dimanche 31 mai 2009

Rébus du dimanche n°2


Comme dimanche dernier, faute de temps et d'inspiration pour écrire un billet, je vous propose un rébus (facile cette fois). Il s'agit donc de trouver le nom et le prénom d'un homme politique…

vendredi 29 mai 2009

On prend les mêmes, on recommence…

C'est reparti. Nicolas Sarkozy fulmine dans le poste que «les Français [l]'ont élu pour rétablir l'autorité de l'état partout sur le territoire de la république*». À l'approche des élections européennes, le voilà qui se targue une fois de plus de réussir là où il a toujours échoué: depuis l'époque où, ministre de l'intérieur, il promettait de «nettoyer au kärcher» la banlieue, jusqu'à aujourd'hui… Il y a sûrement quelque chose à faire, mais il est douteux que l'on y parvienne avec un tel président, qui utilise un climat d'insécurité monté en épingle pour accumuler des mesures liberticides visant davantage à placer l'ensemble de la population sous surveillance qu'à mettre les voyous au pas.

Pendant ce temps, c'est reparti. À Londres et aux USA, dans le monde de la finance, la course aux primes et aux salaires à nettoyer au lance-flamme est relancée. Il paraît que les banquiers talentueux se sont fait rares pendant la crise… Alors on débauche les perles des concurrents, on dorlote les siennes avec des bonus garantis sur plusieurs années, ou des rémunérations dont la part fixe est copieusement augmentée. Le site du journal Suisse Le Temps nous apprend ainsi que le seul enseignement tiré de la crise à New York aura été de diminuer la partie variable du salaire, afin de ne pas trop inciter les «professionnels à prendre des risques excessifs». En contrepartie le fixe augmente. Ainsi chez Morgan Stanley, le directeur financier «passe de 323 000 à 750 000 dollars», et un cadre supérieur payé 250 000 dollars devrait en gagner 400 000 —sans compter la petite prime, on suppose… Et lorsqu'on n'augmente ni l'un ni l'autre de ces éléments du salaire, il est souvent offert aux heureux impétrants des assurances-vie que l'on qualifie de «très volumineuses».
Vous direz: ces horreurs se passent au loin, à l'étranger, chez nous ce n'est pas comme ça! Chez nous, il y a Zoro Sarkozy qui veille à la morale. Je vous répondrai que c'est exact, chez nous c'est un peu différent. Les mêmes choses arrivent, bien sûr, mais il s'écoule toujours un temps fou avant qu'on l'apprenne. En France, on n'a pas plus de morale, mais on a des secrets.
*entendu hier sur France Inter

PS. Mathieu s'est laissé enchaîner à l'Europe, Manuel à l'anonymat… Et Balmeyer nous offre un joli texte, comme d'habitude. J'ai pensé en le lisant, à «L'école des enfants», la fameuse pièce de Jean-Baptiste Loquepin, avec Kéké dans le rôle d'Agnès…

mercredi 27 mai 2009

Votez et faites voter pour votre Europe: la mienne est socialiste…

L'abstention aux élections européennes risque de battre un record, nous dit-on. Et cela même, alors que les gens reprochent à l'Europe officielle d'être trop éloignée d'eux. Comment pourra-t-elle se rapprocher de nos préoccupations si nous négligeons de choisir nos représentants à la seule institution qui émane réellement de nous, le Parlement? Sur internet comme ailleurs, nombreux sont ceux qui s'inquiètent de l'abstentionnisme, ce ventre mou de la citoyenneté.
Le blog Arrêt sur les Mots a lancé une chaîne qui se propose de faire voter pour l'Europe, avec nos faibles moyens: des mots, de la conviction… Si je n'y réussis pas, lisez donc l'article de Dedalus, qui m'a invité à prendre le relais: il y parle de son Europe comme j'aurais aimé le faire.
Trois questions nous ont été posées, auxquelles je vais donc essayer de répondre: « C’est quoi l’Europe pour toi? Que peux-tu écrire à tes lecteurs pour les encourager à aller voter dimanche 7 juin? Quelle liste représente les idées que tu veux voir défendre au Parlement européen?»

L'Europe, pour moi, c'est le rêve d'une liberté d'oiseau qui pisse sur les frontières sans même savoir qu'elles existent encore. La fin des absurdes déchirements du passé, et la concrétisation d'une solidarité des peuples, autrefois corsetée de règles et d'interdits. À la fin de la dernière guerre mondiale, dévastatrice sur le sol européen, ma femme, alors gamine et mal en point, fit partie d'un contingent d'enfants Français accueillis au Danemark pour se refaire une santé. Elle en revint après un long séjour, sans avoir conscience qu'en repassant la frontière, un coup de ciseaux était porté aux liens affectifs qu'elle avait noués là-bas. C'était une enfant. Aujourd'hui, nous sommes vraiment heureux de savoir que les Danois et nous, sommes un peu du même grand pays. Et pas seulement les Danois! Tous les autres aussi, de l'Angleterre à ces confins de l'Europe, au-delà de Prague, qu'il m'arrive de mélanger, je l'avoue. Nous partageons tous la même culture, l'Histoire d'aucun d'entre nos pays ne peut s'écrire sans référence aux autres à un moment quelconque. Nous avons mélangé nos rois, nos sangs; nos peuples ont trop longtemps aspiré à ne plus s'entre-tuer. L'Europe c'est d'abord la paix.
Alors que la mondialisation s'est installée sans retour en arrière possible, l'Europe de demain, lorsqu'elle sera capable de parler d'une seule voix, ce que je souhaite ardemment, fera partie des acteurs majeurs de la planète, à même d'influer plus efficacement qu'aujourd'hui encore sur la lutte contre le réchauffement climatique, ou les conditions du commerce international. L'Europe pour moi, c'est la jeune pousse d'un grand pays.

Pour encourager mes lecteurs à voter dimanche 7 juin, j'aimerais leur faire remarquer que tous les pays de l'Union ont aussi en commun d'offrir une protection sociale à leurs citoyens. Chacun d'eux, pris individuellement, s'en soucie à des degrés divers, mais beaucoup plus qu'ailleurs dans le monde. L'étonnant est que l'Union, en tant que telle, semble accorder une importance insuffisante au maintien et au développement du progrès social. Le progrès économique, le développement des affaires y sont privilégiés. C'est que cette Europe là est aux mains des chefs d'états et de leurs créatures technocratiques. Pour eux tous, les voix les plus écoutées viennent du monde des affaires. L'Europe est leur bouclier, le prétexte pour imposer les déréglementations sans utilité pour le bien-être des populations, comme la lente disparition des services publics.
En face d'eux existe pourtant un contre-pouvoir efficace, réellement actif, et parfaitement démocratique: le Parlement européen. Renforcer sa légitimité en lui accordant une participation significative au scrutin, sinon massive, est le seul moyen dont nous disposons pour infléchir la politique européenne. Si nos députés européens sont confortés par un intérêt évident des électeurs, le poids de la Commission et de son administration s'en trouvera amoindri. Les répercussions à venir de ce vote sur notre société font qu'il revêt une importance autrement cruciale que celle de n'importe lequel des scrutins municipaux qui nous passionnent en général.

Enfin, quelle liste représente les idées que je veux voir défendre au Parlement européen?
Le plus européen des partis représenté au parlement est sans doute les Verts. J'aurais pu voter pour eux, d'autant plus qu'ils appartiennent à la famille de la gauche, à laquelle j'ai donné mes suffrages depuis toujours.
Mais c'est pour le Parti Socialiste que je voterai sans hésiter, et pas seulement parce que, ce faisant, je marquerai mon opposition à la politique désastreuse de Nicolas Sarkozy. Ce sera aussi le choix réfléchi de renforcer à travers le PS le grand Parti Socialiste Européen, porteur d'un projet ambitieux et crédible pour changer l'Europe.

