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lundi 2 mai 2011

Ben Laden : ouf, j'avais déjà fait son rébus !

Fukushima ? Qu'est-ce que c'est déjà, le nom d'un cinéaste Japonais ? Le mariage de Kate et William ? Bof, des chanteurs à la mode qui se marient, ça arrive toutes les semaines. Un polichinelle dans le tiroir de la première dame de France ? Le procès Clearsteam ? On s'en fout. Aujourd'hui, le seul événement qui compte est planétaire : l'exécution de Ben Laden par les USA.

La radio, la presse française en ligne (celle de nos voisins aussi), ont fait preuve d'une fébrilité extraordinaire pour raconter exactement les mêmes choses et rendre publics des documents presque interchangeables. Il y a eu dans le tas quelques titres moins moutonniers, ou qui ont essayé de trouver des angles d'attaque un peu plus personnels, Rue89, par exemple. Ce dernier site essayait de prévoir les questions que tout le monde se poserait sur l'affaire : comment, pourquoi, qui…

Bien entendu, j'ai lu avec curiosité le récit de la traque et de l'exécution de l'ennemi public mondial. Finalement, on ne sait pas encore grand chose, cela aurait tenu dans une dizaine de lignes. Pour le reste, je ne me pose aucune question, j'attendrai sans impatience d'apprendre ce qui s'est réellement passé. Ben Laden est mort, bon débarras, les USA ont eu raison d'aller l'occire où il se terrait, avec ou sans la bénédiction du Pakistan. Qu'ils l'aient balancé à la mer me laisse indifférent, et je ne me demande pas si l'expression : «justice est faite» était ou non bienvenue.

On la lisait dans plein de romans populaires quand le méchant trouvait enfin une mort violente méritée. C'était plus noble que «nous voilà vengés» et cela voulait dire la même chose. Alors, l'expression peut surprendre dans la bouche de personnages officiels d'états de droit, mais ça reste du même niveau, s'appliquant au plus effrayant croque-mitaine de notre temps. Ben Laden était un méchant hors normes associé dans l'imaginaire des peuples à un univers de mystère et d'horreur. Il disparaît selon les règles du genre, le dernier mot est au «gentil».

Sinon, cette actualité m'a valu une visite du Maroc sur la recherche Google «on a mis à la benne la daine» aboutissant à mon rébus sur Ben Laden. Du coup, je le replace en illustration.

lundi 18 avril 2011

Selon selon


Selon le Figaro, Obama chercherait une issue de secours pour Kadhafi, selon le New York Times. Il s'agit de lui trouver un bon petit pays, pas regardant sur le passé de ses hôtes de marque. Un pays qui, s'étant abstenu de signer le Traité de Rome, ne serait pas obligé de le livrer en cas de poursuites de la Cour pénale internationale. Il paraît que la liste des havres possibles est des plus réduite. J'ai une proposition à faire à M. Obama : qu'il accorde un sursis à la navette Discovery, au rebut depuis le mois de mars, afin d'emporter le tambour-major Kadhafi jusqu'à la station spatiale internationale. Il y a certainement des toilettes à nettoyer là-haut, l'adjonction d'un monsieur-pipi aux équipes en place ne serait pas du luxe. Pour cet engin mythique ce serait une fin glorieuse cet envol ultime au service des droits de l'homme Kadhafi.
Avez-vous remarqué ? Ce billet est spécial, il vous a informé selon moi, selon le Figaro, selon le New York Times. C'était mon sujet du jour, la lassitude qui me prend à causer de ce que vous aurez lu tout seul dans votre journal, ou entendu dans votre poste préféré. On se sent peu de chose, parfois.

P-S : Le feu à la Maison Wikio ? Nicolas enquête… Captainhaka hait les couples princiers… Seb Musset se penche sur le jeu des 1000€ animé par Sarkozy… Martine vous conseille de courir comme dans un rêve au théâtre de l'Atalante… Pour préparer vos vacances en Bretagne, voyez chez YannPoireau traite du repas d'affaires…

mardi 9 mars 2010

Amadinejad va au pot aux roses

Le président iranien Mahmoud Amadinejad s'est encore illustré dernièrement. Il a rejoint en effet les rangs des cinglés de complots, et plus précisément la secte des plus gratinés d'entre eux: ceux qui nient la réalité des attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Pour lui cet «incident» a été fabriqué par les services secrets américains afin de se forger un prétexte pour envahir l'Afghanistan. Comme M. Amadinejad doit se rendre prochainement en Afghanistan, ceci explique sans doute cela…

Quoi qu'il ne soit jamais avare de provocations, on ne peut toutefois exclure sa sincérité lorsqu'il apporte sa caution à l'échafaudage d'un complot. Tout ce que l'on sait de sa personne tend à brosser un portrait d'une extrême rusticité, et s'il paraît douteux que les ayatollahs aient fait d'un parfait crétin un président, cela ne peut être exclu entièrement.

