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mercredi 13 avril 2011

La prochaine guerre de Sarkozy


Aux députés de droite invités à casser la croûte à l'Élysée, Nicolas Sarkozy a lâché confidentiellement qu'il «sentait bien» la présidentielle. L'Express rapporte cette information sans préciser sur quoi Sarkozy était assis.

L'affaire Gbagbo est désormais classée, du moins pour la France, grâce à la générosité de Sarkozy qui, n'écoutant que le courage de nos soldats, a lancé nos hélicoptères à la rescousse de la démocratie. Comme nous le connaissons —voyez aussi la Libye—, on doit s'attendre à ce qu'il ne s'arrête pas en chemin. Nul doute qu'à l'heure où j'écris ces lignes, son sang est déjà bouillant d'indignation devant la dernière turpitude internationale dévoilée par les dépêches d'agence.

La Chine, cette infâme dictature que Sarkozy ne cesse de dénoncer depuis son élection, la Chine fait assiéger une ville-monastère du Tibet par son armée. Après avoir copieusement battu la population locale qui tentait de protéger les moines du monastère, lesquels seraient 2500, la troupe chinoise affame ces derniers et prépare une intervention.

On imagine le téléphone de Sarkozy fumant, surchauffé par les appels du président aux grands de ce monde. Il a Obama dans sa petite poche, Merkel lui a dit : t'as juste raison, Poutine est d'accord pour les foutre tous aux chiottes… Bref, attendons nous à ce que demain matin, les radios nous apprennent que nos Gazelle et nos Tigre sont entrés en action au service des droits de l'homme.

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mercredi 3 février 2010

Yes he can


Ce qui se passe en ce moment entre l'Amérique d'Obama et la Chine me semble fascinant. Sans faire à Barak Obama l'injure de prétendre qu'en réalité il se fiche complètement du sort des tibétains —son attachement à des valeurs humanistes semble évident—, on peut penser que sa fermeté affichée à l'égard de Pékin a des causes différentes.

Le «yes we can» serrer la main du dalaï lama tombe opportunément pour moucher les prétentions chinoises à se poser en nouveaux maîtres du monde. C'est la domination américaine qui est l'enjeu de ce bras de fer avec une Chine qui se verrait bien reprendre le rôle à la sortie de la crise.

On ne sait combien de siècles encore les pays devront s'accommoder du leadership de la nation la plus puissante, peu importe laquelle. En attendant l'apparition d'un hypothétique gouvernement mondial, nous restons bon gré mal gré sous l'influence des USA…

Au pire, j'aime mieux ça que d'imaginer le China Way of life s'imposant à nous. Donc, les quelques épreuves de force qui se profilent ces jours-ci entre Washington et Pékin me rassurent. Tous les dirigeants occidentaux ne sont pas disposés à ramper devant les despotes chinois, comme le fit Nicolas Sarkozy confronté au même diktat lors des Jeux Olympiques, et de la visite du dalaï lama chez nous. Bonne nouvelle.

Il fut un temps de notre histoire de France, où nos rois et leurs ministres se transmettaient d'un règne à l'autre comme un devoir, la lutte contre la Maison d'Autriche et son «empire universel» (si je dis une bêtise, merci à un prof de rectifier). La monarchie était une saleté, mais du moins, dans l'édification de sa puissance, ses acteurs savaient voir à long terme. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où nos politiques sont incapables de penser plus loin que les contrats d'Air-bus, de TGV, ou de centrales nucléaires à signer avant la fin d'un mandat.

Il y a belle lurette que la Chine est une menace économique. En fait, elle est même un cataclysme actif, puisque les trois quarts des biens que nous fabriquions nous-mêmes, le sont aujourd'hui par elle, en moins bien. Avec tous les drames économiques et sociaux que cela a entraîné.

Si Nicolas Machiavel conseillait encore nos gouvernements occidentaux, je suppose qu'il les aurait depuis longtemps incités à serrer la main du dalaï lama, et à ficher la pagaille chez les despotes chinois. Probablement même qu'ils n'auraient pas laissé envahir le Tibet en 1950.

Évidemment, cette vision des choses est très cynique. Il est plus sain et réconfortant de penser qu'en ce moment des milliards de Chinois voient leur niveau de vie s'élever, et que c'est un juste retour des choses. Leur civilisation qui a tant donné à l'humanité dans un lointain passé, en reçoit d'une certaine façon à présent les dividendes.

Il n'empêche qu'un monde dominé par la paranoïa chinoise, sa mentalité policière, et ses valeurs petites-bourgeoises haussées au niveau d'un idéal, fiche la frousse. Demain, un Ubu rouge régnant sur la planète? Vraiment, j'aime bien le sursaut de volonté de M. Obama devant les prétentions chinoises.

