samedi 16 janvier 2010

Vive la Joconde!

«Hue ma poule!» dit Léonard en quittant Vinci sur sa jument Joconde. Bah! ce n'est pas avec une entrée en matière aussi nulle que j'irai au bout d'un billet politique. Un instant, je me suis demandé ce que donnerait certain exercice d'écriture dont Mtislav parlait l'autre jour, qui consistait, en gros, à écrire ce qui vous passe par la tête, sans réfléchir. C'est comme ça que j'ai failli me retrouver en selle à Vinci. Je me demande bien pourquoi? Sans doute parce que j'aime la toscane, le raffinement de ses paysages. J'ai dû voir depuis hier sur internet trop d'images d'Haïti démantibulée et aspirer à la douceur d'ailleurs moins brutaux.

Pourtant, l'exercice n'était pas si vain: Mtislav dans le sien, en arrive à se demander combien de personnes sont mortes depuis sa naissance. Une telle issue aurait fait mon affaire, puisqu'elle m'aurait permis de dériver sur le nombre de vieillards militants retirés à l'UMP. Il doit y en avoir beaucoup, et avec le rude hiver que nous connaissons, à la place de Xavier Bertrand, je me ferais du souci pour l'avenir. Imaginez que ce parti, l'UMP, a perdu l'an dernier 8,5% de ses adhérents, soit 22000 militants… Vous pensez qu'il s'agissait de déçus du Sarkozysme ayant rendu leur carte? Vous vous trompez, Frédéric Lefebvre a vendu la mêche: si l'UMP déplore en 2009 autant de pertes, cela «tient à la vie», c'est à dire que ces personnes sont mortes. Or, nous n'avons pas connu de séisme politique, autant de gens qui disparaissent aussi rapidement, cela ne peut s'expliquer que par le grand âge. L'UMP doit être un parti de vieux…

Ceci dit et pour revenir à mon entrée en matière, la Joconde —la vraie, pas la jument—, aurait très bien pu me conduire à évoquer Alain Duhamel. Vous ne voyez pas le rapport? C'est que ce type est un monument de notre paysage national. La Joconde est au Louvres, lui il est à la télé, c'est la principale différence. Sinon, depuis que je m'intéresse à la politique, ou presque, chaque fois que j'allumais une télé, il était dedans. Une longévité exceptionnelle. Au début, dans les années 70, il me faisait davantage penser à Tintin qu'à la Joconde, avec sa face de lune et son sourire de boy-scout. Maintenant je ne regarde plus la télé depuis longtemps, mais je l'ai vu sur internet aujourd'hui, eh bien, il est presque le même, avec un vieux sourire. Comment il a fait pour garder son épanouissure accrochée sous le nez, c'est une énigme —comme chez la Joconde qui, elle aussi, souriait déjà au Louvres du temps de Pompidou, de Giscard, de Marchais, l'air ambigu…

Figurez-vous qu'Alain Duhamel a l'air de sourire même quand il est hors de lui. Tout le monde ne sera pas d'accord, mais pour moi c'était encore le cas dans l'extrait dont je parlais, du Grand Journal de Canal +. Face à Vincent Peillon qui expliquait pourquoi il avait délibérément saboté l'émission que l'on sait, A. Duhamel était tellement ulcéré que l'on ait manqué de respect à son église, la télé, qu'il souriait à outrance. Le sourire devient alors un masque furieux, ce qui est très éprouvant pour les zigomatiques. Par voie de conséquence, les petits rubanés des portugaises s'en trouvent étirés, et le tympan se fripe, selon un phénomène bien connu des oto-rhinos. Bref, Alain Duhamel était trop sourd pour entendre l'argument de Vincent Peillon selon lequel 90% des Français se fichent du débat sur l'identité nationale. Il ne voulait parler que de la bonne soupe télévisuelle gâchée par ce goujat de Peillon.

J'arrive au bout de l'exercice d'écriture, du moins dans les limites que je me suis fixées, sans avoir réussi à trouver l'autre différence entre Alain Duhamel et la Joconde, pourtant je sens qu'elle existe. Tant pis.


vendredi 15 janvier 2010

Justice debout, télé sur le cul

Beaucoup de blogs ont réagi à la seule information de politique française valable, de la soirée d'hier: la dénonciation par Vincent Peillon de l'opération de recyclage du ministre Besson sur France 2. Tout le monde est loin d'être d'accord… Je n'ai pas regardé ce débat, et je n'ai pas encore d'opinion arrêtée sur M. Peillon lui-même, mais je trouve qu'il a porté un coup mérité aux tenants de la télévision publique conçue comme boniche de l'état. La guerre politique allumée par Nicolas Sarkozy a l'hypocrisie comme arme de prédilection, et le président nous a montré le premier qu'elle est sans foi ni loi. Il n'y a donc aucune raison qu'elle se fasse en dentelles. Dès lors qu'il était évident que Mme Chabot avait pour tâche domestique essentielle de décrotter Éric Besson, en le tirant l'espace d'une soirée de sa fonction de mangeur de honte, face à Marine Le Pen en interlocutrice privilégiée, il était justifié de saccager l'émission. Ce qui fut fait et bien fait, puisque l'éclat de Vincent Peillon a éclipsé le débat truqué.

