Vous avez remarqué ? L'infection au colibacille se répand dans tous les médias. Le niveau de gravité n'atteint pas encore celui du virus H1N1 avant-hier, mais cela ne saurait tarder. À entendre ou à lire les journalistes, Escherichia coli (à la radio, les plus flemmards parlent d'écoli, comme une formule économique de coli-diarrhée postal), Escherichia coli serait la nouvelle ennemie tombée du ciel sur notre malheureuse humanité.
La dernière attaque de la bête est survenue dans le fief de Noël Mamère, vous vous rendez compte ? Même les écolos ne sont pas épargnés par un genre d'intoxication dont M. Mamère en personne dit qu'il «est lié à des systèmes de production agricole et à des modes industrialisés de transformation agroalimentaire» !
Ce qui m'étonne le plus dans ces histoires de coliques fatales, c'est que l'on nous rappelle fort peu qu'Escherichia coli appartient au cheptel intime de chacun d'entre nous depuis la naissance. Certes, il y a Escherichia et Escherichia, comme le bon moutonnier sait distinguer la berrichonne de la mérinos, mais en gros et même en très gros (1011 à 1012 bestioles selon la faculté) nous déambulons constamment avec notre troupeau domestique.
Lorsqu'on y songe, c'est fascinant… Tenez, la prochaine fois que vous verrez Nicolas Sarkozy s'exprimer à la télévision dans le cadre quotidien de sa pré-campagne électorale, représentez-vous les 1011 à 1012 colibacilles qui se font la courte échelle pour essayer de nous séduire. Rien que des Escherichia droiti. On se dit qu'il faudra penser à se laver les mains avant de voter, non ?
Marrant.
RépondreSupprimerC'est presque le sujet de mon prochain billet.
Mais vu sous un autre angle.
Bien vu en tout cas.
Bientôt, lorsque 10 Français sur 65 millions auront la chiasse, cela justifiera les grands titres de la presse.
On se demande si c'est voulu pour éviter les sujets qui fâchent ou si ça montre un terrible ennui du côté des médias.
En tout cas c'est pathétique pour le journalisme hexagonal !
Trop drôle !... merci.
RépondreSupprimerMouarf, j'aime bien le titre ! (et le billet mais je l'ai dit au taulier par mail).
RépondreSupprimerLes médias préfèrent parler de la dernière diarrhée du petit pour ne pas nous donner les détails de la bavure qui a tué des mômes à Tripoli.
RépondreSupprimerescherichia connerie.
Cui cui,
RépondreSupprimerje vais guetter ton billet avec curiosité… L'angle m'intrigue, ça peut vite devenir scabreux, un angle. Et plein de surprises : un jour, son coin tomba dans un angle… Tu vois la la perplexité du bûcheron ?
Sinon, je crois que les journalistes sont surtout d'indécrottables moutonniers. Il doit y avoir tous les jours ou presque des dépêches d'agence signalant des cas d'intoxication. La mode médiatique étant à la colique fatale, ils ne loupent plus la moindre diarrhée.
Solveig,
alors je suis content de t'avoir divertie un moment.
Nicolas,
pour une fois que j'ai un titre facile ! D'habitude, je termine le billet toujours pressé et sans titre…
Captainhaka,
ben oui, c'est assez dans la logique des décideurs des médias. Toujours essayer de ménager le château. Belle mutation, ton escherichia : tu devrais la décrire dans un billet scientifique pour "Nature".
"Tenez, la prochaine fois que vous verrez Nicolas Sarkozy s'exprimer à la télévision dans le cadre quotidien de sa pré-campagne électorale,"
RépondreSupprimerEuh... Je ne voudrais pas avoir l'air de doucher ton optimisme mais il me semble bien que notre excité permanent est en campagne depuis 2002...
D'ailleurs il en est encore à confondre l'habileté du candidat et la valeur de l'homme d'état, le bagout et l'éloquence, l'élégance et le voyant, bref, il est resté le mauvais élève qui s'est fait jeter du lycée dès la sixième, celui chez qui il ne faut pas gratter longtemps le vernis pour tomber sur le formica.
Enfin, il va nous lâcher dès qu'il sera devenu riche.
Evidemment il fera partie de ces gens qui n'ont de la richesse que l'argent, ça lui permettra de briller à peu de frais...
le-goût-des-autres,
RépondreSupprimerheu, c'était déjà le sens de la phrase : "la prochaine fois" (il y a donc eu des fois précédente); "le cadre quotidien de sa pré-campagne" (il est en campagne électorale permanente).
Sinon, nous sommes d'accord ! Bonne journée.
:-)
RépondreSupprimerRomain,
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