dimanche 2 novembre 2008

Le scandale Fansolo

Il va falloir que je me documente sérieusement sur deux ou trois points de droit sur lesquels mon savoir ne dépasse pas le niveau de la croyance populaire. Ainsi par exemple, en matière de jugement et de condamnation, je pensais que l'on ne peut pas contester une décision de justice, à moins d'être l'une des parties directement concernées. Dans ce dernier cas, la justice, magnanime, tolère de votre part la manifestation d'un dépit éventuel, que l'on sait humainement difficile à contenir, parfois. Mais si vous n'êtes pas le condamné ou n'appartenez pas à sa parentèle, il vous est interdit de traiter un juge de con ou de vendu. On pourrait même vous inculper. D'où la nécessité pour les tiers, les journalistes, de parler à mots couverts et d'user de détours pour critiquer un jugement qui ne les satisfait pas. Il vaut mieux cuisiner la réprobation. C'est du moins ce que je croyais jusqu'à ce jour.
Il faut que je vérifie cela, parce qu'il se pourrait, en fin de compte, que je puisse librement écrire, par exemple, à propos de la condamnation (provisoire) de FanSolo :
A titre personnel, je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable qu'on puisse trouver un tribunal pour estimer que ce blog était un instrument de dénigrement, de moquerie, etc. Avoir un député-maire qu'on ne peut piquer, c'est tout de même extravagant ! Où va notre société de liberté, avec ce genre de choses?
Vous vous demandez peut-être quelle mouche me pique et pourquoi j'ai attendu le 2 Novembre pour écrire ces lignes ? Eh bien, parce que je viens de lire dans Le Nouvel Obs la transcription de propos tenus sur Europe 1 par Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Voici ce qu'il a dit aujourd'hui à propos de l'affaire de la poupée vaudou à l'effigie de son maître :
«A titre personnel, je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable [...] qu'on puisse trouver un juge pour dire que ça n'atteint pas la dignité de la personne […] Avoir des poupées vaudou qu'on peut piquer, c'est quand même extravagant», a-t-il lancé. «Où va notre société de liberté si ce genre de choses deviennent banales?».
Et moi je me pose la question : ce qui acceptable de la part d'un grand domestique du chef de l'état, l'est-il également pour un citoyen?

Source consultable sur le site du Nouvel Obs.

1 commentaire:

Homer a dit…

Je trouve le rapprochement parfait. Depuis quelques temps, il y a une justice pour ceux d'en haut, une autre pour ceux d'en bas...