L'un de ses arguments pour réfuter la réalité des attentats d'Al-qaïda, est le chiffre annoncé de 3000 victimes, alors que «les noms des 3000 personnes n'ont jamais été publiés». M. Amadinejad a trop bien verrouillé Internet dans son pays, ou alors il est encore moins doué que moi pour l'utiliser. J'ai trouvé en trois minutes deux «List of Victims from Sept. 11, 2001»: la première sur le site de Foxx News, la seconde sur celui de CNN, intitulée «A Memorial»

Dans la catégorie des grands malades orientaux, il ne faut pas oublier non plus le tambour Kadhafi, dont on entendra sans doute parler bientôt à l'occasion du sommet arabe qu'il organise ce mois-ci. On nous le promet carnavalesque à souhait, comme il sait faire, mais ce n'est pas par ce sommet que je souhaite conclure mon billet. M. Kadhafi garde toujours en otage un citoyen Suisse, Max Göldi, pour se venger des genevois qui ont traité son fils comme un voyou ordinaire. Il a aussi un autre prisonnier dont on parle moins, Jamal al Haji. Un groupe FaceBook leur est consacré: «Bougie en Libye», qui renvoie notamment à une pétition d'Amnesty International pour demander la libération de l'otage suisse… Je l'ai personnellement signée après avoir rejoint ce groupe, bien qu'il s'agisse peut-être d'une démarche spécifique aux citoyens suisses…

Sources: Branchez-vous Matin! et le Nouvel-Obs

P-S, Éric semble avoir du vague à l'âme, et veut changer de maison… J'aurais dû, hier, mettre en lien l'excellent billet de Seb Musset, «Une journée de l'infâme», mais je ne l'avais pas encore lu, alors, je me rattrape…



mercredi 3 février 2010

Yes he can


Ce qui se passe en ce moment entre l'Amérique d'Obama et la Chine me semble fascinant. Sans faire à Barak Obama l'injure de prétendre qu'en réalité il se fiche complètement du sort des tibétains —son attachement à des valeurs humanistes semble évident—, on peut penser que sa fermeté affichée à l'égard de Pékin a des causes différentes.

Le «yes we can» serrer la main du dalaï lama tombe opportunément pour moucher les prétentions chinoises à se poser en nouveaux maîtres du monde. C'est la domination américaine qui est l'enjeu de ce bras de fer avec une Chine qui se verrait bien reprendre le rôle à la sortie de la crise.

On ne sait combien de siècles encore les pays devront s'accommoder du leadership de la nation la plus puissante, peu importe laquelle. En attendant l'apparition d'un hypothétique gouvernement mondial, nous restons bon gré mal gré sous l'influence des USA…

Au pire, j'aime mieux ça que d'imaginer le China Way of life s'imposant à nous. Donc, les quelques épreuves de force qui se profilent ces jours-ci entre Washington et Pékin me rassurent. Tous les dirigeants occidentaux ne sont pas disposés à ramper devant les despotes chinois, comme le fit Nicolas Sarkozy confronté au même diktat lors des Jeux Olympiques, et de la visite du dalaï lama chez nous. Bonne nouvelle.

Il fut un temps de notre histoire de France, où nos rois et leurs ministres se transmettaient d'un règne à l'autre comme un devoir, la lutte contre la Maison d'Autriche et son «empire universel» (si je dis une bêtise, merci à un prof de rectifier). La monarchie était une saleté, mais du moins, dans l'édification de sa puissance, ses acteurs savaient voir à long terme. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où nos politiques sont incapables de penser plus loin que les contrats d'Air-bus, de TGV, ou de centrales nucléaires à signer avant la fin d'un mandat.

Il y a belle lurette que la Chine est une menace économique. En fait, elle est même un cataclysme actif, puisque les trois quarts des biens que nous fabriquions nous-mêmes, le sont aujourd'hui par elle, en moins bien. Avec tous les drames économiques et sociaux que cela a entraîné.

Si Nicolas Machiavel conseillait encore nos gouvernements occidentaux, je suppose qu'il les aurait depuis longtemps incités à serrer la main du dalaï lama, et à ficher la pagaille chez les despotes chinois. Probablement même qu'ils n'auraient pas laissé envahir le Tibet en 1950.

Évidemment, cette vision des choses est très cynique. Il est plus sain et réconfortant de penser qu'en ce moment des milliards de Chinois voient leur niveau de vie s'élever, et que c'est un juste retour des choses. Leur civilisation qui a tant donné à l'humanité dans un lointain passé, en reçoit d'une certaine façon à présent les dividendes.

Il n'empêche qu'un monde dominé par la paranoïa chinoise, sa mentalité policière, et ses valeurs petites-bourgeoises haussées au niveau d'un idéal, fiche la frousse. Demain, un Ubu rouge régnant sur la planète? Vraiment, j'aime bien le sursaut de volonté de M. Obama devant les prétentions chinoises.

P-S. L'événement des derniers jours, c'est le retour de Balmeyer avec «Derrick»!
J'ai brièvement parlé la semaine dernière des manœuvres insidieuses des opposants à l'IVG : Hypos a publié un billet qui relaie efficacement la riposte…
Sarkofrance dresse un constat toujours aussi net des derniers accidents du pouvoir…
Enfin, j'ai beaucoup apprécié aussi le dernier billet d'Hermes : «La police religieuse… en France?»

mercredi 14 octobre 2009

Comme un malaise

Sur France Inter, le journal de 13h accueillait François Goulard, député UMP. Claire Servajean l'avait invité pour l'entendre s'exprimer sur le malaise de la majorité en ces temps de sarcophobie menaçante… Ce qu'il fit, avec toutes les précautions oratoires et l'embarras que l'on imagine. Il reconnut ainsi l'inquiétude des élus de droite devant ce qu'il appelle «le trouble de l'opinion et l'incompréhension de la presse internationale», à propos des affaires mettant en cause le pouvoir sarkozyste qui s'accumulent. On évoqua aussi dans cette interview, l'avis de M. Rafarin, selon lequel il y aurait à l'origine du malaise un «problème d'organisation de la majorité». M. Goulard cerna de plus près les contours de ce problème en parlant de la pratique institutionnelle de la présidence, par Nicolas Sarkozy, en contradiction avec les textes existants. Le président décide de tout dans une république prévue pour être gouvernée par le Premier ministre…
La vérité était pourtant simple à dire, que nous vivons sous une autocratie instaurée par un coup d'état médiatique de Nicolas Sarkozy, dès son entrée en fonction. S'il nous épargne la force brutale d'une dictature, nous n'échappons pas aux perversions de celle-ci: arbitraire, clientélisme, népotisme, mise au rancart des valeurs républicaines…, et l'on en passe! La vérité c'est que le problème de notre pays a un nom: Nicolas Sarkozy, et rien n'est prévu pour que le peuple puisse s'en débarrasser avant 2012. Ça va être long!


