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vendredi 31 juillet 2009

Karachi: les familles de victimes ont besoin de notre soutien!

Les familles de victimes de l'attentat de Karachi ont mis en ligne une pétition destinée à rappeler à Nicolas Sarkozy son engagement à tout mettre en œuvre pour que la vérité soit faite sur cette affaire.
N'hésitons pas à les soutenir avec notre signature!

La pétition:

NON AU MEPRIS DU CHEF DE L’ETAT A L’EGARD DES
FAMILLES DES VICTIMES DE L’ATTENTAT DE KARACHI !

En Avril 2008, l’ensemble des familles de victimes de l’attentat du 8 Mai 2002 à Karachi était reçu, par Le Président Nicolas SARKOZY alors qu’une instruction était en cours au Tribunal de Grande Instance de Paris depuis plusieurs années.

Il s’était alors engagé à nous informer des avancées de l’enquête et à nous recevoir chaque année pour nous assurer de la volonté de l’Etat français que toute la vérité et la lumière soient faites sur cet acte criminel odieux.

A la suite des révélations parues dans plusieurs grands quotidiens nationaux courant décembre 2008, nous avons souhaité être à nouveau reçu par le Président de la République à l’Elysée comme il s’y était engagé.

Le 20 Janvier 2009, Le Chef de l’Etat nous fit savoir de manière stupéfiante, par l’un de ses plus proches conseillers, qu’il ne pouvait faire droit à cette demande puisqu’« en application du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, le chef de l’Etat ne peut intervenir dans le cours d’une procédure judiciaire ».

C’est à se demander si ces mêmes principes n’étaient pas présents à l’esprit du Chef de l’Etat lorsqu’il nous avait reçus en Avril 2008.

Face à notre incompréhension, nous avons réitéré notre demande d’être reçu par le Chef de l’Etat le 8 mai 2009, cette requête est restée sans réponse à ce jour et pour cause….

En effet, le 18 Juin 2009, lors de notre rencontre à Cherbourg avec les Juges d’Instruction en charge de l’information, ceux-ci nous informaient notamment du fait que le mobile de l’attentat pouvait être lié à l’arrêt du versement de commissions du fait de l’existence de rétrocommissions illicites en relation avec la vente de sous-marins au Pakistan. Cette décision de ne plus honorer la parole de la France ayant été prise sous la Présidence de Monsieur Jacques Chirac.

Le lendemain, soit le 19 Juin 2009, Le Président Nicolas Sarkozy déclarait en réponse à une question d’un journaliste de l’AFP : « C’est ridicule […] C’est grotesque […] Qui peut croire à une fable pareille ? ».

Nous demandons instamment au Chef de l’Etat de tenir ses engagements à notre égard et de nous recevoir afin qu’il réitère la volonté solennelle de l’Etat français que rien ne viendra s’opposer à la recherche de la vérité et que le crime de nos proches ne restera pas impuni.

Soutenez nous en signant la pétition.

jeudi 30 juillet 2009

Moi aussi j'aime bien les montres…


J'ai hésité. Était-il bien raisonnable en ce moment de parler de montres suisses sur un blog de gauche, sans que cela soit immédiatement interprété comme une fine allusion aux déboires de Julien Dray, ou aux goûts clinquants de Nicolas Sarkozy. C'est un problème, cette passion horlogère du monde politique, de droite à gauche: on n'ose plus évoquer un tic-tac, de crainte d'être accusé de médisance. Bon, il se trouve que l'heure tardive, justement, m'incite à passer outre mes scrupules pour avoir la possibilité d'écrire quelques lignes sur le seul sujet léger qui me vienne à l'esprit ce soir. Léger parce que le temps —justement on parle de lui—, le temps presse, et qu'en cette fin de juillet j'ai la tête aux vacances
En fait, on comprend que des gens de tout bord soient attirés par cette petite merveille de l'artisanat européen poussé à la perfection, qu'est une belle montre. Pardon, un garde-temps! Une montre digne de ce nom, s'appelle un garde-temps, car on peut lui faire confiance pour ne pas en perdre une seconde.

Je n'ai jamais aimé les bracelets montres à piles. Il y a quelque chose de trompeur dans ces coquilles parfois élégantes, mais réglées par des mouvements que le recours au plastique moderne n'empêche pas d'être balourds. Déjà, sur le simple plan du respect de l'environnement, n'importe lequel de ces objets industriels est une hérésie, avec son circuit imprimé et sa pile bouton bourrés de poisons assez virulents pour faire crever les chevaux d'un régiment. Sur le plan technique, c'est le niveau zéro du talent et de l'ingéniosité humaine, comparativement au savoir faire minutieux que se sont transmis à travers plusieurs siècles nos horlogers.

Mon premier garde-temps, mécanique forcément, vu mon âge, m'a été offert lors de ma communion, comme cela se pratiquait à l'époque dans nos provinces ( la communion, c'est aussi toute une époque). Il était d'une grande simplicité, plaqué or, et a vaillamment fait tic-tac jusqu'à l'approche de ma trentaine. Je l'ai toujours, en état de marche, dans un tiroir où il tient compagnie à plusieurs oignons qui lui succédèrent alors que je traversais ma période rétro. J'eus ainsi la fierté d'arborer au bout d'une chaîne une montre d'argent ayant appartenu à mon grand-père —abritée dans un boîtier protecteur vitré, car il était mineur de fond—, une autre en acier héritée de mon oncle, la dernière en argent ouvré que m'offrit ma compagne…
C'est joli, une montre de gousset, mais peu pratique et capricieux au fil des années. J'ai donc adopté par la suite des gardes-temps contemporains, automatiques: l'idéal, puisqu'ils se remontent au mouvement du poignet. Pas de pile, des calibres suisses bas de gamme, d'une précision suffisante pour mes besoins, et surtout pour ma bourse, puisque je n'ai pas les moyens de m'offrir une pièce présidentielle…
Aujourd'hui, il paraît que des grands noms de l'horlogerie suisse ont trouvé le moyen de simplifier à l'extrême les composants d'un futur modèle tout public —sans que l'on puisse dire qu'il sera toute bourse… Un garde-temps jouissant à la fois de la qualité helvétique, et peut-être un moyen de réconcilier l'électeur ombrageux avec l'habit du moine qu'il souhaite élire?
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mercredi 29 juillet 2009

Pour un référendum populaire sur la privatisation de la poste


Le conseil des ministres de ce mercredi a mis en route la transformation de la Poste en société anonyme. Le parlement sera prié de l'approuver à la rentrée de septembre —comme d'habitude les supplétifs de la cinquième république obéiront, bon gré mal gré. L'étape décisive vers la privatisation de la poste sera alors franchie. Ce n'est pas la première ni la seule mesure qui devrait susciter l'indignation, car il ne se passe guère de semaine sans que la capacité de nuisance de la bande au pouvoir à l'encontre des Français ne se manifeste. En témoigne un autre exemple, pris début de ce mois: le gouvernement a produit en catimini une circulaire pour envisager les répercussions de l'épidémie de grippe attendue sur l'économie. Ce sont des dispositions quasi dictatoriales que l'on prétend imposer à la société, puisque les patrons seront libres d'augmenter la durée du travail de leurs employés, de le réorganiser à leur guise, pour pallier à la défaillance d'une partie du personnel. Les salariés qui refuseront de se soumettre pourront être licenciés, avec la bénédiction de l'inspection du travail. On le voit, en sarkozie, on manque de souffle, mais jamais de culot..
Pour revenir au prochain mauvais coup programmé par l'équipe de Nicolas Sarkozy, la privatisation de la poste, on peut se demander si cela ne se révèlera pas la faute de trop. Les services publics répondent à des besoins collectifs que l'on ne peut en aucun cas confier au privé, sous peine de voir toutes les activités de peu de profit abandonnées par ce dernier. La Poste joue un rôle irremplaçable dans la vie de notre pays qui ne se résume pas, loin s'en faut, aux villes principales.
La France est faite de milliers de villages que sillonnent chaque jour au moins autant de postiers, par des routes minuscules, par tous les temps, sans rapporter beaucoup d'argent. Le rendement d'innombrables bureaux de campagne est déficitaire, mais c'est la force d'un pays civilisé de pouvoir offrir un ensemble de services égal sur tout son territoire, les gains d'ici compensant les pertes de là, lorsque c'est possible. Un service public n'a pas à être bénéficiaire à tout prix. Qui attend de l'armée qu'elle soit financièrement rentable?
Dans nos villages, pour évoquer un seul des bons offices qu'elle remplit efficacement, la poste est devenue le guichet de banque incontournable des petites gens et personnes âgées sans voiture, ou aux ressources trop modestes pour se rendre aisément à la ville. Alors que le nombre des vieux est destiné à grandir, alors que l'on souhaite dissuader la population de se déplacer inutilement afin de lutter contre le réchauffement climatique, est-il cohérent de mettre en route un processus qui mènera à la fermeture de la majorité des bureaux ruraux?
Le moment de défendre vigoureusement notre service public est venu. Un peu partout s'élèvent des voix qui exigent de Nicolas Sarkozy l'organisation d'un référendum d'initiative populaire afin de décider de l'avenir de La Poste. C'est à nous tous qu'elle appartient, pas à lui. C'est à nous de décider de la garder ou de la brader à brève échéance aux intérêts privés.
Le site de Marianne2 se fait l'écho d'une pétition réclamant un tel référendum, que vous pouvez par ailleurs signer et faire signer ici…

