Dans une actualité qui reste aujourd'hui particulièrement éprouvante, puisque l'on ne sait toujours pas comment la dépouille de Michael Jackson sera inhumée dans son ranch de Neverland, et si la lecture du testament sera retransmise à la télévision, j'hésitais à m'exprimer ici.
À quoi bon rajouter des lignes à la douleur de millions de Martiens éplorés, au risque de les faire souffrir davantage, et même si personne ne lit mon blog sur Mars?
Et puis j'ai pensé qu'il y avait quelques mots à dire, tout de même, pour apporter un peu de réconfort à mon prochain. On apprend en effet que deux dirigeants qui comptent ont trouvé leur chemin de Damas et se sont engagés sur la voie du bien.
Le premier se nomme Lars Olofsson, un quinquagénaire Suédois. Il est le nouveau directeur général du groupe Carrefour. M. Olofsson est en pointe d'une certaine actualité, car il a décidé que Carrefour veut désormais être aimé. Oui, oui, parfaitement! Ce réseau de nasses à chalands, ce ramassis de hangars sinistres que l'on fréquente le plus souvent hébété, en poussant son caddie comme un zombi, quand on n'y passe pas au galop, en essayant de contenir sa fureur d'être pris pour un con, Carrefour donc, veut qu'on l'aime!
Le nouveau patron a son plan, il a décidé de nous «enchanter tous les jours»… Et notamment en agissant sur les prix, que les consommateurs trouvent trop élevés, car le groupe se serait un peu trop concentré sur la qualité. Là, on croit rêver! Qui ne s'est jamais fait avoir par le prétendu engagement de «qualité» de Carrefour, en achetant des fruits «murs à point», en réalité immatures et dépourvus de goût? Ce n'est qu'un simple exemple, bien sûr: il faudrait un billet-fleuve pour dresser un catalogue exhaustif de récriminations.
Rendre la grande distribution sympathique est une tâche digne d'Heraclès nettoyant les écuries d'Augias, mais M. Olofsson ne compte sans doute pas y parvenir en un jour…
Le second héros à l'antique de ce jour, c'est Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas la France qu'il espère faire aimer, pour sa part, mais lui-même. Dans une interview accordée au Nouvel Obs, il nous apprend qu'il a commis des erreurs d'appréciation, pour le cas où cela nous aurait échappé. Il a une excuse: c'est qu'il lui a fallu du temps «pour se hisser à la hauteur d'une charge (…) proprement inhumaine», rien que ça!
Et d'ironiser, mine de rien, sur le fait que les Français auraient développé une «exigence nouvelle» en matière d'austérité de mœurs exigées du président. «Je n'observe pas qu'on avait la même, par exemple à l'égard de François Mitterrand; donc les temps ont changé, on vit un nouvel âge de la démocratie», a-t-il dit.
On aurait aimé que les interviewers lui fissent observer qu'en la matière, le modèle-étalon, était le premier président de la Ve république, Charles de Gaulle. L'homme qui avait fait installer un compteur EDF à l'Élysée pour payer la consommation de son appartement privé, et qui ne mélangeait jamais ses dépenses personnelles à celles de sa fonction.
Certes, de Gaulle, ce n'était pas un petit marrant, mais, la vie est injuste: il était né avec la stature et la dignité innée qui conviennent au représentant du peuple souverain.
À quoi bon rajouter des lignes à la douleur de millions de Martiens éplorés, au risque de les faire souffrir davantage, et même si personne ne lit mon blog sur Mars?
Et puis j'ai pensé qu'il y avait quelques mots à dire, tout de même, pour apporter un peu de réconfort à mon prochain. On apprend en effet que deux dirigeants qui comptent ont trouvé leur chemin de Damas et se sont engagés sur la voie du bien.
Le premier se nomme Lars Olofsson, un quinquagénaire Suédois. Il est le nouveau directeur général du groupe Carrefour. M. Olofsson est en pointe d'une certaine actualité, car il a décidé que Carrefour veut désormais être aimé. Oui, oui, parfaitement! Ce réseau de nasses à chalands, ce ramassis de hangars sinistres que l'on fréquente le plus souvent hébété, en poussant son caddie comme un zombi, quand on n'y passe pas au galop, en essayant de contenir sa fureur d'être pris pour un con, Carrefour donc, veut qu'on l'aime!
