lundi 28 février 2011

N-ième acte

Pendant l'entracte du weekend, les machinistes de l'Élysée ont retouché le décor de la comédie du pouvoir. Ce lundi, le rideau s'est levé sur un nouvel acte, le public se frotte les yeux : qu'est-ce qui a changé sur scène ? On a remplacé la grande potiche Ming de l'arrière-plan par un porte-parapluie, repeint l'escalier praticable côté cour, et les spectateurs les plus attentifs ont remarqué que ce n'est plus la même capote militaire qui pendouille côté jardin. Chose inhabituelle, l'auteur-metteur en scène s'est fendu d'un petit speech afin d'expliquer que des courants d'air en coulisse ont justifié ces corrections, alors qu'on les croyait suscitées par les ricanements de la salle …

Nicolas Sarkozy n'en finit donc plus d'aménager son quinquennat : il ne renonce pas à persuader les Français qu'il a du talent. Sur le fond, rien ne change bien entendu, ou peu de choses… Sauf, tout de même, la manière d'introduire ses décisions, une évolution sensible depuis le précédent remaniement gouvernemental, à laquelle on n'a guère prêté attention.

«Avec François Fillon, nous avons décidé de réorganiser…» Voilà un repeint de pudeur sur l'autoritarisme présidentiel que Sarkozy aimerait certainement faire remarquer. Désormais il attire son premier ministre près de lui à l'avant-scène, chaque fois que l'occasion lui en est donnée. Il doit s'agir de faire naître l'illusion qu'il n'est pas seul à décider de tout, pour grappiller si possible quelques millièmes de point sur la popularité de Fillon, dont la cote reste meilleure que la sienne. Malheureusement, ces temps derniers, l'image du premier ministre s'est passablement détériorée, au point que l'on aurait trouvé justifié qu'il accompagnât MAM dans la disgrâce. À quelque licence près, ce que l'on reprochait à Michèle Alliot-Marie pouvait s'appliquer à François Fillon. Il n'est pas impossible également que Sarkozy espère redonner au premier ministre le rôle de fusible qu'il avait naguère, en donnant l'apparence d'un partage du pouvoir décisionnel. À la veille de la fin de son mandat, c'est bien tard !

Ce matin, les commentateurs qualifiés de l'actualité relevaient par ailleurs l'irruption d'un nouvel homme fort dans le gouvernement, en la personne d'Alain Juppé. On ne voit pourtant pas très bien en quoi le fait de passer des armées aux affaires étrangères aurait accru l'autorité de M. Juppé ? La coutume de la Cinquième République, jamais démentie, veut que ces deux ministères appartiennent au «domaine réservé» du président, et l'on a toujours vu leurs titulaires suivre au plus près les directives élyséennes. Certes, Juppé n'aura plus Claude Guéant sur le dos, comme ses prédécesseurs, mais s'il fallait dénicher à tout prix un homme fort dans la nouvelle couvée du gouvernement, ce serait plutôt à ce dernier que l'on penserait. C'est à lui qu'il reviendra de mener la politique sécuritaire sur laquelle compte Sarkozy dans sa fuite en avant pour assurer sa réélection. On ne voit pas pourquoi, une fois en pleine lumière, Guéant réussirait mieux ce qu'il a été incapable d'accomplir depuis des années, en tirant les ficelles dans l'ombre.

dimanche 27 février 2011

Toponymie rébusienne


Comme je n'aurai vraisemblablement pas le temps de commenter les résultats du rébus ce soir, à la fin du jeu, il me faut prendre de l'avance. J'ignore encore à cette heure si les gagnants seront rares ou nombreux… Il y en a quatre pour le moment, tous ont identifié le héros du jour, mais ils ont aussi hésité sur la manière de former le titre du personnage, sans doute parce qu'ils faisaient une fixation sur l'article défini, alors qu'on pouvait l'oublier.

Ce n'était pourtant pas insoluble ! Que représente l'image ? Une sorte d'île affectant la forme d'une lettre B, battue par des flots. Nous sommes devant le cas typique d'un lieu au statut politique indéterminé. Par conséquent, l'initiale de cette île «Bé» étant une consonne, on introduira son nom par àau à la rigueur, mais cela ne nous intéresse pas, ici— : «Merde, à B on ne doit pas se marrer tous les jours ! À B, la mer était d'encre quand le jour se leva…»

Ceci étant dit, j'ai grand plaisir à saluer la victoire définitive d'Omnibus, Nefisa, ZapPow, Suzanne, Claribelle, Mtislav, isabelle B, Solveig, et Philzone !

