dimanche 30 novembre 2008

Ma semaine sans Sara Palin

Que raconter, par ce dimanche peu propice à inspirer un billet? Résumer mon actualité de la semaine écoulée, par exemple, telle du moins, que je l'ai bafouillée sur ce blog, pour quelques centaines de visiteurs, parmi lesquels il doit bien se trouver une ou deux pincées de lecteurs. Lundi dernier, j'ai joué de la tronçonneuse jusqu'au soir, où j'ai loué le retour de la fée électricité dans mon domicile. Pas un seul instant de ce jour là, je l'affirme, je n'ai pensé à Sara Palin. Vous vous demandez ce que cette dame vient faire ici? Ne vous bilez pas, c'est une expérience de mot-clef, comme j'en ai vu chez certains blogueurs : je viens de lire sur Politico, via Mediapart, que la candidate malheureuse à la vice-présidence des USA, fait exploser les moteurs de recherche sur internet… J'aurais très bien pu me demander ce jour-là si Sara Palin se rendait compte de la situation à Claviers, Var, France? Eh bien, je ne l'ai pas fait.
Mardi, aïe! J'ai attendu le résultat des élections au PS et mes espoirs ont été déçus. Tout comme le Mercredi. Avec le stoïcisme d'un bûcheron endurant sa sciatique, Mardi et Mercredi, je me suis efforcé d'atteindre un état d'esprit permettant de dominer la douleur de la défaite. L'heure n'était plus à bouffer de l'Aubry ou du Hamon, j'ai enterré ma hache de guerre. D'ailleurs, n'étant que sympathisant, je crois qu'il me revient de ne pas envenimer les querelles du PS.
Jeudi, frappé par le bon sens des milliardaires du monde entier qui se promettent de rompre avec leurs maîtresses ou amants par mesure d'économie, j'ai avancé ici l'idée que nous pourrions, français, nous débarrasser de notre très coûteux président. En période de crise, son côté dépensier compulsif et son addiction au luxe me paraissent en effet déplacés, mais bon…
Vendredi, ah, Vendredi! Avec un brin de fierté, je note que j'ai été parmi les premiers à constater que le jugement rendu dans l'affaire de la poupée vaudou, représentait davantage un échec qu'un succès pour le vindicatif M. Sarkozy.
Et puis, je me suis penché à ma manière sur la préconisation de je ne sais quelle commission d'emprisonner les délinquants mineurs à partir de 12 ans. Du Figaro au Nouvel Obs, j'ai constaté qu'une proportion étonnante de la population semble trouver cela normal. J'en ai tiré la conclusion, anticipant un peu sur les capacités de notre société fraternelle, qu'un jour radieux viendra où l'on pourra enfermer dès la naissance la graine de racaille.
Samedi, j'ai fait mon Lundi! Oui, oui, j'ai anticipé la journée mondiale de lutte contre le sida… Par les temps de crise qui courent, j'ai estimé que deux jours d'avance ne seraient pas de trop pour lubrifier les esprits et les articulations mises en jeu dans la saisie d'un porte monnaie ou d'un carnet de chèque. Avec le tsunami de dèche qui déferle sur le monde, la générosité va en prendre un coup, à commencer par celle des états. Il n'y a pas que nous pour venir en aide et soigner les malades du sida, mais il y a SURTOUT nous. Allons, ne fermons pas nos coeurs!
Aujourd'hui c'était Dimanche, j'ai fini.

PS: Martine nous invite aujourd'hui à découvrir un site de photos, superbe, bouleversant.

samedi 29 novembre 2008

Lundi : Journée mondiale contre le sida

Les associations caritatives s'inquiètent des effets de la crise sur la générosité habituelle des français. On les comprend, d'autant que lassitude et agacement tendent parfois à s'installer dans les esprits, devant la multiplication et la récurrence des sollicitations. J'ai entendu plusieurs fois, tirée de l'oubli, l'ancienne boutade : «c'est au gouvernement de payer pour les malheureux, on fera la quête pour la bombe atomique!». Et c'est vrai que dans une société bien faite, aux ressources néanmoins limitées, l'argent public devrait servir en priorité à la solidarité… Personnellement, je serais d'avis que le train de vie du Président et de son gouvernement dépende de la générosité nationale, exprimée au cours d'une sorte de "civithon"'. Outre que cela dégagerait des sommes appréciables à des fins humanitaires, nous aurions ainsi l'occasion démocratique de traiter nos élus selon notre degré de satisfaction. Ah! le plaisir de glisser un vieux bouton de culotte dans le tronc réservé à M. Sarkozy!
Il s'agit malheureusement, et pour longtemps encore, d'une chimère. Alors qu'aujourd'hui, là, tout de suite, des gens souffrent et meurent, quand les états font mal leur travail —c'est du moins mon opinion. Ces gens attendent notre aide, parce que les difficultés que nous connaissons à cause de la crise sont encore plus dures pour eux.
Lundi 1er décembre sera la journée mondiale de lutte contre le sida.
À travers le monde, 33 millions d'être humains sont séropositifs et parmi eux, 30 millions de personnes n'ont pas accès à un traitement. Un scandale!
Nous pouvons tous, ou presque tous, faire un geste, un don à la mesure de nos moyens.
C'est pour cela que je reproduis ci-dessous l'appel de l'association AIDES :
(cliquez sur l'article pour l'afficher dans une autre fenêtre)




PS: en complément à mon billet d'hier sur la délinquance juvénile, Tulipe m'a communiqué le lien d'un excellent article du "Monde diplomatique" que je vous propose de lire.

vendredi 28 novembre 2008

Rapport sur l'extinction de la délinquance enfantine.

Mesdames, Messieurs,
Considérant la montuosité ininterrompue de la courbe de criminalité enfantine, tout au long du XXIe siècle… Pour la petite histoire, songez qu'en 2008 déjà, la garde des seaux de l'époque, en butte au laxisme des magistrats à l'égard des vauriens de lait, avait fait dit-on une grossesse nerveuse! Donc, je disais mesdames et messieurs…, qu'est-ce que je disais…
Une voix du public : —Ça monte !
L'orateur : — Vous dites ?
La voix : — La criminalité enfantine monte toujours!
L'orateur : — Ah, voilà! Donc, il a plu à notre bien-aimé Président à vie de confier à la commission que je préside le soin de mettre au point un drastique susceptible d'en finir avec cette plaie. Cette plaie que…, cette plaie qui…
Une autre voix : —Monte?
L'orateur, pincé : —Qui s'étend ! Car tandis que la courbe rouge s'élève, inexorable, sur les graphiques de papier, le mal rampe, il s'étale dans nos villes, nos banlieues, nos…
La première voix : —Et vous avez trouvé?
L'orateur : —Je vous demande pardon?
L'autre voix, s'en mêlant : — Le drastique, vous l'avez ?
L'orateur, se rengorgeant : —Oui ! Cette fois, mesdames et messieurs, nous tenons le remède définitif, grâce au professeur Un, ici présent, en qualité de membre éminent de la commission que je préside, dûment mandaté par notre bien-aimé…
Une voix non identifiée (ni la première ni l'autre): —Quel Un…, le teratologue?
L'orateur : —Non, le second, Frédéric.
Un, assis à la gauche de l'orateur, intervenant : —Hem, si vous me permettez : Guillaume est le benjamin, le numéro un des Un, c'est moi.
L'orateur : —Merci de cette précision, cher ami. Comme je vous le disais, cette chose…, ce mal…, enfin, ces sales mômes qui viennent jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes…
Toute la salle se lève.
L'orateur : —Je vous en prie, ce n'était qu'une image!
L'autre voix : —Non, la Marseillaise.
L'orateur : —Il me semblait aussi… (petit rire) Une influence littéraire, veuillez m'excuser. Ainsi, grâce au test génétique mis au point par Frédéric Un, je suis en mesure de vous annoncer, mesdames et messieurs, que nous sommes désormais capables d'identifier les délinquants à la naissance!
Brouhaha dans la salle, l'orateur, face radieuse, attend le retour du calme, puis reprend: —Notre bien-aimé Président à vie m'a assuré qu'une loi serait votée sous peu, instituant le délit de recel génétique de dispositions à la délinquance. À la suite de quoi il sera créé sur l'ensemble du territoire des pouponnières carcérales où seront détenus les nouveaux nés reconnus inaptes à la vie en société.
La salle se tait.

Sur l'emprisonnement des mineurs : Le Monde, j'ai lu aussi Mathieu qui publie un billet de réflexion sur les blogs et les blogueurs.

Vous offrez quoi pour Noël?

Nicolas Sarkozy vient d'essuyer un quasi-échec dans l'affaire de la poupée vaudou. Si l'on appartient au troupeau de ses dévots, on préfèrera plutôt parler de victoire, mais ce sera alors un quart de succès, à peine plus large qu'un ruban de paquet-cadeau. Aux dimensions exactes du bandeau faisant état de la réprobation énoncée par le tribunal, car la cour juge «que l'incitation du lecteur à piquer […] constitue une atteinte à la dignité de la personne de M. Sarkozy». À condition de porter à la connaissance du public cette condamnation, la vente du jouet farceur reste cependant autorisée…
L'avocat du président avait notamment justifié l'appel à la censure par l'affirmation que M. Sarkozy «n'est pas au-dessus des lois, mais il n'a pas à être au-dessous des lois. Il entend être traité comme tout le monde, ni mieux, ni moins bien qu'un autre». Allégation dépourvue de pudeur et forte en cynisme, puisque l'une des principales tares de notre constitution est précisément que le président est irresponsable et ne peut pas être traité comme tout le monde, ni par les élus du peuple ni par la justice.
Je me garderai d'émettre un avis sur l'intérêt ou la qualité d'un jouet que je n'ai pas vu, mais il me semble bien parti pour faire un tabac sous les sapins de Noël…

jeudi 27 novembre 2008

Et si on renonçait au bling-bling?

