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mercredi 6 avril 2011

Petit panier de laïcité

Le débat sur la laïcité se referme, au moins provisoirement, dans l'attente des prolongements que J-F Copé espère y apporter en juin avec les parlementaires. C'est le moment choisi par Nicolas de PMA pour verser sa vision de la laïcité dans la chope du débat et m'inviter avec quelques autres à y couler ma propre contribution.

Comme lui, je suggère donc aux parlementaires de s'en tenir au premier article de la Constitution : «La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.»

Evidemment, cela ne répond qu'imparfaitement au sujet, puisque le contenu du mot «laïque» n'est pas précisé. Les rédacteurs du texte fondateur auraient pu au moins se fendre d'un addenda renvoyant à la définition du TLF, judicieusement cité par Suzanne sur cette question —ou du moins au dictionnaire de l'Académie Française, pour rester dans l'institutionnel :

«(2)LAÏQUE adj. (au masculin, on écrit quelquefois Laïc). XIIIe siècle. Emprunté du latin ecclésiastique laicus, de même sens. […] 2. Qui est étranger à toute confession ou doctrine religieuse. Morale laïque. Un État laïque, qui ne reconnaît aucune religion comme religion d'État. Les lois laïques de Jules Ferry, inspirées par le laïcisme. L'enseignement laïque, conforme aux principes de la laïcité. L'école laïque et, subst. (fam. et vieilli), la laïque. Subst. Un laïque, une laïque, personne qui soutient le laïcisme, la laïcité.
(1)LAÏCITÉ n. f. XIXe siècle. Dérivé de laïc.
Caractère de neutralité religieuse, d'indépendance à l'égard de toutes Églises et confessions. La laïcité d'un établissement d'instruction, d'une loi, d'une institution. La laïcité de l'État est inscrite dans la Constitution de la Ve République.»

Les immortels, comme on voit, ne se sont pas foulés, mais on peut tout de même en conclure que les religions n'ont pas leur place dans la vie publique, puisque l'État n'en reconnaît aucune comme sienne. Rien que l'on ne sache déjà, en somme. Pour le reste, on trouve dans la loi de 1905, notamment au Titre V de la Police des cultes, les préceptes nécessaires pour garantir la neutralité religieuse dans la République. Les élus de tout poil, les préfets, n'ont qu'à se servir pour régler les problèmes qui se posent.

Néanmoins, on pourrait proposer aux députés de composer un panier de laïcité fraîche à petits prix qui comprendrait la loi de 1905 avec son extension à l'Alsace-Moselle, région qui est toujours exclue de son champ d'application, et l'affirmation que la morale laïque de la République indivisible implique la mixité dans tout espace public.
Histoire de chatouiller quelques confrères et consœurs de blog avec cette chaîne, je passe à présent le relais à Seb Musset, Zette, Rimbus, Olivier, Davidov, et Solveig.

jeudi 31 mars 2011

Irradié moi ? Jamais !

Le Figaro s'est associé à l'institut CSA pour réduire sensiblement le niveau disgrâce émanant de Nicolas Sarkozy. Ne ménageant aucun effort les héroïques ingénieurs sondagiers et techniciens en communication ont colmaté la fissure de l'enceinte de confinement élyséenne. La fuite d'intentions de vote a été réduite, ce qui permettrait à N. Sarkozy de rester hypothétiquement présent au second tour d'une présidentielle avec 22% de suffrages, devant Mme Aubry ou M. Hollande. Il est cependant à noter que le niveau de sympathie de Sarkozy reste au plus bas (18% égal à celui de Mme Le Pen), dès lors qu'on le mesure pour un face à face avec Dominique Strauss-Kahn. On notera que dans ce dernier cas le taux de répulsion à 82% met en péril la santé de l'UMP.

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy se prépare à faire escale au Japon dans sa tournée asiatique. L'espoir est vif à l'Élysée de pouvoir transformer cet entre deux portes opportuniste en acte de bravoure diplomatique majeur. Le président nous reviendra-t-il irradié ? Que l'on se rassure : M. Sarkozy sera vêtu à cette occasion du slip kangourou et du tee-shirt de plomb qui font partie de la panoplie de tout président de la république française.

P-S : sur le péril qui menace, ou plutôt, menacerait la planète, Rimbus publie un billet iconoclaste : Sauvons la planète !
Un portrait de Jean Sarkozy,
à lire chez Yann

jeudi 24 mars 2011

L'électeur Front National sort de la cave

Le dernier truc à la mode, c'est de se pencher avec une gravité teintée de mansuétude sur le cas de ces gens qui, débarrassés par Sarkozy de la honte de taire des pulsions fascisantes, donnent ouvertement leurs voix au Front National. Pulsions fascisantes, puisque ce qui les fait bander c'est l'idée de préférence nationale, l'exclusion de l'étranger bouc émissaire, la séduction d'une autorité se disant inflexible dans la «lutte» contre l'intrus musulman.

