Aujourd'hui, est l'anniversaire d'une catastrophe européenne, sinon mondiale: il y a trente ans, Margaret Thatcher arrivait au pouvoir en Grande-Bretagne. Il paraît qu'elle est malade et, là-bas, beaucoup d'ouvriers, de syndicalistes, qu'elle a brisés autrefois avec un sectarisme devenu célèbre, économisent déjà pour acheter bouteilles et victuailles destinées à fêter sa mort.
Chez nous, dans douze jours, nous pourrons faire une minute de silence en souvenir d'une autre catastrophe: la prise de fonction de Nicolas Sarkozy. Par contre, celui-ci est en excellente santé et compte bien s'incruster à l'Élysée pour au moins huit ans de plus… Qui se souvient encore de son allocution lors de la cérémonie d'installation? Un de ces beaux discours chargés d'émotion, comme il est totalement incapable d'en écrire lui-même.
Il disait alors, sans rire:
«Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. […] Exigence de résultat parce que les Français en ont assez que dans leur vie quotidienne rien ne s’améliore jamais, parce que les Français en ont assez que leur vie soit toujours plus lourde, toujours plus dure, parce que les Français en ont assez des sacrifices qu’on leur impose sans aucun résultat. Exigence de justice parce que depuis bien longtemps autant de Français n’ont pas éprouvé un sentiment aussi fort d’injustice, ni le sentiment que les sacrifices n’étaient pas équitablement répartis, ni que les droits n’étaient pas égaux pour tous…»
Ces anniversaires, celui de la fée Carabosse du libéralisme, et celui de notre Attila du progrès social, n'incitent guère à l'optimisme. Il faut se donner du mal pour trouver quelque chose qui ressemble de loin à une bonne nouvelle! De loin, j'en ai trouvé une, mais à l'examen, je crains qu'elle ne fasse aussi partie des mauvaises. Jugez plutôt…
Dans Le Monde, daté Dimanche 3 - Lundi 4 mai, Frédéric Lemaître signe un article sur la finance… M. Lemaître nous explique que, tandis que nous défilions pour le 1er Mai, nigauds que nous sommes, nous avons ignoré une nouvelle de première importance: la crise est finie!
« […] la où la crise a commencé, la crise s'achève. Au sud de l'île de Manhattan, à Wall Street, là où, c'est bien connu, travaillent les plus brillants cerveaux de la planète, l'heure est de nouveau à la fête. En tout cas, on s'y prépare. Assez discrètement pour ne pas provoquer la colère des «cols bleus» de Chrysler et de General Motors […]»
En 2010 prévoit M. Lemaître, les bonus devraient à nouveau pleuvoir comme si de rien n'était dans le monde de la finance. Les banques américaines ont, en effet, retrouvé des profits, et font d'ores et déjà des provisions, en écureuils avertis, pour distribuer des primes scandaleuses le moment revenu… Cela se monterait, paraît-il, à 36 milliards de dollars pour le moment. Bref, les banquiers disent merde au monde entier et s'assoient sur la moralisation promise. Ce n'est pas tout: toujours selon M. Lemaître, chez nous, l'Autorité des marchés financiers reçoit à nouveau de la part des banques des demandes d'agréments de produits «hautement complexes (on les appellera toxiques dans un second temps)» Et cætera…
Les financiers, les banquiers, les patrons, n'ont rien compris. Les hommes politiques non plus. On finira par trouver la révolution désirable.
source image
PS. Mathieu relaie un appel à créer 2 millions d'emplois… Un vrai bon anniversaire à Balmeyer qui fête les deux ans de son blog!
Chez nous, dans douze jours, nous pourrons faire une minute de silence en souvenir d'une autre catastrophe: la prise de fonction de Nicolas Sarkozy. Par contre, celui-ci est en excellente santé et compte bien s'incruster à l'Élysée pour au moins huit ans de plus… Qui se souvient encore de son allocution lors de la cérémonie d'installation? Un de ces beaux discours chargés d'émotion, comme il est totalement incapable d'en écrire lui-même.
Il disait alors, sans rire:
«Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. […] Exigence de résultat parce que les Français en ont assez que dans leur vie quotidienne rien ne s’améliore jamais, parce que les Français en ont assez que leur vie soit toujours plus lourde, toujours plus dure, parce que les Français en ont assez des sacrifices qu’on leur impose sans aucun résultat. Exigence de justice parce que depuis bien longtemps autant de Français n’ont pas éprouvé un sentiment aussi fort d’injustice, ni le sentiment que les sacrifices n’étaient pas équitablement répartis, ni que les droits n’étaient pas égaux pour tous…»
Ces anniversaires, celui de la fée Carabosse du libéralisme, et celui de notre Attila du progrès social, n'incitent guère à l'optimisme. Il faut se donner du mal pour trouver quelque chose qui ressemble de loin à une bonne nouvelle! De loin, j'en ai trouvé une, mais à l'examen, je crains qu'elle ne fasse aussi partie des mauvaises. Jugez plutôt…
Dans Le Monde, daté Dimanche 3 - Lundi 4 mai, Frédéric Lemaître signe un article sur la finance… M. Lemaître nous explique que, tandis que nous défilions pour le 1er Mai, nigauds que nous sommes, nous avons ignoré une nouvelle de première importance: la crise est finie!
