Pages

mercredi 31 décembre 2008

France 2008, dernière.

Comment résumer en peu de phrases, pas trop démoralisantes, cette année sinistrée? Peut-être en filant la métaphore… Janvier dernier: nous embarquions sur le paquebot France 2008, l'amiral Sarkozy à la barre. Il y avait un énorme iceberg financier signalé au large, et la météo était mauvaise. Je passe sur les péripéties qui sont dans toutes les mémoires, les containers balancés par dessus bord: rentrées fiscales, santé, conditions de travail, etc, parce que l'amiral voulait alléger le navire pour arriver plus vite en Amérique.
À un moment, l'iceberg financier s'est dressé à l'horizon, d'autant plus menaçant que le bateau tanguait, avec son CAC40 qui plongeait dans la houle, montait, retombait… Les passagers du pont boursier commençaient à dégueuler. C'est alors que l'amiral s'est muni d'un porte voix pour crier vers l'iceberg :
«Casse-toi, pauvre con!»
Nous avons continué à naviguer sans dévier de notre route d'un poil, droit dessus.
L'iceberg, nous ne l'avons pas loupé.
France 2008 sombre doucement, on voit encore la dunette au-dessus de l'eau, à cette heure, avec l'amiral Sarkozy qui s'apprête à faire un discours. Nous attendons qu'il parle, entassés dans les chaloupes de sauvetage. Il paraît que l'amiral doit annoncer qu'un bateau flambant 9 arrive à la rescousse. Personne ne sait trop encore ce qu'il faut en penser. On verra bien!

Une fin d'année joyeuse à tous, quand même!

source image : http://www.legag.com

vendredi 26 décembre 2008

Oui au collège Alain-Fournier de Freyming-Merlebach

À FREYMING-MERLEBACH, en Moselle, il y a deux collèges. Comme le nombre d'enfants diminue, il a été décidé de supprimer l'un de ces établissements, et c'est le collège Alain-Fournier, pourtant implanté «au cœur de la cité», qui a été condamné. Un choix surprenant car ce collège bénéficie de la proximité d'excellentes installations sportives, au contraire du second, Albert-Camus, qui est, en outre, voué à la démolition… En effet, l'enseignante du collège Alain-Fournier qui m'a transmis l'information, me dit : «Les professeurs, les parents, les élèves sont abasourdis par cette décision, car les bâtiments sont en excellent état contrairement à l'autre établissement qui est de type pailleron et qui doit de toute façon être détruit.»

Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de l'incendie du CES Édouard-Pailleron, à Paris, qui fit 20 morts en 1973, je résumerai en disant que la conception architecturale du bâtiment fut mise en cause. On recensait à l'époque plus d'un millier de CES ou lycées du même type «Pailleron», qui furent dès lors promis à la destruction…

Le Conseil Général de Moselle va donc faire détruire les deux établissements, dans le but de reconstruire à grands frais un collège neuf au centre-ville. Outre le coût, il semble que cette opération aura un impact défavorable sur la mixité sociale.

Les opposants à ce projet, enseignants, parents, élèves, résolus à se battre, ont créé un blog. Ils espèrent de nous quelques mots de soutien sur celui-ci, et notre signature sur la pétition qu'ils ont lancée.
Le blog : Oui au collège Alain-Fournier.
La pétition…

mercredi 24 décembre 2008

Une chaîne du MoDem

Les ricochets d'une chaîne de blogs m'atteignent après rebonds chez Lancelot Juan, et Nicolas qui vient de me taguer… Il s'agit de citer deux doutes et trois espoirs que m'inspire le MoDem. C'est un sujet difficile pour moi qui ne fréquente ni de près ni de loin les terres de François Bayrou. J'aurais pu faire semblant d'ignorer le tag, si par coïncidence, le MoDem n'avait fait, hier soir, une intrusion inattendue dans ma vie barricadée à gauche. En effet, nous avons reçu à la maison la visite de deux jeunes lecteurs (20 ans à tout casser), qui m'ont entraîné dans une discussion surprise à propos du MoDem. Ils s'intéressent peu à la politique, mais se disaient séduits par le mouvement de François Beyrou, dont ils espèrent je ne sais quel renouveau. Oui, le MoDem, aussi attrayant pour moi qu'un groupe folklorique du troisième âge. Que des jeunes —au demeurant sympathiques—, puissent rêver de lendemains qui chevrotent, grâce à lui, m'a médusé.
Alors, pensant à eux, je vais tenter de respecter les termes du devoir qui m'a été proposé. Il s'agit de d'exposer deux doutes et trois espoirs que suscite le MoDem…

1er doute : Le Modem est-il un vrai parti politique, c'est à dire quelque chose de plus qu'une amicale, destinée à porter François Beyrou jusqu'à la prochaine présidentielle?

2e doute: Le Modem de François Beyrou est-il loyal dans son opposition à la droite sarkozienne —c'est à dire prêt à favoriser l'arrivée de la gauche au pouvoir, dans l'hypothèse où lui-même se trouverait en trop médiocre posture électorale pour revendiquer un rôle de premier plan dans un futur gouvernement?

1er espoir : une partie de l'électorat du Modem demeure assez proche de la gauche pour ancrer durablement celui-ci dans l'opposition.

2e espoir : Il y a chez M. Bayrou quelques idées dont je suis proche, comme son opposition au cumul des mandats, et son désir de revitaliser la procédure du référendum… En complément de cela, le Modem pourrait adopter dans les années à venir un discours énergique, prônant l'instauration de la démocratie chez nous, par la création du référendum d'initiative populaire, sans exclusive, à la demande de 1% des électeurs inscrits.

3e espoir: M. Bayrou, homme de conviction religieuse forte, et voisin de Lourdes, aura le privilège d'une apparition de la Vierge qui le convertira aux valeurs de gauche.

Et pour finir, je passe l'enfant MoDem enchaîné à Antoine, CC, Jeandelaxr, Manuel et ou Fabrice, et pourquoi pas Gaël, le roi de la vidéo-blog?

JOYEUX NOËL À TOUTES ET TOUS !

mardi 23 décembre 2008

Rappel !

Sur le territoire français le taux d'alcool admissible chez un conducteur de véhicule, doit être inférieur à 0,5 g par litre de sang, ou 0,25 mg par litre d'air expiré. Cette mesure est applicable à toute personne circulant sur la voie publique et les voies aériennes, de jour comme de nuit, aussi bien par le moyen d'un engin motorisé, que celui d'un attelage de rennes. À bon entendeur, salut!





PS: durant la période des fêtes la publication de billets sur ce blog sera (alléatoire) aléatoire.