Précision : je ne suggère pas en creux que toutes les religions se valent : je n'en sais rien et n'éprouve aucune sympathie pour la religion musulmane, laquelle occupe à mon goût une place indécente dans la vie de nos concitoyens de cette confession —et partant, dans la vie publique. Cependant ma conviction est que ses extravagances dévotes s'useront au contact d'une république laïque, pourvu que celle-ci ne transige pas sur ses valeurs.

Donc, on remue avec compassion la bouillie cérébrale du nouvel électeur FN. À la mi-journée, France Inter nous donnait à écouter un spécimen ancien syndicaliste, ancien électeur de gauche, à l'expression pondérée. Un type normal, quoi, et certes pas une de ces outres pragmatiques de comptoir qui font souvent le bonheur de Nicolas dans ses blogs. Peut-être même pas un gros con, genre dans lequel Dedalus fourre toute l'engeance frontiste.

Lui les traite de cons, mais affirme ne pas les mépriser. Moi c'est le contraire, mon mépris est sans le moindre embarras, assuré qu'on me le rendra. Les électeurs du FN ne sont pas tous des primates, loin s'en faut, il en est beaucoup d'une évidente intelligence, mais tous sont les héritiers de la France de Vichy, c'est ma conviction depuis des années. Une France longtemps péteuse, qui se terrait dans son indignité, à laquelle la verve et le talent politique de Le Pen ont donné peu à peu de l'audace. Jusqu'à ce qu'arrive Sarkozy et ses apprentis sorciers, tel Guéant, qui, achevant le gaullisme et l'esprit de la résistance, lui font croire à présent qu'elle serait devenue honorable.

P-S : sur l'annexe : Pathos, Ithos, et Arrrachis (mousquetaires démontés).

lundi 14 mars 2011

Sarkozy et le lièvre de mars

Kadhafi écrase peu à peu son peuple révolté, comme la CIA l'avait prévu, avec sans doute la plupart des services spéciaux à travers le monde. Pendant ce temps, les gouvernements européens n'en finissent plus de tergiverser sur l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne. On dirait une tragi-comédie, sauf que le dénouement risque fort d'en être malheureux.

Et si c'était réellement une comédie que nous jouent Sarkozy et ses comparses dirigeants des autres états concernés ? Les opinions publiques européennes voient les révolutions arabes plutôt d'un bon œil, particulièrement l'insurrection contre la dictature du fou des sables libyen. Ce n'était pas le moment d'étaler au grand jour le cynisme d'états qui, au fond, s'accommodaient très bien de Kadhafi, son pétrole, ses dollars, sa poigne de fer, ses délires. Lorsqu'il l'avait invité en 2007 à venir faire du camping sauvage à Paris, Sarkozy savait parfaitement, et depuis longtemps, que son hôte était un dément sanguinaire.

Que s'est-il passé pour qu'il change brusquement d'avis ? Il y a eu le scandale tunisien de MAM, celui de Fillon en Egypte —opportunément escamoté—, et la baisse irrémédiable jusqu'à présent de sa popularité. Sarkozy, pragmatique, en tire les leçons. On sait d'autre part combien cet homme est porté à récupérer la sympathie populaire à l'égard d'un événement —souvenez-vous de la mise en scène impudente organisée autour de la libération d'Ingrid Betancourt.

Une révolte survient en Libye, regardée comme une divine surprise par les Français : l'occasion est belle de surfer sur la vague de ferveur médiatique. D'autant plus que cela peut se faire à bon compte, puisqu'il suffit d'adopter une posture théâtrale sans risque : Sarkozy appelle à clouer les avions de Kadhafi au sol. Il sait que par réflexe, la tribu des gens de pouvoir n'aime pas voir les peuples déboulonner un collègue, fut-il un dictateur. Il se pourrait même qu'aucun dirigeant au monde ne souhaite sincèrement la chute de Kadhafi : en matière de pétrole comme pour tout le reste, mieux vaut tenir que courir.

On va palabrer des jours durant, évoquer la lourde machinerie de l'ONU, s'abriter derrière les obstructions russes et chinoises, en attendant que la situation soit renversée sur le terrain. Rien ne prouve que ce soit le cas, mais on dirait que ces messieurs dames d'état se sont partagés les rôles d'une tragi-comédie.

P-S : sur la catastrophe au Japon, j'ai lu aujourd'hui les billets de Manuel, qui connaît bien ce pays, et ceux de Yann-Savidan, et Falconhill

jeudi 10 mars 2011

Bouchez-vous les oreilles, ouvrez la bouche

Hier soir, Nicolas constatait dans un billet qu'il n'écoute plus la radio, pour diverses raisons. Pour ma part, je fais une grosse consommation de voix radiophoniques, qu'elles emplissent simplement le silence ou retiennent mon attention. Ce fut le cas ce matin, à l'écoute distraite d'Audrey Pulvar tandis que je terminais mon café… Mon oreille s'est brusquement dressée comme celle d'un chat alarmé au récit des mésaventures judiciaires d'un syndicaliste.