Rébus du dimanche n°92


Trouvez dans cette image le titre et le nom (de guerre) d'une personnalité ayant appartenu temporairement au monde politique, sur lequel elle exerça une influence durable. Comme d'habitude, cette personne peut être notre contemporaine ou bien appartenir à l'histoire —de n'importe quel pays…
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30.

samedi 26 février 2011

Et après MAM ?


Donc, Nicolas Sarkozy devrait remanier son gouvernement, c'est ce que tout le monde attend, surtout ceux qui piaffent d'impatience d'arracher un ministère. MAM est réputée sortante, ce qui est la moindre des choses puisque c'est par sa personne que le scandale est arrivé. Certains de mes amis blogueurs regrettent presque son départ, ce n'est pas mon cas. Qu'elle soit post-gaulliste, ou chiraco-gaulliste, ou gaullosarkozyste de raison, me laisse totalement indifférent.

Elle est un parfait exemple de ce personnel politique qui se comporte comme s'il appartenait à une caste à laquelle tout serait permis. Comme nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus supporter cet état de chose, chaque désillusion infligée à cette gent arrogante est une occasion d'applaudir. On peut simplement regretter que le remaniement majeur, celui qui verrait Sarkozy se congédier lui-même, soit une chimère. Il reviendra peut-être aux Français de le faire en 2012, ce qui est bien loin pour une république aussi malade que la nôtre.

Il est aussi à noter, hélas, que ceux qui rêvent de la remettre sur pied proposent simplement de combattre les symptômes du mal chronique qui la ronge depuis trop longtemps. Un monarque électif compétent, bien éduqué, à l'écoute du peuple, en un mot : présentable… Cela ne modifiera rien, ou si peu !

Combien sont-ils dans l'opposition, parmi les candidats ou candidates crédibles, à proposer de changer de république, ou du moins de remanier profondément la Constitution —cantonner le président à son rôle d'arbitre, séparer les pouvoirs, instituer un référendum d'initiative purement populaire ? Dans notre pays, les changements ne se font que dans les crises, puisqu'il faut les arracher à un personnel politique terriblement attaché à la stabilité de ses intérêts particuliers. On se prend à rêver que tous les Français découvrent que le sarkozysme est une crise.

Source de «La république nourrit ses enfants et les instruit» tableau de Daumier. (Ici, en illustration de la séparation des pouvoirs).

jeudi 24 février 2011

Le web pue

Le Monde.fr parle ce soir de la contre-offensive menée par Patrick Ollier pour sa défense et celle de Michèle Alliot-Marie, sa compagne, à propos de leurs relations avec la Tunisie de Ben Ali et la Libye de Kadhafi. Une fois de plus, comme tous les ministres sarkozystes mis en difficulté sur le plan de l'éthique républicaine, voire de l'honnêteté, c'est le Web que M. Ollier accuse de ses ennuis.

Le Monde.fr relève qu'il use notamment du même registre sentimental qu'Éric Woerth blessé par les casseroles du scandale Bettencourt. L'un et l'autre semblent avoir tiré leur inspiration de la tirade de Shylock dans le «Marchand de Venise» (Si vous nous piquez, ne saignons nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ?)

Car M. Olliet et Mme Alliot-Marie ont «un cœur qui bat dans [leur] poitrine» [comme nous]… Ils souffrent. Tout cela parce que les sites de la presse internet «vont chercher leurs informations dans les caniveaux».

On veut bien, mais les informations puantes divulguées en ligne (à la suite des journaux-papier) sont-elles erronées ou non ? Comment se fait-il que le monde politique bruisse de rumeurs écœurées à l'encontre de ces pauvres victimes, et que des voix de parlementaires de tout bord réclament leurs démissions ? Le personnel politique, en plus d'avoir le cuir dur, serait-il privé d'odorat au point de se laisser abuser par les ordures tombées du Web ?