De même qu'il n'y a pas de monstre aux yeux de sa propre mère, je suppose qu'au regard d'un arpenteur en opinion publique, il n'y a pas de sots sondages: il n'y a que de sottes gens… Sot moi-même, j'avoue être resté bouche bée devant une étude des conséquences marginales de la crise financière, rapportée par Le Monde. Je n'en citerai qu'un seul chiffre, laissant au Monde ce qui lui appartient : 80% des multimillionnaires s'apprêtent à réduire les dépenses en faveur de leurs maîtresses ou amants, voire à les plaquer. Je suis resté rêveur un moment sur les détails de cette enquête, avant de m'abandonner sottement à l'illusion que j'étais, moi aussi, un pauvre multimillionnaire frappé par la crise. Oh! entendons-nous bien : je ne suis pas à proprement parler multimillionnaire, non, non! Du moins, pas à moi tout seul, mais associé aux soixante trois millions d'autres français…
Nous devrions, nous aussi, envisager d'urgence de réduire nos dépenses inutiles. Celle qui me vient personnellement à l'esprit sur le champ, c'est le train de vie de la plus dispendieuse de nos danseuses. Ah! je vois à votre œil qui s'allume que vous avez deviné de qui il s'agit. M. Sarkozy bien sûr, sa flotte d'aéroplanes, ses voitures, son personnel pléthorique, ses émoluments trop élevés, ses montres, ses costumes de grands faiseurs pour une si petite personne. Sans oublier ses chaussures qui, par caprice, nécessitent à pointures égales, davantage de matière première que celles d'un citoyen ordinaire.
Si tous les français partageaient mon avis, nous devrions même songer à rompre carrément notre liaison avec lui. Evidemment, je vois déjà pointer l'objection que ce serait bien cruel de le mettre du jour au lendemain à la rue, chassé de la bonbonnière où nous l'avons installé, l'Élysée. C'est exact, et moi-même, d'un naturel sensible, j'avoue avoir le cœur un peu serré à cette idée. Il existe cependant des solutions très humaines, ainsi celle de lui rechercher une famille d'accueil. Notre parlement pourrait voter le texte d'une petite annonce à passer sur eBay. Comme à la Samaritaine naguère, on trouve tout sur internet, même des bébés! Nos élus rédigeraient une présentation alléchante, insistant sur la joie de vivre de notre Nicolas, sa vitalité. Il serait bien entendu préférable de passer sous silence qu'il est colérique et souvent mal élevé… Sur eBay, on le sait, ce sont les enchères qui fonctionnent le mieux, en particulier lorsque la mise à prix est fixée assez bas. Nous pourrions débuter à 1 euro, et qui sait si, la fièvre de "la bonne affaire" s'emparant des enchérisseurs, nous ne trouverions pas un milliardaire chinois pour lâcher à la fin le montant du déficit de la sécu?
Vous trouvez que mettre sa danseuse aux enchères, au vu et su du monde entier, manque de dignité? Alors il y a une autre solution : habillons notre petit Nicolas de culottes courtes et confions à M. Fillon le soin d'aller l'abandonner au Nebraska. Il suffira de lui épingler une étiquette au revers de sa doudoune polaire précisant qu'il a quatorze ans et demi. Là-bas, jusqu'à 17 ans, ils gardent les enfants abandonnés et s'occupent d'eux très bien. Nicolas Sarkozy, qui adore le pays des cow-boys, sera très content, il ne dira pas son âge véritable. Ce serait un mensonge, dites-vous? Ah, oui! Si vous êtes contre un petit mensonge de rien du tout, alors je ne vois pas de solution. D'autant qu'à bien y réfléchir, même en nous mettant à soixante trois millions de français, nous ne ferons jamais un multimillionnaire, ou alors multimillionnaire en dettes, vu que nos caisses sont archi-vides…
Mais vous me décevez. C'est toujours la même histoire: quand les vrais riches savent qu'un sou c'est un sou et s'imposent des économies, les fauchés, eux, continuent de jeter l'argent par les fenêtres!

mercredi 26 novembre 2008

Vite dit

Encore un jour sans vrai billet, trop de choses à remettre en ordre de marche. Le seul sujet qui me viendrait aisément, en si peu de temps, serait celui de la tempête subie par ma région, qui, à vrai dire n'intéresse personne en dehors de la population concernée. Il paraît que la télé n'a même pas jugé utile d'en parler, pensez! Aucun mort, ou alors au lit, de crise cardiaque, et peut-être même pas… Juste des quartiers dévastés, des villages aux rues jonchées de gravats, des toitures emportées, des arbres par centaines devenus énormément encombrants, à débiter, évacuer… Du pain sur la planche pour un bon moment.
Quant à la tempête au parti socialiste, on a sonné la fin de l'alerte.
Ouf, dit Marc Vasseur, une fois le rideau enfin baissé sur le combat des reines. Rassemblement! souhaite Nicolas, qui ronchonne contre les commentateurs encore empoissés de ressentiments. Trublyonne prend acte froidement du sacre de Mme Aubry, CC, sur Bah!, cherche l'opposition, Abadinte appelle à l'union…
Je n'ai pas eu le temps de parcourir tous les blogs que je fréquente, mais les carnetistes proches du parti socialistes, qui s'étaient enflammés ces temps derniers, paraissent, peu à peu, remis de leur gueule de bois. Il est temps de se tourner vers d'autres préoccupations, et en tout cas de mettre un terme aux querelles de la famille socialiste.

mardi 25 novembre 2008

En attendant Margolène Robry

Ne plus suivre que distraitement l'actualité du PS, parce que le séisme de cette mauvaise élection avait moins d'importance que la colère des éléments naturels à ma porte, m'a épargné les affres des passions partisanes. Aujourd'hui seulement, comme on découvre au petit jour l'étendue des dommages, je m'aperçois que le parti socialiste est dévasté. L'image donnée par sa direction actuelle achève de réduire en poussière le peu de crédit que l'on pouvait lui accorder, les militants sont déchirés, le pays médusé. J'ai entendu qu'un sondage faisait mettre par l'opinion publique son grain de sel sur la plaie ouverte. Les gens donneraient tort à Ségolène Royal… Qui a bien pu avoir l'idée de consulter l'opinion publique à propos d'une situation aussi embrouillée? Conformiste à vomir, l'opinion publique est une dépouille dont ces scientifiques du dimanche que sont les sondeurs tirent à peu près ce qu'ils veulent. Un cadavre de la démocratie. Demain un autre institut, pour autre média, lui arrachera peut-être l'avis contraire. Et le PS ne sera pas plus avancé.
Si je comprends bien, mis à part les aubryens frénétiques et les ségolénistes ulcérés, une bonne partie des militants —et des sympathisants— souhaiterait sortir de cet embrouillamini par le haut, en recomposant l'appareil dirigeant avec de nouvelles têtes. Ce serait sans doute le moment où s'imposerait une révolution interne, mais le petit peuple socialiste révolté est éparpillé à travers la France, et dans la Bastille à prendre, rue de Solférino, sont retranchés des gens résolus à défendre leur influence et leurs intérêts personnels. Seuls, ils tiennent pour le moment l'exorbitant pouvoir de peser le juste et l'injuste. Je n'aimerais pas être à leur place et avoir à valider un résultat électoral entaché d'irrégularités.
Pour un parti de gauche, porteur en principe des valeurs de justice, de fraternité, l'expression de la volonté des militants me paraît plus qu'ailleurs encore appeler le respect. Une élection en son sein, comme la femme de César, doit être insoupçonnable. Un doute, une malversation, seraient inexcusables ; des doutes, des malversations, réduiraient à néant le sens d'un scrutin. Plus que jamais, il me semble que se fait sentir le besoin d'un renouvellement complet du PS et que ses
règles soient réformées assez profondément pour que demain, de nouveaux blocages ne puissent apparaître.

PS. Nicolas donne le résultat! Gaël nous parle des SDF du bois de Vincenne. Sur la situation au PS j'ai lu deux bons billets de La Pire Racaille, et celui de M. Poireau vaut le déplacement, comme d'habitude.

lundi 24 novembre 2008

Clic, ça marche!

La fée électricité s'est souvenue, il y a une petite heure qu'il existait dans l'arrière-pays varois éprouvé par une tempête de mistral dans la nuit de vendredi dernier, une maison encore éclairée à la bougie. En fait, la fée ne nous avait pas oubliés, non, non ! Elle manque simplement de personnel pour faire face aux grosses colères de la nature. Et des colères comme celle-là, il n'y en a pas souvent dans la région, heureusement. Il y avait les agglomérations importantes à ramener aux douceurs du confort moderne, puis les villages, puis les quartiers excentrés, puis les chemins isolés. Enfin, sur ces chemins les cas particuliers. Les clavésiens ont retrouvé la lumière avant-hier soir, nos voisins hier… Ce soir, miracle, deux magiciens en bleu de chauffe sont venus grimper au poteau pour raccrocher notre cable. Ah, les braves gens!
On comprendra je pense que j'adresse un clin d'œil amical à mes lecteurs de la région, en souhaitant qu'ils ne fassent pas partie de ceux dont le toit a joué la fille de l'air, ou a reçu le fracassant dernier soupir d'un pin, voire d'un chêne. Nos collines vont résonner un certain temps encore du tapage des tronçonneuses, les oiseaux reviendront sans doute —parce que étrangement, on ne les entend plus guère—, et la page se tournera. Une page pas trop dramatique, en définitive, puisqu'à ma connaissance on ne déplore aucune victime.
Demain, il sera temps de voir ce qui s'est passé ailleurs, demain.

