autre chose non?
Il faut un référendum dans notre pays sur cette question : nous sommes le 2eme pays au niveau du parc de centrales dans le monde! Imaginons une catastrophe comme celle qui est en train de se produire là bas chez nous : où irions nous?
Référendum et réorientation (quitte à payer plus cher l'énergie électrique, si la sécurité est à ce prix!!) de cette politique suicidaire, vite avant qu'il ne soit trop tard ici aussi!!
Aujourd'hui j'ai pris une bonne dose de lecture du "Recruteur" et du travail précaire dans les centrales!
RépondreSupprimerToff,
RépondreSupprimeril y a eu tout de même du changement ces derniers temps, au moins en apparence. Sur cette cascade d'accidents graves au Japon, les autorités diverses essaient de proscrire la langue de bois : il suffit d'écouter NKM. Au point qu'au Japon, on reproche à la France son alarmisme médiatique (qui s'appuie en grande partie sur les déclarations du gouvernement). Ce soir, plusieurs officiels (dont NKM?) ont plus ou moins reconnu qu'une pollution par des radioéléments finirait par nous atteindre, bien que l'on ignore encore son importance.
Cela n'empêche pas que l'arrogance est toujours là, puisque Sarkozy nous avertit que de toute façon il n'est pas question de toucher à notre nucléaire…
Ferocias,
j'espère que tu as lu ça en suçant des pastilles d'iode !
Bonsoir,
RépondreSupprimeret merci de votre billet !! (j'ai lu tellement de billets terribles dernièrement qui vont jusqu'à dire qu'il n'y a aucune catastrophe nucléaire, que tout va bien et que c'est la faute aux écolos qui déforment tout...)
mais pour être tout à fait honnête, je pense qu'il est dommage que l'on se focalise, concernant le nucléaire, sur l'accident. j'avoue que je pense que les concepteurs de centrale sont de bonne foi lorsqu'ils expliquent qu'ils ont "tout prévu"... parce que vraiment, quand l'accident arrive, ils expliquent que c'était impossible à prévoir... statistiquement quasi-impossible etc.
J'ai personnellement changé d'avis sur le nucléaire après avoir étudié la problématique des déchets : en effet ce modèle de production d'énergie nous oblige à prévoir la gestion de déchets très dangereux et toxiques pendant des centaines voir des milliers d'années. Et cela me semble inconcevable : léguer aux générations futures des risques très importants.
L'accident est également dangereux... mais n'est pas "prévu" dans le mode normal d'exploitation. Alors que les déchets, si !!
m'enfin, les dernières actualités parlent d'une lueur d'espoir... j'espère que tout ne finira pas trop mal... (je pense que l'humanité a été assez marquée comme cela par cet accident nucléaire... si ça pouvait s'arrêter maintenant ça serait pas mal !! ;o)
Ce qui m'agace prodigieusement, c'est que des gens très sérieux nous disent solennellement que sortir du nucléaire, c'est revenir à l'âge des cavernes, et à l'éclairage à la bougie, ce qui est grotesque !
RépondreSupprimerL'Autriche, et beaucoup d'autres pays n'ont pas de centrales nucléaires, et pourtant...
C'est bien, avec des mains à 12 doigts, on pourrait faire les billets de blog plus rapidement.
RépondreSupprimerApocalyps o
RépondreSupprimerSuis-je bête ?
Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?
C’est la vision des nombres. Nous allons à l’Esprit.
C’est très-certain, c’est oracle, ce que je dis.
Je comprends, et ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.
http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/apocalypso/
Bachi bouzouk,
RépondreSupprimerpour ce que l'on sait jusqu'à présent, le terme "catastrophe" ne semble pas approprié pour les réacteurs japonais : il s'agit encore d'accidents. La catastrophe c'est le tsunami. Par contre, si cela atteint le niveau de Tchernobyl, avec un territoire contaminé, des gens malades à très long terme, on changera d'échelle ! Sur la sécurité, je pense que la bonne fois des concepteurs s'arrête aux limites de leur budget, et le nucléaire coûte très cher. À partir d'un certain point, ils ne veulent plus anticiper.
D'accord avec vous pour voir dans les déchets un vrai problème, que l'on repassera aux générations à venir, à des échéances qui donnent le vertige.
Stef,
il est possible d'en sortir graduellement, oui, mais pas du jour au lendemain, à partir du moment où notre équipement en centrales est là.
Nicolas,
c'est ce que je regrette ce soir, je n'ai pas fait de billet : si j'avais eu 24 doigts, allez hop !
Lejournaldepersonne,
Le sang païen revient ! L'Esprit est proche, pourquoi Christ ne m'aide-t-il pas en donnant à mon âme noblesse et liberté. Hélas !