P-S : joyeux anniversaire à Gaël !
Si la Libye vous fatigue, Le Grumeau vous propose la Chine, pour changer…

Et Sarkozy retourna sa veste

Ce matin, j'écoutais France Inter en attendant que la dernière goutte de café tombe dans le pot —enfin, ça s'appelle plutôt une verseuse, je crois. J'ai entendu je ne sais quel chroniqueur expliquer que «Nicolas Sarkozy reprend la main», en matière de politique étrangère ou diplomatique… Immédiatement, j'ai sursauté et traité le bonhomme de faux-cul. J'ai beau nourrir pas mal de préventions pour la radio de MM. Hees et Val, je n'irai pas jusqu'à soupçonner ces derniers de ne sélectionner que des crétins pour parler dans le poste, sous prétexte qu'ils prennent les auditeurs pour des cons.

Il est évident que la diplomatie de la France n'a jamais quitté les mains de Nicolas Sarkozy. Il est l'unique responsable de l'état de déliquescence où elle se trouve aujourd'hui, et il n'est pas une seule des fautes commises en politique étrangère qui ne lui soit imputable.

La collusion discrète avec les dictatures arabes que l'on reproche aujourd'hui à MAM ou Fillon, est d'abord la sienne. Sarkozy a bénéficié des mêmes largesses de la part des premières, et l'on se doute qu'avec son impudence native il s'est irrité que cela fasse objet d'un débat public. Aujourd'hui, mon commentateur du matin feignait de croire que le président, impatienté par la mollesse de sa ministre des Affaires étrangères, mettait brusquement les pieds dans le plat diplomatique pour condamner Kadhafi. Comme s'il n'était pas évident que la lenteur des réactions françaises devant les spasmes sanglants du cinglé libyen était celle de l'Élysée !

La politique étrangère de la France, depuis les débuts de la Cinquième République est du ressort exclusif du président. Les ministres successifs titulaires de la fonction n'ont jamais été que les exécutants plus ou moins compétents du dit président. On devine aisément que Sarkozy et ses conseillers attendaient, serrant les fesses —siège ordinaire de la moralité chez les gens de pouvoir—, de voir comment la situation allait évoluer en Libye, avant de se déterminer. Les précédents pourtant tout proches des révolutions tunisienne et égyptienne n'ont rien appris à Sarkozy, dont on voit que l'intuition, la réactivité, bref l'instinct d'homme d'état sont proches du zéro.

mercredi 23 février 2011

Restos du Cœur…



J'ai mis du temps à forger mon opinion sur l'opération «Les blogueurs se mobilisent pour les Restos du Cœur». Comme Nicolas et d'autres, je n'étais pas enthousiaste pour soutenir une démarche caritative, alors que les gens secourus devraient l'être par la solidarité nationale. C'est l'un des premiers devoirs de l'état ; on sait malheureusement qu'il n'est plus observé depuis longtemps —s'il l'a jamais été pleinement. Et avec le règne de Sarkozy, nous atteignons presque le comble de la débandade en matière de solidarité —la seule que cet individu connaisse est celle de l'argent.
Pendant que je m'interrogeais, tous les jours des gens avaient faim, tous les jours les ONG, les associations charitables et autres Restos du Cœur distribuaient des repas, heureusement. Si l'on renvoyait l'obligation de les nourrir à Sarkozy, ils mourraient comme des mouches dans tous les coins de France.
D'un autre côté, je n'aime pas, mais pas du tout, l'idée de faire de la pub à cette enseigne de la grande distribution associée à l'opération, contre qui je peste à longueur d'année. Je me sens grugé chaque fois que je fais des courses dans ses magasins.
Toutefois, puisqu'il est question de contribuer à faire servir 10 repas pour 1 billet publié à propos des Restos du Cœur, eh bien qu'ils payent !

(une chaîne de Dadavidov)


mardi 22 février 2011

Une contrariété pour Nicolas 1er

Ma chère femme,

j'étais de garde ce matin au palais, il y a eu une nouvelle exécution dans la cour d'honneur. Ça faisait un moment qu'il n'y en avait plus, deux ou trois mois à ce qu'on dit. Ces temps-ci, une rumeur traînait à la caserne comme quoi, la prochaine tête à valser serait celle de la Sapir des Choses du dehors. Elle multiplie les bourdes dans ses fonctions et ça commence à énerver l'Empereur. Tu sais comment il est de près, Nicolas 1er, je t'ai déjà raconté : quand il pique sa crise, il vaut mieux porter la tenue de camouflage !

