Notre Bien-Aimé Nicolas 1er, déployant son zèle pour le bien de l'empire Franchois, s'en est allé guerroyer dans la lointaine Amérique. On le vit hier, armé de son seul verbe audacieux, livrer bataille aux mauvais génies évanescents qui tourmentent la planète, souillent la pure fontaine du capitalisme. Comme si cela ne suffisait pas à sa vaillance, à peine sorti du champ de bataille que l'on appelle là-bas l'ŒNU, épuisé, notre vénéré Empereur trouva encore la force d'accorder un entretien sur les choses d'ici et d'autre part, aux caméras de Télé-Nicolas. La quasi totalité des loyaux sujets Franchois purent ainsi l'entendre évoquer le jugement en cours dans notre pays, de l'ancien Premier sapir de la gueuse, et apprécier sa retenue légendaire.
«En toute indépendance, les enquêteurs ont décidé que les condamnés devaient être traduits devant le tribunal impérial… En bien, moi, je vous dis un truc: je fais totalement confiance à ma justice. Si elle décide qu'il doit être simplement châtré, ou décapité, au lieu d'écorché vif comme il le mériterait, moi j'écouterai ma justice»…
Tous les témoins de l'entretien, comme le journaliste du Journal, les gens de Télé-Nicolas, et plusieurs personnes de la cour, ne purent retenir les larmes d'émotion qui leur vinrent aux yeux devant la beauté de l'âme impériale. Le téléspectateur Franchois attentif se souvient certainement de tout ce qui coula ensuite de la bouche bien-aimée, nous n'y reviendrons pas. Par contre, notre conscience de chroniqueur nous engage à relater, pour l'édification des générations futures, un incident qui survint à la fin de l'audience télévisée. Il faut savoir que le Sapir des choses du dehors était présent, et qu'il se permit de contrarier Sa Majesté sur un point de détail. Il s'agissait d'une appréciation portée publiquement par Nicolas 1er sur les chaussures d'un haut dignitaire d'une théocratie orientale: de vrais esclaffe-merdes!
«S'il m'est permis de me mettre un bref instant à votre place, Sire, il eut mieux valu que je prononçasse: de vraies péniches! C'eut été plus diplomatique…
—Mais t'es pas à ma place, Ménard… Alors tu la fermes, je sais ce que j'ai à dire! Non mais, tu les as vues, ses pompes? Moi, je voudrais même pas que mon jardinier, il mette des saloperies pareilles.
—Ce n'était qu'une humble remarque, ô mon Empereur!»
C'est à ce moment là que Lilette Sabot qui avait interviewé le Bien-Aimé, crut judicieux d'intervenir pour détendre l'atmosphère:
«On pourrait organiser sur Télé-Nicolas une discussion entre vous à propos des souliers, dit-elle en souriant.
L'empereur darda sur elle un regard calcinant sous lequel la malheureuse s'embrasa aussitôt, puis s'éteignit, plus pâle qu'un suaire antarctique.
—Non, mais de quoi elle s'occupe, la pétasse? Tu ferais mieux d'avoir des idées pour de bonnes émissions politiques, tiens! Il passe jamais rien de bon à l'antenne. Quand j'ai envie de regarder un truc un peu couillu sur la politique, faut que je regarde la télé française, un comble! Heureusement que j'ai mon abonnement satellite, sinon… T'as envie que je te fasse raccourcir, c'est ça? Parce que, faut le dire, hein!
—Pardon, Majesté, gémit la pauvre Lilette en se tordant les mains.
—Les idées, c'est pourtant pas ce qui manque, nom d'un chien! Tiens, tu pourrais mettre un député de l'opposition armé d'un cure-dent, à poil dans des arènes. Il devrait combattre un député impérial à cheval, équipé d'un sabre ou d'une lance… Ça, ça serait chouette, au moins!
—Majesté, il n'y a que deux députés dans l'opposition, nous ne pourrions faire que deux émissions, objecta Lilette qui suait la peur par tous les pores.
—Mouais, c'est pour ça que vous leur donnez la parole autant qu'à une armée de révolutionnaires? On n'entend qu'eux, on ne voit qu'eux sur Télé-Nicolas, tout le monde s'en plaint!