Dans un domaine où l'action délétère de M. Sarkozy est particulièrement sensible, un article du Nouvel Obs se penche sur les derniers développements des efforts de Barak Obama pour réformer la politique de santé dans son pays. Tandis que M. Sarkozy veut nous imposer petit à petit une privatisation de l'assurance maladie, M. Obama s'efforce de rapprocher un peu son pays du nôtre en cette matière …
La crise aidant, le déficit de la sécu pourrait atteindre les 23 milliards d'euros, nous dit-on. Et il ne faut pas attendre du pouvoir d'autre remède à la situation que de pousser davantage de gens hors du système de soins, comme on adoucit les statistiques du chômage en radiant des listes autant de sans emplois que possible. Homer nous parlait récemment de l'élection assez indécente en Belgique, d'une Miss SDF ayant gagné un an de loyer payé pour se loger… Il y a mieux, qui préfigure peut-être ce qui nous attend, en conservant Nicolas Sarkozy le plus longtemps possible à l'Élysée… L'organisation de loteries, à la porte de cliniques spéciales, pour désigner parmi les indigents les malades ou blessés qui seront soignés. Cela se passe aux USA, le pays qui sert de modèle à notre président.


P-S Rimbus nous signale, et je vous signale après lui, un texte à lire au plus vite, témoignage bouleversant sur la pédophilie…

jeudi 7 mai 2009

Quand Nicolas Sarkozy prend une gifle diplomatique.

S'il faut en croire le blog de Vincent Jauvert, journaliste du Nouvel Obs, hier, Nicolas Sarkozy a reçu une belle baffe diplomatique passée inaperçue, en guise de cadeau d'anniversaire. Dans une instance préparatoire à une conférence sur le Traité de Non Prolifération nucléaire, les diplomates français ont en effet été contraints d'adopter l'ordre du jour de la prochaine réunion, de celle-ci, en 2010.
Cela signifie que les engagements des cinq états officiellement reconnus comme détenteurs d'un arsenal nucléaire, devront être réexaminés: c'est désormais inscrit à l'ordre du jour.
La France tenait si peu à cette éventualité qu'elle avait jusqu'alors bloqué toute initiative sur ce sujet, notamment avec l'aide de G. Bush. Aujourd'hui, Bush est parti, et son successeur, Barak Obabama paraît déterminé à relancer le processus de désarmement. C'est notamment le revirement de son administration, entraînant comme de coutume la Grande-Bretagne, qui a changé la donne…
Pour ne pas être totalement isolés, nos diplomates ont donc été obligés d'accepter que l'on reparle des armes nucléaires un jour prochain. Ce que nos chefs d'état, MM Chirac et Sarkozy voulaient éviter, craignant que la France ne soit acculée à terme à réduire encore son arsenal…
Il est bien difficile pour le citoyen ordinaire de comprendre les enjeux de la poursuite du désarmement. À priori, moins il y aura d'armes nucléaires, mieux le monde se portera. Mais on devine que si la France doit diminuer le nombre de ses armes dans la même proportion que les deux grandes puissances, USA et Russie, il est probable qu'il ne lui restera plus grand chose, en fait de dissuasion nucléaire… Ah! quel casse-tête le métier de chef suprême des armées, hein?
(Lisez l'article à la source de ce billet, pour une véritable information sur le sujet.)

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PS. Aujourd'hui, Sarkofrance, l'un des blogs politiques les plus incisifs de la blogosphère, a deux ans d'existence, puisque né en réaction à l'élection de N. Sarkozy… Je ne sais pas s'il faut lui souhaiter bon anniversaire, mais l'intention est là…
D'autre part, hier, pressé par le temps, j'ai oublié de lier l'adresse de deux blogs dont je citais les noms, les voici: Hypos, et Authueil.

lundi 4 mai 2009

Avec nos pires vœux…


Aujourd'hui, est l'anniversaire d'une catastrophe européenne, sinon mondiale: il y a trente ans, Margaret Thatcher arrivait au pouvoir en Grande-Bretagne. Il paraît qu'elle est malade et, là-bas, beaucoup d'ouvriers, de syndicalistes, qu'elle a brisés autrefois avec un sectarisme devenu célèbre, économisent déjà pour acheter bouteilles et victuailles destinées à fêter sa mort.