J'en viens aux faits, ma femme… La cour était pleine de beau monde ce matin, à l'aube de l'Empereur, sur les coups de dix heures. Tout ce qui compte en ville s'était déplacé, parce qu'on s'attendait au décollement de la Sapir des Choses du dehors : sacré spectacle.
Et puis non, finalement, ils ont été déçus. C'est bien la tête d'une femme que le bourreau a décollée, mais celle d'une dignitaire de troisième catégorie. Dirlote aux Vieux papiers de l'empire, qu'elle était de son vivant. Nicolas 1er lui reprochait de chercher à saboter son projet de musée de l'Histoire

Donc, voilà une tête au panier, en bon état, j'ai pu m'en assurer, et pour une fois d'un prix abordable. À cette heure, elle appartient à la fameuse Adèle dont je t'ai parlé aussi, la boniche de Nicolas 1er et de l'Impératrice Lala, qui nettoie la cour après les exécutions. Adèle veut 800 de la de cujus : il me semble que c'est un bon prix, pour nous offrir une tête montée en lampe de chevet, comme les gens de la haute.
Qu'en penses-tu ?
Ton Loulou qui t'aime

source lointaine d'inspiration

P-S : «Les syndicats enseignants n'ont jamais été aussi faibles qu'aujourd'hui», à lire chez Mathieu le Privilégié

Mam au Brésil, Lagarde à Tunis …

S'il fallait démontrer l'impossibilité de garder Michèle Alliot-Marie à la tête du ministère des Affaires étrangères, c'est fait. Elle s'est chargée elle-même d'en administrer la preuve en filant se terrer au Brésil pendant que Christine Lagarde la remplace en Tunisie aujourd'hui… Personne ne sera dupe de cet alibi piteux, évidemment. MAM est désormais dans l'impossibilité de se rendre dans les pays arabes récemment débarrassés de leurs dictateurs : inutile d'en rappeler les multiples raisons.

On mesure mieux ainsi l'indigence de Nicolas Sarkozy en diplomatie, et son insupportable arrogance d'autocrate en matière de politique intérieure. Méprisant les appels à démission qui montaient de l'opposition et de l'opinion publique, Sarkozy tenait à montrer qu'il est notre maître et qu'il fait ce qu'il veut. Comme Kadhafi cette nuit sous son parapluie. Et tant pis si avec lui, Fillon, Mam, et quelques autres, notre pays devient de plus en plus grotesque. Il devient urgent de lui dire : dégage!

lundi 21 février 2011

La pétition à ne pas signer

Michel Vauzelle lance une pétition que je ne signerai pas. Il s'agit rien moins que de demander au PS de renoncer le plus vite possible aux primaires, qu'il juge «dévastatrices». Son souhait est de retrouver la désignation d'un candidat à la présidentielle lors d'un «congrès extraordinaire […], comme cela s'est toujours fait au PS.»

C'est bien cela qui me chagrine, le retour qu'il préconise aux vieilles pratiques antidémocratiques —sans parler de toutes les magouilles qui polluent ces congrès. Je ne suis pas inscrit au PS, simplement un sympathisant écœuré par les mœurs d'appareil, le poids des notables, des feudataires indévissables.

Le vent de remise en question des méthodes autoritaires du passé qui s'était levé après la douteuse victoire de Martine Aubry en 2008, m'avait semblé porteur d'espoir. Las, M. Vauzelle veut me faire déchanter…

Il se trouvera bien un chevalier errant de quelque lustre, au PS, pour nous proposer une contre-pétition plus respectueuse du choix des militants, et des attentes du sympathisant de base ?

P-S : «L'homme qui tournait», à lire vite chez Christophe.

Mouammar, Bernard, et Nicolas

En passant par l'actualité arabe, avec mes sabots, j'ai ouï parler des menaces proférées par Saïf Al-Islam Kadhafi contre ses compatriotes à la télévision lybienne. Saïf est l'une des perles de la nombreuse progéniture du tambour-major Kadhafi, le fameux dément des sables.

