Le conseil des ministres de ce mercredi a mis en route la transformation de la Poste en société anonyme. Le parlement sera prié de l'approuver à la rentrée de septembre —comme d'habitude les supplétifs de la cinquième république obéiront, bon gré mal gré. L'étape décisive vers la privatisation de la poste sera alors franchie. Ce n'est pas la première ni la seule mesure qui devrait susciter l'indignation, car il ne se passe guère de semaine sans que la capacité de nuisance de la bande au pouvoir à l'encontre des Français ne se manifeste. En témoigne un autre exemple, pris début de ce mois: le gouvernement a produit en catimini une circulaire pour envisager les répercussions de l'épidémie de grippe attendue sur l'économie. Ce sont des dispositions quasi dictatoriales que l'on prétend imposer à la société, puisque les patrons seront libres d'augmenter la durée du travail de leurs employés, de le réorganiser à leur guise, pour pallier à la défaillance d'une partie du personnel. Les salariés qui refuseront de se soumettre pourront être licenciés, avec la bénédiction de l'inspection du travail. On le voit, en sarkozie, on manque de souffle, mais jamais de culot..
Pour revenir au prochain mauvais coup programmé par l'équipe de Nicolas Sarkozy, la privatisation de la poste, on peut se demander si cela ne se révèlera pas la faute de trop. Les services publics répondent à des besoins collectifs que l'on ne peut en aucun cas confier au privé, sous peine de voir toutes les activités de peu de profit abandonnées par ce dernier. La Poste joue un rôle irremplaçable dans la vie de notre pays qui ne se résume pas, loin s'en faut, aux villes principales.
La France est faite de milliers de villages que sillonnent chaque jour au moins autant de postiers, par des routes minuscules, par tous les temps, sans rapporter beaucoup d'argent. Le rendement d'innombrables bureaux de campagne est déficitaire, mais c'est la force d'un pays civilisé de pouvoir offrir un ensemble de services égal sur tout son territoire, les gains d'ici compensant les pertes de là, lorsque c'est possible. Un service public n'a pas à être bénéficiaire à tout prix. Qui attend de l'armée qu'elle soit financièrement rentable?
Dans nos villages, pour évoquer un seul des bons offices qu'elle remplit efficacement, la poste est devenue le guichet de banque incontournable des petites gens et personnes âgées sans voiture, ou aux ressources trop modestes pour se rendre aisément à la ville. Alors que le nombre des vieux est destiné à grandir, alors que l'on souhaite dissuader la population de se déplacer inutilement afin de lutter contre le réchauffement climatique, est-il cohérent de mettre en route un processus qui mènera à la fermeture de la majorité des bureaux ruraux?
Le moment de défendre vigoureusement notre service public est venu. Un peu partout s'élèvent des voix qui exigent de Nicolas Sarkozy l'organisation d'un référendum d'initiative populaire afin de décider de l'avenir de La Poste. C'est à nous tous qu'elle appartient, pas à lui. C'est à nous de décider de la garder ou de la brader à brève échéance aux intérêts privés.
Le site de Marianne2 se fait l'écho d'une pétition réclamant un tel référendum, que vous pouvez par ailleurs signer et faire signer ici…
Pour revenir au prochain mauvais coup programmé par l'équipe de Nicolas Sarkozy, la privatisation de la poste, on peut se demander si cela ne se révèlera pas la faute de trop. Les services publics répondent à des besoins collectifs que l'on ne peut en aucun cas confier au privé, sous peine de voir toutes les activités de peu de profit abandonnées par ce dernier. La Poste joue un rôle irremplaçable dans la vie de notre pays qui ne se résume pas, loin s'en faut, aux villes principales.
La France est faite de milliers de villages que sillonnent chaque jour au moins autant de postiers, par des routes minuscules, par tous les temps, sans rapporter beaucoup d'argent. Le rendement d'innombrables bureaux de campagne est déficitaire, mais c'est la force d'un pays civilisé de pouvoir offrir un ensemble de services égal sur tout son territoire, les gains d'ici compensant les pertes de là, lorsque c'est possible. Un service public n'a pas à être bénéficiaire à tout prix. Qui attend de l'armée qu'elle soit financièrement rentable?
Dans nos villages, pour évoquer un seul des bons offices qu'elle remplit efficacement, la poste est devenue le guichet de banque incontournable des petites gens et personnes âgées sans voiture, ou aux ressources trop modestes pour se rendre aisément à la ville. Alors que le nombre des vieux est destiné à grandir, alors que l'on souhaite dissuader la population de se déplacer inutilement afin de lutter contre le réchauffement climatique, est-il cohérent de mettre en route un processus qui mènera à la fermeture de la majorité des bureaux ruraux?
Le moment de défendre vigoureusement notre service public est venu. Un peu partout s'élèvent des voix qui exigent de Nicolas Sarkozy l'organisation d'un référendum d'initiative populaire afin de décider de l'avenir de La Poste. C'est à nous tous qu'elle appartient, pas à lui. C'est à nous de décider de la garder ou de la brader à brève échéance aux intérêts privés.
