jeudi 31 mars 2011
Irradié moi ? Jamais !
Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy se prépare à faire escale au Japon dans sa tournée asiatique. L'espoir est vif à l'Élysée de pouvoir transformer cet entre deux portes opportuniste en acte de bravoure diplomatique majeur. Le président nous reviendra-t-il irradié ? Que l'on se rassure : M. Sarkozy sera vêtu à cette occasion du slip kangourou et du tee-shirt de plomb qui font partie de la panoplie de tout président de la république française.
P-S : sur le péril qui menace, ou plutôt, menacerait la planète, Rimbus publie un billet iconoclaste : Sauvons la planète !
Un portrait de Jean Sarkozy, à lire chez Yann…
mercredi 30 mars 2011
Demain, le PS et les médias
C'est très encourageant, on aurait envie d'applaudir sans un détail qui retient les mains… Il ne sera pas question de mettre un terme au viol de l'opinion publique par les patrons d'affaires propriétaires de télés ou de journaux. On continuera à fermer les yeux sur les relations incestueuses entre l'argent et l'information.
Peut-être est-il impossible d'envisager des bouleversements plus profonds ? On voit bien que l'état de la presse écrite ne lui permet pas de tourner le dos à des bailleurs de fonds solides. Il n'empêche que ce serait l'une des premières mesures à prendre pour moraliser les mœurs médiatiques et favoriser la liberté de l'information.
P-S : M. Poireau médite sur le sport, ce matin —enfin, je crois… Yann observe le grand cirque électoral… La fin du monde a commencé à Bicêtre…
dimanche 27 mars 2011
Ils n'ont pas loupé le car
Juste le temps de m'affoler sur des onglets introuvables à cause de la nouvelle présentation de Firefox, de bloquer les commentaires et de supprimer le billet : la réponse de Nefisa m'attendait déjà sur Twitter.
La palme de la rapidité lui revient de droit. Pour le reste, avec une énigme aussi facile, je m'attendais à devoir mettre en lien autant de champions que de visiteurs. Heureusement, il n'en est rien puisqu'ils ne sont qu'une petite vingtaine (ou une grosse vingtaine si d'autres se présentent d'ici quelques minutes). Ces gagnants que je félicite de bon cœur se nomment donc :
Nefisa, La Mère Castor, Marsupilamima, Jeandelaxr, Falconhill, Solveig, Mtislav, Jazzman, Olivier P, Elmone, Lol, Rimbus, Raquel, Olympe, Passante, Ferocias, ZapPow, Éric Citoyen, Claribelle, Epamin', Philzone.
Rébus du dimanche n°96
Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique d'hier ou d'aujourd'hui, qui peut appartenir à n'importe quelle région du monde. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
samedi 26 mars 2011
Bien cirer ses blogs
Donc, il y avait longtemps que nous n'avions pas vu passer une chaîne, celle-ci est vraiment originale : on ne comprend pas son sujet. Il semble néanmoins, d'après le titre du billet de départ qu'il s'agit de savoir si nous sommes bien dans nos blogs. L'idée vient en réalité d'un billet d'autosatisfaction de Didier Goux, assez convaincant et du moins facile à lire.
Que vais-je pouvoir inventer ? J'ai lu quelque part qu'on mentirait beaucoup dans les blogs, ce qui est peut-être une solution pour me tirer d'affaire. Parce que je ne peux pas dire que mes blogs me fassent jubiler, quoiqu'ils ne me procurent aucun désagrément particulier. C'est un peu comme les chaussures, disons : avec le temps, l'empeigne serre moins les orteils, on ne risque plus d'ampoule au talon : on est à l'aise. Voilà, je ressens cette impression de confort que vous donne une paire de pompes brisées mais pas encore avachies, à peine troublée par l'idée qu'il va falloir les foutre à la poubelle un jour ou l'autre.
Dans le coucou, mon pied gauche se porte bien. Et pourtant, a marché, a beaucoup marché déjà (Ramuz me pardonne), tant et si bien qu'il rechigne ces temps-ci à cheminer. Ce n'est pas que l'actualité laisse ma tête indifférente, mais j'ai le sentiment que tout a été dit et redit cent fois au moment où je pourrais écrire mon billet, ce qui réduit mon état d'esprit à de la lassitude. Un handicap pour la pratique du billet d'humeur, principale production de ce blog.