lundi 22 décembre 2008

La démocratie et autres choses…

Un billet de Martine, mercredi dernier, «Presse, la mort annoncée», m'avait entraîné à lire un long et riche article de Narvic : «Mort des médias et mutation de la démocratie». Je les recommande à mes lecteurs, à la fois pour leur intérêt et parce qu'ils m'inspirent en partie ce billet.
Du débat sur la presse elle-même, je ne sais trop que dire, si ce n'est mon inquiétude. Citoyens et lecteurs, nous seront privés de l'expertise de gens formés à décrypter l'actualité, et de la capacité des médias importants à mener des enquêtes, ou approfondir un sujet. Encore ne s'agit-il là que d'une partie de notre perte…
Je me sens en revanche davantage interpellé par le devenir de la «démocratie». Comme je l'ai souvent écrit ici, notre régime de république représentative n'est pas, à mes yeux, une démocratie. Si dévoués, compétents, et vertueux que soient nos élus, ils ne sont le peuple que par une convention simplificatrice, source de frustrations et de malentendus depuis l'origine de ce système.
Or, voilà que la presse et les médias de fond que peuvent être certaines radios, pourraient s'éteindre bientôt, nous laissant aveugles et sourds aux agissements de ceux qui nous gouvernent. Essentiellement pour le pire, s'entend, car on n'a encore jamais vu un gouvernement taire ses réussites. Nous manquera alors le fameux contre-pouvoir, capable de cristalliser l'opinion publique et d'inciter les dirigeants à la mesure.
Internet, ses sites d'informations en ligne, ses blogs, parviendront-ils à prendre la relève? Il faut le souhaiter, car cela pourrait mener à terme à l'instauration de la démocratie directe dans la société. J'ai envie d'écrire, pastichant Tocqueville: c'est par l'usage de la liberté de parole que le citoyen apprendra à mettre son nez dans ce qui le regarde. C'est peut-être cela que redoutent nos politiques, et qui les incite, parfois de droite à gauche, à mûrir des projets visant à entraver internet…
En tout cas c'est sur les blogs que j'ai trouvé des mises en perspective intéressantes de l'affaire Julien Dray. Sur les particularités de la procédure d'enquête préliminaire qui a déclenché le lynchage médiatique, ou les raisons politiques qui auraient pu le motiver.
Et c'est sur les blogs, en tout cas le mien, que l'on se posera la question de savoir si M. Sarkozy, parti en voyage officiel avec son épouse, aux frais de la république comme il est normal, reviendra par un vol commercial ordinaire? Il paraît que le couple présidentiel s'offrira une semaine de vacances familiales après la visite officielle. Il serait donc logique que le coût du retour incombe à la bourse du citoyen Sarkozy.
Toutefois, ne rêvons pas trop: M. Sarkozy s'est fait une spécialité, depuis qu'il occupe des fonctions politiques, de combiner déplacements officiels et escapades privées, aux frais de l'état. Il n'est pas certain, si l'on additionnait l'ensemble des sommes ainsi «économisées» que l'on arriverait à un montant inférieur à celui dont M. Dray doit aujourd'hui s'expliquer. Étant bien entendu que les réalités de l'affaire Julien Dray nous restent inconnues pour le moment, et sans doute pour longtemps. Peut-être était-ce le but recherché?


PS: Zoridae et Balmeyer nous offrent les récits croisés d'un même spectacle de Noël…





samedi 20 décembre 2008

Au nom de Robespierre

Dans la galerie intime des grandes figures historiques qui me sont sympathiques, je range en bonne place Robespierre. La vertu républicaine de ses écrits me touche toujours, tels: «Discours et rapports à la Convention», débarrassés de l'enflure révolutionnaire et des effets de tribun. Voilà un personnage injustement maltraité par la mémoire nationale, qui ne retient de lui que le héros sanguinaire de la Terreur. Rares sont les communes française ayant assez le sens des symboles fondateurs pour lui dédier une rue. A vrai dire, je ne connais que le village de Marsillargues, dans l'Herault, où j'ai vécu quelques années, pour avoir une rue Maximilien de Robespierre, mais peut-être en existe-t-il d'autres, notamment dans Arras, sa ville natale?

Mon intention n'est pas cependant de prendre ici la défense de ce grand «émancipateur» —comme nous l'enseignait l'instit de mon enfance—, ni d'en dresser un portrait. C'est par pure mauvaise humeur que j'ai voulu placer mon billet sous cette évocation tutélaire.
Cette mauvaise humeur a un nom: Charles -Emmanuel de Bourbon-Parme, ci-devant prince qui revendique descendre en droite ligne de Louis XIV.

La jolie formule «ci-devant», utilisée par les révolutionnaires de 1789, n'est pas une fioriture gratuite, elle signifiait à l'époque de l'abolition des privilèges et de la royauté : anciennement. Donc, anciennement prince, duc, marquis, etc. Je suis invariablement choqué pas ces citoyens qui se parent de titres disparus depuis des siècles, ce qui me semble toujours sous-entendre la sourde revendication d'un retour à l'ordre ancien.

Toujours est-il que M. Bourbon-Parme poursuit en justice un établissement public, celui du Musée et Domaine national de Versailles, pour faire cesser le scandale d'une exposition organisée au château du même nom. Sa requête vise les œuvres d'un artiste, Jeff Koons, dont je ne connais rien, je dois l'avouer. La photo de l'une d'elles figure sur le site de Libération, en illustration de l'article ayant inspiré mon billet. Elle représente Michael Jackson, et franchement, ce n'est pas le genre d'art qui me fera déplacer.

Mais la question est ailleurs, puisque M. Bourbon-Parme soutient que cette expo est une «profanation» et porte «atteinte au respect dû aux morts».
En bref : ce monsieur évoque ses aïeux, et cause comme un pastiche des droits de l'homme, oubliant que personne n'est enterré au château de Versailles, sauf peut-être quelques chiens-chiens de son ancêtre. Il n'y a même pas la tête de Louis Auguste Capet, ci-devant roi sous le nom de Louis XVI !
Nos ancêtres à nous ont fait décoller celui-ci pour tourner à jamais la page de l'ancien régime. Ce n'était pas pour permettre qu'un jour, un lointain descendant d'un oublié de Robespierre prenne sa revanche ridicule!

PS. Plusieurs Leftblogs sont revenus sur le travail du dimanche : Antoine, Expat-Prague, Marc Vasseur, Sarkofrance

vendredi 19 décembre 2008

Crédit Suisse : PAF dans le bonus !

Les suisses m'étonnent, vraiment. Déjà, j'admire leur démocratie, la seule d'Europe. Cependant, il ne me serait pas venu à l'esprit que je pourrais éprouver une sorte de sympathie pour la face obscure de leur pays: la banque. Et pourtant, le fait est que j'ai envie de dire du bien du Crédit Suisse, une banque Suisse. Juste une petite fleur en passant, il ne faut pas pousser, quand même!
Comme toutes les banques du monde, le Crédit Suisse s'est retrouvé dans la crise avec des produits financiers pourris —ils appellent ça des «actifs toxiques». Plusieurs milliards de pertes. Et savez-vous ce que les helvètes ont imaginé pour, sinon se débarrasser complètement des produits pourris, du moins en diminuer le poids?
Ils ont créé un machin appelé Partner Asset Facility, PAF pour les intimes, comme paf dans le pif. Et dans ce PAF, se retrouvent les fameux actifs toxiques. Jusque là rien d'original, dites-vous? Attendez! Les cadres qui ont contribué à fourrer le Crédit Suisse dans ces mauvaises affaires vont recevoir cette année une partie de leur sacro-saint bonus en titres PAF, le machin à recycler les actifs toxiques…
Autrement dit, l'éventuel bénéfice que ces cadres pourront en tirer sera fonction de l'état sanitaire des titres en question au cours des mois, ou des années à venir.
Bonne idée, non?

Sources : Le Temps -économie Coquelicot : PhotoBlog Aiguebrun

PS. Monsieur Poireau nous parle du boulot dans un billet pudique, mais fort de son humour. Vogelsong rapporte ce que fut le rassemblement pour l'indépendance de la presse, et Trublyonne pointe un bel exemple d'atteinte à la liberté de celle-ci. Enfin, si vous êtes curieux du milieu des blogueurs, je vous recommande de lire le billet d'Éric

jeudi 18 décembre 2008

La lunchbox

En marge de la crise, il semble qu'une variété presque oubliée de baise-en-ville revient à la mode. Je veux parler de la gamelle, cet empilement astucieux de récipients que l'on utilise pour emporter son casse-croûte au boulot. Elle fait fureur, la gamelle, jusque dans les bureaux, en ces temps où si l'on veut manger sain pour un prix décent, il vaut mieux ne compter que sur soi. Elle peut servir à tout le monde, même à un Président Directeur Général! Le potage dessus, le saumon fumé et le caviar au milieu, le dessert dessous. Hélas, comme le terme de gamelle semblait désuet, le sympathique ustensile de fer blanc à étages, a été rebaptisé en patois moderne. On l'appelle lunchbox, à présent —à ne pas confondre avec la Vie en boîte, et autres Liberté en boîte qui servent à se connecter sur internet.