Enfin, je remercie particulièrement Nicolas qui a bien voulu passer un message ici et fermer les commentaires pour moi. Merci Nicolas!

samedi 22 novembre 2008

Message de service

Les batailles au PS font rage, mais pendant ce temps, une partie de la France essuie la tempête !
Ainsi, le taulier n'a plus accès à internet et me prie de couper les commentaires et de diffuser ce message explicatif.
Avec toutes ses excuses,
Nicolas

vendredi 21 novembre 2008

Duel Segolene-Martine

On peut donc sourire de tout entre bons amis, même de l'espérance et de l'amertume. Surtout d'elles, peut-être. Personne ne s'étonnera que je sorte le pavillon de Ségolène Royal à la fenêtre de l'espérance et relègue l'amertume de Martine Aubry au débarras. Évidemment, rien n'étant joué, il se pourrait que demain (sur le tard parce que l'on a sa fierté), je sois amené, le rire jaune, à saluer la victoire du conservatisme, et à devoir hisser le fanion Aubry sur mon blog.
Dans ce cas, ce sont les tristes sires du PS qui riront les derniers, les Delanoë, Fabius, Jospin, Emmanuelli, Lang, Rocard… Avec une hargne cauteleuse digne de sénateurs défendant la citadelle du Luxembourg, ils se seront employés jusqu'au bout à persuader les naïfs du PS que l'avenir du socialisme passait par la préservation de leur mainmise sur l'appareil du parti.
Ce matin, Mme Aubry, dissimulant le dépit suscité par son piètre score, entonnait un hymne à la jeunesse et au renouvellement, dont les promesses sonnaient franc comme les canards d'une fanfare municipale. Car l'un des principaux atouts de Ségolène Royal réside dans la fraîcheur et le bouillonnement créatif des militants qui la portent.
Flairant le péril, au cours des derniers jours, ses adversaires mettaient volontiers en avant les quelques croûtons douteux qui s'étaient glissés parmi les soutiens de cette insolente. Un Georges Frèche, par exemple… Ils feignent ainsi d'ignorer, comme il est de bonne guerre, que ce dernier n'aura aucun rôle dirigeant de premier plan à jouer, à la différence des croûtons rassemblés autour de Mme Aubry, qui continueront, eux, à imposer leur loi.
Ici, j'entends grincer les dents de certains, que j'estime d'ailleurs, devant le peu de respect que je témoigne à des hommes ayant rendu de signalés services au socialisme dans le passé. Certes, ils ont honorablement bossé à l'époque de leur splendeur, mais le respect n'est pas un truc qui s'accroche à la boutonnière une fois pour toutes, comme la légion d'honneur. Chaque jour le remet en question, en fonction des actes. Il n'est pas fait obligation au citoyen de gratifier ses élus d'un tel sentiment. Pour moi, c'est l'inverse : l'obligation de respect s'applique au personnel politique vis à vis du peuple souverain.
Ceci dit, je n'ai pas envie d'énumérer les différentes raisons qui m'ont amené à retirer mon estime à ces divers personnages. Je m'inquiète simplement que les militants du PS choisissent d'imposer demain la rémanence de ces gens-là dans le paysage politique.
À propos de l'élection de ce soir, la presse que je trouve d'une grande complaisance à l'égard de Mme Aubry, essaie de persuader les électeurs socialistes que l'arithmétique appliquée aux premiers résultats serait favorable à celle-ci. Cela découlerait du bon report supposé des voix de M. Hamon vers la candidate conservatrice.
Or, si l'on veut bien se rappeler que le maigre capital de sympathie gagné par M. Hamon provenait essentiellement d'un désir de changement, de rajeunissement, et de rupture avec les pratiques de l'appareil, on ne voit pas pourquoi la majorité des voix de ce monsieur ne contribuerait pas au succès de Mme Royal.
C'est pourquoi, serein, aussi sûr qu'il existe quelque part un monde d'harmonie et de justice où 2+2 font 10, je crois au véritable bon sens des militants: Ségolène Royal va gagner.

sources photos: S. Royal: Désir d'avenir, M. Aubry :ps38-pont-de-claix.parti-socialiste

PS. J'ai bien aimé «Blog à la campagne», par Marc, au Plafond de Zoridae, et, sur un tout autre sujet, les réflexions de Mathieu : «La grève est-elle si démodée?»
PPS: Je viens de lire tardivement un bon billet de Martine sur la presse en ligne, dont je recommande la lecture!

jeudi 20 novembre 2008

Mes pronostics pour le PS

Nicolas m'a invité, ainsi que quelques autres à pronostiquer les résultats du vote des militants socialistes… Il faut que je me dépêche, sinon ma participation sortira après les résultats officiels. Ce n'était pas facile, surtout lorsque comme moi, on aime faire les choses sérieusement. Ne rien laisser au hasard, établir une problématique susceptible d'aboutir au tiercé gagnant à tous les coups. J'ai donc procédé avec méthode.
Tout d'abord, la consultation des horoscopes des trois candidats.
— Pour Mme Royal, de la vierge, les augures sont très encourageants : sa vitalité semblait lui assurer un bel avantage au saut du lit, il lui était simplement conseillé de savoir respecter ses limites…
— En revanche, les meilleurs spécialistes conseillaient, dès l'aube, à Mme Aubry, du Lion, de se protéger d'intenses émotions, cependant que son besoin d'appartenir à un groupe faisait douter de sa capacité à assumer la solitude altière du chef…
— Enfin, M. Benoît Hamon, du signe du cancer, devait être particulièrement nerveux aujourd'hui. On pouvait dès ce matin le soupçonner d'avoir du mal à conserver sa logique…
Ainsi peut-on voir s'esquisser déjà le destin électoral des trois candidats, car s'il y a des analystes qui se trompent rarement, ce sont bien les astres! La lecture des motions folichonnes leur est d'une part épargnée, de même que la connaissance des sondages d'opinion, ou des reportages télévisuels sournoisement orientés. Les astres sont neutres, ils n'ont même jamais entendu parler du Modem.

D'autre part, j'ai eu recours à la technique scientifique, en faisant appel à la fonction random, bien connue des mathématiciens de comptoirs qui l'utilisent à leurs expériences sur le Loto. Ma principale difficulté a été de trouver un logiciel capable de mettre cette étape en œuvre, dans l'infâme désordre de mon ordinateur. Faute de dénicher le bon outil, j'ai fait appel à une fonction random artisanale, qui consista à jeter des jetons chiffrés dans un chapeau, puis à retirer quelques uns d'entre eux, les yeux fermés.
Nous obtenons ainsi le pronostic suivant :
Ségolène Royal 48,1% des suffrages militants.
Martine Aubry 30,6 %
Benoït Hamon 21,3 %
Résultats mathématiques qui confirment brillamment le classement horoscopique, comme on peut le voir.
On devrait donc s'acheminer vers un second tour pour lequel le report des voix de M. Hamon se révélera décisif.