P-S. L'événement des derniers jours, c'est le retour de Balmeyer avec «Derrick»!
J'ai brièvement parlé la semaine dernière des manœuvres insidieuses des opposants à l'IVG : Hypos a publié un billet qui relaie efficacement la riposte…
Sarkofrance dresse un constat toujours aussi net des derniers accidents du pouvoir…
Enfin, j'ai beaucoup apprécié aussi le dernier billet d'Hermes : «La police religieuse… en France?»

mardi 10 mars 2009

Aujourd'hui et demain

Aujourd'hui, les tibétains en exil commémoraient, autour du Dalaï Lama le 50e anniversaire de leur soulèvement impuissant contre l'oppression chinoise. Coïncidence, c'est le jour où comparaissait devant le tribunal de Cambridge, en audience préliminaire, un étudiant allemand qui, en février, avait balancé une chaussure sur le Premier ministre chinois, Wen Jiabao…
Il repassera devant le juge en juin, inculpé de «comportement menaçant, injurieux», etc. Souhaitons bonne chance à cet émule du journaliste irakien «tataniseur» de G. W. Bush… On devrait lancer une pétition mondiale pour que le droit de lancer une chaussure en direction d'un chef d'état soit rajouté à la déclaration des droits de l'homme…
Aujourd'hui, le gouvernement français a obtenu de l'Europe l'autorisation d'augmenter les revenus de la restauration, tout en réduisant un peu plus les recettes de l'état. Et l'état, ce n'est pas Nicolas Sarkozy, l'état c'est nous. On peut se demander dans quelle situation se trouvera la France quand le fond de la crise atteint, on pourra songer à remonter. Les impôts amputés d'une partie de la contribution des Français les plus aisés par le «paquet fiscal», et bientôt la réduction de TVA, les milliards d'emprunts en faveur du monde des affaires accumulés sur notre déficit chronique en une dette gigantesque, les gens ordinaires privés de travail ou appauvris: l'avenir se présente mal. D'autant qu'à la différence du passé où les gouvernements en place avaient favorisé la solidarité nationale à la sortie des sales périodes, construisant notre système de protection sociale, le pouvoir actuel n'a cessé de le dégrader.
S'il y a un dieu pour les autocrates, Nicolas Sarkozy aura été supporté jusqu'au bout de son mandat qui correspondra peut-être à l'embellie… Mais l'embellie pour qui?

PS. À lire d'urgence : «Ubu se cache au service étranger des préfectures», et le billet de Rimbus sur la loi Hadopi…

samedi 6 décembre 2008

Le dalaï-lama offre une écharpe à M. Sarkozy

Nicolas Sarkozy a donc rencontré le dalaï-lama, à Gdansk. Il avait demandé auparavant que cette rencontre ne soit pas «dramatisée», nous dit le Nouvel Obs. Il était à prévoir que le vœu présidentiel serait de rendre ce non-évènement aussi peu visible que possible de Chine… Il n'empêche que les dirigeants chinois seront très fâchés de cette «insistance (…) à rencontrer le dalaï lama en dépit» de leur volonté. Il reste à connaître l'écho que donneront à la rencontre les médias français et internationaux. Pour les premiers, la nouvelle figure sur tous les sites de la presse écrite que je consulte. La télévision, ma foi, vous verrez bien… Le projet de mise au régime sec et aux ordres de l'audiovisuel public n'étant pas encore mené à bien, il se peut qu'on en parle beaucoup ce soir. Davantage en tout cas que dans quelques semaines, lorsque les chaînes nationales seront retournées à la préhistoire gaullienne. Asphyxiées financièrement, bridées par un cahier des charges inspiré par les chaînes marchandes, tenues par un patron qui prendra ses ordres directement à l'Elysée, quelle liberté d'expression leur restera-t-il? À ce moment là, je ne serais pas étonné que leur écran ressemble à celui du site de l'Élysée, que j'ai sous les yeux. À l'heure où j'écris mon billet, on y chercherait en vain l'image du dalaï-lama passant une écharpe blanche au cou du président…
M. Sarkozy pense sans doute amadouer les despotes rouges en disant que «Le monde a besoin d'une Chine ouverte qui participe à la gouvernance mondiale. La Chine a besoin d'une Europe puissante…» Cependant, ces gens ne sont pas sensibles au baratin, il se leurre. La Chine participe depuis belle lurette, activement, au gouvernement du monde. Quand ses dirigeants ont dit : viens à Pékin inaugurer les jeux olympiques, Nicolas Sarkozy s'est précipité. Quand ils ont interdit qu'il rencontre le dalaï-lama, il s'est incliné. Et l'Europe puissante, c'est la dernière chose dont la Chine estime avoir besoin. Peu lui chaud que croisse en force une Union Européenne défendant les droits de l'homme, donnant le mauvais exemple à ses milliards de serfs, en matière de démocratie, de salaire et de droit du travail. Affaiblir l'Europe est au contraire son souhait.
Pour terminer ce billet sur une note optimiste, je me demande si les dirigeants chinois auront relevé que cette rencontre s'est déroulée à Gdansk, berceau du syndicat Solidarité. Tout un symbole. Au fond, c'était peut-être le message subtil que M. Sarkozy désirait leur envoyer, mine de rien: nous sommes solidaires du peuple thibétain?

PS. Sur un blog de mon voisinage, Le vilain petit canard, j'ai trouvé un lien vers cette lettre d'un enseignant au président de la république —suivie d'une convocation par l'inspection académique…

vendredi 5 décembre 2008

Le dalaï-lama recevra-t-il demain Nicolas Sarkozy?