Pour prendre la suite de cette chaîne, je vais passer le relais à Tulipe, Ruminances, Elmone, Dr No, Abadinte, Mtislav

PS. Par Le Temps, j'apprends qu'un site de soutien international à Aung San Suu Kyi, a été ouvert et recueille les messages en 64 mots que nous voudrons bien y déposer. Ces messages d'encouragement seront remis à l'opposante Birmane le 19 juin, pour son 64e anniversaire…

mardi 26 mai 2009

Le Tombeau de Frédéric Lefebvre

Le moment venu, il faudra qu'un barde doué pour le poème de circonstance compose Le Tombeau de Frédéric Lefebvre —d'un naturel pacifique, je conviens que cela peut attendre… Cependant, un tel homme mériterait qu'une souscription soit lancée sans tarder, afin d'installer au palais Bourbon un buste de bronze doré à son effigie. Jamais avant lui, l'art de la parole politique n'avait était porté à un tel niveau de provocation, jamais un parlementaire n'avait fait preuve d'une telle inventivité associée à si bel entrain. Pas un jour ne s'écoule sans que M. Lefebvre ne produise une perle, attaque, invective, interprétation échevelée, proposition susceptible de faire hurler l'ennemi. Car M. Lefebvre n'a pas d'adversaires, mais des ennemis contre lesquels tous les coups sont permis: l'opposition en général et le Parti Socialiste en particulier.
Sa dernière inspiration l'a ainsi amené à présenter un amendement à la proposition de loi UMP sur le prêt de main-d'œuvre entre entreprises, en cours d'examen par les députés. Il s'agirait de «permettre aux salariés qui en feraient la demande», de travailler chez eux pendant un arrêt de travail consécutif à une maladie ou un accident. Les congés maternité et parental seraient également concernés…
L'amendement, repoussé par la commission des affaires sociales, sera néanmoins présenté au vote des députés prochainement. Dans l'intervalle, il aura fait beaucoup parler de lui —l'opposition de ne peut tout de même pas ne rien dire—, ce qui est le but principal des trouvailles du bonhomme. Frédéric Lefebvre est là pour exciter la gauche, la faire paraître sans cesse sur la défensive, et donc si possible en position de faiblesse devant l'opinion.
À gauche, ils n'ont pas encore trouvé de patou en mesure de rivaliser avec ce pitbull là. Benoît Hamon, porte-parole du PS, semble trop gentil dans le rôle, et en tout cas, il n'a pas encore trouvé un rythme d'attaques équivalent à celui de F. Lefebvre. Il est vrai que celui-ci disposerait, dit-on, d'une équipe de gagmen à son service afin de n'être jamais à court de déclarations hilarantes. Le PS devrait se mettre au diapason et constituer d'urgence une petite meute talentueuse…
Ceci dit, il est incertain que cette fois, M. Lefebvre ne se soit pas fourré dans un mauvais cas. L'homme est suractif à l'image de son idole présidentielle, mais très souvent brouillon et maladroit. Ainsi, son amendement pourrait mettre en lumière les divisions sourdes de l'UMP, lorsqu'il sera débattu. Il se trouvera bien des députés de la majorité pour trouver moral de faire bosser les femmes enceintes ou les malades chez eux, et d'autres pour s'y opposer…
L'idée de M. Lefebvre c'est que les salariés et les employeurs aient recours au télétravail, ce qui théoriquement semble limiter l'application de son projet aux emplois de bureau et aux personnes disposant d'un équipement informatique privé. Rien ne dit toutefois qu'il n'existe pas des activités manuelles que l'employé pourrait exercer chez lui —tenez, tailleur de pierres par exemple: il suffirait que le patron fasse livrer chaque matin quelques parpaings à domicile.
Outre qu'il est particulièrement immoral d'encourager une personne malade ou ayant besoin de repos à travailler, en lui faisant miroiter un meilleur salaire, on sait ce que deviendrait bientôt sa prétendue liberté de choix… Sous la pression des employeurs, le congé maladie travaillé se transformerait vite en obligation! Que ce genre d'idée ait pu germer dans le cerveau de Frédéric Lefebvre, chien fidèle à son maître , en dit long sur le régime politique qui nous est imposé.
En attendant son buste d'airain, voici déjà en hommage au brave homme un petit extrait du Tombeau de Charles Beaudelaire:

Le temple enseveli divulgue par la bouche
Sépulcrale d'égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi farouche
[Stéphane Mallarmé]


PS: Les éditions Filaplomb, au terme de leur concours, publient une BD de Marcel Uderzo, et Barberousse nous offre, via PMA, une perle pour voyager dans la chaîne de l'anonymat

lundi 25 mai 2009

Vers l'euthanasie légale du pôle financier

On sait que Nicolas Sarkozy et son gouvernement se flattent régulièrement de l'attention qu'ils prêtent à la sécurité, et des succès qu'ils remporteraient dans la répression des crimes et délits. Tout le monde n'est pas d'accord avec cette prétendue efficacité, mais là n'est pas la question. Il est un type de criminalité sur lequel on ne les entend jamais se féliciter de leurs prouesses: celui de la délinquance financière. Et pour cause! Les chiffres des affaires confiées au pôle financier sont en chute libre depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir. Le Monde daté dimanche-lundi nous apprend que le nombre d'informations ouvertes par cette section du tribunal de Paris est tombé de 101 en 2006, à 88 en 2007, 21 en 2008, et 6 pour 2009 —année en cours, il est vrai.
Comment est-ce possible, la crise aurait-elle rendu honnêtes tous les affairistes galeux? Le Monde, se référant à l'opinion du juge Renaud Van Ruymbeke, attribue cette soudaine anémie à la suppression du juge d'instruction annoncée par Nicolas Sarkozy. Le procureur de la république, seul habilité à saisir les juges, anticipant la mort prochaine du pôle, fermerait tranquillement le robinet des affaires.
Il n'est pas rare, ces derniers temps, qu'un procureur questionné par la presse se drape de probité et nous affirme hautement qu'il n'agit que pour «défendre l'intérêt général». En quelque sorte qu'il se détermine en conscience, indépendamment du pouvoir… On voudrait bien en être convaincu, et cela doit même être souvent le cas, mais qu'en est-il réellement dès lors qu'une juste plainte contrarie un intérêt particulier de l'état? Par voie hiérarchique, les magistrats du parquet, dont font partie les procureurs, sont soumis à l'autorité du ministre de la Justice. À la différence des juges d'instruction. Dès lors on peut se poser des questions lorsque par exemple, dans les poursuites intentées par une ONG contre plusieurs présidents africains pour «détournement de fonds publics», le parquet tente d'empêcher la plainte d'aboutir.
Et que deviendra la répression de la délinquance financière, quand l'ancien avocat d'affaires Nicolas Sarkozy aura eu indirectement la peau de la section spécialisée du tribunal de Paris, par la liquidation du juge d'instruction? Évidemment, il s'agit là d'une plaisanterie. Personne ne peut douter de la volonté de M. Sarkozy de nettoyer au Karcher les recoins nauséabonds du business, avec la même opiniâtreté qu'il met à vouloir lutter contre la petite délinquance. Celle-ci pourrit la vie de beaucoup de gens, celle-là pourrit la société et nourrit les rancœurs en renforçant le sentiment que certaines personnes sont au dessus des lois.

source dessin de Daumier

PS. J'aimerais recommander la lecture des billets du Pavé et de Vasseur sur Julien Coupat, ainsi que les réponses de M. Poireau et Gaël, à la chaîne de l'anonymat…

dimanche 24 mai 2009

Rébus pour un dimanche

En guise de billet, je vous propose ce dimanche un rébus politique, modestement inspiré des excellents rébus littéraires d'Honoré.





