La privatisation des services publics, on s'en doutait, nous conduit lentement mais sûrement vers des temps nouveaux, une sorte de Moyen-Âge de fantaisie, certainement plein de charme pour ceux qui auront les moyens d'y conserver un train de vie féodal. Non que nous allions à coup sûr nous retrouver avec de preux députés armés jusqu'aux dents et juchés sur des canassons pour parcourir leurs circonscriptions ensauvagées, mais rien de ce qui réconfortait les gens ordinaires n'existera plus.
On pourrait parler de tout ce que les nuisibles au pouvoir rongent peu à peu de notre protection sociale, ou des droits du travail ; parler de l'injustice qui s'étend, mais en ces matières rien n'est encore perdu ni gagné, la lutte dure. En revanche, attardons-nous un moment sur ce qui appartient déjà au passé proche, comme la privatisation de France Telecom (en 2004) et d'EDF (décidée sous Jospin)…
Quand on habite comme moi à la campagne, on mesure concrètement tout ce qui a changé avec l'abandon de ces services publics par l'état. Les lignes ne sont plus entretenues: par exemple, lorsqu'on longe le chemin qui dessert le quartier où je vis, on se demande comment le téléphone marche encore, à la vue des câbles traversant la ramure des arbres. Et quand une panne survient, comme c'est arrivé à mes voisins, il vaut mieux être doué de patience… Le réseau EDF est à peine meilleur, voire pire en certains cas, puisque, pour reprendre mon exemple personnel, on peut rester des années dans le provisoire.
Dans la nuit du 21 novembre 2008, une tempête localisée sur quelques cantons de la région a, entre autres dommages, jeté à bas des centaines d'arbres, brisé des poteaux, arraché les lignes électriques… Nous sommes restés quelques jours sans électricité, ce qui n'avait rien d'extraordinaire, vu l'importance des dégâts. Notre maison fut la dernière du quartier à être dépannée par deux agents venus d'une autre région… Il était tard, du matériel manquait: ils improvisèrent une poupée entre notre câble et celui du réseau, et, rendant compte à leur hiérarchie de cette réparation, par le téléphone de la maison, la qualifièrent de «provisoire». Ce 11 mai 2010, le rapetassage est toujours là, bien qu'à plusieurs reprises, j'ai rappelé cette situation à EDF.
On pourrait parler de tout ce que les nuisibles au pouvoir rongent peu à peu de notre protection sociale, ou des droits du travail ; parler de l'injustice qui s'étend, mais en ces matières rien n'est encore perdu ni gagné, la lutte dure. En revanche, attardons-nous un moment sur ce qui appartient déjà au passé proche, comme la privatisation de France Telecom (en 2004) et d'EDF (décidée sous Jospin)…
Quand on habite comme moi à la campagne, on mesure concrètement tout ce qui a changé avec l'abandon de ces services publics par l'état. Les lignes ne sont plus entretenues: par exemple, lorsqu'on longe le chemin qui dessert le quartier où je vis, on se demande comment le téléphone marche encore, à la vue des câbles traversant la ramure des arbres. Et quand une panne survient, comme c'est arrivé à mes voisins, il vaut mieux être doué de patience… Le réseau EDF est à peine meilleur, voire pire en certains cas, puisque, pour reprendre mon exemple personnel, on peut rester des années dans le provisoire.
Dans la nuit du 21 novembre 2008, une tempête localisée sur quelques cantons de la région a, entre autres dommages, jeté à bas des centaines d'arbres, brisé des poteaux, arraché les lignes électriques… Nous sommes restés quelques jours sans électricité, ce qui n'avait rien d'extraordinaire, vu l'importance des dégâts. Notre maison fut la dernière du quartier à être dépannée par deux agents venus d'une autre région… Il était tard, du matériel manquait: ils improvisèrent une poupée entre notre câble et celui du réseau, et, rendant compte à leur hiérarchie de cette réparation, par le téléphone de la maison, la qualifièrent de «provisoire». Ce 11 mai 2010, le rapetassage est toujours là, bien qu'à plusieurs reprises, j'ai rappelé cette situation à EDF.