Toutefois, l'agréable sensation procurée ici par l'impression d'être lu, ou du moins cette illusion, a jusqu'ici empêché ces passages à vide de durer. Preuve que la chaussure gauche est de cuir épais. Indépendamment de l'espèce de réussite constituée par un billet plus visité que la moyenne, j'apprécie particulièrement le rendez-vous dominical avec les amateurs du rébus. Cet interlude puéril lancé en collaboration avec ma femme au printemps 2009, m'apporte chaque fois une bouffée d'air frais et une sensation d'arrêter le temps difficile à expliquer.
En revanche, dans l'annexe principale les choses sont moins gratifiantes, peut-être parce qu'il s'agit d'une chaussure dépareillée. Cela ne m'empêche pas de m'y sentir bien, c'est un blog tranquille où je suis rarement interpellé, car on n'y pratique pas le lien. Ayant ouvert le coucou dans des circonstances agitées, au moment des municipales de mars 2008, je l'avais conçu comme un refuge destiné également à prolonger sur le web la collaboration avec ma femme. Les fins connaisseurs de la blogosphère m'ont conseillé à diverses reprises de mouiller ma chemise virtuelle à le promouvoir, si je voulais le tirer de sa léthargie. Plus facile à dire qu'à faire.
J'ai enfin une godasse de secours, que je chausse en principe pour aller me divertir au bistro à cloche-pied. Ça n'a l'air de rien, mais c'est en définitive fatigant : ma dernière sortie date de l'an dernier.
Il ne me reste plus qu'à proposer à Dedalus, Céleste, Captainhaka, Eric Citoyen, et Gildan de prendre la suite, si le cœur leur en dit…
P-S : je profite de ce billet pour émettre une vigoureuse protestation contre la mise à jour Firefox 4.0… Quelle mouche a piqué Mozilla de mettre les onglets au dessus de la barre d'adresse, et le bouton de rafraîchissement d'une page à droite de cette dernière ? Quand on a acquis plusieurs années de réflexes contraires, le résultat est désastreux. Entre autre inconfort, je n'arrête plus de perdre des onglets.
jeudi 24 mars 2011
L'électeur Front National sort de la cave
Précision : je ne suggère pas en creux que toutes les religions se valent : je n'en sais rien et n'éprouve aucune sympathie pour la religion musulmane, laquelle occupe à mon goût une place indécente dans la vie de nos concitoyens de cette confession —et partant, dans la vie publique. Cependant ma conviction est que ses extravagances dévotes s'useront au contact d'une république laïque, pourvu que celle-ci ne transige pas sur ses valeurs.
Donc, on remue avec compassion la bouillie cérébrale du nouvel électeur FN. À la mi-journée, France Inter nous donnait à écouter un spécimen ancien syndicaliste, ancien électeur de gauche, à l'expression pondérée. Un type normal, quoi, et certes pas une de ces outres pragmatiques de comptoir qui font souvent le bonheur de Nicolas dans ses blogs. Peut-être même pas un gros con, genre dans lequel Dedalus fourre toute l'engeance frontiste.
Lui les traite de cons, mais affirme ne pas les mépriser. Moi c'est le contraire, mon mépris est sans le moindre embarras, assuré qu'on me le rendra. Les électeurs du FN ne sont pas tous des primates, loin s'en faut, il en est beaucoup d'une évidente intelligence, mais tous sont les héritiers de la France de Vichy, c'est ma conviction depuis des années. Une France longtemps péteuse, qui se terrait dans son indignité, à laquelle la verve et le talent politique de Le Pen ont donné peu à peu de l'audace. Jusqu'à ce qu'arrive Sarkozy et ses apprentis sorciers, tel Guéant, qui, achevant le gaullisme et l'esprit de la résistance, lui font croire à présent qu'elle serait devenue honorable.
P-S : sur l'annexe : Pathos, Ithos, et Arrrachis (mousquetaires démontés).
lundi 21 mars 2011
Je resterai à la maison dimanche
Bref, le Var renforce son image de bronze-cul ultra-réactionnaire. La force du vote de droite m'étonne pourtant chaque fois, car enfin, ce département est loin d'être exclusivement peuplé de vrais riches et de retraités florissants, j'ai même l'impression qu'il abrite une majorité de gens des classes moyennes et laborieuses. Dans le passé, c'était une terre rouge, et j'ai encore connu sur la côte des vignerons communistes dont l'aisance dialectique m'étonnait, rapprochée de la rusticité des paysans aveyronnais de mon enfance. Mais c'est déjà une vieille histoire, bientôt une légende du train où vont les choses.
