jeudi 30 septembre 2010

Encore lui !


S'il n'y avait que deux exemples à retenir pour démontrer que Nicolas Sarkozy a dévoyé la république, l'a transformée en régime antidémocratique, ce serait l'affaire Bettencourt et l'attentat de Karachi.

Avec la première, nous avons une situation bloquée, dont beaucoup d'éléments donnent à penser qu'elle cache le financement illicite de la campagne présidentielle de M. Sarkozy. Le procureur Philippe Courroye, déjà placé par sa fonction sous la tutelle de la ministre de la Justice est, de notoriété publique, un ami du président. De plus, son nom étant cité dans les enregistrements à l'origine du scandale, il aurait été susceptible d'être entendu comme témoin dans une partie de l'affaire. Néanmoins, juge et partie, il monopolise la totalité de l'enquête et refuse de la confier à un magistrat instructeur indépendant du pouvoir. Rejetant les unes après les autres toutes les invitations à se dessaisir du dossier, il semble n'avoir à craindre aucune injonction en ce sens d'une autorité émancipée de l'exécutif. Voilà qui montre où est tombé le principe de séparation des pouvoirs dans notre république.

L'enquête sur l'attentat de Karachi est elle-même dans l'impasse, pour des raisons certes différentes, mais qui ont deux points communs avec la précédente. D'une part, le dossier confié cette fois à un magistrat instructeur, pourrait impliquer Nicolas Sarkozy dans le financement délictueux d'une autre campagne électorale : celle d'Édouard Balladur, dont il fut ministre du budget.

D'autre part la justice se heurte à la volonté manifeste de M. Sarkozy et de son parti de lui faire obstacle. Ainsi le juge d'instruction s'est-il vu remettre des documents déclassifiés «secret défense» sans intérêt, mais refuser l'accès à d'autres. Le dernier épisode de cette guerre d'obstruction nous est révélé par Mediapart: le président UMP de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, a refusé de transmettre au juge le contenu des auditions à huis-clos menées par celle-ci sur cette affaire. Le motif invoqué pour justifier cette volonté de garder le secret est, sans rire, la séparation des pouvoirs.

C'est le moment ou jamais de remplacer le titre de président de la République par son synonyme de chef de l'État, qui fleure bon ses croquenots. Et de se demander sérieusement si M. Sarkozy conserve encore une autre légitimité que celle de la force.

Le badge de l'illustration est de Cycee, piqué chez Gaël

P-S un billet à lire chez Lolobobo: «La mort du bon Français»

mercredi 29 septembre 2010

Les petites incommodités du blogueur

Dadavidov tient le blog : «Saint-Pierre-des-corps, c'est où ça?». Pour moi, c'est là-haut, au milieu à gauche, une gare où s'arrêtaient longuement les trains de nuit que je prenais autrefois. C'était aussi un lieu important pour tous les gens qui s'intéressent à la littérature pour la jeunesse. Il y avait une équipe de critiques particulièrement actifs et brillants dans ce domaine… J'en parle au passé parce que je ne suis plus vraiment l'actualité du livre pour enfants, et j'ai tort, puisqu'à Saint-Pierre-des-corps va se dérouler la 40 ème édition d'une Quinzaine du Livre Jeunesse (23 septembre)…

Je parle de Dadavidov parce qu'il m'a passé le relais d'une chaîne amusante, imaginée par Disparitus : exposer mes cinq «petites incommodités de blogueur». Allons y :

1 —garder un titre de blog purement local, par fidélité à mon village qui a suscité sa naissance, alors que personne ici n'a plus rien à fiche de ce que je raconte désormais.

2 —écrire mes billets en fin de journée, quand j'ai oublié toutes les idées qui me sont passées par la tête depuis le matin. Cela se traduit souvent par quelques mots jetés hâtivement sur l'ordinateur, qui vont copuler avec l'air du jour et accoucher de petites phrases plus ou moins mal élevées… C'est un peu stressant d'espérer le moment où se dessine le minimum de cohérence permettant de lâcher la note dans le monde.

3 —je fais lire mes billets à mon épouse avant de les publier… J'adore quand elle me dit : «Monsieur Moi-Je a encore frappé !» ou bien: «C'est d'un pâteux !» Quelques fois, rarement, elle sourit ou elle rit franchement, alors je me sens mieux.

4 —avoir oublié de répondre aux commentaires. Je me sens impoli et en même temps, quand j'ai perdu de vue le contenu du billet en discussion, cela prend un peu l'allure d'un devoir ingrat. D'un autre côté, j'aime bien aussi recevoir des commentaires, c'est la preuve qu'il y a quelqu'un dans la maison. Parce qu'un blog, sans cela, c'est un peu comme une baraque hantée: les compteurs vous disent qu'il y passe des ectoplasmes, mais tant que vous n'en voyez aucun dans la fenêtre sur l'au-delà, vous avez du mal à y croire. (voyez aussi le n° 5)

5 —comme Dadavidov, je suis souvent embêté de ne pas pouvoir parler de mon entreprise.
C'est une sorte de règle morale que je me suis fixée au début : ici c'est la politique frivole, le reste c'est important, il serait indécent de mélanger. Bref, comme toutes les règles strictes, c'est débile et incommodant. Parce que sur le blog à côté, les fantômes sont rares, et plus rares encore ceux qui y font tinter leurs chaînes en commentaires. C'est très incommode de ne pas savoir sur quel blog danser.

Le moment est venu d'ajouter quelques maillons à la chaîne, je me demande ce qu'en diront: Hermes, Toff, Trublyonne, Mathieu, Céleste, Éric, et Marie ?

mardi 28 septembre 2010

Grosse coupure

Quand même, on leur en veut toujours, on voudrait que lorsqu'ils ont payé leurs impôts, ce soit aussi difficile pour eux que pour nous de joindre les deux bouts. «Ah, zut ! Cette année, il va falloir faire gaffe aux réceptions, Mimi… On achètera les caisses de champagne à Carrefour, ils ont du Pouet & Michon en promo, et avec la carte de fidélité, ça nous fera une sorte de cash-flow.»
Je veux parler des riches, vous avez compris… Donc, on a une dent contre eux, et pourtant, ça n'est pas facile tous les jours d'être riche. Vous n'imaginez pas le nombre de tracasseries auxquelles la personne un peu fortunée doit faire face.

