Je ne lis pas Plume de presse, d'Olivier Bonnet, très régulièrement, rares sont d'ailleurs les blogs que je lis quotidiennement. J'ai tort, sans doute, mais c'est une question d'organisation: la mienne n'est pas terrible… Je lis les articles d'Olivier Bonnet, et de bien d'autres, en fonction de l'actualité qu'ils traitent, ou d'un titre qui retient mon intérêt, dans mon agrégateur ou à la une de Wikio… Ce monsieur fait pourtant partie des blogueurs engagés politiquement qui s'expriment avec la clarté et le mordant que j'aime à trouver chez les autres. Comme il est journaliste, sa «plume de presse» s'exprime généralement avec le métier qui nous manque, à moi en tout cas, blogueur ordinaire (trouver l'information, la vérifier, il peut et il sait faire)… Pour en savoir davantage sur cet homme, j'invite les lecteurs à lire, en plus de son blog, le bref billet que Nicolas lui a consacré.
Si j'ai choisi de parler moi aussi de lui aujourd'hui, c'est qu'Olivier Bonnet se trouve en fâcheuse posture, à quelques semaines de comparaître en justice pour son activité de blogueur.
À la suite de la plainte d'un magistrat, Marc Bourragué, il est en effet poursuivi pour «injure publique envers un fonctionnaire public». Que lui reproche M. Bourragué?
D'avoir tenu sur son blog, en novembre 2007, les propos ci-dessous:
«l'inénarrable ancien substitut du procureur de Toulouse, Marc Bourrague (…) On peut donc légitimement s'interroger, connaissant le CV de ce magistrat, sur son «indépendance» dans le cadre d'un tel procès, tant il est évident qu'il est «en coma» professionnel avancé»…
(texte cité par l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel)
Vous pourrez lire dans l'article consacré à son affaire par O. Bonnet, le détail de l'article de loi définissant le délit d'injure. Ce qu'il est important de noter, c'est que le fait d'inculper quelqu'un sur cette base, empêche celui-ci d'apporter la preuve que la phrase incriminée était la conséquence d'un raisonnement. L'injure est une expression gratuite, «qui ne renferme l'imputation d'aucun fait».
Olivier Bonnet n'a pas pour habitude de lancer des mots sur le web pour le plaisir d'y faire des ricochets. Ses articles reposent en principe sur des faits, étayant implicitement sa manière de les rapporter.
Il est donc légitime de se demander si le plaignant, magistrat, n'a pas choisi de poursuivre pour injure dans le but de faire condamner son adversaire sans qu'il puisse se défendre. Une plainte pour diffamation aurait sans doute été plus difficile à soutenir en procès…
Quoi qu'il en soit, cette affaire n'est qu'une illustration supplémentaire de la volonté de brider la liberté d'expression, depuis l'arrivée de M. Sarkozy au pouvoir. Une nouvelle fois, on s'attaque à un blogueur —quand ce n'est pas aux journaux eux-mêmes—, dans le but d'intimider tous les autres.
Une nouvelle fois, ce sera peine perdue, car la communauté des blogueurs, et au delà: des internautes Français, se mobilise —pas seulement à gauche—, pour apporter son soutien à Olivier Bonnet.
Rendons-nous en nombre sur Plume de presse, et, comme Jean-Louis Bianco, comme plus de 460 personnes à ce jour, signons la pétition en remplissant le formulaire qui figure à la fin de l'article sur l'affaire!
P-S. De retour de vacances, Martine nous offre le billet-théâtre de son été… M. Poireau analyse les recettes de la grande distribution… Bah!? by CC prévoit une rentrée scolaire grippée… Nemo nous parle des chiffres de la délinquance…
Si j'ai choisi de parler moi aussi de lui aujourd'hui, c'est qu'Olivier Bonnet se trouve en fâcheuse posture, à quelques semaines de comparaître en justice pour son activité de blogueur.
À la suite de la plainte d'un magistrat, Marc Bourragué, il est en effet poursuivi pour «injure publique envers un fonctionnaire public». Que lui reproche M. Bourragué?