lundi 27 juillet 2009

Le malaise de Nicolas 1er, vu de l'office

Mon cher papa, ma chère maman,
vous allez être étonnés de recevoir une seconde lettre après celle que j'ai envoyée samedi! C'est qu'il s'est passé quelque chose de grave dimanche, par chez nous. Enfin, aujourd'hui ils disent tous que c'était pas vraiment grave, mais on a eu peur. Surtout moi, parce qu'on était pas au palais, quand c'est arrivé. Alors, si ç'avait tourné mal mal, je suis pas sûre que j'aurais eu le temps de regagner ma chambre des communs du palais pour récupérer ma chaussette sous le matelas, où je cache mes économies. Y en a qui disaient qu'on allait nous congédier tous, le petit personnel, mais les gros, ils étaient pas à l'aise non plus. Vous auriez vu le bon Saint Henri, la tête qu'il faisait! Vert, il était, parce qu'il se bronze la figure aux UV pour être beau, et là, en pâlissant, ça le rendait verdâtre. Je l'ai entendu qui téléphonait à sa sous-conseillère, il lui disait:
«Putain, s'il cane, on est mal, Blandine! Les actions Nicotal vont plonger, et j'en ai un paquet… Toi aussi, d'ailleurs, je t'en ai fait acheter il y a six mois, tu te rappelles? … Non, on ne peut rien faire, ma chatte: c'est dimanche, impossible de vendre aujourd'hui… Oui, si cette putain de loi sur le travail dominical était en application, on n'aurait pas ce problème, mais voilà: les banques sont fermées…»
Vous imaginez un peu? Quand un haut conseiller de l'empereur crève de pétoche, on se dit que nous, les petits, ça va être pire.
Avec tout ça, je vous ai pas encore raconté ce qui s'est passé. J'étais avec la cour au Lampion, la résidence de weekend de l'Empereur. Hier à midi, Nicolas 1er, a mangé en tête à tête avec l'Impératrice Lala. C'est moi qui ai servi, je peux vous dire qu'il avait un sacré appétit, même que je me suis demandé ce qu'il avait fait le matin, avant de se lever, pour avoir faim comme ça! Hihi! En tout cas, après son rot, il a annoncé qu'il avait envie d'un peu de jogging pour digérer.
«Il fait si chaud! Est-ce bien raisonnable, mon Nicou? qu'elle a dit, l'Impératrice.
— Dans le parc, c'est toujours frais, et puis s'il le faut, j'ai la clim dans ma tenue… Ah non, zut! Elle a pété au G8, quand j'ai couru avec Berlu, qu'il a répondu.
— Tu vois! Si on faisait plutôt une petite sieste ensemble?
— Merci, j'ai déjà donné, je préfère aller courir un peu. J'en ai pour vingt minutes…»
Tu parles, vingt minutes! Y en avait pas dix de passées, qu'un garde du corps arrive en courant, tout essoufflé.
«L'Empereur est tombé dans les pommes… Crise cardiaque… Vite, prévenez un curé et les croquemorts! qu'il crie dans le hall.
Puis y en a un autre qui a rappliqué aussitôt après:
—Le Bien Aimé a fait un malaise vagal, c'est le toubib qui l'a dit… Il va bien, faut juste appeler l'hélico pour l'emmener faire les examens complémentaires à l'hosto… »
Bref, un coup il était mort, un coup il était pas tout à fait mort, mais à la fin, ils l'ont évacué d'urgence. Et nous, à l'office, on était toutes retournées, à échanger des rumeurs sur que Lala allait nous virer, que la bourse était peut-être en train de s'effondrer… La fin du monde, quoi! Les servantes, on se sentait piégées, à pas pouvoir quitter le Lampion, on se demandait si nos chaussettes seraient encore là, quand on reviendrait au palais…
Voilà, mon cher papa, ma chère maman, par quels tourments votre pauvre fille vient de passer. Aujourd'hui, tout est rentré presque dans l'ordre, on attend le Bien Aimé d'un moment à l'autre. Je vous écris de ma chambrette, et c'est bien assise sur ma chaussette que je vous embrasse très fort.
Votre fille aimante,
Adèle

dimanche 26 juillet 2009

Le rébus du dimanche



Comme d'habitude, il s'agit pour vous de trouver, à partir de ce rébus, le prénom et le nom d'une personnalité politique —d'un lointain passé aussi bien que de notre époque, de France ou de n'importe quel pays du monde…
(solution ou confirmation de la bonne réponse dans la soirée)

samedi 25 juillet 2009

Derniers trains d'été avant les joies de la concurrence?

Depuis 2006, le fret ferroviaire est privatisé, c'est à dire ouvert à la concurrence. Des trains de marchandises privés circulent sur notre réseau de voies ferrées édifié et entretenu dans le passé par la SNCF. Je précise dans le passé, car en 1997, le gouvernement d'Alain Juppé, se mettant en conformité avec les injonctions d'une directive européenne, a créé Réseau Ferré de France, un établissement public chargé de s'occuper des infrastructures du rail. Le but était de favoriser par étapes la privatisation des transports ferrés.
Donc le fret est ouvert à la concurrence… En mai, du côté d'Angoulème, un convoi d'Euro Cargo Rail (ECR) entrait en collision avec un autre, de la SNCF celui-ci.
La semaine dernière, en Moselle, un train d'Euro Cargo Rail, déraillant, détruisait plusieurs centaines de mètres de voies ferrées. Toute circulation était interrompue, bien entendu. Un autre convoi, appartenant à Colas Rail a eu un accident du même type ailleurs…
En 2008 un train de Veolia, toujours de fret, s'était fait remarquer par sa traversée de la gare de Montauban sans freins, à vitesse excessive…
On le voit, l'avenir du trafic ferroviaire s'annonce sous un jour inquiétant, puisqu'en 2010, c'est le transport de voyageurs qui sera privatisé à son tour. Bonjour donc aux économies de personnel, aux réductions de frais jugés inutiles, aux libertés prises avec la sécurité, au nom de la rentabilité.

On aimerait bien qu'apparaisse au plus vite, dans le programme d'un PS en cours de résurrection et enfin opposant pugnace, la promesse de rétablir la totalité de nos services publics dans leur intégrité première. Cela accompagné de l'engagement solennel d'affronter résolument l'Europe sur ce point , car l'un ne pourrait aller sans l'autre. Annoncer la restauration du service public sans se déclarer résolu à obtenir l'abrogation des directives contraires, laisserait planer un doute sérieux sur la sincérité d'une telle promesse.







P-S: Aujourd'hui, pas très envie de bloguer avec la chaleur! Et puis, je me suis souvenu de cette définition (familiale) de mots croisés: «objurgation d'un aviculteur indien à sa poule favorite», en 10 lettres… Qui trouvera?

P-P-S: Un billet est à lire sur Julien Dray, et c'est chez Piratages. Et puis, encore un blogueur de gauche pris dans la chaîne de «droite»…

vendredi 24 juillet 2009

Chez les autres

Pas de billet aujourd'hui, faute de temps, mais je vous invite à lire, dans le domaine politique:
«Les mauvais comptes du bouclier fiscal», chez Sarkofrance, toujours aussi bien argumenté,

«Pourquoi la droite», ou la version de Florent de la chaîne «se mettre dans la peau d'un homme de droite »

«Travail dominical : iniquité organisée!», chez Slovar,

«Le blog, une autre façon de goûter l'actualité», chez Éric,

«L'éléphant tombe de son nid", un bref coup d'œil sur l'affaire Dray, sans illusion, de Nicolas

«Connerie durable (billet gauchiste)» Un billet gauchisant chez Didier Goux, c'est si rare qu'il ne faut pas le manquer…

Un récit de la découverte de Friendfeed, par Mathieu. Friendfeed, ou le nouveau gadget de communication à la mode…

À noter qu'Homer traite lui aussi du sujet avec «Friendfeed ou la fin des blogs? »


Enfin, je vous recommande aussi les notes de lecture de Lediazec chez Ruminances,
«Diable, Dieu et autres contes de menterie»

jeudi 23 juillet 2009

Comment le PS va gagner


L'esprit peu porté aux blogueries sérieuses, aujourd'hui, je m'inquiétais sur la probabilité de sortir un billet quand, musardant chez Marie-Georges, j'appris l'existence d'un curieux jouet… Cela s'appelle un générateur de mots d'amour: vous remplissez un questionnaire, vous cliquez, et hop! L'aimable logiciel vous pond un poème, un roman, ou un billet. Pensez si cela m'a intéressé! J'ai donc alimenté l'animal, et voici le résultat —quelque peu retouché, je l'avoue.