Voyez: l'autre jour je me suis retrouvé avec un billet de 500 euros en poche… Vous me direz que si je n'ai que ça pour tenir un mois, ce n'est pas Byzance, mais là n'est pas la question. La question est que je ne me promène pas couramment avec une grosse coupure pour acheter mes cigarettes. Cinq cents euros, c'est bien si vous fumez des havanes maousses et que vous n'avez plus une seule boite d'avance, mais si vous avez juste besoin d'un paquet de gauloises… Eh bien, vous êtes un peu comme un type qui aurait les moyens de fumer les gros cigares, et qui préfère les clopes de prolo parce qu'il a des goûts simples. Ça arrive, parfaitement, et la buraliste vous regarde de travers avec votre gros billet. «Désolée, j'ai pas de monnaie, allez voir la banque à côté…»

C'est comme ça que je me suis glissé dans le sas de la Caïman & Macao Banking Corporation. Je ne connaissais pas, ils ont un sas très chic avec un écran télé, au cas où vous trouveriez le temps long entre deux portes. Vous pouvez vérifier l'état du bouton que vous avez près du nez, et vous donner un coup de peigne à doigts, avant qu'une voix de jeune femme ne vous demande ce que vous fichez là et si vous êtes client chez eux ? «Ah, non ! je ne suis pas client… —C'est pourquoi ? Vous voulez ouvrir un compte ? —Il me faudrait la monnaie d'un billet de 500 euros. —Je suis désolée, mais nous ne pouvons pas faire ce type d'opération si vous n'avez pas de compte. Voyez avec votre banque…»

Aiguillonné par l'envie de fumer, j'ai donc rallié d'un bon pas mon agence du Trésor Privé à l'autre bout de la ville. Il n'y a pas de doute : on se sent mieux chez soi, même avec une porte de sas qui pèse une tonne et la queue à faire au guichet. «Je voudrais la monnaie de ce billet… —Rappelez-moi votre numéro de compte ?» Le croiriez-vous ? Pour avoir la monnaie de 500 €, il faut les déposer en espèces sur votre compte, et ensuite faire un retrait : deux bordereaux à signer.

C'est alors, repartant en quête de mes clopes, que j'ai songé au calvaire que doivent vivre quotidiennement les gens fortunés sans petites coupures quand ils vont acheter leur baguette, ou leur pot de caviar pour les toasts de midi. Du coup, j'ai compris pourquoi ils donnent si peu aux SDF qui font la manche. Par voie de conséquence, il apparaît rationnel et bien plus logique d'adresser leurs aumônes à ceux qui peuvent rendre une espèce de monnaie, comme un parti politique costaud, genre UMP. C'est fou ce que le contact avec les réalités peut vous éclairer sur certaines choses.

Ainsi, j'ai saisi du même coup les raisons qui pouvaient inciter une vieille personne comme Mme Bettencourt à se décharger de ses problèmes de liquidités sur une comptable ou un homme de confiance. Par contre, je me demande comment Éric Woerth s'y est pris avec la monnaie pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy —si cela a bien été le cas, évidemment. Il a forcément eu besoin de monnaie à un moment quelconque, non? 140 000 € en petites coupures, pas de problème : c'est comme pour vous et moi quand on va acheter nos cigarettes ou les yaourts des enfants. Par contre, en grosses coupures, ça nous amène tout de suite à deux cents billets de 500 €, soit quatre cents bordereaux à remplir pour avoir la monnaie…

P-S: pour moins de 500€, vous pouvez préparer chez vous des «Langoustines à la bretonne», une recette du chef du Fouquet's que vous retrouverez sur le blog Recettes de chefs

lundi 27 septembre 2010

La république du mensonge

Libération nous apprend aujourd'hui que le bouclier fiscal a du plomb dans l'aile, puisque la droite envisage désormais sa suppression. Et cela au nom de l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne ! Libé a la bonne idée de nous rappeler précisément les propos de Nicolas Sarkozy lorsqu'il prétendait que le bouclier fiscal est inscrit dans la constitution allemande. L'homme qui affirmait «dire la vérité aux Français» est un menteur.

Hélas, le mensonge n'est pas un délit qui permettrait de le poursuivre un jour en justice. On objectera qu'il se retrouvera de toute façon un jour au tribunal électoral, d'où il ne sera pas assuré de repartir indemne. Oui, mais dans notre république, c'est un moment de vérité où il est coutume de mentir impudemment, les citoyens bernés n'ont aucun moyen de s'opposer aux effets de l'imposture…
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En retirant la plainte de la Mairie de Paris contre Jacques Chirac, Bertrand Delanoë s'est porté au secours d'un système politique dont bientôt plus personne dans ce pays ne voudra… excepté les professionnels de la politique. Ceux-là mêmes qui nous exaspèrent et confisquent la démocratie.

Disons-le encore une fois: ce n'est pas pour en tirer vengeance que l'on aurait souhaité voir jugé un Jacques Chirac pareil à n'importe quel citoyen présumé indélicat. Mais parce qu'il serait salutaire de démontrer qu'un président de la république française peut avoir un jour des comptes à rendre.

L'irresponsabilité, l'impunité, resteront la règle. Il faudra se souvenir de cela, le jour où M. Delanoë apportera son soutien à un candidat du PS.

dimanche 26 septembre 2010

Ne pas confondre solution et fellation


Non, elle ne portait pas le prénom qui est ce soir sur tant de lèvres, mais celui presque banal de Charlotte. C'était une jeune femme de noble famille, sans doute trop strictement éduquée pour connaître les ressorts de la félicité masculine en détail. À l'époque, les bandes dessinées cochonnes et les vidéos pornos n'existaient pas, et il ne semble pas que le marquis de Sade ait fréquenté sa famille.

Quoi qu'il en soit, disons la chose sans détours : si Charlotte avait administré une bonne fellation au héros du rébus de ce jour, l'Histoire de France aurait suivi un cours très différent de ce qu'il fut. Espérons que le futur musée de M. Sarkozy nous éclairera sur ce qui put se passer dans la tête de Charlotte durant le quart d'heure critique où tout se décida. Pourquoi, en présence d'un grand homme en son simple appareil, fit-elle le choix de le vider par le haut plutôt que par le bas? Malgré des archives plus faciles à consulter que les documents sur l'attentat de Karachi, le mystère reste entier.

À moins que le professeur Castor puisse nous en apprendre davantage sur cette question, nous en resterons là. D'ailleurs, il ne faut pas confondre fellation et solution, car c'est pour avoir donné l'unique bonne réponse à un rébus difficile, que l'éminent docteur Fidel Castor est cité dans ce billet. On se lève pour l'acclamer, merci !

source image (détail)

Le rébus du dimanche n° 72


Règle du jeu: trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique. Comme dans les BD d'Elliot et Nefisa, vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir…

Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 25 septembre 2010

Le futur gouvernement

En marge du 117e congrès des pompiers, sympathiques agents électoraux à ne pas négliger, il se disait dans l'entourage de l'actuel ministre de l'Intérieur que la composition du gouvernement à sortir du futur remaniement, est d'ores et déjà arrêtée. C'est ainsi que nous avons pu ramasser un papier tombé d'une poche d'élite, sur lequel figurait la liste suivante barrée d'une mention en rouge: confidentiel !

Premier Ministre :
Édouard Balladur. (Pour affronter le temps des tempêtes pré-électorales, rien ne vaut un quartier-maître expérimenté. L'ex premier ministre, qui vient de rappeler opportunément qu'il vit encore, saura mener l'équipage gouvernemental avec la fermeté gantée de soie qui convient, et il n'hésitera pas à parer les mauvais coups. Les casseroles, il connaît, puisqu'il en partage une grosse avec Nicolas Sarkozy dans le financement de sa propre campagne électorale en 95. Les soupçons qui pèsent sur les deux hommes à ce sujet devraient rapidement s'éclaircir après sa prise de fonction. Et qui, mieux que lui, pourrait avoir à cœur de prouver que le président Sarkozy n'a nullement été élu en 2007 à l'issue d'une campagne électorale biaisée par un financement délictueux?)