Trouvez le nom de l'homme politique représenté par le dessin ci-dessus… (Solution demain, si nécessaire…)

PS. Le concours des Éditions Filaplomb est terminé! La solution se trouve ici, ou là…

samedi 23 mai 2009

La Turquie, Nedim Gürsel, et nous…

Puisque nous sommes dans une période où l'Europe occupe une place de plus en plus importante dans l'actualité, peut-être n'est-il pas sans intérêt de faire une petite digression à son sujet. Laisser provisoirement de côté l'élection du Parlement pour nous intéresser à l'élargissement de l'Union. L'entrée de la Turquie pose un problème à beaucoup, alors que d'autres comme les Verts, y sont favorables… Personnellement, c'est la régression continuelle de la fameuse laïcité de ce pays qui me reste en travers du gosier. Ainsi, en ce moment, Nedim Gürsel, un écrivain Turc lié à la France, où il a fait ses études et enseigné à la Sorbone, est traduit en justice dans son pays pour des motifs religieux. Son crime? Avoir publié un roman, «Les Filles d'Allah» (éditions du Seuil), dont les débuts de l'islam constituent le sujet. Une première tentative d'inculpation pour avoir «dénigré les valeurs religieuses d'une partie de la population» avait abouti à un non-lieu. Aussi la Direction des Affaires Religieuses est-elle revenue à la charge, en accusant l'auteur de blasphème. Nedim Gürsel, dont le procès s'est ouvert le 5 mai, risque une peine d'un an de prison…
En 1981 déjà, après un coup d'état militaire, on avait accusé Nedim Gürsel d'avoir diffamé l'armée turque. En 1983, son livre «La Première femme», estimé offensant pour la morale publique, avait été censuré. Il y a des gens qui se font taper dessus quel que soit le régime politique…
Aujourd'hui, les militaires sont rentrés dans les casernes, la Turquie vit à nouveau en république. Une république théoriquement laïque… Faut-il avaler ça?
Un pays où il existe une «Direction des Affaires Religieuses», capable de surcroît de traîner un écrivain en justice pour «blasphème», est-il vraiment à sa place dans l'Europe?

source photo

PS. Martine, s'inspirant de Boris Vian, a écrit de jolies lettres au Président. Elle nous invite à l'imiter, mais commençons déjà par la lire!

vendredi 22 mai 2009

Blog et anonymat…


Hypos, dont je recommande vivement au passage la lecture du blog , «Trompe l'œil et faux semblants», Hypos vient de me taguer dans une n-ième chaîne. Pour une fois, il n'est pas difficile de remonter jusqu'à l'auteur du délit de chaînage, puisqu'il s'agit de Nicolas, que je lis chaque jour. Voici le sujet imaginé par Nicolas:
« Bon, Mesdames, Messieurs, chers compatriotes, on parle beaucoup de l’anonymat dans les blogs mais au fond de nous-mêmes est-ce qu’on ne devrait pas s’en foutre royalement dans la mesure où la plupart des gens ne savent même pas ce qu’est un blog ? Ne serait-on pas un peu trop centrés sur nous-mêmes ? ».
Le thème m'amuse, car le hasard fait que j'ai une longue vie de pseudonyme derrière moi —quoique je sois plutôt critique sur l'usage des faux noms dans la blogosphère.
Lorsqu'en collaboration avec ma compagne, j'ai publié mon premier livre —il y a hélas trop longtemps—, nous avons dû choisir un pseudonyme. Il s'agissait d'un roman pour la jeunesse, et notre premier éditeur, disons «bien pensant», répugnait à mettre nos deux patronymes en avant, car nous n'étions pas mariés. Nous avons accepté sans rechigner, en adoptant un seul prénom et nom pour nous deux: cela nous amusait d'entrer dans un personnage aussi fictif que nos ouvrages, et tant d'autres auteurs l'avaient fait avant nous! Le problème fut que, sans le prévoir, nous nous étions enfermés. L'activité de l'écrivain, pensions-nous, se limite à écrire, à signer de fabuleux contrats, et répondre aux lettres de lecteurs enthousiastes, sans autre contact avec le monde réel. En fait, moins de deux ans plus tard, un peu de succès aidant, enchaînés à notre pseudo, a débuté pour nous un nomadisme para-culturel qui n'est pas encore terminé. De rencontres scolaires en débats, partout on nous demande d'expliquer, sinon justifier, cet être bizarre qui nous représente tous deux et que nous ne sommes pas.
Un pseudonyme, ça peut-être amusant, mais aussi se révéler encombrant selon les circonstances.
Fort de cette expérience,en ouvrant ce blog, dans le but d'exprimer mon indignation à la suite d'une sorte de hold-up électoral (légal) à l'élection du maire de mon village, j'ai vite rejeté l'idée de le faire sous pseudonyme qui m'a un moment traversé la tête. Quel crédit peut-on accorder aux critiques d'un citoyen si peu confiant dans son droit à la liberté de parole qu'il se cache? Comment prêter foi à des propos dont on ne sait qui les tient, ni d'où ils viennent?
De mon village, les anonymes ont été parfois nombreux à commenter certains billets, hostiles ou amicaux. À mon avis, leur anonymat a étouffé peu à peu toute opposition citoyenne à la majorité municipale, puisque ces gens n'existaient pas: personne ne pouvait ouvrir un dialogue avec eux dans la vie normale. Avoir livré mon identité m'a paru un moment pesant, des gens se détournant de moi par antipathie, d'autres par embarras. L'effervescence est aujourd'hui retombée, le calme revenu, et si c'était à refaire, je ne changerais pas ce choix de bloguer à visage découvert.
Pour revenir au sujet tel que l'a défini Nicolas, il faut bien reconnaître que mes émois de blogueur villageois n'échappaient pas au dérisoire: sur les 668 habitants de Claviers, combien sont-ils à avoir une connexion Internet? Très peu, sans doute.
Enfin, il existe beaucoup de situations où l'usage d'un pseudo par le blogueur est justifié, voire indispensable: contraintes professionnelles, familiales… Cela reste pourtant, me semble-t-il, un obstacle de taille pour rapprocher un tant soit peu cette activité de celle d'un journaliste —sans même parler du contenu d'un billet. L'article de journal est signé par son auteur, c'est le premier pas pour établir une relation de confiance avec le lecteur, largement insuffisante certes, mais peut-être indispensable?

