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lundi 11 août 2008

JO : Nos relayeurs en sac prennent une gamelle.


Cher Coucou, comme tu peux en juger par la photo que j'ai prise avec mon mobile pendant la séance d'échauffement, une heure avant le départ, notre équipe nationale de relais de course en sac était gonflée à bloc ce matin. Regarde leurs sourires conquérants sous les gradins de la tribune officielle encore vides… Ils riaient moins lorsqu'au passage du dernier relais, notre leader, Jean-René Ksorzy s'est cassé la figure à cinq mètres de la ligne d'arrivée ! Il y avait une peau de banane sur la piste, soi-disant. Ils vont déposer un recours auprès du Comité Olympique, mais c'est une démarche sans espoir, à mon avis. Encore une médaille de plomb, quelle poisse Coucou ! Bisous, Adèle.

dimanche 10 août 2008

Révélations d'Adèle sur les JO

Il y a quelque chose de pourri au royaume du sport olympique, Coucou ! Après la déconvenue d'hier dans les épreuves de marelle, ce matin, en me rendant sur les lieux du concours de tir à la fronde, mon petit coeur vibrait d'espérance. Notre pays alignait le vice-champion du monde au tir d'instinct, et le prodige du casse-vitre, Loan Fordemange, champion d'Europe à tout juste 16 ans. J'avais lu dans L'Épique, avant mon départ pour Pékin, que les spécialistes de la discipline pronostiquaient une médaille d'or pour la France, ou d'argent tout au moins. Hélas ! La Fédération française de tir à la fronde était bien naïve de croire qu'il suffisait de sélectionner des athlètes au summum de leur forme pour l'emporter. Notre Loan national a dû se contenter du bronze, c'est la République de Niche qui a raflé l'or et l'argent. Et tu sais comment ? Je te le donne en mille… Ce n'est pas grâce au dopage, non, bien que ce pays d'éleveurs de chevaux en connaisse un rayon, paraît-il, sur l'art d'épicer l'avoine. Ils ont utilisé une méthode infiniment plus subtile et, de mon point de vue, parfaitement scandaleuse, digne du "Meilleur des mondes" d'Huxley : la sélection naturelle, mon ami ! Comme chez eux l'habileté au lance-pierre est un talent si prisé que toute la jeunesse s'y adonne, peu ou prou, les filles autant que les garçons, leurs dirigeants sportifs ont eu l'idée diabolique de trier les meilleurs tireurs de chaque sexe. Ils ont retenu trois ou quatre couples qui, outre de remarquables dispositions à ce jeu, présentaient la particularité d'avoir le bras droit plus long que le gauche… Tu ne vois pas l'astuce ? Eh bien, cette allonge supérieure à la normale leur permettait de tendre davantage les élastiques du flingot et de lancer les pierres plus loin, avec plus de force et de précision qu'un tireur ordinaire. Et ceci fait, on a marié les couples d'autorité, puis attendu les bébés avec sérénité… Bam Ri Hon, le médaillé d'or de ce jour a été engendré de cette manière. On raconte qu'il avait envie de devenir vétérinaire par amour des chevaux, mais pas question : toute son enfance jusqu'à aujourd'hui s'est passée dans la préparation des jeux olympiques. Tu l'aurais vu tenir sa fronde au bout d'un bras long comme ça, Coucou, tu en aurais frémi d'horreur et de compassion. Pauvre gosse ! Enfin, il aura une belle médaille… Comme tu le sais, mon tempérament me porte à l'optimisme, mais là, j'ai comme un mauvais pressentiment. Et si nos relayeurs de course en sac, nos lanceurs de crêpes, nos polochons-ka, faisaient chou-blanc ? Dire que notre duo de ministres des sports, Mme Bachelot et M. Laporte, voyaient nos athlètes rapporter entre 40 et 37 médailles dans leurs bagages ! À mon avis, c'est mal parti parce que le président Sarkosy est venu les encourager à Pékin, ce gars a la scoumoune. Cela dit, j'ai bien envie de rentrer, plutôt que d'assister au désastre.