Ministre d'Etat de la Jeunesse, des Deux-roues, et de l'Aménagement des choses vertes
Jean-Sarkozy

Garde des Sceaux, Ministre de la justice, et des libertés qui finissent où commencent celles du pouvoir exécutif :
Brice Hortefeux

Ministre de l'Économie et des finances
Bernard Tapi

Ministre des Affaires
Patrice de Maîstre

Ministre de la Santé
Éric Woerth

Ministre du Travail, des Devoirs, et des Fonctionnaires
Serge Dassault

Ministre de l'Intérieur
Xavier Bertrand

Ministre de l'Extérieur
Jean-François Copé

Ministre de l'Information et de la Culture
Frédéric Lefebvre

Ministre de la Pêche et des choses de la culture
Éric Besson

On ne connaît pas encore les Secrétaires d'Êtat.

P-S: Christophe, qui écrit beaucoup plus vite que moi (ceci est une auto-pub), a encore sorti un texte: «Still loving you», comme Martine, du reste, dont je vous invite à lire le dernier billet-théâtre, suivi d'une sorte de profession de foi de blogueuse fort intéressante…


vendredi 24 septembre 2010

Embrouilles en coulisse ?


Pendant que Nicolas Sarkozy et son secrétariat exécutif font de la provocation en manipulant les résultats de la journée de mobilisation, il semblerait qu'au PS on fasse un peu la même chose dans un autre domaine. Ainsi, Claude Bartolone se serait dit persuadé «qu'il y aura comme candidature, ou celle de Dominique Strauss-Kahn ou celle de Martine Aubry». Par conséquent, il existerait une entente entre ces deux poids lourds du PS, afin de se débrouiller pour que les primaires ne soient qu'une formalité, et que le choix réel ait déjà été pris par l'appareil dirigeant. Les militants seraient une fois de plus filoutés, les sympathisants comme moi aussi. J'espère avoir mal compris, ou bien que la réaction des autres candidats potentiels et des militants empêchera cet arrangement entre amis…

Il vaudrait mieux avoir un autre choix demain qu'entre NS et DSK : autant choisir le pire, la Ve n'y survivrait peut-être pas. Ah ! si nous pouvions enfin entendre dans la bouche de l'un(e) ou l'autre des prétendants à la confiance des Français, la promesse d'une autre république! Quelqu'un qui s'engagerait à mettre au panier la Constitution trafiquée par N. Sarkozy…

Tenez, puisque nous parlons de Sarkozy: ne pourrait-on rappeler que ce truqueur, après s'être fait octroyer des pouvoirs exorbitants, s'est empressé de mettre au rancart les contreparties qu'il avait fait miroiter aux yeux du bon peuple ? Où est passé le référendum d'initiative parlementaire, qui aurait permis aux Français, via leurs députés, de s'opposer à la privatisation de La Poste, et surtout à la réforme des retraites? Où est passé la définition de la responsabilité du président ? Au lieu de ça, nous restons avec un irresponsable gouvernant en autocrate, soupçonné de délits qui pourraient le priver de toute légitimité (le Karachigate, le financement de sa campagne politique via les Bettencourt)…
Est-ce trop demander que d'espérer un vrai choix entre des candidats, des candidates, crédibles pour nettoyer les Écuries d'Augias?

jeudi 23 septembre 2010

Draguignan: + 40% , à quand la grève générale ?


En partant manifester, ce matin, j'écoutais de fort mauvaise humeur les propos hypocrites de la poignée de jaunes de France Inter… Productrice et journalistes croyaient sans doute se dédouaner du mauvais coup qu'ils portaient au mouvement de grève dans leur maison, en traitant des retraites et de la journée de protestation. Avec une cautèle de jésuites, ils distillaient des propos laissant entendre que la mobilisation pourrait peut-être bien ne pas tout a fait atteindre le niveau espéré par les syndicats. De quoi ôter l'envie d'aller défiler à ceux et celles qui hésitaient encore à le faire, et de quoi donner un petit coup de main discret à Sarkozy…

Difficile de dire en milieu d'après-midi ce qu'aura été en définitive la mobilisation au niveau national. Mais en tout cas, dans le Var, nous n'aurons pas à rougir : 28 000 manifestants à Toulon.
Et nous étions 3 500 à Draguignan : 999 personnes de plus que lors de la précédente journée d'action du 7 septembre qui, pour mémoire, avait réuni 2 501 personnes. Ce qui traduit une progression de presque 40% ! (calcul confirmé de tête par Nicolas, c'est dire!)











À Draguignan, il y avait Céleste et Hermes, comme d'habitude, et d'après ce que l'on raconte ailleurs, il y a eu du monde partout : voyez par exemple chez ValLeNain, ou chez Gaël —en vidéo s'il vous plaît !

mercredi 22 septembre 2010

Demain on manifeste

Demain donc, on manifestera dans toute la France, et probablement ce sera un succès de mobilisation. Rien toutefois ne permet d'espérer que cela permettra d'ébranler l'entêtement de Nicolas Sarkozy, obnubilé par sa vision politique. Celle-ci se résume comme partout en Europe à inverser le flux de ce que l'on appelle souvent l'État Providence: désormais au bénéfice des plus riches et au détriment du plus grand nombre, les gens modestes.

Pour le contraindre à reculer réellement, c'est une grève générale qu'il faudrait ! Ou alors, les syndicats et l'opposition devraient s'inspirer de la stratégie des défenseurs de l'enseignement privé, en 1984… Rappelez-vous: le PS avait caressé l'envie de nationaliser l'enseignement privé, une guérilla ponctuée de manifestations des deux camps plus ou moins réussies, durait depuis plusieurs années…

Finalement, soutenus par des sondages leur accordant un large appui de la population, les cathos organisèrent en Juin 84 une manifestation monstre aux Champs Élysées : 1 300 000 personnes.
Dans la foulée, Charles Pasqua déposa une motion qui demandait à François Mitterrand de consulter les Français par référendum…

Compte tenu du rapport des forces défavorable dans l'opinion publique, le président se serait pour le coup retrouvé avec une légitimité mise à mal, après un échec prévisible au référendum. Pas fou, il trouva une échappatoire et la loi Savary sur l'enseignement privé passa à la trappe…
Cela ressemble tout de même beaucoup au conflit sur la réforme des retraites, non?

mardi 21 septembre 2010

Question de conscience

Éric Woerth vit des moments difficiles. Il n'est pas le premier Français un peu connu à se retrouver comme ça, dans une situation inconfortable. Jeanne d'Arc, par exemple, tourmentée par l'évêque Cauchon, n'a certainement pas apprécié son lynchage ecclésiastique. Charles Baïhaut, ministre des Travaux publics en 1886, qui écopa de cinq ans de prison dans le scandale de Panama, n'était sans doute pas à la fête durant les jours qui précédèrent sa démission. Al Capone à Alcatraz devait aussi l'avoir amère, mais je m'égare: celui-ci n'était pas Français, ni même un personnage politique. Et il n'avait personne d'honorable pour le soutenir, à la différence de C. Baïhaut, dont on raconte qu'il fut un bouc-émissaire… Jeanne avait le soutien inconditionnel de Dieu, elle se sera éteinte serrée dans ses bras brûlants.

Mais M. Woerth, lui, doit se sentir bien seul, penserez-vous, quand il fait des cauchemars de bûcher ou de geôle, à six dans huit mètres carrés? Pas du tout ! Éric Woerth a «sa conscience pour lui», il ne sort jamais sans sa conscience, et par conséquent ne craint rien, sinon que Sarkozy lui tombe sur la tête.

