Coïncidence, alors que débute la conférence de Copenhague sur le climat, où l'on reparlera sans doute de ces modernes trafics d'indulgences que sont les droits à polluer, ce mois de décembre ramène deux affaires symboliques de pollution dans l'actualité. L'une et l'autre, tragédies modernes dominées par le cynisme du capital et le mépris des hommes.
Il y a eu d'abord la catastrophe de Bhopal, dont le 3 décembre dernier marquait le 25e anniversaire. Courrier International a publié plusieurs articles sur ce qui s'y trouve qualifié de «plus grave accident industriel de tous les temps»… 25000 morts, des dizaines de milliers d'handicapés, et 100 000 personnes toujours exposées aux substances toxiques contenues dans les eaux…
Pour eux, justice n'a toujours pas été rendue.
En revanche, commencera demain à Turin, le procès de l'Amiante. Deux responsables de la société Eternit, dont l'un, Stephan Schmidheiny, s'est reconverti au début des années 2000, dans le «développement durable» devront y répondre des ravages provoqués par la fibre d'amiante contenue dans leurs produits. Là aussi, les morts, les malades, les futurs malades se comptent en milliers. Les habitants de Casale Monterrato, dans le Piémont, y seront représentés: la ville s'est longtemps nourrie grâce à son usine de produits amiantés, elle bouffe aujourd'hui encore la poussière d'amiante.
Avec cette affaire, dans l'Humanité notamment, on parle de «plus grand crime industriel du XXe siècle»… Personne ne peut encore dire ce qu'il sortira de ce procès, mais alors qu'il est question de faire prendre par les peuples leur part de responsabilité dans les causes du réchauffement climatique, ce sera peut-être un signal fort que la justice italienne adressera aux véritables maîtres de la logique industrielle.
P-S À lire: la réaction de Peuples à la tribune de Nicolas Sarkozy, et à ne pas louper chez Mtislav, le dernier épisode d'Aventures en mer… À écouter, si vous ne l'avez pas entendue, la chronique de Didier Porte sur France Inter, chez Gwendal…
Il y a eu d'abord la catastrophe de Bhopal, dont le 3 décembre dernier marquait le 25e anniversaire. Courrier International a publié plusieurs articles sur ce qui s'y trouve qualifié de «plus grave accident industriel de tous les temps»… 25000 morts, des dizaines de milliers d'handicapés, et 100 000 personnes toujours exposées aux substances toxiques contenues dans les eaux…
Pour eux, justice n'a toujours pas été rendue.
En revanche, commencera demain à Turin, le procès de l'Amiante. Deux responsables de la société Eternit, dont l'un, Stephan Schmidheiny, s'est reconverti au début des années 2000, dans le «développement durable» devront y répondre des ravages provoqués par la fibre d'amiante contenue dans leurs produits. Là aussi, les morts, les malades, les futurs malades se comptent en milliers. Les habitants de Casale Monterrato, dans le Piémont, y seront représentés: la ville s'est longtemps nourrie grâce à son usine de produits amiantés, elle bouffe aujourd'hui encore la poussière d'amiante.
Avec cette affaire, dans l'Humanité notamment, on parle de «plus grand crime industriel du XXe siècle»… Personne ne peut encore dire ce qu'il sortira de ce procès, mais alors qu'il est question de faire prendre par les peuples leur part de responsabilité dans les causes du réchauffement climatique, ce sera peut-être un signal fort que la justice italienne adressera aux véritables maîtres de la logique industrielle.
P-S À lire: la réaction de Peuples à la tribune de Nicolas Sarkozy, et à ne pas louper chez Mtislav, le dernier épisode d'Aventures en mer… À écouter, si vous ne l'avez pas entendue, la chronique de Didier Porte sur France Inter, chez Gwendal…
Oups, j'ai pas les yeux en face des trous. Dans la dernière phrase, j'avais lu : "… alors qu'il est question de se faire pendre par les peuples". Je me suis dit : là, le Coucou y va fort. Mais enfin, l'idée me plaisait.
RépondreSupprimerUne autre catastrophe me marque plus, pour un mois de décembre, c'est le "célèbre tsunami", probablement (mais que probablement) du à nos conneries sur le climat. J'étais en famille, à Loudéac, et nous regardions ça comme un imbécile fait d'hiver. Quinze jours après, j'apprenais qu'un "copain d'enfance" (relativisons : je ne sais plus de qui il s'agit, nous sommes copains sur "copains d'avant") avait perdu sa femme et ses trois enfants.