Résumons en quelques mots cette affaire dont on trouvera les détails ailleurs : Xavier Mathieu, délégué syndical de la CGT chez Continental, est condamné par le tribunal de Compiègne à la suite du saccage d'une sous-préfecture en 2009. Conséquence de cette condamnation : il aurait dû se prêter à un prélèvement d'ADN destiné à son fichage génétique. L'effet d'une loi concoctée par le gouvernement Jospin, applicable au départ aux seuls délinquants sexuels, que Zoro Sarkozy s'empressa d'étendre à la plupart des délits en 2003.

Xavier Mathieu a refusé à plusieurs reprises de se soumettre à ce fichage infamant, ce qui lui vaut à présent d'être poursuivi pour refus de prélèvement. Son procès devrait avoir lieu le 3 Mai prochain, il encourt un an de prison et jusqu'à 15 000€ d'amende… Une pétition circule, qui conteste le fichage de syndicalistes. Je suis d'accord, mais je ne vois pas pourquoi on ne considérerait que le cas de ces derniers. C'est revenir aux limites de départ qu'il faudrait —l'application aux seuls auteurs de crimes et délits sexuels.

Notons pour conclure que la loi Sarkozy ne s'applique évidemment pas à la délinquance économique et financière. Supposons un instant que Jacques Chirac soit un jour jugé coupable des faits qui lui sont reprochés en ce moment : «ouvrez bien grand la bouche, ça ne fait pas mal, monsieur le président !» Supposons un bref instant que les soupçons à l'encontre d'Éric Woerth dans l'affaire Bettencourt ou l'hippodrome de Compiègne soient vérifiés, ou encore confirmé le rôle de Sarkozy dans le financement douteux de la campagne électorale de Balladur… Allez, hop ! un peu d'ADN d'élite à classer entre un violeur et un syndicaliste trop remuant.

mercredi 9 mars 2011

Vaccin anti-poursuites


Au journal de 13 h de France Inter, Dominique Rousseau, un constitutionnaliste, expliquait avec une froide logique pourquoi à son avis, la Cour de Cassation serait sans doute obligée de laisser au Conseil Constitutionnel le soin d'établir si, oui ou non, Jacques Chirac doit être jugé. En gros, M. Chirac est poursuivi sur la base d'une jurisprudence reconnue par la Cour de Cassation, faisant courir la prescription du délit qui lui est reproché à partir du jour où il est découvert, et non au bout de trois ans comme le dit la loi. La Cour de Cassation aurait ainsi à décider du bien fondé de sa propre décision, ce qui la rendrait à la fois juge et partie. D'où M. Rousseau conclut que celle-ci se trouvera dans l'obligation morale de laisser au Conseil Constitutionnel le soin de trancher la question. Un petit puzzle, en somme.

Depuis les révélations sur le contrôle des comptes de campagne d'E. Balladur, on connaît la parfaite probité de cette institution. Ce ne sont pas ses membres qui prendraient le risque, en rétablissant la prescription de 3 ans pour M.Chirac, d'empêcher à l'avenir toute poursuite des délits financiers en général. Dormons tranquilles l'honneur de la République est en de bonnes mains.

Nous avons du reste une justice épatante quoique parfois boiteuse : un juge d'instruction vient d'estimer que la plainte de l'association AntiCor, dans la vieille affaire des sondages de l'Élysée mérite l'ouverture d'une enquête. Le parquet, qui est un peu la jambe de bois de la justice et à la source de sa boiterie intermittente, le parquet était d'un autre avis. Il estimait que le vaccin de la présidence, immunisant Sarkozy contre toute poursuite, devait également protéger les collaborateurs de l'Élysée, visés par la plainte d'Anticor…

Vous imaginez la fortune que pourrait faire le laboratoire qui mettrait au point un vaccin anti-grippe protégeant toute une famille avec une seule piqûre —disons, administrée au père ? C'est un peu ce que cherche à produire le parquet en matière de délits imputables au pouvoir. Et c'est encore la Cour de Cassation qui pourrait avoir à se prononcer à terme… À moins que cela remonte aussi un jour au Conseil Constitutionnel : après 2012, il devrait compter Sarkozy parmi ses membres.