source image

Il ne me reste maintenant qu'à passer le relais à: Eric Citoyen, Mathieu, Manuel, Ruminances, Homer, et Serge

jeudi 21 mai 2009

Après Hadopi, demain Loppsi aussi…

Parmi les raisons que les Français auront de voter aux élections européennes de juin, et de renforcer la gauche au sein du parlement de l'Union, il en est une qui devrait nous interpeller. Nous qui utilisons internet pour nous exprimer en citoyens, nous informer, ou simplement nous distraire. L'Europe, son parlement en particulier, constituent nos ultimes défenses contre les dérives liberticides du régime sarkozyste.
Concernant le Web, il y a la mise en application prochaine d'Hadopi, certes, mais suivra bientôt quelque chose de plus grave encore avec une loi baptisée Loppsi 2, dont l'examen pourrait intervenir à l'automne. De l'avis de ceux qui ont examiné son contenu, cette loi accordera à Nicolas Sarkozy la maîtrise d'Internet, car avec Loppsi 2 débutera le règne des mouchards électroniques —celui d'un flicage invasif, sans contrôle judiciaire, du Net français.
Avant-hier, j'évoquais les menaces dont les animateurs du site DéputésGodillots.info font l'objet de la part d'une députée. Le fait que cette élue appartienne à l'opposition semble avoir tari les capacités d'indignation d'une partie des blogueurs, c'est une lourde erreur. Sans faire preuve d'un excès d'imagination, on peut supposer que la manœuvre d'intimidation de cette élue satisfait la plupart des membres de l'Assemblée. Le regard à la fois curieux et critique des citoyens sur leur travail les indispose au plus haut point, on le devine.
Or, dans cette république qui n'accorde à la population aucun droit de participation démocratique aux affaires du pays, passé les élections, internet est devenu l'agora virtuelle des citoyens. Ils y commentent la politique du pays, approuvent, dénoncent, disputent, organisent des mouvements de protestation: c'est un média d'expression populaire, raisonnable ou délirant, et surtout libre. En matière politique, jusqu'à l'apparition et au développement d'internet, il n'avait guère été donné aux citoyens de jouir réellement de la liberté proclamée par notre devise républicaine. C'est pour cela que Nicolas Sarkozy s'en méfie, et avec lui, tant d'hommes ou de femmes politiques, jaloux de prérogatives pourtant très peu menacées.
Il est permis d'espérer que la crise économique aura une fin, et que notre pays retrouvera tôt ou tard le chemin du progrès social, quand se refermera la parenthèse sarkozienne. Dans l'intervalle, il n'est pas vain de nous opposer avec conviction aux abus d'autorité du pouvoir à tous ses échelons.
Que la volonté d'étouffer un site tel que DéputésGodillots.info soit le fait d'une élue de l'opposition, ne justifie en aucune façon de se taire. On ne peut pas dénoncer un jour les débordements verbaux d'un Frédéric Lefbvre, et le lendemain ignorer une atteinte réelle à la liberté d'expression. Si le droit de savoir et d'apprécier ce que font nos députés à l'Assemblée nous est contesté avec succès, ce sera le maillon d'une chaîne qui, d'Hadopi à Loppsi 2, et au-delà, fera des sujets dociles et non plus des citoyens. Dans l'affaire «godillots», l'impartialité de la justice, sinon notre soutien, peuvent encore faire obstacle à la censure, mais il en va autrement avec des textes de lois assurés de recueillir l'approbation de la majorité de droite.
Ce billet ne prétend pas exposer le contenu du projet Loppsi 2, que l'on retrouvera chez des auteurs plus compétents en la matière, mis en liens ici; il voudrait simplement attirer l'attention du lecteur sur le fait que nous avons encore la possibilité de nous retourner vers l'Europe.

mardi 19 mai 2009

Avanti o Godillots alla riscossa !

Tout le monde n'a pas retenu l'affirmation de Jean-François Copé, selon laquelle «le député Godillot n'existe plus», mais il se trouve que des citoyens l'ont pris au mot. Ils ont voulu savoir ce qu'il en était du travail parlementaire et ont suivi des séances de l'assemblée attentivement… Recoupant leurs notes personnelles avec les données officielles publiées sur le site de l'Assemblée nationale, ces observateurs ont ensuite établi des fiches sur des députés qualifiés par eux de godillots —c'est à dire ceux qui prêtent peu d'attention aux débats, interviennent rarement, et se livrent à des occupations personnelles en séance… Et surtout, ils ont mis leurs observations à la disposition de leurs concitoyens sur le site «DéputésGodillots.info».
Ils devaient s'y attendre, je suppose, mais leur initiative n'a pas été appréciée des parlementaires. On leur a interdit l'accès à la tribune de l'assemblée avec le «Trombinoscope», document permettant d'identifier les députés à partir de leur photo. Et pour mieux leur faire comprendre que les simples citoyens n'ont pas à se mêler du travail des politiques, une députée PRG du Tarn-et-Garonne, de l'opposition donc, vient de les mettre en demeure de retirer de «DéputésGodillots.info» la page la concernant. L'avocat de Madame la Députée, menace les responsables du site de «poursuites pouvant entraîner jusqu'à 100 000 euros d'amende».
Pourtant, les faits et gestes d'une députée de la république, relevés dans le cadre de ses fonctions, ne relèvent en aucune façon de la vie privée. Une députée, un député en séance de travail à l'assemblée nous représente. À travers elle ou lui, c'est Nous qui sommes en scène…
Comme on le voit, nous vivons des temps étonnants où de plus en plus de citoyens veulent savoir ce que fait leur personnel politique, et comment. Une démarche bien naturelle, puisque nous sommes sensés vivre en démocratie. En réaction, le monde politique s'insurge pourtant et cherche à intimider les audacieux de toutes les manières. Au pire ce sont des poursuites judiciaires, lutte du pot de fer terre contre le pot de terre, de la part d'élus bénéficiant souvent d'une assistance précieuse en matière pénale. Au mieux le politique sort l'accusation infamante de populisme, sensée écraser l'insolence sans appel. Il faudra pourtant bien un jour que soient respectés le droit de regard et de contrôle de tout citoyen sur la vie publique.

lundi 18 mai 2009

Des toilettes à grande vitesse

Grâce à Bakchich.infos, j'ai appris que le président de la SNCF serre les fesses… Pourquoi, vous demandez-vous? À cause de l'ouverture à la concurrence des trains à grande vitesse qui s'annonce à l'horizon de l'an prochain. Les italiens vont vont débouler les premiers, avec leur rutilant AVG, sans doute suivis par les allemands et leur ICE… Il y a péril en la demeure, et le président de notre entreprise nationale se préoccupe donc de fourbir ses armes pour la bataille commerciale qui se prépare.
Guillaume Pépy, le président en question, aurait trouvé la parade en décidant d'équiper les TGV des WC de l'avenir, lesquels permettront au voyageur de déféquer à grande vitesse dans le meilleur confort. Bien que l'on ne puisse plus parler d'une botte secrète, à présent que voilà le projet dévoilé, on doit reconnaître que c'est tout de même un vrai coup de Jarnac porté aux jarrets de la concurrence. En effet, tous ces trains modernes nous offrent à peu près un confort comparable, et, tarifs, ponctualité, mis à part, les possibilités de séduire la clientèle sont minces… Sauf en matière de toilettes, c'est bien vu —il suffit d'avoir voyagé en train deux ou trois fois pour que notre mémoire grimace de dégoût. Les gens, les autres je veux dire, sont vraiment des porcs, et nous avons tendance à estimer que la SNCF se moque de ses usagers, sans nous rendre compte de l'ampleur des problèmes techniques posés par des chiottes embarqués. Enfin, disons que c'est complexe, et laissons méditer le lecteur ingénieur pour aborder plutôt la critique de ce projet entaché d'imprévoyance et d'aveuglement aux réalités de notre époque.
Que croyez-vous qu'il arrivera? Les Italiens, les Allemands, ne sont pas plus bêtes que les Français, et l'espionnage industriel n'est pas une illusion: ils auront vite fait de mettre leurs bolides transeuropéens à la dernière mode sanitaire. Il eut été autrement plus malin et surtout plus visionnaire de tirer les conséquences de la révolution écologique en marche. Les toilettes chimiques, sources de pollutions multiples, c'est terminé! L'avenir, le vrai, est aux toilettes sèches.
Le président de la SNCF aurait mieux fait de mettre en chantier un véritable TGV.V, ou train à grande vitesse.vert, respectueux de l'environnement et jouant son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. À l'intérieur du compartiment toilettes de ce train, aux parois revêtues de bois blond, l'usager trouverait l'intimité sécurisante d'un sauna. Après avoir soulevé le couvercle du WC proprement dit, et satisfait ses besoins dans le (grand) seau en inox astucieusement dissimulé dans le coffrage, il prélèverait dans le compartiment voisin de la cuvette une mesure de copeaux de bois dont il recouvrirait les fèces, devenues désormais propriété des Chemins de Fer. Plus de chasse à tirer, d'eau contaminée par des substances chimiques agressive! Et sciure sur le gâteau, si l'on peut dire, à l'arrivée du train à destination, les agents de nettoyage n'auraient qu'à vider le seau sur un tas de compost, bientôt commercialisé en qualité d'engrais vert par une filiale de la SNCF… De quoi s'assurer une trésorerie d'appoint non négligeable dans la guerre tarifaire qui s'annonce.
On voit bien le puissant attrait qu'exercerait ce train du progrès sur le voyageur européen, soucieux à la fois de son confort et la protection de l'environnement.