Chez nous, dans douze jours, nous pourrons faire une minute de silence en souvenir d'une autre catastrophe: la prise de fonction de Nicolas Sarkozy. Par contre, celui-ci est en excellente santé et compte bien s'incruster à l'Élysée pour au moins huit ans de plus… Qui se souvient encore de son allocution lors de la cérémonie d'installation? Un de ces beaux discours chargés d'émotion, comme il est totalement incapable d'en écrire lui-même.
Il disait alors, sans rire:
«Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. […]
Exigence de résultat parce que les Français en ont assez que dans leur vie quotidienne rien ne s’améliore jamais, parce que les Français en ont assez que leur vie soit toujours plus lourde, toujours plus dure, parce que les Français en ont assez des sacrifices qu’on leur impose sans aucun résultat. Exigence de justice parce que depuis bien longtemps autant de Français n’ont pas éprouvé un sentiment aussi fort d’injustice, ni le sentiment que les sacrifices n’étaient pas équitablement répartis, ni que les droits n’étaient pas égaux pour tous…»

Ces anniversaires, celui de la fée Carabosse du libéralisme, et celui de notre Attila du progrès social, n'incitent guère à l'optimisme. Il faut se donner du mal pour trouver quelque chose qui ressemble de loin à une bonne nouvelle! De loin, j'en ai trouvé une, mais à l'examen, je crains qu'elle ne fasse aussi partie des mauvaises. Jugez plutôt…

Dans Le Monde, daté Dimanche 3 - Lundi 4 mai, Frédéric Lemaître signe un article sur la finance… M. Lemaître nous explique que, tandis que nous défilions pour le 1er Mai, nigauds que nous sommes, nous avons ignoré une nouvelle de première importance: la crise est finie!
« […] la où la crise a commencé, la crise s'achève. Au sud de l'île de Manhattan, à Wall Street, là où, c'est bien connu, travaillent les plus brillants cerveaux de la planète, l'heure est de nouveau à la fête. En tout cas, on s'y prépare. Assez discrètement pour ne pas provoquer la colère des «cols bleus» de Chrysler et de General Motors […]»
En 2010 prévoit M. Lemaître, les bonus devraient à nouveau pleuvoir comme si de rien n'était dans le monde de la finance. Les banques américaines ont, en effet, retrouvé des profits, et font d'ores et déjà des provisions, en écureuils avertis, pour distribuer des primes scandaleuses le moment revenu… Cela se monterait, paraît-il, à 36 milliards de dollars pour le moment. Bref, les banquiers disent merde au monde entier et s'assoient sur la moralisation promise. Ce n'est pas tout: toujours selon M. Lemaître, chez nous, l'Autorité des marchés financiers reçoit à nouveau de la part des banques des demandes d'agréments de produits «hautement complexes (on les appellera toxiques dans un second temps)» Et cætera…
Les financiers, les banquiers, les patrons, n'ont rien compris. Les hommes politiques non plus. On finira par trouver la révolution désirable.

source image


PS. Mathieu relaie un appel à créer 2 millions d'emplois… Un vrai bon anniversaire à Balmeyer qui fête les deux ans de son blog!

vendredi 10 avril 2009

La recession prochainement vaincue?


Archibald Cassidy est consultant extralucide en prospective économique. Il exerce ses talents, je crois, en Californie. Pour 500$ la consultation d'une heure, il vous tirera le tarot de Doha avec analyse approfondie et conseils d'investissements. 300$ et une entrevue de trente minutes vous donneront droit à une lecture interprétative du marc de café. Plus onéreux, sur commande, Archibald peut aussi dresser le thème astral de votre entreprise et vous établir, sur douze mois, le planing des jours favorables à la signature de contrats, ou à la délocalisation de vos activités, parce que les ondes positives seront plus intenses.
Je vous parle d'Archibal Cassidy, voyant d'affaires internationalement réputé, du moins auprès des grands décideurs qui le consultent régulièrement en secret, car je me demande s'il n'a pas pris une part active à un rapport qui vient d'être publié aux USA.
Que dit ce rapport?
Les États-Unis sortiront de la récession à la troisième pleine lune du second semestre 2009, en dépit de la poursuite de l'augmentation du chômage.
Par quel miracle cela surviendra-t-il aussi vite?
Grâce à la reprise de l'immobilier et de la consommation.
Outre l'entrée en chaleur de Vénus dans la maison de Saturne, dont on convient aisément qu'elle devrait favoriser la pierre, le rapport tire également ses conclusions d'un sondage.
Effectué auprès d'un échantillon représentatif d'économistes free-lance, en nombre suffisant et non point excessif, celui-ci démontre qu'à 86% les sondés croient la fin de la récession prochaine. Les questions posées étaient les suivantes:
Êtes-vous propriétaire de votre logement?
Pensez-vous que ce bien immobilier vaille encore quelque chose?

Comptez-vous le revendre à la première occasion en encaissant une plus-value?

Les chômeurs vous empêchent-ils de dormir?

Croyez-vous que les chômeurs ont plus d'argent qu'ils ne le prétendent?

Sera-t-il possible de les inciter à consommer?
Nous ne disposons malheureusement pas du détail des réponses et de leur ventilation par tendances économique: libéraux, reagano-thatcheriens, alcooliques, dirigistes, gaëliens, keynesiens, etc. On voit cependant que la crise va bientôt accoucher d'un avenir rose. Bien sûr, côté chômage, il semble se présenter plutôt par le siège, mais l'essentiel est que l'avenir existe, n'est-ce pas?
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PS. À lire sur le même sujet, en plus sérieux…