Nicolas Sarkozy rencontrera-t-il le dalaï-lama en Pologne, demain? On peut s'attendre à ce qu'il le fasse, il s'est trop couvert de ridicule, avec ses renoncements piteux au moment des jeux olympiques de Pékin, pour s'incliner une fois encore devant les ordres de la Chine. Le contraste entre ses discours sur les droits de l'homme et les réalités de sa politique est cependant révélateur sur la médiocrité de l'homme! Pour ceux qui ont oublié ses promesses en la matière, internet est plein de vidéos qui reprenent des extraits de discours, où, s'exprimant autant avec ses mains qu'avec son verbe creux, il énonçait des principes moraux qu'il n'a jamais respectés. Demain, il saluera donc sans doute le leader thibétain, et l'on peut tenir comme assuré que ses conseillers auront imaginé la meilleure façon de vider l'entrevue de signification, d'un point de vue de politique internationale. Sur le plan intérieur, en revanche, le prince des démagogues s'emploiera à faire mousser le plus possible ce non-évènement. On omettra, je suppose, de faire remarquer que le dalaï-lama, justement froissé de la grossièreté de l'État français à son endroit, lors de sa visite officielle de l'été, a décliné l'invitation pour la réception des Prix Nobel à l'Élysée. Tout ceci n'a, au fond, qu'une importance relative —sauf pour le soutien légitime espéré par les thibétains. Traité par les dirigeants Chinois avec un mépris que dissimule à peine le langage diplomatique, il a fait de la France un pays méprisé.

PS. Au Plafond, l'annexe de Zoridae, je viens de lire un texte émouvant de justmarieD, sur le thème blog et handicap.
À lire aussi, le billet de Sarkofrance sur la «relance», et sur PMA, une étude passionnante sur la «cravate à chier».

mardi 19 août 2008

Tartuferie sans frontière

Bernard Kouchner rencontrera le dalaï lama, allez hop, adjugé ! Il ne faut pas critiquer trop sévèrement les errements du ministre des Affaires étrangères ; il ne doit pas pouvoir faire souvent ce qu'il veut, accordons-lui le crédit d'avoir lutté âprement afin d'imposer cette entrevue à son maître de l'Élysée. Imagine-t-on M. Kouchner renoncer de gaieté de cœur à une belle photo de presse avec Océan de Sagesse —traduction de dalaï lama—, alors que cette peste de Ségolène avait eu la sienne ? Et puis, n'oublions pas que le Prix Nobel de la paix et lui sont amis, paraît-il, et cela doit être rageant d'être empêché de saluer un ami de passage. On objectera que, par amitié, le ministre aurait pu se fendre d'une visite nocturne à Nantes, sans tambour ni trompette, quitte à faire savoir plus tard qu'il avait bel et bien déjà vu le cher Tenzin Gyatzo —c'est le nom du dalaï—, pour confondre les mauvais esprits. À quoi il est aisé d'opposer la fatigue probable du dalaï lama après son long voyage, et la discipline rigoureuse qu'un tel homme doit s'imposer : couché tôt, levé à l'aube… L'essentiel enfin, n'est-il pas qu'un membre du gouvernement français témoigne de l'estime du pays, même de façon ambiguë, à cette grande figure du pacifisme ? On se console comme on peut, puisqu'il n'est pas question de froisser l'ombrageux nationalisme chinois en reconnaissant dans le dalaï lama un représentant en exil du peuple tibétain. À ce propos, il me semble intéressant de citer, comme une réponse à ceux qui voient dans le dalaï lama la survivance antipathique d'un régime obscurantiste, deux courts extraits d'une biographie (laudative) de cet homme : «En 1963, le Dalaï Lama a préparé un projet de constitution, et depuis cette époque, il s'est montré un fervent promoteur de la démocratisation de la société tibétaine»… «En juillet 2001, Sa Sainteté le Dalaï Lama, a fait en sorte que ses propres pouvoirs soient réduits, et, à son initiative, les tibétains ont élu leur premier Premier Ministre en la personne du Professeur Samdhong Rinpotché». Il semble que le professeur en question soit un moine et non un laïque, mais il doit sa désignation à une élection directe par la diaspora tibétaine.
La défense des droits de l'homme, à travers les jeux olympiques et la visite du dalaï lama, aura démontré les faiblesses de M. Sarkosy comme homme d'état. Peut-être a-t-il hérité d'une situation pourrie depuis le départ : c'est à dire le choix de la Chine comme nation organisatrice des jeux. On n'ose imaginer quels arrangements douteux ont pu conduire à cette désignation, mais en élisant un pays totalitaire le CIO ne pouvait que soulever une tempête. Pour tenter de la maîtriser, cet organisme en est venu à prendre des mesures dignes de l'hôte des jeux, interdisant aux athlètes tout soutien aux droits de l'homme, si bien qu'il ne restera sans doute de l'événement que le souvenir d'une compétition internationale de bassesse. Et sur ce point, il n'est pas certain que les autorités chinoise aient mérité la médaille d'or.

Le Monde

samedi 16 août 2008

Droits de l'homme, un coup de chapeau !