Source photo

PS. J'ai lu avec plaisir les derniers billet de Balmeyer, d'Hermes, et de Martine… J'aurai bientôt rattrapé mon retard de lecture dans la blogosphère, qu'il ne faut pas confondre avec la Statusphère

dimanche 17 mai 2009

Aimer l'Europe?

Le 23 Février 1981, la télé était allumée chez un ami journaliste, nous y prêtions une attention distraite… Soudain, apparurent des images arrivant d'Espagne en direct: la tentative de coup d'état du lieutenant-colonel Tejero. Le bonhomme, coiffé d'un de ces chapeaux noirs à bords relevés, grimpe à la tribune des Cortes, le parlement Espagnol. Il a un pistolet au poing, et tire en l'air à de nombreuses reprises. Dans mon souvenir, des bouts de plâtre détachés du plafond pleuvaient, des hommes se couchaient de frayeur dans les travées de l'hémicycle… Bref, un spectacle impressionnant —notre ami, ma femme et moi, nous disions avec consternation que la démocratie de l'après-franquisme, à peine naissante, avait décidément du plomb dans l'aile. Nous nous trompions, heureusement, car le soir-même, le roi Juan Carlos reprenait les choses en main et le coup d'état avortait.
Pourquoi j'évoque ce souvenir? Parce que, à tort ou à raison, ma conviction est que les qualités humaines du roi d'Espagne, l'émotion internationale suscitée par ces images qui firent instantanément le tour du monde, ne sont pas les seuls éléments à avoir fait obstacle aux franquistes attardés. L'attrait et le rayonnement de l'Union Européenne, alors très forts, me semblent avoir joué un rôle bien plus déterminant. L'Espagne, son peuple, ses élites culturelles autant qu'économiques aspiraient à la rejoindre au plus vite. Tous se rendaient compte que l'entrée dans l'Europe serait également l'accès à la modernité, à l'épanouissement.
L'une des premières et des plus enthousiasmantes raisons d'aimer l'Europe, et de se préoccuper de son avenir est celle-ci: l'Europe c'est la paix. Ensuite, c'est aussi un souffle contagieux de démocratie —largement imparfaite, certes, mais pas moins précieuse pour autant. Il ne faut pas nous détourner d'elle.
Illustration, collection personnelle ;-)

(On peut revoir un rappel en images de la tentative du 24 Février 1981 sur une vidéo de l'INA consacrée à Juan Carlos.)


samedi 16 mai 2009

Samedi à côté…

Ce samedi, on joue «relâche» à l'annexe…,
mais il y a de bons billet à lire chez M. Poireau, PMA, Ruminances, Elmone, Mathieu.

vendredi 15 mai 2009

Devine qui vient parler?

Ça commence bien, la nouvelle présidence de Radio France…
Du moins sur France Inter, que j'écoute davantage que France Info, en préférant de beaucoup France Culture… Ce matin, après 8 heures, la tranche matinale d'Inter avait un invité, Edwy Plenel. Le fondateur de Mediapart, venait parler de son livre-manifeste, «Combat pour une presse libre», appelant ses confrères à lutter pour la liberté de la presse, contre les empiétements du pouvoir actuel.
Edwy Plenel venait d'évoquer succinctement l'attaque massive en justice dont son journal est la cible, de la part de la Caisse d'Épargne, d'anciens dirigeants de celle-ci, et de Fançois Pérol —en représailles des révélations de Mediapart à propos de l'étrange promotion de ce dernier—, lorsqu'on fit place aux réactions téléphoniques d'auditeurs.
Une auditrice demanda ainsi, en substance, où sont passés les journalistes dans notre pays, qu'est-ce qui peut bien les arrêter dans la critique du pouvoir?
La réponse d'Edwy Plenel contint notamment cette phrase: «l'interventionnisme de la présidence de la république dans cette maison même, est évidemment un défi pour les journalistes du service public […]»
Quelques minutes et une ou deux questions d'auditeurs plus tard, grosse surprise: Eric Delvaux, qui anime la matinale, nous annonce l'arrivée de Jean-Luc Hess dans le studio.
Et ce dernier, qui avait pourtant promis de ne jamais intervenir à l'antenne, sauf occasions exceptionnelles, y va de sa petite mise au point cauteleuse. «…vous êtes la preuve que ce soupçon, en ce qui concerne la nomination des présidents de l'audiovisuel public est infondé […]», dit-il à E. Plenel.
Nous voilà donc rassurés, M. Hess n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy: il est l'homme qui n'est pas l'homme de Nicolas Sarkozy. C'est différent.
Cela n'a pas empêché des auditeurs de protester contre cette intervention inopportune du président de Radio France. Ni le SNJ de la radio d'estimer que «Cette prise directe de l'antenne est de même nature que la nomination directe. […]»
Personnellement, cela ne m'étonne pas du bonhomme, à qui je reprocherai longtemps d'avoir supprimé le magazine culturel du journal de 13 heures, lors de son passage à la direction de France-Inter. Mais c'est une autre histoire.

PS. Pour soutenir Mediapart, signez ici l'appel en ligne!

La vidéo de l'échange entre Edwy Plenel et Jean-Luc Hess est visible à ces adresses:
version courte 1:33
version longue 16:25



jeudi 14 mai 2009

Voter pour les européennes, une vidéo

Pas de billet aujourd'hui en raison d'un problème technique. Je diffuse à la place une vidéo du Parlement Européen, trouvée sur YouTube, pour soutenir le vote aux élections de Juin.

mercredi 13 mai 2009

Un écho de la jungle

Selon le site du Nouvel Obs, repris par la rédaction du Post, Eric Besson serait récemment intervenu auprès de la rédaction de France Inter pour «empêcher la rediffusion d'un reportage sur les sans-papiers»
Faute d'avoir écouté le journal de 8 heures ce matin-là, je ne sais si cette affaire visait un éventuel témoignage diffusé à l'antenne ou le papier de la journaliste, Vanessa Descouraux… En tout cas, le reportage de celle-ci s'achevait par une information des plus gênantes pour le ministre, que reprend le Post et que je cite ici à mon tour:
«L'objectif, l'an dernier, était de 25 000 expulsions. Mais les associations mettent en avant désormais un autre chiffre qui figure dans une annexe du projet de loi de finances 2009. Contre les « aidants », comme on appelle ceux qui viennent en aide aux sans papiers, ce document prévoit 5 000 interpellations cette année.»
Sans plus de commentaire.