jeudi 9 avril 2009

Les alliens aiment les subprimes


En regardant chez Blogiboulga une magnifique image de la constellation d'Orion, prouesse technico-scientifique, j'ai regretté une fois de plus de vivre aujourd'hui plutôt que dans… longtemps. Le jour où il sera peut-être possible à l'homme de sauter à la corde cosmique pour aller admirer ces splendeurs de plus près. Ce serait si bon aujourd'hui d'aller s'installer dans un hamac sidéral, entre Bételgeuse et Bellatrix, et de contempler l'espace sans penser à rien, d'une patience astrale, en attendant que les choses aillent mieux ici-bas.
Parce que sur terre, amis de la crise, nous ne sommes pas sortis de l'auberge…
Nos scientifiques divers construisent et pilotent des télescopes capables de tirer le portrait d'un système binaire à plusieurs centaines d'années lumières, mais il n'y a pas d'outil ni de spécialiste foutu d'évaluer le montant exact des actifs pourris qui croupissent dans les banques sous notre nez. On nous annonce l'embellie pour l'an prochain ou le suivant, en faisant mine d'ignorer que les subprimes, ces alliens, sont toujours parmi nous.
Vous vous souvenez des subprimes par lesquelles tout à commencé? Ces dettes immobilières douteuses des américains, malaxées ensemble, et reconditionnées en produits alléchants pour banquiers et hedges funds gourmands…
Tout est parti de là donc, de ces espèces de crédits hypothécaires dont Nicolas Sarkozy rêvait d'importer le principe en France, et qu'il n'hésitera pas à nous fourguer dès que la situation économique le permettra. Eh bien, les subprimes ne se sont pas évaporées par miracle pendant le G20, elles existent encore. Elles existent, si l'on peut dire, s'agissant de dettes chiffrables, mais qui ne correspondent à aucun argent récupérable.
Les autorités diverses, surtout américaines, s'arrachent les cheveux en désespérant de faire avouer aux banquiers le montant véritable des dettes pourries entassées dans leurs chambres fortes. Mais les banquiers se taisent toujours sur leurs pertes. Certains peut-être par prudence, pour ne pas révéler à quel point leur établissement est proche du naufrage, et d'autres par calcul…
En effet, il semble que le seul moyen de sortir du bourbier en respectant la logique du capitalisme financier, soit de revendre encore une fois ces dettes, pour en tirer enfin du bon argent. Les particuliers, américains au premier chef, mais sans doute très vite des clients du monde entier par l'intermédiaire des produits bancaires internationaux, pourront acheter de la dette avec l'aide et les encouragements du gouvernement US. Quand un pékin sortira 1$ pour cela, l'état américain paiera lui-même 1$, et surtout, le pékin aura le droit d'emprunter jusqu'à six fois sa mise pour acheter davantage d'actifs pourris… Dans l'idéal, les milliards de subprimes retourneront dans le marché, ni vu ni connu. Par la suite, la prospérité revenant, une partie des nouveaux créanciers (et emprunteurs!) récupèreront le montant de leurs créances-subprimes…
C'est évidement encore plus compliqué que ça, j'avoue que ce mécanisme dépasse mes petits moyens intellectuels. La seule chose qu'il me semble comprendre c'est que pour sortir d'une crise engendrée par la titrisation de créances aléatoires, on va titriser la titrisation et vendre le tout à crédit à des acheteurs espérés plus solvables.
J'ai entendu parler d'une jolie planète tellurique dans la constellation de l'Autel, sans banque, sans crise pour le moment, je louerais bien une fusée à crédit…
source image

PS. Sur le rejet de la loi Hadopi par le parlement, voir aussi, entre autres (mais il y aurait trop de billets à citer!) Ruminances, et Dedalus

dimanche 8 février 2009

L'internationale de la peur

Tous les discours des dirigeants politiques des grands pays sur la crise, portent entre les lignes la même angoisse. L'angoisse du dompteur dans la cage aux fauves, quand la nervosité des gros minets à griffes et crocs devient perceptible, parce qu'ils sont mal nourris. En temps normal, le dompteur peut parader tranquille: les fauves abrutis par la captivité, l'habitude de recevoir ponctuellement leur pitance en échange du travail fourni en piste, ne sont guère portés à la révolte. Un claquement de fouet, un sucre à la rigueur, suffisent à calmer les moins dociles. Mais la crise est venue perturber le cirque géant du capitalisme. Des USA à la Chine, en passant par l'Europe et bien d'autres régions du monde, voilà que les présidents démocrates comme les despotes craignent de se faire bouffer. Le mécontentement tournera-t-il à la rage, la rage à l'explosion, et disons le mot: à la révolution? Pour exorciser le risque, côté démocrates, Barack Obama va notamment tenter d'étendre dans sa population la «couverture santé», et côté dictatures les Chinois se lancent dans une réforme comparable. Chez nous, en France, démocratie bâtarde, croyez-vous que le président va organiser le retour en grâce d'une protection sociale qui a rehaussé l'image de l'Europe aux yeux du monde? Non, M. Sarkozy ne prévoit nullement de revenir sur ses mesures antisociales, prises notamment en matière de santé publique. Il serre pourtant pareillement les fesses, mais, petit chef, le désir de prouver que c'est lui qui commande, comme un grand, l'aveugle. Il n'y a pas que la santé dans la vie, vous direz, il y a aussi la table, le bistrot, le boulot, les impôts, par exemple. Sur tous ces sujets, ou presque (pour le bistrot, il faudrait y voir de plus près), M. Sarkozy, camouflé sous un discours trompeur, a fait le choix de favoriser les Français les plus riches. Quand il feint de donner une rognure d'ongle à ronger aux pauvres, c'est qu'il offre en même temps le bras aux riches. Il est probable que de moins en moins de gens seront dupes et que l'opposition à cette politique ira croissant.
Dans les semaines et les mois qui viennent la question sera en fait de savoir si le mécontentement des Français trouvera l'occasion de s'exprimer. Quel sera le choix des organisations syndicales, et des partis de l'opposition? Leur unité tiendra-t-elle, ou bien certains feront-ils le calcul qu'il est préférable de laisser mijoter la rogne à feu réduit jusqu'à la fin du quinquennat, plutôt que de risquer un débordement dont ils ont aussi peur que le président? Il est permis de supposer que le souvenir de la déconfiture électorale de la gauche, au lendemain des «événements» de 1968, en refroidi plus d'un par avance. On les comprend, mais les temps ne sont plus les mêmes. En 68, la France baignait encore dans les «30 glorieuses» de la prospérité en marche, aujourd'hui nous nous enfonçons toujours plus loin dans les «60 merdiques» de la paupérisation accélérée, ce qui change tout.
image : flyer5


PS. J'ai lu aujourd'hui avec intérêt : Le pavé, Le Privilégié, et Carpe diem

mardi 20 janvier 2009

Prends garde, le monde, me voilà!