Source illustration

mardi 8 mars 2011

Sarkozysme et lepenisme dans un bateau

Je vais terminer la journée comme je l'ai commencée, en revenant sur la montée du Front National. Hier, Yann Savidan avait lancé une chaîne avec son billet «Est-ce que tu iras éteindre le feu ?». Il m'avait demandé, ainsi qu'à quelques autres, ce que je ferais dans le cas d'un face à face M. Le Pen - N. Sarkozy au second tour de la présidentielle. Le réveil maussade, j'avais laissé entendre dans ma réponse que je voterais pour éliminer Sarkozy. Depuis, j'ai eu le temps de réfléchir et de conclure définitivement que je m'abstiendrais.

Un duel entre la peste et le choléra ne me concerne pas. Il serait coupable de donner au gagnant d'un tel scrutin l'illusion d'en retirer une autre légitimité que celle de la loi électorale prise à la lettre. Avec la moitié ou plus des citoyens et citoyennes boudant les urnes, il (elle) ne disposerait que d'une fiction de pouvoir destiné à s'effriter plus ou moins vite au contact du pays réel.

En tout cas, les gens de gauche se trouveraient face à une situation radicalement différente de celle d'avril 2002. Il était alors envisageable de départager la droite honorable représentée par Chirac, de celle de Le Pen —à la fois le qualificatif et le héros de la seconde. Tel ne serait plus le cas demain : entre sarkozysme et lepenisme je ne choisirais pas. De toute façon, nous sommes là en pleine fiction, une réalité plus pressante nous attend le 20 mars avec le premier tour des cantonales.

Un sondage ça va, deux sondages font la gueule de bois

Quelle baffe, amis de la révolution ! On attendait l'aube de la révolte, le rejet d'un homme, Nicolas Sarkozy, incarnant la plupart des tares du pouvoir personnel. On attendait que le peuple en fureur impose le retour de la justice sociale, le respect à la lettre des valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité. On attendait en bref, une exigence d'équité dans tous les domaines mis à mal par quatre années de caprices réactionnaires, du travail et de la santé au niveau de vie…

C'est un crépuscule dépité qui tombe. Nicolas Sarkozy recueille le mépris qu'il méritait, certes, mais il n'y a pas de peuple, simplement un tas de gens couards comme moi et vous peut-être, dont la rogne se cantonne au choix prudent d'un molosse pour garder la maison. Il semble en définitive que près d'un quart des Français ne voit d'autre remède aux maux du pays que la très ancienne potion au bouc émissaire. C'est une proportion de la société énorme par ce qu'elle introduit d'incertitude dans le devenir électoral. Nous allons jouer le cours des prochaines années à la roulette, et ce sont les mises sur les extrêmes politiques qui le détermineront. Impressionnant, non ?

P-S : d'autres blogs à lire plus ou moins sur le même sujet : PMA, M. Poireau, Yann Savidan, Le Grumeau, Homer, Gularu,

samedi 5 mars 2011

Pour Jacques Chirac, c'est du billard !

Selon Le Monde, la défense de Jacques Chirac, prévenu de droit commun dans l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris, vient de réussir un joli coup de billard. Un avocat de l'ex-président va déposer une question à propos de la constitutionnalité des poursuites, qui pourrait reporter celles-ci à la Saint Glin-glin, voire les annuler à terme dans trois volets de l'affaire…

Les avocats font leur boulot, difficile de leur reprocher cela. Néanmoins, une fois de plus l'écœurement me saisit devant la volonté de soustraire M. Chirac à la justice. Non pas qu'il me soit particulièrement antipathique, loin de là, mais parce que une telle issue serait la confirmation donnée au personnel politique qu'il peut tout se permettre.

C'est la première fois sous cette république que l'un de ses éminents serviteurs devrait répondre devant le peuple de ses actes passés. Que le puissant réseau de complicités et d'intérêts inavouables à l'œuvre dans l'ombre de M. Chirac parvienne à ses fins, et l'existence chez nous d'une caste politique deviendra flagrante. De gauche ou de droite, quel citoyen digne de ce nom pourrait accepter cela ?

P-S : Dadavidov et Melclalex nous rappellent que c'est jour de collecte des Restos du cœur. La vidéo qui réveille, c'est chez Isabelle que je l'ai trouvée ce matin… Et je voudrais encore vous recommander la lecture du dernier texte de Xavier «[la] #5»…

vendredi 4 mars 2011

Sarkozy dans l'odeur de sainteté

Nicolas Sarkozy laboure son électorat, convaincu que rien n'est encore perdu pour accroître le rendement de suffrages à la prochaine présidentielle. Il fouille profond : l'identité nationale, l'insécurité, le débat sur l'islam et la laïcité, et puis hier, au Puy-en-Velay, le magnifique héritage de la chrétienté… Demain, quoi ?

Demain, ce pourrait-être sa présence aux cérémonies de béatification de Jean-Paul II, à Rome, nous dit Le Figaro. On n'a jamais vu de président de la République française laïque assister à une canonisation —le podium du paradis, vu d'ici bas… La participation de Sarkozy à cette sorte de qualification pour la finale que représente une béatification en paraîtrait d'autant plus incongrue.

