jeudi 26 mai 2011

Une lettre ouverte pour l'unité

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, sympathisants de l'opposition en général et du PS en particulier, mais si c'est le cas, vous devez commencer à vous faire du souci… Moi, en tout cas, je m'inquiète. La montée du FN, m'inquiète, même si les derniers sondage disent Mme Le Pen en perte de vitesse. On sait la confiance que l'on peut accorder aux sondages… Les capacités de rebond jusqu'au dernier moment de Sarkozy m'inquiètent… La division de l'opposition, les luttes de leadership au sein du PS, m'inquiètent. Comme vous sans doute, il y a au PS et ailleurs des têtes qui ne me reviennent pas, d'autres qui me plaisent, mais j'ai la conviction que si nous voulons en finir avec les années Sarkozy, il faut faire taire d'urgence les divisions. C'est pourquoi je me suis joint aux signataires de la lettre ci-dessous pour appeler à l'unité de la gauche. Je vous invite à lire cette lettre, à la signer vous même sur le site qui lui est dédié, et à la répandre le plus largement possible autour de vous. Merci !

 

Lettre ouverte d’un électeur à tous ceux qui font de la politique à gauche

Pour faire avancer l’unité à gauche, faites comme nous : copiez, collez et personnalisez cette lettre ouverte, puis envoyez la vite aux responsables politiques de gauche que vous connaissez. Et faites tourner !
Le Kremlin-Bicêtre, mai 2011
Chers camarades,
Comme disent les Chinois, il est des coups de massue qui rendent lucides : si la gauche veut remporter les élections présidentielles de 2012, elle devra aller unie au combat dès le premier tour.
Imaginer que tel ou tel candidat ou candidate évitera la dispersion des voix à gauche entre vos différents partis, provoquera le réflexe d’un vote « utile », est un pari dangereux, une illusion entretenue par des sondages dont on connaît la volatilité… et la fiabilité.
Enterrer Nicolas Sarkozy trop vite est tout aussi illusoire. C’est un redoutable adversaire en campagne électorale, chacun le sait. C’est un des rares domaines où sa compétence n’a pas encore été mise en doute.
Mais surtout, Marine Le Pen sera vraisemblablement au second tour, nul besoin de sondages pour le craindre.
L’élection présidentielle de 2012 se gagnera donc au premier tour. Autrement dit, celui des deux candidats, de gauche ou de droite, qui aura le plus rassemblé son camp avant le scrutin présidentiel aura de fortes chances de l’emporter, soit parce qu’il sera face à Marine Le Pen, scénario hélas le plus probable, soit parce qu’il aura obtenu un score élevé au premier tour et aura donc créé une dynamique suffisante pour gagner le second.
C’est le bête et implacable raisonnement arithmétique qu’impose notre scrutin majoritaire à deux tours. On peut regretter qu’il en soit ainsi, qu’il ne nous soit plus permis de faire un « choix de coeur » au premier tour. Mais c’est comme ça.
Cette réalité électorale doit conduire les politiques que vous êtes à agir en conséquence, c’est à dire à vous battre pour que ce soit bien le candidat de gauche qui rassemble le plus efficacement son camp dès le premier tour, et non celui de droite, Nicolas Sarkozy.
Inutile d’attendre le dernier moment pour bâcler un marchandage de circonstance, purement politicien, ou le programme et les idées passeront à la trappe. Inutile encore de compter sur un accord entre les deux tours, vite fait bien fait, entre les partis de gauche au cas où ce serait l’un des leurs qui accède au second tour. Dans le premier cas, face à Le Pen, pourquoi le candidat s’embarrasserait-il d’une négociation avec ses amis politiques alors qu’il est pratiquement certain d’être élu ? Dans le second cas, face à Sarkozy, redoutable candidat, le spectacle de chefs de partis de gauche se rabibochant opportunément après une campagne qui les aura durement opposés sera d’un effet déplorable et ne peut que favoriser le candidat de la droite.