P.S. mes lectures récentes : Zoridae, Antoine, Nef, Balmeyer

mercredi 19 novembre 2008

Demain on déflationne

Cela faisait longtemps que je n'avais plus mis les pieds à Paris. La dernière fois c'était avant la grande Crise de 2008, un bail. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la grande Crise, mais à l'époque, on parlait du matin au soir des milliards. Il y avait des milliards qui disparaissaient, d'autres qui se regroupaient et prenaient leur envol… Moi, j'étais comme tout le monde, j'avais jamais vu un milliard de près, je ne savais pas trop à quoi ça ressemblait cet oiseau là. Alors je n'étais pas tranquille quand je sortais de chez moi, je scrutais le ciel avec anxiété, voir s'il n'y avait pas un milliard en train de planer qui allait me fondre dessus… Enfin, vous imaginez: la psychose du milliard errant avait fini par nous pourrir la vie. À la suite de quoi arriva la récession, on retint son souffle, et c'est là que les choses commencèrent à se déglinguer sérieusement. Mais bon, je suppose que vous vous rappelez de tout ça aussi bien que moi, inutile de le répéter. Surtout qu'après la récession, il y eut la fin des haricots, la déflation, comme on dit en langage savant. Ah, cette déflation! Au début, quand on voit le prix du beaujolais nouveau qui baisse, la mine de tous ceux qui vous ont arnaqué au moment du passage à l'euro qui s'allonge, parce qu'ils sont obligés de changer les étiquettes dans l'autre sens, au début donc on biche. Ah, mais le voilà qui monte enfin tout seul ce fameux pouvoir d'achat, sans l'aide du président Sarkozi ! On se réjouissait en secret, comme on s'était d'une certaine façon réjouis des malheurs du capitalisme pendant la crise. Et comme nous étions malins, on attendait que les prix baissent davantage avant de faire nos achats. C'était solde chaque jour de l'année. Le pied. Il n'y avait que les remboursements de crédit qui ne bougeaient pas. Eux, ils restaient fixés aux montants d'avant la crise, mais tout le monde ne peut pas gagner, hein! Il y eut un vague ministre du travail pour annoncer que les salaires allaient bientôt baisser, mais vous pensez comme on le prit au sérieux! Bref, ce fut bientôt la belle merde que vous savez: chute de la consommation, donc de la production et des investissements, envolée du chômage, baisse catastrophique des salaires… Un cercle vicieux, quoi. C'est là que nous en étions, le mois dernier, quand j'ai décidé d'aller voir ce que devenait la famille et les copains à Paris. J'ai donné une mesure d'avoine à Pipo, le brave bourricot qui a remplacé mon 4x4, et en route. Cinq semaines d'air pur et de randonnée pépère, à peine une bagnole à gazogène de loin en loin, les nuits sous un ciel tellement pur qu'il vous saoulait d'étoiles.
Et ce matin, je suis entré dans la capitale au pas de Pipo, la compassion étreignant mon cœur pourtant endurci au spectacle des sans domicile en nombre effarant, rencognés au pied des immeubles. Je ne sais pas pourquoi, mais avant de monter vers les Batignoles j'ai eu envie de faire un détour par la Concorde… Et là, figurez-vous que je suis tombé sur le cortège officiel de Nicolas Sarkozy se rendant au palais Bourbon pour son discours sur l'état de la France devant les députés. Quel déploiement de service d'ordre, bon sang! On ne croirait jamais que le train de vie de l'Élysée a baissé de 20%, comme les revenus de tous les français. D'abord une dizaine de gardes républicains à cheval, sabres au clair. Puis un peloton d'une cinquantaine de CRS à VTT, venait enfin le président, entouré de conseillers et de quelques ministres, sur leur vélo de course bleu blanc rouge. Derrière suivait la presse, à bécane ou courant à petite foulée. J'en suis encore sous le coup de l'émotion au moment où je parle. Tenez, excusez-moi: il faut que je m'arrête pour essuyer une larme.

Sur la déflation, la vraie, voir Le Monde

Mes lectures du jour : Elmone, Nicolas qui est en désaccord avec moi sur le PS, Oh!91, et les billets des Leftblogs

mardi 18 novembre 2008

Lettre à un ami socialiste

Cher toi,
Dans la cahute paumée ou tu t'es retiré, je sais que tu as suivi les péripéties du congrès de Reims. Tu préférerais me fiche à la porte que de le reconnaître, je sais ça aussi. C'est pour cela que je t'écris : tu me liras peut-être. Toi, le vieux militant socialiste, tu ne veux plus entendre parler de ton parti, de ce que ses dirigeants en font depuis quelque temps.
Demain, tu resteras chez toi au lieu d'aller voter pour choisir la nouvelle secrétaire. Tu fronces déjà les sourcils? Parce-que j'ai féminisé d'emblée ce rôle éminent? C'est exact, j'ai feint d'ignorer Benoit Hamon, dont tu te sens plus proche que des deux femmes rivales. Il t'inspirait au départ plus de confiance et de sympathie qu'elles, mais à la fin, ses petites manœuvres t'ont pourtant déçu, puisque tu as décidé de t'abstenir. Et puis, reconnais-le : ses chances d'être élu sont proches du zéro.
Moi, si j'étais au PS, je voterais demain, mon vieux. Oh! je t'entends d'ici ricaner, comme si j'étais près de toi: «Foutriquet! Pourquoi ne t'es-tu pas engagé avec nous, au lieu de donner des leçons!»
La réponse est simple, tu la connais : je n'ai plus l'ardeur militante et l'abnégation nécessaires. Surtout, je suis devenu indocile, réfractaire aux consignes d'appareil. À vingt ans, je militais chez les communistes, je vendais l'Huma le dimanche matin au coin de la place des Ternes, à Paris. Oui, à quelques foulées de l'Arc-de-triomphe et des Champs Élysées. Un endroit super pour vendre l'Huma, mon vieux ! Il nous arrivait aussi, aux camarades et à moi, de faire du porte à porte pour distribuer des tracts. Je me souviens toujours d'une fenêtre ouverte à la volée sur une cour d'immeuble, et d'une voix criant: «Maman, un communiste! » Bien sûr, c'est pour des raison autrement sérieuses que j'ai quitté ce parti, dégoûté du militantisme. Si je te raconte ça, c'est juste pour te rappeler que les besognes ingrates réservées au militant de base, je connais, elles ne me rebutent pas.
Ton PS, c'est autre chose… Tiens, les cotisations déjà : trop chères à mon goût! Et je ne suis pas le seul. Si Ségolène a soulevé le problème à juste raison, c'est que le coût décourage les adhésions. Que dire surtout des mécanismes internes de décision, qui empêchent les militants d'influer réellement sur la politique suivie? Que dire de tous ces barons farouchement opposés à l'émergence de jeunes responsables?
Ce qui se passe aujourd'hui dans ton parti, mon vieux, c'est que tout l'appareil des féodaux fait bloc pour que rien ne change. Bertrand Delanoë a même été obligé de ravaler sa rancune —sermonné, on le devine, par le fantôme de Lionnel Jospin—, et de voler à la rescousse de Mme Aubry. M. Emmanuelli, dont j'ai pour ma part approuvé la condamnation en justice naguère, donne de sa langue bois inimitable. Jack Lang, oui, même Jack Lang, l'homme des coups bas et des parachutages sans pudeur, se range dans le camp de la gardienne de l'orthodoxie.
À ton âge, avec ton expérience de la politique, ce n'est tout de même pas à toi que l'on va faire avaler que M. Hamon ou Mme Aubry sont des remparts contre une alliance avec le Modem, n'est-ce pas? Nous savons tous les deux fort bien que, le moment venu, la vertu affichée aujourd'hui s'inclinera devant les réalités des nouveaux rapports de force politiques du pays. Mme Aubry discutera demain avec M. Beyrou comme elle l'a déjà fait hier, dans son fief, avec ses représentants.
Alors, mon ami, si tu es satisfait de ce que ton parti est devenu depuis la fin des années Mitterrand, reste chez toi demain, ou va voter pour Martine Aubry.
En revanche, comme je l'espère, si tu désires démocratiser son fonctionnement, ouvrir grandes les portes au renouveau, enfile ta veste, et va donner ta voix à Ségolène Royal. C'est ta seule chance, et la mienne, de voir la politique aller enfin à la rencontre des citoyens de ce pays.

lundi 17 novembre 2008

Ombre et lumiere du PS

Je lis la presse pour m'informer, version papier ou internet, et j'écoute la radio. Les infos de France Inter me conviennent mieux par leurs horaires que celles de France Culture, pourtant plus pertinentes, et surtout allégées de la graisse rance des faits divers dont Inter raffole. En fait France Inter m'irrite souvent, depuis le spectaculaire déclin de qualité amorcé à l'époque de Jean-Luc Hess. Si mes souvenirs sont bons, il n'en resta pas le patron longtemps, mais dès son arrivée fut supprimé l'excellent magazine culturel du journal de treize heures.
Aujourd'hui, plusieurs années plus tard, la place de la culture et même celle des véritables informations, se sont encore rétrécies au profit de la sporcherie et de la chanchon, essentiellement. Bon, tout n'est pas à jeter, loin de là, et j'écoute donc pas mal de choses sur Inter, à commencer par les informations.
Comme tous les médias, cette radio est portée à privilégier de façon outrancière les événements importants, ou jugés tels. Il y a eu ainsi la crise, puis la montée en puissance du congrès de Reims. Et maintenant la crise du PS, ou présentée telle, traitée aujourd'hui encore d'un ton si jubilant, qu'on croirait tous les journalistes encartés à l'UMP. Soupçon qui me vient d'ailleurs souvent à l'esprit à les entendre nous imposer chaque jour une tranche de Sarkozy. Bien entendu, c'est une opinion exagérée, car les divers intervenants d'un journal contribuent en général à établir un équilibre à peu près satisfaisant. Donc, aujourd'hui furent dramatisés à souhait les déchirements du PS, avec le revirement nauséabond de M. Delanoë.
Pour moi qui ne suis qu'un sympathisant —je le redis—, je vois simplement dans les conflits de personnes en cours au PS, la manifestation d'une certaine démocratie. La lutte se passe au grand jour, et se sont les militants de base qui auront le dernier mot. En ce moment même, au sein de l'UMP dont les porte-flingues se répandent sur les ondes pour se gausser du PS, se déroulent des luttes assassines en vue des prochaines élections. Cela s'y passe sans témoins comme dans les mauvaises familles, et les adhérents ne sont pas consultés. Presse et radio, à ma connaissance n'en parlent guère…
Je reviens toutefois au PS et à la démocratie en son sein, que j'ai qualifiée de certaine, la trouvant indéfinie pour ne pas dire faible. C'est qu'il y a du chemin à faire de ce côté-là aussi, en dehors du choix d'une tête d'affiche! Et comme par hasard, les trois candidats au secrétariat représentent chacun, grosso-modo, une vision de ce que pourrait être la démocratie interne du parti.
Martine Aubry, c'est le retour aux traditions perturbées par l'irruption de Ségolène Royal à la dernière présidentielle, qu'on peut schématiser ainsi : l'appareil du PS se coopte, il gouverne, les militants ferment leur gueule et collent les affiches.
De M. Hamon je connais mal les intentions, mais tout montre qu'il irait dans le même sens une fois en poste.
Ségolène Royal a l'immense mérite de vouloir mettre à bas les mauvaises habitudes du passé érigées en règles, et veut donner aux militants une importance qu'ils n'ont jamais eue.
Je terminerai par une illustration de la démocratie interne telle que la conçoivent Mme Aubry et ses soutiens. Marc Vasseur, que les lecteurs de blogs avertis connaissent sans doute, milite au Parti Socialiste depuis 1993. Il a été à ce titre élu d'une ville entre 1995 et 2008. Exclu du PS pour une raison que j'ignore en 2002, il a été réintégré en 2006, sans pour autant avoir quitté son groupe d'élus ni avoir cessé de cotiser dans cet intervalle. Le commun des mortels en conclura comme moi qu'il est donc socialiste depuis plus de dix ans…
Cette année, le voici candidat au poste de Secrétaire Fédéral de la fédération socialiste du nord, contre le titulaire sortant … proche de Martine Aubry.
Il faut croire que Marc Vasseur représentait une grave menace aux yeux du baron en place, puisque l'on vient de lui signifier qu'il ne peut être candidat à ce poste, faute d'avoir trois années consécutives d'ancienneté au PS. Ne riez pas! À la lettre du règlement, si j'ai bien compris, il manquerait deux ou trois mois au décompte, avant 2006 où il fut réintégré officiellement après l'éclipse signalée plus haut… On voit donc quelles pratiques douteuse Mme Aubry et les siens souhaitent faire perdurer.

