La lecture de l'entretien placé par Nicolas Sarkozy dans le Nouvel Obs, a ramené le «modèle Français» au premier plan de mes interrogations. Cela fait longtemps que cette notion nous est servie par les médias, et à les lire, on finit par ne plus trop savoir ce qu'elle recouvre. Dans l'esprit de la plupart des gens, cette notion vient sans doute des bienfaits de «l'état providence», du haut niveau de protection sociale auquel nous étions parvenus avant que ne s'impose la mondialisation. Mais à peu près tous nos voisins européens bénéficiaient d'une protection plus ou moins comparable en matière de santé, de chômage, de lois du travail… On pourrait y adjoindre l'importance des services publics, en aboutissant au même constat: nos voisins ont, ou avaient, à peu près les mêmes. Qu'avons-nous donc qu'ils n'ont pas, alors? Nous avons la république, c'est à dire un esprit républicain hérité des révolutionnaires de 1789, parvenu jusqu'à nous de génération en génération. C'est un idéal, ce pourquoi nos amis européens, souvent pragmatiques, nous comprennent parfois mal et nous raillent. Un idéal pétri de laïcité sourcilleuse, et d'attachement théorique aux symboles que sont les instruments de la souveraineté populaire: nos institutions. Attachement théorique, car en réalité n'a jamais cessé de sourdre dans notre peuple une exigence de démocratie restée inassouvie. Et cela donne des citoyens aisément frondeurs, dirigés par des élus s'estimant investis de leur souveraineté. S'il se limitait à cela, ce modèle républicain Français serait fondé sur un malentendu. Sans doute faut-il y ajouter tout de même le besoin de se reposer sur l'état pour maintenir un haut niveau de justice sociale à travers, par exemple, des organismes de gestion collectives et non marchandes.
C'est en tout cas ce modèle que Nicolas Sarkozy voulait jeter à bas en arrivant à la présidence. Ce qu'il a commencé à faire en avançant les premiers éléments d'une privatisation forcée de la santé, ou des services publics.
Aujourd'hui, la crise ayant explosé, il nous annonce qu'il a commis des erreurs… Il a changé et la défense du modèle Français lui tient désormais à cœur. Faut-il le croire?
Eh bien, je suis personnellement troublé, car à l'observer attentivement, je constate qu'il a en effet quelque chose de changé…


C'est en tout cas ce modèle que Nicolas Sarkozy voulait jeter à bas en arrivant à la présidence. Ce qu'il a commencé à faire en avançant les premiers éléments d'une privatisation forcée de la santé, ou des services publics.
Aujourd'hui, la crise ayant explosé, il nous annonce qu'il a commis des erreurs… Il a changé et la défense du modèle Français lui tient désormais à cœur. Faut-il le croire?
Eh bien, je suis personnellement troublé, car à l'observer attentivement, je constate qu'il a en effet quelque chose de changé…