Personne n'a sans doute oublié qu'Hannibal Kadhafi, quatrième perle de la famille, fit aussi en 2008 les gros titres de la presse mondiale après sa mise au trou par la police de Genève. Suivit alors une interminable crise diplomatique entre nos amis Suisses et le maréchal Mouammar Kadhafi soi-même, lequel n'hésita pas à prendre des ressortissants helvétiques en otages. C'est là que je voulais en venir : au rappel de cet épisode peu glorieux de la diplomatie européenne et, en particulier, française.

Aujourd'hui que chancelle le pouvoir de ce fieffé terroriste de Mouammar, il ne faudrait surtout pas oublier l'indignité de nos gouvernants. Lorsqu'il y eut un choix à faire entre les pétro-dollars du caporal sanguinaire et la solidarité avec nos voisins civilisés, le pouvoir sarkozyste, mû par son tropisme naturel, opta pour le fric. On vit alors notre ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, reniant une fois de plus les valeurs de sa jeunesse, traiter la Suisse avec mépris et soutenir de fait la vengeance de Mouammar Kadhafi.

Aujourd'hui, on ne sait trop où ira la Lybie, et si elle parviendra à se débarrasser de son chancre kadhafiste, mais gardons en mémoire ce proche passé. N'oublions pas que parmi les liens honteux qui unissaient étroitement la Maison Sarkozy aux dictatures arabes, il y avait aussi celui-là. Nicolas Sarkozy a les amis qu'il mérite, rêvons qu'il puisse en partager le sort d'une façon ou d'une autre !

dimanche 20 février 2011

Boum !

L'énigme de ce dimanche n'aura guère remué les foules, par rapport aux semaines précédentes. Très logiquement, le pourcentage des bonnes réponses a suivi la même courbe descendante : à peu près 2%.

Et pourtant, plusieurs personnes sont passées tout près de la solution, puisqu'elles avaient identifié les éléments essentiels du rébus : la nature du légume, son état… Que diable leur manquait-il pour songer à ce bonhomme rendu pittoresque par la distance temporelle, et qui s'ouvrit une place dans la petite histoire à l'explosif ?

Omnibus qui jeta sa réponse le premier, avant de courir prendre le train, et la Famille Castor qui ferme la marche des gagnants, n'en ont que plus de mérite. Mes compliments, messieurs-dames !

Rébus du dimanche n° 91



Le héros du rébus de ce dimanche présente la singularité d'avoir vigoureusement animé la vie politique de son pays sans détenir d'autre mandat que le sien. Il peut s'agir d'une célébrité de n'importe quelle époque, d'un quelconque pays du monde. Cela dit, comme d'ordinaire il s'agit de trouver son nom, qui est plutôt un surnom, quoiqu'il l'ait vraisemblablement porté dès la naissance.

Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30 (au besoin, cliquez sur l'image pour l'agrandir).

vendredi 18 février 2011

Blanchisserie Raoult

C'était aujourd'hui sur Europe 1, paraît-il… Éric Raoult, député-maire UMP du Raincy n'a pas craint de défendre l'honneur de Ben Ali. «Il ne faut pas oublier que […] c'était un progressiste. […] Il a fait du bien à son pays.»

Évidemment, on sursaute en lisant ces propos : venant d'un homme de la droite sarkozyste, les idées de progrès et du bien fait au pays tombent comme des crapauds pustuleux de la bouche d'une méchante sorcière. En se portant à la rescousse du dictateur déchu, c'est évidemment la honte de la Maison Sarkozy que M. Raoult essaie de laver. Les vacances d'affaires de Mme Alliot-Marie avec sa famille en Tunisie, l'invitation en Egypte de François Fillon, feraient-elle un moindre scandale en ôtant quelques taches à la réputation de leurs hôtes ? On peut en douter.

Des insolentes vacances d'oligarque de Nicolas Sarkozy, au début de son mandat, en Amérique et sur le yatch de Bolloré, aux relations douteuses avec le monde de l'argent révélées par l'affaire Bettencourt, il n'était pas encore question de dictatures. Cela n'a pas empêché les Français d'éprouver, de plus en plus nombreux, un sentiment d'écœurement vis à vis de ce régime.