Sans compter que le Vatican a prévu de faire de Jean-Paul II un bienheureux le 1er mai. Côté Église, il y a peut-être de la malice à avoir choisi cette date, mais le mois de mai est celui de Marie dont le défunt pape était dévot : cela reste dans sa logique. Côté, Élysée, par contre, s'afficher à Rome le jour de la fête du travail, symbole des revendications ouvrières, serait une provocation.

Si le projet de déplacement se concrétise, il faudra y voir un petit calcul électoral de plus dans la bravade. Sarkozy fera mieux que le Front National qui tiendra ce jour-là sa partie de patriotisme autour de la statue de Jeanne d'Arc. Il sera à Rome, lui, à se frotter au prestige de feu Karol Wojtyla, avec l'espoir de revenir en odeur de sainteté.

P-S : le classement politique Wikio de Mars est publié par CC —mon blog y regagne une place…

jeudi 3 mars 2011

Le sénat dans ses œuvres

Hier, les sénateurs ont rejeté un amendement du PS visant à rétablir une peine de prison pour les parlementaires fraudeurs. Il s'agissait à l'origine de sanctionner les fausses déclarations patrimoniales des parlementaires dans le cadre d'une élection. Cette disposition figurait dans un projet de loi débattu à l'Assemblée nationale, mais avait été supprimée à la demande de Jean-François Copé, nous dit Le Monde.fr.

Les sénateurs, notamment de l'UMP, estiment que l'amende de 30 000 euros et la perte des droits civiques pouvant entraîner une inéligibilité pendant cinq ans, toujours prévues par le texte, constituent un châtiment largement suffisant. «L'inéligibilité (…) équivaut à une mise à mort politique», dit le rapporteur UMP cité par Le Monde.fr…

La preuve : Alain Juppé, condamné en 2004 par la justice et devenu par conséquent inéligible, avait choisi de s'exiler au Québec pour inhumer son ambition politique. Ne nous méprenons pas : l'homme reconnu coupable de malversations financières, autrefois «exécuté» par les juges, n'a rien à voir avec le ministre des Affaires étrangères d'aujourd'hui. Ce dernier Alain Juppé est un spectre revenu d'entre les morts via le purgatoire : il est tout propre désormais.

Une majorité de parlementaires, députés et sénateurs, se place au-dessus de la société. Ces gens veulent à tout prix maintenir un rempart de privilèges autour du personnel politique. Leurs réflexes comme leurs actes réfléchis sont ceux d'une caste insolente incapable de s'amender de son plein gré. L'approche d'élections, la publication de programmes d'avenir, constituent la dernière chance des hommes et des femmes politiques intègres de proposer aux Français le renouveau pacifique de la vie politique. Sinon, il ne restera plus que la révolte, dont le jour viendra, pour chasser la nouvelle aristocratie de nos palais nationaux.

P-S : le dégel est amorcé chez Mtislav

samedi 26 février 2011

Et après MAM ?


Donc, Nicolas Sarkozy devrait remanier son gouvernement, c'est ce que tout le monde attend, surtout ceux qui piaffent d'impatience d'arracher un ministère. MAM est réputée sortante, ce qui est la moindre des choses puisque c'est par sa personne que le scandale est arrivé. Certains de mes amis blogueurs regrettent presque son départ, ce n'est pas mon cas. Qu'elle soit post-gaulliste, ou chiraco-gaulliste, ou gaullosarkozyste de raison, me laisse totalement indifférent.

Elle est un parfait exemple de ce personnel politique qui se comporte comme s'il appartenait à une caste à laquelle tout serait permis. Comme nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus supporter cet état de chose, chaque désillusion infligée à cette gent arrogante est une occasion d'applaudir. On peut simplement regretter que le remaniement majeur, celui qui verrait Sarkozy se congédier lui-même, soit une chimère. Il reviendra peut-être aux Français de le faire en 2012, ce qui est bien loin pour une république aussi malade que la nôtre.

Il est aussi à noter, hélas, que ceux qui rêvent de la remettre sur pied proposent simplement de combattre les symptômes du mal chronique qui la ronge depuis trop longtemps. Un monarque électif compétent, bien éduqué, à l'écoute du peuple, en un mot : présentable… Cela ne modifiera rien, ou si peu !

Combien sont-ils dans l'opposition, parmi les candidats ou candidates crédibles, à proposer de changer de république, ou du moins de remanier profondément la Constitution —cantonner le président à son rôle d'arbitre, séparer les pouvoirs, instituer un référendum d'initiative purement populaire ? Dans notre pays, les changements ne se font que dans les crises, puisqu'il faut les arracher à un personnel politique terriblement attaché à la stabilité de ses intérêts particuliers. On se prend à rêver que tous les Français découvrent que le sarkozysme est une crise.