À dire vrai, il n'y a pas lieu de s'étonner: il suffit de lire l'article publié aujourd'hui sur le site du Parisien, pour voir dans quel état d'abandon est en train de glisser le réseau national, depuis la privatisation d'EDF. Notre fleuron d'hier se développe à tour de bras à l'étranger, mais des bras, justement, il n'en a plus assez pour s'occuper sérieusement du réseau domestique. En effet, ERDF, la filiale chargée de la maintenance a largement réduit son personnel… Un jour viendra où les câbles resteront par terre, il faudra attendre le passage aléatoire d'un électricien errant pour les raccrocher.
P-S Après Arf, voici Céleste qui se met au jeu d'écriture de Mme Kevin… Vous êtes peut-être coulorophobe ou anuptaphobe sans le savoir: courrez vite chez Suzanne pour en apprendre les symptômes!
P-S Après Arf, voici Céleste qui se met au jeu d'écriture de Mme Kevin… Vous êtes peut-être coulorophobe ou anuptaphobe sans le savoir: courrez vite chez Suzanne pour en apprendre les symptômes!
9 commentaires:
Eh! Chez toi, il va falloir sortir l'échelle pour aller couper quelques branches bientôt!(à gauche sur la photo)
;^)
Le "rapetassage", c'est ce truc bizarre sur le câble du milieu ?
C'est au milieu, oui, le truc bizarre, et puis côté poteau, et encore dans un cyprès, qui ne figure pas sur la photo. (Quant à élaguer la branche de pin, je n'ai pas envie: il est énorme, très haut, j'ai passé l'âge de faire le con…)
Je n'ai pas encore tout lu mais la privatisation d'EDF n'a pas été décidée sous Jospin qui a juste ratifié un truc décidé avant lui : l'ouverture à la concurrence. Elle n'imposait PAS DU TOUT une ouverture de capital (qui n'est d'ailleurs pas une privatisation).
J'ai tout lu... Oui ! Je me rappelle très bien l'état "des fils" dans ton coin !
Nicolas, c'est ce qu'on peut trouver par-ci par-là sur le web, quand on remonte à l'origine du changement de statuts d'EDF: le coup d'envoi aurait été donné par Jospin… Mais à vrai dire, c'est devenu anecdotique, et de peu d'intérêt, puisque le mal est fait.
(Et quand tu repasseras, il y a toutes les chances pour que rien n'ait changé, côté "fils"!)
Ce n'est pas anecdotique. C'est l'argument qu'a utilisé la droite pour justifier la privatisation qui est repris en coeur par la gauche de la gauche et les ségolistes pour taper sur Jospin... et maintenant sur DSK maintenant qu'il représente un danger. Jospin n'a fait que ratifier un accord Européen sur la libéralisation des services qui avait été négocié avant lui. Cet accord ne nécessitait ni le changement de statuts en 2004 ni, plus tard, la privatisation.
C'est dévastateur pour la gauche puisqu'elle va encore rentrer dans un débat sur "la vraie gauche". Contentons nous de critiquer certaines des privatisations qu'il a menées mais pas ce qui ne le nécessite pas.
Nicolas, soit, j'admets que cela pourrait ne pas être innocent et qu'il faut y regarder de plus près. Ceci dit, mon cœur de gauche ne se serre pas vraiment de remords pas à l'idée de faire du tort à DSK. Je n'ai pas encore définitivement forgé mon opinion à son égard, mais je crois que c'est un des derniers bonshommes du PS pour qui je voterais.
S'il est désigné par les militants (ou les sympathisants), je voterais pour lui sans problème. Je ferais même campagne pour lui s'il est face à Ségolène Royal, pour qui je voterais sans problème si elle est désignée par les militants...
Nicolas, sincèrement, moi je ne sais pas encore. DSK candidat, c'est la certitude, s'il est élu, de continuer le cycle répugnant des présidents-monarques, avec en prime un retour au septennat. Si cela ne dépendait que de moi, ce serait non: je n'en veux plus! Je veux de la démocratie, enfin: rien d'autre ne compte.
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