samedi 9 août 2008

Ma correspondante Adèle aux JO vous informe

Cher Coucou, je dois te faire un aveu : le reportage commence mal ! Hier soir, une fois avalé mon potage aux nids d'hirondelles, j'ai eu un mal fou à retrouver le chemin de l'hôtel. Les Pékinois sont charmants, comme je te l'ai déjà dit, mais dans l'ensemble, sur 1 milliard et quelques millions de Chinois, ils sont en définitive assez peu nombreux à parler le français. J'ai dû me rabattre sur mon reliquat d'anglais scolaire ; malheureusement, il semblerait que mon accent khostrowsien trouble les oreilles pékinoise : les anglophones du coin n'entendaient rien à mon langage. Note bien qu'il y avait aussi beaucoup de touristes étrangers, français y compris, mais comme nous n'étions pas dans le même hôtel… Bref, je me suis couchée tard, très tard, et résultat : ce matin j'avais la tête dans le c… (tu supprimeras ça avant de publier, c'est juste une image pour te donner une idée de mon état). En tout cas, lorsque je suis arrivée au stade où devaient se dérouler les épreuves de marelle, j'étais en retard. Mais le pire n'est pas là, cher Coucou, le pire c'est que mon billet d'entrée était un faux billet —aussi faux que le site internet sur lequel nous l'avons acheté à prix d'or ! J'ai eu beau protester, trépigner, verser des larmes, impossible d'entrer. On m'a proposé une place au marché noir… 700 € pour voir la fin d'une compétition de marelle, ça fait cher. Alors je suis restée à rôder comme une âme en peine aux abords du petit stade, entre l'Étang du Lotus et la gare de Beijing-Ouest. J'entendais passer les trains et les clameurs du public s'échappant de l'arène où ma petite cousine Jocelyne devait pousser son palet avec la grâce que je lui connais. Pauvre Jocelyne ! J'ai eu le temps d'échanger quelques mots avec elle à sa sortie du stade, en marchant vers le mini-bus qui allait ramener son équipe au village olympique. Elle a perdu en quart de finale, son palet ayant légèrement mordu sur la ligne de l'Enfer, ce qui constitue une faute éliminatoire, comme tu sais. Les autres athlètes de l'équipe n'ont pas fait mieux en marelle-yeux-bandés, marelle à l'envers, et tri-marelle, si bien que la France peut faire son deuil de médaille dans cette discipline. De l'avis de Jocelyne, leurs adversaires étaient manifestement dopées jusqu'à la moelle, mais je ne citerai pas de pays, n'ayant aucune preuve. Ce sera tout pour aujourd'hui, car je compte aller de ce pas vérifier la validité de mon ticket pour la compétition de tir à la fronde —ou flingow, comme disaient les gamins de ma Khostrowsie natale. Il paraît que nos chances d'y récolter de l'or sont importantes. À suivre !

vendredi 8 août 2008

En direct des JO : un billet de ma correspondante Adèle.

Mon cher Coucou, ça y est, les Jeux des Droits de l'homme sont lancés ! Tu n'imagineras jamais la force d'évocation, la magie de cet instant où le nid de rapaces s'est embrasé sur fond de Chine câline ! Moi, je n'étais pas à l'intérieur de l'aire, mais j'ai tout vu de loin, mêlée aux innombrables badauds tenus à distance par la police. Tu vas rire, pendant un moment j'ai imaginé que ça flambait vraiment là-bas ! Aussi, est-ce avec un étrange sentiment de culpabilité, mâtiné d'une pointe de déception, que je dois t'annoncer une chose étonnante : personne n'a grillé là-dedans, les despotes, les autocrates, les politiciens corrompus, les faux démocrates, et tout le ramassis d'affairistes sont ressortis indemnes de la fournaise festive. Les chinois sont charmants, ils ont l'air unanimement contents et fiers de ces jeux des droits de l'homme organisés par leur patrie. Il est vrai que dans la ville, en ce moment, se trouvent rassemblés surtout ceux qui se félicitent de l'événement. Je me demande quelle proportion de la population ils représentent, sâchant qu'il y a 1 milliard, 330 millions de chinois ? Bon, je dois me lever tôt demain pour assister aux épreuves de marelle artistique —ma petite cousine Jocelyne fait partie de l'équipe française, souviens-toi—, alors, je file manger une bonne soupe aux nids d'hirondelles et je me couche. Je te tiendrai au courant du score de Jocelyne.