Je regrette pour ma part qu'un autre épisode des batailles allumées un peu partout dans la société par N. Sarkozy soit passé sous silence dans la blogosphère, du moins parmi les sites que je connais le mieux. Je veux parler de la manifestation des magistrats pendant le discours de François Fillon lors de l'audience solennelle de la Cour de cassation. Ils étaient des centaines dehors, d'après ce que j'ai entendu hier à la radio, scandant «assis, debout, mais pas couchés», tandis que François Fillon essayait de faire croire à leurs collègues que, «ni l'indépendance de la justice», «ni la séparation des pouvoirs» (à la Française, s'entend), ne seront remises en cause.
Ce qui se passait là était d'importance, il est dommage que la population ne se sente pas davantage concernée par la suppression du juge d'instruction. On sait pourtant qu'il s'agit exclusivement pour le pouvoir de stopper la mise en lumière et la condamnation des malversations financières ou politique. C'est l'instauration, sinon le retour, d'une justice de classe: les nantis au-dessus des lois, une minorité d'une part, et puis tous les autres… Si Nicolas Sarkozy peut parfaire son œuvre, nous aurons alors une société parfaitement harmonieuse: une justice inégalitaire, une santé à deux vitesses, des salariés réduits à merci, dans une société incomparablement plus injuste qu'à son arrivée.



jeudi 14 janvier 2010

Le révérend et le Saint-Père —sotises

Hier soir, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai rédigé un billet sur Haïti à contre-courant de l'émotion générale. Non pas que je sois insensible au malheur des Haïtiens, loin de là! D'ailleurs, je n'ai pas publié ce texte, justement par respect pour les tourments de tous ceux qui sont mêlés de loin ou de près à la catastrophe. Les survivants, les familles, les amis des amis. Les morts s'en contrefichent…

Comme souvent, c'est le déchaînement malsain de passion médiatique, la surenchère de commisération et de communiqués officiellement charitables, qui m'avaient arraché un ricanement déplacé. Dans le malheur extrême, même les bonnes paroles, du moment qu'elles aboutissent à la fourniture d'aide matérielle, valent mieux que le sarcasme.

Ceci étant dit, ce n'est pas du fond de ma province que je serai d'une grande utilité aux Haïtiens, même en mêlant mon obole à la solidarité sonnante et trébuchante. Une solidarité nécessaire plus que jamais, puisque nous vivons dans un monde où les états peuvent sauver les banques, mais sont incapables de secourir les hommes de façon efficace. Je donnerai, comme l'a fait l'ami Yann Savidan, les coordonnées de la Croix-Rouge, et d'organismes recueillant les dons, tout en sachant que, dans un cas pareil, le lecteur n'a pas besoin de moi pour trouver le chemin de la tire-lire.

Très loin d'ici, des centaines de milliers de gens sont touchés par un cataclysme, et pourtant la vie continue. Comme m'y invitait Nicolas à qui je confiai mes doutes, je continue néanmoins à écrire des conneries dans mon blog… Je ne suis pas le seul, remarquez, c'est même ce qui m'a encouragé à revenir sur le sujet par le portillon de l'absurde.

Dans Great America, blog de la correspondante de Libération à Washington, on peut lire que Pat Robertson, un célèbre télévangéliste Américain, propose une explication au destin tragique d'Haïti. Selon lui, tout a commencé à cause de Napoléon III qui opprimait les Haïtiens. Ces derniers ont conclut un pacte avec le diable pour qu'il les débarrasse des Français… Et ça a marché, mais depuis Haïti est maudite! «C'est une histoire authentique!», a dit le Dr Robertson.

Vous conviendrez, j'espère, que moi, avec ma petite boutade autocensurée à propos d'un avion que le Saint-Père s'apprêtait à dépêcher à Port-au-prince, je fais figure d'enfant de chœur. Vous n'étiez pas au courant? Pour ne pas faire moins que ces païens rouges de Chinois, Benoît XVI aurait annoncé que le Vatican envoyait par jet une basilique gonflable, avec ses servants, son vin de messe, ainsi qu'une escouade de prêtres entraînés à l'administration de l'extrême onction dans les situations de catastrophes. C'est bien la preuve que l'île antillaise n'est pas abandonnée du ciel!