Paris n'avait jamais été aussi beau aux yeux du Peuple. Celui-ci marchait, innombrable et cependant soudé comme un seul être, gagné par l'excitation... Il traversa la Seine, et bizarrement sourit à Frédéric Lefebvre qui le regardait d'un oeil morne. Plus vite qu'il ne l'aurait pensé, il se retrouva à Solférino, devant la porte.
Il sortit ses clefs, fit tourner le verrou, et entra.
— Ségolène, tu es là? Appela-t-il.
Un bruit de pas précipités se fit entendre. Peu après, elle apparut dans le couloir.
— Donne ton manteau, je vais te débarrasser, dit-elle.
— Tu es si attirante, répondit simplement le Peuple.
— Tu viens? dit gaîment Ségolène.
Le Peuple la suivit jusqu'à la salle de réunion.
— Assieds-toi, fit Ségolène.
Il se laissa tomber un peu partout, dans les fauteuils, sur la moquette (car il était innombrable quoique cependant soudé comme un seul être), puis poussa un soupir d'aise. Ségolène vint s'asseoir près de lui.
— Alors, que racontes-tu?
— Euh... rien, rien de bien spécial.
Le Peuple semblait ailleurs. Son amie s'en aperçut et lui demanda s'il allait bien.
— Oui, je vais bien! En fait...
— En fait?
— En fait, j'ai simplement envie de t'élire.
Ségolène eut un sursaut.
— Me... mais... moi?
— Oui.
Un silence s'ensuivit. Le Peuple comprit qu'il était allé trop loin.
— Excuse-moi, Ségolène, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça.
— Tu ne le sais pas?
— Euh... à vrai dire, euh... enfin, je voulais dire que...
— Est-ce que tu étais sérieux? Le coupa Ségolène.
Il hésita.
— Je suppose que oui, mais j'ai dit ceci sans réfléchir. Je suis désolé.
— Peuple...
— Je suis désolé, oublie-ça.
— Peuple, élis-moi...
Cette fois-ci, ce fut lui qui sursauta. Après un moment, sans mot dire, il approcha son bulletin de l'urne de Ségolène. Puis, dans le silence de Solférino tranquille, au milieu d'une journée comme les autres, ils s'entre-votèrent pour la première fois.
Ils se regardèrent. Le Peuple approcha sa bouche de l'oreille de Ségolène et chuchota:
— Je t'aime...
Bien sûr, il lui avait déjà dit qu'il l'aimait. Bien sûr, il s'était repris au dernier moment, dans une hésitation fatale. Mais ce sentiment était toujours le même. Il voulut le lui dire.
— Depuis toutes ces années que nous nous connaissons, bien que j'aie eu d'autres aventures avant de te connaître, je t'aime cent fois plus que tous les présidents de la Cinquième réunis.
— Oh... c'est bien vrai?
— Oui, c'est vrai.
— Mon coeur... ce que tu me dis, c'est la chose la plus belle que j'ai jamais entendue. Tu es aussi démocratique à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Le Peuple rougit. Il se sentait bien. Au loin, Sarkozy criait. Tout près, son coeur battait. Là-bas le jour passait... ici, tout était arrêté.
— Ma puce... Ségolène...
Mais il ne put continuer. Une fois de plus, leurs aspirations démocratiques se rejoignirent. Ils déliraient presque tant la fièvre les gagnait... ils étaient en haut de l'Arc de Triomphe, en train de débattre à l'air libre. Près d'eux, le Conseil National chantait «Gloire au PS !» en les regardant. Comme frappé d'un coup de foudre, le Peuple fasciné eut à peine le temps d'apercevoir, dans un éclair, ainsi que dans une toile d'Eugène Delacroix, Ségolène réincarnée en la Patrie... Front dégagé, mèches ébouriffées, drapeau brandit, ciel baigné de nuages qui font cligner la lune, commissures nacrées de lèvres de coquillages, le sourire émaillé de corail blanc, la voix lactée et les seins nus étoilés de mer... tout disparut lorsque le Peuple rouvrit les yeux.
— Ségolène...
— Oui?...
— Ségolène... veux-tu me présider?...
— Oui... fit-elle doucement.
Ils discutèrent toute la nuit. Ils parlaient de tout, de rien.
— Tu sais, c'est drôle, dit Ségolèbe, car hier matin, Bayrou a tenté de me séduire.
— Non, c'est vrai?
— Oui, et comme je lui disais que c'était le Peuple, l'amour de ma vie, il m'a répondu que je perdais mon temps et que je serais bien plus heureuse au MoDem.
— Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours essayé de gâcher ma vie.
— Heureusement je lui ai dit ceci: «Le jour où tu seras un tant soit peu à gauche, mon petit bonhomme, tu apprendras que mon Peuple est plus révolutionnaire que n'importe qui. Et tu ne lui arrives pas à la cheville.»

Ils s'embrassèrent pendant des heures. Des jours. Des années. Si d'aventure vous ne croyez plus à la politique, sachez qu'en ce moment même ils s'embrassent quelque part.

mercredi 22 juillet 2009

On se lâche sur la CCE, on se retient à l'ISS

Aujourd'hui, j'ai pensé un moment parler dans mon billet du projet de taxe carbone concocté par Michel Rocard à l'intention de Martine Aubry et du PS… Pardon? J'ai dit une sottise? Ah, oui! vous avez raison: c'est pour Nicolas Sarkozy que Rocard travaille maintenant. Avouez que par les temps qui courent, il devient difficile de ne pas se tromper sur les intentions de certaines figures de gauche! M. Rocard n'a toujours pas été mis à porte du PS, mais il lui arrive de travailler pour le président de la république UMP, quand il ne donne pas de doctes conseils à ses camarades de parti… Et puis, pour ma défense j'ajouterai que lorsqu'on parle de créer un nouvel impôt, d'instinct on attribue cette intention à la gauche. Sans compter que M. Rocard est orfèvre en impôts: la CSG, c'est lui. Enfin bon, je ne vais pas me tromper de billet: c'était avant-hier que je devais singer un citoyen de droite, pas aujourd'hui. Alors, je vais simplement m'en tenir à ce que je ressens à propos de cette taxe carbone: le principe n'en est pas mauvais, loin de là, si l'on veut inciter les Français à se tourner au plus vite vers les énergies propres. L'ennui pourtant, est que ce genre d'impôt me paraît promis à ressembler à la TVA, qui frappe indistinctement riches ou pauvres. Malgré les mécanismes tarabiscotés de compensation que M. Rocard nous promet, il est prévisible qu'une large partie de la population, modeste sans être dans la gêne, en supportera plus lourdement les effets que les gens aisés. Et comment ne pas hurler d'indignation par avance, à l'approche d'une mesure parfaitement inique qui ne concernera que les ménages, et non les grandes entreprises à l'origine des émissions de CO2 qu'il s'agit de combattre? Ainsi, Total en sera épargné, malgré ses gigantesques bénéfices. Pour M. Rocard et les membres de sa commission, Total est déjà taxé… Parce que nous ne le sommes pas nous-mêmes, taxés? Si l'on me fait payer 32 € la tonne de CO2 émise avec ma bagnole, mon poêle à bois, ma consommation d'électricité, j'ignore de combien de tonnes je serai responsable au bout de l'année… Au hasard: mettons que j'émette 10 tonnes de CO2, pour partir d'un chiffre rond. Je paierai donc 320 € de taxes, sur lesquelles une mystérieuse usine à gaz fiscale me restituera peut-être 50 ou 100 €, afin de m'aider à équiper mon rez-de-chaussée en doubles vitrages. De qui se moque-t-on? Si je n'ai pas, au départ, les moyens de changer sept ou huit fenêtres, portes vitrées, et baies, les aurai-je davantage avec 250 € de moins dans mon budget?
Le projet en question se nommera Contribution Climat Energie, ou CCE.
L'UFC-Que Choisir qualifie la future CCE de «hold up fiscal», comparable à la vignette automobile —laquelle, du reste, pourrait bien faire sa réapparition un jour ou l'autre pour consoler les collectivités locales de la disparition de la taxe professionnelle…
Bon, comme je le sous-entendais en commençant ce billet à l'aveuglette, je n'avais pas l'intention de le consacrer à une matière aussi rebutante et complexe, que je comprends mal. Je voulais plutôt parler de l'incident spatial survenu ces jours-ci, que la presse n'a fait qu'effleurer, sauf exception, et que les blogs ont à peu près ignoré: la panne des water-closets de l'ISS —ce n'est pas le sigle d'une contribution fiscale, mais l'abréviation de Station Spatiale Internationale. J'y voyais l'occasion, au moyen d'une allusion subtile et du lien adéquat, d'aiguiller mes lecteurs vers une série de billets, que je qualifierai de prémonitoires, publiés sur l'annexe expérimentale du Coucou… Malheureusement, s'il est une leçon que j'ai retenue de plus talentueux que moi en blogage, c'est qu'il faut se méfier des billets longs qui découragent l'internaute moyen. Alors, ce sera pour une autre fois, nous n'avons pas fini de rire… avec la plomberie interplanétaire…

mardi 21 juillet 2009

Le grand complot.