PS: Partageons mes âneries lance le premier blog à boire et à manger!

dimanche 16 novembre 2008

Fin du congres : le serment de Reims

D'une source bien informée sur les coulisses du congrès de Reims, et qui souhaite rester anonyme, j'ai obtenu l'enregistrement des ultimes négociations entre les candidats à la direction du PS. J'en livre ici la transcription à mes lecteurs, en exclusivité. Ils jugeront ainsi sur pièces du climat d'incommunicabilité où en étaient arrivés les prétendants socialistes au moment de la rupture.


La voix de Bertrand : —Dears saloupiol, bermangana segoule tolo ci quala ego bigou : Moi.
Voix de Martine : — Talzborgu atzou segonase tou tou bigo, molo toyes Moi!
Voix de Benoît : — Tchou tchou! arbando culi colo, bahou segoleuse? Hi, root, ko si : Moi.
Voix de Segolène : —Li beurktrand te martinicide, it benoitar, pozina tzi galou? To to! Moi.

Les voix de Bertrand, Martine, et Benoît (en chœur): —Segognasse, segoleuse, segobude ! Gniarf, gniarf ! Moi, moi, moi!

L'enregistrement permet ici d'entendre un claquement de porte, consécutif au départ de Ségolène. Un brouhaha étouffé s'ensuivit, Bertrand jeta une invective, puis quitta la salle de réunion à son tour. Les deux leaders socialistes restants prononcèrent alors, à tour de rôle, le serment que voici :

Pour l'amour de la Démocratie et pour le salut commun du peuple de gauche et le mien, à partir de ce jour, autant que les militants m'en donnent le pouvoir, je ne soutiendrai pas ma copine Martine (mon copain Benoît) de mon aide en toute chose, comme on devrait justement soutenir son allié(e), mais je ne prendrai jamais aucun arrangement avec Ségolène qui soit au détriment de ma dite copine Martine (mon dit copain Benoît).

Le lecteur aura, bien entendu, tout de suite remarqué que cet engagement solennel n'est pas sans rappeler le serment de Strasbourg, qui unit, en 842, deux des petits-fils de Charlemagne contre leur frère Lothaire. Mon informateur m'a expliqué qu'un manuel d'Histoire de France traînait dans la pièce, mais il n'a voulu me révéler à quel protagoniste revenait l'initiative de cet engagement.

Bref, nous en sommes là, et ce sera donc aux militants que reviendra l'honneur de décider qui les mènera à la bataille contre la droite. Finalement, à mes yeux du moins, c'est une bonne chose. C'est de la démocratie.

Par paresse, j'ai copié chez Antoine les adresses des leftblogs qui ont suivi le congrès de l'intérieur: Marc, Maxime, Ronald, Donatien, Dedalus, Valério, Romain, Vogelsong

samedi 15 novembre 2008

Pause

Comme je préfère m'abstenir de parler du congrès du PS, et que l'actualité du jour ne m'inspirait pas, je vous invite à lire, si le cœur vous en dit, «La vérité en quelques lignes sur Yvonne Ruchel», un inédit que je viens de publier sur l'annexe du Coucou : Pages retrouvées.


À propos du congrès j'ai lu, parmi les leftblogs, les billets de Martin, Marc Vasseur, Nicolas, Abadinte, Ronald et le site du groupe, bien entendu…



vendredi 14 novembre 2008

Le système de santé français enfin réaliste!

La politique d'assainissement de notre système de santé commence enfin à produire des effets mesurables ! En matière de santé, la France vient d'accéder à la 10e place des pays Européens, après avoir, un temps trop long, stagné à une consternante première position. On respire déjà, à sentir moins peser sur nous la honte d'entretenir un système aussi coûteux qu'immoral, dans lequel tout le monde doit payer, même les personnes de qualité, pour une horde minoritaire de valétudinaires.
Certes, la partie n'est pas encore gagnée, l'individu d'élite devra encore mettre la main à la poche en faveur du crevard populaire, mais nous sommes en bonne voie. Les franchises médicales étoffées par le gouvernement de M. Sarkozy ne sont sans doute pas totalement étrangères à ce brillant résultat. L'augmentation des factures devient ainsi un frein efficace à l'accès aux nouveaux médicaments, incitant l'impécunieux souffreteux à la sobriété.
Toutefois, d'autres agents importants ont joué un rôle dans cette performance encourageante. Ainsi les subtiles entraves apportées à la consultation directe des spécialistes, l'accroissement des délais d'attente pour accéder aux soins, ont été payants. Cerise sur le gâteau, il convient de rendre hommage à ces courageux médecins, en nombre croissant, qui, exigeant des dessous-de-table, nous font rejoindre le cercle très fermé des six pays sur 31 de l'Europe occidentale, tolérant ces pratiques.
Il reste tout de même du chemin à parcourir, avant de nous éloigner définitivement des malheureux en tête du classement : les Pays-Bas, n°1, le Danemark, n°2, l'Autriche, n°3, et six autres pays. Nous devrons encore être dépassés par 21 états pour détrôner la Lettonie de son enviable dernière place, mais impossible n'est pas français, courage!
Il en sera bientôt terminé de l'odieuse dictature de la solidarité, et nous pourrons enfin nous réfugier dans les bras affectueux de l'assurance privée. Chacun se soignera selon ses moyens.

Source du tableau : The Euro Health Consumer Index 2008
Voir aussi : Le Nouvel Obs

PS: Le congrès du PS est ouvert. Si vous êtes curieux de comprendre de quoi il s'agit, vous trouverez sur Bah! «Le congrès du PS pour les nuls» (soyez patients, le billet n'apparait pas tout de suite), et bien d'autres informations chez Gaël qui y consacre actuellement son blog.
Pour nous cultiver, Martine nous propose ses livres de chevet
Enfin, j'ai gardé pour la bonne bouche une perle à découvrir…

jeudi 13 novembre 2008

Jugé c'est jugé?

Nous saurons sans doute ce soir si Nicolas Sarkozy aura obtenu en appel l'interdiction ou non des poupées vaudou. Sa plainte en fait le champion des présidents français ayant usé et abusé de leur pouvoir pour empêcher les citoyens de se moquer d'eux. Bon, là n'est pas le sujet de ce bref billet.
Je voudrais plutôt revenir encore une fois sur l'incertitude que je manifestais il y a peu, quant à la liberté que nous aurions de critiquer une décision de justice. Grâce à Mediapart, aujourd'hui, j'ai la réponse, c'est non. L'article 434-25 du code pénal raconte notamment ceci :
«Le fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance est puni de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende».
Donc, lorsqu'on a du mal à digérer un jugement, il vaut mieux le dire avec précaution, par sous-entendus anodins, ou carrément la boucler.
Il ne faut pas imiter, par exemple, Henri Guaino, conseiller de M. Sarkozy, qui ainsi que j'en parlais dans «Le scandale Fansolo», exprima publiquement son dépit de l'échec essuyé par son patron, dans le référé contre les poupées en question.
Son : «je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable (…) qu'on puisse trouver un juge pour dire que ça n'atteint pas la dignité de la personne», était donc répréhensible.
Et du même coup cela pourrait apparaître comme une pression inacceptable du pouvoir pour imposer une condamnation en appel.
Je me demande ce qu'en pense le juge ? Une simple question, aussi neutre que je le peux.


En marge ceci, il n'est pas sans intérêt de noter l'indignation de la blogosphère après la relaxe de Christian Vanneste, député du Nord, poursuivi pour des propos homophobes. Vous en trouverez un aperçu dans le billet : Liberté d'expression et ses commentaires.

