Finalement, le Ciel n'aime peut-être pas tant que ça cette Pologne qui lui a pourtant donné un de ces papes qui marquent l'Histoire. Je n'ai jamais aimé Karol Wojtyla, trop rustique quoique madré, alors qu'au tout début de son pontificat, Joseph Ratzinger, raffiné quoique d'air benoît, me plaisait bien. Un cultivé au Vatican, ça changeait un peu du sportif. J'avais tort, indépendamment du peu de cas que je fais de l'église, puisque le premier a paraît-il réussit son job de pape, tandis que le second est nul dans l'emploi…
Donc le Ciel est ingrat avec la Pologne puisqu'il a dépêché dans l'azur le fameux nuage de cendres qui a privé feu Lech Kaczynski de la pompe funèbre internationale qui lui semblait promise. Et pourtant, c'était un président aimé de tout ce qui compte de dignitaires catholiques polonais! Une église aussi réactionnaire que la leur ne pouvait pas espérer un président plus exquisément réac qu'il le fut.
Je sais bien que la Pologne, c'est compliqué, et que l'église a été trop longtemps le principal adversaire du régime communiste pour qu'il lui soit possible de renoncer à jouer un rôle politique occulte. Il n'empêche que ces funérailles amputées d'une large part de leur gloire par l'absence forcée du gotha politique mondial font sourire. Il y avait le terrible rappel des tueries de Katyn, certes, pour souder un peuple que l'Histoire a particulièrement malmené, mais que cela se fasse à la gloire posthume d'un dirigeant particulièrement rétrograde incite à soupirer. J'imagine qu'il se trouve encore quelques amis et amies que j'ai eu là-bas autrefois pour grincer des dents à l'écart de la ferveur nationale.
Avec son nuage de cendres, le Ciel semble même en vouloir à la Pologne jusque dans les détails. Voici qu'un article de Jean Quatremer nous apprend que le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, s'est ridiculisé —et le Parlement avec lui—, dans la foulée de ces obsèques nationales perturbées. Il s'est en effet montré incapable, accaparé qu'il devait être par l'adieu à son défunt président, d'annuler la session plénière du Parlement prévue pour aujourd'hui. Pourtant, avec les avions cloués au sol un peu partout en Europe, il aurait été sage de la reporter, cette session. M. Buzek est demeuré injoignable tout le week-end… Résultat, un peu plus de trois pelés et un tondu étaient présents, mais beaucoup moins que les 736 députés prévus. Aucun vote ou débat sérieux ne pouvait avoir lieu… Là encore, le nuage de cendre a frappé.
Donc le Ciel est ingrat avec la Pologne puisqu'il a dépêché dans l'azur le fameux nuage de cendres qui a privé feu Lech Kaczynski de la pompe funèbre internationale qui lui semblait promise. Et pourtant, c'était un président aimé de tout ce qui compte de dignitaires catholiques polonais! Une église aussi réactionnaire que la leur ne pouvait pas espérer un président plus exquisément réac qu'il le fut.
Je sais bien que la Pologne, c'est compliqué, et que l'église a été trop longtemps le principal adversaire du régime communiste pour qu'il lui soit possible de renoncer à jouer un rôle politique occulte. Il n'empêche que ces funérailles amputées d'une large part de leur gloire par l'absence forcée du gotha politique mondial font sourire. Il y avait le terrible rappel des tueries de Katyn, certes, pour souder un peuple que l'Histoire a particulièrement malmené, mais que cela se fasse à la gloire posthume d'un dirigeant particulièrement rétrograde incite à soupirer. J'imagine qu'il se trouve encore quelques amis et amies que j'ai eu là-bas autrefois pour grincer des dents à l'écart de la ferveur nationale.
Avec son nuage de cendres, le Ciel semble même en vouloir à la Pologne jusque dans les détails. Voici qu'un article de Jean Quatremer nous apprend que le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, s'est ridiculisé —et le Parlement avec lui—, dans la foulée de ces obsèques nationales perturbées. Il s'est en effet montré incapable, accaparé qu'il devait être par l'adieu à son défunt président, d'annuler la session plénière du Parlement prévue pour aujourd'hui. Pourtant, avec les avions cloués au sol un peu partout en Europe, il aurait été sage de la reporter, cette session. M. Buzek est demeuré injoignable tout le week-end… Résultat, un peu plus de trois pelés et un tondu étaient présents, mais beaucoup moins que les 736 députés prévus. Aucun vote ou débat sérieux ne pouvait avoir lieu… Là encore, le nuage de cendre a frappé.
15 commentaires:
Moi, je ne l'ai pas senti dès le début, Ratzinger; on m'en avait dit 2,3 mots.
...