Cette fois, les blanchisseurs de l'UMP auront du mal à se débarrasser de la crasse sans lessive. Il y a de la démission dans l'air.

P-S: M. Poireau pousse un hymne à la joie luxembourgeoise… Ne pas louper cet article de Rimbus, correspondant de guerre en Syldavie.

mardi 15 février 2011

Comment rendre DSK sympathique

Eh bien voilà ! Me voici presque transformé en strauss-kahnien, par la grâce des basses attaques de la droite contre DSK… Que monte à nouveau des relents de ce vieil antisémitisme que l'on croyait définitivement putréfié depuis la victoire de la résistance sur les collabos, ne me surprend qu'à moitié. Dans le fond, la droite sarkozyste est une droite de voyous, qui porte un masque de démocratie grimaçante sur une réalité autoritaire, corrompue, dominée par le monde de l'argent.

Christian Jacob, évoquant la France des terroirs, celle des culs-terreux maréchalistes de naguère, ne visait pas autre chose dimanche qu'à répandre un peu de sanie pétainiste dans le débat pré-électoral. Et François Fillon, la plus belle tête de faux-cul que l'on ait vu depuis longtemps à la tête d'un gouvernement, François Fillon a mis les pieds dans la même boue en lui apportant «tout son soutien». La cible était donc DSK, qui demeure en dépit des derniers sondages le danger le plus évident pour Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012.

Personnellement, je rêve d'un candidat d'opposition crédible qui nous ouvrirait les portes d'une nouvelle république, avec l'instauration du référendum d'initiative populaire. Cela reste un vœu pieux, et comme il est impossible de faire la révolution en solitaire, il me faudra bien voter pour un (ou une) candidat (e) partisan de la classique monarchie républicaine, hélas. Dans ces conditions, DSK ne sera pas plus mauvais qu'un autre, peut-être même meilleur… Pour un électeur de gauche tel que moi, rien n'est joué, rien n'est exclu, sauf de frayer par inadvertance avec la pire droite que ce pays ait connu depuis longtemps.

P-S: une «Pensée» pour Christophe qui a publié un tas de textes que je n'ai pas lus —comme Xavier, d'ailleurs. Hermes et Isabelle s'intéressent à Florence Cassez

dimanche 13 février 2011

On rouvre une minute…

Il y aura finalement deux gagnants ce soir au jeu du rébus… On se lève devant son ordinateur, si l'on n'est pas encore à table, pour applaudir Mtislav et Solveig ! Bravo !

Hop, on ferme !


À moins d'une visite inspirée de dernière minute, le rébus n° 90 sera la première énigme sans solution à l'heure de la fermeture … Était-il si dur ? J'affirme que non, et d'ailleurs sur les huit réponses reçues, trois donnent le bon prénom, alors qu'il constituait la principale difficulté du jeu.

Quelqu'un finira peut-être par trouver, mais ceux qui ont participé et laissé une réponse sans craindre de repartir bredouilles ont droit à ma sympathie. Ce n'est qu'un petit jeu…

Merci à Florian, Didier Goux, Mike Hammer, Fidel Castor, Jazzman, Mtislav, Zette, Lol, et Elmone (dont je n'arrive pas à charger le blog pour créer un lien… Désolé !)

Rébus du dimanche n° 90



Trouvez dans ce rébus le nom d'une personnalité politique d'hier ou d'aujourd'hui, appartenant à n'importe quelle région du monde. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30.

vendredi 11 février 2011

Quand Sarkozy fait la manche

Cela faisait des années que je ne regardais plus la télévision. Hier soir, j'ai brusquement décidé de suivre l'entretien accordé par Nicolas Sarkozy à une poignée de Français. Entre ma cataracte à l'œil gauche, le vieil écran neigeux, et mes préventions contre l'autocrate, autant vous le dire : les chances de Sarkozy de me séduire étaient nulles.

Que me reste-t-il ce matin de cette longue épreuve ? Le sentiment d'avoir entendu le président bégayer son éternel discours d'homme qui n'a rien appris, rien compris. Tout juste est-il parvenu à proscrire l'arrogance dans son jargon d'inculte et à simuler une aménité nouvelle, comme un faux aveugle chercherait à émouvoir le passant. J'ai vu Sarkozy faire la manche à la télé, quêtant des bribes de popularité auprès du peuple de France.

