Au moins, avec Manuel Valls, les choses sont claires: ricanant sur le concept de «société du bien-être», prôné par Martine Aubry, il souhaite pour sa part restaurer «l'idée d'une autorité politique, non pas répressive et contraignante», nous apprend Libération.
Les propos mêmes que les Français ne veulent plus entendre, et qui finiront par les pousser à sortir leurs auteurs de la vie politique. En tout cas, je l'espère…
N'en déplaise à M. Valls, il faut bel et bien restaurer l'ensemble de notre protection sociale, en reprenant l'argent où il se trouve, lorsque le coût est élevé. Il faut mettre fin au catéchisme de l'individualisme, et simultanément revoir de fond en comble les pratiques politiques de ce pays.
M. Valls estime que les valeurs de solidarité (ce qu'il raille en fait sous l'appellation de «société de soin») appartiennent en quelque sorte au passé. Il ne voit donc pas que ce qui appartient définitivement au passé, c'est justement l'idée «d'autorité politique» dont il appelle le retour de ses vœux.
L'autorité des politiques est perdue de toute considération aux yeux d'un nombre de gens impressionnant. C'est cela qui est sans retour. C'est avec cela que les politiques devront de plus en plus compter, et pactiser.
Ce qu'il faut inventer, c'est la démocratie, une démocratie viable, à bâtir avec d'autres gens que des leaders affamés de pouvoir et d'autorité.
Les propos mêmes que les Français ne veulent plus entendre, et qui finiront par les pousser à sortir leurs auteurs de la vie politique. En tout cas, je l'espère…
N'en déplaise à M. Valls, il faut bel et bien restaurer l'ensemble de notre protection sociale, en reprenant l'argent où il se trouve, lorsque le coût est élevé. Il faut mettre fin au catéchisme de l'individualisme, et simultanément revoir de fond en comble les pratiques politiques de ce pays.
M. Valls estime que les valeurs de solidarité (ce qu'il raille en fait sous l'appellation de «société de soin») appartiennent en quelque sorte au passé. Il ne voit donc pas que ce qui appartient définitivement au passé, c'est justement l'idée «d'autorité politique» dont il appelle le retour de ses vœux.
L'autorité des politiques est perdue de toute considération aux yeux d'un nombre de gens impressionnant. C'est cela qui est sans retour. C'est avec cela que les politiques devront de plus en plus compter, et pactiser.
Ce qu'il faut inventer, c'est la démocratie, une démocratie viable, à bâtir avec d'autres gens que des leaders affamés de pouvoir et d'autorité.
11 commentaires:
Et il est où l'argent ? Parce que là, on doit un paquet de fric quand même.
Ce Valls me désole, le coup du mec de gauche/de droite ça me dérange. Loi sur le voile, augmentation du contingent en Afghanistan, maintenant l'ordre et la discipline... on dirait qu'il fait exprès.
Je crains que vous ne vous trompiez du tout au tout, en jonglant avec de grands mots. C'est la démocratie qui est en train de faire ses derniers tours de pistes. ensuite, il restera quoi ? Le politique. Contraignant et répressif, comme il est dans sa nature de l'être.
Bob, seriez-vous le "centriste réfugié dans la majorité"? Cela expliquerait vos interventions. Oui, on doit un paquet de fric, mais des choix différents peuvent se faire quant à la manière d'en récupérer pour rembourser.
Rimbus, il s'est "droitisé", c'est certain, et ce genre de bonhomme ne laisse rien au hasard en principe. Cela peut servir une stratégie, ou aussi tout simplement partir de convictions sincères…
Didier, attention: je n'affirme pas que les Français vont réellement foutre en l'air le système: après tout, génération après génération, ils doivent cracher sur les politiques depuis la Révolution ou presque, et pas grand chose n'a réellement changé en définitive. Que le politique soit contraignant, c'est une nécessité pour faire vivre une population dans le respect de l'intérêt général. Mais il est parfaitement possible de faire coexister contrainte et démocratie réelle.
>Bob, seriez-vous le "centriste réfugié dans la majorité"?
Non. J'aimerai bien connaître les choix différents qui s'offrent à nous, à part tailler dans les niches et les dépenses je vois mal comment on va pouvoir faire.