Donc, la droite est impériale par ici, et le Front National avance. Sauf dans un petit canton gaulois de l'arrière pays où j'ai le plaisir de vivre, celui de Callas. Imaginez-vous que nous résistons si bien que nous nous sommes offert le luxe d'élire notre Conseiller général au premier tour avec 52,51% des voix, le seul du département. Et quel Conseiller ! Pierre-Yves Collombat, l'unique grand élu de la gauche varoise puisqu'il est également sénateur socialiste.
Peut-être vaudrait-il mieux ne pas trop se réjouir quand même, car dans le même temps, le Front National a obtenu chez nous 23,82% des suffrages, contre 9,15% au candidat de l'UMP/Nouveau Centre… Quoi qu'il en soit, je resterai chez moi dimanche, et j'en suis fier.
*les chiffres cités sont ceux de Var Matin
P-S : je ne résiste pas au plaisir de vous recommander la magistrale leçon de Realpolitik pour les nuls de Dedalus.
dimanche 20 mars 2011
À vaillans cuers, pas de rébus impossible
À vaillans cuers, riens impossible : telle était la devise du héros de mon rébus d'aujourd'hui. Si j'en crois le Mourre —mon phare en histoire plutôt que ma bible, laquelle se trouverait davantage du côté de Michelet—, il avait commencé dans la vie par se compromettre avec un faux-monnayeur. Et pourtant, ce n'était pas un jeune issu des «quartiers», comme on dit de nos jours, à moins de parler de celui des pelletiers où son père tenait grosse boutique.
Sa biographie est d'abord celle d'un homme d'affaires heureux, avec tout ce que cela suppose de trafics plus ou moins ragoûtants. Si son nom a trouvé place dans les petites énigmes de ce blog, c'est qu'il fut aussi le ministre des finances du roi en un siècle où ce titre n'existait pas encore. Un homme flamboyant, comme son temps permettait qu'il y en eut, le cuer si vaillan qu'il s'éleva assez pour tomber de haut.
Ceci dit, ce rébus était très simple, mais cela n'a pas suffit à rassembler assez de gagnants pour battre le record de novembre 2010, lequel était de 24 bonnes réponses. Ce soir, ils sont néanmoins onze à mériter tous mes compliments : Gildan, Zette, la famille Castor, ZapPow, Nefisa, Anne de Mars, Éric Citoyen, Lol, Mtislav, Claribelle. Bravo à eux !
Rébus du dimanche n° 95
samedi 19 mars 2011
Le généralissime Sarkozy en campagne… électorale
Le passé politique de Nicolas Sarkozy démontre combien il est impudent en faux-semblants humanitaires, et cynique dans les actes de gouvernement. «Je veux être le président de la France des Droits de l'homme, je ne crois pas à la realpolitik», disait-il en 2007, avant de se déjuger sans complexes un an plus tard en s'affichant avec les dictateurs chinois. N'oublions pas la lâcheté dont il fit preuve en étant l'un des rares dirigeants occidentaux à refuser de rencontrer le dalaï lama à Paris.
Grand ami de Kadhafi dont il ne pouvait ignorer ni le passé terroriste ni la folie sanguinaire, Sarkozy contribua personnellement à la réinsertion de ce dernier dans le jeu politique international. Bernard Kouchner, son très obéissant ministre des Affaires étrangères (à l'honneur) n'hésita pas à accabler les Suisses de son mépris lorsque ces derniers eurent maille à partir avec la famille Kadhafi qui retenait deux de leurs concitoyens en otages. C'est qu'il y avait les dollars de Kadhafi et de mirifiques contrats d'affaires pour les chers amis du président à la clef !
Beaucoup plus proches dans le temps sont apparus au grand jour les liens choquants unissant la Maison Sarkozy aux dictatures arabes. Le scandale né du comportement de Michèle Alliot-Marie aura été la source médiatique miraculeuse du retournement présidentiel. Souvenons-nous : quand la ministre des Affaires étrangères de Sarkozy proposait l'aide de la France à Ben Ali pour mâter la rébellion, elle ne pouvait le faire sans l'aval du président. À ce moment là, on se fichait complètement à l'Élysée de l'éveil à la démocratie des gueux arabes. C'est le prix lourd à payer en matière de popularité qui poussa Sarkozy à se séparer de la ministre, puis à changer de discours sur les révoltes d'Afrique du nord. Pas un seul instant, l'engagement en leur faveur de Sarkozy ne peut être crédité de sincérité.