C'est vrai, j'aimerai bien savoir (comme dit J. Quatremer) combien ça coute une session pour rien ? Lui, J.Buzek, on m'en avait pas dit grand chose mais...justement !
;^)
Gildan, il était inquisiteur avant d'être pape, ça promettait en effet…
Logiquement la centaine de députés présents qui a coûté quelque chose pour rien devrait être taxée. Ça leur apprendrait a être fayots!
Au pape Ratzinger, je préfère le pape Lazuli (Passerina amoena)...
Jean-Paul II "rustique" ? Hé bé...
Comme twittais Poireau, l'autre jour, à la relecture de l'histoire de la Pologne, je me demande s'ils ont eu beaucoup de chance...
Epamin' joli, le papa lazuli, je ne connaissais pas.
Didier, rustique, oui. Je maintiens. Et à côté de Ratzinger (lequel apparaît de plus en plus comme une nullité dans la chaîne apostolique, ce dont je me fiche éperdument), J.P.2 me paraît un pape des cavernes.
Nicolas, ce pourrait bien être le peuple le plus guignard d'Europe, sur le plan historique, ce qui n'enlève rien à ses qualités, évidemment.
Ben... faudrait peut-être un peu argumenter, là... Autant pour Benoit XVI que pour son prédécesseur, du reste.
Ce que vous refusez de comprendre, vous comme les autres laïcards, c'est qu'un pape est (presque) toujours élu en fonction de visées particulière, dans un but précis et avec un plan en tête (bon ou mauvais, le plan, là n'est pas la question). Mais jamais pour faire plaisir aux gens qui sont en dehors de l'Église, ni même à ses Fidèles. Par conséquent, vous ne pouvez absolument pas dire si Benoit XVI est nul (et peut-être qu'il l'est du reste) ou non, puisque vous ne savez pas plus que moi pourquoi il est sur le trône de saint Pierre.
Pour ce qui est de Jean-Paul II, en dehors du fait que c'était avant tout un intellectuel d'une grande finesse, c'était avant tout un pape de combat. Sa tâche était double : abattre (ou contribuer à) le communisme et ramener l'Église dans le monde. Il me semble n'avoir pas démérité dans l'un comme dans l'autre de ces buts.
Clic !
Didier, je rentre à peine de la ville… Je vous répondrai plus tard…
Didier, mais non, je ne méconnais pas l'existence d'une stratégie dans le choix d'un pape. De même qu'il ne faut pas sous-estimer le rôle des rivalités feutrées entre les "chapelles" de cardinaux… Ces dernières doivent singulièrement compliquer la définition d'un dessein, et quoique je sois ignare dans ces matières, j'ai un peu l'impression que le choix de Ratzinger échappait à la visée dont vous parlez.
Que Jean-Paul II ait été choisi dans le but, entre autres, d'empoisonner l'existence des régimes communistes est avéré, mais il me semble douteux que ses électeurs aient projeté à l'avance d'en faire le "tombeur" du communisme. Du reste la chute de celui-ci ne peut se mettre à son seul crédit.
On voit, avec le recul et par comparaison à ses prédécesseurs et son successeur, que son pontificat a été une réussite, du point de vue du rayonnement de l'église, mais il en a aussi préparé le blocage, et son espèce de déroute morale et spirituelle d'aujourd'hui.
Enfin, quand je dis "pape rustique", ce n'est pas en fonction de l'analyse de ses écrits, qui ne m'ont jamais intéressé, mais plutôt parce qu'il était atteint de jeunite. Même si l'image vous paraît fausse, pour moi, comme parpe, il était l'équivalant du cureton de banlieue, à moto et à guitare.
Quant à mes propos sur Benoït XVI, il est évident que, si ce que l'on a raconté de sa culture me séduit davantage, je n'ai aucune qualité pour juger de son gouvernement. Je constate simplement qu'il a accumulé les erreurs au fil des années, et qu'il se trouve au moins un théologien du sérail et des prélats pour estimer qu'il n'était pas taillé pour le rôle de pape. Ils lui reprochent ses hésitations, son manque d'autorité, et je ne sais quoi encore. Si j'étais de la maison, je lui reprocherais son incapacité à faire sortir son église du XXe siècle, voire pire, puisqu'il semble surtout préoccupé de récupérer les reliques intégristes.
Il est d'usage qu'un Pape en remplace un autre, pourquoi ?
Yann, c'est une contrepèterie? Sinon, il en va du pape comme de toute chose ici bas: quand il est usagé, on en prend un autre…
Au moins le nuage de cendres Islandais n'aura-t-il pas gêné la crémation du couple présidentiel Polonais !
Je sais, c'était facile.
Lislandais, mais c'est frappé au coin du bon sens… ;-)
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