Il y a des monstres increvables, comme le monstre du Loch Ness dont la queue s'agite en principe tous les étés dans les médias. Il y a des monstres à la longévité plus incertaine que l'on essaie de cacher, dans l'espoir qu'ils crèveront de leur belle mort au fond d'un dossier oublié, sans effrayer personne. Le monstre de l'affaire Sarkozy—Woerth—Bettencourt est de cette espèce. Il ne bouge plus, on ne sait s'il respire encore et si un jour sortira une vérité de son souffle fétide : oui ou non, Nicolas Sarkozy a-t-il bénéficié de financements illicites provenant de la cassette de la milliardaire pour sa campagne électorale de 2007 ? Seul le monstre pourrait, une fois sorti de sa cage poussiéreuse, révéler s'il s'agit de soupçons infondés ou d'une réalité.
Il y a le monstre effrayant, à têtes multiples, des contrats d'armement qui pourraient être à l'origine de l'attentat de Karachi, dans lequel périrent onze Français. Résumons sommairement, une fois de plus : l'enquête officielle initiale voulait que ce soit un forfait perpétré par des terroriste islamistes. Une autre vérité possible (et non entièrement démontrée) s'est fait jour par l'enquête du juge d'instruction, Marc Trevidic. Celle de l'existence de rétro-commissions en marge de ces contrats, ayant servies à un financement occulte de la campagne électorale d'Edouard Balladur en 1995. Encore un financement litigieux, et qui impliquerait Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque de la signature des contrats —sans parler de son rôle éminent lors de la campagne de M. Balladur.
[Rétro-commission : je te donnes cent euros de la poche de l'État, tu m'en rendras cinquante de ta poche, pour la mienne.]
Comme on se souvient, M. Balladur fut battu par Jacques Chirac, lequel mit fin au versement des commissions. On soupçonne que des militaires pakistanais de haut rang, destinataires de l'argent, pourraient avoir organisé l'attentat contre la France par vengeance.
Or, le monstre du Karachigate ne dort pas, il s'agite épisodiquement. Il y eut les refus du pouvoir de remettre au juge d'instruction des documents classés «secret défense», par exemple. Il y a aujourd'hui des photographies publiées par Mediapart… Ces documents prouvent ce que l'on savait déjà : Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais qui servit d'intermédiaire pour le versement de commissions dans certains de ces contrats, entretien des relations d'amitié étroites avec des proches de M. Sarkozy : Brice Hortefeux, Jean-François Copé, pour ne citer que les plus connus.
Si vous n'êtes pas abonné à Mediapart, vous pourrez voir certaines de ces photos sur Karachigate, l'excellent site dédié à cette affaire tenu par Seb Musset. Vous y trouverez également des comptes rendus détaillés des étapes importantes de l'enquête.
Évidemment, les deux monstres sont fermement encagés par la présomption d'innocence, on ne peut conjecturer qu'en privé sur la vérité cachée dans leur ventre. Tels qu'ils se présentent, en tout cas, avec l'obstination dont fait preuve le pouvoir pour empêcher la justice d'avancer, ils devraient dégoûter de voter pour le dompteur Sarkozy en 2012.
P-S: Le retour de Suzanne au clavier m'avait échappé, allez donc lire «Rose renie son éducation» !
Il y a le monstre effrayant, à têtes multiples, des contrats d'armement qui pourraient être à l'origine de l'attentat de Karachi, dans lequel périrent onze Français. Résumons sommairement, une fois de plus : l'enquête officielle initiale voulait que ce soit un forfait perpétré par des terroriste islamistes. Une autre vérité possible (et non entièrement démontrée) s'est fait jour par l'enquête du juge d'instruction, Marc Trevidic. Celle de l'existence de rétro-commissions en marge de ces contrats, ayant servies à un financement occulte de la campagne électorale d'Edouard Balladur en 1995. Encore un financement litigieux, et qui impliquerait Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque de la signature des contrats —sans parler de son rôle éminent lors de la campagne de M. Balladur.
[Rétro-commission : je te donnes cent euros de la poche de l'État, tu m'en rendras cinquante de ta poche, pour la mienne.]
Comme on se souvient, M. Balladur fut battu par Jacques Chirac, lequel mit fin au versement des commissions. On soupçonne que des militaires pakistanais de haut rang, destinataires de l'argent, pourraient avoir organisé l'attentat contre la France par vengeance.
Or, le monstre du Karachigate ne dort pas, il s'agite épisodiquement. Il y eut les refus du pouvoir de remettre au juge d'instruction des documents classés «secret défense», par exemple. Il y a aujourd'hui des photographies publiées par Mediapart… Ces documents prouvent ce que l'on savait déjà : Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais qui servit d'intermédiaire pour le versement de commissions dans certains de ces contrats, entretien des relations d'amitié étroites avec des proches de M. Sarkozy : Brice Hortefeux, Jean-François Copé, pour ne citer que les plus connus.
Si vous n'êtes pas abonné à Mediapart, vous pourrez voir certaines de ces photos sur Karachigate, l'excellent site dédié à cette affaire tenu par Seb Musset. Vous y trouverez également des comptes rendus détaillés des étapes importantes de l'enquête.
Évidemment, les deux monstres sont fermement encagés par la présomption d'innocence, on ne peut conjecturer qu'en privé sur la vérité cachée dans leur ventre. Tels qu'ils se présentent, en tout cas, avec l'obstination dont fait preuve le pouvoir pour empêcher la justice d'avancer, ils devraient dégoûter de voter pour le dompteur Sarkozy en 2012.
P-S: Le retour de Suzanne au clavier m'avait échappé, allez donc lire «Rose renie son éducation» !
Bon. Je vais finir par comprendre cette histoire. Grâce à toi, j'ai réussi à la vulgariser dans mon blog...
RépondreSupprimerDu coup, il ne traîne pas un chat par ici. Remarque, ton billet est bien plus clair que celui-ci. Bon travail ! Tiens, encore un commentaire économique, il va servir chez moi et chez toi ;-)
RépondreSupprimerDes monstres?
RépondreSupprimerGRrrr.. j'ai peur
En plus il pleut et, y a des coups de tonnerre à Lyon...
Pour les infos, les "monstres", ce serait plutôt les voitures sur les routes, le prix de la rentrée, ce genre de chose !
RépondreSupprimerHeureusement qu'il y a encore sur internet quelques journalistes !
:-))
Bembelly,
RépondreSupprimerles orages étaient partis avant que je ne réponde :) Il vont peut-être revenir demain?
M. Poireau,
les infos collent à la foule qui colle aux infos. L'œuf et la poule. :-))