Avez-vous le droit d’envisager cette défaite ? N’avez-vous pas, au nom de la confiance et des mandats que vous ont confié le peuple, des obligations, dont celle de gagner pour mettre un terme à la politique désastreuse menée par Nicolas Sarkozy ?
Chers camarades, il est temps d’atterrir. D’arrêter d’avancer en ordre dispersé, avec des candidatures tactiques, « providentielles » ou fantaisistes. Bref, il est temps de prendre la mesure de cette nouvelle donne électorale et d’en tirer les conséquences. Dès que possible, vos partis doivent travailler ensemble à une plateforme commune et à la désignation d’un candidat unique pour toute la gauche. Après tout, les primaires ont bien été imaginées pour cela, non ?
Rappelez-vous : n’avaient-elles pas vocation, à l’origine, à sortir des logiques partisanes en s’adressant à tous ceux qui « partagent les valeurs de la gauche », qu’ils soient roses, verts ou rouges ? Imaginez la dimension que prendraient ces primaires si elles mobilisaient tous les partis ! Elles donneraient un autre souffle à la campagne et un autre poids au candidat ainsi désigné. Et avouons-le, elles seraient sûrement prises beaucoup plus au sérieux qu’aujourd’hui.
Pour vous, responsables politiques, ce ne sera pas facile de dépasser les clivages et les rivalités d’appareils, on l’imagine. Certains d’entre vous ne souhaiteront peut-être pas monter dans le train de l’unité. Mais l’enjeu est à la hauteur de l’effort : pour que la gauche remporte ce scrutin présidentiel, l’unité et les concessions qu’elle implique, sont le prix à payer et, soyons plus positifs, le défi à relever.
D’ailleurs pensez-vous sérieusement qu’un programme qui rassemble tous les partis de gauche soit un défi aussi insurmontable ? Nous partageons tous un socle de valeurs communes : écologie, services publics, société solidaire, emploi pour tous, fiscalité redistributive, laïcité, régulation de la finance, éducation, innovation, recherche, et bien sûr, l’ambition d’une France forte, généreuse et influente sur la scène mondiale.
Chers camarades, quelle tâche plus stimulante qu’un programme unitaire pour ceux qui aiment la politique et veulent changer les choses ! Ce n’est pas une utopie, c’est une nécessité. Les électeurs le sentent et multiplient les appels dans la presse et sur le Net. Nous sommes à un an de l’échéance, vous avez encore le temps de vous y mettre. N’attendez pas.
Un programme, un candidat… la victoire en 2012 !
Captainhaka : Le grumeau, Custin d’Astrée : 365 mots, Cycee : bahbycc, Dominique Darcy : dominiquedarcy, Eric Citoyen : Mon Mulhouse, Gaël : De tout et de rien, Jean-Claude : Slovar – Les nouvelles, Jean Renaud Roy : @jr_roy, Juan : SarkoFrance, Jules Praxis : @jules_praxis, Le Coucou : Le coucou de Claviers, Melclalex : A Perdre la raison, MrsClooney : La femme de George (s) , Nicolas : Partageons mon avis, Nicolas Cadène : Débat socialiste, , Rimbus : Rimbus le Blog, Romain : Variae, Ronald : Intox2007, Jacques Rosselin : @rosselin, Seb Musset : Les jours et l’ennui de… , Stef : Une autre vie,  Sylvie Stefani : Trublyonne, Vogelsong : Piratages, Yann Savidan Carnet de notes de…, Zeyesnidzeno : La France a peur


Vous pouvez également signer cette lettre sur le site Unite2012

16 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

Excellent billet !

colibri a dit…

Le problème est que la route est encore longue d'ici 2012 et que l'ego de chacun dans ce parti n'a pas de limite, ceux en qui on croirait un peu n'ont pas vraiment envie d'y aller, ceux en qui on croit le moins ont des dents à rayer le parquet, les autres, ceux qui sont tant soi peu crédibles sont peut-être trop "entiers"..., ils auront beaucoup à apprendre avant d'atteindre la maturité politique nécessaire pour combattre celui qui me donne des boutons rien que d'en parler mais qui, question argne, en a à revendre... J'aime ton enthousiasme, ton optimisme, il en faut beaucoup pour faire avancer les choses, il faut surtout des gens qui en possèdent assez pour les véhiculer, comme toi, merci !

Romain / Variae a dit…

Je ne suis pas d'accord avec Nicolas : c'est un billet EXCEPTIONNEL.