Parce que M. Woerth est un peu un type dans le genre de la môme d'Arc : il «bénéficie du soutien du président de la République». Dans les jardins du pouvoir, le Président ne paraît jamais sans son P majuscule, c'est une sorte de dieu. Un dieu avec un d ordinaire, car sa toute puissance ne repose pas sur des millénaires de foi, mais sur une Constitution d'une petite cinquantaine d'années seulement… Ça change beaucoup de choses.

Tenez, supposons que les soupçons visant M. Woerth dans l'affaire Bettencourt se révèlent un jour exacts… La campagne électorale de M. Sarkozy, aurait donc été financée illégalement. Le Président pourrait bien se retrouver ancien président à la barre des accusés!

Mais pour que cela arrive, il faudrait qu'Éric Woerth reconnaisse avoir touché un gros chèque destiné à la propagande de Nicolas Sarkozy. M. Woerth a pour lui la conscience de M. Sarkozy qui sait que M. Woerth a conscience de leur intérêt commun à rester conscients d'une étroite interdépendance .

P-S: c'est la semaine des beaux et belles au bois dormant: après Balmeyer qui s'étire, voici que M. Poireau a réveillé Mlle Ciguë«Liberez Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière» d'Isabelle B. est traduit en trois langues… Il y a des vieux sur le perron de Christophe !

lundi 20 septembre 2010

Cui-cui !

Alerte Vigipirate maintenue au niveau rouge ! Une femme kamikaze recherchée, menacerait de faire exploser sa bombe… #Sarkozy peut-il sauter?

Claire Thibout réitère l'accusation : 150 000 € des Bettencourt ont servi à financer la campagne de Nicolas Sarkozy #Sarkozy peut-il sauter?

Les intermédiaires, Patrice de Maistre, É. Woerth, démentent. La mèche est allumée, le juge prend son temps… Boum? #Sarkozy peut-il sauter ?

dimanche 19 septembre 2010

Jacques Lecanuet non plus

Le 28 mai 1358 débutait la première Jacquerie de notre histoire. J'espère qu'elle ne sera pas oubliée dans le musée cher à M. Sarkozy. «Insurrection paysanne antinobiliaire et donc antimilitaire, née sur les terres riches du nord de l'Île-de-France et de Picardie, encouragée par Étienne Marcel et les bourgeois parisiens, [la Jacquerie] éclate à Saint-Leu-d'Esserent (Oise) et en Beauvaisis; elle se propage rapidement dans le nord du royaume. Le 9 juin, les insurgés de Meaux sont écrasés par la garnison fidèle au dauphin Charles»*… Le lendemain, les Jacques sont encore vaincus à Mello par Charles de Navarre. Fin de la Jacquerie.
Le nom donné à cette révolte de paysans venait de Jacques, sobriquet par lequel on désignait ceux-ci au XIVe siècle.

Curieusement, alors que des floppées de tempéraments révolutionnaires fréquentent la blogosphère, il semble que certains d'entre eux n'ont jamais entendu parler des jacqueries, ni du même coup des jacques. C'est du moins l'impression que me donne leur difficulté à interpréter le rébus de ce dimanche.

Ainsi, parmi les gagnants du jour, Omnibus avouait ne pas voir de Jacques dans l'image, mais il a eu le mérite de s'être cassé la tête pour essayer de caser un archaïque «jà que», déjà que, avant de trouver finalement l'inspiration qu'il fallait… Gildan, qui fait une apparition remarquable dans le palmarès, a vu un jacobin quelque part, c'est méritoire… C'est mieux que ceux qui ont saisi l'énigme par la queue et donné la réponse juste on ne sait trop comment: MathRo7i, et Elmone. D'autres on laissé tomber le prénom, qui est pourtant demandé dans la règle du jeu: Christine, Yann Savidan, Ch. Sanchez.
Terminons avec celles et ceux qui ont trouvé sans rien oublier : Madame.b, Suzanne, Epamin', Celeste, la Mère Castor et son digne époux, Mtislav enfin.
Bravo à vous tous, et à dimanche prochain avec un rébus plus difficile !

*citation extraite du «Journal de la France et des Français, Chronologie politique, culturelle et religieuse de Clovis à 2000»

Source de l'illustration

Le rébus du dimanche n°71


Règle du jeu: trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 18 septembre 2010

Rétifs au recul

Pour le Figaro, Sarkozy est content, il a le sentiment de n'avoir pas «perdu la main» auprès de son électorat. Pour Le Monde, qui cite un sondage de Sud Ouest Dimanche, 71% des Français estiment que l'image du pays à l'étranger «s'est dégradée»… Il resterait donc 29% de durs à cuire sarkolâtres, c'est encore beaucoup. Le commentaire du Monde se conclue sur une hypothèse spécieuse de l'Ifop qui prête aux gens, dans leur perception de la déchéance de la France à l'extérieur, l'idée que le pays serait «perçu comme contestataire et difficile à réformer».

Depuis que les hommes ont inventé le langage et le feu, ils n'ont cessé de chercher à améliorer leur sort, d'approfondir leurs savoir-faire, et d'apprendre à s'entraider. L'histoire humaine a certes été ponctuée de tragédies, de périodes de régression —l'irruption des Huns, la présidence de Sarkozy, par exemple—, mais sur la durée, l'élan général vers le progrès ne s'est jamais démenti. C'est pourquoi ce que Nicolas Sarkozy a tiré des égouts de Neuilly , appelé «réformes», ne peut être qu'une péripétie dont notre pays, l'Europe aussi, pourrait se passer.

Nous avions un excellent système de santé fortement assis sur la solidarité: pourquoi devrions-nous accepter de le laisser dépecer par Sarkozy au profit des intérêts privés de ses proches ou de ses amis?

Nous avions des lois encore imparfaites mais solides, pour régir le monde du travail, harmoniser l'obligation de produire des richesses et l'aspiration à vivre mieux. Celles-là mêmes dont les sociétés encore brutales, comme la Chine, découvrent déjà la nécessité. Pourquoi devrions-nous dénaturer nos lois, afin de rendre plus doux encore le passage sur terre des patrons amis de Sarkozy, et plus dur, plus bref, celui des gens ordinaires?

Pourquoi devrions-nous laisser détruire impassiblement des services efficaces créés pour tous, tels que ceux associés à l'électricité, à la poste, à l'hôpital public? Nos pères avaient imaginé les Droits de l'homme, dont notre pays tirait un rayonnement qui lui valait la sympathie de l'étranger —la brute sera toujours considérée en brute, le démocrate avec respect. Pourquoi laisserions-nous Sarkozy dilapider deux cents ans d'héritage pour qu'il puisse peut-être s'offrir sept ans de pouvoir ?

Alors oui, si réformer c'est organiser une régression, notre pays n'est sans doute pas réformable. Il résiste, en attendant que le balancier de la petite histoire reparte dans l'autre sens, et que la marche au progrès nous emmène plus loin encore.

P-S: «Kafka's Monkey», c'est aux Bouffes du Nord en passant par chez Martine Le vertige, c'est chez Christophe que vous l'attraperez…
P-P-S: J'ai oublié de me faire de la pub : nouvel épisode des Poussegrain dans le jardin


vendredi 17 septembre 2010

Ostraciser Sarkozy ?