Les Français ne travaillent pas assez. Il faut inventer un moyen de faire payer la masse des plus modestes pour financer quelques dépenses nouvelles, tout en préservant les plus riches de la peste fiscale. Nous sommes un peuple sage : grâce aux syndicats, nous avons traversé la crise sans mettre l'Élysée à feu et à sang. Nous n'avons pas besoin de davantage de juges, de gendarmes, ou de police, mais d'un flicage électronique généralisé. Et par dessus tout, réjouissons-nous de vivre dans un pays où l'éducation et la santé sont gratuits —comment a-t-il osé?

En résumé, j'ai entendu Sarkozy remâcher ses certitudes d'oligarque et mentir. Cet homme est un menteur.

Dans les blogs, sur le sujet : Yann Savidan, Sarkofrance, Nicolas, Arnaud, Melclalex, Guy Birenbaum

jeudi 10 février 2011

Un grand roque ?

Moubarak annoncerait qu'il s'exile à l'Élysée, Sarkozy pourrait choisir le Ramses Hilton du Caire. Mince différence pour nous. #sakozydégage

mercredi 9 février 2011

Ne badinons pas avec la corruption

Si j'ai bien suivi l'actualité récente, Robert Badinter n'est pas ému par les vacances égyptiennes de François Fillon. Il y voit presque une nécessité politique, car les Egyptiens «se formalisent aisément si on refuse leurs invitations», et M. Badinter de rappeler en passant que des dirigeants politiques français de tout bord ont bénéficié dans le passé de semblables largesses.

Et alors ? ai-je envie de répliquer. Sous prétexte que la Ve République pue depuis longtemps, les Français n'ont-ils d'autre alternative que d'endurer la corruption ou de se boucher le nez ? Ce qui était déjà un scandale inadmissible au temps de la gauche au pouvoir, ou auparavant, est devenu carrément insupportable aujourd'hui. Il s'agit là de véritables malversations de gens au pouvoir, même s'il n'existe pas de loi fiscale pour encadrer et chiffrer les avantages en nature qu'ils perçoivent en toute discrétion. Ces révélations, survenant dans un régime déconsidéré par son cynisme et la destruction méthodique de nos acquis sociaux, appellent un coup d'arrêt.

Il se dit que Michèle Alliot-Marie serait sauvée d'une démission réclamée en raison de ses propres turpitudes, par la mise en cause du premier ministre pour des errements semblables. Ah bon ? On ne peut demander la démission du premier ministre pris la main dans le sac, en quelque sorte ?

Je crois au contraire que l'opposition n'a pas d'autre choix que d'exiger les démissions des deux ministres sans vergogne. La gauche ne les obtiendra sans doute pas, mais ce serait l'occasion de nous expliquer comment elle compte en finir après 2012 avec les mauvaises pratiques républicaines, si elle gagne les élections. Cela ne pourra pas seulement passer par de bonnes paroles et l'assurance que les dirigeants de demain auront la vertu dans la peau. Nous voulons savoir comment nous y parviendrons, quelles lois planteront le renouveau. Nous voulons une nouvelle république.

dimanche 6 février 2011

Les fins limiers

Bravo aux gagnants du rébus de ce dimanche :

Lygoma, Chez Louise, Nefisa, isabelle B, Omnibus, Captainhaka, Philzone, La famille Castor, Anne de Mars, solveig, ZapPow, Passante, Claribelle, Lol, mtislav Lucia Mel


Je suis désolé d'avoir manqué de temps pour les saluer comme ils le méritaient.

Rébus du dimanche n° 89




Trouvez dans ce rébus le nom (formé d'un titre et du nom propre), d'une personnalité politique d'hier ou d'aujourd'hui, appartenant à n'importe quelle région du monde.

Les commentaires seront modérés jusqu'à 7 heures du soir seulement, car le jeu se terminera plus tôt.