Les personnalités politiques se succèdent auprès du dalaï-lama qui, de chef religieux, se trouve par la force des choses incarner les droits de l'homme bafoués. Il est douteux que cela suffise à sauver l'honneur de la France officielle, même avec la rencontre annoncée entre Bernard Kouchner et le dalaï. Il sera tout de même intéressant de voir si Mme Rama Yade sera autorisée à lui rendre également visite, ou si l'Élysée jugera que point trop n'en faut. Au point où nous en sommes, deux gestes symboliques venant de membres du gouvernement valent mieux qu'un. Mais ces minces amabilités n'apporteront pas grand-chose aux droits de l'homme ; moins sans doute que les actions des militants anglo-saxons anonymes de ces derniers jours, à Pékin. Voici une vidéo de NTDTV importée de YouTube pour saluer ces militants des droits de l'homme partis au bout du monde lutter pacifiquement pour leur idéal. Les esprits forts, les inconditionnels de la farce olympique, trouveront sans doute à ces manifestations un côté boyscout dérisoire. Moi pas. Le visage tendu et presque inquiet d'un tout jeune policier révèle combien ces audaces d'idéalistes sont prises au sérieux par les autorités. Peut-être craint-il pour son avenir, si l'affaire fait trop de bruit ? Et les regards des manifestants rappellent qu'il y a une part d'inconnu dans leur sort, à protester sur la voie publique d'un état totalitaire. Alors chapeau !

jeudi 14 août 2008

闹运 : jeux pénibles

Après son ambassadeur à Paris, c'est aujourd'hui par le canal de son ministère des Affaires étrangères que la Chine met en garde la France à propos du Tibet. Enfin, plutôt qu'à la France, c'est évidemment à M. Sarkosy que Pékin s'adresse, l'invitant à la prudence pour aborder une «question importante et sensible». Non seulement c'est dans l'ordre logique des choses de s'adresser au chef de l'état plutôt qu'à son peuple, mais en outre, dans ce cas particulier, il s'agit de la poursuite d'un dialogue par déclarations publiques interposées, entamé lors du soulèvement tibétain… On a suivi leurs échanges avec une curiosité navrée , et l'on comprend que Pékin opte pour faire la leçon à l'élève Sarkosy, cancre agité, certes, mais vite contrit. Il faut donc s'attendre à ce que notre président fasse le sourd plutôt que de lancer une nouvelle riposte cinglante qui ferait rire la moitié de la planète, mais qu'en revanche, il invente un moyen pour recevoir tout de même le dalaï-lama à l'Élysée en Décembre sans encourir les foudres du dragon chinois. Un grand raout de Prix Nobel de la Paix sera organisé, dit-on déjà, réception où la vénérable icone tibétaine passera presque inaperçue parmi les autres anciens lauréats, malgré sa robe safran, d'autant qu'on l'aura fait entrer par l'entrée de service et que la mise au pas des médias audiovisuels sera en bonne voie.
Il se raconte cependant que Mme Rama Yade, la Secrétaire d'état aux droits de l'homme, qui a plus d'une fois manifesté son trouble lors des événements du Tibet, désire pour sa part rencontrer le dalaï-Lama avant son départ. Souhaitons qu'elle puisse le faire avant que Pékin n'intime à M. Sarkosy l'ordre d'interdire un projet aussi offensant…

PS. Le faux-fuyant de recevoir le dalaï-lama avec les Prix Nobel de la Paix pourrait bien être une mauvaise idée pour M. Sarkosy : en effet, comment s'y prendra-t-il pour faire venir à Paris Mme Aung San Suu Kyi, tenue en résidence surveillée par la junte birmane ? Va-t-il lancer des promesses inconsidérées, rouler des mécaniques en exigeant sa libération ? Pour le coup, la Chine, principal soutien des dictateurs birmans, pourrait bien y trouver un motif supplémentaire d'agacement.

Sources :
J'ai copié le titre 闹运 sur Rue89, qui révèle aujourd'hui quelques mots inventés par les chinois pour railler les jeux olympiques. Quel plaisir de découvrir leurs jeux de mots destinés à berner la censure!
Sur la mise en garde chinoise : journal d'information de France-inter, et le Nouvel-Obs
Rama Yade : Libération

