(sur fond musical) Elle, voix suave : « ERDF, gestionnaire de réseaux de distribution électricité, bonjour ! Ce service de dépannage est réservé aux clients privés d'électricité et aux interventions de sécurité. Afin de traiter votre appel dans les meilleurs délais, merci de prêter attention aux choix qui vous sont proposés… Veuillez saisir les cinq chiffres du code postal de votre commune…
Moi : — tip tip tip tip tip …
Elle : — Vous n'avez plus d'électricité : tapez 1. Vous voulez une mise en service, une augmentation de puissance, ou des renseignements sur votre facture : tapez 2. Pour tout autre problème, tapez 3.
La chatte : —Miaou !
Moi : — tip (j'ai choisi 3, parce que la tension électrique de la maison est sans doute irrégulière)
Elle : — Si vous souhaitez nous signaler une anomalie ou un problème de sécurité sur votre réseau électrique: tapez 1. Votre alimentation électrique présente des variations : tapez 2. Votre appel concerne un problème d'heure creuse ou de chauffe-eau : tapez 3. Vous souhaitez nous signaler une panne sur l'éclairage public : tapez 4.
Moi : — tip (à ma deuxième tentative, j'avais choisi 1 et Elle m'avait répliqué du tac au tip : «vous n'avez plus d'eau chaude : tapez 1. Vos voisins n'ont plus d'eau chaude : tapez 2.» Comme ce n'était pas mon cas, j'avais attendu la suite…, et paf : raccroché ! C'est pour cette raison que j'ai décidé d'enregistrer l'appel suivant. Mais là, j'ai tapé 2…)
Elle : — Veuillez patienter quelques instants, nous essayons de vous mettre en relation avec un opérateur… (musique)
Conformément à la législation en vigueur, les conversations sur cette ligne seront enregistrées. (miaou ! musique)
Miracle : effectivement, une voix d'homme vivant a pris la suite. Un gars sympa à qui j'ai pu expliquer que ma pompe à chaleur est en panne depuis cinq jours, parce qu'une pièce électronique n'a sans doute pas résisté à des baisses de tension électrique… C'est du moins l'opinion d'un pompier à chaleur émérite. Au bout du fil, l'homme a compati, surtout quand je lui ai dit le prix de la pièce de rechange que j'hésite encore à commander.
Le croiriez-vous ? Après trois (3) tentatives de me faire comprendre par la blonde standardiste automatique, voilà que mon interlocuteur décide en cinq minutes de me dépêcher illico un agent du service dépannage. Et le gars est venu, à l'heure dite !
Bon, ce n'est pas lui qui va réparer la pompe, bien sûr : ERDF ne s'occupe pas du petit matériel des patients en souffrance. Mais il a vu de ses yeux, dans la triste lumière du jour déclinant, le triste état du câble aérien d'alimentation de la maison en électricité. Je l'ai déjà raconté ici à plusieurs reprises : ce câble est affecté d'une réparation provisoire depuis une tempête de novembre 2008.
Le sang de l'agent n'a fait qu'un tour, dans le même sens que celui du devoir : il a mesuré l'ampleur du problème, il a sondé la vitalité du compteur d'appendices tâteurs… Après quoi, il m'a annoncé la venue d'une équipe d'ici quelque temps.
Je l'ai regardé dans les yeux, il a eu un demi-sourire, puis :
— Je sais, on vous a déjà dit ça, hein?
— Oui, deux fois.
Il a hoché la tête, et on s'est souhaité le bonsoir sur une poignée de main dans la nuit tombante. Je vous laisse : c'est l'heure de remettre du bois dans le poêle.
P-S : à par ça, il y a des gens à qui la déclaration de Valls sur les 35 heures fait mal aux seins… Mais Christophe garde encore un peu la tête à la fête…
Moi : — tip tip tip tip tip …
Elle : — Vous n'avez plus d'électricité : tapez 1. Vous voulez une mise en service, une augmentation de puissance, ou des renseignements sur votre facture : tapez 2. Pour tout autre problème, tapez 3.
La chatte : —Miaou !
Moi : — tip (j'ai choisi 3, parce que la tension électrique de la maison est sans doute irrégulière)
Elle : — Si vous souhaitez nous signaler une anomalie ou un problème de sécurité sur votre réseau électrique: tapez 1. Votre alimentation électrique présente des variations : tapez 2. Votre appel concerne un problème d'heure creuse ou de chauffe-eau : tapez 3. Vous souhaitez nous signaler une panne sur l'éclairage public : tapez 4.
Moi : — tip (à ma deuxième tentative, j'avais choisi 1 et Elle m'avait répliqué du tac au tip : «vous n'avez plus d'eau chaude : tapez 1. Vos voisins n'ont plus d'eau chaude : tapez 2.» Comme ce n'était pas mon cas, j'avais attendu la suite…, et paf : raccroché ! C'est pour cette raison que j'ai décidé d'enregistrer l'appel suivant. Mais là, j'ai tapé 2…)
Elle : — Veuillez patienter quelques instants, nous essayons de vous mettre en relation avec un opérateur… (musique)
Conformément à la législation en vigueur, les conversations sur cette ligne seront enregistrées. (miaou ! musique)
Miracle : effectivement, une voix d'homme vivant a pris la suite. Un gars sympa à qui j'ai pu expliquer que ma pompe à chaleur est en panne depuis cinq jours, parce qu'une pièce électronique n'a sans doute pas résisté à des baisses de tension électrique… C'est du moins l'opinion d'un pompier à chaleur émérite. Au bout du fil, l'homme a compati, surtout quand je lui ai dit le prix de la pièce de rechange que j'hésite encore à commander.
Le croiriez-vous ? Après trois (3) tentatives de me faire comprendre par la blonde standardiste automatique, voilà que mon interlocuteur décide en cinq minutes de me dépêcher illico un agent du service dépannage. Et le gars est venu, à l'heure dite !
Bon, ce n'est pas lui qui va réparer la pompe, bien sûr : ERDF ne s'occupe pas du petit matériel des patients en souffrance. Mais il a vu de ses yeux, dans la triste lumière du jour déclinant, le triste état du câble aérien d'alimentation de la maison en électricité. Je l'ai déjà raconté ici à plusieurs reprises : ce câble est affecté d'une réparation provisoire depuis une tempête de novembre 2008.
Le sang de l'agent n'a fait qu'un tour, dans le même sens que celui du devoir : il a mesuré l'ampleur du problème, il a sondé la vitalité du compteur d'appendices tâteurs… Après quoi, il m'a annoncé la venue d'une équipe d'ici quelque temps.
Je l'ai regardé dans les yeux, il a eu un demi-sourire, puis :
— Je sais, on vous a déjà dit ça, hein?
— Oui, deux fois.
Il a hoché la tête, et on s'est souhaité le bonsoir sur une poignée de main dans la nuit tombante. Je vous laisse : c'est l'heure de remettre du bois dans le poêle.
P-S : à par ça, il y a des gens à qui la déclaration de Valls sur les 35 heures fait mal aux seins… Mais Christophe garde encore un peu la tête à la fête…