—Une minute et demi par trimestre, Majesté, c'est vous même qui l'avez décidé. Et puis nous avons aussi des émissions politiques: la semaine dernière encore le bon Saint Henri, votre conseiller, est venu raconter une histoire en direct…
—Arrête de faire ta raisonneuse! Je veux un peu plus de justice à l'antenne, c'est tout. À l'avenir, 55 secondes pour l'opposition, ça sera suffisant, compris?
—Oui, Majesté, vos ordres sont mes désirs!»
source lointaine d'inspiration
P-S, sur son blog, Le brise-glace, Constance nous invite à signer une pétition mondiale pour la défense du climat (en Anglais), initiée par Ban Ki Moon, Secrétaire général de l'ONU.
En tous cas, avec Clearstream nous avons une super série TV, qui n'est pas américaine, pour une fois, et chose étrange : elle est très passionnante même si on connait l'assassin dès le départ.
RépondreSupprimerJ'adore ces histoires politico-médiévalisées. Toujours un grand moment. Et toujours fort juste.
RépondreSupprimerBonne soirée !
Echo,
RépondreSupprimerhum, moi, je suis le feuilleton à la radio, sur la presse, et internet… L'image est moins riche, mais ça stimule l'imagination. Pour la chute, par contre, je ne suis pas certain qu'un coup de théâtre soit à exclure…
Homer,
merci, et bonne soirée toi aussi!
Pareil qu'Homer, tiens !
RépondreSupprimerJe suis inquiet de voir qu'un type quasiment caractériel, incapable de se réfréner, coléreux ait la charge de l'arme nucléaire...
RépondreSupprimerJ'espère qu'on a placé le bouton assez haut pour empêcher les enfants de jouer avec.
J'ai bien aimé la tribune de Roland ce matin sur Dazibaoueb.....
RépondreSupprimerVoir ici :
http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=6579
il y a pas mal de commentaires.
"Nous prévoyons que les défaillances atteindront près de 70.000 à la fin de l’année, ce qui serait un record historique", a-t-elle ajouté en confirmant les dernières prévisions de l’assureur-crédit.
RépondreSupprimerhttp://www.lesechos.fr/info/france/reuters_00186257-hausse-de-22-7-des-defaillances-d-entreprises-en-aout.htm
Oui, mais nous restons positifs.
Répétons tous ensemble le nouveau slogan des hypermarchés Carrefour : « Le positif est de retour. »
Répétons les belles déclarations de madame la marquise Christine Lagarde : « La récession est finie. »
Et qu'en dit notre bien aimée Lala ?
RépondreSupprimerJ'ai rien vu ... heureusement que tu es là !
RépondreSupprimerBésitos
Mince, je suis en retard, pour pas changer!
RépondreSupprimerNicolas,
tu as aussi bon goût qu'Homer!
Le-gout-des-autres,
là, tu mets le doigts sur un bouton délicat. Il vaut mieux ne pas y penser, ou alors on va tous faire des insomnies!
Babelouest,
d'accord, on va lire ça…
BA,
il y a même de vilains prophètes en finances qui prédisent un retour virulent de la crise pour bientôt…
Mlle Ciguë,
la pauvre, tu n'imagines pas les affronts qu'elle doit subir…
Eric,
tu peux me faire confiance: viens tous les jours… ;-)
Heureusement qu'il ne s'agit pas là de notre bien aimé Nicolas 1er ! Quelle honte ce serait...
RépondreSupprimer(ai bien rit...)
Mlle Ciguë,
RépondreSupprimerl'Empereur est au-dessus de ça, heureusement (lui, il est naturellement par-dessus).
Le ridicule ne tue toujours pas en politique. C'est parfois dommage.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec Le-gout-des-autres pour être inquiète face au déclenchement de l'arme nucléaire confiée à un tel homme.
Fleche,
RépondreSupprimeren politique, chez nous, rien ne tue sauf la mort.
Vive Lilette Sabot, avant-garde révolutionnaire d'une armée silencieuse et avachie par le télé-achat !
RépondreSupprimer:-))
[Il n'a rien d'autre à faire que de regarder la télé, le gars ? C'est bon, la planète est sauvée ? :-)) ].
M. POireau,
RépondreSupprimeril semblerait que Lilette Sabot pense que la planète est sauve… :-))