Il y a quelques années encore, l'été, quand vous achetiez votre journal pour vous faire de l'ombre sur la figure à la plage, vous étiez assuré de voir s'épanouir à la une les dernières nouvelles du monstre du Loch Ness, ou bien le pâté flou d'un OVNI photographié à l'autre bout du monde.
Ce temps là est révolu, quoique sur la durée d'un été, il soit imprudent d'affirmer que la brave bête du Ness, ou une soucoupe volante, ne reprendront pas du service… Les marronniers d'aujourd'hui sont différents, sans doute parce que nous sommes devenus blasés et que nous avons besoin de fantasmes plus corsés. Ainsi, par exemple, ces jours-ci ressortent des complots inouïs…

Tenez, parlons de l'espace, puisque nous fêtons le quarantième anniversaire du premier pas de l'homme sur la lune. Il y a quantité de gogos qui croient vraiment que deux Américains, Armstrong et Aldrin, ont réellement foulé le sol de notre satellite! Ils n'ont jamais regardé de près la mauvaise photo de studio où, la hampe dressée sur un tapis de feutre gris qui fait des plis, on voit claquer au vent lunaire la bannière américaine. Du vent sur la lune, je vous demande un peu! Mais voilà, comme toutes les fins de mois de juillet depuis quarante ans, le complot ressurgit, et les journalistes tentent de nous faire croire que l'homme a bel et bien été sur la lune.

Vous voulez un autre exemple? Parlons des attentats du 11 septembre 2001… Voilà un sujet en or pour les moments creux de l'été, et figurez-vous que s'il fallait en croire un sondage du Nouvel Obs, il y aurait 72% de Français qui pensent que la pseudo attaque d'Al-Qeda s'est déroulée comme la version officielle le prétend! Ils sont encore 11%, à peine plus raisonnables, à se dire que ce sont les Américains eux mêmes qui ont organisé l'attentat… Navrant. J'ose espérer que parmi les sans opinions restants se trouvent tous ceux qui, comme moi, savent qu'il n'y a tout simplement jamais eu le moindre attentat. Le comprendre devrait s'imposer à l'esprit de tout Français —de tout Européen même—, un peu doué de raison: il n'y a jamais eu d'attentat, parce que l'Amérique n'existe pas. La soi-disant découverte du Nouveau Monde, constitue en effet le plus ancien et le plus scandaleux des complots par ses conséquences, ourdi par Christophe Colomb et ses marins pour justifier le coût financier énorme de l'expédition auprès du contribuable Espagnol.

L'avantage de ces marronniers estivaux, car il en est un, c'est qu'ils nous donnent à réfléchir sur ce que nous vivons. Ainsi, lorsqu'on sait que l'Amérique n'existe pas, on comprend que les fameuses subprimes prétendument à l'origine de la crise, n'ont aucune réalité. Dés lors, on peut se demander à quel jeu s'amuse le président Sarkozy… Si toutefois il y a bien un président Sarkozy qui s'amuse à nos dépens… Ne faudrait-il pas nous interroger là-dessus? Qui est vraiment Nicolas Sarkozy? Je veux dire: qui tire les ficelles de ce personnage d'une réalité douteuse? Voyez comment évolue notre état… Cela ne vous rappelle rien? Craignons un beau jour de nous réveiller avec un individu arrachant enfin son masque de Sarkozy pour nous faire découvrir Napoléon III caché dessous. C'est bien là le plus infâme complot qui nous menace, voyez-vous: Napoléon n'est pas mort, comme on nous l'a raconté, il attend l'heure de son retour.


P-S. Un autre complot occupe l'actualité ces temps-ci, c'est celui qui voudrait nous faire croire que François Mitterrand est mort, afin que ses descendants spirituels puissent dilapider l'héritage socialiste à leur convenance…

lundi 20 juillet 2009

Un petit tour à droite et je m'en vais…


Nicolas m'a passé la plus inconfortable des chaînes de blogs auxquelles j'ai tenté de répondre jusqu'à présent. Elle a été imaginée par Sarkofrance et consiste à se mettre à la place d'un électeur de droite, le temps de répondre à deux questions. J'ai l'impression que Juan a oublié de s'attaquer à son propre problème, ou il l'a jugé insoluble: en tout cas je n'ai trouvé aucune réponse sur ses blogs. Quant à Nicolas, par un habile tour de passe-passe, il a écrit de droite à gauche un billet qui penche naturellement à gauche…

1. En ces temps de crise généralisée des valeurs et du “système“, quels seraient vos points d’ancrage idéologiques à droite ?

Quand tout fout le camp, il n'y a qu'un moyen de s'en sortir, c'est le retour à la valeur cardinale du travail. Il faut remettre à l'ouvrage ces hordes de chômeurs fainéants qui vivent aux crochets de la nation. Réhabilitons le patriote laboureur qui tracera son sillon de l'aube au crépuscule et saura se contenter d'un smic réduit de moitié. Alors, les entreprises rentreront de Chine, la prospérité renaîtra.

2. Etant à droite, que soutiendriez vous plus que tout dans l’action du président Sarkozy ?

Enfin, un homme de droite, un vrai! Il n'y a pas grand chose à rejeter chez notre Président, si ce n'est peut-être sa propension à confier des missions, ou à introduire dans le gouvernement, des révolutionnaires soi-disant repentis. Le renard dans le poulailler, on connaît le danger… Sinon, c'est incontestablement sa bravoure fiscale qui me séduit. Aucun Président n'avait su, comme lui, mettre un terme à la spoliation de la bonne société par l'impôt sur les revenus. J'admire particulièrement son habileté à détourner l'attention du vulgaire vers quelques bagatelles périphériques, telles que les revenus des grands patrons, afin de préserver l'essentiel de la foi capitaliste. Vous voulez que je vous dise? Monsieur le Président Sarkozy, c'est notre Jeanne d'Arc, la féminité en moins, la virilité en plus. Celui qui va bouter le socialo hors de France!

Et je passe la chaîne à Marie-Georges, Eric de Mon Mulhouse, Mémé Kamizole, Dominik, Elmone, et Le-goût-des-autres. Enfin, inspiré par Rébus, j'ajoute un dernier tag pour Manuel Valls

P-S. Je vous recommande un remarquable billet sur Le Pavé: Bilan d'un an de blog.

dimanche 19 juillet 2009

Rébus du dimanche


Comme d'habitude, il s'agit de trouver dans ce rébus l'identité d'un personnage appartenant au monde politique —depuis peu, aussi bien qu'en des temps reculés…

samedi 18 juillet 2009

Nicolas 1er en hausse de 10 points !


Le Journal a l'immense plaisir et le privilège de communiquer à ses lecteurs les résultats d'un sondage exclusif du CIMPO (Cabinet Impérial des Poids et Mesures d'Opinion), à l'issue duquel notre Bien Aimé Empereur Nicolas 1er recueille 98,5% d'opinions favorables. Un chiffre en hausse de 10 points par rapport à l'étude précédente.
Au cours de cette enquête, un certain nombre de personnes, constituant un échantillon représentatif de la population franchoise, ont eu à répondre par téléphone au questionnaire reproduit ci-après…

«Nicolas 1er, le Bien Aimé, Empereur des Franchois a récemment décidé de donner une nouvelle impulsion à son règne. Pour chaque décision énumérée ci-dessous dites si vous approuvez l'Empereur totalement, moyennement, un peu, très peu, ou pas du tout.
Désormais, je ferai une raie du côté gauche à ma coiffure.
approuvent totalement: 28
moyennement: 2
un peu: 1
ne se prononcent pas: 50

Afin d'accélérer l'exécution des dispositions administratives, tous les fonctionnaires seront dotés de patins à roulettes.
totalement d'accord: 78
très peu d'accord: 2
pas du tout: 1

À compter de Janvier prochain, les cravates de tous les membres du gouvernement devront être en soie issue du commerce équitable.
totalement d'accord: 5
moyennement: 70
désapprouvent: 3

Dans le cadre de la politique générale, je veillerai à ce que soit impulsée une véritable politique d'avenir, basée sur la politique antérieure énergiquement configurée en politique postérieure.
approuvent entièrement: 75
ne se prononcent pas: 6»

Total des opinions favorables exprimées: 258, soit 98,5% de l'échantillon des sondés —pourcentage corrigé en fonction des variations saisonnières.


P-S. Aujourd'hui, il y a des blogs qui sentent les vacances, comme celui de Nicolas —ou presque, comme chez Hypos—, tandis que d'autres tempêtent, comme Marie-Georges, en rogne contre EDF…
P.P-S tardif: je rajoute à mes derniers conseils de lecture le billet d'Hermes sur la censure que je viens de lire.




vendredi 17 juillet 2009

1500 véhicules brûlés le 14 juillet?