Alors, si je me réjouis que notre pays se porte au secours d'un peuple en lutte contre une dictature, j'enrage de voir l'opportunisme du président salué comme une réussite morale. Il est simplement utile, pour une fois, et cela ne doit pas nous détourner de la nécessité de révoquer cet homme à la prochaine occasion électorale. Nous avons nous aussi à nous libérer du sarkozysme.
P-S : le lecteur clavésien (ou du canton de Callas) égaré par ici est invité à se souvenir que demain, on vote chez nous pour les cantonales… J'irai voter à gauche, comme tout le monde…
jeudi 17 mars 2011
La fée électricité a la vérole
Nous avions besoin d'énergie, soit. Pour autant, les décideurs de l'état et les ingénieurs d'EDF nous ont-ils exposé ce que signifiait le choix du nucléaire massif qu'ils ont administré au pays comme un remède de cheval, à titre préventif contre l'anémie énergétique ? Nous a-t-on demandé notre avis ? Jamais. À défaut, peut-on se dire que des scientifiques, des ingénieurs indépendants de la recherche atomique, non soupçonnables d'être juges et partie, ont donné leur aval au choix arrêté au début des années 50, et surtout à l'emballement brutal des constructions de centrales des années 70 ? Nous l'ignorons, mais il est permis d'en douter, lorsque l'on pense à la culture du secret et du mensonge qui fut celle des responsables de l'atome durant toutes ces années.
Il paraît que ces temps obscurs sont révolus et qu'aujourd'hui, croix de bois, croix de fer, c'est la vérité qui prévaut quand on nous assure que nous vivrons en sécurité à la lumière de nos centrales. Est-il vraiment raisonnable de faire encore confiance aux menteurs d'hier?
Demain comme hier, nous aurons besoin de beaucoup d'électricité, personne ne le conteste. Mais, n'aurions-nous pu développer un modèle de société moins vorace, quand il en était encore temps, quand cela exigeait de moindres sacrifices ? Aujourd'hui, nous voyons clairement les dangers du nucléaire. Ils sont assez grands pour que des pays démocratiques dirigés par des gens raisonnables, comme l'Allemagne ou la Suisse ( il y en a sans doute davantage), décident brutalement de réexaminer l'opportunité de maintenir tout ou partie de leurs centrales en activité.
On nous dit que les catastrophes engendrées par les centrales électriques non polluantes classiques —telle la rupture d'un barrage— font beaucoup plus de morts. Cela reste à démontrer : combien faudrait-t-il d'années avant d'arrêter le décompte des victimes de Tchernobyl ? Un barrage rompu peut marquer la mémoire d'une ou deux générations, un accident nucléaire majeur en marquera beaucoup plus dans leur chair : les enfants des survivants en souffriront, et les enfants de ces derniers peut-être encore. Plusieurs de ces accidents peuvent marquer l'humanité entière, compromettre la qualité de sa survie, voire sa survie même.
Ce que nous sommes dans l'incapacité d'apprécier, faute d'une information complète et neutre, c'est la mesure exacte de nos besoins énergétiques et la crédibilité des nouvelles solutions proposées. Cela connu, il nous manquerait encore le droit de pouvoir décider démocratiquement de ce que nous voulons : accepter le danger pour nous et nos descendants, ou faire confiance à un autre modèle de développement, au risque de voir peut-être notre confort régresser. Personnellement, je m'en fiche, mais j'ai tout de même la conviction que dans un enjeu aussi grave, le dernier mot devrait nous appartenir et à personne d'autre, surtout pas à un Sarkozy.
P-S : «Please, kill me», une pièce de théâtre dont la critique est à lire chez Martine…
En 2012, les sympathisants de droite préfèreraient Fillon à Sarkozy, il a meilleur goût.
mercredi 16 mars 2011
Allègre joue avec le feu (nucléaire)
Ainsi, scientifiquement rien ne prouve que les propos exagérément optimistes de M. Allègre n'auront pas engendré une onde vexatoire cheminant déjà sous nos pieds, à travers la croûte terrestre. Nul ne peut affirmer qu'avec une susceptibilité tellurique, la France profonde n'ouvrira pas quelque jour soudainement une faille dantesque de Dunkerque à Tamanrasset —comme disait le général de Gaulle.