Source de «La république nourrit ses enfants et les instruit» tableau de Daumier. (Ici, en illustration de la séparation des pouvoirs).

jeudi 24 février 2011

Le web pue

Le Monde.fr parle ce soir de la contre-offensive menée par Patrick Ollier pour sa défense et celle de Michèle Alliot-Marie, sa compagne, à propos de leurs relations avec la Tunisie de Ben Ali et la Libye de Kadhafi. Une fois de plus, comme tous les ministres sarkozystes mis en difficulté sur le plan de l'éthique républicaine, voire de l'honnêteté, c'est le Web que M. Ollier accuse de ses ennuis.

Le Monde.fr relève qu'il use notamment du même registre sentimental qu'Éric Woerth blessé par les casseroles du scandale Bettencourt. L'un et l'autre semblent avoir tiré leur inspiration de la tirade de Shylock dans le «Marchand de Venise» (Si vous nous piquez, ne saignons nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ?)

Car M. Olliet et Mme Alliot-Marie ont «un cœur qui bat dans [leur] poitrine» [comme nous]… Ils souffrent. Tout cela parce que les sites de la presse internet «vont chercher leurs informations dans les caniveaux».

On veut bien, mais les informations puantes divulguées en ligne (à la suite des journaux-papier) sont-elles erronées ou non ? Comment se fait-il que le monde politique bruisse de rumeurs écœurées à l'encontre de ces pauvres victimes, et que des voix de parlementaires de tout bord réclament leurs démissions ? Le personnel politique, en plus d'avoir le cuir dur, serait-il privé d'odorat au point de se laisser abuser par les ordures tombées du Web ?

P-S : joyeux anniversaire à Gaël !
Si la Libye vous fatigue, Le Grumeau vous propose la Chine, pour changer…

lundi 21 février 2011

La pétition à ne pas signer

Michel Vauzelle lance une pétition que je ne signerai pas. Il s'agit rien moins que de demander au PS de renoncer le plus vite possible aux primaires, qu'il juge «dévastatrices». Son souhait est de retrouver la désignation d'un candidat à la présidentielle lors d'un «congrès extraordinaire […], comme cela s'est toujours fait au PS.»

C'est bien cela qui me chagrine, le retour qu'il préconise aux vieilles pratiques antidémocratiques —sans parler de toutes les magouilles qui polluent ces congrès. Je ne suis pas inscrit au PS, simplement un sympathisant écœuré par les mœurs d'appareil, le poids des notables, des feudataires indévissables.

Le vent de remise en question des méthodes autoritaires du passé qui s'était levé après la douteuse victoire de Martine Aubry en 2008, m'avait semblé porteur d'espoir. Las, M. Vauzelle veut me faire déchanter…

Il se trouvera bien un chevalier errant de quelque lustre, au PS, pour nous proposer une contre-pétition plus respectueuse du choix des militants, et des attentes du sympathisant de base ?

P-S : «L'homme qui tournait», à lire vite chez Christophe.

Mouammar, Bernard, et Nicolas

En passant par l'actualité arabe, avec mes sabots, j'ai ouï parler des menaces proférées par Saïf Al-Islam Kadhafi contre ses compatriotes à la télévision lybienne. Saïf est l'une des perles de la nombreuse progéniture du tambour-major Kadhafi, le fameux dément des sables.

Personne n'a sans doute oublié qu'Hannibal Kadhafi, quatrième perle de la famille, fit aussi en 2008 les gros titres de la presse mondiale après sa mise au trou par la police de Genève. Suivit alors une interminable crise diplomatique entre nos amis Suisses et le maréchal Mouammar Kadhafi soi-même, lequel n'hésita pas à prendre des ressortissants helvétiques en otages. C'est là que je voulais en venir : au rappel de cet épisode peu glorieux de la diplomatie européenne et, en particulier, française.

Aujourd'hui que chancelle le pouvoir de ce fieffé terroriste de Mouammar, il ne faudrait surtout pas oublier l'indignité de nos gouvernants. Lorsqu'il y eut un choix à faire entre les pétro-dollars du caporal sanguinaire et la solidarité avec nos voisins civilisés, le pouvoir sarkozyste, mû par son tropisme naturel, opta pour le fric. On vit alors notre ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, reniant une fois de plus les valeurs de sa jeunesse, traiter la Suisse avec mépris et soutenir de fait la vengeance de Mouammar Kadhafi.