Dans Libération, Alain Duhamel s'interroge, de sa plume grassouillette perpétuellement étonnée, à propos de l'aversion que de plus en plus de gens ressentent pour Nicolas Sarkozy. Après avoir évoqué le moindre rejet dont ses prédécesseurs furent tour à tour la cible, Il s'interroge gravement sur «les facteurs qui ont déclenché cet ostracisme spécifique». Pour le coup, je sursaute, et je parcours fébrilement les unes de l'info sur internet: aurait-on expulsé le fauteur de désordres pendant que j'avais la tête ailleurs? Hélas non, il semble bien qu'il occupe toujours une fonction qui lui va comme le veston d'Olivier Hardy aurait convenu à Stan Laurel.

L'ostracisme, d'un point de vue historique, est le bannissement par le peuple Athénien d'un citoyen trop ambitieux.
En pratique, c'est encore l'exclusion du pouvoir d'une ou plusieurs personnes, et plus largement l'hostilité d'un groupe qui vous tient à l'écart.

Alors oui, si nous étions le peuple unanimement excédé d'une démocratie, il y a déjà un bon moment que nous aurions dû ostraciser Nicolas Sarkozy! L'envoyer manu militari en exil, vendre des gadgets foireux sur les marchés de l'autre bout du monde. Mais c'est loin d'être le cas, côté démocratie d'une part, côté majorité d'autre part, puisqu'il ne semble même pas acquis que la politique du bonhomme à l'égard des Roms révulse suffisamment de monde.

Les raisons de débarrasser le pays de M. Sarkozy ne manquent pourtant pas, toutes plus excellentes les unes que les autres. Cependant M. Duhamel ne doit pas penser ainsi, quoiqu'il feigne de dresser un inventaire largement lacunaire des fautes du bonhomme. On comprend qu'il craignait de rester à l'écart de la flambée d'anti-sarkozysme que l'on peut lire dans une partie de la presse depuis quelque temps. C'est son job de commenter la politique, hein ! Mais mon Dieu, comment faire pour traiter du sujet en restant soi-même: comment dire que la porte est ouverte sans déplaire aux amateurs de courant d'air ni fâcher le portier?

Flash spécial: je ne l'ai pas encore lu, mais il y a un nouveau texte chez Balmeyer !

jeudi 16 septembre 2010

M. Sarkozy humilié, la reine prudente

Il paraît que Nicolas Sarkozy s'en est pris à José Manuel Barroso, président de la Commission européenne… Il paraît aussi qu'il aurait lancé aux autres dirigeants: «la Commission a blessé la France». Que nenni! La vanité de M. Sarkozy a peut-être été blessée, la France non. Pour cela il faudrait que nous nous serrions à soixante cinq millions comme un seul homme clamant sa dignité outragée, mais c'est loin d'être le cas. Une bonne partie des Français se réjouit au contraire de la gifle donnée à ce personnage ridicule. S'il y a de la blessure, de la honte dans l'air, c'est ce que doivent ressentir les gens honnêtes qui ont naïvement voté Sarkozy. Ceux qui n'en voulaient pas, comme moi, ne sont pas surpris de l'opprobre atteignant aujourd'hui cet homme de toute part, ils applaudissent Viviane Reding et la Commission —une fois n'est pas coutume.

La nouvelle digne d'intérêt de ce jour est ailleurs: c'est la rencontre entre le souverain pontife Benoît 16 et la reine d'Angleterre… Je ne sais pas si vous avez jeté un coup d'œil à la photo de l'entrevue, mais elle est étonnante. On y voit ces têtes couronnées —la dame de l'un de ses bibis extravagants à faire baver d'envie Amélie Nothomb, le monsieur d'une calotte blanche—, se sourire d'un air constipé. Élisabeth semble sur ses gardes avec son petit baise-en-ville près des pieds. On se demande ce que peut bien contenir le sac à main de la reine ? Certainement des babioles de reine à côté des photos de ses enfants et petits-enfants: un poudrier, une couronne pliante, un bâton de rouge à lèvres en forme de sceptre… Mais cela n'explique pas qu'elle conserve le bagage à ce point à portée de main… Une seule explication paraît logique: elle a glissé dedans une bombe lacrymogène pour pouvoir faire face à l'éventuelle attaque lubrique de ce papiste en chef.

mercredi 15 septembre 2010

Ne pas confondre Vichy et vichy

Bien sûr que la France de Sarkozy n'est pas Vichy, quelle idée ! Rien de ce qu'on reproche à cette France n'est à l'échelle du passé. On regroupe bien les futurs expulsés dans quelques centres, mais ce ne sont pas à proprement parler des camps d'internement. On ne déporte pas des enfants vers un pays exterminateur —d'ailleurs, M. Sarkozy le souhaiterait-il, qu'il n'y en a plus dans le proche environnement européen—, on les expulse de temps en temps, ce n'est pas la même chose. On ne livre personne à la Gestapo, pour la même raison. On ne marque pas les vitrines des épiceries arabes d'un croissant infamant. On n'apprend pas aux écoliers à chanter «Sarkozy nous voilà !», mais demain la Marseillaise. On met en avant le travail, la famille, la patrie, mais c'est seulement pour liquider les 35 heures, flatter les entrailles du franchouillard, et l'inciter à vomir les critiques de l'étranger. Quand on couche avec le patronat, ce n'est pas pour matraquer le gréviste, c'est pour accoucher de lois qui nous ramèneront sans heurts au Moyen-âge. Et ainsi de suite…

Il faut aussi noter que la politique du régime de Pétain était soutenue par de solides alliés: l'Allemagne, l'Italie, la Turquie, l'Espagne dans une moindre mesure… Celle de Nicolas Sarkozy est largement réprouvée par tous nos voisins, et jusqu'à présent ni la Corée du Nord, ni la Chine, ni la Russie ne se sont manifestées pour lui apporter leur appui.

Certes, il y aurait le fait que le pays est largement composé d'héritiers des Français pétainistes, dont on pourrait attendre, dans l'ensemble, les mêmes réflexes de passivité coupable. Ce serait alors oublier trop vite que nous sommes également héritiers des sans-culotte de 1789, et que Nicolas Sarkozy n'est pas à l'abri d'un salutaire coup de sang national. En attendant, la France n'est pas plus vichyste que le Canada Dry n'est whisky. C'est une question d'époque: aujourd'hui les choses se font en petit.

P-S À lire chez Constance: L'homme sur le banc

mardi 14 septembre 2010

Des plombiers au téléphone

En 1973, il y avait eu le Watergaffe, sous la présidence de Georges Pompidou. Si vous n'étiez pas né, sachez qu'à cette époque un journaliste du Canard enchaîné avait surpris de faux plombiers, vrais agents de la DST, en train de poser des micros dans les locaux du journal. Le but était de trouver l'origine des fuites alimentant le Canard en informations sur les turpitudes du pouvoir.

En 2010, les fuites restent d'actualité dans cette Ve république de plus en plus vétuste et corrompue: on a toujours besoin de plombiers au sommet de l'état. Ça suinte avec le Karachigate, ça pisse dru avec le Woerthgate… Alors on fait appel aux services de renseignements, dans le parfait mépris de la loi sur la protection des sources, que Nicolas Sarkozy lui-même avait fait adopter.