M. Allègre nous donne d'ailleurs étourdiment des éléments d'appréciation lorsqu'il évoque dans son jargon «une zone d'affrontement» rendue plus dangereuse parce que «l'énergie s'y accumule sans se dissiper continuellement sous forme de petits séismes». Il appelle ça «zone de «silence»». Comment peut-il ignorer que nous vivons précisément dans une zone de silence, avec la plaque démocratique qui pousse la plaque sarkozyste, laquelle ne bouge pas d'un pouce et ne veut rien savoir. L'énergie s'accumule, qui devra bien se libérer un jour, boum ! Vous me direz que cela n'a aucun rapport avec le nucléaire. Ah, vous trouvez ? Sarkozy et le personnel politique ne veulent pas nous demander notre avis, nous ne sommes pas concernés. Voilà qui appesantit le silence. De toute façon, j'ai heureusement le dernier mot ici : a-t-on bien pris en compte le risque révolutionnaire pour toutes nos centrales atomiques ?
P-S: je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais recommandé La Boiteuse (en lien dans ma blogroll ), de l'ami Gwendal. Je le lis épisodiquement, il est vrai, et j'ai chaque fois des billets à rattraper. En ce moment, «il fait un temps de chiottes depuis le début de la semaine» dans notre coin, et du coup, je me suis demandé ce qu'il devenait sur son bateau… Allez donc voir !
Cela fait moins longtemps que je n'ai pas visité le blog de Christophe, mais j'ai tout de même déjà trois textes de retard…
mardi 15 mars 2011
Les biturés du ciel et moi
Néanmoins, j'étais d'humeur ce soir à me prouver que j'ai de la chance, la méthode Coué ayant nombre de miracles à son actif. Cette disposition d'esprit était en définitive la bonne, car je viens de constater que je n'ai pas eu envie d'aller en Amérique Centrale, ces temps derniers. J'aurais pu, notez bien: quand on n'a pas de veine, on peut céder à ce genre de lubie, lourde de conséquences. Tenez, en pareil cas, j'aurais choisi d'aller au Mexique via le Costa-Rica. Et j'aurais forcément pris ce Boeing d'Aeromexico dont les deux pilotes étaient bourrés.
Vous imaginez ? Avec moi dans l'avion, ils auraient décollé à tous les coups, adieu la blogosphère ! Tandis qu'étant resté chez moi, le destin contrarié a permis au reste de l'équipage de remarquer l'ivresse des automédons du ciel, puis de les persuader de rentrer à l'auberge. Mon absence à bord était par conséquent une aubaine pour les passagers et le petit personnel navigant qui l'ignoreront toujours, à moins d'atterrir par extraordinaire sur ce blog. On a rarement la possibilité de jeter un œil sur toutes les cartes du destin, mais puisque la faculté m'en est donnée ce soir, me voilà tout remué de constater que la roue tourne enfin : dans cette histoire, moi aussi j'ai eu la baraka !
lundi 14 mars 2011
Sarkozy et le lièvre de mars
Et si c'était réellement une comédie que nous jouent Sarkozy et ses comparses dirigeants des autres états concernés ? Les opinions publiques européennes voient les révolutions arabes plutôt d'un bon œil, particulièrement l'insurrection contre la dictature du fou des sables libyen. Ce n'était pas le moment d'étaler au grand jour le cynisme d'états qui, au fond, s'accommodaient très bien de Kadhafi, son pétrole, ses dollars, sa poigne de fer, ses délires. Lorsqu'il l'avait invité en 2007 à venir faire du camping sauvage à Paris, Sarkozy savait parfaitement, et depuis longtemps, que son hôte était un dément sanguinaire.
Que s'est-il passé pour qu'il change brusquement d'avis ? Il y a eu le scandale tunisien de MAM, celui de Fillon en Egypte —opportunément escamoté—, et la baisse irrémédiable jusqu'à présent de sa popularité. Sarkozy, pragmatique, en tire les leçons. On sait d'autre part combien cet homme est porté à récupérer la sympathie populaire à l'égard d'un événement —souvenez-vous de la mise en scène impudente organisée autour de la libération d'Ingrid Betancourt.
Une révolte survient en Libye, regardée comme une divine surprise par les Français : l'occasion est belle de surfer sur la vague de ferveur médiatique. D'autant plus que cela peut se faire à bon compte, puisqu'il suffit d'adopter une posture théâtrale sans risque : Sarkozy appelle à clouer les avions de Kadhafi au sol. Il sait que par réflexe, la tribu des gens de pouvoir n'aime pas voir les peuples déboulonner un collègue, fut-il un dictateur. Il se pourrait même qu'aucun dirigeant au monde ne souhaite sincèrement la chute de Kadhafi : en matière de pétrole comme pour tout le reste, mieux vaut tenir que courir.
