Ce matin, Nicolas 1er a fait couper les têtes du bailli de La Jambe et de son maître du Guet. Si grande était la colère du Bien-aimé qu'il a commandé au bourreau de prendre sa plus vieille hache pour la décapitation. Ce qui fut donc fait, d'une lame rouillée et toute ébréchée. La double décollation achevée, après quelques essais infructueux, les conseillers et proches sapirs présents au palais réconfortèrent de leur mieux notre Bien-aimé dont la noble face tressaillait encore d'un impérial courroux.
On se félicita ensuite, autour de cafés-croissants, de l'effet dissuasif de cet exemple. Avis à la haute administration nicosienne: ses coupables faiblesses à l'égard des pires fauteurs de troubles seront sanctionnées.
Que les esprits chétifs, s'il s'en trouve, à éprouver quelque commisération envers ces mauvais serviteurs raccourcis, songent à la gravité de l'offense faite à Sa Majesté! Auraient-ils oublié les huées et sifflets criminels d'une poignée d'anarchistes, entendus lors de la visite paternelle rendue par le Bien-aimé dans une école de La Jambe?Selon une source proche du palais, il fut arrêté, au cours de ce même petit-déjeuner décapitatoire, qu'à l'avenir, à l'occasion d'un déplacement officiel de Nicolas 1er, le régiment de la garde nicosienne sera logé chez l'habitant à la veille de l'événement. Chaque soldat, son paquetage, son fusil, ses préservatifs, prendra ses quartiers au sein d'une famille: il lui reviendra d'en former les membres aux élans spontanés du cœur et de l'âme à l'endroit de notre bien-aimé Nicolas 1er. Que son nom soit acclamé, la grandeur de son génie reconnue du monde entier!
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PS. Un nouvel épisode à lire des «Jolies colonies», chez Marie-Georges. Si vous avez loupé le 1er, c'était là…