Nicolas Sarkozy va changer le monde avec Barack Obama, il l'a dit aujourd'hui à Provins. Il y a du boulot! Parce que, même si nous sommes tous gonflés d'obama en ce moment, on sent bien que le monde va faire de la résistance au changement. Oh, évidement, ce ne sont pas tellement les 6,7 milliards et quelques d'hommes et de femmes du commun qui posent problème: ils aimeraient bien que le monde change. La difficulté viendra plutôt des personnes hors du commun, ces quelques dizaines de milliers qui font leur miel du pollen accumulé par tous les autres.
Pour changer le monde, il faudrait que M. Sarkozy balaye déjà devant sa porte. Ainsi, avait-il menacé les milieux d'affaires de pondre une loi pour encadrer les revenus des hauts dirigeants, mais en fait de contrainte, il se borne à gourmander de loin en loin le patronat, histoire de donner un os à ronger à l'opinion. En revanche, sur la répression de la grève, unique moyen de protestation des salariés, il se montre inflexible, et l'on peut s'attendre à ce que la loi scélérate qu'il nous promet arrive. En quoi l'ivresse du pouvoir l'égare, car aucune loi ne saura jamais empêcher un homme ou une femme de défendre ses conditions d'existence. S'il sème l'injustice, il récoltera la désobéissance civile.
Mais nous n'en sommes pas là, puisque le hasard va faire que, comme un pied de nez adressé à l'autocrate, une grève générale est prévue le 29 Janvier…
Quoi qu'il en soit, il serait dommage d'attrister ce billet avec la dernière fanfaronnade de M. Sarkozy, car cette journée avait bien commencé. Tenez, ce matin au réveil, j'étais gai comme un obama sur le toit du Capitole. Pour changer un peu, à la maison, nous avons pris un grand bol d'obama avec seulement une petite tranche de sarkozy au beurre. Et ce soir, je crois qu'on va manger aux chandelles, un obama à la crème.

PS. à lire chez Martine : L'autre vie des théâtres

samedi 17 janvier 2009

L'Amérique plus forte que le Roquefort?

L'Amérique, celle des USA, m'épatera toujours par ses contradictions, son mélange de vilains défauts et de qualités enviables, oh combien! Nous ne voulons pas de leur saloperie de bœuf aux hormones, de poulets à l'eau de javel… Ils auraient pu se dire: «bon, prenons les européens dans le sens du poil, et produisons de la bidoche comme ils l'aiment!» Mais non, ils ne veulent même pas imaginer que leurs méthodes d'élevage ou d'abattage pourraient être reconsidérées.
Alors, ils passent à l'attaque et nous écrabouillent le Roquefort ® sous les taxes. Mon sang d'aveyronnais, qui plus est d'une famille en partie nourrie par le roi des fromages, mon sang n'a fait qu'un tour. Pourquoi lui, et non le Parmesan, ou le Gouda, par exemple? Hélas, ça tombe sous le sens… Parce que, comme aux yeux des chinois vis à vis du soutien européen au dalaï-lama, la France est un point faible, elle est aussi un point faible au regard des américains. C'est la France qui la ramène sur le plan intérieur —par la bouche de son président matamore—, et qui n'est jamais bien longue à se coucher quand on montre les dents. L'Amérique a quelques raisons d'espérer que N. Sarkozy fera en coulisses des pieds et des mains pour que la Commission européenne trouve le moyen de signer l'armistice sans qu'il y paraisse. À l'image des dirigeants chinois, ils sont cyniques, les américains.
Et comme aucun autre peuple sur la terre, ils sont libres et incorruptibles sur certains points… Imaginez: chez eux, un procureur de Los Angeles (et il n'est pas le seul), envisage très sérieusement d'inculper Georges W. Bush pour meurtres, complot et autres accusations, pour avoir engagé la guerre d'Irak en mentant…
Bien sûr, il est à craindre que cette étonnante volonté de justice ne se brise sur une mesure de grâce d'Obama en faveur de son prédécesseur —ainsi que cela avait été le cas au bénéfice de Nixon. Devoir en venir là équivaudrait néanmoins à une condamnation publique.
Croyez-vous que cela pourrait arriver chez nous?

PS. Côté politique, j'ai apprécié ce billet de PMA bis, celui-ci de M. Vasseur, et, côté inclassable, un joli texte de Nefisa : L'échappée belle.

jeudi 11 décembre 2008

Georges W. Bush et la Bible.

