Il était 3 heures du matin l'autre nuit, lorsque le président Sirkozo, les yeux rougis par la fatigue et par toutes ses crises de colère de la soirée, tapa du poing sur la table.
«Bon y en a marre!» s'écria-t-il.
Retroussant sa manche de chemise gauche, il découvrit la demi-douzaine de Rolex couvrant son bras, tapota de l'index un cadran.
«Ça fait neuf plombes du soir aux States, c'est plus le moment de tergiverser… Vous marchez avec nous, ou on y va seuls, l'Hexagone et la Péninsule ?
—Je comprends pas bien quoi tu veux dire, Nicolo? objecta Sa Chandeleur d'Austrasie en réprimant un bâillement.
—Tu piges pas quoi, Angèle, tergiverser?
—Na, na! J'ai appris l'hexagonal à mon école, mais quand tu parles, Nicolo, je reconnais rien. Les palombes du soir… Ces choses… Tu vois?
—Ok, il va être neuf heures à New-York, on a plus le temps, t'as pigé cette fois?
—Ah, vi, vi!
—Faut faire le plein des avions, embarquer, décoller… Ajoute huit plombes de vol, à peu près, ça fait du onze heures à l'arrivée…
—Mmm… Mais cinq palombes seulement, là-bas, avec le décalage horaire, Nicolo. Trop tôt, les bureaux seraient vides! Tu vois bien qu'on peut encore bien réfléchir.
—Et moi, je dis qu'on a assez réfléchi, maintenant faut sauver l'Œurope, merde!
—Mais tout le monde le veut bien, Nicolo.
—Objection, Angèle! intervint le premier ministre péninsulaire, qui ajouta avec de grands gestes de bras: toute la monde est contre nous autres!
—Vi, vi! Mais ici toutes les seize, on va sauver Œurope.
—Qu'est-ce que tu veux dire, Angèle, tu es d'accord maintenant? questionna le président Sirkozo.
—Vi, si tu demandes pardon à l'Austrasie pour quand tu as dit que je suis qu'une rgrssoffpuolmaséebai (en Austrasien dans le texte)…
—Bon, bon! Si y a que ça c'est ok : je m'excuse Angèle…
—Na, na ! À genoux, puis ma télé, elle filme.»
La transcription de ce sommet crucial des pays de la zone Nœuro s'achève ici, le reste du débat s'étant déroulé à huis-clos, en présence d'un seul cameraman. Quoi qu'il en soit, l'ordre de passer à l'action fut donné et l'état-major de l'armée œuropéenne intégrée reçut ses instructions à six heures trente du matin, heure d'été…
Les troupes déjà sur le pied de guerre embarquèrent au pas de gymnastique à bord de seize appareils gros porteurs… À quatorze heures et des poussières, heure de Lutèce, huit heures et des poussières locales, les avions œuropéens survolaient New-York, alors que les bureaux commençaient à se remplir.
Un commando parachutiste Haxagono-austrasien atterrissait sur la terrasse de Standard & Poor's, dans les rues environnantes, ainsi que par-ci par-là, et prenait rapidement le contrôle de l'agence de notation. Les hommes, au nombre desquels figuraient trois jeunes femmes hexagonales, rencontrèrent une certaine résistance. Les premiers rapports font état d'une quinzaine d'agents de Standard & Poor's abattus, dont un sous-directeur de brigade et M. Didier Valseur-Dada, plus communément désigné par ses initiales familières de DVD. On se demande ce que l'ambassadeur d'Œurope auprès du FMI faisait dans ce sinistre repaire?
Simultanément, d'autres troupes aéroportées des pays de la zone Nœuro, péninsulaires et celtibères notamment, s'emparaient sans coup férir du reste des cibles de l'opération: les sièges de Moody's, de Fitch Ratings, et autres agences terroristes de moindre importance. À dix heures locales, seize de Lutèce, tout était terminé et le président Sirkozo pouvait fièrement annoncer aux télés de l'Hexagone:
«Mes chers compatriotes, tous les fauteurs de spéculation sont morts, ou arrêtés. Y seront jugés et punis comme y le méritent… L'Œurope unie a vaincu le terrorisme financier international ! »
P-S. Yann nous fait part d'un témoignage qu'il faut lire et faire lire… Avec «Aérien» Arf revient aux Jeux d'écriture… Et Balmeyer a publié depuis jeudi dernier trois textes que je n'ai pas encore lus… Une honte!
«Bon y en a marre!» s'écria-t-il.
Retroussant sa manche de chemise gauche, il découvrit la demi-douzaine de Rolex couvrant son bras, tapota de l'index un cadran.
«Ça fait neuf plombes du soir aux States, c'est plus le moment de tergiverser… Vous marchez avec nous, ou on y va seuls, l'Hexagone et la Péninsule ?
—Je comprends pas bien quoi tu veux dire, Nicolo? objecta Sa Chandeleur d'Austrasie en réprimant un bâillement.