De source bien informée, on nous signale que 1500 voitures, camionnettes, et véhicules divers, seraient partis en fumée la nuit du 14 juillet, détruits dans l'incendie de l'une des plus belles collections de modèles réduits du monde. À cette heure, on ne connaît ni le lieu du sinistre, ni le nom du propriétaire des miniatures détruites par le feu. Il est probable que nous n'en saurons pas davantage avant longtemps, puisque toute information touchant des véhicules brûlés est désormais classifiée secret d'état. Certes, il ne s'agit que de jouets, mais la consigne est stricte, et, sans rire, on a vu des hauts fonctionnaires sanctionnés pour moins que ça, en sarkozie…
Trêve de plaisanterie. Cette entrée en matière visait simplement à railler l'attitude du ministre des basses œuvres de Nicolas Sarkozy, l'ami sûr du président, Brice Hortefeux. Celui-ci a en effet ordonné à tous ses services comme aux préfectures de taire le bilan des deux nuits de fête nationale, quant au nombre de véhicules incendiés. Il est tout à fait extraordinaire que des informations qui ne relèvent pas de la défense nationale soient gardées secrètes.
Quelle peut bien être la raison de cet abus de pouvoir? La réponse est simple: sous prétexte de ne pas valoriser les actes de vandalisme des bandes de voyous, il s'agit de cacher le bilan en hausse de ces déprédations rituelles. Les Français n'ont pas le droit de savoir que Nicolas Sarkozy est en échec perpétuel en matière de sécurité, domaine où il aime à parader pour tenter de faire oublier la nocivité de sa politique.
Ce n'est pourtant pas en mettant à la tête du ministère de l'intérieur son homme de confiance qu'il fera changer les choses…
En vérité, Nicolas Sarkozy est l'insécurité incarnée, l'homme qui n'a cessé de la faire grandir du jour où il a été en mesure d'exercer des responsabilités dans le domaine de l'ordre. Comment oublier son rôle néfaste, alors qu'il était ministre de l'intérieur de Jacques Chirac, dans la montée des rancœurs qui menèrent aux émeutes de l'hiver 2005?
Il n'est question en aucune façon d'excuser les violences gratuites de l'engeance incivilisée de nos banlieues, mais simplement de constater que toute la politique de M. Sarkozy conduit à faire de la société une jungle. Jungle dans le travail, l'économie, l'exposition sociale… Jungle dans la rue.
C'est cela qu'il s'agit de dissimuler aussi longtemps que cela sera possible: l'incapacité de la maison Sarkozy a faire vivre les Français dans la sérénité. Quand vous mettez une tête de désordre au sommet de l'état, comment voulez-vous qu'elle inspire le respect?
source image

jeudi 16 juillet 2009

Ceux qui luttent

Mediapart publie une carte saisissante des conflits sociaux en France et nous annonce que 600 000 emplois pourraient être perdus cette année. Il ne se passe guère de jour sans que la radio nous informe de la fermeture d'une entreprise importante, parfois accompagnée de sa délocalisation. En période «normale», une délocalisation, c'est choquant, en temps de crise c'est de la délinquance entrepreneuriale et les dirigeants des sociétés coupables devraient être traduits en justice. Ce n'est pas le cas, évidemment, dire cela relève même de l'incantation stérile, puisque nous vivons dans une société aux mains du monde des affaires, et que l'immoralisme de ce dernier prévaut en toutes choses. Pour le commun des mortels, néanmoins, le jugement porté sur l'ensemble des acteurs de l'injustice sociale, qu'ils appartiennent au pouvoir ou au patronat, se fait d'autant plus sévère que s'aggrave le constat de ce que nous avons perdu ces dernières années. La mondialisation, élan d'enrichissement spectaculaire de la classe des nantis, a servi d'outil pour casser petit à petit notre protection sociale au sens large, de la santé à la réglementation du travail, et au pouvoir d'achat. Dans un retour vers le capitalisme brutal du XIXe siècle, les salariés redécouvrent l'âpreté des luttes, On séquestre désormais les patrons, on mine des usines ou les richesses que l'on a produites, et l'on menace de tout faire sauter pour se faire entendre de tous les décideurs. Du coup, la presse que l'on appelait «bourgeoise», mais qui est plus simplement celle qui soutient la matraque néo-capitaliste, titre en serrant les fesses. «Le dangereux dérapage des conflits sociaux», écrivait au printemps Le Figaro, qui, maintenant traite les révoltes ouvrières avec une discrétion remarquée. Les réactions de légitime défense des travailleurs se multiplient: Chatellerault, Tonneins…
Et l'on entend s'inquiéter les spécialistes des problèmes sociaux; leurs propos sonnent comme autant d'objurgations au respect de l'ordre établi adressées aux syndicats. Un langage que les appareils syndicaux, non seulement comprennent, mais font peut-être leur, car ces actions désespérées se font souvent contre leur volonté. Les commentateurs condescendent à comprendre, tout en condamnant ces écarts de la loi, laquelle permet aux forts de faire ce qu'il leur plaît, pourvu qu'ils feignent d'y mettre quelques formes, et exige des faibles qu'ils s'inclinent toujours. On n'a pas à donner de conseils à ceux qui se battent pour leur pain quotidien quand on est soi-même plus ou moins à l'abri. On peut néanmoins décider qu'il est temps de parler de la violence sociale telle qu'elle est. Une violence exercée par le patronat de l'état sarkozyste, à l'encontre de salariés qui ne demandaient qu'à vivre en paix de leur travail, ce qui leur donne le droit de se défendre comme ils l'entendent. Quand des gens sont réduits au chômage, les dégâts infligés à leur vie familiale et sociale, à leurs biens matériels, deviennent vite perceptibles. Pourquoi devrait-il en aller autrement pour les responsables?

P-S. l'échange d'amabilités entre M. Aubry et M. Valls a suscité beaucoup de réactions dans les blogs, notamment chez Nicolas, Hypos, Slovar, et Vasseur, mais j'en oublie!
D'autre part, Peuples nous livre une réflexion sur la gauche et le PS qui mérite notre intérêt.

mercredi 15 juillet 2009

La chaîne des lamentations…

Une journée s'achève, qu'il me semble commencer à peine. J'ai l'impression qu'il est un peu tard pour prendre connaissance des nouvelles que je n'ai pas entendues, ou réagir à l'actualité du 15 juillet 1789—quand Delanoë n'était pas encore venu au monde, et qu'un certain Bailly fut proclamé maire de Paris. Quelque chose me dit que les lecteurs de blogs s'en fichent… Le mieux à faire, dans ces cas là, c'est de soulever son coude pour voir s'il n'y aurait pas, dans les papiers coincés dessous, quelque chaîne de blog en attente. Ça tombe bien, j'en ai une! C'est Skeptikos, envoyé aux galères par Kag et Nelly, qui me l'a collée au début du mois. Je ne me suis pas pressé d'y répondre, faute d'accrocher à son thème, mais le moment me paraît venu de le faire.
Il s'agit d'entonner quelques plaintes inspirées par le désormais fameux paradoxe de Sarkozy: «Est-ce qu’il est normal que le dimanche quand Madame Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ?»

Est-ce qu'il est normal que le mercredi, quand la moitié de la blogosphère parle d'Orelsan, et que l'autre moitié s'injurie en commentaires, je doive chercher sur internet de qui on cause?
En tout cas, j'ai cherché, et j'ai trouvé chez Marc Vasseur qu'il s'agit peut-être, selon Frédéric Mitterrand, d'un Rimbaud de notre temps.
Vasseur cite des vers d'Orelsan, tirés de «Sale pute», dont j'ai retenu celui-ci:
«T'es juste bonne à te faire péter le rectum, même si tu disais des trucs intelligents t'aurais l'air conne»
Et mon confrère blogueur a l'excellente idée de rapprocher une œuvre de Rimbaud de celle d'Orelsan. Pour ce faire, il a choisi «Le bateau ivre»… Pour ma part, je citerai deux vers rimbaldiens empruntés au «Sonnet du trou du cul», afin de rester dans le contexte périnéo-anal:
«Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse»…

Est-ce qu'il est normal que toute l'année, quand un avion se crashe, et qu'on nous raconte que le transport aérien est le plus sûr en nombre de passagers / kilomètres parcourus, je doive réfléchir si longtemps? Dans le crash Rio-Paris, par exemple, j'aimerais savoir combien chacune des 228 victimes avait parcouru de kilomètres en aéronef dans sa vie, et combien en voiture depuis sa naissance?

Est-ce qu'il est normal, quand M. Valls est menacé d'exclusion pour des propos peu charitables envers son parti, le PS, que je doive passer un coup de fil à Martine Aubry pour lui rappeler que Jack Lang et Michel Rocard ont fait pire? Est-ce qu'il est normal qu'on m'ait refilé un faux numéro aux renseignements, je vous le demande?