Selon l'Obs, Georges Bush a estimé récemment qu'il ne fallait pas prendre la Bible au pied de la lettre. Le président américain aurait admis qu'il existe des preuves scientifiques de la théorie de l'évolution, que rejettent pourtant nombre de républicains. M. Bush, en plein décalage avec son image, se prétend non «littéraliste» et juge que la Bible n'est pas contradictoire avec l'évolution. «Je pense que vous pouvez avoir les deux», dit-il, et moi je me demande ce qu'il entend par là? Quelle nouvelle lecture fait-il de la Genèse, cet esprit remarquable, à qui nous devons l'ajout dans la politique internationale de valeurs religieuses fondamentales, le bien et mal? Cette question m'a beaucoup tourmenté au cours des dix minutes précédentes, et j'ai tenté d'y répondre moi-même en toute modestie. Voici:
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était déserte, les ténèbres couvraient le vide, l'esprit de Dieu planait sur des zéros. Dieu dit : «Que la richesse soit» et la richesse fut. Dieu vit que la richesse était bonne et IL sépara la richesse de la pauvreté. Dieu appela la richesse «capital» et la pauvreté «paresse». Il y eut un soir de clôture, il y eut un matin d'ouverture: la première cotation à zéro point. Dieu dit : «Qu'il y ait une banque au milieu des zéros et qu'elle sépare les milliards d'avec le rien» et il en fut ainsi. Dieu fit la banque qui mit les milliards du capital à l'abri, séparés d'avec le rien de la paresse. Il appela l'abri coffre fort. Il y eut un soir de clôture et un matin d'ouverture: deuxième cotation à 1 point…
Je n'essaierai pas de poursuivre cette relecture supposée de la Bible selon Georges Bush, jusqu'à l'expulsion d'Adam et Ève du paradis fiscal terrestre pour délit de marxisme, la faute originelle. Il me faudrait aussi pour pénétrer un tant soit peu sa pensée, tenter d'approcher sa représentation du darwinisme : peut-être que la pratique de la prière, associée à la soumission au «croissez et multipliez», ont joué un rôle essentiel pour asseoir notre suprématie sur tous les impies du règne animal. Heureusement que la page Bush sera bientôt tournée, sinon je plaindrais sincèrement les maîtres américains invités à concilier dans leur enseignement les beautés poétiques de la création biblique, avec le hasard et la nécessité.

jeudi 6 novembre 2008

Sarkozy perd 30 euros

«Casse toi pauvre con!» Pour le cas où vous auriez oublié l'incident, vous pouvez voir à cette adresse sur Youtube, l'une des nombreuses vidéo où l'on voit et entend notre président proférer la fameuse insulte. Or, aujourd'hui 6 Novembre, cet épisode vient de connaître une suite inique. Un militant de gauche qui, au mois d'Août dernier, se proposait d'accueillir M. Sarkozy avec une pancarte lui retournant le compliment, «casse toi pov' con», a été condamné à une amende symbolique de 30€ avec sursis, pour «offense au chef de l'état». C'est 30€ et un sursis de trop. Cet homme pouvait se croire dans son droit d'homme libre, en offrant à M. Sarkozy le reflet de sa propre médiocrité. Le juge avait l'occasion de signifier au président qu'il n'est pas dispensé du respect attendu des citoyens. Il y est même davantage astreint, car il exerce le pouvoir et dispose de la force pour impose sa politique. La population ne peut lui opposer que clameurs ou invectives dérisoires. Cette sentence va de pair avec notre piteuse image en matière de liberté de la presse. Il reste à savoir si la victime de M. Sarkozy se pourvoira en appel, et ce qu'il adviendra en pareil cas… J'espère que ces réflexions innocentes respectent les convenances d'usage vis à vis d'une décision de justice. À ma décharge, si tel n'était pas le cas, je fais valoir d'avance aux esprits critiques, le précédent et mauvais exemple que présentait la déclaration de M. Guaino, conseiller de l'Élysée, à propos des poupées vaudou. J'avais parlé de cela dans mon billet «Le scandale Fansolo».


Je ne sais pas si les quelques lecteurs d'Amérique de ce blog seront de mon avis, mais l'élection de Barack Obama me semble d'une telle portée symbolique qu'elle mériterait d'être gravée dans l'Histoire. Vous me suivez? Au Mount Rushmore National Memorial, il reste assez de granit pour sculpter l'image du juvénile héros, à droite de lincoln, il me semble… Après tout, il avait bien été question, je crois, d'y caser l'imbuvable Reagan! Vous me direz qu'il est trop tôt, qu'on ne sait pas si l'homme sera à la hauteur des espérance qu'il porte… Oui, bien sûr, je réponds, mais cette élection est tout de même un magnifique signal adressé au monde, de ce que la démocratie peut faire. Et puis, du train ou va le monde, aussi, il n'y a pas de temps à perdre si l'on veut laisser un témoignage sympathique de l'humanité aux extraterrestres qui visiteront un jour nos restes…


mercredi 5 novembre 2008

On vous aime Barack!

On ne peut dire aujourd'hui dans combien de temps cela arrivera, ni ce que sera exactement la mise en scène adoptée, mais il est facile d'en imaginer l'esprit. Sur le tapis rouge d'un escalier roulant accolé à la porte d'Air force one, ou bien sur le perron de l'Élysée, trois marches plus haut que l'illustre invité, Nicolas Sarkozy sera là, radieux. Légèrement penché de trois-quarts vers son hôte, un sourire affectueux foré dans l'épaisseur du fond de teint, il dira bien fort :
«On vous aime, Barack ! »
Et les cameramen de la Télévision officielle, ceux des télévisions tributaires aussi, n'en perdront pas une miette. Il est savoureux de savoir que notre autocrate et son entourage sont d'ores et déjà en train d'analyser les recettes électorales du prochain président des USA. Pour le moment, du prodigieux désir de changement, du besoin d'équité du peuple américain, les gagmen de l'Élysée n'ont rien appris. Ils se contentent de retenir qu'il faudra privilégier à l'avenir dans la communication publique le «divertissement» —traduction du mot entertainment. C'est, en somme, l'emballage d'une victoire éclatante qui les intéresse pour nous refourguer cinq ans de sarkozysme en 2012. On ne pouvait évidemment pas attendre de gens qui déchiquettent notre système de santé pour nous laisser sans défense devant les rapaces de l'assurance privée, qu'ils tirent leçon de la faillite de la société américaine sur ce terrain. Des motivations diverses et profondes de nos amis d'outre-Atlantique, ils n'apprendront rien non plus, ne s'intéresseront qu'aux nouvelles techniques de la publicité politique, afin de repérer les pratiques importables chez nous. À vrai dire, ils sont déjà au travail, attelés à transformer la nocivité de M. Sarkozy en bienfait pour le pays, aux yeux des crétins.