PS. la loi Hadopi, définitivement adoptée par les parlementaires, après le vote du Sénat, a fait l'objet de nombreuses réactions dans les blogs

mardi 12 mai 2009

Le deuxième anniversaire de Nicolas 1er


C'est dans l'intimité que le Bien-Aimé Nicolas 1er fêtait ces jours derniers le deuxième anniversaire de son avènement au trône Impérial franchois, au lendemain du plébiscite encore présent dans toutes les mémoires. L'empereur a, en effet, préféré annuler la cérémonie grandiose que projetaient certains dignitaires pour l'occasion, jugeant qu'il aurait été malséant de festoyer quand le peuple souffre, frappé par une crise économique de dimension astronomique. Rappelons-le, cette crise sans précédent, affecte tout le système solaire, puisque notre astre lui-même est actuellement plongé dans un minimum d'activité historique. Des scientifiques soupçonnent que tout aurait débuté par un rayonnement cosmique pernicieux. Un flux venu du fond de l'univers affecter non seulement notre étoile, mais aussi la matière grise des banquiers, en perturbant leur sens des réalités. Quoi qu'il soit, l'économie mondiale est grippée, contrariant les géniaux efforts de Nicolas 1er dans son entreprise de rénovation du pays.
On nous permettra cependant de brusquer quelque peu la légendaire modestie du Bien-Aimé, par le rappel du formidable bilan qui est le sien, en dépit de l'adversité. Qu'on en juge…
À peine couronné, Nicolas 1er eut à cœur de rendre à notre pays son prestige grâce à l'augmentation de la dotation impériale. Car c'est l'image franchoise même qui gagne de l'éclat lorsque son souverain dispose enfin de revenus conformes à son rang. Le temps où de miséreux présidents en costumes élimés, cravates à chier, montres à trois sous au poignet, faisaient glousser d'ironie les grands de ce monde est révolu.
Contraint par les événements à instituer une taxe sur les chaussures, Nicolas 1er a néanmoins eut le courage et la clairvoyance d'en exempter les forces vives de notre nation. Ainsi, les sujets les plus aisés de l'empire, qui sont aussi ceux dont la dépense stimule les affaires, ont pu conserver intacte une capacité à consommer, aujourd'hui précieuse.
L'empereur a également entrepris d'inculquer un peu de raison, en matière de santé, à la masse des pauvres, par l'accroissement du malus médical, quelquefois appelé «franchises», en souvenir de la république. On sait en effet combien les miséreux sont enclins à s'inventer mille maux pour justifier leur paresse, et par suite à abuser des facilités sociales.
Sur ce même terrain de la santé, n'oublions pas la grande réforme hospitalière du Bien-Aimé, dont nous avons souvent parlé ici, et qui à terme, fera de nos hôpitaux des entreprises aussi efficaces que l'industrie automobile.
Il y eut aussi les efforts du monarque visant à éduquer la presse, rappelée à son devoir de respect. Pour ce faire, Nicolas 1er n'hésita pas à simplifier notre univers médiatique. Les anciens journalistes séditieux décollés, emprisonnés pour outrage, ou licenciés, nous jouissons à présent d'une presse enfin agréable à lire puisque réduite à un titre: Le Journal, tenu par notre ami Le Journaliste. D'autre part, Télé-Nicolas-Première ravit petits et grands de ses programmes familiaux autant qu'édifiants.
Enfin, il faudrait dépasser trop largement le cadre de cette chronique pour décrire en détail l'ampleur des progrès accomplis en matière de sécurité. La police du Bien-Aimé est partout, nous pouvons nous en louer chaque soir à la vue du factionnaire, debout au pied du lit, qui veillera sur notre sommeil après que nous ayons achevé la récitation obligatoire de nos trois «Notre Nicolas…»
Alors: bon anniversaire, Empereur bien aimé!

lundi 11 mai 2009

L'outrage fait à Eric Besson

Eric Besson aurait l'intention de porter plainte contre la Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués). Pour ceux qui l'ignorent, la Cimade était jusqu'à présent la seule ONG autorisée à pénétrer dans les centres de rétention administrative afin de soutenir les étrangers en instance d'expulsion.
Pour entraver l'action de la Cimade, le gouvernement a décidé de réviser la loi afin d'étendre l'accès aux centres de rétentions à d'autres associations, dont certaines seront peut-être beaucoup moins critiques vis à vis de sa politique d'immigration.
En principe, Eric Besson, le ministre de l'immigration, aurait dû attendre le résultat d'un recours contre cette modification, engagé par la Cimade auprès du tribunal administratif, avant de valider la réforme. Il n'en a rien été, puisque le ministre à mis à profit l'inactivité du week-end pour signer le texte.
On le voit, il s'agit bien d'imposer la loi du plus fort, ce que la Cimade a qualifié de «méthode de voyou». M. Besson n'a pas aimé le terme. Sur France-Inter, à treize heures, il estimait qu'une association qui reçoit d'importantes subventions du gouvernement, comme la Cimade, devrait faire montre de davantage de respect pour celui-ci. M. Besson oublie que nous sommes sensés vivre dans une république démocratique. Ces subventions, allouées au nom du peuple Français, ne sont pas une grâce accordée par le souverain sur sa cassette personnelle. Elles ont été attribuées parce que l'on estimait l'action de la Cimade utile, et non pour s'attacher la reconnaissance éperdue d'une association cliente. Lorsqu'on estime qu'un mauvais coup vient d'être porté, le moindre droit auquel l'on puisse prétendre en république est bien celui de le faire savoir.
Les termes utilisés ont déplu à M. Besson (promptement soutenu par Frédéric Lefevbre, le modèle de retenue verbale que l'on sait!), qui fera donc peut-être en sorte de décourager à l'avenir d'autres critiques un peu vives.
Pourtant, au fond de lui, cet homme doit bien se douter qu'un mépris autrement virulent est associé à son nom par nombre de Français. Celui qui a trahi son parti, publié des pages de médisances assassines contre son ancienne alliée, Ségolène Royal, et qui détient en prime le portefeuille ministériel le plus vil d'un gouvernement largement discrédité, est-il en situation d'attendre de nous une lordose citoyenne, tête basse et les yeux fermés sur ses actes les moins reluisants? Que faut-il penser et dire, notamment, de l'aplomb avec lequel il prétendait récemment que personne n'a été poursuivi dans notre pays pour avoir aidé un étranger en situation irrégulière? Une jeune femme comparaissait aujourd'hui en justice pour avoir voulu épouser un Marocain sans papier. Elle risque cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende… Selon toute apparence, Eric Besson est un menteur, non? S'il n'est pas de cet avis, j'ai tout de même le droit de le penser à voix haute.

Photo, Iago

PS. L'indépendance de la Presse est à l'affiche chez Eric, Rimbus, les faux doutes de B. Kouchner chez PMA

dimanche 10 mai 2009

Quels européens sommes-nous?

