L'abstention aux élections européennes risque de battre un record, nous dit-on. Et cela même, alors que les gens reprochent à l'Europe officielle d'être trop éloignée d'eux. Comment pourra-t-elle se rapprocher de nos préoccupations si nous négligeons de choisir nos représentants à la seule institution qui émane réellement de nous, le Parlement? Sur internet comme ailleurs, nombreux sont ceux qui s'inquiètent de l'abstentionnisme, ce ventre mou de la citoyenneté.
Le blog Arrêt sur les Mots a lancé une chaîne qui se propose de faire voter pour l'Europe, avec nos faibles moyens: des mots, de la conviction… Si je n'y réussis pas, lisez donc l'article de Dedalus, qui m'a invité à prendre le relais: il y parle de son Europe comme j'aurais aimé le faire.
Trois questions nous ont été posées, auxquelles je vais donc essayer de répondre: « C’est quoi l’Europe pour toi? Que peux-tu écrire à tes lecteurs pour les encourager à aller voter dimanche 7 juin? Quelle liste représente les idées que tu veux voir défendre au Parlement européen?»
L'Europe, pour moi, c'est le rêve d'une liberté d'oiseau qui pisse sur les frontières sans même savoir qu'elles existent encore. La fin des absurdes déchirements du passé, et la concrétisation d'une solidarité des peuples, autrefois corsetée de règles et d'interdits. À la fin de la dernière guerre mondiale, dévastatrice sur le sol européen, ma femme, alors gamine et mal en point, fit partie d'un contingent d'enfants Français accueillis au Danemark pour se refaire une santé. Elle en revint après un long séjour, sans avoir conscience qu'en repassant la frontière, un coup de ciseaux était porté aux liens affectifs qu'elle avait noués là-bas. C'était une enfant. Aujourd'hui, nous sommes vraiment heureux de savoir que les Danois et nous, sommes un peu du même grand pays. Et pas seulement les Danois! Tous les autres aussi, de l'Angleterre à ces confins de l'Europe, au-delà de Prague, qu'il m'arrive de mélanger, je l'avoue. Nous partageons tous la même culture, l'Histoire d'aucun d'entre nos pays ne peut s'écrire sans référence aux autres à un moment quelconque. Nous avons mélangé nos rois, nos sangs; nos peuples ont trop longtemps aspiré à ne plus s'entre-tuer. L'Europe c'est d'abord la paix.
Alors que la mondialisation s'est installée sans retour en arrière possible, l'Europe de demain, lorsqu'elle sera capable de parler d'une seule voix, ce que je souhaite ardemment, fera partie des acteurs majeurs de la planète, à même d'influer plus efficacement qu'aujourd'hui encore sur la lutte contre le réchauffement climatique, ou les conditions du commerce international. L'Europe pour moi, c'est la jeune pousse d'un grand pays.
Pour encourager mes lecteurs à voter dimanche 7 juin, j'aimerais leur faire remarquer que tous les pays de l'Union ont aussi en commun d'offrir une protection sociale à leurs citoyens. Chacun d'eux, pris individuellement, s'en soucie à des degrés divers, mais beaucoup plus qu'ailleurs dans le monde. L'étonnant est que l'Union, en tant que telle, semble accorder une importance insuffisante au maintien et au développement du progrès social. Le progrès économique, le développement des affaires y sont privilégiés. C'est que cette Europe là est aux mains des chefs d'états et de leurs créatures technocratiques. Pour eux tous, les voix les plus écoutées viennent du monde des affaires. L'Europe est leur bouclier, le prétexte pour imposer les déréglementations sans utilité pour le bien-être des populations, comme la lente disparition des services publics.
En face d'eux existe pourtant un contre-pouvoir efficace, réellement actif, et parfaitement démocratique: le Parlement européen. Renforcer sa légitimité en lui accordant une participation significative au scrutin, sinon massive, est le seul moyen dont nous disposons pour infléchir la politique européenne. Si nos députés européens sont confortés par un intérêt évident des électeurs, le poids de la Commission et de son administration s'en trouvera amoindri. Les répercussions à venir de ce vote sur notre société font qu'il revêt une importance autrement cruciale que celle de n'importe lequel des scrutins municipaux qui nous passionnent en général.
Enfin, quelle liste représente les idées que je veux voir défendre au Parlement européen?
Le plus européen des partis représenté au parlement est sans doute les Verts. J'aurais pu voter pour eux, d'autant plus qu'ils appartiennent à la famille de la gauche, à laquelle j'ai donné mes suffrages depuis toujours.