mercredi 13 août 2008

JO : Nicolas Sarkosy médaille de plomb

À passer en revue le bilan de Nicolas Sarkosy depuis qu'il est président, il y a un mot qui vient à l'esprit pour qualifier ce bilan : démystification. Il aura débuté son mandat par une énorme bévue : le cadeau fiscal fait dans l'euphorie de sa victoire électorale aux français les plus favorisés, et dont le pays paie à présent et paiera durablement les conséquences. Si le déficit de l'état augmente, alors que M. Sarkosy s'était fait fort de le diminuer, et si les caisses sont vides à un moment où le gouvernement aurait furieusement besoin d'argent pour ranimer l'économie, c'est à cela que nous le devons. Sous l'ensemble de ses décisions antisociales, au fil des mois, a fini par apparaître un dessein : réduire la population à merci devant ses employeurs et offrir aux groupes financiers de faire main basse sur la dépouille de la protection sociale. Car cela faisait longtemps que l'on n'avait pas vu au pouvoir un homme affichant à ce point sa complicité avec les milieux d'argent. Quant à la superbe qu'il affichait au départ sur le terrain international, elle ne cesse chaque jour de s'effriter face aux réalités. Que ce soit à propos de la libération des infirmières bulgares, dont il nous a fait payer le prix fort à M. Kadhafi, ou de celle d'Ingrid Betancourt, dont il a récupéré l'émotion avec une finesse de bonimenteur, ou encore du Traité de Lisbonne rejeté par les irlandais, sa diplomatie est cafouilleuse. Le seul succès que l'on puisse lui reconnaître, la réconciliation avec les États Unis de Georges Bush, n'est pas une véritable source de satisfaction, puisque notre président donne davantage l'impression de faire allégeance à une Amérique réactionnaire que de normaliser des relations d'égal à égal. Il y a enfin et surtout la question des droits de l'homme en Chine et au Tibet qui confirme ses faiblesses en politique étrangère. Après avoir clamé dans toutes les enceintes publiques son attachement aux grands principes de ces droits, et fait mine de soumettre la Chine totalitaire au chantage de sa présence ou non à l'inauguration des jeux, M. Sarkosy s'est soumis de lui-même aux dirigeants de Pékin. Comme si cela ne suffisait pas, il en a rajouté une couche en renonçant à recevoir le dalaï-lama et en empêchant le Parlement de l'accueillir avec éclat. Il n'y a pourtant pas si longtemps que le président prétendait que ce n'était pas à l'ambassadeur de Chine de dicter son agenda… Il disait aussi : «on n’humilie pas un quart de l’humanité» pour défendre sa présence aux JO, mais au bout du compte c'est la France et son président que sa maladresse et ses tergiversations auront placés en situation humiliante. Bref, si l'on songe que pendant les JO, la répression chinoise au Tibet, loin de marquer une trêve comme certains avaient cru pouvoir l'annoncer, se poursuit de plus belle —selon le dalaï-lama, qui doit être bien informé—, si l'on songe aux promesses successives de M. Sarkosy, il y a dans la république comme une atmosphère d'échec qui s'installe.

Voir : Rue89

jeudi 7 août 2008

Nicolas bouche-d'or

Si faire le matamore pour le peuple à la télévision et ramper devant les puissants, était une discipline olympique, alors Nicolas Sarkosy décrocherait la médaille d'or. On aura rarement vu un bonhomme parvenir à la fonction présidentielle en roulant à ce point les mécaniques, puis promettre de défendre les droits de l'homme avec autant de conviction, pour en définitive se déjuger sans honte face à plus teigneux que lui. Il n'y a qu'avec les faibles que M. Sarkosy et son petit personnel du gouvernement savent se montrer fermes : régression des conditions de travail, appauvrissement de la population, démolition de la protection sociale… Là, ne risquant pas grand chose à première vue, arrogance native et culot de malappris seront toujours au rendez-vous. Et le rendez-vous est en automne. Pour l'heure, ce sont la démocratie et quelques principes essentiels à l'humanité que M. Sarkosy met à mal, en participant demain à la cérémonie d'ouverture des JO. La démocratie d'abord, parce qu'il ignore la volonté de la majorité de ses concitoyens, sous prétexte qu'il aurait été élu pour gouverner à sa guise —mais dans l'esprit de la plupart des français aucun président n'a jamais été élu pour gouverner en monarque. Seules, l'absence d'un instrument d'expression de l'exigence citoyenne et la capacité du président d'imposer ses vues par la force, empêchent la population de s'opposer sereinement à l'abus de pouvoir, ce qui est la marque d'une fausse démocratie. Ensuite, M. Sarkosy se rendant à Pékin ne fait aucun cas des droits de l'homme, un principe que les peuples du monde ont mis des millénaires à établir, sinon à concevoir. Si nos sociétés sont souvent devenues meilleures, si elles s'efforcent d'offrir la même protection au faible qu'au puissant, elles le doivent à la proclamation des droits de l'homme. Et puis, on se prend à penser que favoriser le développement des droits de l'homme en Chine, ce serait permettre à la population chinoise d'obtenir de meilleurs salaires, de bonnes conditions de travail, et donc accélérer la moralisation des échanges mondiaux, rendre inutiles les délocalisations, éradiquer le dumping social… C'est peut-être ce que les gens d'affaire, les chers amis de M. Sarkosy, ne sont pas pressés de voir advenir. Pour clore provisoirement ce chapitre des renoncements sarkosiens qui ressemblent de plus en plus à une succession de farces, il ne faut pas oublier l'épisode de ce jour à propos du dalaï-lama qu'il ne recevra pas. Quand on se souvient de son discours du 10 juillet au Parlement européen, dans lequel il avait lancé, comme un petit coq dressé sur ses ergots, que ce n'était pas à la Chine de fixer son agenda, ni de dicter ses rendez-vous, on préfère se marrer pour cacher sa honte d'avoir un tel président. Ce jour là, évoquant le dalaï-lama prix Nobel de la paix, Nicolas Sarkosy avait également déclaré : «est-ce qu'il serait interdit de rencontrer un prix Nobel? Je me demande bien qui pourrait interdire une chose pareille». J'ai commencé en paraphrasant M. Sarkosy parlant de la Chine, je terminerai de même : si l'impudence politique faisait l'objet d'un prix Nobel, notre président serait couronné avant même la fin de son mandat.