C'était un bout de billet improvisé afin de tester un nouvel ordinateur… La récupération des données de l'ancien, grillé par la foudre, m'a pris trop de temps pour essayer de faire mieux…

mercredi 17 décembre 2008

Sauvons les cafetiers

Un peu coincé par le temps, je vais limiter mon billet à dire quelques mots d'une brillante proposition de loi dont on n'a pas assez parlé. Il s'agit d'un texte enfanté par Patrice Debray, député UMP, visant à autoriser l'installation de machines à sous dans les cafés. À ma connaissance, cette initiative qui pourrait avoir un retentissement considérable au Kremlin-Bicêtre, a échappé à l'attention de Nicolas, sourcilleux pourtant dès que son bistro favori risque d'être concerné par une mesure!
Or donc, M. Debray s'est penché avec sollicitude sur le sort des cafetiers, en particulier ceux des campagnes —mais son grand cœur en fait doit les réunir tous dans la même affection, à la ville comme aux champs. Afin d'assurer leur survie, sérieusement compromise par les diverses réglementations sur l'usage du tabac et de l'alcool, il propose donc de permettre aux exploitants de mettre des bandits manchots dans leur salle —enfin, pas exactement ce type d'appareil, mais des engins qui marchent avec de l'argent pour rêver d'argent…
Pour répondre par avance aux inquiétudes des esprits chagrins qui pourraient redouter qu'une épidémie d'addiction au jeu ne se répande à travers le pays, M. Debray avance de solides arguments. Arguments chiffrés, il va de soit, sinon ce ne serait pas des arguments sérieux. Nombre d'emplois créés, nombre de cafés en péril, rentrées fiscales, sorties de gains illicites pour les actuelles machines clandestines… Et la clientèle ciblée étant semble-t-il surtout les jeunes, il nous promet en prime une baisse appréciable de la délinquance juvénile, attirée par cette activité ludique d'un nouveau genre… Où trouveront-ils les sous? Ça c'est leur problème.
Je n'ai pas l'intention de m'étendre sur l'opportunité de cette manière de voler au secours d'une profession malmenée. C'est vrai que nos cafetiers ne sont plus à la fête, et c'est vrai que leurs établissements assurent une bonne part de la douceur de vivre dans nos villes et villages. La sauvegarde des cafés passe-t-elle par des machines à sous? Si c'est le cas, je le regrette.

PS. Martine et Eric consacrent de bons billets à la presse, aux blogs…


mardi 16 décembre 2008

Reculade, presse, et vieux souliers…

Mis à part le report de la réforme du Lycée, peu d'informations m'ont vraiment intéressé aujourd'hui. Et même celle-là, pourtant qualifiée de reculade du pouvoir par la presse nationale, ne me surprend qu'à moitié. Certes, je m'attendais davantage à ce que Nicolas Sarkozy, campé comme un petit coq, trois plumes de gloire européenne au derrière, s'entêtât à imposer son projet. Je l'imaginais secrètement ravi d'en découdre tout de suite pour tuer dans l'œuf toute velléité de révolte avant que ne se fassent sentir les dégâts de la crise. Il semble vouloir éviter un possible embrasement généralisé, c'est sans doute sage, mais les lycéens ont raison de se méfier. La réforme n'est que reportée, dans l'attente qu'un climat plus favorable permette au président de la ressortir du placard…
Autre nouvelle du jour, nettement moins souriante: la manière dont le conseil d'administration de France Télévision s'est couché sur la question de la publicité, préfigurant ce que seront bientôt les rapports du service public d'information avec le pouvoir. C'est gens-là ne sont pas encore officiellement aux ordres de M. Sarkozy, mais puisque son bon-plaisir est d'offrir la manne publicitaire aux chaînes privées, ils s'interdisent eux-mêmes de faire de la publicité. Ce n'est pas que je sois désolé de l'absence de pub sur une télé que je ne regarde plus, mais en venir là sans avoir assuré un financement convenable à France Télévision, dénote une volonté de casser tout service public. Le pire restant à venir : la nomination par l'Élysée du PDG du groupe audiovisuel. Ce jour là notre pays s'enfoncera un peu plus dans l'autocratie. Le sarkozisme en deviendra plus aisé à situer dans le paysage de nos régimes anti-démocratiques, quelque part entre monarchie, mœurs consulaires, et bonapartisme.
En tout cas, les lycéens auront, du moins, démontré que les mauvais coups du pouvoir sont résistibles, et donc qu'il n'est pas vain de nous unir pour défendre le pluralisme de la presse. Un appel attend nos signatures!
Enfin, je voudrais terminer ce billet en faisant écho à la campagne mondiale proposée par un commentateur de Rue89: Kebra. Il l'intitule Opération Shoes For Freedom, et cela consiste à expédier à la Maison Blanche des paires de chaussures éculées, aussi odorantes que possible, dans le but de soutenir le journaliste arrêté en Irak pour outrage à Georges W. Bush…

lundi 15 décembre 2008

Georges W. Busch se chausse

Un OVBI, objet volant bien identifié, est a peu près tout ce qui me reste à l'esprit ce soir de l'actualité, ainsi qu'une allusion à l'éventualité de la nomination d'Eric Besson à la place de Brice Hortefeux. Avec le Ministère de l'immigration et de l'identité nationale, qui fleure son extrême droite à plein nez, on pourra dire que M. Besson, s'il accepte un tel poste, sera enfin dans un emploi à la hauteur de sa valeur humaine. Une sacrée descente dans l'infamie pour un bonhomme qui était membre du PS jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy.
L'OVBI, c'est bien entendu cette paire de chaussures volantes, avec laquelle un journaliste arabe aurait attenté à la dignité de Georges W. Busch. L'homme risquerait la prison pour outrage à un chef d'état étranger… Revoilà donc le délit d'outrage mis en valeur par l'actualité… Comme s'il ne suffisait pas d'expulser d'un lieu de rencontre publique un individu au comportement jugé choquant! Les chefs d'états, et M. Busch en particulier, imposent leurs choix par la force, même si cela n'est pas toujours aussi évident que dans le cas de l'Irak, gouverner c'est souvent exercer une forme de violence à l'encontre des faibles. Et les faibles ne peuvent guère y opposer que l'insulte et l'outrage, comme cet homme poursuivi, il y a peu, chez nous pour avoir été en possession d'un écriteau reproduisant le «casse toi pauvre con!» de M. Sarkozy.

dimanche 14 décembre 2008

Plus d'internet

La foudre ayant grillé ma Livebox, je ne peux répondre aux
commentaires. Veuillez m'en excuser. (ce message est envoyé par mail,
avec une connexion bas-débit).

Pour en finir avec le travail du dimanche

C'est dimanche, et chez moi, il ne fait pas un temps à mettre un catho dehors pour l'envoyer à vêpres. Un protestant non plus, d'ailleurs, ni un juif, un musulman ou un bouddhiste, mais eux n'ont pas de raison de s'infliger une sortie en plein déluge. Sauf… Ah, oui! Sauf, s'ils font partie des 66% de français favorables au travail dominical. Ceux-là, j'aimerais bien qu'ils se sentent obligés d'aller aujourd'hui vers leurs grandes surfaces ou magasins favoris, trottant sous leurs pépins à pied, par respect de l'environnement…
Je reviens sur cette affaire symbolique des atteintes au droit du travail, sous le régime actuel, parce qu'elle est susceptible d'être à l'ordre du jour du parlement la semaine prochaine. L'opposition n'en voulait pas, et une partie de la droite non plus, mais le caractériel qui nous gouverne en fait une question de principe. Coup de chance pour lui: une majorité de la population a envie de courir les boutiques le dimanche. Parmi elle, il y a évidemment quelques employé(e)s qui n'ont pas la force de se battre pour obtenir un meilleur salaire, mais sont déterminés à aller chercher une pincée d'euros de plus à terre, avec les dents —comme pourrait le dire Nicolas Sarkozy. Les autres, le gros des troupes, sont des chalands potentiels, indifférents à la régression sociale que cela implique, du moment qu'ils profiteront du nouvel ordre des choses. Beaucoup de ces gens, j'imagine, trouveront un but dans ces courses ludiques, celui de combler le vide de leur dimanche.
Peu de chose suffirait pourtant à rétablir un ordre satisfaisant aux yeux de tous, pourvu que M. Sarkozy veuille bien s'en donner la peine.… Qu'il décrète tout simplement que désormais, le dimanche devient un lundi, tandis que le mardi remplace le lundi. Le mercredi tournant au mardi, le jeudi ferait l'affaire du mercredi, puis le vendredi se mettrait au Jeudi, alors que le samedi occuperait le vendredi. C'est ensuite qu'interviendrait le sarkodi, jour férié par grâce présidentielle. On le voit, en définitive chacun y trouverait son compte: le dimanche, source de tensions multiples disparaîtrait, et avec lui l'obligation de payer des heures supplémentaires, cependant que subsisterait un indispensable repos hebdomadaire. Cerise sur le gâteau, le président lui-même en sortirait l'honneur sauf, grandi dans son estime pour lui-même. Messieurs les parlementaires, à vos amendements!