On va palabrer des jours durant, évoquer la lourde machinerie de l'ONU, s'abriter derrière les obstructions russes et chinoises, en attendant que la situation soit renversée sur le terrain. Rien ne prouve que ce soit le cas, mais on dirait que ces messieurs dames d'état se sont partagés les rôles d'une tragi-comédie.
P-S : sur la catastrophe au Japon, j'ai lu aujourd'hui les billets de Manuel, qui connaît bien ce pays, et ceux de Yann-Savidan, et Falconhill…
dimanche 13 mars 2011
L'heure d'éteindre…
Rébus du dimanche n°94
vendredi 11 mars 2011
La première couleuvre de Juppé
Qu'arrive-t-il deux ou trois semaines plus tard ? Nicolas Sarkozy annonce brusquement que non seulement il reconnaît officiellement, au nom de la France, le Conseil national des insurgés libyens, mais qu'il préconise des «frappes aériennes ciblées» pour soutenir ces derniers. Alain Juppé, qui se trouve à Bruxelles, l'apprend en même temps que tous les Européens médusés…
Eh oui ! la politique étrangère française est la chasse gardée du président, cela depuis les premiers jours de l'actuelle république. Cette situation ne découle pas clairement de la constitution puisque, par exemple, il n'y est pas prévu que le président négocie les traités : il les signe à la fin.
On dit aujourd'hui que M. Juppé enrage… Vraiment ? Ne se doutait-il pas qu'il en serait ainsi? La politique étrangère de Sarkozy est proche du niveau zéro. Quand elle ne sert pas des préoccupations de boutiquier, elle est utilisée à des fanfaronnades, dans le but de séduire ces couillons de Français. Enfin, d'essayer. Il se pourrait que M. Juppé se retrouve en réalité dans un costume d'occasion, celui de Bernard Kouchner.
Sources
P-S: les résultats de la campagne en faveur des Restos du cœur sur les blogs, sont à lire chez Melclalex… Martine critique «Ma chambre froide», une pièce qui se joue à l'Odéon… Partageons l'addiction a attrapé un gros bouton chez le docteur Lolobobo… Romain, de Variae, se penche sur le calendrier électoral du PS et invite à son accélération…
jeudi 10 mars 2011
Bouchez-vous les oreilles, ouvrez la bouche
Résumons en quelques mots cette affaire dont on trouvera les détails ailleurs : Xavier Mathieu, délégué syndical de la CGT chez Continental, est condamné par le tribunal de Compiègne à la suite du saccage d'une sous-préfecture en 2009. Conséquence de cette condamnation : il aurait dû se prêter à un prélèvement d'ADN destiné à son fichage génétique. L'effet d'une loi concoctée par le gouvernement Jospin, applicable au départ aux seuls délinquants sexuels, que Zoro Sarkozy s'empressa d'étendre à la plupart des délits en 2003.
Xavier Mathieu a refusé à plusieurs reprises de se soumettre à ce fichage infamant, ce qui lui vaut à présent d'être poursuivi pour refus de prélèvement. Son procès devrait avoir lieu le 3 Mai prochain, il encourt un an de prison et jusqu'à 15 000€ d'amende… Une pétition circule, qui conteste le fichage de syndicalistes. Je suis d'accord, mais je ne vois pas pourquoi on ne considérerait que le cas de ces derniers. C'est revenir aux limites de départ qu'il faudrait —l'application aux seuls auteurs de crimes et délits sexuels.
Notons pour conclure que la loi Sarkozy ne s'applique évidemment pas à la délinquance économique et financière. Supposons un instant que Jacques Chirac soit un jour jugé coupable des faits qui lui sont reprochés en ce moment : «ouvrez bien grand la bouche, ça ne fait pas mal, monsieur le président !» Supposons un bref instant que les soupçons à l'encontre d'Éric Woerth dans l'affaire Bettencourt ou l'hippodrome de Compiègne soient vérifiés, ou encore confirmé le rôle de Sarkozy dans le financement douteux de la campagne électorale de Balladur… Allez, hop ! un peu d'ADN d'élite à classer entre un violeur et un syndicaliste trop remuant.
mercredi 9 mars 2011
Vaccin anti-poursuites
Depuis les révélations sur le contrôle des comptes de campagne d'E. Balladur, on connaît la parfaite probité de cette institution. Ce ne sont pas ses membres qui prendraient le risque, en rétablissant la prescription de 3 ans pour M.Chirac, d'empêcher à l'avenir toute poursuite des délits financiers en général. Dormons tranquilles l'honneur de la République est en de bonnes mains.