sources

mercredi 9 juillet 2008

Pot-pourri…

C'est dit : Nicolas Sarkosy assistera à la cérémonie d'ouverture des J.O. Voilà donc rendu officiel le soutien personnel du petit président aux grands despotes chinois. C'est un scandale à beaucoup d'égards… Nous voilà avec un supposé représentant de la patrie des droits de l'homme qui, par faiblesse et pour satisfaire une poignée de rapaces d'affaires, va tenir un rôle servile, exhibé comme un vaincu sur son estrade officielle, dans le triomphe du régime communiste chinois. Sa désinvolture vis à vis de l'opinion française, favorable majoritairement à un boycott, est stupéfiante, notamment lorsqu'il va annoncer sa reddition loin du pays, devant ses compères du G8, et qu'il nous démontre sans gêne à quel point il estime n'avoir aucun compte à nous rendre. C'est une confirmation de plus, s'il en était besoin, que nous manquons de démocratie chez nous.
Il est intéressant de remarquer qu'en faisant moins d'esbroufe inutile que M. Sarkosy, la chancelière allemande, Mme Merkel, et le premier ministre britannique, M. Brown, ont choisi de ne pas assister à la cérémonie d'ouverture.


Après la déclaration de l'ambassadeur de Chine à Paris, intimant à la France de ne pas recevoir le dalaï-lama officiellement sous peine de représailles, on aimerait que le chef religieux tibétain fût reçu à l'Élysée avec les honneurs d'un chef d'état. Non pas afin de valoriser son rôle de théocrate potentiel, mais pour sauver ce qui peut l'être de notre dignité par un pied de nez à Pékin. Malheureusement, le seul courage que l'on puisse attendre de notre président, c'est celui de nuire aux plus faibles.

J'apprécie que Ségolène Royal, dont on a mis à deux reprises l'appartement à sac, ne se laisse pas intimider par le clan Sarkosy, comme elle dit. Ils sont peu nombreux, parmi les têtes de l'opposition, ceux et celles qui osent clairement dénoncer le copinage impudent du chef de l'état avec la petite bande de milliardaires qui va se remplir un peu plus les poches grâce aux "réformes". Quant à appeler un chat un chat, une récupération une récupération, devant la mise en scène organisée autour de la famille Betancourt, Ségolène a été la seule à le faire, à ma connaissance. Par ailleurs, elle me reste sympathique malgré ses défauts par une autre singularité encore : elle est contre le cumul des mandats et pour l'instauration d'une démocratie participative.


Tandis que le gouvernement met la sécu, l'éducation, la culture, les armées, etc., au régime maigre, le directeur de son service de propagande, Thierry Saussez, a demandé une augmentation de 292% du budget dont il dispose. Il pourra nous en faire des campagnes sur le lessivage du pouvoir d'achat, avec tout cet argent ! (source en kiosque dans «Le Canard enchaîné» du 09 Juillet 1,20€)

lundi 7 juillet 2008

Ouverture des J.O. : le boycott s'impose !

Les dernières discussions entre les représentants du dalaï-lama et les dirigeants chinois n'ont pas permis d'avancer d'un seul pas en direction d'un accord. Les envoyés tibétains à leur retour se sont dit déçus, mais pouvait-il en être autrement ? Dès le départ, il semblait clair que Pékin n'avait consenti à ces rencontres que pour duper l'opinion publique internationale, et fournir un prétexte aux dirigeants des pays démocratiques afin qu'ils renoncent au boycott de la cérémonie d'ouverture. Il est tout aussi clair que la plupart des gouvernants, tel M. Sarkosy, se sont aventurés à brandir la menace du boycott, non par sincère attachement aux droits de l'homme, ni simple étourderie, mais bien par démagogie. M. Sarkosy, toujours prêt à feindre d'épouser les émotions des français qui ne dérangent pas ses projets, avec l'espoir de regagner le moindre demi-point d'estime dans les sondages d'opinion, M. Sarkosy est peut-être celui qui a poussé le cynisme le plus loin. Il n'y a qu'une poignée de jours encore, il feignait d'attendre l'issue des pourparlers sino-tibétains avant de prendre sa décision d'assister ou non aux jeux olympiques de Pékin. Puis sa domesticité, s'attelant illico en coulisses à la préparation des esprits, a presque simultanément annoncé que le président assisterait à la cérémonie d'ouverture. Au Japon, M. Sarkosy devrait sous peu avouer publiquement son manque de parole… Quelles sont les modifications intervenues en Chine dans le domaine des libertés depuis ces derniers mois ? Le seul changement visible a été une régression spectaculaire des droits de l'homme, partout où s'étend la domination du parti au pouvoir. La négociation avec les tibétains n'a servi strictement à rien. Mais Pékin a fait les gros yeux au petit monsieur Sarkosy lorsque le passage de la flamme olympique à Paris a été perturbé ; Pékin a menacé des intérêts financiers marginaux de quelques sociétés françaises en Chine, au demeurant fort antipathiques… Et M. Sarkosy se couche. S'il a l'audace de renier une parole inspirée par la majorité de ses concitoyens, il faudra jusqu'au dernier jour de son mandat lui rappeler cette tromperie. Mais tant que cette cérémonie d'ouverture reste à venir, faisons lui savoir que nous ne voulons pas qu'il y assiste.