Personnellement, en voyant le marché des CDS sur la France la semaine dernière, j'ai déjà des doutes sur le fait qu'on passe l'année.
À moins de faire jouer la planche à billet (en quittant l'Euro? en forçant la BCE à monétiser notre dette?) mais dans ce cas là tout le monde y perd.
Bob, le marché des CDS reste pour moi d'une complète opacité. C'est un tort, je sais, mais il me pèse moins, du coup.
Tout ce qui se passe peut aussi faire penser que, sans la spéculation déchaînée par les agences de notation, les pays européens auraient pu se remettre lentement de la crise…
Quant à "forcer la BCE à monétiser notre dette", n'est-ce pas ce qui vient de se passer?
A propos de CDS et d'agences de nortation, il est assez savoureux de voir des compagnies proposer des "assurances contre les défauts de paiement" sans avoir aucun moyen d'indemniser l'assuré quand ça tourne mal.
Quant aux age,nces de notation, il est aussi savoureux (scandaleux ?) de constater que personne ne pointe du doigt le conflit d'intérêt flagrant. Elles sont quand même payés par les banques qui en plus encouragent à y recourir...
Et après, ça vient nous donner des leçons de gestion et d'éthique.
M. Valls à l'air d'avoir des bons conseillers qui lui suggèrent de dire sincèrement le fond de sa pensée. C'est une qualité essentielle pour un personnage qui vous explique d'emblée pourquoi il ne faudra jamais voter pour lui.
> la spéculation déchaînée par les agences de notation
Les agences de notation ne spéculent pas, on peut leur reconnaitre bien des torts, surtout celui de ne pas anticiper et de dégrader les notes après que le marché ne se soit retourné. Le problème de leur position centrale et de leur rémunération est sans doute scandaleux, mais ce sont bien les réglementations bancaires qui ont abouti à cet état de fait. Casser le thermomètre maintenant ne changera rien à la réalité, à savoir que les états sont structurellement en déficit et que les prêteurs n'ont plus confiance dans le fait que les états puissent rembourser.
Pour les CDS, le nombre de contrat protégeant contre un défaut du R-U et de la France sont en tête de liste. Il faut dire que lorsqu'on regarde le petit graphique suivant : http://www.nytimes.com/interactive/2010/05/02/weekinreview/02marsh.html on se dit que si l'un des PIIGS fait défaut, il nous entraine avec lui.
Donc j'aimerais bien savoir comment *vous* envisager une sortie, à savoir comment réduire notre dette ? quelles mesures pour garder la confiance des prêteurs dans notre capacité à payer ? Et s'ils on ne nous prête plus d'argent, comment financer l'état sans faire exploser le pays ?
@le-gout-des-autres: elles sont surtout payées par les états pour noter leur dette.
Aux États-Unis, le Sénat vient de voter des amendements pour réduire le poids des agences dans la notation de leur dette au profit d'une "agence de notation" étatique. C'est certain que si le pays note sa propre dette, le système va être davantage crédible…
la seule autorité qui ne soit pas "répressive et contraignante" est celle qu'on attribue à une personne qui dans un domaine précis (technique, scientifique, ou autre) a une compétence : or le peu que j'ai pu entendre, des propos tenus par ce petit-péteux réac, ne m'a pas vraiment donné cette impression...
Le-goût-des-autres,
le conflit d'intérêt des agences de notation est tout de même connu, mais il semble que des agences de notation contrôlées par les états, aboutiraient à un autre conflit d'intérêt… Sans solution ! C'est la spéculation sur les monnaies qui devrait être proscrite…
Captainhaka, les politiques bien conseillés et transparents comme lui devraient être la seule espèce admise, chacune dans son registre, bien entendu!
Bob, si vous lisez bien, cela ne veut pas dire que les agences de notation spéculent, mais qu'elles favorisent, entretiennent, stimulent de fait la spéculation.
Quand à un effondrement total de notre pays, permettez moi d'en douter. La France est tout de même assise aussi sur une épargne de ses citoyens plus ou moins nantis qui s'élevait en 2005 à 3104 milliards financiers (hors patrimoine immobilier lequel représente 8000 milliards en 2005), et encore 300 milliards d'euros en dépôts improductifs… ( http://www.jacquesmarseille.fr/actualites/Article_Investir_epargne.asp)
Luc, nous sommes d'accord…
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