vendredi 25 juillet 2008

Charlie

Après Bernard-Henri Lévy, c'est au tour de Laurent Joffrin de monter tardivement au créneau, aujourd'hui, dans l'éditorial de Libération. Cette affaire ressemble de plus en plus à un échange de bons procédés entre compères. Fabriquée par un journaliste du Nouvel-Obs, l'affaire retourne presque à son point de départ avec M. Joffrin, ancien du même hebdomadaire … Je remarque que le Nouvel-Obs avait été pris à deux reprises en flagrant-délit de bassesse vis à vis de M. Sarkosy, lui attribuant des propos qu'il n'avait jamais tenus, et dévoilant un échange privé de sms entre Nicolas Sarkosy et sa précédente épouse. Doit-on s'interdire de penser que le désir de rechercher l'apaisement avec le clan Sarkosy a joué un rôle ? De même, la réaction de Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo, aurait-elle été la même si Nicolas Sarkosy, alors ministre de l'intérieur, n'avait pas témoigné en faveur de son journal dans le procès des caricatures de Mahomet ? Sur ce dernier point, on pourrait me répondre que Charlie n'épargne guère le président, chaque semaine, depuis son arrivée au pouvoir… Enfin, il est aussi à remarquer que Charlie s'est souvent montré complaisant pour Libération, au point d'agacer ses lecteurs parfois. M. Joffrin vole-t-il au secours de M. Val par reconnaissance ? Ceux qui ont mis le feu aux poudres ne sont pas vraiment clairs sur leurs motivations, c'est un fait. Maintenant, il reste que la petite tempête a soulevé de la boue, et dans cette boue se cache vraiment de l'antisémitisme à présent, c'est perceptible dans pas mal de commentaires qui ont fleuri sur internet autour des articles de presse. Je n'aime pas l'idée de copiner avec des gens qui tiennent des propos tels que : «quand il s'agit de caricaturer les musulmans il n'y a aucun interdit par contre quand il s'agit de critiquer les juifs (…) on devient antisémites» (extrait d'un commentaire publié sur le site de Libération). Voilà un commentateur qui donne raison aux détracteurs de Siné, puisqu'il conclue que sa chronique visait les juifs, au lieu de l'arrivisme du fils Sarkosy épousant une riche héritière. On voit ici à l'œuvre un de ces amalgames scandaleux remontant de l'inconscient malpropre de la France profonde. Je ne peux m'empêcher de rapprocher aussi cela des quelques visiteurs de ce blog qui débarquent en ayant cherché sur internet les mots "culs de juive" que j'ai cités… Cela me fait regretter d'avoir pris parti sur la seule foi des idées généreuses de Siné, car c'est là qu'il est confirmé que l'on ne peut pas rire de n'importe quoi avec n'importe qui. J'espère que Siné se mord les doigts de cette phrase aujourd'hui.
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