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mercredi 29 avril 2009

Vous reprendrez bien un petit coup d'Hadopi?

Dans l'ensemble, les parlementaires sont plutôt opposés à l'interdiction du cumul des mandats, qu'ils appellent le mandat unique… C'est une question de train de vie, sans doute —je veux dire qu'ils aiment bien passer en train une partie de leur vie de député ou de sénateur, entre la capitale et le lieu d'exercice d'un mandat local. Si vous aviez compris qu'ils se préoccupent avant tout de cumuler salaires, indemnités, et avantages divers, votre mauvais esprit vous égare… Plus sérieusement, l'origine de leur fonction principale se trouvant dans leur circonscription, la détention d'un second mandat conforte certainement leur pouvoir local et décourage les convoitises de rivaux potentiels.

Ce mode d'existence du parlementaire nomade, typiquement Français, ne doit pas arranger leur exposition à la pathologie principale du représentant européen: le mal aux fesses. S'il faut en croire, en effet, la confidence qu'un ministre Allemand vient de faire à un groupe d'écoliers, le travail politique et ses interminables stations assises rend le postérieur douloureux. De là à penser que cette affection est encore aggravée par les mœurs politiques prévalant chez nous, qui veulent qu'un député de la majorité se déculotte et se courbe devant le pouvoir exécutif…

Ainsi en sera-t-il par exemple avec la loi Hadopi que Nicolas Sarkozy, ulcéré du rejet précédent, exige de voir enfin adoptée aujourd'hui. Pourtant, nombreux sont les députés, dans les rangs même de la majorité, qui trouvent ce texte calamiteux, inapplicable et liberticide. Comme si les dispositions de la loi telle qu'elle avait été repoussée au début du mois ne suffisaient pas, selon certaines analyses, des aménagements du texte intervenus depuis pourraient étendre la surveillance de l'internaute jusqu'au contenu de ses mails!
En démocratie, on attend des représentants du peuple qu'ils adoptent ou repoussent souverainement les lois, sans être soumis aux intimidations de l'exécutif. Lorsque des tentatives d'intimidation surviennent tout de même, comme cela arrive dès qu'un régime bascule dans l'autoritarisme, on attend des parlementaires qu'ils se lèvent pour défendre la démocratie. Ils auraient moins mal au cul.



PS. Allez donc sourire avec le dernier billet de M. Poireau, grincer des dents chez Nicolas, et Ruminances

7 commentaires:

  1. Un député debout ! Mon pauvre Coucou, vous déraillez !
    :-))

    [Cela dit, je crains sérieusement pour cette démocratie dans laquelle des crétins prétendent ne pas pouvoir déléguer une partie de leur boulot et qu'une partie de la population trouve ça tout à fait normal ! :-)) ].

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  2. M. Poireau, on peut toujours rêver, voyons!
    [nom d'un chien, je viens de découvrir que j'avais loupé le lien! Je corrige… ]

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  3. Dans tous les partis, règne la discipline de groupe - ce qui signifie que si vous n'êtes pas obéissants, vous n'aurez pas l'investiture du parti pour les prochaines élections. Et que donc vous serez mort!

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  4. Hermes,
    Oui, on connaît bien ce mécanisme des majorités godillots…, mais cela n'excuse en rien la lâcheté. On voit de temps à autre des élus se rebeller, d'ailleurs…

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  5. Un politicien doit savoir ménager ses arrières...

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  6. tout est dit, il s’agit de défendre les entreprises du secteur. C’est une grave erreur : en défendant des entreprises obsolètes, on ne permet pas le développement d’entreprises adaptées au monde actuel, qui seules sont porteuses d’avenir."

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  7. Serge, le politicien oui, l'élu qui respecte sa fonction et les citoyens (pas seulement ses électeurs), lui, est au-dessus de ces calculs.

    Macao,
    il s'agit surtout, je le crains, de satisfaire les amis de la tribu sarkoziste avant tout!

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