Le coucou a dit…

Nicolas, tout l'art était dans la programmation de l'horaire… Le tien et ceux des autres sont géniaux :))

Colibri,
hem, je ne suis qu'un modeste signataire de la lettre, pas son auteur ni à son initiative.
Mais merci de ton commentaire.

Romain,
tu as raison : il est exceptionnel. On pourrait faire une recherche sur tout le contenu du blog sans trouver une autre lettre ouverte.

colibri a dit…

J'entends bien que tu n'as fait que "transmettre", mais puisque tu l'as signée, tu dois y croire, non ? en cette pétition que je trouve un peu empreinte de naïveté, à l'heure où, au contraire, les candidatures vont se multiplier en ordre dispersé, où les "valeurs de la gauche" (qui se fondent de plus en plus avec celle d'un centre de consensus...) ne sont même pas capables de dominer dans les affaires des plus simples, que ce soit dans le domaine de l'économie, du social ou autre... Il ne s'agit pas de contester, mais d'avoir quelque chose à proposer. Or l'a-t-on entendue sur l'effritement des services publics, qui s'aggrave de jour en jour, insidieusement (et si je m'en souviens bien, un cher Tonton y était pour quelque chose dans son commencement !), la laïcité (sauf à ânonner un principe constitutionnel que nous connaissons tous mais des plus flous), l'écologie qui semble presque un gros mot chez elle à tel point qu'elle est prête à toutes les concessions, jusqu'à faire des ronds de jambe à un ancien de TF1 qui lui, ne se gêne pas pour "marchander" sa sympathie... Bref, avant de songer à avoir une France forte, généreuse (des mots tout ça !) avec une influence sur la scène mondiale (ça c'est une utopie, en l'état des candidatures annoncées !), il faudrait déjà trouver la personne à la stature internationale capable de diffuser nos "lumières"... Or, je n'en vois aucune (depuis la disparition de la scène du seul ayant une telle capacité dans le domaine financier et économique, puisque la scène internationale se joue, qu'on le souhaite ou non, sur la mondialisation, et donc le libéralisme à tout crin qui tourne autour de ces deux pôles essentiellement) à l'horizon de ce parti ayant la connaissance géopolitique nécessaire ou ne serait-ce qu'une envie de représentation en dehors de nos frontières... Cette pétition a le charme de ces combats d'arrière-garde auquel je participe parfois volontiers avec mes amis militants... Quant à notre échelle nationale, l'expérience a toujours prouvé qu'on ne pouvait gagner sans un appareil solide derrière soi... Or la gauche actuelle (le PS tel qu'il apparaît) me semble en fin de vie si elle ne se ressaisit pas, mais je ne crois pas qu'elle en ait les moyens humains. Electeur de gauche je suis, et je resterai, avec les états d'âme que cela me posera, mais que faire, que faire, à part signer des pétitions qui resteront sans emport... Et pourquoi tu me donnes envie de parler politique en quelques lignes, toi ?!!!

Nicolas Jégou a dit…

Colibri,

Je profite que le taulier à le dos tourné pour vous répondre. Ce n'est pas une pétition. Je répète : ça n'est pas une pétition.

C'est une lettre aux dirigeants des partis de gauche pour qu'ils s'assoient autour d'une table (et d'un verre). Ca ne s'adresse pas aux électeurs de gauche, mais aux dirigeants.

D'ailleurs, si vous êtes électeur de gauche et si vous avez un blog, vous pouvez relayer.

Le coucou a dit…

Colibri,
intéressant, ton point de vue. Je pense que nous sommes nombreux à pouvoir nous rejoindre sur le constat. Comme Nicolas le précise, ce n'est pas une pétition. Le but est qu'un nombre croissant de personnes de gauche se reconnaissent dans cet espoir d'unité et se l'approprient pour s'adresser à nos politiques. Il est permis de rêver qu'une telle lettre signée, reprise par des foules de sympathisants de tous les partis d'opposition impressionne les dirigeants…
(P-S: je commence à me perdre dans tes blogs ! Tu es bien la Colibri de "Cuisine et dépendances"?)

Le coucou a dit…

Nicolas,
bonjour ! :-))

Denis a dit…

Que les socialistes s'occupent d'abord de balayer devant leur porte !