Nous avons du reste une justice épatante quoique parfois boiteuse : un juge d'instruction vient d'estimer que la plainte de l'association AntiCor, dans la vieille affaire des sondages de l'Élysée mérite l'ouverture d'une enquête. Le parquet, qui est un peu la jambe de bois de la justice et à la source de sa boiterie intermittente, le parquet était d'un autre avis. Il estimait que le vaccin de la présidence, immunisant Sarkozy contre toute poursuite, devait également protéger les collaborateurs de l'Élysée, visés par la plainte d'Anticor…
Vous imaginez la fortune que pourrait faire le laboratoire qui mettrait au point un vaccin anti-grippe protégeant toute une famille avec une seule piqûre —disons, administrée au père ? C'est un peu ce que cherche à produire le parquet en matière de délits imputables au pouvoir. Et c'est encore la Cour de Cassation qui pourrait avoir à se prononcer à terme… À moins que cela remonte aussi un jour au Conseil Constitutionnel : après 2012, il devrait compter Sarkozy parmi ses membres.
Source illustration
mardi 8 mars 2011
Sarkozysme et lepenisme dans un bateau
Un duel entre la peste et le choléra ne me concerne pas. Il serait coupable de donner au gagnant d'un tel scrutin l'illusion d'en retirer une autre légitimité que celle de la loi électorale prise à la lettre. Avec la moitié ou plus des citoyens et citoyennes boudant les urnes, il (elle) ne disposerait que d'une fiction de pouvoir destiné à s'effriter plus ou moins vite au contact du pays réel.
En tout cas, les gens de gauche se trouveraient face à une situation radicalement différente de celle d'avril 2002. Il était alors envisageable de départager la droite honorable représentée par Chirac, de celle de Le Pen —à la fois le qualificatif et le héros de la seconde. Tel ne serait plus le cas demain : entre sarkozysme et lepenisme je ne choisirais pas. De toute façon, nous sommes là en pleine fiction, une réalité plus pressante nous attend le 20 mars avec le premier tour des cantonales.
Un sondage ça va, deux sondages font la gueule de bois
C'est un crépuscule dépité qui tombe. Nicolas Sarkozy recueille le mépris qu'il méritait, certes, mais il n'y a pas de peuple, simplement un tas de gens couards comme moi et vous peut-être, dont la rogne se cantonne au choix prudent d'un molosse pour garder la maison. Il semble en définitive que près d'un quart des Français ne voit d'autre remède aux maux du pays que la très ancienne potion au bouc émissaire. C'est une proportion de la société énorme par ce qu'elle introduit d'incertitude dans le devenir électoral. Nous allons jouer le cours des prochaines années à la roulette, et ce sont les mises sur les extrêmes politiques qui le détermineront. Impressionnant, non ?
P-S : d'autres blogs à lire plus ou moins sur le même sujet : PMA, M. Poireau, Yann Savidan, Le Grumeau, Homer, Gularu,
dimanche 6 mars 2011
Douze sur un char à banc
Il y avait un bout de temps que Dedalus ne m'avait pas donné un coup de main pour boucler le rébus. Grâce à lui, je vais pouvoir me prélasser jusqu'au bout de ce dimanche, ou presque. C'est en effet de son commentaire que j'ai détourné les lignes suivantes —à faire rougir de dépit ceux et celles qui n'ont pas trouvé une énigme aussi facile…
«Un canard sur une diligence s'en va à la pêche avec deux cannes - et non pas deux canes, compagnie qu'il aurait sans doute préférée, si j'en juge à ce petit renflement qui pointe sous les plumes, suggérant que notre canard aurait la gaule. Bref, un canard cancane et s'encanaille avec deux cannes mais sans cane, aïe !
Mais est-ce un canard ? Ou plutôt, de quelle sorte de canard parle-t-on ? Palmidophile moi-même (mais si, mais si), je crois reconnaitre un harle. Et plus exactement, un harle huppé (dit aussi "bec de scie"). Une diligence ? Une charrette ? Un chariot ? Un char, quoi!»