(Ce rébus a été imaginé par ma femme)

mercredi 2 février 2011

La géothermie, Steffi, et moi


Il y a quelque temps, un ou deux mois ou quelques siècles, je crachais ici sur l'image de l'ingénieur. Un accès de rage, parce que la pompe à chaleur venait de tomber en panne et qu'il faisait froid dans la maison. J'avais tort, évidemment, les généralités sont toujours absurdes, mais bon sang que c'est bon sur le moment ! Une petite pièce électronique de rien du tout, même pas 600 euros, qui ne supporte pas les variations de tension électrique du réseau, vous voyez ? Donc, je n'avais pas complètement raison de m'en prendre à l'ingénieur, ou alors il aurait fallu préciser : l'ingénieur concepteur du bidule de temporisation de la PAC (c'est le petit nom d'une pompe à chaleur), et puis les ingénieurs d'ERDF qui ne sont pas fichus de nous servir une électricité sans bavures. Mais pour être juste, il aurait fallu rapidement remonter jusqu'à l'Europe qui a cassé notre service public d'électricité, sans oublier Sarkozy orchestrant la perte de moyen de celui-ci.

En fait, il y a pire que ce brave ingénieur qui ne m'avait rien fait : il y a le commercial. Et même, pour être plus précis dans la désignation de l'ennemi, il y a le technico-commercial, ainsi qu'il est d'usage aujourd'hui de désigner le représentant à valise de ma jeunesse. Vous ne connaissez pas ? Vous n'avez jamais eu affaire à un technico-commercial ? Je vais vous expliquer.

Le bon technico-commercial est un type souvent jeune, mais c'est aux alentours de la quarantaine qu'il est le plus redoutable, car il a acquis de l'expérience, l'animal. Il est en général beau mec et fort sympathique. Celui dont je parle avait les yeux bleus, il me semble —en tout cas le regard franc et honnête du gars à qui vous pouvez confier les clefs de la maison.

Il se présente à la porte, le chien déboule du pré en gueulant qu'il a horreur des technico-commerciaux et qu'il va le bouffer… Deux minutes après, il lui fourre la truffe dans les couilles en remuant de la queue, ils sont copains à la vie à la mort. Steffi (je déforme un peu : j'ai des amis Stef dans la blogosphère que je ne voudrais pas fâcher), Steffi lancera dès lors la baballe à notre chien Toufou à chaque visite : comment se méfier d'un type qui vous épargne dix lancés de balle au moins dans une journée ?

Vous vous demandez ce que Steffi avait à nous vendre, peut-être ? De la géothermie, messieurs-dames. Nous avions auparavant un chauffage central alimenté par une chaudière fonctionnant à l'or en citerne. Il faut avoir les moyens, les nôtres n'auraient pas résisté longtemps à l'ascension des tarifs du gaz propane. Donc, nous épluchons en famille toutes les alternatives à ce gouffre à fric, et il apparaît vite que la géothermie est la plus séduisante.

Pour peu que vous disposiez d'un terrain assez grand, on le décaisse d'une soixantaine de centimètres de profondeur sur une grosse centaine de mètres carrés de surface. Là-dedans, on déploie un réseau de tubes de polyéthylène dans lesquels circulera un mélange d'eau et de glycol chargé de capter les calories du sol. Côté maison, une sorte de réfrigérateur à l'envers, appelé PAC, récupère ces calories pour réchauffer l'eau du chauffage central traditionnel. Laissons de côté de menues considérations techniques, l'essentiel de ce qui conduit à l'éclosion puis à l'épanouissement de la rancœur envers MON technico-commercial réside ailleurs que dans l'installation. C'est dans la capacité du bonhomme à gagner votre foi en sa parole et à vous faire prendre cette naïveté pour une conviction rationnelle, que se cache l'essentiel.

Ne croyez pas que vous pourriez vous improviser technico-commercial à la faveur d'un petit stage à la va-vite pour assimiler du vocabulaire spécialisé, non. On ne devient pas un bon technico-commercial, on l'est de naissance. Lorsque le don du ciel est là, vous pouvez vendre aujourd'hui des éoliennes de salon, demain un frein de secours suppositoire pour l'automobiliste, et plus tard une machine à soulager l'arthrose d'un membre amputé : vous serez toujours dans votre élément. Mon technico-commercial à moi œuvrait dans la géothermie ; les soucis venant il s'est reconverti au solaire photovoltaïque, mais aux dernières nouvelles, il vend des maisons en bois massif, un concept belge. (à suivre)