lundi 8 novembre 2010

La République dans l'ambulance


On ne tire pas sur une ambulance, c'est un précepte de morale politico-médiatique; seulement dans ce dernier contexte. On sait bien qu'à la guerre, il n'est pas rare qu'une ambulance soit prise pour cible. Pourtant, il y a ambulance et ambulance, tout dépend qui est dedans.

Prenez le cas de ce pauvre Borloo, que l'on dit malade : il souffrirait selon la rumeur de gastro-remanimentalite sévère… On ignore s'il est vraiment atteint, et si le pronostic le concernant est seulement établi. Tirer sur lui, c'est risquer de l'achever, alors que tout compte fait, il pourrait nous faire passer de bien meilleurs moments au gouvernement que ce pisse-froid de Fillon.

Avec lui, par exemple, il serait peut-être possible de savoir quelle attitude adopter avec l'ambulance présidentielle. Celle qui protège encore Sarkozy, vous voyez? M. Borloo, une fois premier ministré, aurait la possibilité de convoquer un Grenelle des affaires d'état. Ce serait très utile d'apprendre si M. Sarkozy souffre ou non d'un vieux syndrome de corruption électorale. Le mal se serait manifesté à l'époque du Karachigate, et un virus Bettencourt l'aurait, dit-on, réinfecté au cours de sa campagne pour la conquête de l'Élysée.

Aujourd'hui à nouveau, on apprend par Mediapart et d'autres journaux, qu'un ancien chauffeur des Bettencourt témoigne que Sarkozy aurait bien été chercher de l'argent chez ces braves gens en pleine campagne électorale.

Le risque de gangrène n'est tout de même pas à prendre à la légère! Il y a des pays où l'on ne badine pas avec ce mal: on y aurait déjà réséqué le président pour sauver la république. Donc, un Jean-Louis Borloo à la tête du gouvernement, avec sa marotte des Grenelle, parviendrait sans doute à dissiper nos inquiétudes quant à ce qui se passe en haut-lieu. On sortirait Sarkozy de l'ambulance, on montrerait à tout le pays les signes de sa maladie, ou les simples rougeurs d'une allergie bénigne aux médias. Ensuite, au besoin on ferait vite une loi pour opérer la République, et tout rentrerait dans l'ordre.
Comme quoi, en certain cas, il peut être salutaire de tirer dans les pneus d'une ambulance. Pour voir.
source photo

P-S: le Goncourt Goncourt, c'est Houellebecq, celui des blogs est à venir, mais «Les Endettés» de Seb Musset est en tête… Bérénice s'est décidée à lâcher la plage pour nous offrir les couleurs de l'automne… Christophe rend hommage à mon amie la Gauloise sans filtre. Il a bien raison.

7 commentaires:

Gildan a dit…

Il va falloir que je m'abonne à Médiapart !
Je n'ai droit qu'au '140' premiers mots des articles !
De plus, les articles et vidéos de Didier Porte, je les ai vus, de mes yeux vus, mais rien à faire : je ne peux y accéder.
Tant pis !
Je vais "m'endetter" chez Seb Musset,
me "baudelairiser" chez Bérénice,
me "gauloiser" chez Christophe...

Tandis que d'autres se "premier ministrent" !

Le coucou a dit…

Gildan,
l'essentiel est résumé par l'Obs, ou Libé… :-)

Rimbus a dit…

Mediapart fait surtout un rappel des activités d'avocat d'affaire de Borloo, quand il faisait la fortune de Tapie. Edifiant.

Nicolas Jégou a dit…

Sur les ambulances, c'est un tir à la Grenelle ?

(heu...)

Omnibus a dit…

Pas besoin d'ambulance pour Sarko. La reconquête a commencé en douceur. Ses vigiles sont en place dans les télés. Les sarkozystes rampants sont de moins en moins camouflés (les Yves Calvi et consorts, faussement plan-plan, qui vous orientent un débat faut voir comme), des sondages cucul-la-praline émergent l'air de rien, des micros-trottoirs lénifiants et roulez vieillesse ! Le quatrième âge est prêt à reconduire le petit héros, le PS va nous sortir le plus mauvais candidat possible (une habitude), Besancenot va faire sa coquette, les laissés pour compte ne voteront pas, emballez, c'est pesé.
C'était mon quart d'heure désespéré.

Unknown a dit…

"Sans liberté de louer, il n'y a pas de blâme majeur"
Que réclame le peuple de France de son Roi de pic ? Non qu’il rallonge la durée du travail ou qu’il écourte la durée de vie mais qu’il nous redonne la dure envie de durer … Que réclame le peuple de France de son Roi de trèfles ? 3 ou 4 feuilles blanches pour qu’il puisse y inscrire son rêve sans se soustraire à celui des autres. Que réclame le peuple de France de son Roi de carreau ? De retrouver sa liberté au carré : celle de planer pour les planeurs et de flâner pour les flâneurs… Que réclame le peuple de France de son Roi de cœur ? Ni la réforme des retraites, ni le retrait des réformes, mais une vraie mélodie pour ne pas sombrer dans la mélancolie. En un mot, mon Roi : de quoi souffre ton peuple ? De l’ignorance…De l’insensibilité…De l’indifférence de ceux qui sont censés le représenter.
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20du%207%20sept

Le coucou a dit…

Rimbus,
il paraît qu'en plus, Borloo est le type le plus fortuné du gouvernement (et pas mal aussi au palmarès français).

Nicolas,
voilà, c'est ça.

Omnibus,
j'ai très peur que tu aies raison.

Tueurnet,
pas mal !