PS: Partageons mon avis avait déjà sorti un bon billet dès Mercredi dernier, sur l'entêtement de M. Sarkozy à supprimer le repos dominical!

samedi 13 décembre 2008

Ma semaine sarkophage

Lundi dernier, de bon matin, j'ai mis deux bûches sur les braises pour relancer le poêle, allumé la radio, et préparé le sarkozy —de l'arabica comme toujours. Un peu plus tard, avec ma femme, tout en prêtant une oreille distraite aux nouvelles, nous avons mangé des tartines de sarkozy . On parlait encore de cet amendement d'un sénateur qui proposait d'inscrire dans la loi un jour de quête nationale en faveur des actionnaires lésés par la crise. Il était aussi question d'un appel du collectif Libre écran pour la défense du service public d'information. Après, nous avons vaqué à nos affaires et travaux divers —interruption vers treize heures pour un sarkozy sur le pouce. Chez nous, c'est plutôt le soir que nous prenons notre sarkozy principal. Au moment de nous coucher, il faisait un temps de bran. Le vent s'était remis à gueuler dans les pins alentour, des bourrasques de pluie giflaient la maison, on les entendait claquer sur ses joues de pierre. On avait mal pour elle —la maison.
Mardi, c'est jour de grandes courses, pas question de faire traîner le sarkozy. En voiture, j'ai appris que le déficit de l'état s'était encore creusé jusqu'à atteindre 60,7 milliards d'euros. Un vrai sarkozy béant. Du coup, je proposai ce soir là sur le blog qu'on utilisât le sarkozy financier pour y tourner un film, avec le président Sarkozy dans le rôle principal, comme Ferreri l'avait fait à l'époque du trou des halles. Mais en haut lieu, personne ne me lit…
Mercredi, non sans hésitation, en mangeant une assiettée de sarkozy réchauffé, j'ai jeté une modeste pierre dans le jardin de M. Kouchner, qui avait sarkozié publiquement la pauvre Rama Yade. Que M. Koucher se fît le sarkozard des mauvaises manières présidentielles m'avait choqué, et j'écrivis quelques lignes de défense en faveur de Mme Yade.
Jeudi, j'avais un peu mal au sarkozy et mon épouse nous prépara quelque chose de léger. J'appris ce jour là que Georges W. Busch avait mis de l'eau dans ses convictions créationnistes, et qu'il admettait que l'évolution ait pu aussi jouer un peu dans l'apparition de la vie, à côté de la main de Sarkozy.
Vendredi, comme tous les jours de la semaine, mais plus discrètement me sembla-t-il, la radio me parla de la situation explosive en Grèce. Je sus dans la journée que Nicolas Sarkozy se faisait du mouron à ce sujet, inquiet que ces événements puisse donner de sarkoziques idées à la jeunesse française et aux innombrables laissés pour compte de sa politique. Ce ne serait ni futé ni productif, ai-je pensé dans mon coin, de donner à ce monsieur une occasion de sarkozer un bon coup toute opposition, et pour longtemps!
Samedi, aujourd'hui, je me suis levé d'une humeur de sarkozy, avec des renvois de sarkozy toutes les cinq minutes. Je ne peux pas voir un sarkozy qui traîne sans frissonner. J'espère qu'on ne bouffera pas du sarkozy ce soir, j'en ai marre.

vendredi 12 décembre 2008

Malaise à la grecque.

La révolte des jeunes grecs préoccupe Brice Hortefeux et d'autres membres du gouvernement, Nicolas Sarkozy lui-même s'en soucie. Il a raison, le président, et je n'ai pas l'impression qu'une explosion de violence arrangerait la situation de notre pays. La France est fragilisée avant tout par une année et demie de mise à sac sarkozyste de ses biens sociaux, sources d'un minimum de protection pour les citoyens. Faut-il le rappeler? Les dégradations les plus flagrantes ont porté sur le système de santé, sur la réglementation du travail, sur les retraites, sur le sort des chômeurs, sur l'enseignement. S'y ajoutent les impudents cadeaux fiscaux adressés à la clientèle électorale du président, alors que les signes avant-coureurs de la crise financières étaient là. Une faute majeure, signe d'incompétence. Chacun de ces mauvais coups aurait dû faire déborder nos rues de manifestants en colère, mais cela n'a pas été vraiment le cas. Pourtant, on le devine, une grande partie de la population, si elle rentre la tête dans les épaules, a les nerfs à vif et rumine sa rancœur.
La crise financière et économique mondiale, enfantée par une engeance dont M. Sarkozy fait partie, a des effets qui commencent à se faire sentir et il n'est pas impossible que la rage éclate. Le président aurait dit que : «les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse, mais en même temps ils ont guillotiné le roi. C'est un pays régicide. Au nom d'une mesure symbolique, ils peuvent renverser le pays, regardez ce qui se passe en Grèce.» J'avoue être médusé par autant de niaiserie et d'incompréhension de notre histoire chez un homme d'état. Bien des français soupirent ou rêvent de lui balancer des tomates quand il croit parader en carrosse royal. Le pays ne se sent pas régicide, terme qui sous-entend un meurtre, non: il a fait un jour justice de la trahison d'un souverain et mis fin à des siècles d'oppression. Dans un de mes anciens billets, j'avais qualifié Paris de fille des fièvres au communard dormant, mais je crois qu'il s'agit d'un état propre à l'ensemble de notre peuple, nourri d'un passé tumultueux et capable de colères difficiles à endiguer. Dans les temps que nous traversons, ce qui provoquerait une telle éruption ne se résumerait pas à un symbole, ce serait simplement une mesure impopulaire de trop.
Personne de sensé ne peut pourtant se réjouir d'une telle éventualité. M. Sarkozy n'a ni l'envergure d'un De Gaule ni le sang-froid d'un Pompidou, mais il devrait être assez intelligent pour comprendre que les jours ne sont plus à la démolition de nos acquis. La sagesse voudrait qu'il se préoccupe en priorité de l'immense majorité des français modestes et œuvre de son mieux à nous sortir de la crise. En attendant le jugement des urnes, le seul qui vaille.

Photo pour le temps des cerises du site raf-photos

jeudi 11 décembre 2008

Georges W. Bush et la Bible.