Est-ce qu'il est normal, qu'aux urgences de l'hôpital de Draguignan, le 14 juillet, il faille attendre quatre heures et demie pour savoir si vous avez un poignet cassé, et qu'on vous renvoie chez vous sans radio, parce qu'il faudrait attendre au moins quatre heures de plus?

Est-ce qu'il est normal, quand je pense qu'il est temps de refiler cette chaîne à deux ou trois personnes et de passer à autre chose, je doive redémarrer mon ordinateur parce que mon navigateur s'est planté? Ce sera donc Bah!?by cc, Peuples, Ruminances, Manuel, Eric

mardi 14 juillet 2009

L'étoffe des présidents

La France est dirigée par un président cabotin, incapable de lâcher les feux de la rampe un seul jour. Ce 14 juillet 2009 en fournit une illustration supplémentaire. Après la représentation du château de Versailles, devant le Congrès, on aurait pu penser qu'il se contenterait du succès d'estime remporté ce jour là auprès du public de droite, et qu'il limiterait son activité à signer quelques autographes par ci par là, en des lieux peu propices au lancer de tomates… Eh bien, non! hier soir, nous eûmes une reprise à la télévision, et aujourd'hui on nous annonce un bis de notre vedette nationale dans son show présidentiel…
Je ne sais pas pourquoi, songeant à cela, je me suis demandé quelle vision de l'histoire de France pouvait bien avoir ce cancre élevé au trône républicain —je sais, les deux mots ne vont pas ensemble, comme Sarkozy et démocratie. Et sur cette lancée, me sont revenues en mémoire les paroles d'un possible politicien en herbe, rencontré un jour dans une école. Comme on lui demandait ce qui était arrivé le 14 Juillet 1789, il médita quelques instants la chose intensément, les joues gonflées d'un soupir retenu, le regard perdu dans la contemplation d'un train qui passe au loin, puis se jeta à l'eau et nous livra avec aplomb une réponse dont je n'ai jamais oublié l'essentiel: «c'est quand les tiers états ont fait le serrement du jus de pomme contre le riverain, à la Bastille»… Il se trompait de mois et de vocabulaire, bien entendu, mélangeait la prise de la Bastille et le serment du jeu de paume, mais on pouvait y retrouver l'essentiel de la mélodie patriotique. Si l'on tient compte de son jeune âge, une dizaine d'années environ, ses propos n'étaient par ailleurs guère plus vaseux que ceux de M. Sarkozy en certaines occasions, comme la fameuse réponse au sujet du mystère Karachi. Avec le recul et les nouvelle normes républicaines, je me dis que cet enfant là sera peut-être un jour président, il en avait l'étoffe.

Image: citoyens de Marsillargues, en route pour prendre une autre Bastille le 14 Juillet 97…

P-S. Un excellent billet sur la justice et le jury populaire est à lire chez Monsieur Poireau

lundi 13 juillet 2009

Humeurs de juillet

L'actualité de ce 13 juillet me semble morne comme celle d'un 15 août. Aucune nouvelle pour allumer chez moi la moindre envie de rire, de ricaner, de m'attrister, ou de mordre les mollets de la sarkozie sans qu'elle y prenne garde. Ce n'est pourtant pas que les informations qui suintent de l'été soient dénuées d'intérêt à mes yeux, mais elles me barbent et je n'y peux rien.
Ce soir, par exemple, Nicolas Sarkozy a décidé de jeter à bas les traditions présidentielles du 14 juillet. Il va nous faire le 13, le discours du 14. Quel homme, quand même! Il nous pond une révolution par semaine. Évidemment, je ne l'écouterai pas, et me contenterai des innombrables exégèses qui suivront sur les ondes et dans la presse… Ce soir aussi, commenceront, paraît-il, les festivités rituelles de tout ce que nos banlieues comptent de petits cons odieux, avec leurs incendies de voitures. En tout cas, c'est ce que j'ai vu annoncé ici ou là… Je peux comprendre la révolte, je peux comprendre la violence, même si je ne l'approuve pas —toujours présente au fond de nous, plus ou moins domestiquée—, mais la bêtise de celle-là, qui de surcroît s'attaque aux biens de gens modestes, m'accable. Je reproche à ces jeunes d'être sans dessin, de n'avoir aucune colonne vertébrale dans leur rébellion. D'être sans culture politique. Dans l'agitation sociale aussi bien que dans la vie normale, les gens totalement incultes me pèsent.
L'énergie de ces vrais sauvages serait mieux employée à défendre notre société contre un autre vandalisme, celui de l'état sarkozien. Par exemple, il y aurait lieu de s'opposer de front au détroussement de notre Sécu par Nicolas Sarkozy, au bénéfice de receleurs de l'assurance privée. Le fait qu'il se trouve dans son entourage familial des gens ayant intérêt à une privatisation toujours plus poussée du système de santé, est un élément aggravant. Et le fait que M. Sarkozy nous prépare des mesures scélérates en ce domaine, au moins aussi sensible que l'emploi et les retraites, est un véritable motif d'explosion. De ces explosions qui bouleversent les républiques les plus arrogantes.

dimanche 12 juillet 2009

Suber du dimanche…



Comme d'habitude, il s'agit de trouver le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique, dans un rébus quelque peu tiré par les plumes, cette fois…

samedi 11 juillet 2009

Au pays du secret sans défense

Je me demandais si cela valait bien la peine de faire encore un billet aujourd'hui, au risque d'ajouter la goutte de trop au raz-le-bol qui monte chez moi à propos des blogs —mon blog, ton blog, son blog, vos blogs, nos blogs, les blogs.
Et puis, j'ai pensé à cette étonnante affaire qui se déroule en Démocratie, très loin de chez nous par conséquent, mais cependant tout près par la géographie. Je ne résiste pas à l'envie d'en parler un peu, comme un sourire, ou un pied de nez aux certitudes franchouillardes de la blogosphère.
Nos amis suisses, car c'est chez eux que cela se passe, désignent l'affaire par le nom de ses trois protagonistes: Tinner. Il s'agit de trois ingénieurs de la même famille, le père et ses fils, poursuivis et incarcérés pour avoir livré du matériel nucléaire à la Libye. Le cas de ces trois personnes se complique du fait qu'ils ont par ailleurs reçu un million de dollars de la CIA, en échange de renseignements sur l'état d'avancement des projets d'arme nucléaire de la Libye et de l'Iran…
Comme il faut toujours s'y attendre dans un sac de nœuds international de ce genre, l'exécutif, ou Conseil Fédéral, s'est dépêché de passer tous les documents sensibles au broyeur. En effet, outre d'éventuelles informations sur l'armement atomique, la partie la plus explosive de ces documents concernait en fait les relations entre les Tinner et la CIA.
Des noms d'agents de la fameuse centrale de renseignements risquaient d'être divulgués lors du procès à venir et pouvaient devenir une source de conflit avec les États Unis.
Là-dessus, surprise: des copies de tous les documents ont réapparu dans les archives du Ministère public de la Confédération, ce dont a eu vent le second pouvoir Helvétique, la justice. Depuis lors, se déroule entre eux une partie d'échecs visant à décider qui l'emportera du Conseil ou de la Justice. Le Conseil proclame régulièrement sa décision de détruire les pièces sulfureuses, et les a fait mettre sous clef en lieu sûr, dans cette intention. La justice, requérant l'aide et l'assistance de la police cantonale bernoise, vient pourtant de jouer un coup fumant en perquisitionnant dans les locaux de la police fédérale. Dans cette opération, les juges ont saisi en effet un coffre contenant… la clef du local où sont entreposés les documents en litige. Il faudra maintenant une décision du Tribunal pénal Fédéral pour décider de la suite.
Étonnant, ce conflit ouvert entre exécutif et judiciaire, qui se déroule sous le regard attentif du troisième pouvoir, le Parlement!
Imaginez un instant, seulement un instant, que cela soit arrivé chez nous… Le «secret défense» serait tombé dessus, comme une chape de plomb. Circulez, messieurs les juges, il n'y a plus rien à voir! Il est vrai qu'il faut comparer ce qui est comparable: la France n'est pas une démocratie. Quiconque prétend le contraire, ment.