B. Mode de Ruminances a eu hier la bonne idée de me taguer pour que je réponde au questionnaire d'EU Profiler. Ce petit exercice tombe à pic : il me dispense d'écrire un billet ce soir… Je me suis donc soumis à l'interrogatoire proposé, et il en est résulté les deux cartes ci-dessous. Celles-ci sont sensées illustrer mon positionnement politique en matière européenne, à l'approche du moment de choisir nos représentants. Je me retrouve proche du PS et des Verts, ce qui me satisfait et reflète parfaitement mon comportement électoral. Toutefois, j'éprouve quelques doutes sur la parfaite fiabilité de l'analyse automatique conduisant à ce résultat, car à quelques reprises, j'ai dû choisir arbitrairement entre deux réponses qui me semblaient également proches de ma position, déplaçant ainsi sensiblement le curseur d'analyse…



Et pour prendre le relais de ce petit exercice de citoyenneté européenne, je tague à présent : Serge, Mtislav, Carla, CC (qui n'arrête pas de déménager son blog!), Jean, et le Pavé

samedi 9 mai 2009

Les chemins de la démocratie

À la Maison de la Culture de Grenoble se tient actuellement le forum: «Réinventer la démocratie». Ce matin, Pierre Rosanvallon éminent professeur au Collège de France, et président de «La République des Idées» qui organise ce forum, était l'invité de France-Inter pour en évoquer le thème. Avec sa belle intelligence et sa grande culture, il a brossé un tableau des divers aspects de la démocratie, s'efforçant d'expliquer l'importance qu'il y aurait de nos jours à la «réinventer». J'ai regretté de ne pouvoir l'écouter de bout en bout sur ce sujet qui me tient à cœur, sans pour autant être satisfait de son approche.
Aucun savoir autorisé n'étaye ma réflexion en cette matière, si ce n'est une aspiration à la démocratie développée au cours de quarante ans dépassés de citoyenneté.
Ainsi que plusieurs billets de ce blog l'ont déjà prétendu, notre régime ne me semble pas justifier le qualificatif de démocratique. Grosso modo, nous vivons depuis la fin de l'ancien régime dans une république représentative, ce qui est déjà bien, mais nettement insuffisant pour que s'exerce réellement la souveraineté du peuple proclamée par nos constitutions successives. Seul l'octroi d'un droit de recours au référendum d'initiative populaire, parallèlement à l'existence d'Assemblées d'élus à tous les échelons de la vie publique, permettrait que cette prétendue souveraineté soit autre chose qu'un leurre. Aujourd'hui, le rejet des hiérarchies, l'exaspération croissante de la population vis à vis du personnel politique, témoigne d'un besoin souvent inconscient, mais réel, de démocratie. Or, à l'évidence, il est vain d'attendre des responsables de l'état, de nos représentants même, qu'ils nous concèdent d'autres pouvoirs que l'électoral. La démocratie ne se donne pas en cadeau, elle se conquiert —et du même coup on comprend que ce n'est pas pour demain! Pour l'obtenir un jour, il faudrait déjà que les citoyens ne négligent pas d'exercer si souvent leur droit de vote.
Tenez, aux élections européennes, par exemple, que l'on nous annonce devoir battre les précédents records d'abstention. Voter pour les grands partis en présence, le PS, les Verts, la gauche, selon mon cœur —les Bretons, j'hésite—, se traduit par une réelle influence sur la marche des choses en Europe. Là aussi, aucun des chefs d'états qui composent celle-ci ne songe réellement à favoriser l'émergence d'un grand représentant de l'Union, élu. Ils défendent jalousement leurs pouvoirs nationaux et se satisfont de marchandages éhontés avec la commission —institution totalement antidémocratique.
Pourtant, le seul contre-pouvoir réellement efficace en Europe est son parlement. Ses décisions ou celles de la Cour de Justice indépendante, retentissent souvent dans notre pays. On vient encore de le voir avec le barrage dressé contre Hadopi par le vote d'un récent amendement. Face à la commission, face aux chefs de gouvernements locaux, le parlement européen campe une légitimité populaire souvent précieuse. Assisterions-nous à un vote massif au mois de Juin, cette légitimité en serait puissamment renforcée, et il est à parier que cela sonnerait comme un coup de canon dans le tout petit monde des confiscateurs de démocratie. Pour arracher un jour la démocratie, il faut déjà voter.

jeudi 7 mai 2009

Quand Nicolas Sarkozy prend une gifle diplomatique.

S'il faut en croire le blog de Vincent Jauvert, journaliste du Nouvel Obs, hier, Nicolas Sarkozy a reçu une belle baffe diplomatique passée inaperçue, en guise de cadeau d'anniversaire. Dans une instance préparatoire à une conférence sur le Traité de Non Prolifération nucléaire, les diplomates français ont en effet été contraints d'adopter l'ordre du jour de la prochaine réunion, de celle-ci, en 2010.
Cela signifie que les engagements des cinq états officiellement reconnus comme détenteurs d'un arsenal nucléaire, devront être réexaminés: c'est désormais inscrit à l'ordre du jour.
La France tenait si peu à cette éventualité qu'elle avait jusqu'alors bloqué toute initiative sur ce sujet, notamment avec l'aide de G. Bush. Aujourd'hui, Bush est parti, et son successeur, Barak Obabama paraît déterminé à relancer le processus de désarmement. C'est notamment le revirement de son administration, entraînant comme de coutume la Grande-Bretagne, qui a changé la donne…
Pour ne pas être totalement isolés, nos diplomates ont donc été obligés d'accepter que l'on reparle des armes nucléaires un jour prochain. Ce que nos chefs d'état, MM Chirac et Sarkozy voulaient éviter, craignant que la France ne soit acculée à terme à réduire encore son arsenal…
Il est bien difficile pour le citoyen ordinaire de comprendre les enjeux de la poursuite du désarmement. À priori, moins il y aura d'armes nucléaires, mieux le monde se portera. Mais on devine que si la France doit diminuer le nombre de ses armes dans la même proportion que les deux grandes puissances, USA et Russie, il est probable qu'il ne lui restera plus grand chose, en fait de dissuasion nucléaire… Ah! quel casse-tête le métier de chef suprême des armées, hein?
(Lisez l'article à la source de ce billet, pour une véritable information sur le sujet.)

Photo


PS. Aujourd'hui, Sarkofrance, l'un des blogs politiques les plus incisifs de la blogosphère, a deux ans d'existence, puisque né en réaction à l'élection de N. Sarkozy… Je ne sais pas s'il faut lui souhaiter bon anniversaire, mais l'intention est là…
D'autre part, hier, pressé par le temps, j'ai oublié de lier l'adresse de deux blogs dont je citais les noms, les voici: Hypos, et Authueil.

mercredi 6 mai 2009

Les mois d'Avril font reculer

L'actualité Française de ce mercredi ne m'inspire pas, et j'ai déjà évoqué Lundi le principal sujet du jour… Les deux ans de pouvoir abusif de Nicolas Sarkozy. Je lui reconnais un grand talent d'illusionniste, car il aura réussi en deux ans à nous donner l'impression de l'avoir subi depuis tout un septennat.
Donc, l'inspiration étant maussade, l'envie d'oublier ce blog aujourd'hui était forte, quand je me suis souvenu du rituel des statistiques. Vive elles qui me permettent de publier quelques lignes! Et d'abord, d'annoncer quelque chose de nouveau: le coucou ne grimpe plus au classement des blogs politiques. Il rétrograde même de deux places, puisque le voici à la 10e place, bousculé par Authueil —blogueur éminent, il faut dire—, et je ne sais qui d'autre, la talentueuse Hypos, peut-être, ou les Coulisses de Bruxelles…
Quoi qu'il en soit, le Coucou a reçu au cours du mois d'Avril 2907 visites, pour 4545 pages vues, et 1692 visiteurs uniques. Il y a eu 1416 «returning visitors». Le temps moyen passé sur le site a été de 1mn 33.
Mes lecteurs sont venus grâce à:

Merci à tous !

mardi 5 mai 2009

Les postiers peuvent dormir tranquilles, nous aussi.