Le nouveau patron a son plan, il a décidé de nous «enchanter tous les jours»… Et notamment en agissant sur les prix, que les consommateurs trouvent trop élevés, car le groupe se serait un peu trop concentré sur la qualité. Là, on croit rêver! Qui ne s'est jamais fait avoir par le prétendu engagement de «qualité» de Carrefour, en achetant des fruits «murs à point», en réalité immatures et dépourvus de goût? Ce n'est qu'un simple exemple, bien sûr: il faudrait un billet-fleuve pour dresser un catalogue exhaustif de récriminations.
Rendre la grande distribution sympathique est une tâche digne d'Heraclès nettoyant les écuries d'Augias, mais M. Olofsson ne compte sans doute pas y parvenir en un jour…
Le second héros à l'antique de ce jour, c'est Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas la France qu'il espère faire aimer, pour sa part, mais lui-même. Dans une interview accordée au Nouvel Obs, il nous apprend qu'il a commis des erreurs d'appréciation, pour le cas où cela nous aurait échappé. Il a une excuse: c'est qu'il lui a fallu du temps «pour se hisser à la hauteur d'une charge (…) proprement inhumaine», rien que ça!
Et d'ironiser, mine de rien, sur le fait que les Français auraient développé une «exigence nouvelle» en matière d'austérité de mœurs exigées du président. «Je n'observe pas qu'on avait la même, par exemple à l'égard de François Mitterrand; donc les temps ont changé, on vit un nouvel âge de la démocratie», a-t-il dit.
On aurait aimé que les interviewers lui fissent observer qu'en la matière, le modèle-étalon, était le premier président de la Ve république, Charles de Gaulle. L'homme qui avait fait installer un compteur EDF à l'Élysée pour payer la consommation de son appartement privé, et qui ne mélangeait jamais ses dépenses personnelles à celles de sa fonction.
Certes, de Gaulle, ce n'était pas un petit marrant, mais, la vie est injuste: il était né avec la stature et la dignité innée qui conviennent au représentant du peuple souverain.
23 commentaires:
"[Lars Olofsson] a son plan, il a décidé de nous « enchanter tous les jours »… Et notamment en agissant sur les prix [...] car le groupe se serait un peu trop concentré sur la qualité."
On peut penser à Apple, qui "enchante" ses clients (dans les deux sens du mot) bien qu'elle se concentre sur la qualité... Plus je vis, plus je constate que plusieurs hauts PDG sont des idiots.
C'est tragique: à voir Sarkozy on finit par devenir gaullistes! Enfin... pour une certaine vérité d'être.
Nicolas Sarkozy vend des salades pas mûres ?
Nous faire aimer Carrefour, c'est bien une idée de communicant, ça. Un peu comme ce président qui ne préside rien que sa propre statutre telle qu'il l'imagine…
Triste époque !
:-))
bonsoir, Coucou. J'aime bien cet article.
Le marketing n'a pas d'odeur, voyons....surtout pas celle de la vérité.
J'aime assez que toi et tes lecteurs prennent le gaulisme en référence..:D
Faute de grive, on mange des merles?
ouais comme Hermes :)
Gilles,
je suis un apple-maniaque depuis 1986, je crois… Apple nous écorche bien plus que Carrefour en matière de prix, c'est vrai, et je râle souvent là-dessus. En revanche sur la qualité, par contre, rien de commun entre les deux. Les macs sont vraiment largement au-dessus de la concurrence. Maintenant, s'il s'agit de trouver son gourou-PDG cinglé, je retombe d'accord avec toi.
Hermes,
si on m'avait dit à l'époque qu'un jour je découvrirais de la vertu chez de Gaulle, j'aurais gloussé. Mais voilà: l'avers de sa morgue et de son cocufiage des français avec sa maîtresse, la France, c'était une dignité irréprochable…
Filaplomb,
Nicolas Sarkozy était davantage fait pour présider dans la grande distribution que le pays!
Quant à faire aimer Carrefour, tu as raison: on est en pleine irréalité, dans la communication pure où les mots sont galvaudés, les idées ne signifient plus rien.
Serge,
content de te revoir par ici!
Très juste ta réflexion sur le marketing. Quant au gaulisme repris à l'occasion comme référence à gauche, ce n'est pas nouveau! Il était insupportable par ses défauts, mais on ne mésestimait pas ses qualités, tout en se méfiant d'un général "héroïque" au pouvoir. Savoir qu'il avait tout de même la fibre profondément démocratique, nous ne l'avons découvert que lorsqu'il a quitté le pouvoir avec sa superbe naturelle.
Gaël,
eh oui, comme Hermes, moi aussi!
Même réflexion qu' Hermes nous finissons par "devenir Gauliste" Et pourtant ça n'a jamais été ma tasse de thé!