« […] la où la crise a commencé, la crise s'achève. Au sud de l'île de Manhattan, à Wall Street, là où, c'est bien connu, travaillent les plus brillants cerveaux de la planète, l'heure est de nouveau à la fête. En tout cas, on s'y prépare. Assez discrètement pour ne pas provoquer la colère des «cols bleus» de Chrysler et de General Motors […]»
En 2010 prévoit M. Lemaître, les bonus devraient à nouveau pleuvoir comme si de rien n'était dans le monde de la finance. Les banques américaines ont, en effet, retrouvé des profits, et font d'ores et déjà des provisions, en écureuils avertis, pour distribuer des primes scandaleuses le moment revenu… Cela se monterait, paraît-il, à 36 milliards de dollars pour le moment. Bref, les banquiers disent merde au monde entier et s'assoient sur la moralisation promise. Ce n'est pas tout: toujours selon M. Lemaître, chez nous, l'Autorité des marchés financiers reçoit à nouveau de la part des banques des demandes d'agréments de produits «hautement complexes (on les appellera toxiques dans un second temps)» Et cætera…
Les financiers, les banquiers, les patrons, n'ont rien compris. Les hommes politiques non plus. On finira par trouver la révolution désirable.
source image
PS. Mathieu relaie un appel à créer 2 millions d'emplois… Un vrai bon anniversaire à Balmeyer qui fête les deux ans de son blog!
15 commentaires:
Balmitoo a 2 ans dans sa tête ? Wheu ? Bon anniv. à lui alors ! ;O)
Très élégant, fêter la mort de quelqu'un...
„ Words, words, words ” ~ Hamlet II.2
Voilà ce que m'inspire ce discours jamais entendu...
A l'élégance du Vendredi Saint trop peu du décès d'une vielle dame en sursis pour briller au-delà en ces temps pascal.
Et le désir monte...
C'est clair et net: Thatcher qui fut avec Reagan, le chantre du néo-libéralisme et de l'anti socialisme hystérique. Tous les deux, d'ailleurs, souffrant d'Alzeimer - ce qui est méchant pour moi demain peut-être...
En tout cas, merci de ressortir ce discours sarkozien: toute la vacuité du personnage explose, la messe est dite.Quant à cet article à la dernière page du Monde, c'est davantage un billet d'humeur qu'une information. Du moins, je veux le croire, sinon je sors le bazooka, j'achète une bombinette à l'Iran, etc. en espérant qu'ayant écrit cela, je ne serai pas demain en garde à vue avec strip-tease rectal pour terrorisme...
pétard, j'étais pas vieux y a 30 ans, ça fait peur :)))
Bonne soirée
@Didier Goux les gens sont d'un méchant des fois... :)
ça fait déjà trente ans ?!
Jean, j'espère qu'il t'a entendu par la fenêtre…
Didier, pas très élégant, non… Mais celui qui annonçait ce programme a eu sa vie brisée dans la guerre menée aux syndicats par Mrs Thatcher. Et la guerre n'est jamais généreuse.
Daud,
c'est bien vu. La vieille dame ne m'émeut guère ; elle-même n'a jamais été émotive, d'ailleurs. Bonne soirée! :-)
Hermes,
L'Alzeimer est apolitique, il mange à tous les crânes… Pour l'article de Frédéric Lemaître,
je ne crois pas qu'il s'agisse d'un billet d'humeur…, au mieux de rumeurs, mais rien de ce qu'il dit n'est vraiment étonnant, non?
Falcon, ah, tu étais déjà né? Moi, j'ai fini par m'habituer à l'idée d'être né juste après la guerre… ;-)
Gaël, oui, trente ans. Pourquoi? Toi aussi tu étais déjà né? :))
Et Giscard, au fait ?
Parce que tu as cru un seul instant le contraire, Coucou ?
Allons, allons, on ne change pas un système qui "gagne"...., toutes ces promesses de "bonne gouvernance", de moralisation de la finance n'étaient que poudre aux yeux pour le bon peuple, pour rendre l'addition plus digeste, Quand on a pour objectif de faire du fric, on fait du fric, celui qui imagine un seul instant qu'il y a de la morale dans tout cela, se leurre complètement...
Nicolas, Giscard? pas de nouvelle …
Serge, évidemment, je n'ai jamais cru à la moralisation du monde financier, ni à la volonté des politiciens de changer réellement quelque chose. Néanmoins, il y a eu des promesses… Il faut bien en tenir le compte, avant de s'énerver.
Tiens, je l'avais oublié cette vieille peau.
C'est normal que les gros bonnets et leurs porte-étendars nous méprisent. On est vraiment des cons pour voter et croire à leurs sornettes. Nous méritons nos chefs.
Peuples, moi aussi, mais c'est pourtant elle qui a lâché la bride au libéralisme en Europe…
Choule,
c'est un vieux débat, ça, savoir si les peuples ont le gouvernement qu'ils méritent, ou non! Je n'ai pas d'avis. C'est selon les jours…
Très émouvant discours de Sarkozy, on y croirait !
C'est un peu comme les phrases lénifiantes sur "la moralisation de la finance", ça fait bien dans le décor mais ça n'a aucun effet… C'est pire qu'une pub lessivière !
:-))
M. Poireau, on ne finirait pas de relever toutes les paroles en l'air du bonhomme. Dès qu'il ouvre la bouche, en fait, c'est pour produire du vent…
Enregistrer un commentaire