D'avoir tenu sur son blog, en novembre 2007, les propos ci-dessous:
«l'inénarrable ancien substitut du procureur de Toulouse, Marc Bourrague (…) On peut donc légitimement s'interroger, connaissant le CV de ce magistrat, sur son «indépendance» dans le cadre d'un tel procès, tant il est évident qu'il est «en coma» professionnel avancé»…
(texte cité par l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel)
Vous pourrez lire dans l'article consacré à son affaire par O. Bonnet, le détail de l'article de loi définissant le délit d'injure. Ce qu'il est important de noter, c'est que le fait d'inculper quelqu'un sur cette base, empêche celui-ci d'apporter la preuve que la phrase incriminée était la conséquence d'un raisonnement. L'injure est une expression gratuite, «qui ne renferme l'imputation d'aucun fait».
Olivier Bonnet n'a pas pour habitude de lancer des mots sur le web pour le plaisir d'y faire des ricochets. Ses articles reposent en principe sur des faits, étayant implicitement sa manière de les rapporter.
Il est donc légitime de se demander si le plaignant, magistrat, n'a pas choisi de poursuivre pour injure dans le but de faire condamner son adversaire sans qu'il puisse se défendre. Une plainte pour diffamation aurait sans doute été plus difficile à soutenir en procès…
Quoi qu'il en soit, cette affaire n'est qu'une illustration supplémentaire de la volonté de brider la liberté d'expression, depuis l'arrivée de M. Sarkozy au pouvoir. Une nouvelle fois, on s'attaque à un blogueur —quand ce n'est pas aux journaux eux-mêmes—, dans le but d'intimider tous les autres.
Une nouvelle fois, ce sera peine perdue, car la communauté des blogueurs, et au delà: des internautes Français, se mobilise —pas seulement à gauche—, pour apporter son soutien à Olivier Bonnet.
Rendons-nous en nombre sur Plume de presse, et, comme Jean-Louis Bianco, comme plus de 460 personnes à ce jour, signons la pétition en remplissant le formulaire qui figure à la fin de l'article sur l'affaire!
P-S. De retour de vacances, Martine nous offre le billet-théâtre de son été… M. Poireau analyse les recettes de la grande distribution… Bah!? by CC prévoit une rentrée scolaire grippée… Nemo nous parle des chiffres de la délinquance…
9 commentaires:
Tout est dit. Tun 'a rien à envier aux "plus grands", ta plume est perspicace. Avec tant de procès pour tout et n'importe quoi, c'est tout l'appareil judiciaire qui perd sa crédibilité.
Ah ! il ne lui manquait plus qu'une petite affaire judiciaire, au plumesque Bonnet, pour se prendre pour Robin des Bois ! Il a tous les bols, ce pâle cuistre.
Dommage que certains n'apprécient pas l'engagement politique des journalistes, chose assez rare pour être signalée.
Didier Goux manque de goût, à traiter quelqu'un de pâle cuistre.... Voilà bien de l'insulte gratuite.
Soutenons tous Plume de Presse, serrons-nous les coudes.
Homer,
c'est un des risques, la perte de crédibilité, à multiplier la attaques contre la liberté d'expression.
Didier,
allons bon! Nul n'est parfait.
Babelouest,
soutenons Plume de presse, c'est le principal.
C'est déjà signé !
Comme toi, je ne le lis pas tous les jours mais il manquerait à la blogosphère si on le faisait taire !
:-))
[Ah Didier Goux est un sacré cavalier, quand il trouve une monture, il chevauche, il chevauche ! Les moulins n'ont qu'à bien se tenir ! :-)))) ].
M. Poireau,
il y manquerait énormément, oui. De même que dans un autre registre, Didier Goux y manquerait si
quelqu'un voulait le faire taire…
Babelouest : pâle cuistre n'est pas une insulte, c'est une tentative de définition. Quant à la rareté d'un journaliste "engagé à gauche" (j'ai 30 ans de métier), soit vous plaisantez, soit vous êtes idiot.
Contrôle des médias, censure, répression et pression .... qu'il fait bon être dans le royaume de France.
Bananebleue,
sous le règne de N. Sarkozy, le peu que nous avions de démocratie s'étiole un peu plus chaque jour.
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