Moi, je suis gaulliste depuis 1967, en ce beau jour où le Général a dit "Vive le Québec libre". Qu'il n'ait pas été suivi par les premiers concernés est une autre histoire, c'est le cas de le dire.
En ce qui concerne Steve Jobs, je ne pense pas qu'il soit cinglé ; arrogant et maniaque et perfectionniste et colérique, oui. Mais tu sais quoi ? Je me sers de ses ordinateurs mais je n'ai pas à le fréquenter en personne ! D'ailleurs, tous les créateurs ont mauvais caractère.
Macao,
Gauliste pour l'image présidentielle, surtout.
Gilles,
le "Québec libre" a été un grand moment de la légende gaulienne… Mais bon, c'est loin…
S Jobs n'est pas cinglé, j'en conviens. Mégalo, suffisant, et réellement doué pour inspirer son entreprise…
Le billet, la conclusion aussi, est magnifique... UN excellent billet.
Bien sur la partie sur l'interview de Sarkozy... Malheureusement, un monologue de ce dernier, le journaliste ne lui posant pas des questions réellement génantes, mettant en avant ses contradictions entre les actes et les belles paroles...
Enfin, s'il " a changé", ça ne fera que la ouf oufieme fois...
J'ai rien à rajouter... Sinon que j'ai passé un bon moment.
Quoi !?! Sarkozy n'aurait pas la stature du général ?
C'est pas bien du tout de me piquer mes sujets de billets !
Je ne vais tout de même pas me lever à cinq heures tous les matin pour essayer d'en faire d'aussi bons !!!
Falcon,
merci. Il me semble qu'il y a eu quelques remous au Nouvel Obs, sur les conditions de l'interview, mais je n'y ai pas vraiment fait attention en lisant, hier. C'est l'éternel problème français, cette déférence anesthésiante des journalistes envers le pouvoir!
Le Coucou : en gros, Louvrier (le dir com' du nain) a convoqué Olivennes pour organiser la chose et ils ont débarqué à l'Obs sans prévenir la rédaction. L'interview tient plus du publi-reportage que du journalisme !
:-)
Pince moi ...
Le pire c'est qu'il sera encore là en 2012 !
Tiens, j'ai loupé des commentaires…
Nicolas,
cela ne saute pas aux yeux, il faudrait retrouver une photo où de Gaulle faisait sauter N. Sarkozy sur ses genoux…
le-gout-des-autres,
c'est un billet d'hier… et maintenant tu as toute une journée pour en faire un meilleur, sans difficulté! :-)
M. Poireau,
voilà, c'est ça que j'avais lu! Merci de le préciser. Oui, c'est une pure opération de com. La rédaction aurait dû la démonter en parallèle dans un autre article.
Eric,
voilà…
Mon général, revenez !
Excellent billet, le coucou !
Comment ça les Martiens ne lisent pas ce blog ! ;o))
est ce vraiment si grave de vouloir se faire aimer ? apparemment, il a du mal quand même !
Nemo,
merci, mais je n'irais pas jusqu'à souhaiter le retour de la rigidité gaullienne! Associée à l'autoritarisme sarkozien, pour le coup nous basculerions bel et bien dans la dictature…
Dominik,
j'aurais bien aimé, mais non: pas un seul FAI martien dans analytics…
αяf, ce n'est certes pas grave de vouloir être aimé, mais de la part du monsieur, cela rajoute au ridicule naturel. Enfin, c'est mon point de vue.
Aimer De Gaulle parce qu’il payait son compteur EDF, ça ne branche pas BiBi.
Années 65-68 : BiBi se souvient de l’ennui au Collège, des blouses grises des internes, de la mise en rang et de la mise au pas, des félicitations pour les plus idiots de la classe. Bibi se souvient d’un De Gaulle à mille lieux de nos aspirations, de ce De Gaulle qui mit l’Afrique à sa botte avec Jacques Foccard et la jeunesse française dressée à coups de gaz lacrymo de Raymond Marcellin, ministre style Hortefeux. Et il faudrait considérer avant tout sa stature d’Homme d’Etat ? Coucou, t’as la mémoire qui flanche mais BiBi, lui, s’en souvient tres bien :-)
A bibientôt
Bibi,
j'ai parlé d'aimer de Gaulle? Ce n'était pas un petit marrant, ai-je écrit. Ailleurs, je ne sais où, j'ai dit aussi que son départ m'avait soulagé, comme la plupart des gens. Mais cela n'ôte rien à sa probité et à sa dignité dans l'exercice de la présidence.
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