P-S. Pour en savoir davantage sur l'affaire Tinner, lire:
Le Temps, un article
Le Temps, éditorial
La Tribune de Genève

Les Tinner ont reçu un million de dollars de la CIA


P-S. j'en parlais déjà hier à ceux qui savent lire, aujourd'hui les images des regards "obliques" de MM Obama et Sarkozy sont disponibles un peu partout, notamment chez Ruminances.

vendredi 10 juillet 2009

Lala à l'Aquila, le blog 2

Ah! mes amis, je suis épuisée! J'arrive tout juste du centre-ville de l'Aquila, où notre groupe des premières dames avait une visite organisée. Pendant que nos hommes travaillaient dur au sommet, on nous a montré les conséquences du tremblement de terre. Comment vous décrire mon émotion? Les mots me manquent, il n'y en a qu'un qui me vienne à l'esprit: sublime. Pour celles d'entre vous qui connaissent un peu Rome, imaginez les ruines antiques du Forum romanum… Vous voyez? Eh bien, à l'Aquila, c'est un peu comme ça, mais en tout neuf! Des murs écroulés, des tas de pierres, des poutres… On voit que ce n'est pas encore tout à fait fini, il y a des grues et des échafaudages un peu partout. C'est dommage pour l'effet antique, mais le temps leur a sans doute manqué pour terminer avant le sommet. Et ce qui est extraordinaire, c'est que là, il y a des vrais gens qui animent le site, à la différence du Forum où l'on ne voit que des touristes. Sylvio les a fait tenir à l'écart pendant notre visite, pour les empêcher de nous assaillir de demandes d'autographes, mais on les voyait de loin, chaleureux et modestes comme savent l'être si bien les Italiens. Il y avait par exemple un petit groupe de femmes follement pittoresque, avec une banderole qui les présentait: «The last ladies». Trop chou, vraiment!
À part ça, la politique devient de plus en plus compliquée ici. Ainsi, je dois vous avouer que hier, je me suis trompée dans les G… J'avais oublié le G1, qui est formé par l'Egypte à elle toute seule… Et il y a aussi des petits g (comme garnements, hihi!) en nombre indéterminé. Parmi ces derniers, il y a le maréchal Mouammar Kadhafi. Quand on nous a dit qu'il était arrivé, avec Sarah nous avons craint de devoir partager l'autocar d'excursion avec tout un harem de premières dames… Bon, je ne voudrais pas créer un incident diplomatique en tenant des propos déplacés, alors j'arrête là-dessus.
À propos d'incident diplomatique, il faut que je vous dise que cette pimbêche de Carla choque tout le monde ici. Déjà, le premier soir, elle n'est pas venue au cocktail du Saint-Père, et depuis, elle fait bande à part. C'est bien simple: le journal de Sylvio l'accuse de goujaterie et la traite de snob! Et quand «Il Giornale» écrit ça, on peut dire que c'est Sylvio lui-même qui l'a écrit…
Entre parenthèses, elle ferait mieux de surveiller son Sarkozy de mari, la Carla, parce que entre nous, en ce moment il constitue, avec mister Obama, le principal sujet de conversation … Je sens que vous brûlez de curiosité! Allez, je vous dis tout, mais ne le répétez pas. Nicolas Sarkozy et Barak Obama ont été surpris en train de loucher sur les fesses d'une Brésilienne! Oui, oui! Un photographe a même saisi leurs regards…
Voilà, je crois que ça sera tout comme nouvelles pour aujourd'hui, sinon qu'il est question d'organiser plutôt la prochaine fois un G14, mais je ne sais pas encore s'il aura lieu après le G20 de septembre, ou avant…

P-S. À lire sur Lait d'Beu, un billet fouillé sur le travail du dimanche, et un rappel: le blog de Rébus a changé d'adresse, la nouvelle est ici

jeudi 9 juillet 2009

Lala impératrice, le blog

L'exemple de Mme Sarah Brown, qui vient d'ouvrir un blog où elle narre ses aventures en marge du G8, a fait des émules, puisque hier, mercredi, nous apprenions par un communiqué du palais Franchois que Sa Gracieuse Impératrice Lala venait d'ouvrir le sien. Devant l'intérêt de cet évènement, nous nous permettons de reproduire ici son billet du jour.


«Coucou, Franchoises et Franchois, ça y est, je suis à Rome! Comme promis, je ne vous oublie pas, bien que je sois en plein voyage officiel avec mon petit Nicou, si grand dans mon cœur. Enfin, je triche un peu, car en réalité nous ne sommes pas réellement ensemble: Nicou the first a filé tout de suite à l'Aquila, rejoindre sa copine Angela et ses copains, les Brown, Obama, Medvedev, Sarkozy…, la bande habituelle, quoi! Moi, je suis restée avec les autres dames de ces messieurs. Il devait y avoir aussi avec nous le monsieur de la dame, M. Merkel je veux dire, mais il n'était pas présent quand le chef du protocole a fait l'appel… Ce n'était pas le seul d'ailleurs: Svetlana est restée à Moscou, cette bêcheuse!
Cela m'amène tout naturellement à vous parler un peu de politique, moi aussi. Comme je le disais à Sarah, hier, au cocktail du Vatican (le Saint Père est merveilleux, tellement raffiné et cultivé que l'on se sent bien peu de chose devant lui. Le croiriez-vous? Il m'a dit «bonjour» et puis «au revoir» en Franchois!), comme je le disais à Sarah…
Heu, excusez moi, j'ai dû me relire, j'étais égarée… Donc, avec Sarah, nous sommes tombées d'accord que le G8 est bizarre, cette année. Déjà, c'était plutôt un G9, parce qu'ils ont invité Sarkozy qui est jaloux comme un pou de notre Nicolas 1er. Et là-dessus, tenez-vous bien: aujourd'hui, la bande du G5 vient de débarquer! Oui, ces messieurs dames du Brésil, de Chine, d'Inde, du Mexique, et d'Afrique du Sud. Sauf qu'en réalité, le G5 c'est un G4, mes amis! Figurez-vous que l'empereur de Chine, ce pauvre Hu Jintao, a été obligé de repartir en catastrophe, parce que ça chauffe en province, chez lui. Il paraît que des provocateurs Thibétains ont semé la pagaïe chez des musulmans Yaourts… Quoi qu'il en soit, le G8 est devenu un G12, mine de rien. Les plus avisés d'entre-vous, chers lecteurs, chères lectrices, auront sans doute relevé la légère erreur de calcul que je viens de commettre, car nous en étions à G9. Certes, mais en vérité, il s'agit d'une erreur diplomatique, que l'on me pardonnera, je pense. En effet, si nous considérons ce G8 porté abusivement à G9 afin de satisfaire un caprice de M. Sarkozy, nous obtenons G9 + G4= G13. Ce qui serait proprement impensable: jamais on n'a vu de réunion internationale organisée sous les auspices d'un nombre aussi funeste! Comme vous le voyez, la politique est un art difficile, dangereux, et nous ne volons pas les misérables avantages qui découlent de nos responsabilités.
Pour en terminer avec mes réflexions politiques, il me reste à vous faire part d'un constat implacable qu'il m'a été donné de faire, pas plus tard qu'aujourd'hui… À Rome, le jeudi, tous les magasins sont ouverts. Même au Vatican, où ce n'est plus vraiment en Italie, c'est ouvert! Alors, quand je pense que chez nous, beaucoup trop de Franchois sont opposés au travail du dimanche, j'ai presque honte d'être impératrice de ces gens là. Il n'en faudrait pas beaucoup pour que nous soyons les derniers de la classe, comme nos voisins Français. Là-bas, c'est encore pire, même leur président l'a dit: le dimanche ils sont le seul pays où, à Paris, c’est fermé.
Ce qui nous sauve, c'est que nous n'avons pas de Paris chez nous, sans quoi…
Il serait temps que nous réfléchissions tous à cette évidence: le dimanche n'est rien de plus qu'un jeudi baptisé autrement. On pourrait l'appeler mardi ou vendredi, personne ne verrait la différence, et l'air que l'on respire le dimanche a déjà servi toute la semaine, il n'a rien de spécial. Pourquoi faudrait-il qu'il soit chômé?
Je vous quitte sur ce sujet de méditation, appelée par mes devoirs, mais je vous dis: à bientôt!»