-> http://www.voie-militante.com/divers/points-de-vue/unite-2012-des-blogueurs-au-pays-des-bisounours/

Le coucou a dit…

Denis,
pour moi, cette démarche ne passe pas par le débat polémique. Je ne suis pas du PS, inutile de me fournir un balais. Il me semble vain d'espérer convaincre des militants ancrés dans la lutte des idées au sein même de la gauche, qui vont voir dans notre lettre une sorte d'invitation au suicide —ce qu'elle n'est pas, mais plutôt une demande dictée par l'instinct de survie, alors que la gauche révolutionnaire fait du sur-place depuis des lustres. Ce serait bien en revanche d'amener les dirigeants à réfléchir sur la question d'une alliance.

Simon a dit…

Et donc c'est ça la stratégie minable du PS pour gagner ? Faire peur sans le moindre programme, tout ça pour que tous les gens de gauche aillent se faire trahir par ce parti des amis du FMI ? Aucun programme, aucune idée, de la traîtrise et du mépris pour le peuple, et il faudrait qu'on les rejoigne ? Plutôt crever ! Tout le monde n'a pas la mentalité de traître d'un socialiste !

colibri a dit…

Merci Nicolas, merci Le Coucou, pour vos précisions... Déformation professionnelle sans doute, j'accorde peu, à tort, d'importance à la forme, m'attachant plutôt au fond... Les propos de cette lettre ouverte m'ont amenée aux réflexions ci-dessus exposées, bien que je me défende souvent de parler de choses sérieuses sur les blogs publics...
PS : Oui, Le Coucou, je suis la Colibri de Cuisine(s) et dépendance(s) et autres blogs, où je ne parle que de choses très peu sérieuses pour me détendre, mais j'aime bien aller sur les blogs très sérieux pour rester dans les 80 autres % de mon quotidien, c'est-à-dire le boulot !!! Bonne journée à vous !

Le coucou a dit…

Simon,

pourquoi viens-tu perdre ton temps ici, dans ta tournée haineuse pour contrer cet appel à l'unité? Je ne suis pas au P-S, comme tu l'aurais appris si tu avais pris la peine de lire les commentaires. Moi, je ne combats à priori personne dans l'opposition (Hulot mis à part, mais on ne peut le compter dans l'opposition).
Sur ta sortie, juste ceci : Mélenchon a jusqu'à présent toujours dit qu'il se désisterait en faveur du candidat de gauche arrivé en tête au premier tour : il n'a donc pas apparemment les mêmes œillères que certains minus habens qui le suivent. On suggère dans cette lettre d'éviter les dangers de la division avant le 1er tour en négociant tout de suite.

Le coucou a dit…

P-S : Désolé pour le doublon : j'avais oublié des s dans la précipitation…

Colibri,
que cette lettre stimule la réflexion, tant mieux !
(pour ton dernier blog, ma question venait du fait que ton profil ne fait plus le lien avec les anciens).

le-gout-des-autres a dit…

Je suis allé signer cette lettre.
Je dois néanmoins dire que c'est avec l'espoir mitigé que ça atténuera peut-être le risque bien réel de renouveler l'exploit le 21 avril 2002, entièrement dû à la multiplicité des candidatures à gauche.
Je me demande même si notre énervé à vraiment besoin de faire de la lèche aux électeurs du FN, la foule de candidats à gauche lui assure quasiment une présence en tête au deuxième tour.
Comme je l'écrivais à S.S. Trublyonne "Chacun ayant, des ambitions personnelles, des croisades à mener, des vengeances à assouvir, des talents à prouver, tous essayant de nous prouver (et probablement convaincus eux-mêmes) qu'ils oeuvrent pour l'intérêt général, en sens-tu un seul prêt à se ranger derrière la bannière de l'un des candidats à la primaire socialiste ?".
Du coup, même si je vais voter, j'y vais en doutant fortement du poids de mon bulletin...

Le coucou a dit…

Le Goût des autres,
désolé de te répondre si tard : je n'arrivais plus depuis hier à commenter chez moi !
Moi aussi, je me suis rangé par raison à cette démarche unitaire (c'était déjà par raison que j'avais rallié DSK). Je pencherais plutôt vers Montebourg, faute de mieux au PS, sans cela. Mais l'unité à gauche me semble une attitude de sauvegarde indispensable.