Côté détente, je vous conseille aussi la lecture de : «Ma femme préfère Spermy»

mercredi 12 novembre 2008

Amnistier ou non les mutins de 1917

Hier, Nicolas Sarkozy s'est fendu d'un hommage à sa manière aux 675 fusillés pour l'exemple de la guerre de 14. Côté français bien entendu, puisqu'il y eut des mutineries au sein de toutes les armées impliquées dans le conflit. Lorsqu'il n'était que le secrétaire général du RPR, il avait pourtant critiqué sévèrement Lionel Jospin, premier ministre, alors tenté de passer enfin l'éponge sur cette tache de notre histoire. Je ne compte pas revenir là-dessus, d'autres l'ont fait très bien. Je voudrais simplement relever que, aujourd'hui Président de la République, M. Sarkozy est en position inconfortable pour effacer réellement ce passé, autrement que par quelques propos de compassion destinés aux descendants de fusillés. Je me demande qui pourrait prendre l'initiative d'une véritable amnistie, sachant que demain comme hier, «la discipline sera la force principale des armées». Autrement dit : sans faire injure aux boucheries futures et à la nécessité de perpétuer le souvenir, sinon la réalité, des valeurs du patriotisme, du sacrifice, de l'abnégation… Ça peut toujours servir. Bref, là-dessus, je me rends compte qu'un chef d'état doit porter un autre regard que le mien sur ce passé.
Ne devant rien à personne, je peux me permettre de penser que les paroles de M. Sarkozy sur «ces hommes qui n'ont plus eu la force de se battre […] avec leurs forces et leurs faiblesses…» ces paroles étaient à côté de la plaque. Les faibles, les résignés, étaient ceux qui, jour après jour, allaient se faire tuer, sans oser seulement murmurer leur écœurement. Il y avait bien sûr des vaillants disposés à se battre jusqu'à la dernière goutte de sang, des types qui savaient ce qu'ils faisaient là, mais ils n'étaient pas les plus nombreux. Comme toujours, les plus nombreux maudissaient la guerre et fermaient leur gueule par peur. Il a fallu un sacré courage, au contraire, à tous les hommes qui se révoltèrent par régiments entiers au cours de l'année 1917. Des hommes qui ont eu la force de dire non.



PS: en rapport plus ou moins direct avec la guerre de 14, je vous signale un billet et une belle vidéo de Gaël : «Quelle connerie la guerre», ainsi que les réflexions de Mathieu à propos des commémorations et du rôle des historiens.

mardi 11 novembre 2008

11 Novembre : j'avions reçu commandement…

Quand j'ai connu mon grand-père, j'étais enfant, ce qui n'étonnera personne, et lui était déjà un grand-père. Non qu'il ait eu d'autres petits-enfants avant moi, j'étais le seul, mais il me paraissait être né grand-père. De cette vieillesse qu'ont les aïeux aux yeux de ceux qui les aiment, chenue, belle de son cuir doux. Tandis que moi je chérissais cette vieillesse-là, d'autres s'apitoient en silence sur sa décrépitude. Chaudement protectrice parce que sa faiblesse véritable vous échappe. Il savait écrire et calculer, et lisait chaque jour, lentement, son journal. Il avait quitté l'école très tôt, travaillé trop jeune, comme cela arrivait alors à beaucoup d'enfants. Une bonne partie de sa vie s'était passée sous terre, au fond de la mine où il était boiseur. Son métier consistait à consolider les parois des galeries à l'aide de rondins de pins.…
Si je parle de ce vieil homme depuis longtemps disparu aujourd'hui, c'est qu'un texte récent de Zoridae a ramené la mort, mes morts, au centre de mes pensées. Et surtout parce que nous sommes le 11 Novembre, jour de commémoration de la guerre de 14-18… Mon grand-père portait une cicatrice dans un creux de sa joue droite, et il avait aussi une drôle de petite bosse dans son cou, sous la nuque. Je la sentais chaque fois qu'il me prenait sur les genoux et que je l'enlaçais. J'ai su plus tard que c'était un éclat d'obus, resté là sous sa peau pour je ne sais quelle raison. C'était un taiseux, mon grand-père, jamais il ne parlait de la guerre. Un peu de son histoire —si peu—, m'est connue par des bribes arrachées à ma grand-mère ou à ma mère, au fil des années, lorsque de pudiques allusions éveillaient ma curiosité.
Mobilisé pour le conflit, ainsi que quatre de ses frères, il avait été sérieusement blessé par l'explosion d'un obus. Soigné, on l'avait renvoyé au pays en convalescence. Il se retrouva plongé dans un monde inconnu que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui, un univers de femmes. Des hommes, il en restait, qui descendaient comme auparavant dans la mine, mais à la surface étaient les femmes, et des vieux dont ni le travail ni la guerre ne voulaient plus. Des femmes dont les pères, les maris, les frères, se battaient ou étaient déjà morts… La présence d'un homme jeune dans son foyer, vacant à l'écart du front de taille ou de celui des combats leur parut bientôt anormale. Elles le firent savoir, j'imagine, de cette manière crue et outrageante que la frustration inspire parfois. En tout cas, mon grand-père demanda à regagner plus vite son régiment…, lequel s'était mutiné en son absence et vivait le temps des sanctions.
L'armistice signée, la paix venue, on expédia par mesure disciplinaire le régiment au Maroc, je crois. Et mon grand-père passa deux ans de plus sous les armes. Il n'avait jamais rien compris à la guerre, alors il n'en parlait jamais.

lundi 10 novembre 2008

Histoire sans fin, d'ICE à l'AVC

Marie-Aude est libraire pour la jeunesse. Une libraire d'une espèce en voie de disparition : compétente, chaleureuse, habitée par un amour des livres qui déborde généreusement bien au-delà de son domaine. Je conseille vivement aux éventuels lecteurs ou lectrices du Coucou habitant à proximité d'Etampes, d'aller pousser la porte de «L'Histoire sans fin», 17 rue de la Juiverie !
Si je profite de l'occasion de faire un brin de pub méritée à Marie-Aude, c'est qu'elle vient de m'expédier un mail d'une chaîne intelligente —il y en a.
Que dit-il, ce message?

Premièrement : Lors d'accidents de la route, les blessés ont souvent un téléphone mobile sur eux. Malheureusement, les secouristes ne savent jamais qui contacter sur les interminables listes de contacts d'un téléphone. C'est pourquoi, les ambulanciers lancent l'idée que chacun d'entre nous rentre dans son répertoire le numéro d'appel de la personne à contacter en cas d'urgence, sous un pseudonyme international . «ICE» est ce pseudonyme, universellement connu (ICE = In Case of Emergency). Ce sera donc sous le nom ICE que figurera le numéro de la personne à joindre par les secouristes, la police…
Dans le cas où plusieurs personnes doivent être contactées, on utilisera ICE1, ICE2, ICE3…

Deuxièmement : à propos de l'Accident Vasculaire Cérébral, ou AVC

«Lors d'un barbecue, Julie trébuche et fait une chute. Elle affirme aux autres invités qu'elle va bien et qu'elle s'est accrochée les pieds à cause de ses nouveaux souliers. Les amis l'aident à s'asseoir et lui apportent une nouvelle assiette. Elle a l'air un peu secouée, Julie, mais elle profite joyeusement du reste de l'après-midi....
Plus tard, le mari de Julie téléphone à tous leurs amis pour dire que sa femme a été transportée à l'hôpital…
Julie meurt à 18h.
Elle avait eu un Accident Vasculaire Cérébral lors du barbecue. Si les personnes présentes avaient été en mesure d'identifier les signes d'un tel accident, Julie aurait pu être sauvée. »

Quand une victime d'AVC est prise en charge par un neurologue dans les trois heures qui suivent, les effets de l'attaque peuvent être entièrement surmontés. Le plus difficile est d'identifier un AVC. Pour en reconnaître les symptômes, demandez à la personne en danger :
1 —de SOURIRE.
2 —de lever LES DEUX BRAS.
3 —de PRONONCER UNE PHRASE TRES SIMPLE (ex. Le soleil est magnifique aujourd'hui).
Si elle montre de la difficulté à exécuter l'une de ces tâches, appelez le 15 et décrivez les symptômes au "répartiteur".

J'attire personnellement votre attention sur l'extrême simplicité requise au point n°3, évitez les exercices classiques de prononciation, du type : «Dis-moi, gros gras grand grain d'orge, quand te dé-gros gras grand grain d'orgeras-tu?»

dimanche 9 novembre 2008

Segolene Royal et les sondages

Il y a quelques jours encore, les médias nous parlaient de sondages effectués auprès des sympathisants du PS. Tous plaçaient Bertrand Delanoë en tête de leurs préférences pour choisir un leader de la gauche. Aujourd'hui, un nouveau sondage dont Le Monde se fait écho, nous apprend que Ségolène Royal est la favorite des sympathisants du PS, à 26%, devant DSK et M. Delanoë à 21%, et Martine Aubry (11%)…
Merveilleux sondages! Je n'ai encore jamais rencontré un sondé de ma vie, mais je connais une dame qui connaît un monsieur qui a parlé avec un spécimen de panel. Donc ça existe, et d'ailleurs, pour être honnête, je dois révéler que j'ai failli être sondé un jour. Une jeune femme m'avait contacté dans ce but par téléphone et nous avions commencé à dévider ensemble une pelote de questions. Puis elle dut s'interrompre, je ne sais plus pour quelle raison, peut-être la pause-déjeuner…
Quand elle me rappela plus tard, ce fut pour me dire que j'appartenais en définitive à une catégorie peu représentative, déjà sur-représentée dans son échantillon. Cela me rendit mélancolique l'heure suivante, à me demander si je devais me sentir déprécié, renvoyé aux franges de la société parmi de vagues saltimbanques, ou au contraire m'enorgueillir d'appartenir à une élite si rare que deux exemplaires suffiraient à la refléter toute entière.
Donc la France de gauche et la presse redécouvrent Ségolène. C'est tant mieux, et comme aurait pu le dire Madame Mère, enfin, celle de M. Sarkozy, s'inspirant de la brave Letizia : «Pourvou que ça doure!»