Pétition pour le boycott de la cérémonie d'ouverture

Derniers pourparlers Tibet-Pékin

vendredi 4 juillet 2008

Scoop

M. Sarkosy pourrait assister à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Pékin en compagnie d'Ingrid Betancourt et du dalaï-lama. Selon les stratèges de l'Élysée, ce serait en effet la formule idéale pour amadouer les français, fortement opposés à cette participation, tout en réalisant un fameux coup diplomatique, bien dans la manière du président. Pourrait-on faire mieux en faveur des droits de l'homme que de faire débarquer en Chine, du même avion français, notre président épanoui, flanqué de la célèbre otage et du symbole vivant du Tibet ?

mardi 1 juillet 2008

Cérémonie d'ouverture des jeux olympiques

M. Sarkosy annonce qu'il donnera la semaine prochaine sa réponse au sujet de la cérémonie d'ouverture des jeux … Il ne veut pas risquer de vexer 1,3 milliards de chinois, et espère beaucoup de la reprise du dialogue entre le dalaï-lama et Pékin, dit-il en substance, ce qui est déjà une indication. Fort bien, mais à quelle aune appréciera-t-il les progrès ou les blocages de cette rencontre ? Et même si les deux parties se disaient par miracle pleinement satisfaites, cela changerait-il quelque chose au non-respect par le gouvernement chinois des engagements pris lorsqu'il a posé sa candidature à l'organisation des jeux ? Qu'en est-il de sa promesse d'améliorer les libertés dans son pays ? La crise tibétaine n'est que l'exemple le plus criant d'une tromperie évidente, et depuis que l'attention des médias est braquée sur la Chine, nous avons pu constater à quel point le peuple chinois vit sous un régime dictatorial. D'ores et déjà, on peut dire qu'assister à la cérémonie d'ouverture devrait-être impensable pour M. Sarkosy, à moins de se moquer de l'opinion majoritaire du pays et de choisir la satisfaction des intérêts de quelques hommes d'affaires. Les dessous des relations internationales sont rarement ragoûtants, mais il n'y a aucune de raison de croire que cela soit une fatalité immuable.

dimanche 25 mai 2008

Un drapeau tibétain sur la mairie de Claviers ?

Il y a quelque temps, j'avais suggéré, au maire nouveau de Claviers et à son conseil municipal d'émettre le vœu officiel d'un boycott de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Pékin par la France, à l'imitation de la municipalité de Notre-Dame-d'Oé… Sans succès jusqu'à présent. Il y a un autre geste simple de solidarité avec le peuple Tibétain que notre commune pourrait également faire, qui consiste à hisser le drapeau tibétain sur la mairie, comme 400 autres villes et villages de notre pays en ont pris la décision. Cela constituerait non seulement une modeste action en faveur des droits de l'homme, dont le coût se limiterait à l'achat du drapeau tibétain, mais aussi le signal réconfortant, adressé à la population, que nous avons à la mairie des gens capables de voir plus loin que nos collines. Accessoirement, Claviers deviendrait la première commune du canton à prendre en faveur des droits de l'homme une position reflétant celle de la majorité des français. S'il se trouve des élus que cette éventualité intéresse, ils pourront consulter la liste des villes ayant déjà hissé le drapeau tibétain sur le site Tibet-info.net

Le Tibet, encore

Sur la question des droits de l'homme au Tibet, on trouve parfois sur certains sites altermondialistes, ou blogs tenus par des personnalités radicales, des critiques féroces à l'égard des tibétains en exil et de leur dalaï-lama. Il n'est même pas besoin, à mon avis, d'entreprendre des vérifications pour se douter que ces critiques sont en partie fondées. Le Tibet, avant l'invasion chinoise, était un pays archaïque qui ne devait guère avoir évolué depuis les récits d'Alexandra David-Néel, voire les voyages plus anciens du Père Huc… On nous dit qu'il y avait des castes supérieures opprimant les plus pauvres du peuple, on nous dit que les moines vivaient sur le dos de la population, et que les chinois ont donné un coup de balai salubre dans un fatras de pratiques moyenâgeuses. Ils ont scolarisé les enfants, amélioré l'hygiène : modernisé, en somme. C'est probable, comme il est probable que la société tibétaine exilée en Inde comporte son lot de profiteurs et de trafiquants. Il reste que l'on ne trouve aucune trace dans les propos du dalaï-lama d'une défense des anciennes structures sociales de son pays perdu, il en reconnaît au contraire les défauts. Par la force des choses ouvert au monde qu'il n'a cessé de parcourir et de découvrir, cet homme s'est toujours montré porteur d'une parole profondément humaniste. S'il était amené —la pression internationale, ainsi que le dialogue avec les autorités chinoise, aidant—, à retrouver son pays, il semble exclu qu'il y puisse jouer encore un véritable rôle de dirigeant politique. Ce ne serait pas une mauvaise chose, d'ailleurs : on ne voit pas pourquoi, à notre époque, un peuple émancipé subirait une théocratie. Que le dalaï-lama puisse retrouver chez lui un rôle d'icône culturelle, ou d'inspirateur religieux, n'est d'ailleurs pas notre affaire : il s'agit simplement de faire reconnaître le droit universel des hommes et des femmes de vivre libres dans leur pays.

vendredi 23 mai 2008

Notre pékin à Pékin?