—Tu piges pas quoi, Angèle, tergiverser?
—Na, na! J'ai appris l'hexagonal à mon école, mais quand tu parles, Nicolo, je reconnais rien. Les palombes du soir… Ces choses… Tu vois?
—Ok, il va être neuf heures à New-York, on a plus le temps, t'as pigé cette fois?
—Ah, vi, vi!
—Faut faire le plein des avions, embarquer, décoller… Ajoute huit plombes de vol, à peu près, ça fait du onze heures à l'arrivée…
—Mmm… Mais cinq palombes seulement, là-bas, avec le décalage horaire, Nicolo. Trop tôt, les bureaux seraient vides! Tu vois bien qu'on peut encore bien réfléchir.
—Et moi, je dis qu'on a assez réfléchi, maintenant faut sauver l'Œurope, merde!
—Mais tout le monde le veut bien, Nicolo.
—Objection, Angèle! intervint le premier ministre péninsulaire, qui ajouta avec de grands gestes de bras: toute la monde est contre nous autres!
—Vi, vi! Mais ici toutes les seize, on va sauver Œurope.
—Qu'est-ce que tu veux dire, Angèle, tu es d'accord maintenant? questionna le président Sirkozo.
—Vi, si tu demandes pardon à l'Austrasie pour quand tu as dit que je suis qu'une rgrssoffpuolmaséebai (en Austrasien dans le texte)…
—Bon, bon! Si y a que ça c'est ok : je m'excuse Angèle…
—Na, na ! À genoux, puis ma télé, elle filme.»
La transcription de ce sommet crucial des pays de la zone Nœuro s'achève ici, le reste du débat s'étant déroulé à huis-clos, en présence d'un seul cameraman. Quoi qu'il en soit, l'ordre de passer à l'action fut donné et l'état-major de l'armée œuropéenne intégrée reçut ses instructions à six heures trente du matin, heure d'été…
Les troupes déjà sur le pied de guerre embarquèrent au pas de gymnastique à bord de seize appareils gros porteurs… À quatorze heures et des poussières, heure de Lutèce, huit heures et des poussières locales, les avions œuropéens survolaient New-York, alors que les bureaux commençaient à se remplir.
Un commando parachutiste Haxagono-austrasien atterrissait sur la terrasse de Standard & Poor's, dans les rues environnantes, ainsi que par-ci par-là, et prenait rapidement le contrôle de l'agence de notation. Les hommes, au nombre desquels figuraient trois jeunes femmes hexagonales, rencontrèrent une certaine résistance. Les premiers rapports font état d'une quinzaine d'agents de Standard & Poor's abattus, dont un sous-directeur de brigade et M. Didier Valseur-Dada, plus communément désigné par ses initiales familières de DVD. On se demande ce que l'ambassadeur d'Œurope auprès du FMI faisait dans ce sinistre repaire?
Simultanément, d'autres troupes aéroportées des pays de la zone Nœuro, péninsulaires et celtibères notamment, s'emparaient sans coup férir du reste des cibles de l'opération: les sièges de Moody's, de Fitch Ratings, et autres agences terroristes de moindre importance. À dix heures locales, seize de Lutèce, tout était terminé et le président Sirkozo pouvait fièrement annoncer aux télés de l'Hexagone:
«Mes chers compatriotes, tous les fauteurs de spéculation sont morts, ou arrêtés. Y seront jugés et punis comme y le méritent… L'Œurope unie a vaincu le terrorisme financier international ! »
P-S. Yann nous fait part d'un témoignage qu'il faut lire et faire lire… Avec «Aérien» Arf revient aux Jeux d'écriture… Et Balmeyer a publié depuis jeudi dernier trois textes que je n'ai pas encore lus… Une honte!
10 commentaires:
L'abus d'ouzo est dangereux...
Des pas perdus, insinuerais-tu que quelqu'un a bu, toi peut-être ?
Merci pour le lien.
Et Arf nous a fait le cadeau d'un très beau texte pour Jeux d'écritures. Merci pour le lien !
Yann, normal.
Madame Kévin, j'ai lu ça avec plaisir, oui!
Le plus drôle, c'est que ta théorie est intéressante: manipulation des agences de notation par les pays européen pour maintenir les marchés boursiers et les valeurs au plus haut... hmmm....
Homer, c'est une lecture possible, de même que d'y voir ce que l'Europe ne peut pas faire, face à "la vengeance" des milieux financiers qui ont voulu l'ébranler.
Tu crois que cette fièvre était du au thermomètre ? Z'ont l'air d'y croire eux, en tout cas ! :-))
[Ils bâtissent un système dont ils se plaignet quand il s'applique à eux-mêmes… :-)) ].
Les paras avaient des parachutes dorés ?
M Poireau, oui, les notes des agences spécialisées anglo-saxonnes sont seules à l'origine des attaques contre l'euro.
Nicolas, non, ça c'est réservé à l'état-major, et ils ne vont jamais au combat!
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