PS. Monsieur Poireau revient avec son humour coutumier sur le pré-congrès du PS, dont le site des Leftblogs analyse les remous.

samedi 8 novembre 2008

Tatie, tontons, Obama et moi

Dimanche dernier, tatie Kate nous a préparé un hachis du Kentucky avec le rouquin de sa voisine. Bon, elle a pas fait exprès, au départ… C'était prévu qu'on aurait des tripes de saumon, que tonton Nick avait rapporté de la conserverie où il fait le ménage, mais tout fait ventre, comme il dit, grand-père. On était sortis du cabanon en famille pour que tatie Kate nous montre sa nouvelle kalashnikov dehors, comment ça pétait bien. Y a une rafale qu'est partie toute seule, et manque de bol pour lui, le chat venait juste de passer par le trou de la haie. Il a pris toute la sauce. Mon père a ramassé le rouquin avec une pelle et il a dit : «Putain, sœurette! C'est mieux qu'un mixer, ta kalash! Si tu nous faisais un hachis Kentucky? Y-a juste à enlever les poils et mélanger les patates.»
Ça changeait agréablement des macaroni à la tripe de saumon des dimanches, on s'est régalé, sauf Suzan qui chipotait à cause des esquilles d'os. Faut vous dire que ma petite cousine —elle a douze ans—, faut vous dire que Sue, il lui manque toutes les dents du côté droit. Rapport à une bastos qu'elle a reçu dans la bouche, un jour que tonton Jack, mon autre oncle, nettoyait son Gunsplach.
Maintenant que j'y pense, c'est marrant… Autour de la table, dimanche, il y avait presque toute la famille, et j'étais le seul entièrement complet! À tous, il leur manquait un bout de quelque chose, à cause d'un pruneau : tatie Kate a perdu trois doigts de la main droite, ça explique pour la kalash et le rouquin, remarquez. Oncle Nick, c'est dans le ventre qu'on l'a simplifié : du gros plomb qu'il a pris à la chasse avec mon père. Une gonzesse a pété la rotule d'oncle Jack au P.35, dans un motel. Une oreille de mon père s'est envolée un jour qu'on tirait dans la maison pour fêter le nouvel an. Ma mère est borgne, mais quand c'est arrivé, j'étais pas encore né. Il parait que c'était du 22 Long…, c'est tout ce que je sais. Et grand-père, ben, il a perdu grand-mère une nuit qu'elle cherchait à boire dans la cuisine et qu'il l'avait prise pour un cambrioleur. Tout ça pour dire que les armes, chez nous, on aime, on connaît !
Alors, en ce moment, avec Obama qui rapplique à la Maison Blanche, on se fait du mauvais sang. Paraît qu'il va supprimer le Deuxième Amendement. Je le connais par coeur, grand-mère me le faisait réciter tous les soirs avant de me coucher, quand elle était vivante:
« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »
Dimanche dernier, mon père et ses frères ont décidé qu'ils allaient prendre un crédit pour acheter des armes en vitesse, pendant que c'est encore possible. J'espère qu'ils vont penser au Gunsboy 2 qu'ils m'ont promis pour Noël! J'ose pas leur rappeler.

Sources : Nouvel Obs , plus lointaines : «Léporicide involontaire» chez Didier Goux

PS. Pour le week-end, je vous invite à savourer trois textes littéraires : «Chacun son métier» chez Bouche de là, «Insignifiantes fins du monde», de Balmeyer, et «Mystère» de Zoridae

vendredi 7 novembre 2008

F. Hollande poursuivi pour offense au peuple de gauche?

Tout le monde ne l'apprécie pas, mais moi j'aime bien écouter Françoise Degois, sur France Inter, et lire son blog à l'occasion —parce qu'elle a le billet intermittent. Pour être clair, j'aime la lucidité fidèle dont elle fait preuve depuis le début pour accompagner l'aventure de Ségolène Royal. Aujourd'hui, complice de Laurence Thomas pour le journal de treize heures, elle s'est montrée d'une implacable sévérité vis à vis de François Hollande et de ses compères.
En effet, il nous fut proposé d'écouter la déclaration du premier secrétaire au lendemain du vote des militants du Parti Socialiste. En substance, M. Hollande a dit qu'aucune motion n'est majoritaire, et que si la motion soutenue par Ségolène Royal est arrivée en tête, cela lui donne la responsabilité de rechercher le rassemblement
Et très cruellement, suivit cette autre déclaration du même M. Hollande, datant d'une semaine à peine : «la motion qui arrivera en tête aura gagné le congrès […] la motion qui arrivera en tête aura un droit : celui de désigner le premier secrétaire»… Dans la foulée, il exprimait très clairement son attente de voir la motion Delanoë l'emporter et ce dernier imposer ses vues crypto-jospiniennes au parti. Manque de chance, les militants en ont décidé autrement.
Plus sérieux, la palinodie à laquelle François Hollande vient de se livrer témoigne d'une profonde malhonnêteté. Cet homme dont on vantait la fine intelligence révèle surtout avoir l'étoffe d'un magouilleur d'antichambre.
Si j'étais membre du parti socialiste, je ne pourrais pas voir un sous-secrétaire pareil approcher d'une estrade de congrès sans éprouver l'envie de lui balancer des tomates. Si j'étais au PS, je porterais plainte contre lui pour offense au peuple de gauche. C'est à la mode en ce moment.

Parti socialiste, le vote des militants

Eh bien, voilà, c'est fait! Malgré une campagne d'intox menée dans les grands médias pour imposer B. Delanoë au PS, c'est la motion soutenue par Ségolène Royal qui l'emporte sans bavure auprès des militants. Le fantôme de Lionnel Jospin doit avoir un sérieux coup de blues ce matin… Je ne suis pas au PS, simplement sympathisant, mais je dois dire que je me réjouis de ce résultat. Marc Vasseur a publié ce matin un billet qui exprime mieux que je ne pourrais le faire mon sentiment ; en voici un passage : «Pour moi c’est une bonne nouvelle, non parce que je la vois comme un messie simplement parce qu’elle porte des valeurs dans lesquelles je me reconnais et aussi parce qu’elle a eu cette intuition importante à mes yeux… celle de la démocratie participative et de l’intelligence collective et ce même si on est encore loin de la perfection.»

jeudi 6 novembre 2008

Sarkozy perd 30 euros

«Casse toi pauvre con!» Pour le cas où vous auriez oublié l'incident, vous pouvez voir à cette adresse sur Youtube, l'une des nombreuses vidéo où l'on voit et entend notre président proférer la fameuse insulte. Or, aujourd'hui 6 Novembre, cet épisode vient de connaître une suite inique. Un militant de gauche qui, au mois d'Août dernier, se proposait d'accueillir M. Sarkozy avec une pancarte lui retournant le compliment, «casse toi pov' con», a été condamné à une amende symbolique de 30€ avec sursis, pour «offense au chef de l'état». C'est 30€ et un sursis de trop. Cet homme pouvait se croire dans son droit d'homme libre, en offrant à M. Sarkozy le reflet de sa propre médiocrité. Le juge avait l'occasion de signifier au président qu'il n'est pas dispensé du respect attendu des citoyens. Il y est même davantage astreint, car il exerce le pouvoir et dispose de la force pour impose sa politique. La population ne peut lui opposer que clameurs ou invectives dérisoires. Cette sentence va de pair avec notre piteuse image en matière de liberté de la presse. Il reste à savoir si la victime de M. Sarkozy se pourvoira en appel, et ce qu'il adviendra en pareil cas… J'espère que ces réflexions innocentes respectent les convenances d'usage vis à vis d'une décision de justice. À ma décharge, si tel n'était pas le cas, je fais valoir d'avance aux esprits critiques, le précédent et mauvais exemple que présentait la déclaration de M. Guaino, conseiller de l'Élysée, à propos des poupées vaudou. J'avais parlé de cela dans mon billet «Le scandale Fansolo».


Je ne sais pas si les quelques lecteurs d'Amérique de ce blog seront de mon avis, mais l'élection de Barack Obama me semble d'une telle portée symbolique qu'elle mériterait d'être gravée dans l'Histoire. Vous me suivez? Au Mount Rushmore National Memorial, il reste assez de granit pour sculpter l'image du juvénile héros, à droite de lincoln, il me semble… Après tout, il avait bien été question, je crois, d'y caser l'imbuvable Reagan! Vous me direz qu'il est trop tôt, qu'on ne sait pas si l'homme sera à la hauteur des espérance qu'il porte… Oui, bien sûr, je réponds, mais cette élection est tout de même un magnifique signal adressé au monde, de ce que la démocratie peut faire. Et puis, du train ou va le monde, aussi, il n'y a pas de temps à perdre si l'on veut laisser un témoignage sympathique de l'humanité aux extraterrestres qui visiteront un jour nos restes…


mercredi 5 novembre 2008

On vous aime Barack!