Aujourd'hui, à l'Élysée on nie ce détournement de la DRI*, en principe au service du pays pour prévenir des risques graves. L'intérêt de M. Sarkozy à empêcher que l'on sache à quoi s'en tenir sur sa probité et celle de son entourage peut-il se confondre avec la sécurité du pays? Certainement pas.

Quand François Fillon pousse un seau hygiénique chez MAM, en le justifiant par «les fuites répétées émanant» de son cabinet, ajoutant que «la République ne peut pas accepter» la violation du secret de l'enquête, il apporte en quelque sorte un démenti indirect aux protestations vertueuses de la Maison Sarkozy…

De plus en plus, le président et son gouvernement se comportent comme une bande acculée, prête à se permettre tous les coups pour durer. Car on ne rappellera jamais assez qu'on essaie d'étouffer aujourd'hui des scandales, Karachi, Bettencourt, Woerth, derrière lesquels chancelle la légitimité de Nicolas Sarkozy.

*Direction centrale du renseignement intérieur




lundi 13 septembre 2010

N. Sarkozy perdra pour 5 raisons


On m'a proposé, comme à d'autres, de trouver les cinq raisons qui vont faire battre Nicolas Sarkozy en 2012. C'est un genre de politique-fiction qui ne me passionne pas beaucoup en général… Toutefois, comme j'aime bien les deux blogueurs qui m'ont tagué : Stef, à l'initiative de cette chaîne, et Elmone qui a trouvé mon rébus du dimanche, je vais faire un effort. Les lecteurs qui aiment les arguments d'airain sont cordialement invités à lire les billets des gens précités plutôt que ma contribution raccrochée à la fiction.

Première raison :
ma tante, 84 ans, n'aime plus Nicolas Sarkozy, je n'ai pas compris pourquoi, sauf qu'il sème trop de désordre. Si elle tient le coup jusqu'en 2012 —et plaise à Dieu que ce soit le cas—, elle devrait soit s'abstenir d'aller voter, soit le faire contre lui. Dans tous les cas de figure M. Sarkozy perdra sa voix…

Deuxième raison :
le changement climatique a commencé son œuvre ; déjà, le virus de la dengue a fait son apparition sur notre sol. On doit s'attendre à l'irruption prochaine des affections tropicales, et notamment de celle de la maladie du sommeil… En masse, les gens vont vouloir dormir plus pour se soigner mieux, deux choses radicalement incompatibles avec le sarkozysme.

Troisième raison :
la colère couve chez les archivistes, ulcérés que l'autocrate les mette à la porte de l'Hôtel de Rohan pour installer son petit Musée de l'histoire de France. Ils ne voteront pas pour lui, et dans les mois à venir, nous devrions assister à des fuites en série des documents classés «Secret défense» dans l'affaire du Karachigate…

Quatrième raison :
Bernard Tapi, obligé de l'occupant de l'Élysée, ne se présentera pas à la présidentielle pour subtiliser des voix au PS. En effet, il devrait racheter prochainement l'O. M., ce qui l'absorbera à plein temps. De même, nous devrions bientôt apprendre que François Bayrou se retire dans un monastère, renonçant à la vie politique. Dominique de Villepin, même suspendu de ses droits civiques par un tribunal d'exception, gardera un pouvoir de nuisance suffisant pour détourner les trois ou quatre dernières voix gaulliennes qui feront la différence dans un scrutin au suffrage universel.

Cinquième raison :
un nombre impressionnant de poupées vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy ont été vendues avec leurs épingles, à la suite de l'échec retentissant de celui-ci en justice. Or, les innombrables piqûres administrées à la poupée commencent à faire effet: le président a chopé la scoumoune. Rien ne va plus pour lui, et ce n'est qu'un début…

Ceci dit, je passe le relai à Isabelle, Marie, et Romain

dimanche 12 septembre 2010

13, mais c'est dimanche 12

Été
Peut être auriez-vous

Frire
Un dessin qui fasse moins

Rire
Une énigme pour

Ci
Mais c'est trop de

Pour toujours vous
Prendre

Les mots ci-dessus composent aussi un rébus, d'une autre forme… Je me demande si les gagnants d'aujourd'hui sauraient retrouver la phrase qui s'y cache ? Ce n'est pas plus compliqué, sans doute même plus facile, que ne l'était l'énigme de ce dimanche.

Boudu, Nefisa, Fidel Castor, Philzone, Mtislav, Lol, Epamin', Le-goût-des-autres, Madame.b, ont donné des réponses parfaites pour celle-ci, sans omettre de détailler la lecture qu'ils en faisaient.
Yann Savidan, Elmone, Hermes, ZapPow, ont aussi trouvé la solution, mais peut-être se sont-ils contentés d'essayer la clef à la première serrure qui leur venait en mémoire ? En tout cas, tous ont réussi, et je leur dis: bravo!

P-S: je vous recommande de faire un détour chez Rimbus qui publie une circulaire éloquente !

Le rébus du dimanche n°70


Saurez-vous identifier le personnage politique représenté par ce rébus ? Comme d'habitude, celui-ci peut appartenir à l'histoire de n'importe quelle époque et d'une quelconque région du monde…
Les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30… Bonne chance !

samedi 11 septembre 2010

Raout à l'Élysée

D'après le Figaro, la France est indignée des leçons de Fidel Castro. En ce moment, on s'indigne beaucoup chez nous… Nicolas récemment craignait que les gens ne soient indignés du vote par le parlement européen d'une résolution contre l'attitude de notre pays à l'encontre des Roms. Je crois plutôt que le Français moyen, le modèle le plus répandu, se fiche des propos de Fidel autant que du vote réprobateur des eurodéputés. De la même façon qu'il se moque de la condamnation du pape —laquelle toutefois a ému le catholique moyen, puisque la cote de M. Sarkozy a chuté même parmi les pratiquants (47%, soit -14% en un an). Personnellement, je trouve le barbu le plus célèbre avant Ben Laden plutôt gonflé de parler d'une «espèce d'holocauste» au sujet des Roms, mais après tout, il collera peut-être des remords aux anciens staliniens passés au Front National? Et je me réjouis de la condamnation de grande ampleur d'une politique sarkozyste méprisable.

M'indignerait presque, par contre —mais indigner est bien excessif—, la bouffe cordiale qui a rassemblé autour de Nicolas Sarkozy, Jean Daniel, Deni Olivennes, et Jacques Julliard, à l'Élysée. Fidèle à lui même, Jean Daniel en rend compte dans son dernier éditorial, avec ce mélange d'autosatisfaction et de sévérité bien tempérée qui le caractérise à présent.

Pourquoi s'indignerait-on, penseront certains: la fine fleur du NouvelObs n'a tout de même pas cassé la croûte avec Pinochet! C'est exact, mais ce n'était pas non plus un gueuleton avec Doris Leuthard, présidente de la confédération Suisse —l'unique démocratie d'Europe. Ce qui me gêne dans cette façon de partager les harengs à l'huile de palme de l'Élysée, c'est qu'en feignant d'administrer après coup une leçon (encore une) de hautes vues à Nicolas Sarkozy, on saupoudre le papier de «Le président» respectueux, on le rehausse d'où il avait dégringolé dans chaque phrase, ou presque. C'est un rôle qui convient à une presse aux ordres, mais un journal d'opposition ne devrait-il pas rompre tout lien de complaisance avec l'homme qui avilit notre république depuis trois ans?