Selon l'Obs, Georges Bush a estimé récemment qu'il ne fallait pas prendre la Bible au pied de la lettre. Le président américain aurait admis qu'il existe des preuves scientifiques de la théorie de l'évolution, que rejettent pourtant nombre de républicains. M. Bush, en plein décalage avec son image, se prétend non «littéraliste» et juge que la Bible n'est pas contradictoire avec l'évolution. «Je pense que vous pouvez avoir les deux», dit-il, et moi je me demande ce qu'il entend par là? Quelle nouvelle lecture fait-il de la Genèse, cet esprit remarquable, à qui nous devons l'ajout dans la politique internationale de valeurs religieuses fondamentales, le bien et mal? Cette question m'a beaucoup tourmenté au cours des dix minutes précédentes, et j'ai tenté d'y répondre moi-même en toute modestie. Voici:
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était déserte, les ténèbres couvraient le vide, l'esprit de Dieu planait sur des zéros. Dieu dit : «Que la richesse soit» et la richesse fut. Dieu vit que la richesse était bonne et IL sépara la richesse de la pauvreté. Dieu appela la richesse «capital» et la pauvreté «paresse». Il y eut un soir de clôture, il y eut un matin d'ouverture: la première cotation à zéro point. Dieu dit : «Qu'il y ait une banque au milieu des zéros et qu'elle sépare les milliards d'avec le rien» et il en fut ainsi. Dieu fit la banque qui mit les milliards du capital à l'abri, séparés d'avec le rien de la paresse. Il appela l'abri coffre fort. Il y eut un soir de clôture et un matin d'ouverture: deuxième cotation à 1 point…
Je n'essaierai pas de poursuivre cette relecture supposée de la Bible selon Georges Bush, jusqu'à l'expulsion d'Adam et Ève du paradis fiscal terrestre pour délit de marxisme, la faute originelle. Il me faudrait aussi pour pénétrer un tant soit peu sa pensée, tenter d'approcher sa représentation du darwinisme : peut-être que la pratique de la prière, associée à la soumission au «croissez et multipliez», ont joué un rôle essentiel pour asseoir notre suprématie sur tous les impies du règne animal. Heureusement que la page Bush sera bientôt tournée, sinon je plaindrais sincèrement les maîtres américains invités à concilier dans leur enseignement les beautés poétiques de la création biblique, avec le hasard et la nécessité.

mercredi 10 décembre 2008

Rama Yade est-elle moins utile que Bernard Kouchner?

Il ne fait pas bon tenir tête à M. Sarkozy. Cela se raconte un peu partout, cela se vérifie encore avec Rama Yade. Il semblerait qu'elle ait déplu à mon locataire de l'Élysée. Oui, j'aime l'idée que je détiens une fraction de souveraineté nationale faisant de moi le proprio du président. Je sais bien que ce n'est pas conforme au droit constitutionnel, cette idée, et que la souveraineté ne se divise pas, mais bon, ça me plaît. Donc, Mme Yade a refusé d'être candidate aux européennes, ainsi que le souhaitait le président. Elle juge que siéger à Strasbourg ou à Bruxelles, serait une sorte d'exil politique, et préfère conquérir un mandat national. D'un point de vue démocratique, ce serait son droit de tenter sa chance, seulement nous ne sommes pas tout à fait en démocratie. Déjà, nous ne l'avons jamais été totalement en France, mais ça, c'est mon dada: une autre histoire. Ensuite, sous le gouvernement de M. Sarkozy, nous le sommes encore moins qu'avant. M. Sarkozy dirige ce pays comme un tuteur abusif, c'est lui qui décide de tout, et même des ambitions politiques au sein de son clan.
Rama Yade, secrétaire d'état aux droits de l'homme, a eu un rôle ingrat à tenir, qui ne lui donnait guère l'occasion de briller. Pourtant, elle a su à diverses reprises exprimer —certes, prudemment—, des points de vue conformes à sa mission. Presque à chaque fois désavouée ou réduite à l'impuissance (quand l'autocrate la privait de voyage officiel), le hiatus entre ses positions personnelles et les renoncements du président, n'en était pas moins mis en lumière. En cela, j'estime qu'elle n'a pas démérité.
Sans doute faut-il voir dans sa jeunesse et les limites d'un ministère subalterne, son impuissance à obtenir de meilleurs résultats. Par exemple, pouvoir imposer l'idée qu'il était dans ses attributions incontournables de recevoir le dalaï-lama avec éclat.
La voici aujourd'hui humiliée publiquement par Bernard Kouchner qui remet en question l'intérêt de son Secrétariat d'état. Il a dû, évidemment, recevoir les consignes de son maître pour punir la rebelle. Pauvre Bernard Kouchner, venu à la soupière élyséenne goûter la saveur douce-amère du reniement, que ce mois de décembre nous fait découvrir maintenant en père fouettard!
Ne lui en déplaise, et n'en déplaise à tous ceux qui épaulent cette vilaine opération, le Secrétariat d'état aux droits de l'homme n'est pas inutile. Même si les conflits entre ce dernier et d'autres ministères sont inévitables, il est bon qu'une république comme la nôtre, née avec les droits de l'homme, dispose d'une voix forte pour en rappeler régulièrement l'importance, aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger.

PS. Les éditions Filaplomb publient Le matin-bonheur de Monsieur Clap, un conte de Noël de Émeline Bravo —dont je vous recommande régulièrement la lecture du blog littéraire.

Une chaîne de l'inculture

Nicolas, observant les règles d'une chaîne bouffonne lancée sur les blogs, m'invite à étaler mon inculture dans les domaines du cinéma, des livres, de la géographie, des mathématiques, et de la cuisine. Je relève sportivement ce défit de l'inculture, pour tenter de faire aussi bien que mes prédécesseurs.

Cinéma: Je n'ai pas aimé Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, ni la trilogie des Bronzés (d'ailleurs je n'ai vu que le second opus). Je n'ai pas vu les Astérix, ni les jacqouillades des Visiteurs que j'ai abandonnées avant la fin du premier film. Je n'ai pas vu Bienvenue chez les ch'tis et je ne regarde jamais la télévision.
Livres: Je n'ai pas encore réussi à terminer La Recherche…, et j'ai peur de Finnegans Wake, qui fait trembler ma main chaque fois qu'elle le frôle sur un rayon de bibliothèque.
Géographie: Je ne sais pas où se trouve Loudéac, ni Malakansâr et la ville de Drêve (il fallait l'oser, tiens!)
Mathématiques: J'adore la lecture et la description des paradoxes, mais il vaut mieux que ma femme ou ma fille ne soient pas trop éloignées dès que je dois additionner, multiplier, ou diviser deux nombres. Je n'ai jamais retenu la table de multiplication au-delà du 6 (sauf l'air : nana font na).
Cuisine: j'aime à peu près tout, sauf les haricots blancs américains à la tomate, les blattes en salade, et les vins liquoreux.

Voilà qui est dit, et maintenant, pour me conformer aux us et coutumes de la blogosphère en matière de chaîne, je passe la patate chaude à MM Quicoulol, Malbeyer, Homer, et Walkingthedog… À la vôtre!

mardi 9 décembre 2008

Que faire du trou dans nos finances?

Cet après-midi, coincé devant la cavité béante creusée par la souche d'un grand pin déraciné que deux braves gars essayaient vainement de déplacer, je me faisais du souci. Du souci pour eux d'abord, parce que les câbles de leurs tireforts étaient tendus à rompre, et aussi parce que la souche de ce pin m'appartenant risquait de tomber sur le chemin communal. Du souci enfin, car je ne fichais rien pendant ce temps. Les tireforts ont rendu l'âme, la souche n'a guère bougé de place, et le trou qu'elle a laissé me paraît encore plus gros. En prime, la nuit tombée, je me retrouvais, il y a quelques instants, sans la moindre idée de billet pour ce soir. Et soudain, la lumière s'est faite dans ma tête! Je vais vous parler d'un trou, bien plus impressionnant que le mien.
Les observateurs les plus téméraires et les moins sujets au vertige se penchent régulièrement sur lui avec fascination. Il est large, profond, majestueux même. Vous l'aurez sans doute compris: il s'agit du déficit de l'État français, descendu en octobre à la cote moins 60,7 milliards d'euros!
Que faire d'un tel gouffre ouvert au cœur de la patrie, qui finira par engloutir jusqu'à l'Élysée si l'on n'y prend garde? Je ne connais pas grand chose à l'économie, mais je me dis qu'il y a peut-être moyen de rentabiliser notre trou. Certains d'entre-vous sont suffisamment âgés pour avoir connu le trou des halles de Paris, et se souvenir que Marco Ferreri y tourna une désopilante parodie de western: «Touche pas à la femme blanche». Eh bien! le gouvernement devrait s'inspirer de cet exemple en produisant un film dont l'action se déroulerait en extérieur, dans le trou. «Le Kid contre la crise», par exemple. François Fillon et ses ministres tiendraient les rôles des bons, assiégés par les méchants. Comme je suis de gauche, je vois plutôt M. de Villepin en chef de ces derniers. À la fin, le Kid (Nicolas Sarkozy) arrive à la tête de la cavalerie.… Enfin, rien que des stars de la politique à l'affiche en tout cas. Et je vous parie que cela ferait un record d'entrées en salles, peut-être une palme d'or au festival de Cannes. Nous serions le premier pays au monde à rentabiliser son déficit, et du moins, les quelque pelletées d'euros ainsi jetées dans le trou contribueraient-elle à nous regonfler le moral. Astucieux, n'est-ce pas?

lundi 8 décembre 2008

Au secours des actionnaires !