Mais c'est pour le Parti Socialiste que je voterai sans hésiter, et pas seulement parce que, ce faisant, je marquerai mon opposition à la politique désastreuse de Nicolas Sarkozy. Ce sera aussi le choix réfléchi de renforcer à travers le PS le grand Parti Socialiste Européen, porteur d'un projet ambitieux et crédible pour changer l'Europe.
Pour prendre la suite de cette chaîne, je vais passer le relais à Tulipe, Ruminances, Elmone, Dr No, Abadinte, Mtislav…
Le blog Arrêt sur les Mots a lancé une chaîne qui se propose de faire voter pour l'Europe, avec nos faibles moyens: des mots, de la conviction… Si je n'y réussis pas, lisez donc l'article de Dedalus, qui m'a invité à prendre le relais: il y parle de son Europe comme j'aurais aimé le faire.
Trois questions nous ont été posées, auxquelles je vais donc essayer de répondre: « C’est quoi l’Europe pour toi? Que peux-tu écrire à tes lecteurs pour les encourager à aller voter dimanche 7 juin? Quelle liste représente les idées que tu veux voir défendre au Parlement européen?»
L'Europe, pour moi, c'est le rêve d'une liberté d'oiseau qui pisse sur les frontières sans même savoir qu'elles existent encore. La fin des absurdes déchirements du passé, et la concrétisation d'une solidarité des peuples, autrefois corsetée de règles et d'interdits. À la fin de la dernière guerre mondiale, dévastatrice sur le sol européen, ma femme, alors gamine et mal en point, fit partie d'un contingent d'enfants Français accueillis au Danemark pour se refaire une santé. Elle en revint après un long séjour, sans avoir conscience qu'en repassant la frontière, un coup de ciseaux était porté aux liens affectifs qu'elle avait noués là-bas. C'était une enfant. Aujourd'hui, nous sommes vraiment heureux de savoir que les Danois et nous, sommes un peu du même grand pays. Et pas seulement les Danois! Tous les autres aussi, de l'Angleterre à ces confins de l'Europe, au-delà de Prague, qu'il m'arrive de mélanger, je l'avoue. Nous partageons tous la même culture, l'Histoire d'aucun d'entre nos pays ne peut s'écrire sans référence aux autres à un moment quelconque. Nous avons mélangé nos rois, nos sangs; nos peuples ont trop longtemps aspiré à ne plus s'entre-tuer. L'Europe c'est d'abord la paix.
Alors que la mondialisation s'est installée sans retour en arrière possible, l'Europe de demain, lorsqu'elle sera capable de parler d'une seule voix, ce que je souhaite ardemment, fera partie des acteurs majeurs de la planète, à même d'influer plus efficacement qu'aujourd'hui encore sur la lutte contre le réchauffement climatique, ou les conditions du commerce international. L'Europe pour moi, c'est la jeune pousse d'un grand pays.
Pour encourager mes lecteurs à voter dimanche 7 juin, j'aimerais leur faire remarquer que tous les pays de l'Union ont aussi en commun d'offrir une protection sociale à leurs citoyens. Chacun d'eux, pris individuellement, s'en soucie à des degrés divers, mais beaucoup plus qu'ailleurs dans le monde. L'étonnant est que l'Union, en tant que telle, semble accorder une importance insuffisante au maintien et au développement du progrès social. Le progrès économique, le développement des affaires y sont privilégiés. C'est que cette Europe là est aux mains des chefs d'états et de leurs créatures technocratiques. Pour eux tous, les voix les plus écoutées viennent du monde des affaires. L'Europe est leur bouclier, le prétexte pour imposer les déréglementations sans utilité pour le bien-être des populations, comme la lente disparition des services publics.
En face d'eux existe pourtant un contre-pouvoir efficace, réellement actif, et parfaitement démocratique: le Parlement européen. Renforcer sa légitimité en lui accordant une participation significative au scrutin, sinon massive, est le seul moyen dont nous disposons pour infléchir la politique européenne. Si nos députés européens sont confortés par un intérêt évident des électeurs, le poids de la Commission et de son administration s'en trouvera amoindri. Les répercussions à venir de ce vote sur notre société font qu'il revêt une importance autrement cruciale que celle de n'importe lequel des scrutins municipaux qui nous passionnent en général.
Enfin, quelle liste représente les idées que je veux voir défendre au Parlement européen?
Le plus européen des partis représenté au parlement est sans doute les Verts. J'aurais pu voter pour eux, d'autant plus qu'ils appartiennent à la famille de la gauche, à laquelle j'ai donné mes suffrages depuis toujours.