Quand je vous disais que c'était facile… Et ce ne sont pas les gagnants du jour qui me contrediront : Lol Philzone, Solveig, Omnibus, Rimbus, Claribelle, Dedalus, Jeandelaxr, Nouvel Hermes, Éric citoyen, Fidel Castor, Mtislav. Bravo !
Rébus du dimanche n° 93
samedi 5 mars 2011
Pour Jacques Chirac, c'est du billard !
Les avocats font leur boulot, difficile de leur reprocher cela. Néanmoins, une fois de plus l'écœurement me saisit devant la volonté de soustraire M. Chirac à la justice. Non pas qu'il me soit particulièrement antipathique, loin de là, mais parce que une telle issue serait la confirmation donnée au personnel politique qu'il peut tout se permettre.
C'est la première fois sous cette république que l'un de ses éminents serviteurs devrait répondre devant le peuple de ses actes passés. Que le puissant réseau de complicités et d'intérêts inavouables à l'œuvre dans l'ombre de M. Chirac parvienne à ses fins, et l'existence chez nous d'une caste politique deviendra flagrante. De gauche ou de droite, quel citoyen digne de ce nom pourrait accepter cela ?
P-S : Dadavidov et Melclalex nous rappellent que c'est jour de collecte des Restos du cœur. La vidéo qui réveille, c'est chez Isabelle que je l'ai trouvée ce matin… Et je voudrais encore vous recommander la lecture du dernier texte de Xavier «[la] #5»…
vendredi 4 mars 2011
Sarkozy dans l'odeur de sainteté
Demain, ce pourrait-être sa présence aux cérémonies de béatification de Jean-Paul II, à Rome, nous dit Le Figaro. On n'a jamais vu de président de la République française laïque assister à une canonisation —le podium du paradis, vu d'ici bas… La participation de Sarkozy à cette sorte de qualification pour la finale que représente une béatification en paraîtrait d'autant plus incongrue.
Sans compter que le Vatican a prévu de faire de Jean-Paul II un bienheureux le 1er mai. Côté Église, il y a peut-être de la malice à avoir choisi cette date, mais le mois de mai est celui de Marie dont le défunt pape était dévot : cela reste dans sa logique. Côté, Élysée, par contre, s'afficher à Rome le jour de la fête du travail, symbole des revendications ouvrières, serait une provocation.
Si le projet de déplacement se concrétise, il faudra y voir un petit calcul électoral de plus dans la bravade. Sarkozy fera mieux que le Front National qui tiendra ce jour-là sa partie de patriotisme autour de la statue de Jeanne d'Arc. Il sera à Rome, lui, à se frotter au prestige de feu Karol Wojtyla, avec l'espoir de revenir en odeur de sainteté.
P-S : le classement politique Wikio de Mars est publié par CC —mon blog y regagne une place…
jeudi 3 mars 2011
Le sénat dans ses œuvres
Les sénateurs, notamment de l'UMP, estiment que l'amende de 30 000 euros et la perte des droits civiques pouvant entraîner une inéligibilité pendant cinq ans, toujours prévues par le texte, constituent un châtiment largement suffisant. «L'inéligibilité (…) équivaut à une mise à mort politique», dit le rapporteur UMP cité par Le Monde.fr…
La preuve : Alain Juppé, condamné en 2004 par la justice et devenu par conséquent inéligible, avait choisi de s'exiler au Québec pour inhumer son ambition politique. Ne nous méprenons pas : l'homme reconnu coupable de malversations financières, autrefois «exécuté» par les juges, n'a rien à voir avec le ministre des Affaires étrangères d'aujourd'hui. Ce dernier Alain Juppé est un spectre revenu d'entre les morts via le purgatoire : il est tout propre désormais.
Une majorité de parlementaires, députés et sénateurs, se place au-dessus de la société. Ces gens veulent à tout prix maintenir un rempart de privilèges autour du personnel politique. Leurs réflexes comme leurs actes réfléchis sont ceux d'une caste insolente incapable de s'amender de son plein gré. L'approche d'élections, la publication de programmes d'avenir, constituent la dernière chance des hommes et des femmes politiques intègres de proposer aux Français le renouveau pacifique de la vie politique. Sinon, il ne restera plus que la révolte, dont le jour viendra, pour chasser la nouvelle aristocratie de nos palais nationaux.
P-S : le dégel est amorcé chez Mtislav…
mardi 1 mars 2011
Statistiques de février
43 sites ont fait des liens sur Le coucou de Claviers depuis le 2011-02-01
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