En ce moment les signatures affluent sur le site ouvert par Politis.fr pour exiger du pouvoir l'organisation d'un référendum sur les retraites. La possibilité d'un tel recours est prévue depuis la révision constitutionnelle de 2008. L'éventualité d'un tel référendum, proposé à l'initiative de 1/5 des parlementaires soutenus par 1/10 des électeurs, est en effet désormais gravée dans le marbre de la Ve République.
Sauf que… pour devenir réellement contraignante pour le régime sarkozyste, il faudrait qu'une loi organique en ait fixé les modalités, rendant cette disposition effective. Or, si Nicolas Sarkozy s'est dépêché de faire valider les modifications constitutionnelles accroissant ses pouvoirs, il s'est en revanche bien gardé de donner vie à deux points essentiels de ces modifications :
—la fin de l'irresponsabilité présidentielle,
—le référendum d'initiative parlementaire.
Autrement dit, nous ne sommes pas assurés qu'un ras-de-marée de signatures le fera davantage fléchir que 3 millions de Français dans la rue, mais ça vaut largement le coup d'essayer !
Et cela me donne l'occasion de revenir sur une préoccupation récurrente dans ce blog : la démocratie. Comme Nicolas le relevait, comme M. Poireau et d'autres encore, je crois que la gauche ne pourra pas gagner en 2012 avec seulement des propositions techniques, de la prudence, et du flou artistique à la Fabius*. Il faut aussi, il faut surtout, nous faire rêver, nous enthousiasmer pour un avenir dans ses pas.
Soyons réalistes cependant et n'espérons pas la démocratie, mais un vrai petit pas vers celle-ci : promettez-nous de revenir sur les dispositions référendaires mort-nées de Sarkozy. Promettez-nous un référendum d'initiative populaire: 1/10 (voire 1/15 si vous préférez) des électeurs déclenchant l'organisation obligatoire de la consultation, que cela plaise ou non aux parlementaires et au pouvoir.
*Fabius : Le NouvelObs, prêtait récemment à Fabius l'évocation d'une citation de Retz, favorite de F. Mitterrand : «En politique, comme en amour, on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment.»
Sauf que… pour devenir réellement contraignante pour le régime sarkozyste, il faudrait qu'une loi organique en ait fixé les modalités, rendant cette disposition effective. Or, si Nicolas Sarkozy s'est dépêché de faire valider les modifications constitutionnelles accroissant ses pouvoirs, il s'est en revanche bien gardé de donner vie à deux points essentiels de ces modifications :
—la fin de l'irresponsabilité présidentielle,
—le référendum d'initiative parlementaire.
Autrement dit, nous ne sommes pas assurés qu'un ras-de-marée de signatures le fera davantage fléchir que 3 millions de Français dans la rue, mais ça vaut largement le coup d'essayer !
Et cela me donne l'occasion de revenir sur une préoccupation récurrente dans ce blog : la démocratie. Comme Nicolas le relevait, comme M. Poireau et d'autres encore, je crois que la gauche ne pourra pas gagner en 2012 avec seulement des propositions techniques, de la prudence, et du flou artistique à la Fabius*. Il faut aussi, il faut surtout, nous faire rêver, nous enthousiasmer pour un avenir dans ses pas.
Soyons réalistes cependant et n'espérons pas la démocratie, mais un vrai petit pas vers celle-ci : promettez-nous de revenir sur les dispositions référendaires mort-nées de Sarkozy. Promettez-nous un référendum d'initiative populaire: 1/10 (voire 1/15 si vous préférez) des électeurs déclenchant l'organisation obligatoire de la consultation, que cela plaise ou non aux parlementaires et au pouvoir.
*Fabius : Le NouvelObs, prêtait récemment à Fabius l'évocation d'une citation de Retz, favorite de F. Mitterrand : «En politique, comme en amour, on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment.»
14 commentaires:
Tu penses que ça fait rêver les électeurs ?