PMA en parlait dès hier, Marc Vasseur aujourd'hui, comme Intox2007 et les grands médias: pour Noël, on pense enfin à l'actionnaire!
C'était bien une idée de sénateur —sénateur de droite, veux-je dire—, cette proposition de M. Marini: permettre aux actionnaires de déduire jusqu'à 10700 euros de pertes en bourse sur leur prochaine déclaration de revenus. Après tout c'est vrai, quoi ! La France vole au secours de ses banques, de ses industriels de l'automobile, de ses PME, alors pourquoi oublierait-elle ces gens qui la font rêver toute l'année. Grâce à eux, un peu comme il y avait dans le temps chaque soir à la télé «la Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède», de Pierre Desproges, nous bénéficions quotidiennement de quelques instants d'intense émotion. Quand le Cac caquetant grimpe sur son perchoir de plusieurs degrés, nos cœurs s'élèvent. Quand il plonge lourdement, nous frémissons d'inquiétude et nous avons envie de crier : «Attention guignol, la crise arrive!» Même les moins bons spectateurs d'entre nous se laissent prendre au jeu et ricanent, soupirent, trépignent, lorsque vient le moment de suivre les aventures du Cac 40. Hélas, les gens sont ingrats, et il semblerait que l'amendement de solidarité avec les actionnaires de M. Marini, soit décrié par tous les égoïstes de l'hexagone, de gauche à droite et au milieu. Il est vrai qu'il existe déjà, sauf erreur de ma part, une disposition fiscale permettant de soustraire les pertes des gains sur valeurs mobilières, de telle sorte qu'à la fin, s'il reste encore un gain, eh bien, ma foi, c'est que l'on est encore gagnant… Je trouve en fait que M. Marini eût été mieux inspiré de lire mon blog. Il y aurait trouvé ces dernières semaines des idées plus consensuelles pour venir en aide aux épargnants sinistrés. Par exemple, faire appel à la générosité des français à l'occasion d'une grande journée de l'épargne en péril. Partout, jusque dans le plus petit village, avec le concours des notaires, des agents immobiliers, des banquiers…, les actionnaires organiseraient des exhibitions destinées à recueillir des dons : promenades en chaise à petits porteurs, lancé de rumeurs, funambulismes divers… Et l'opération serait baptisée : boursicothon.

PS. Le collectif Libre écran lance un appel pour la défense d'un service public de l'information indépendant, que vous pouvez signer sur son site.

dimanche 7 décembre 2008

Pas de nouvelles du père Noël?

Quand j'étais gamin, en âge de fréquenter le cours élémentaire, j'avais un copain extraordinaire. Il était le fils du père Noël. Vous souriez? Vous avez tort, ce n'est pas une blague. La preuve: il se prénommait Noël. Ma mère, personne qui n'est pas facile à épater et ne s'en laisse pas compter, ma mère elle-même n'avait rien trouvé à dire pour réfuter cet argument. Surtout que je lui parlais souvent de mon copain Noël, fils du père Noël. Je ne me souviens plus comment j'avais eu vent de la vérité, à l'époque, si c'était Noël qui me l'avait apprise, ou si j'avais deviné seul. En tout cas, à la sortie de l'école nous marchions toujours un moment ensemble dans la rue. Moi, j'habitais à une centaine de mètres de l'école, tandis que lui, forcément… Nous dépassions ma maison et remontions loin vers le bout de la rue en bavardant, mais je n'allais jamais jusqu'au bout du bout. D'une part, je n'avais pas l'autorisation de dépasser une certaine limite —en l'occurrence le petit atelier où œuvrait une dame remmailleuse de bas—, et d'autre part je crois qu'une espèce de crainte superstitieuse me retenait. Derrière le coin de la rue, là-bas, attendait le traîneau volant du père Noël venu chercher son fils. Si je me montrais, qui sait s'il n'allait pas en prendre ombrage et changer son fiston d'école? Parce que c'était par pure discrétion vis à vis des enfants qu'il n'attendait pas Noël à la porte de l'école, bien sûr. Je me demande ce qu'ils sont devenus, la famille Noël : je n'ai plus jamais revu mon copain après la petite école. Cette année en repensant à eux, je suis un peu inquiet, à cause de la grande crise. Oh, je sais bien que c'est un boulot sûr, père Noël, au moins en théorie! Seulement, allez savoir la vérité! Sous la barbe blanche et la rouge houppelande, quelle misère se cache? Imaginez un peu qu'il se soit fait refiler des subprimes… Parce que, bon, pour distribuer autant de jouets partout dans le monde, il faut bien faire des placements pour pouvoir les payer, ces jouets! Si ça se trouve, cette année il n'a déjà plus un radis et il a déjà bouffé son renne pour se nourrir avec sa petite famille, et brûlé son traîneau pour se chauffer?

Pub: je signale à mes lecteurs clavésiens (aux autres aussi, d'ailleurs) que Philippe Hermelin vient de publier un album de photos, vendu à cette adresse.

samedi 6 décembre 2008

Le dalaï-lama offre une écharpe à M. Sarkozy

Nicolas Sarkozy a donc rencontré le dalaï-lama, à Gdansk. Il avait demandé auparavant que cette rencontre ne soit pas «dramatisée», nous dit le Nouvel Obs. Il était à prévoir que le vœu présidentiel serait de rendre ce non-évènement aussi peu visible que possible de Chine… Il n'empêche que les dirigeants chinois seront très fâchés de cette «insistance (…) à rencontrer le dalaï lama en dépit» de leur volonté. Il reste à connaître l'écho que donneront à la rencontre les médias français et internationaux. Pour les premiers, la nouvelle figure sur tous les sites de la presse écrite que je consulte. La télévision, ma foi, vous verrez bien… Le projet de mise au régime sec et aux ordres de l'audiovisuel public n'étant pas encore mené à bien, il se peut qu'on en parle beaucoup ce soir. Davantage en tout cas que dans quelques semaines, lorsque les chaînes nationales seront retournées à la préhistoire gaullienne. Asphyxiées financièrement, bridées par un cahier des charges inspiré par les chaînes marchandes, tenues par un patron qui prendra ses ordres directement à l'Elysée, quelle liberté d'expression leur restera-t-il? À ce moment là, je ne serais pas étonné que leur écran ressemble à celui du site de l'Élysée, que j'ai sous les yeux. À l'heure où j'écris mon billet, on y chercherait en vain l'image du dalaï-lama passant une écharpe blanche au cou du président…
M. Sarkozy pense sans doute amadouer les despotes rouges en disant que «Le monde a besoin d'une Chine ouverte qui participe à la gouvernance mondiale. La Chine a besoin d'une Europe puissante…» Cependant, ces gens ne sont pas sensibles au baratin, il se leurre. La Chine participe depuis belle lurette, activement, au gouvernement du monde. Quand ses dirigeants ont dit : viens à Pékin inaugurer les jeux olympiques, Nicolas Sarkozy s'est précipité. Quand ils ont interdit qu'il rencontre le dalaï-lama, il s'est incliné. Et l'Europe puissante, c'est la dernière chose dont la Chine estime avoir besoin. Peu lui chaud que croisse en force une Union Européenne défendant les droits de l'homme, donnant le mauvais exemple à ses milliards de serfs, en matière de démocratie, de salaire et de droit du travail. Affaiblir l'Europe est au contraire son souhait.
Pour terminer ce billet sur une note optimiste, je me demande si les dirigeants chinois auront relevé que cette rencontre s'est déroulée à Gdansk, berceau du syndicat Solidarité. Tout un symbole. Au fond, c'était peut-être le message subtil que M. Sarkozy désirait leur envoyer, mine de rien: nous sommes solidaires du peuple thibétain?