On a beau essayer de nous faire croire que Nicolas Sarkozy se ficherait d'être impopulaire, tout démontre le contraire. En invitant ces figures bien élevées de la presse de gauche, il poursuit son opération de toilettage, sa quête éperdue de respectabilité. La prochaine étape devrait-être un gros câlin avec le pape, non que cet escobar se soucie de l'amour du Saint-père, mais pour tenter évidemment de reconquérir les suffrages égarés des électeurs catholiques. Et qui sait? Obtenir qu'on ne brûle plus de cierges pour lui souhaiter une mauvaise santé?

vendredi 10 septembre 2010

Un toit pour nos ancêtres les Gaulois

Il se raconte que Nicolas Sarkozy a l'intention de révéler dimanche à quel endroit sera logé Son musée. Comme tout président de la Ve République, le besoin de laisser un souvenir durable de son passage sur la France, l'a préoccupé dès son élection. Après réflexion, le bébé qu'il laissera au pays s'appellera «Musée de l'Histoire de France», et son berceau pourrait être l'ancien Hôtel de Rohan, dans le Marais, où se trouvent les Archives nationales —à moins qu'il ne choisisse au dernier moment un autre lieu, juste pour embêter.

Pour compléter fructueusement sa réflexion, le visiteur est invité à lire un précédent billet en rapport avec le sujet: «Et Nicolas 1er fonda un musée»…

Source: Libération

jeudi 9 septembre 2010

À propos de rien

Au commencement il n'y avait rien, ce qui est déjà le début de quelque chose, car personne n'a jamais rapporté avoir observé moins que rien, quoique l'expression soit connue. Bien après, mais il est difficile de préciser comment le temps passe dans Rien, bien après vint l'ennui. Et l'emmerdement infini du Rien fit choir, de rien, la matière.

C'est ici que commence notre histoire, à quelques divergences près, comme celle des gens de foi qui ne croient pas au Rien, mais à l'existence d'un artisan tout puissant, installateur du ciel, de la terre, et de Nicolas Sarkozy à l'Élysée.

Les cosmologistes aussi, ont leur marotte qu'ils appellent Big-Bang, lequel n'est en somme qu'un pet du Rien, un tant soit peu plus monstrueux que la moyenne. Laissons-les à leurs prières, à leurs équations, car l'essentiel est ailleurs: avant, quand il y avait une grève dans Rien, personne n'était là pour s'en apercevoir. Aujourd'hui, quand la France se mobilise, tout le monde s'en aperçoit, mais Nicolas Sarkozy ne voit rien. Bon, ça suffit

mercredi 8 septembre 2010

Rondelle de contradiction démocratique

Si j'ai bien compris ce qui se passe, mais je n'en suis pas sûr, tout le monde joue la partie de la réforme des retraites avec des arrières-pensées. Tout le monde, ce sont bien entendu les syndicats, l'opposition, le gouvernement, et le chef.
En revanche, les concernés de base, nous, ne savons pas grand-chose si ce n'est notre fort désir de ne pas nous faire plumer…

Nicolas Sarkozy a ordonné la réforme à marche forcée parce qu'il la jettera en pâture aux marchés financiers, comme un moyen commode de réduire les déficits en conservant l'approbation des agences de notation —vous savez, ces despotes internationaux qui vous coulent un pays d'un AAA transformé en BB+ ou pire… Il l'a ordonnée aussi parce qu'il est le chef d'une nation à mettre au pas, ce qui est paradoxal puisqu'il s'agit pour lui de nous faire marcher à l'américaine, c'est à dire chacun pour soi, comme on peut…

Les syndicats se disent qu'un type tel que Nicolas Sarkozy ne lâchera jamais sur l'essentiel: la retraite à 62 ans pour commencer, au lieu de 60. Ils espèrent simplement le faire reculer le plus possible sur certains points, avec l'espoir qu'ils pourront arracher des amendements significatifs. Ils ne croient pas vraiment au retrait de la réforme.

L'opposition, le PS en particulier, doit être peu ou prou sur la même ligne, avec apparemment le souci de ne pas casser la baraque. On reste plus proche de la guéguerre en dentelles que de la lutte à couteaux tirés, du genre : «Monsieur de Woerth, tirez le premier». Attaquer le ministre de front, proclamer au parlement qu'on ne peut discuter une réforme avec le ministre perdu de réputation d'un président déconsidéré, aurait signifié vouloir en finir avec un régime insupportable. Cela aurait engagé ceux qui espèrent chausser demain la Constitution telle quelle, encore chaude de M. Sarkozy, à nous promettre des lendemains démocratiques.

Pour éviter d'affronter avec la rudesse qui conviendrait l'ennemi du bien-public, on préfère prendre le pays à témoin plutôt que de porter des coups sérieux à l'adversaire de droite. Comme Benoît Hamon, invité au journal de France-Inter à commenter l'intransigeance de Sarkozy, on s'en tient à des: «c'est grave que dans ce pays, la démocratie sociale soit ainsi bafouée».
Quelle drôle d'idée que celle de saucissonner la démocratie ! On pourrait donc la détailler en plusieurs parties? Mais nous sommes goulus, cher monsieur, nous la voulons entière!

P-S: Au delà de Sakineh, qu'il faut sauver, Rimbus attire notre attention sur les exécutions de femmes en Chine… Chez Homer a quatre ans aujourd'hui, bon anniversaire ! Pendant ce temps Olivier vient de poster ses 4 premières lignes en deux mois…

mardi 7 septembre 2010

2501 manifestants à Draguignan !

Je pestais un peu ce matin, en partant pour la ville, parce qu'une obligation allait m'empêcher de participer à la manifestation unitaire contre la réforme des retraites. C'est ainsi que j'ai loupé la première partie de l'événement, tandis que la foule remontait l'avenue Carnot depuis la sous-préfecture jusqu'aux confins de l'avenue de Verdun.

En revanche, je me suis rattrapé plus tard, puisque j'ai rejoint la manif à temps pour effectuer le retour vers la sous-préfecture. Quand je suis arrivé, les hauts-parleurs de la CGT annonçaient 22000 manifestants à Toulon, ce qui constitue un bon chiffre, et 2500 à Draguignan.

Je ne tiendrai pas rigueur aux compteurs de la CGT, de la CFDT, de FO et des autres organisations représentées, mais ils se sont trompés, puisqu'ils avaient fait leurs comptes avant mon arrivée. À Draguignan, je vous l'affirme, nous étions 2501 sous des parapluies, à réclamer l'abandon de cette réforme honteuse.





dimanche 5 septembre 2010

Honneur aux gauchers

Quoique droitier moi-même, et pourtant de gauche, je comprends parfaitement l'amertume qui doit certains jours envahir les gauchers, y compris de droite, dans une société de droitiers dominants. Tout est conçu pour nous, rien pour eux ! De l'écriture aux couverts qu'on leur place à l'envers au restaurant, en passant par les innombrables outils et accessoires, ils doivent se débrouiller et passer pour gauches où nous sommes adroits.