Le site de Marianne2 se fait l'écho d'une pétition réclamant un tel référendum, que vous pouvez par ailleurs signer et faire signer ici…
12 commentaires:
C'est rocard qui a démantelé les PTT .
C'est trop tard. Point barre
Made,
il n'est jamais trop tard pour barrer la route à la droite. On peut même reconstruire un service public, et demander des comptes en justice à tous ceux qui l'auront bradé, le jour où une vraie gauche revient au pouvoir.
Ton article est très intéressant, il témoigne de l'attachement des français pour La Poste.
En revanche, s'agissant du terme privatisation, il n'est pas encore d'actualité. Il s'agit d'un changement de statut (SA) et d'une ouverture de capital à des fonds publics. Ceci dit, on peut imaginer que c'est un premier pas vers la "privatisation".
Ensuite un service public ne recherche effectivement pas à réaliser des bénéfices. Il doit s'assurer que les Emplois sont égaux aux Ressources, autrement dit la position d'équilibre.
Enfin, la recherche de rentabilité est inévitable car il faut faire vivre 300000 postiers. Le courrier se rarifiant au profit des échanges numériques, la libéralisation total du marché des correspondances étant annoncée pour janvier 2011, le CA du coeur de métier de La Poste va nécessairement diminuer. 80% des recettes du courrier provenant des entreprises, les nouveaux entrants n'ayant pas les mêmes obligations de service public (péréquation tarifaire, transport de la Presse, aménagement du territoire..) vont proposer des tarifs plus attractifs.
Je suis pour autant convaincu (comme toi) que le changement de statut n'est pas la solution.. Je trouve l'idée de la pétition intéressante.
A+
je suis moins confiant que toi quand à la capacité d'indignation et surtout de réaction des français.... même si je fais tout pour la susciter, l'accompagner et l'éclairer dans les actes, au quotidien, et pas seulement sur mon blog.
Quant à la vraie gauche... soupirs....
iMath,
ce n'est qu'une étape, en effet, mais rien ne justifie le changement de statut, sinon l'intention de privatiser La Poste à moyen terme.
Sur ce que tu dis de la recherche de rentabilité, je me demande jusqu'à quel point elle est inévitable? Un service public doit-il être à tout prix rentable? Je n'en suis pas certain, même s'il me paraît évident qu'il y a des limites au financement public. De même, l'ouverture des services publics de distribution du courrier, etc, à la concurrence, selon les directives européennes, ne me semble correspondre à aucune nécessité —mais c'est en fait un autre débat.
Nos habitudes changent, la correspondance traditionnelle s'éteint, ce qu'il en reste est noyé sous des océans de pub encore distribuée par La Poste… Mais il demeurera longtemps encore pour les particuliers un courrier de nature officielle, des opérations bancaires "de proximité", des expéditions de paquets que le service postal achemine plutôt bien, à un coût bien moindre que les messageries privées…, de multiples raisons pour maintenir en vie les petits bureaux postaux, avec de vrais postiers formés à ces tâches, et non pas l'épicier du coin borné par son seul intérêt.
gauchedecombat,
ai-je dit que j'étais confiant? Je ne le crois pas, mais il faut toujours espérer dans le sursaut des gens. En France, ils se réveillent toujours quand on ne les attend plus.
On en a connu précédemment des promesses sur le seul fait du changement de statut, l'argument suivant étant en général "l'Etat reste l'actionnaire majoritaire" (rendormez-vous !). A la fin, ça devient FranceTelecom où on se suicide par excès de surmenage pendant que les actionnaires s'empiffrent de profits !
:-))
[Je signe évidemment !].
La Poste a déjà, dans l'ombre, commencé sa privatisation: mon père a dù passer le concours pour y travailler, la plupart de ses jeunes collègues est sous contrat "privé": un contractuel peut être licencié, à la différence du fonctionnaire qu'il est. Contrairement à l'opérateur historique, qui fournit des services payants et rentables, la Poste a t'elle les moyens de se défendre?
Raison supplémentaire, avant les blogs, il y avait la poste. Il faut la conserver ne serait-ce qu'au titre de monument historique.
M. Poireau,
exactement! France-Telecom est un parfait exemple de ce genre d'évolution…
;-)
Homer,
le cas des auxiliaires, ou des vacataires —je ne sais plus—, ne date pas d'hier! Il y a plus de 30 ans déjà, l'été la poste embauchait des jeunes au tri, ou à la distribution pour remplacer les postiers en vacances, mais cela n'empêchait pas le service public d'exister.
La poste n'a sans doute pas les moyens d'être 100% rentable, ce que l'on ne devrait pas lui demander, mais c'est une raison de plus pour ne pas la priver des ressources dont elle dispose encore.
Mtislav,
on devrait ouvrir une pétition pour demander l'inscription de La Poste à l'inventaire de l'Unesco des monuments historique, ou alors son classement comme chef d'œuvre en péril.
monuments historiqueS…, chef-d'œuvre…
C'est fait !
@ + Bésitos
Eric, bravo!
Enregistrer un commentaire