samedi 30 août 2008

De l'usage du Kamasutra en politique

L'art du blog est difficile, dès lors qu'en plus d'émettre sur la vie publique, coram populo, des avis d'un intérêt précaire, vous vous piquez d'en approfondir les subtilités, à commencer par la façon d'élargir son audience. Parce que, parler de prise de parole coram populo, c'est vite dit, alors qu'en réalité l'écho de vos premiers billets porte à peu près autant que celui de votre voix braillant dans la salle de bain. C'est déjà pas mal, mais puisque billets il y a, on leur voudrait davantage de lecteurs. C'est ainsi qu'en étudiant les rouages virtuels d'un blog, dont le bon fonctionnement requiert quelques gouttes d'huile, j'ai appris l'existence des mots clefs. Non que mes billets fussent dépourvus de ces termes phares, précieux pour qu'un moteur de recherche m'aperçoive à la dérive sur l'océan du web, mais ils s'y trouvaient semés par la nécessité, sans que j'eusse conscience de leur importance. J'usais en somme des mots clefs comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Depuis peu, me voici déniaisé et je franchis sans tarder le passage de la théorie à l'application. Un blogueur d'expérience, dont j'apprécie les écrits régulièrement, et chez qui j'ai puisé le miel de mon nouveau savoir, a remarqué le fumet puissant que dégagent certains mots pour appâter les lecteurs, en partant du constat que les internautes plébiscitent le cul par leurs recherches. Remarquez que ce verbe ne signifie nullement que tous les internautes sont en quête de sexe, de même que les électeurs ayant quasiment plébiscité M. Sarkosy sont loin de rassembler la totalité des français. Heureusement. Pour illustrer son propos, Nicolas, c'est son prénom, citait le mot «kamasutra» en exemple, ayant constaté que son emploi fortuit dans le corps d'un billet —sur le corps serait tentant, mais inapproprié—, valait un surcroît de visites à son blog. Ce qui m'a fourni le thème de ce premier exercice appliqué. Toutefois, la complexion politique de mon blog ne laisse pas de me poser un problème au moment de retomber sur mes pattes : laquelle de mes cibles favorites se prêterait-elle à un accouplement avec le titre de cet ouvrage, certes philosophique, mais aussi fortement connoté de fesse débridée ? Le maire de mon village ? Ce ne serait pas crédible. M. Sarkosy, Jack Lang, l'éditorialiste du Figaro dont je parlais hier ? Pas évident. Il y aurait bien Claude Allègre, qui s'est vendu récemment à M. Sarkosy. Il y a de quoi les égratigner, ces deux là : aller confier l'organisation des Assises européennes de l'innovation à un type qui nie la réalité du réchauffement climatique ! Les énergies renouvelables sont bien parties. J'imagine déjà M. Allègre qui s'entraîne :
Assis face à elle, [l'innovation]
Saisissez ses chevilles et fixez-les, ainsi qu'une chaîne, derrière
votre cou…
Elle mêle ses orteils tandis que vous lui faites [un discours],
c'est le délicieux Lotus.
(adaptation d'un extrait du Kamasutra)




(le connaisseur remarquera, j'espère, que ce billet est parsemé d'appâts robustes : kamasutra, cul, fesse, débridée, chaîne…)

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