mardi 7 juillet 2009

Nicola 1er se met à la philatélie

Dimanche dernier, le bon Saint Henri avait mis à profit le repos dominical pour mettre sens dessus-dessous le petit appartement qu'il occupe à la cour. Le dimanche, il faut le dire, est un jour tranquille au palais, car Nicolas le Bien Aimé tient à ce qu'on le laisse en paix. Or donc, son fidèle conseiller vidait ses placards, secouait les livres de sa bibliothèque, fouinait en somme de tous côtés, aidé de Blandine, sa sous-conseillère favorite. À un moment, le bon Saint Henri avisa celle-ci en train de chercher sous le lit à quatre pattes. Il secoua la tête avec un sourire indulgent, car elle était rondement ensellée, la bride parme d'un string rehaussant discrètement la perfection des fesses.
«Ça m'étonnerait que tu trouves quoi que ce soit par là! Je suis bordélique, mais quand même…
— Et ça, c'est quoi?» dit-elle en brandissant triomphalement une chaussette rouge pleine de moutons.
« C'est une relique… Elle fait partie d'une paire qui m'a été offerte par Balladur à mon dernier voyage en France.
— Leur ancien premier sapir?
— Oui… Elle me manquait, merci de l'avoir retrouvée, ma chatte, mais je te rappelle qu'on cherche mon ancienne collection de timbres.
— On a fouillé partout, tu ne l'aurais pas fichue à la poubelle?
— Jamais de la vie, je la tenais de mon grand-père! Au début, comme tous les mômes, je m'occupais de ça avec passion. La fièvre du collectionneur m'a tenu au moins deux trimestres, avant que j'oublie les albums… Une fois adulte, j'ai mis les timbres en vrac dans une enveloppe. Ils doivent y être encore…
— Mais pourquoi veux-tu absolument les retrouver aujourd'hui, mon Riton? C'est dimanche, on bosse pas, on pourrait faire un grand gros câlin, il me semble. Profitons-en, tant que l'Empereur n'a pas encore fait voter la loi sur le travail du dimanche!
— Un peu de jugeote, Blandine, ma douce! Les lois, sont là pour faire le bonheur du peuple, pas de ses dirigeants: nous ne travaillerons pas davantage dimanche prochain qu'aujourd'hui. Et tu sais pourquoi?
— Parce qu'il y a karaoké chez Nicolas 1er…
— Non: le karaoké, c'est terminé, et j'en suis soulagé: il m'a obligé deux fois à chanter devant toute la clique: Sa Grâcieuse Lala, les enfants, la famille, ce faux cul de Cloclo le Béant, tout le monde quoi! Ils étaient pliés de rire, et moi je crevais de rage… Le radio-crochet n'est plus de mode, le nouveau dada du Bien Aimé, c'est la collection de timbres. Lala lui a appris que la philatélie est le passe-temps des rois. Tu sais comme sa bonne éducation impressionne son parvenu de mari… Du coup, l'Empereur s'est souvenu qu'il avait lui aussi une collection, quelque part… Il devait avoir ses timbres à la banque…
— À la banque! Tu serais pas un peu timbré?
— Pas du tout, c'est un très bon placement, une belle collection. Il y a un ou deux ans, un timbre hongrois de 1867 a été vendu aux enchères 90000 livres sterling…
— Merde alors! Fais un effort, Riton, essaie de te souvenir où tu as fichu les tiens.
— T'emballe pas, ma chatte, ma collection peut avoir une certaine valeur, mais pas de quoi flanquer notre démission au tyran et filer aux bahamas.
— Alors, c'est bien ce que je disais: on se met au lit, on fait câlin.
— Je suis invité à prendre le thé avec Leurs Majestés, à cinq heures… Tel que je connais mon bonhomme, il sera installé dans un coin du salon à examiner ses timbres à la loupe. C'est qu'il s'instruit, tu sais!
— Si je comprends bien, tu as l'intention de lui offrir tes timbres pour te faire bien voir… Lèche-cul, va!
—Eh, oh! Pas tous mes timbres! Tu me prends pour un crétin? Un ou deux, seulement. Ça me laissera des biscuits pour la route: un règne c'est long, et avec notre Bien Aimé, les années comptent double! »
Tout en parlant, le bon Saint Henri s'était remis à vider sa bibliothèque… Deux enveloppes brunes coincées entre des livres d'art apparurent brusquement.
« Ouf, les voilà! Je savais bien que je les avais conservés.»
Déversant un flot de vignettes multicolores sur le lit, il les éparpilla d'un index agile, et sélectionna deux timbres sans oblitération, apparemment intacts…
«Voilà, je vais lui offrir ceux-là, des timbres du Biafra tout neufs… hi, hi!
— C'est où ce pays? Jamais entendu parler!
— Une province du Nigéria qui avait fait sécession dans les années soixante… Le pays n'a existé que trois ans, je crois…
— Mais alors, ils sont très rares tes timbres! Tu vas lui faire un super cadeau, au Nicolas!
— Eh, eh! Ils ne valent pas un clou! Sur internet, tu en trouveras sans doute pour 2 ou 3 Neuros… Tu sais, la philatélie, c'est un hobby étrange: elle s'intéresse beaucoup aux erreurs d'imprimerie, mais jamais aux erreurs de l'histoire. Un pays qui a disparu, avec son administration et ses timbres, tout le monde s'en fout.
—Si ça ne vaut rien, tu vas le vexer!
— Je lui présenterai ça comme une modeste perle historique héritée de ma famille. Il sera flatté du geste, et très heureux de pouvoir mépriser secrètement la médiocrité du don. Bon, il est presque l'heure du thé impérial, il faut que je m'habille…»

Mes remerciements à Monsieur Poireau qui m'a offert le sujet de ce billet!

P-S. Abadinte aime autant Carrefour que moi, il s'émeut aujourd'hui de la santé des petits actionnaires de l'enseigne… À lire sur le blog de Rimbus, sa «Lettre à Frédéric Mitterrand»

lundi 6 juillet 2009

Télescopages

«Partageons mon avis» s'amuse de la fringale de missions officielles dont fait preuve Michel Rocard, avec sa nomination à la co-présidence d'une commission de réflexion sur l'emprunt. Il y a de quoi rire, bien que d'un rire jaune, du parcours de ce Jack Lang triste (Lang pour sa part me faisant penser à un Rocard pompette).
Simultanément, comme s'il avait prévu de lubrifier l'annonce de cette nouvelle preuve de complicité avec Nicolas Sarkozy, Michel Rocard fait paraître un long article dans Le Monde, qui est comme un dernier soupir social-démocrate.
Grossièrement, on peut résumer en disant qu'il analyse, avec sa clarté coutumière, l'évolution de la crise comme la préparation d'un retour aux vieilles habitudes. Du côté de la finance et de la banque, rien n'a changé en profondeur. Les rapaces n'ont nullement été encagés, mais au contraire, ils ont défendu becs et ongles leurs aires d'influence, et tout est resté tel qu'avant. Les rémunérations honteuses, les opérations acrobatiques, sources de nouvelles crises inévitables, seront vite de retour. Et Michel Rocard de constater qu'en dépit de toutes les évidences, les peuples européens ont voté pour le maintien ou le retour aux affaires des partis de droite favorables à cet état de choses. En France, je trouve pour ma part que les électeurs se sont plutôt très malheureusement abstenus de voter, offrant à l'UMP et N. Sarkozy une victoire bidon que ce dernier fait sonner afin de se redonner un air de légitimité —comme on refait un pucelage.
Ce constat lucide de M. Rocard est tout de même surprenant, venant d'un homme qui se met au service de l'un des plus cyniques acteurs du libéralisme, mais passons…
On peut se demander par quelle aberration les 60% de Français qui se défient du président ne se sont pas précipités aux urnes massivement pour lui infliger une défaite significative? On nous a dit et redit qu'il ne fallait pas harceler M. Sarkozy à la moindre occasion, que cela déplaisait «aux gens», mais lesquels? Les trente et quelques pour cent qui lui font confiance quoiqu'il fasse ou dise? Ceux-là ne nous intéressent guère. Ceux qui, parmi les autres, trouvent sympathique son laisser-aller de chef de clan rustique? Alors, où se cachent-ils ces derniers, qui se reconnaissent chez un président réputé n'ouvrir jamais un livre, s'exprimer comme un jeune de banlieue, n'aimer la compagnie que d'une élite de la sous-culture? Ils devraient être légion par exemple sur internet: sans en connaître toute l'étendue française, je n'ai pas constaté que les Sarkozystes y pullulent. Ceci pour m'étonner qu'autant de monde soit passé à côté d'une occasion de signifier aux dirigeants européens qu'il fallait éradiquer les germes de crise.
Néanmoins, on peut difficilement reprocher à ses concitoyens d'être aveugles à la malignité du sarkozysme, quand des esprits brillants comme Michel Rocard vont à la soupe sans vergogne, en nous gratifiant d'un «Point de vue» qui ressemble à un pied de nez!

P-S. Le Tour de France a inspiré M. Poireau et Hermes (qui a tout vu de chez lui, ou presque), tandis que Falconhill nous confie ses chagrins de foot et de politique. Martine quant à elle, nous parle festivals, et nous offre un moment d'humour bienvenu avec Jeff Goldblum est mort...sur twitter

dimanche 5 juillet 2009

Le rébus politique du dimanche…

Comme chaque dimanche, je vous propose de découvrir dans ce rébus enfantin le prénom et le nom d'un personnage de la scène politique…




P-S. Petit rappel: mes modestes rébus «politiques» sont inspirés des recueils de rébus littéraires d'Honoré, publiés chez Arléa!
Et je rappelle que vous pouvez retrouver une partie des billets des leftblogs sur le site du groupe.

samedi 4 juillet 2009

Le Wikio est descendu de l'Olympe

Ce mois-ci après la stabilité des deux mois précédents, mon Coucou recule à nouveau au classement des blogs politiques et rétrograde à la 11ème place. Les dieux de l'Olympe blogosphérique qui commandent aux vents du Wikio en ont décidé ainsi… Amen!

Au mois de Juin le coucou a reçu 3056 visites (…), de 1556 visiteurs absolument uniques par leur bon goût. Ils ont affiché 4941 pages, à raison d'une minute et 43 secondes pour lire 1, 62 page en moyenne.

Les admirables pourvoyeurs de visites sont les suivants:


Merci à tous!


P-S. Le Temps publie un bon article sur le «retour en grâce de la nourriture des dieux», le cacao. Je le signale aux lecteurs avec d'autant plus d'empressement qu'il me permet de faire un lien vers le billet de Nefisa: «Chacun sa poudre».