Aujourd'hui, on ne sait trop où ira la Lybie, et si elle parviendra à se débarrasser de son chancre kadhafiste, mais gardons en mémoire ce proche passé. N'oublions pas que parmi les liens honteux qui unissaient étroitement la Maison Sarkozy aux dictatures arabes, il y avait aussi celui-là. Nicolas Sarkozy a les amis qu'il mérite, rêvons qu'il puisse en partager le sort d'une façon ou d'une autre !

vendredi 18 février 2011

Blanchisserie Raoult

C'était aujourd'hui sur Europe 1, paraît-il… Éric Raoult, député-maire UMP du Raincy n'a pas craint de défendre l'honneur de Ben Ali. «Il ne faut pas oublier que […] c'était un progressiste. […] Il a fait du bien à son pays.»

Évidemment, on sursaute en lisant ces propos : venant d'un homme de la droite sarkozyste, les idées de progrès et du bien fait au pays tombent comme des crapauds pustuleux de la bouche d'une méchante sorcière. En se portant à la rescousse du dictateur déchu, c'est évidemment la honte de la Maison Sarkozy que M. Raoult essaie de laver. Les vacances d'affaires de Mme Alliot-Marie avec sa famille en Tunisie, l'invitation en Egypte de François Fillon, feraient-elle un moindre scandale en ôtant quelques taches à la réputation de leurs hôtes ? On peut en douter.

Des insolentes vacances d'oligarque de Nicolas Sarkozy, au début de son mandat, en Amérique et sur le yatch de Bolloré, aux relations douteuses avec le monde de l'argent révélées par l'affaire Bettencourt, il n'était pas encore question de dictatures. Cela n'a pas empêché les Français d'éprouver, de plus en plus nombreux, un sentiment d'écœurement vis à vis de ce régime.

Cette fois, les blanchisseurs de l'UMP auront du mal à se débarrasser de la crasse sans lessive. Il y a de la démission dans l'air.

P-S: M. Poireau pousse un hymne à la joie luxembourgeoise… Ne pas louper cet article de Rimbus, correspondant de guerre en Syldavie.

mardi 15 février 2011

Comment rendre DSK sympathique

Eh bien voilà ! Me voici presque transformé en strauss-kahnien, par la grâce des basses attaques de la droite contre DSK… Que monte à nouveau des relents de ce vieil antisémitisme que l'on croyait définitivement putréfié depuis la victoire de la résistance sur les collabos, ne me surprend qu'à moitié. Dans le fond, la droite sarkozyste est une droite de voyous, qui porte un masque de démocratie grimaçante sur une réalité autoritaire, corrompue, dominée par le monde de l'argent.

Christian Jacob, évoquant la France des terroirs, celle des culs-terreux maréchalistes de naguère, ne visait pas autre chose dimanche qu'à répandre un peu de sanie pétainiste dans le débat pré-électoral. Et François Fillon, la plus belle tête de faux-cul que l'on ait vu depuis longtemps à la tête d'un gouvernement, François Fillon a mis les pieds dans la même boue en lui apportant «tout son soutien». La cible était donc DSK, qui demeure en dépit des derniers sondages le danger le plus évident pour Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012.

Personnellement, je rêve d'un candidat d'opposition crédible qui nous ouvrirait les portes d'une nouvelle république, avec l'instauration du référendum d'initiative populaire. Cela reste un vœu pieux, et comme il est impossible de faire la révolution en solitaire, il me faudra bien voter pour un (ou une) candidat (e) partisan de la classique monarchie républicaine, hélas. Dans ces conditions, DSK ne sera pas plus mauvais qu'un autre, peut-être même meilleur… Pour un électeur de gauche tel que moi, rien n'est joué, rien n'est exclu, sauf de frayer par inadvertance avec la pire droite que ce pays ait connu depuis longtemps.

P-S: une «Pensée» pour Christophe qui a publié un tas de textes que je n'ai pas lus —comme Xavier, d'ailleurs. Hermes et Isabelle s'intéressent à Florence Cassez

vendredi 11 février 2011

Quand Sarkozy fait la manche

Cela faisait des années que je ne regardais plus la télévision. Hier soir, j'ai brusquement décidé de suivre l'entretien accordé par Nicolas Sarkozy à une poignée de Français. Entre ma cataracte à l'œil gauche, le vieil écran neigeux, et mes préventions contre l'autocrate, autant vous le dire : les chances de Sarkozy de me séduire étaient nulles.

Que me reste-t-il ce matin de cette longue épreuve ? Le sentiment d'avoir entendu le président bégayer son éternel discours d'homme qui n'a rien appris, rien compris. Tout juste est-il parvenu à proscrire l'arrogance dans son jargon d'inculte et à simuler une aménité nouvelle, comme un faux aveugle chercherait à émouvoir le passant. J'ai vu Sarkozy faire la manche à la télé, quêtant des bribes de popularité auprès du peuple de France.