M. Delanoë pourrait bien se laisser tenter de faire de même, à l'Hôtel de Ville de Paris, qu'il soit ou non porté à la tête du PS —son succès me chagrinerait, personnellement, quelles que soient ses qualités humaines par ailleurs. Je nourrissais déjà à son égard de solides préventions, accordant davantage de confiance à Ségolène Royal pour instaurer la démocratie, un domaine où TOUT reste à faire, ou presque, en France. Ses récents propos complaisants sur la retraite à 70 ans ont achevé de me persuader qu'il n'est pas l'homme que je souhaite voir affronter un jour Nicolas Sarkozy. Côté mise en scène faussement humble, pourtant, il saurait se débrouiller. Tiens, je l'imagine nommant premier ministre notre Barack à nous, M. Kofi Yamgnane. On l'a passablement oublié, mais c'est un type bien, Kofi Yamgnane. Dommage qu'il ait choisi au PS le courant fabusien. Et drôle d'idée pour un type bien !
Cela m'amène à conclure ce billet en vous conseillant, si vous vous intéressez au congrès du PS, la lecture du nouveau site des Leftblogs. Nombre des blogueurs de ce groupe, accrédités auprès du PS, alimenteront le site en billets qui nous donneront un regard «de l'intérieur» du congrès, moins conventionnel que celui de la presse

jeudi 25 septembre 2008

Dr Bush, dr Sarkozy au chevet du monde

M. Bush a un problème angoissant : persuader la masse anonyme des citoyens américains qu'il est patriotique, et de toute façon inévitable, que leurs impôts soient utilisés à racheter les pertes pourries des organismes financiers en déroute, afin que les organismes épargnés par la crise daignent se repaître du reste : patrimoine immobilier, hypothèques saines, et autres babioles… C'est un problème, parce que contrairement à une idée faussement répandue de ce côté-ci de l'Atlantique, dans leur grande majorité, les américains ne sont pas milliardaires, ni millionnaires, ni avocats, ni pasteurs, ou "marines". Aussi curieux que cela puisse nous paraître, ils ont aussi des médecins, des artisans, des employés de bureau, des paysans, des ouvriers, des facteurs, des fabricants de parapluies, des sondeurs d'opinion, et bien d'autres corps de métiers. Des gens comme vous et moi, qui ne comprennent rien à ce qui leur est tombé sur la tête, et pourquoi il faut qu'ils participent demain à la plus généreuse collecte de tous les temps en faveur de sinistrés "du marché" qui n'ont jamais fait d'aumône à personne.
M. Sarkozy a un problème : faire oublier aux français que, dans le marasme économique qui nous menace, il portera la responsabilité d'avoir réduit l'état à l'impuissance en récompensant, dès son élection, les copains et les coquins du monde des affaires, et tous les électeurs-contribuables aisés qui l'ont porté au succès. Il a vidé les caisses en cadeaux fiscaux inconsidérés, et aussi, entre autres, en se faisant octroyer un salaire en rapport avec son gros appétit d'argent. Heureusement pour lui, M. Sarkozy n'est jamais à court de trouvailles dilatoires. Quand il a un problème, en général il stigmatise un coupable potentiel, comme les faux chômeurs ou les feignants assistés responsables de statistiques déprimantes. Pour la débâcle financière, il annonce déjà qu'il est temps de faire cesser le scandale des parachutes dorés, qu'il y aura une loi, crac, boum ! Au passage, et pas fou, il nous explique aussi qu'un grand patron talentueux mérite d'encaisser plus d'argent en une année que vous et moi en plusieurs vies… En finir avec les parachutes dorés sera une bonne chose, comme il serait urgent de raboter les revenus de tout ce vilain monde, mais cela n'a strictement aucun rapport avec la récession économique probable, et avec le fait que la France n'a plus un radis pour tenter d'en réduire les effets. Si j'avais été le nègre chargé de mettre un poil de poésie dans son parler des cités HLM de Neuilly, à l'occasion du discours de Toulon, je lui aurais plutôt proposé ceci, en guise d'introduction : «Mes amis, mes chers compatriotes, la crise… La crise, voyez-vous, est une bestiole sans pattes, sans yeux, sans oreilles, ni quoi que ce soit de moustaches pour aller de l'avant, de l'arrière, ou de côté. Personne ne se méfiait… Et pourtant, sans que l'on y prenne garde, elle se faufilait partout, pire que la scarlatine ! (Non, non, Carla ! Ça n'a rien à voir avec toi, c'est juste marqué là, j'avais pas fait gaffe ). Mes amis, moi, je vous le dis : la crise est là, mais ne tremblez pas : moi aussi, je suis là!»

Visites à faire ? Ludique, ou douce-amère…

mardi 23 septembre 2008

USA un lezard sous la crise

Il y a peut-être de l'eau dans le gaz quant à la sortie de crise grâce à la trique magique de M. Bush, qui vise à secourir les financiers dans le pétrin au frais des contribuables, si j'ai bien compris. En tout cas, les démocrates ne l'entendent pas de cette oreille et veulent que le plan se penche aussi sur le sort des premières victimes : les gens surendettés et en passe de perdre leur toit. C'est peut-être pour cette raison que les bourses ont reperdu le moral ? Voyez ce billet bref…