Sur Rue89, un résumé des questions que l'on peut se poser sur les dons, les secours aux Haïtiens
Aider les Haïtiens avec la Croix-Rouge
Fondation de France
Médecins du monde
Médecins sans frontière
Action contre la faim

mardi 12 janvier 2010

La fin du Biafra, il y a 40 ans

Le Monde vient de me remettre en mémoire l'anniversaire de la capitulation du Biafra le 12 janvier 1970. Pour des raisons personnelles notre famille en avait été affligée, mais c'était ce qui pouvait arriver de mieux dans cette guerre civile baroque et terrible.
Baroque, parce que l'Union Soviétique et la Grande Bretagne s'étaient retrouvées quasiment main dans la main pour soutenir l'état fédéral du Nigéria contre la sécession de la province du Biafra. La France avait choisi quant à elle d'aider les Ibos sécessionnistes sans le reconnaître officiellement…
Vers la fin du conflit, les Ibos, en particulier les enfants, mouraient chaque jour de faim par milliers. Les images atroces d'enfants Biafrais réduits à la peau et aux os, s'étalaient dans la presse. C'est dans ce contexte d'urgence extrême, que des médecins français présents sur le terrain, exaspérés par les contradictions des organisations humanitaires officielles, comme la Croix-Rouge Internationale, méditèrent la création de Médecins sans frontière.. C'était il y a plus de 40 ans…


lundi 11 janvier 2010

Les actionnaires du ciel et de la terre

Mediapart et Libération font écho à la chronique de Sephane Guillon, aujourd'hui. Avec sa verve mordante, l'humoriste y brocardait une phrase prêtée à Philippe Val, directeur de France Inter, par un article du Monde.

La vidéo de cette chronique est visible un peu partout, notamment chez Dedalus. Comme moi, ce dernier se demande combien de temps encore Stephane Guillon sera maintenu à l'antenne de la station, avant que «l'actionnaire» n'obtienne sa tête… L'actionnaire, tel qu'en parle P. Val, c'est l'état, ou plus évidemment dans l'esprit des hommes qui le servent: Nicolas Sarkozy. On voit tout de suite l'énormité de la gaffe qu'a reproché S. Guillon à l'ancien patron de Charlie… L'actionnaire, ce sont les citoyens français, ce sont eux que France Inter doit traiter avec respect —ce que fait S. Guillon en ayant l'audace de dénoncer les travers du régime et de ses serviteurs.

Dans un tout autre domaine, Benoït XVI n'est pas mal non plus comme provocateur. Il paraît qu'il vient de prétendre: «la liberté ne peut être absolue, parce que l'homme n'est pas Dieu»… «le chemin à suivre ne peut être fixé par l'arbitraire ou le désir». On voit bien que l'idée générale n'est pas mauvaise en soi: après tout, le pape en connaît un rayon, question morale… Sauf, qu'il s'agissait là de flétrir les lois qui tendent à bouleverser la famille catholique, comme hier l'avortement, et aujourd'hui le mariage homosexuel que vient d'autoriser le parlement portugais. Du coup, on a envie de lui répondre (comme on pourrait le faire à l'autre vicaire du seigneur, Philippe Val), à propos de ce maître qu'il voudrait nous imposer: le monde, la vie, appartiennent à ceux qui sont plongés dans leur dureté et y souffrent. En plus l'avenir de l'homme est dans la démocratie, on ne peut plus entendre le discours du pape sans rire. L'humanité pourrait peut-être, s'il a un bon programme, décider de réélire Dieu comme dieu, mais certainement pas pour un mandat éternel.

sources Mediapart, Le Parisien.fr

P-S les journalistes ne sont pas, loin s'en faut, toujours amis des blogueurs, c'est ce que constataient récemment Eric et Rimbus dans leurs billets. Au classement Blogonnet que j'ai vu chez Nicolas, il est à noter la spectaculaire place de n°l conquise par Mtislav dans la catégorie Culture. Jusqu'à présent, pour rêver de grands anciens fabuleux, nous n'avions guère que l'Atlantide, mais Ferocias nous offre une nouvelle civilisation, Amazonienne celle-ci, dont l'existence pourrait bien être plus facile à prouver que celle de la cité engloutie.

dimanche 10 janvier 2010

Trop dur, le rébus?

Je ne connaissais pas l'effet phi.
En lisant la réponse d'un visiteur au jeu du rébus, au demeurant exacte, j'ai cru un moment que j'avais fait de l'effet phi comme M. Jourdain de la prose… En fait il n'en est rien: Wikipédia m'a appris que l'effet phi est la sensation de mouvement que peut donner une succession d'images. Les mannequins représentés auraient pu à la rigueur symboliser cet effet, mais ce n'est pas le cas. La solution passait par des voies beaucoup plus terre à terre…

Jfgarsmeur l'a trouvé le premier, sans explication, suivi par Madame.B, qui de plus a déchiffré l'énigme parfaitement, perspicace comme toujours. Enfin, Philzone, tout en trouvant la solution, m'a appris qu'il existait un effet phi… Bravo à ces trois fines mouches, et merci à tous ceux qui ont participé, de près ou de loin!



Rébus du dimanche 10 01 2010



Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique —d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique… (cliquez sur l'image pour l'agrandir) Solution dans la soirée, la modération des commentaires est activée.