Affichage des articles dont le libellé est marché vert. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est marché vert. Afficher tous les articles

lundi 3 janvier 2011

Rester calme, nouvel épisode

(sur fond musical) Elle, voix suave : « ERDF, gestionnaire de réseaux de distribution électricité, bonjour ! Ce service de dépannage est réservé aux clients privés d'électricité et aux interventions de sécurité. Afin de traiter votre appel dans les meilleurs délais, merci de prêter attention aux choix qui vous sont proposés… Veuillez saisir les cinq chiffres du code postal de votre commune…
Moi : — tip tip tip tip tip …
Elle : — Vous n'avez plus d'électricité : tapez 1. Vous voulez une mise en service, une augmentation de puissance, ou des renseignements sur votre facture : tapez 2. Pour tout autre problème, tapez 3.
La chatte : —Miaou !
Moi : — tip (j'ai choisi 3, parce que la tension électrique de la maison est sans doute irrégulière)
Elle : — Si vous souhaitez nous signaler une anomalie ou un problème de sécurité sur votre réseau électrique: tapez 1. Votre alimentation électrique présente des variations : tapez 2. Votre appel concerne un problème d'heure creuse ou de chauffe-eau : tapez 3. Vous souhaitez nous signaler une panne sur l'éclairage public : tapez 4.
Moi : — tip (à ma deuxième tentative, j'avais choisi 1 et Elle m'avait répliqué du tac au tip : «vous n'avez plus d'eau chaude : tapez 1. Vos voisins n'ont plus d'eau chaude : tapez 2.» Comme ce n'était pas mon cas, j'avais attendu la suite…, et paf : raccroché ! C'est pour cette raison que j'ai décidé d'enregistrer l'appel suivant. Mais là, j'ai tapé 2…)

Elle : — Veuillez patienter quelques instants, nous essayons de vous mettre en relation avec un opérateur… (musique)
Conformément à la législation en vigueur, les conversations sur cette ligne seront enregistrées. (miaou ! musique)

Miracle : effectivement, une voix d'homme vivant a pris la suite. Un gars sympa à qui j'ai pu expliquer que ma pompe à chaleur est en panne depuis cinq jours, parce qu'une pièce électronique n'a sans doute pas résisté à des baisses de tension électrique… C'est du moins l'opinion d'un pompier à chaleur émérite. Au bout du fil, l'homme a compati, surtout quand je lui ai dit le prix de la pièce de rechange que j'hésite encore à commander.

Le croiriez-vous ? Après trois (3) tentatives de me faire comprendre par la blonde standardiste automatique, voilà que mon interlocuteur décide en cinq minutes de me dépêcher illico un agent du service dépannage. Et le gars est venu, à l'heure dite !

Bon, ce n'est pas lui qui va réparer la pompe, bien sûr : ERDF ne s'occupe pas du petit matériel des patients en souffrance. Mais il a vu de ses yeux, dans la triste lumière du jour déclinant, le triste état du câble aérien d'alimentation de la maison en électricité. Je l'ai déjà raconté ici à plusieurs reprises : ce câble est affecté d'une réparation provisoire depuis une tempête de novembre 2008.

Le sang de l'agent n'a fait qu'un tour, dans le même sens que celui du devoir : il a mesuré l'ampleur du problème, il a sondé la vitalité du compteur d'appendices tâteurs… Après quoi, il m'a annoncé la venue d'une équipe d'ici quelque temps.

Je l'ai regardé dans les yeux, il a eu un demi-sourire, puis :
— Je sais, on vous a déjà dit ça, hein?
— Oui, deux fois.
Il a hoché la tête, et on s'est souhaité le bonsoir sur une poignée de main dans la nuit tombante. Je vous laisse : c'est l'heure de remettre du bois dans le poêle.

P-S : à par ça, il y a des gens à qui la déclaration de Valls sur les 35 heures fait mal aux seins… Mais Christophe garde encore un peu la tête à la fête…

mardi 28 décembre 2010

Coup de pompe —à chaleur

Le robinet des bilans de l'année 2010 est ouvert, ça coule dru du côté de la presse et aussi pas mal sur les blogs. Nicolas et Bah! By CC en particulier, revisitent l'actualité des douze mois écoulés méthodiquement. Pour ma part, si j'avais été d'humeur à revenir sur nos pas, je crois que je me serais borné au rappel des affaires Karachi et Bettencourt. Ce sont à mes yeux les deux événements majeurs de cette année, aux allures de feuilletons, qui ont secoué la Maison Sarkozy en la conduisant au bord de la faillite politique —une issue qui reste envisageable à l'avenir.

Mais au lieu de feuilleter le passé récent, je me serais plus volontiers épanché ces jours-ci dans un billet rageur sur les arnaques qui fleurissent à l'ombre de l'écologie. Ce soir, des articles du Monde et du Canard Enchaîné épinglant la fringale en métaux rares de la «croissance verte», m'ont tiré de l'accablement où j'étais par un brusque afflux de toxines furieuses. Pourquoi ?

Eh bien, on caille à la maison ! C'est le troisième hiver consécutif où l'installation de chauffage dit géothermique, vert en diable, nous trahit au pire moment. Chaque fois, la panne survient aux alentours de Noël ou du jour de l'an : incontinence d'un collecteur de captage enterré, coup de spleen de la pompe à chaleur… Trouver un artisan compétent pour intervenir dans la période des fêtes de fin d'année relève de l'épreuve d'endurance. Parce que la société responsable d'une installation faite dans les règles de la maladresse se défile, retranchée derrière son répondeur téléphonique…

Néanmoins, au bout de quatre jours un pompier géothermique vient à notre secours, béni soit-il ! Il identifie l'origine du mal : une petite chose appelée condensateur, qui se met à fumer et à faire sauter le compteur électrique dès qu'on lui effleure le con. Une pièce grillée, en raison semble-t-il de chutes de tension sur le réseau local d' EDF. EDF qui doit remplacer un jour indéterminé le pansement provisoire appliqué sur notre câble électrique à la suite de la tempête du 21 novembre 2008… EDF (ou son âme damnée: ERDF, allez savoir !), qui a pourtant envoyé à deux reprises, en 2009 et en 2010, des agents pour constater les dégâts et nous annoncer la prochaine venue d'une équipe —la dernière fois, c'était avant l'été.

Vous me direz que le courant passe quand même, et qu'en attendant, c'est surtout d'un condensateur dont nous avons un urgent besoin ? Oui, mais je vous répondrai que le fabricant de notre pompe à chaleur, domicilié dans la Drôme, à deux heures de bagnole de chez nous tout au plus, est certainement le seul en France à fermer boutique entre Noël et le jour de l'an. Même pas une permanence pour fournir les pièces détachées en cette période où une pompe à chaleur qui se respecte pompe nuit et jour.

En attendant que janvier ramène au bout du fil ces adeptes du travailler moins pour gagner beaucoup plus, on fait du bois pour cailler un peu moins, mais trop encore.
Quand cette fichue pompe remarchera, je compte bien éclairer ici en détails ceux qui rêvent d'énergie verte à la maison. Pour une fois, la vengeance se mangera chaude.