Les Français ne travaillent pas assez. Il faut inventer un moyen de faire payer la masse des plus modestes pour financer quelques dépenses nouvelles, tout en préservant les plus riches de la peste fiscale. Nous sommes un peuple sage : grâce aux syndicats, nous avons traversé la crise sans mettre l'Élysée à feu et à sang. Nous n'avons pas besoin de davantage de juges, de gendarmes, ou de police, mais d'un flicage électronique généralisé. Et par dessus tout, réjouissons-nous de vivre dans un pays où l'éducation et la santé sont gratuits —comment a-t-il osé?

En résumé, j'ai entendu Sarkozy remâcher ses certitudes d'oligarque et mentir. Cet homme est un menteur.

Dans les blogs, sur le sujet : Yann Savidan, Sarkofrance, Nicolas, Arnaud, Melclalex, Guy Birenbaum

mercredi 9 février 2011

Ne badinons pas avec la corruption

Si j'ai bien suivi l'actualité récente, Robert Badinter n'est pas ému par les vacances égyptiennes de François Fillon. Il y voit presque une nécessité politique, car les Egyptiens «se formalisent aisément si on refuse leurs invitations», et M. Badinter de rappeler en passant que des dirigeants politiques français de tout bord ont bénéficié dans le passé de semblables largesses.

Et alors ? ai-je envie de répliquer. Sous prétexte que la Ve République pue depuis longtemps, les Français n'ont-ils d'autre alternative que d'endurer la corruption ou de se boucher le nez ? Ce qui était déjà un scandale inadmissible au temps de la gauche au pouvoir, ou auparavant, est devenu carrément insupportable aujourd'hui. Il s'agit là de véritables malversations de gens au pouvoir, même s'il n'existe pas de loi fiscale pour encadrer et chiffrer les avantages en nature qu'ils perçoivent en toute discrétion. Ces révélations, survenant dans un régime déconsidéré par son cynisme et la destruction méthodique de nos acquis sociaux, appellent un coup d'arrêt.

Il se dit que Michèle Alliot-Marie serait sauvée d'une démission réclamée en raison de ses propres turpitudes, par la mise en cause du premier ministre pour des errements semblables. Ah bon ? On ne peut demander la démission du premier ministre pris la main dans le sac, en quelque sorte ?

Je crois au contraire que l'opposition n'a pas d'autre choix que d'exiger les démissions des deux ministres sans vergogne. La gauche ne les obtiendra sans doute pas, mais ce serait l'occasion de nous expliquer comment elle compte en finir après 2012 avec les mauvaises pratiques républicaines, si elle gagne les élections. Cela ne pourra pas seulement passer par de bonnes paroles et l'assurance que les dirigeants de demain auront la vertu dans la peau. Nous voulons savoir comment nous y parviendrons, quelles lois planteront le renouveau. Nous voulons une nouvelle république.

jeudi 13 janvier 2011

Hommes d'États sans frontières

Le gouvernement sarkozyste a fini par comprendre que son soutien à Ben Ali risquait de surinfecter une popularité déjà mal en point. François Fillon s'inquiète donc officiellement de «l'utilisation disproportionnée de la violence» en Tunisie. Libération nous dit que le premier ministre appelle révoltés et pouvoir tunisien «à choisir la voie du dialogue». On comprend son point de vue : quand la baraque d'un dirigeant brûle, il faut essayer d'éteindre l'incendie avec de la farine. Celle dans laquelle on peut encore espérer rouler un peuple insurgé.

Nicolas Sarkozy a flanqué, à Toulouse, les 35 heures et la retraite à 60 ans dans un même Airbus charter en route pour le néant : presque le même que celui où les Français le pousseront un jour prochain (deux images : un faire-part de deuil, une carte de vœux guillerette).

Une enquête est enfin ouverte par la Cour de justice de la République, visant Éric Woerth, dans le cadre de la fameuse vente d'une parcelle de la forêt de Compiègne appartenant à la République. La République, ce n'est ni Sarkozy ni Woerth, c'est le peuple français, c'est nous. Je suis Français, je n'ai pas été consulté au préalable. La Cour de justice le jugera comme il convient de son point de vue, mais du mien, c'est fait. Je garde le secret de mes délibérations

En italie, une autre Cour, constitutionnelle celle-ci, a annulé l'immunité pénale dont pouvait se prévaloir Berlusconi —ce n'est pas chez nous que l'on verrait ça, tiens ! Il gardera néanmoins le droit de se défiler devant une convocation au tribunal s'il doit recevoir un chef d'état, ou prendre l'avion pour aller voir Sarkozy, ou Poutine, ou Ben Ali, ou n'importe quel autre dirigeant plus présentable. On peut prévoir que l'agenda du monsieur sera à rendez-vous variables et classé secret d'état.

C'est tout pour aujourd'hui, il faudra attendre encore un peu le jour où un nouveau Coluche créera des restaurants du cœur à l'intention des sus-nommés devenus SDF —si toutefois il se trouve quelqu'un pour faire l'aumône à ces gens-là sans haut-le-cœur.