RépondreSupprimerDepuis, ces conneries climatiques me hantent...
@Nicolas
RépondreSupprimerMême chose pour moi: J'ai appris peu après le tsunami que quelqu'un que je connaissais en Allemagne était handicapé à vie et que sa femme avait disparu à jamais: la télé ce n'est pas toujours de l'abstrait. Et les catastrophes ne sont pas du spectacle.
Ah, vous êtes tous merveilleux, à bédoller dans vos velours parce que "la nature elle est méchante avec nous autres" !
RépondreSupprimerMoi aussi, mes drôles, j'ai perdu une amie (et une putain de belle, encore !) dans ce raz-de-marée à la con (que je ne me donne pas le ridicule d'appeler "tsunami"). Et alors ? Qu'est-ce qu'ils foutaient là-bas,n tous ces connards ?
Bien fait pour leur gueule : des touristes qui disparaissent, qu'est-ce qu'on en a à foutre, franchement ? Ils seront remplacés par d'autres, exactement semblables !
Brave tsunami, va !
Boudu,
RépondreSupprimerc'est pour ça que je voulais un corps de police de caractère plus gros… Mais "on" m'a critiqué…
Nicolas,
c'est vrai que c'était terrible aussi, ce tsunami. Mais si je peux me permettre une opinion à l'encontre du sentiment général de compassion: à l'époque, au bout de quelques jours, l'orchestration de l'émotion a produit sur moi le même genre de retrait que le Téléthon. Le déluge de bons sentiments dégoulinants, uniquement provoqués par le fait que des touristes européens étaient parmi les victimes, avait atteint un niveau jamais vu. Mais comme pour toute catastrophe, je sais bien que dès que l'on peut mettre un visage connu à la place d'un disparu, quelque chose en nous est atteint, je l'ai éprouvé en d'autres circonstances.
Hermes,
je poursuis avec toi ma réponse à Nicolas, puisque vous vous retrouvez sur le même cas… La différence entre ce tsunami, et Bhopal ou l'affaire de l'amiante est tout de même considérable: s'il fallait ouvrir un procès pour le changement climatique, nous serions tous au banc des accusés, au moins comme complices. Dans le cas de Bhopal, de l'amiante, des personnes, des sociétés industrielles, clairement identifiables ont pris à plusieurs reprises le parti de laisser crever des gens pour s'enrichir. C'est au tribunal international qu'il faudrait juger ces criminels.
Didier,
personnellement, je ne parlais pas vraiment des catastrophes naturelles, mais plutôt de celles qui on été directement provoquées, aggravées, par les choix d'industriels pour assurer leurs profits.
Sur l'emploi du mot "tsunami" plutôt que de notre expression correcte de "raz-de-marée", vous avez raison, même si c'est dérisoire… Quant à la hargne que dégage votre jugement, j'ose espérer qu'elle s'explique par votre état de fatigue à 2 heures du matin…
La folie industrielle née du capitalisme, Erika, AZF et j'en oublie. Il y a des bugs dans le système de temps en temps et comme ça ne suffit pas, il semble que la planète entière ait décidé de nous virer d'ici !
RépondreSupprimerIl n'y aura donc même pas, vraisemblablement, de procès du réchauffement climatique !
:-))
M.Poireau,
RépondreSupprimerle procès du réchauffement viendra un jour, de la part de ceux qui en subiront les effets les plus dévastateurs. Et ils nous foutront tous dans le même sac, pour une condamnation posthume… ;-)
Le tsunami n'a de manière absolument certaine absolument rien à voir avec le réchauffement climatique ! Allons Nicolas... Le raz-de-marée (faisons plaisir à Didier) a été provoqué par un tremblement de terre. Cela nous éloigne du billet du Coucou ; j'avais assisté il y a quelques années à une conférence sur ce thème des cata industrielles : beaucoup n'ont guère travaillé la conscience collective. Le type avait fini en faisant un parallèle avec Matrix, faisant la démonstration que la plupart des cata que l'on connaissait avaient été d'abord imaginé par Hollywood.
RépondreSupprimerJ'ai écrit deux fois absolument. Trois fois. Un gage !
RépondreSupprimerMtislav,
RépondreSupprimerabsolument! Mais comme il se trouve que tu as absolument raison, on va t'absoudre. :-)