Nicolas Sarkozy a décidé de repousser la réforme de La Poste, prélude à sa privatisation. Cette nouvelle atteinte aux services publics Français, dont l'impopularité n'a pas échappé au très impopulaire président, a été jugée par lui inopportune à l'approche des élections européennes. Aussi attendra-t-on que celles-ci soient passées pour faire avaler de force au pays la potion vomitive. Au sommet de l'état, on doit avoir peur des étincelles en atmosphère explosive. Vous voyez pas que l'une ou l'autre des manifestations à venir, le 26 mai et le 13 juin, tourne à l'opération d'expulsion du locataire de l'Élysée —lequel n'occupe pas les lieux en bon père de famille, comme prévu au contrat!

Côté crise, il paraît qu'il ne reste plus qu'un dernier effort à faire pour atteindre le fond, et par conséquent remonter… Cela contribuera peut-être à tirer les Français du sommeil, ces cossards!
Rendez-vous compte: selon une étude de la très sérieuse OCDE, nous serions les plus gros dormeurs des pays riches, nous qui passons en moyenne 8,8 heures au plumard! Les Coréens du Sud sont les moins flemmards, avec 7,8 heures de sommeil par jour…

Vous êtes étonnés? À vrai dire, moi aussi, car j'ai encore en mémoire les résultats alarmants d'un sondage publié au mois de Mars —le mois dernier. Ce sondage nous apprenait que les Français ne dorment plus assez ; d'année en année, ils perdent davantage de sommeil. Nous dormons en fait 6h58 en moyenne durant la semaine, et 7h50 le week-end…
Cherchez l'erreur!

PS. Deux billets religieusement et socialement incorrects à lire chez M. Poireau et Mtislav
À quoi joue Claude Guéant, vous demandez-vous? Allez donc lire aussi Olivier Porret

lundi 4 mai 2009

Avec nos pires vœux…


Aujourd'hui, est l'anniversaire d'une catastrophe européenne, sinon mondiale: il y a trente ans, Margaret Thatcher arrivait au pouvoir en Grande-Bretagne. Il paraît qu'elle est malade et, là-bas, beaucoup d'ouvriers, de syndicalistes, qu'elle a brisés autrefois avec un sectarisme devenu célèbre, économisent déjà pour acheter bouteilles et victuailles destinées à fêter sa mort.

Chez nous, dans douze jours, nous pourrons faire une minute de silence en souvenir d'une autre catastrophe: la prise de fonction de Nicolas Sarkozy. Par contre, celui-ci est en excellente santé et compte bien s'incruster à l'Élysée pour au moins huit ans de plus… Qui se souvient encore de son allocution lors de la cérémonie d'installation? Un de ces beaux discours chargés d'émotion, comme il est totalement incapable d'en écrire lui-même.
Il disait alors, sans rire:
«Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. […]
Exigence de résultat parce que les Français en ont assez que dans leur vie quotidienne rien ne s’améliore jamais, parce que les Français en ont assez que leur vie soit toujours plus lourde, toujours plus dure, parce que les Français en ont assez des sacrifices qu’on leur impose sans aucun résultat. Exigence de justice parce que depuis bien longtemps autant de Français n’ont pas éprouvé un sentiment aussi fort d’injustice, ni le sentiment que les sacrifices n’étaient pas équitablement répartis, ni que les droits n’étaient pas égaux pour tous…»

Ces anniversaires, celui de la fée Carabosse du libéralisme, et celui de notre Attila du progrès social, n'incitent guère à l'optimisme. Il faut se donner du mal pour trouver quelque chose qui ressemble de loin à une bonne nouvelle! De loin, j'en ai trouvé une, mais à l'examen, je crains qu'elle ne fasse aussi partie des mauvaises. Jugez plutôt…

Dans Le Monde, daté Dimanche 3 - Lundi 4 mai, Frédéric Lemaître signe un article sur la finance… M. Lemaître nous explique que, tandis que nous défilions pour le 1er Mai, nigauds que nous sommes, nous avons ignoré une nouvelle de première importance: la crise est finie!
« […] la où la crise a commencé, la crise s'achève. Au sud de l'île de Manhattan, à Wall Street, là où, c'est bien connu, travaillent les plus brillants cerveaux de la planète, l'heure est de nouveau à la fête. En tout cas, on s'y prépare. Assez discrètement pour ne pas provoquer la colère des «cols bleus» de Chrysler et de General Motors […]»
En 2010 prévoit M. Lemaître, les bonus devraient à nouveau pleuvoir comme si de rien n'était dans le monde de la finance. Les banques américaines ont, en effet, retrouvé des profits, et font d'ores et déjà des provisions, en écureuils avertis, pour distribuer des primes scandaleuses le moment revenu… Cela se monterait, paraît-il, à 36 milliards de dollars pour le moment. Bref, les banquiers disent merde au monde entier et s'assoient sur la moralisation promise. Ce n'est pas tout: toujours selon M. Lemaître, chez nous, l'Autorité des marchés financiers reçoit à nouveau de la part des banques des demandes d'agréments de produits «hautement complexes (on les appellera toxiques dans un second temps)» Et cætera…
Les financiers, les banquiers, les patrons, n'ont rien compris. Les hommes politiques non plus. On finira par trouver la révolution désirable.

source image


PS. Mathieu relaie un appel à créer 2 millions d'emplois… Un vrai bon anniversaire à Balmeyer qui fête les deux ans de son blog!

samedi 2 mai 2009

Samedi, 2 mais…

Les défilés du 1er Mai ont donc rassemblé en définitive moins de monde que les deux grandes journées de manifestations précédentes.
Mais, cela coïncidait avec le premier pont du mois le plus trou-trou de l'année, et les vacances de la zone B, pour le midi… Depuis belle lurette, presque tous les Français ont oublié la signification de la fête du travail, moment de commémoration des luttes ouvrières dans le monde entier. Ils la considèrent comme l'aubaine d'un jour de fête sans cadeau à faire à personne, sans débauche de chocolat à craindre, ni de messe à redouter. De la pure détente pour lézarder chez soi, ou filer en week-end. Aller manifester, c'était prolonger d'une certaine façon le boulot…
M. Sarkozy et son gouvernement auraient tort d'imaginer que la contestation de leur politique faiblit.

Il n'y a pas chez nous de révolution en vue, pour autant que cela puisse se prévoir: la majorité des gens n'est pas va-t-en guerre. Il paraît même qu'elle revoterait Sarkozy —ce qui semble paradoxal, voire douteux, au vu de la cote de popularité de l'autocrate.
Mais, il se trouve des observateurs étrangers pour y songer aussi, à une révolution à la française. On flétrit beaucoup à droite la virulence de certains mouvements sociaux, les séquestrations de patrons, sans se rendre compte que les Français ne sont pas dupes. Il n'est pas si difficile de constater où se trouve la véritable violence: quand les salariés licenciés sont condamnés aux tourments des situations financières sans issue, les patrons gardent un emploi, le retrouvent rapidement, ou l'attendent assis sur d'écœurantes réserves de fric —sans parler des actionnaires des entreprises. Avec la multiplication des mises au chômage les actions de désespoir peuvent aussi se multiplier: ce n'est pas de débordements illégaux qu'il faut parler, mais de légitime défense.

source photo

PS. À lire: la «104ème semaine de Sarkofrance»

vendredi 1 mai 2009

1er Mai…


Dans l'arrière-pays varois, les divers méchouis et «lou déjeuna» ont fait le plein, sous le soleil … Cela doit expliquer que le cortège de Draguignan m'ait paru moins important que lors des manifestations précédentes. Il est vrai aussi qu'aujourd'hui des cortèges étaient organisés dans d'autres villes du département: Saint-Raphaël, Salernes, et même Brignoles, en plus de Toulon et Draguignan!