PS. Sur un blog de mon voisinage, Le vilain petit canard, j'ai trouvé un lien vers cette lettre d'un enseignant au président de la république —suivie d'une convocation par l'inspection académique…

vendredi 5 décembre 2008

Le dalaï-lama recevra-t-il demain Nicolas Sarkozy?

Nicolas Sarkozy rencontrera-t-il le dalaï-lama en Pologne, demain? On peut s'attendre à ce qu'il le fasse, il s'est trop couvert de ridicule, avec ses renoncements piteux au moment des jeux olympiques de Pékin, pour s'incliner une fois encore devant les ordres de la Chine. Le contraste entre ses discours sur les droits de l'homme et les réalités de sa politique est cependant révélateur sur la médiocrité de l'homme! Pour ceux qui ont oublié ses promesses en la matière, internet est plein de vidéos qui reprenent des extraits de discours, où, s'exprimant autant avec ses mains qu'avec son verbe creux, il énonçait des principes moraux qu'il n'a jamais respectés. Demain, il saluera donc sans doute le leader thibétain, et l'on peut tenir comme assuré que ses conseillers auront imaginé la meilleure façon de vider l'entrevue de signification, d'un point de vue de politique internationale. Sur le plan intérieur, en revanche, le prince des démagogues s'emploiera à faire mousser le plus possible ce non-évènement. On omettra, je suppose, de faire remarquer que le dalaï-lama, justement froissé de la grossièreté de l'État français à son endroit, lors de sa visite officielle de l'été, a décliné l'invitation pour la réception des Prix Nobel à l'Élysée. Tout ceci n'a, au fond, qu'une importance relative —sauf pour le soutien légitime espéré par les thibétains. Traité par les dirigeants Chinois avec un mépris que dissimule à peine le langage diplomatique, il a fait de la France un pays méprisé.

PS. Au Plafond, l'annexe de Zoridae, je viens de lire un texte émouvant de justmarieD, sur le thème blog et handicap.
À lire aussi, le billet de Sarkofrance sur la «relance», et sur PMA, une étude passionnante sur la «cravate à chier».

jeudi 4 décembre 2008

2- Nicolas 1er va en classe

Résumé: Lorsqu'il était petit, le bien-aimé Nicolas 1e voulait déjà faire autocrate quand il serait un peu plus grand.

J'admire les gens qui ont de la suite dans les idées, comme le Bien-aimé… Je tiens d'une source confidentielle qu'à l'âge de quatorze ans, après avoir passé son CAP, ou certificat d'antimarxisme primaire, il bluffait ses condisciples de classe par ses talents de meneur. Nicolas savait faire feu de tout bois. Ainsi, en cours de démagogie, dont il raflait les meilleures notes, réussit-il un jour à transformer un simple devoir en véritable profession de foi. Le prof avait donné comme sujet d'examen blanc : «Imaginez que vous vous présentez à vos camarades comme candidat à l'élection du délégué de classe…» La copie du jeune Nicolas a malheureusement disparu, mais selon mes informations, elle véhiculait un discours que je résumerai sommairement ainsi : «Moi, je vous le dis, mes poteaux, si je suis élu, y aura plus de redoublants dans cette classe. Terminé. Parce que c'est injuste de faire redoubler un gars ou une nana qui sont venus chaque jour en boîte, même si ça caillait ou s'il faisait trop chaud. L'assiduité au travail mérite le respect, surtout quand on pense que les feignasses des ZEP, pendant ce temps, font le mur comme ils veulent pour aller à Roland Garros! J'ai bûché la question à fond, et en plus, le prof de menterie et la prof d'échecs m'ont à la bonne: on aura la majorité au conseil. Votez pour moi, et j'exigerai aussi qu'on nous donne une heure de sport en plus, à la place d'une de français. Parce qu'il faut voir la vérité en face, mes poteaux: la Princesse de Clèves, à quoi ça nous servira dans la vie? Hein, je vous le demande?» Le Bien-aimé, me dit-on, sut à merveille exploiter la lecture de son devoir à haute voix, et capitaliser la sympathie des élèves qui en résulta. Si bien qu'il fut élu haut la main délégué de classe à la rentrée suivante, au nez morveux du grand Jacquot qui s'accrochait à cette place depuis l'entrée en 6e —section autocratie.
D'aucuns prétendent que des copines enamourées lui attribuèrent dès cette époque le surnom de Bien-aimé, en vertu de je ne sais quelle ressemblance avec Louis XV. Inspiration de mauvais augure, si je puis me permettre, quoique notre Nicolas 1er jouisse encore à cette heure de la popularité inhérente aux débuts de règne. Il ne faut pas oublier que le frivole Louis XV, s'il débuta comme roi sous le pseudo de Bien-aimé, acheva sa carrière dans la détestation générale.
La suite un de ces jours.

PS. Je n'ai pas eu le temps de visiter plusieurs blogs aujourd'hui, seulement Eaux dormantes, toujours très agréable, et que je vous recommande!

mercredi 3 décembre 2008

A quoi jouait Nicolas, quand il était grand pour son âge?

Quand j'étais gosse et que je pensais à ce que je ferais plus tard, je voulais être avaleur de sabre. Ce fut l'une de mes premières vocations irrévocables. Je songeais à ça, tout à l'heure, à la vocation, en me demandant si notre bien-aimé Nicolas 1e avait eu tout petit la vocation, lui aussi. Est-ce qu'il avait déjà décidé de faire autocrate quand il serait grand?
Donc, moi, je voulais devenir avaleur de sabre, passons sur les motivations, je ne m'en souviens plus. Je m'entraînais quotidiennement dans ce but, et pour endurcir mon gosier au futur passage d'un sabre de cavalerie, je le soumettais à l'intrusion d'un manche de petite cuillère.
Pareil avec le pouvoir, c'est comme le piano, le violon, tout ça : il faut commencer jeune. Lui, il devait déjà aligner ses soldats de plomb sur le plancher et s'énerver en les traitant de connards parce qu'ils restaient inertes malgré ses ordres. L'enfance d'un chef sérieux, quoi, pas comme moi…
Autant qu'il m'en souvienne c'est une séance d'échauffement à la petite cuillère, au sortir d'un de ces repas de famille d'autrefois, clôturé par des «îles flottantes» accompagnées de massepain, qui m'amena à vomir finalement ce petit métier de rien, avaleur de sabre.
Plus conséquent avec lui même, Nicolas 1e devait écrire des discours pour son plaisir, après l'école, et s'entraîner à les prononcer devant une glace : «Moi, je vous le dis : cassé la gueule aux ceusse qu'ont plus de billes que vous, c'est pas beau. Pasque cé pas pasqu'on a plus de billes qu'on vaut moins que les autres : on vaut la même chose avec plus de billes, voilà!» Il prenait déjà ses responsabilités.
J'avoue que cette profonde différence de maturité entre lui et moi, me rend méditatif, ce soir.
La suite prochainement.