Aujourd'hui, le ministricule de la jeunesse et des sports, dont j'ai oublié le nom —je crois qu'il s'agit d'un ancien joueur de quilles—, a confirmé sur France Inter la probable participation du président Sarkosy à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Comme tous ceux qui l'ont précédé à l'Élysée, M.Sarkosy est atteint d'addiction au pouvoir, peut-être davantage que les autres, sa vulgarité fébrile donne en tout cas cette impression. Plus que les autres encore, il semble retirer une satisfaction particulière de la fréquentation des supposés grands de ce monde et de se trouver associé à leurs sauteries internationales. On peut se demander s'il n'a pas éprouvé un soulagement certain devant l'émotion suscitée par la catastrophe en Chine, propice à détourner l'attention du problème des droits de l'homme. Quoi qu'il en soit, je constate que ses affidés multiplient ces derniers temps les occasions de prendre langue de bois avec les médias, dans le dessin évident de préparer l'opinion à l'annonce de sa participation à la cérémonie d'ouverture. Pourtant, la persécution des tibétains n'a pas cessé, on en trouve partout les échos dans la presse et sur internet, et rien ne montre qu'une fois achevées les démonstrations de compassion envers un peuple blessé, les dirigeants chinois respecteront leurs engagements sans cesse bafoués en matière de droits de l'homme. Rappelons-lui à chaque occasion qui nous est donnée de nous exprimer sur cette question, que le peuple français est majoritairement favorable au boycott de la cérémonie d'ouverture.

vendredi 9 mai 2008

le Tibet et nous

Les tibétains derrière leur faux-jeton de dalaï-lama, ne seraient que des terroristes en puissance, s'il fallait en croire les autorités chinoises. En fait, comme tous les peuples, les tibétains en exil sont partagés. Certains, surtout parmi les plus jeunes, ceux que la position pacifiste et mesurée du leader religieux, impatiente, rêvent d'une indépendance véritable —sans doute, hélas pour eux, inaccessible. D'autres placent leur espoir dans l'autonomie que réclame le dalaï-lama. Et l'on peut supposer que beaucoup aussi, exilés ou non, aimeraient simplement revivre en paix sur leur terre, dans la liberté de perpétuer leur culture. Il doit bien se trouver aussi des gens heureux de faire leur beurre avec les chinois, le contraire serait étonnant. Dans ce débat interne nous n'avons pas grand chose à dire, mais sur la liberté d'un peuple à vivre paisiblement comme il l'entend, par contre, nous sommes concernés. Parce que notre propre liberté se dévalorise à n'être qu'une faculté laissée en sommeil —comme si nous avions désappris ce que le mot veut dire pour ne plus y voir qu'un choix de consommateurs. Le mépris de la liberté des autres menacera la nôtre, à la fin.

samedi 3 mai 2008

Retour sur les droits de l'homme en Chine et au Tibet.

Il n'y a pas que des raffarinades péteuse à regretter sur la question des droits de l'homme en Chine. Il y a aussi de belles prises de position à citer en exemple à nos élus sans saveur ni volonté. Ainsi prenons le cas de Notre Dame d'Oé, une petite commune d'Indre-et-Loire, à peu près de la taille de Claviers, Var. Dans une délibération du 8 Avril dernier, le conseil municipal de Notre Dame d'Oé adoptait à l'unanimité le vœu "que le gouvernement français fasse entendre la voix du respect de la dignité humaine" et se prononçait pour le boycott de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Les oésiennes et les oésiens, au moins, peuvent être fiers de leurs élus.

samedi 26 avril 2008

Démagogue, démagogue et demi

Une déclaration du porte parole de l'UMP qualifie de courageuse la stratégie de la France sur le Tibet, n'en déplaise aux démagos de tous poils… Et pour preuve de l'efficacité de cette stratégie, il évoque la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et les représentants du Dalaï-lama. Sauf erreur, pour le moment, le dialogue n'a toujours pas repris, Pékin posant des exigences préalables à ce dialogue.
Au sens strict du terme, la démagogie désigne un mauvais exercice du pouvoir par le peuple, entraîné par des meneurs démagogues, une perversion de la démocratie en somme. Ceux qui s'égosillent à réclamer que notre président s'abstienne d'aller parader à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, au nom de la défense des droits de l'homme, n'exercent aucun pouvoir effectif. Ils appellent simplement la population à soutenir leur point de vue. Les démagos ne sont pas ceux-là.
Au sens large du terme, la démagogie consiste à flatter un auditoire. Et c'est bien un pur numéro de démagogie auquel se sont livrés MM. Poncelet et Raffarin auprès des dirigeants chinois, dans le but d'apaiser à n'importe quel prix leur courroux.
En savoir plus : ici, et là…