Mais c'est pour le Parti Socialiste que je voterai sans hésiter, et pas seulement parce que, ce faisant, je marquerai mon opposition à la politique désastreuse de Nicolas Sarkozy. Ce sera aussi le choix réfléchi de renforcer à travers le PS le grand Parti Socialiste Européen, porteur d'un projet ambitieux et crédible pour changer l'Europe.
Pour prendre la suite de cette chaîne, je vais passer le relais à Tulipe, Ruminances, Elmone, Dr No, Abadinte, Mtislav…
PS. Par Le Temps, j'apprends qu'un site de soutien international à Aung San Suu Kyi, a été ouvert et recueille les messages en 64 mots que nous voudrons bien y déposer. Ces messages d'encouragement seront remis à l'opposante Birmane le 19 juin, pour son 64e anniversaire…
16 commentaires:
Beau rêve !
Coucou, Merci et Bravo :-)
Le vote socialiste est le seul vote utile à gauche pour faire basculer la majorité européenne.
Bien sûr qu'il n'y a pas d'autre alternative crédible en dehors du PS! Même si être de gauche c'est aussi porter des utopies et une liberté qui dépassent ce parti... Et, aussi, malgré ses multiples défauts, oui à cette Europe qui heureusement nous protège de cedtte tyrannie sarkozienne qui rêve de se mettres en place...
L'Europe s'est construite en nous vendant un rêve que nous avons laissé corrompre par d'autres. Il serait temps de reprendre la main !
:-))
[Les oiseaux se sont toujours moqués des rideaux de fer en fait et aujourd'hui, des barrières de Schengen…].
Nicolas, je suis ravi qu'il te plaise.
Dedalus: Merci et Bravo pour ton billet, surtout!
pazmany,
oui, le vote socialiste me paraît aussi s'imposer, si l'on veut vraiment changer quelque chose en Europe.
M. Poireau,
On nous a vendu le rêve, c'est vrai, mais pendant longtemps nous n'avions pas les moyens d'influer sur la marche de l'Europe. Une trop grande partie des électeurs n'a pas compris le rôle du Parlement…
Hermes, je suis trop en retard: du coup, je t'ai oublié! Mes excuses…
Tout à fait de ton avis, sur chaque mot. Pourvu que les gens se réveillent !
J'aime bien ton plaidoyer et ce petit oiseau qui pisse sur les frontières... De là à voter socialiste, il faudrait qu'il arrête de me ch... sur la tête ! (pardon pour la vulgarité)
mtislav… que dire? Un shampoing, et puis on n'y pense plus?
La moitié, que dis-je , les trois quarts des gens n'y comprennent rien à l'Europe !
Ils n'ont que des sentiments assez vagues ou des ressentiments nationaux et en finalité ils s'en foutent royalement, le taux d'abstention énnOOORme le prouvera.
Faut dire, qu'on de leur explique pas beaucoup, une fois tous les cinq ans, c'est peu.
Je réponds demain ! ;)
Hé hé, je me suis auto tagué la veille de ton billet du coup je t'invites à lire mon billet du 26 mai où je n'explique pas pourquoi je ne vote pas : http://www.blogspleen.fr/index.php?post/2009/05/26/LA-fi%C3%A8vre-de-la-cha%C3%AEne-du-soir
Sinon pour répondre à ta question je te donne un semblant de début de réponse "Comment pourra-t-elle se rapprocher de nos préoccupations si nous négligeons de choisir nos représentants à la seule institution qui émane réellement de nous ?"
Impossible d'être correctement représenté parce que les appareil politiques barrent la route aux honnêtes citoyens ... le reste découle de ça !
Serge,
les gens ne comprennent pas grand chose parce qu'en effet, on explique très peu le fonctionnement de l'Europe, entre deux scrutins. Lorsqu'on le fait, c'est souvent pour le gouvernement un moyen de masquer sa responsabilité dans un choix désagréable, et les médias se gardent bien de le souligner clairement.
b.mode,
à demain! :)
Salut docteur!
je viens de lire ton billet , et j'ai laissé ma réponse chez toi… La démocratie, c'est une longue route, à faire patiemment avec des gens très imparfaits. Pour arriver au bout un jour, il faut choisir les "moins pires". Enfin, il me semble…
Répondu ! http://ruminances.unblog.fr/2009/05/30/zeuropeennes/
Excellent article jusqu'à la fin qui est trop difficile à comprendre pour mes neurones tout agités et perturbés.
L'argumentation reste bien légère dans le passage sur l'opposition à Nicolas Sarkozy et le projet du PSE
b.mode,
oui, j'ai lu ton billet!
emachedé,
mes neurones perturbés du matin ne comprennent pas très bien si en définitive tu as aimé le billet, ou au contraire si tu l'as trouvé trop léger? ;-)
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