Une pétition plus forte que la rue, contre un dict... euh, une tête de mule ?
Tourner une telle page, celle du régime confiscatoire, oui. Ça peut faire rêver, pourvu que les électeurs comprennent de quoi il s'agit.
Sinon, on s'enfoncera de plus en plus dans le dégoût de la comédie politique et de ses acteurs.
@desenfumage,
j'ai fait un second billet pour cette pétition…
you have a dream...yes we can ! il faudrait faire une pétition en plus celle pour demander la loi organique pour appliquer la révision de la constitution ! qui sait la proposition de loi organique de Mamère passera peut-être...rêvons ensemble.
Isabelle,
j'ai lu quelque part la proposition de Mamère, mais il me semble qu'il y croyait si peu, qu'elle était rédigée d'une façon très vague.
Restons dans la fiction : la demande de référendum sur les retraites recueille 20 millions de signatures… Sarkozy se retrouverait dans une situation pour le moins gênante !
Je confirme, la plupart des chiffres cités dans ce billet sont exacts. Ce sont d'ailleurs les mêmes que j'utilise pour confectionner le cake de ma grand-mère.
A retenir donc : 2008, 1/5, 1/10, V, 2012, 1/15.
Mtislav,
doit-être fameux, le cake ! Tu devrais en envoyer un.
Le Coucou,
Comme je te le disais dans Twitter, j'ai commenté vite fait parce que ton billet était sorti juste avant que je ne parte pour le bistro.
Mais tu as raison, pour sortir du TINA, il faut redonner goût à la démocratie !
Nicolas,
il me semble en effet que le champ est vaste, de ce qu'il serait possible de nous offrir pour nous rendre le goût des affaires publiques ! Sans même parler obligatoirement d'une 6e république.
Salut JL
je suis mal à l'aise depuis un moment avec cette histoire de référendum populaire.
Imaginons qu'on organise un référendum pour rétablir la peine de mort pour les pédophiles, les assassins de policiers ou les terroristes, qui peut prévoir le résultat ?
La démocratie est-elle la voix de la raison ?
Au moment de l'Anshluss Hitler a fait un réferendum, validé à 99 % par les allemands ET les autrichiens. De la même manière, les 2 empires napoléoniens ont été validés par référendum.
Faire de la politique par voix référendaire me semble un procédé dangereux, qui peut être le meilleur allié des despotes, comme l'histoire le démontre.
Jean-Marc ,
ton malaise ne date pas d'hier si j'ai bonne mémoire. Tu m'opposes les mauvais arguments classiques. La Suisse est-elle l'horreur dont tu parles? Pour moi non, même avec sa votation stupide sur les minarets. Surtout, il y a un truc biaisé dans ta manière d'aborder le sujet: tu considères le référendum comme une émanation du pouvoir, du haut vers le bas. Mais le référendum d'initiative est justement le contraire, il ne doit pas grand chose aux politiques. Il est urgent , indispensable, de mettre les politiques au pas. Que dis-je ? Au pied!
Tu as peut-être raison…
Mais tu es un optimiste, tu penses que l'homme est naturellement bon, alors que je crois qu'il est naturellement con (et je suis peut-être excessivement pessimiste).
Sarkozy, Bush, et même Hitler, ont été élus de manière démocratique.
Bon, je ne suis pas convaincu, aussi je ne m'associe pas à ce mouvement référendaire, mais je ne vais pas militer contre non plus.
Ce n'est pas la première fois, il me semble que nous concluons sur cette impasse… Tu constates toi-même par tes exemples, Sarkozy, Bush, qu'un système confiscatoire classique ne met pas une société à l'abri d'élire des types calamiteux. Un peuple intervenant directement dans SES affaires, ne fait pas pire. L'horrible Hitler lui-même n'avait pas à craindre les remords de son peuple: il n'existait pas de référendum d'initiative populaire dans son Reich. Mais bon, du moins nous avons un point d'accord : l'homme est naturellement con. Bonne journée ! :-)
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