On ne peut dire aujourd'hui dans combien de temps cela arrivera, ni ce que sera exactement la mise en scène adoptée, mais il est facile d'en imaginer l'esprit. Sur le tapis rouge d'un escalier roulant accolé à la porte d'Air force one, ou bien sur le perron de l'Élysée, trois marches plus haut que l'illustre invité, Nicolas Sarkozy sera là, radieux. Légèrement penché de trois-quarts vers son hôte, un sourire affectueux foré dans l'épaisseur du fond de teint, il dira bien fort :
«On vous aime, Barack ! »
Et les cameramen de la Télévision officielle, ceux des télévisions tributaires aussi, n'en perdront pas une miette. Il est savoureux de savoir que notre autocrate et son entourage sont d'ores et déjà en train d'analyser les recettes électorales du prochain président des USA. Pour le moment, du prodigieux désir de changement, du besoin d'équité du peuple américain, les gagmen de l'Élysée n'ont rien appris. Ils se contentent de retenir qu'il faudra privilégier à l'avenir dans la communication publique le «divertissement» —traduction du mot entertainment. C'est, en somme, l'emballage d'une victoire éclatante qui les intéresse pour nous refourguer cinq ans de sarkozysme en 2012. On ne pouvait évidemment pas attendre de gens qui déchiquettent notre système de santé pour nous laisser sans défense devant les rapaces de l'assurance privée, qu'ils tirent leçon de la faillite de la société américaine sur ce terrain. Des motivations diverses et profondes de nos amis d'outre-Atlantique, ils n'apprendront rien non plus, ne s'intéresseront qu'aux nouvelles techniques de la publicité politique, afin de repérer les pratiques importables chez nous. À vrai dire, ils sont déjà au travail, attelés à transformer la nocivité de M. Sarkozy en bienfait pour le pays, aux yeux des crétins.

M. Delanoë pourrait bien se laisser tenter de faire de même, à l'Hôtel de Ville de Paris, qu'il soit ou non porté à la tête du PS —son succès me chagrinerait, personnellement, quelles que soient ses qualités humaines par ailleurs. Je nourrissais déjà à son égard de solides préventions, accordant davantage de confiance à Ségolène Royal pour instaurer la démocratie, un domaine où TOUT reste à faire, ou presque, en France. Ses récents propos complaisants sur la retraite à 70 ans ont achevé de me persuader qu'il n'est pas l'homme que je souhaite voir affronter un jour Nicolas Sarkozy. Côté mise en scène faussement humble, pourtant, il saurait se débrouiller. Tiens, je l'imagine nommant premier ministre notre Barack à nous, M. Kofi Yamgnane. On l'a passablement oublié, mais c'est un type bien, Kofi Yamgnane. Dommage qu'il ait choisi au PS le courant fabusien. Et drôle d'idée pour un type bien !
Cela m'amène à conclure ce billet en vous conseillant, si vous vous intéressez au congrès du PS, la lecture du nouveau site des Leftblogs. Nombre des blogueurs de ce groupe, accrédités auprès du PS, alimenteront le site en billets qui nous donneront un regard «de l'intérieur» du congrès, moins conventionnel que celui de la presse

mardi 4 novembre 2008

Rions zenfants de la patrie

M. Brice Hortefeux est le mouton noir du gouvernement. Son titre : ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, en fait un acteur du pouvoir à part. Je me demande s'il y a déjà eu en France un ministère de ce genre. Il faut avoir vraiment très envie d'un portefeuille ministériel pour accepter un machin pareil. Parce que, tout bien considéré, cette fonction fait de lui le mangeur de honte de la république. Vous savez, ce personnage d'un roman de Boris Vian qui vaque dans une barque sur un ruisseau merdeux. Il mange les étrons de ses concitoyens, c'est son boulot. À mon avis, il doit y avoir comme un malaise à figurer près de ce ministre dans les photos de groupe, sur le perron de l'Élysée. Remarquez, peut-être pas : il paraît que M. Hortefeux a de l'humour. Alors, il se peut que son voisinage soit moins ennuyeux que celui de M. Fillon, par exemple.
D'ailleurs M. Hortefeux a bien le sens de l'humour, il vient de nous le prouver. Il a en effet choisi la ville de Vichy, qui va comme un gant à ses attributions, pour annoncer son désir de «valoriser la Marseillaise, son histoire, ses valeurs» auprès des immigrés, car «la Marseillaise est trop souvent entendue comme une mélodie mais pas comme une pédagogie»
Comment cet amusant pédagogue va-t-il s'y prendre, pour vendre les valeurs…, des troisième et quatrième couplets, par exemple?

Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !

Les profs d'Histoire seront peut-être soulagés, finalement, que leurs manuels soient préparés par le parlement?

Photo : s allison
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Gaël m'a fait l'amitié de citer mon blog dans une chaîne qu'il ne faut interrompre sous aucun prétexte, sous peine d'être obligé d'inviter N. Sarkozy à la maison. Je ne suis pas le seul à ne rien comprendre aux cinq définitions de la blogoss-attitude à illustrer, mais j'ai une peur bleue de la sanction. Alors voici cinq blogs que j'aime bien : Abadinte, Trublyonne, Balmeyer, Nefisa, Crise dans les medias

lundi 3 novembre 2008

Brouillon pour un cocorico avorté

J'espère que l'on ne me tiendra pas rigueur si je me contente de communiquer un brouillon de billet. Celui que, la mort dans l'âme, j'ai renoncé à publier…
«Je pense qu'une partie de mes lecteurs ignore qu'au début de chaque mois paraît le classement Wikio des blogs, général, et par catégorie. Il est d'usage parmi les blogueurs figurant aux places de choix du palmarès de faire un billet de cocorico. En principe, lorsqu'on est soi-même logé dans les six ou septième dessous de l'opéra blogosphérique, on parle d'un autre sujet —avec Sarkozy, le congrès du PS, les retraites, le nouveau site de l'opposition clavésienne, la dureté d'un lundi, la Crise…, il y a toujours quelque chose à dire.
Oui, mais voilà : on peut aussi trouver qu'il y a tout de même matière à pousser son petit cocorico à l'écart du perchoir. Jugez de ma tentation : le mois dernier Le Coucou occupait la
7648e place, ce qui d'après un connaisseur n'était pas si mal, sur 55000 blogs classés environ. Et ce mois-ci, je découvre avec un plaisir non dissimulé que voici mon Coucou 703e… Un bond de 6945 places, avouez que c'est un peu mieux que rien!
Du coup, je vous sors moi aussi mes statistiques du mois d'Octobre, celles de Google Analytics.
1187 visites
2267 pages vues
577 visiteurs uniques absolus

Il y a eu 64 sources de trafic, dont les principales sont les suivantes :
visiteurs directs 183
scheiro.blogspot.com/ 118 visites
netvibes.com/ 102 visites
jegpol.blogspot.com/ 65 visites
marsupilamina.blogspot.com/ 53 visites
claviersensemble/ 35 visites
technorati 13 visites
lesprivilegiesparlent.blogspot.com/ 8 »


J'étais donc légitimement fier de moi-même lorsque je portai triomphalement ce billet à ma femme, qui est la première de mes lectrices, la plus fidèle, dirais-je même, quoi qu'elle n'ait guère le choix de faire autrement…
Las! Quelle erreur! Imaginez qu'elle me rit au nez, me traita de gamin attardé qui la ramène avec ses bons points… Bref, elle ricana si bien que, rouge d'embarras et de honte, je battis en retraite dans le bureau du rez-de-chaussée. C'est de là que je vous informe à regret que je ne transformerai pas ce brouillon, pourtant modeste, en billet de victoire.

dimanche 2 novembre 2008

Le scandale Fansolo

Il va falloir que je me documente sérieusement sur deux ou trois points de droit sur lesquels mon savoir ne dépasse pas le niveau de la croyance populaire. Ainsi par exemple, en matière de jugement et de condamnation, je pensais que l'on ne peut pas contester une décision de justice, à moins d'être l'une des parties directement concernées. Dans ce dernier cas, la justice, magnanime, tolère de votre part la manifestation d'un dépit éventuel, que l'on sait humainement difficile à contenir, parfois. Mais si vous n'êtes pas le condamné ou n'appartenez pas à sa parentèle, il vous est interdit de traiter un juge de con ou de vendu. On pourrait même vous inculper. D'où la nécessité pour les tiers, les journalistes, de parler à mots couverts et d'user de détours pour critiquer un jugement qui ne les satisfait pas. Il vaut mieux cuisiner la réprobation. C'est du moins ce que je croyais jusqu'à ce jour.
Il faut que je vérifie cela, parce qu'il se pourrait, en fin de compte, que je puisse librement écrire, par exemple, à propos de la condamnation (provisoire) de FanSolo :
A titre personnel, je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable qu'on puisse trouver un tribunal pour estimer que ce blog était un instrument de dénigrement, de moquerie, etc. Avoir un député-maire qu'on ne peut piquer, c'est tout de même extravagant ! Où va notre société de liberté, avec ce genre de choses?
Vous vous demandez peut-être quelle mouche me pique et pourquoi j'ai attendu le 2 Novembre pour écrire ces lignes ? Eh bien, parce que je viens de lire dans Le Nouvel Obs la transcription de propos tenus sur Europe 1 par Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Voici ce qu'il a dit aujourd'hui à propos de l'affaire de la poupée vaudou à l'effigie de son maître :
«A titre personnel, je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable [...] qu'on puisse trouver un juge pour dire que ça n'atteint pas la dignité de la personne […] Avoir des poupées vaudou qu'on peut piquer, c'est quand même extravagant», a-t-il lancé. «Où va notre société de liberté si ce genre de choses deviennent banales?».
Et moi je me pose la question : ce qui acceptable de la part d'un grand domestique du chef de l'état, l'est-il également pour un citoyen?

Source consultable sur le site du Nouvel Obs.