Bilan mensuel

J'ai oublié, hier, de sacrifier aux saintes statistiques blogotesques, alors je fais amende honorable aujourd'hui.
Du 1 au 30 novembre, Le coucou de Claviers a reçu :
1624 visites
dont 920 visiteurs uniques absolus.
3290 pages vues
2,03 pages par visite
57,82% de taux de rebond (surtout ne me demandez pas d'explication là-dessus)
53,26% de nouvelles visites
temps moyen sur le site 3mn06

Mes principales sources de lecteurs ont été :

jegpol.blogspot.com/ 204 visites
netreader.vendredi.info/ 92 visites
serge-servais.blogspot.com/ 40 visites
technorati.com/ 34 visites
lestroisgrobills.blogspot.com/ 25 visites
marsupilamima.blogspot.com/ 24 visites
macao-levilainpetitcanard.blogspot.com/ 22 visites
wikio.fr/ 22 visites
peuples.net 20 visites
jegweb.blogspot.com/ 18 visites
trublyonnevoitlavieenrouge.blogspot.com/ 18 visites
bouchedela.blogspot.com/ 15 visites
claviersensemble.jimdo.com/ 15 visites

Un grand merci à toutes et tous!

mardi 2 décembre 2008

Sara Palin nue est chez Quicoulol, pas chez moi.

Monsieur mon écran, mon bel écran, qui chaque jour reflète mes bafouilles à tout-venant, dis-moi si ce que je t'écris a du sens?
— Il en a un peu, oh, grand couillon! Mais, de même que l'on reconnaît l'avant d'une voiture à sa situation diamétralement opposée à l'arrière, d'où découle pour l'observateur la sensation valorisante de comprendre le sens de la marche… Tu me suis?
— J'essaye.
— Pff ! Donc, ainsi que même un borgne se sentira intelligent d'identifier l'apha et l'omega d'un véhicule, il faut que lecteur appréhende où tu vas.
— Si je suis bien ta métaphore, mes billets sont des tas de ferraille qui vont au but comme les crabes?
— Voilà.
— Ils y arrivent, au but !
— Pff ! Je ne dénoncerai personne, mais je connais de tes lecteurs qui s'emmerdent.
— M. mon écran, dis-moi: comment faut-il faire, alors?
— Facile, prenons une information saillante de l'actualité de ce jour… Tiens, le Nouvel Obs annonce que M. Sarkozy va réformer l'hôpital psychiatrique. Il veut que ce soit les préfets ou les juges qui donnent les autorisations de sortie…
— Ouais, bon! Le Monde en parle aussi et tous les journaux avec eux, je suppose.
— Tu peux y ajouter la radio et la télévision, c'est une information qui va plaire au bon peuple de France.
— Et qu'est ce que j'en fais, alors, je répète ce qu'ils disent tous?
— Évidemment, et n'oublies pas de citer au moins une phrase du président, comme celle où il précise qui doit décider si un patient peut sortir : «ce doit être l'Etat ou, dans certains cas la justice, pas l'expert»
— Je me refuse à imiter ces blogueurs dont le manque de créativité m'inspire pitié!
— Et que pourrais-tu faire d'autre, vieux couillon?
— Sur l'instant, là, au fil de la plume, je ne sais pas trop… Je me verrais bien mettre en scène une commission présidée par un préfet, tiens. Comme il s'agirait d'une caricature à charge, le préfet et ses assistants apparaîtraient bornés et ridicules, au contraire du schizophrène stabilisé, un tantinet farfelu mais sympa, qui comparaîtrait devant eux. Je pense que tout mon discours consisterait à rendre totalement absurde le fait de confier à des fonctionnaires, gavés de préjugés, le pouvoir de décider si un individu gâcherait, ou non, le paysage de ses concitoyens, une fois libéré. Parce que c'est ce qu'il me paraît important de souligner : sur le plan médical, ces gens seront aussi compétents que moi en physique. Je sais que E=mc2 parce qu'on me l'a dit, et je sais, grâce à M. Einstein, qu'en train le temps passe plus vite en compagnie d'une jolie fille qu'avec une vieille égrenant son chapelet. Cependant, mes connaissances seraient très insuffisantes pour que je puisse prévoir, à l'observation directe d'une étoile, si elle va péter demain en supernova…
— Ça ne vaut pas un pet de lièvre de Mars ! Heureusement, que je suis là, tu aurais encore perdu ton temps à des âneries. Allez, grand couillon: prends ta plume et fais-moi un billet convenable, propre sur lui, et tout.
—Pas question, d'ailleurs je suis de mauvaise humeur aujourd'hui!
— Ah, pourquoi?
—J'ai mes raisons, c'est personnel. Et si on te questionne, tu diras que c'est à cause du gars qui a utilisé mon article sur le sida, hier. Il n'a même pas eu la courtoisie de se fendre d'un commentaire! Ça me fiche en rogne, d'autant plus qu'il a dénaturé en partie le sens de mes propos. J'avais parlé d'organiser un «civithon», pour quêter en faveur des élus en général, et écrit que «nous aurions ainsi l'occasion démocratique de traiter nos élus selon notre degré de satisfaction». Eh bien, ce monsieur a préféré substituer "Élyséethon" à «civithon», et censuré mon allusion —certes perfide, mais la mienne—, à l'ensemble des élus, pour ne plus viser que Nicolas Sarkozy. Alors, je dis: bas les pattes! quand on pique un texte, on n'en change pas le sens. C'est comme pour l'image de ta bagnole, tout à l'heure: j'avais bricolé un prototype d'avenir, amphibie, écolo, et il me sort à la place un tracteur diesel!

PS: Sara Palin chez Quicoulol, c'est par ici…

lundi 1 décembre 2008

Ouvrons des pouponnières carcérales !

Cette semaine débute pour moi sous des auspices ludiques, mais quelque peu agaçants. Voici comment : grâce à Nefisa qui indique sur l'un de ses blogs comment protéger ses textes et les suivre à la trace avec Copyscape, j'ai trouvé une partie de mon billet de samedi à propos de la journée contre le sida, recyclée par le socialiste harnésien. S'agissant d'un appel à la générosité pour une noble cause, je n'y vois guère à redire, sauf l'oubli du rewriter de ma modeste prose, d'indiquer dans la composition de sa macédoine la part qui revient à mes carottes.
Le détournement d'un billet plus personnel m'aurait sans doute irrité, mais là, je me sens d'autant plus porté à sourire que l'emprunt émane d'un confrère de gauche et qu'il me fournit à bon compte le sujet du jour.
En effet, je voudrais à présent évoquer, non sans fierté, l'influence exercée par l'une de mes analyses sur les hautes sphères de la république. Ici encore, il ne s'agit pas, à la lettre, de plagiat, mais plutôt de l'utilisation de l'une de mes idées. Je veux parler du moyen d'en finir radicalement avec la délinquance enfantine. Les hommes politiques et les ressources de l'état étant ce qu'ils sont, mon projet a été malheureusement édulcoré, mais j'en reconnais les grandes lignes… Pour le modeste blogueur que je suis, ce n'est pas rien de voir un porte-parole de l'UMP, M. Frédéric Lefebvre en personne, s'inspirer de mes écrits! Un autre que moi en tirerait tout un billet à sa propre gloire. Je me contenterai de suggérer discrètement ici que l'on m'inscrive sur la liste de la prochaine promotion de la légion d'horreur.
Mais venons en aux faits. M. Lefebvre, relève que c'est dès le plus jeune âge, 3 ans, qu'il faut détecter le comportement violent d'un enfant.
«…c'est le servir, c'est lui être utile que de mettre en place une politique de prévention tout de suite…»
On voit bien que ce monsieur a lu mon billet de vendredi, et que seule l'indigence de nos finances publiques l'a empêché d'en retenir toutes les conclusions. Quand la croissance reviendra, peut-être se décidera-t-on à lancer un vrai programme de recherche pour mettre au point le test de détection génétique des vauriens, dès la naissance, que je préconisais? Une fois les pouvoirs publics en possession de cet instrument indispensable, il conviendra alors de confier aux collectivités territoriales le soin d'ouvrir ces pouponnières carcérales —ou de sûreté, si l'on préfère—, sans lesquelles il serait vain d'espérer en finir avec la criminalité infantile.
«C'est avant que la graine fasse racines qu'il faut veiller au mal, et mieux encore : chassez l'abeille et le papillon qui, d'ailes pernicieuses vont par le monde féconder le vice… » (Guilhabert de Saint-Trou)

Image : lit-cage Dibaby