Le rébus de ce dimanche leur adressait un signe de sympathie, en même temps qu'il recelait un indice précieux pour les joueurs observateurs : l'homme du dessin est manifestement gaucher… Il fallait donc que le personnage de l'énigme ne fût pas de droite ! Ce qui exclut par conséquent Jean Lecanuet, en causant la perte de Didier Goux.

Malheureusement, d'après mon compteur de visites, peu de gauchers ont fait le déplacement jusqu'à ce blog… C'est bien dommage pour la reconnaissance de leurs droits, dans un avenir que l'on espère proche. Cela m'est aussi plus reposant, quoi qu'il en soit, de n'avoir pas une meute de gagnants à féliciter.

J'ignore s'ils sont tous gauchers, mais Madame.b, Madame et monsieur Castor, et Le-goût-des-autres, sont les quatre vainqueurs de ce jour. Bravo à eux!

Le rébus du dimanche n°69


Trouvez le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique cachés dans ce rébus (vous pouvez agrandir l'image en cliquant dessus).
Rappel: la personne en question peut appartenir à l'Histoire de n'importe quel pays, et de n'importe quelle époque .
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 4 septembre 2010

Encore un petit Woerth et un sucre pour la route

Ce soir, les turpitudes de la maison Sarkozy, si bien défendue celle-ci que l'on se demande s'il sera un jour possible d'avoir le cœur net sur les affaires Bett en courts, les turpitudes sarkoziesques me lassent. Il y a eu encore la lettre de remerciements de M. Maistre à Eric Woerth, il y aurait aussi cet article de la Tribune de Genève, qui explique que Mme Woerth occupait beaucoup plus souvent qu'elle ne le prétend un appartement dans un somptueux immeuble des résidences de Château-Banquet, au sein d'un «véritable fief des Bettencourt»…


Dans n'importe quel pays évolué, n'importe quel homme politique doté du minimum de pudeur que l'on peut en attendre, aurait déjà démissionné et se serait terré pour cacher son dépit de s'être fait prendre —parce qu'il serait naïf d'imaginer qu'il a honte. Nous ne sommes malheureusement pas n'importe quel pays, mais nous vivons dans une république dégradée par trois ans de sarkozysme qui ont porté à leur comble un détournement de toutes ses valeurs déjà bien entamées. Et dans ce pays où il est de tradition de s'agripper au pouvoir, car il n'existe pas de mort politique, on n'hésite pas à se gausser de la plus élémentaire justice avec impudence. Particulièrement sous le mandat de Nicolas Sarkozy.


Laissons ce soir MM. Sarkozy et Woerth à leur calamiteuse fin de règne, cependant, pour nous étonner de ce qui se passe ailleurs. Par exemple de l'argumentaire de Bertrand Delanoë, déployé pour justifier la combine permettant d'absoudre demain Jacques Chirac. «Je ne confonds pas justice et vengeance», dit-il ainsi, résumant sa pensée, sans vouloir reconnaître que c'est la perpétuation d'un système politique perverti qu'il cherche à protéger. Juger, condamner peut-être un ancien président serait un acte salutaire, non pour cette république que l'on aimerait achever au plus vite, mais pour l'hygiène de la vie publique.


Par exemple nous étonner aussi, de ce que Martine Aubry souhaite voir «recadrer» l'action Eva Joly par Europe Écologie. Elle lui reproche de critiquer la complaisance de M. Delanoë, précisément, et d'avoir rappelé qu'elle avait, du temps de ses fonctions de juge d'instruction au pôle financier, mis en examen Dominique Strauss Kahn. Ce sont pourtant des choses qu'un citoyen de gauche a le droit de connaître, et de ne pas oublier. Au PS aussi, il serait temps de nous préparer une autre république.






vendredi 3 septembre 2010

Cancans délinquants

Au journal de 13h sur France-Inter, le président de l'Union Syndicale des Magistrats était invité à donner son avis sur les réactions diverses qui ont suivi la remise en liberté sous contrôle judiciaire du suspect de braquage, à Grenoble. Pour l'essentiel, il est resté sur le terrain du droit en rappelant que le dit suspect est présumé innocent jusqu'à nouvel ordre. Ses arguments étaient clairs et précis, le citoyen sans culture juridique que je suis n'y a rien vu à redire.

Si j'étais flic, quotidiennement confronté à la petite ou la grande délinquance, sans cesse plongé dans une atmosphère délétère qui me minerait le moral, je suppose que je serais furieux, comme le sont aujourd'hui les syndicats de policiers. À vrai dire, je n'ai pas vraiment d'avis sur ce genre de situations, faute de vraiment connaître les réalités qu'elles recouvrent. Écouter les arguments des uns et des autres, et tenter de fonder mon jugement personnel sur ce qu'on nous dit de la loi: voilà mon attitude.

Le représentant des magistrats rappelait judicieusement que la présomption d'innocence de M. Woerth n'avait pas fait protester grand monde en haut-lieu jusqu'à présent. Et citant Nicolas Sarkozy, qui a évoqué les «policiers qui se sont donné tant de mal pour retrouver ce délinquant», il a noté que c'est la deuxième fois que le président fait peu de cas de cette présomption d'innocence. La première fois, c'était dans son lapsus au sujet de D. de Villepin qualifié de coupable avant tout jugement.

Cela donnerait presque envie de lui rendre la monnaie de sa pièce en prenant les devants sur une possible évolution des affaires qui le visent avec son entourage. Imaginez que la presse se mette à parler d'un président délinquant, successeur d'un autre délinquant, qui nomme un ou plusieurs délinquants comme ministres… On finirait tous par hurler contre ces magistrats qui les laissent gouverner en liberté, sans même les astreindre au contrôle judiciaire, au lieu de les flanquer au trou.

P-S: Gaël a publié également un billet sur France-Inter. Autrement, l'autre événement, c'était le Kremlin des blogs d'hier, on parle ici et là aussi

jeudi 2 septembre 2010

Assiette petit veneur

Suzanne a du mal à s'adapter au nouvel archaïsme introduit dans notre société par une partie des musulmans de France, et singulièrement la frange la plus voyante. Elle n'est pas la seule, comme on sait, mais toujours est-il qu'elle s'étonne du peu d'écho accordé par les blogs de gauche à la déprogrammation par Arte du documentaire «La Cité du mâle». Et Suzanne de nous signaler dans son «Merle moqueur» que Rue89 y consacre un article et diffuse des extraits de ce documentaire… J'ai un blog de gauche et je ne m'interdis de parler de rien à priori, même si les sujets qui font le miel de la droite tout en reflètant un malaise général, me répugnent. Comme j'apprécie souvent les propos de la merlette, j'ai donc regardé de quoi il s'agit sur Rue89

Et je ne sais qu'en dire, si ce n'est mon soulagement de ne plus regarder la télé, pour ne pas être tenté de m'infliger ce voyage. Un voyage vers une planète de cauchemar, apparemment bien réelle, mais qui ne peut en aucune façon être la mienne. Ces garçons, ces filles, sont faits de chair et de sang comme moi, ils souffrent sans doute comme je n'ai jamais souffert à leur âge. J'ai pourtant vécu une partie de mon enfance dans une cité HLM ouvrière, mais par comparaison, mes copains et moi habitions un havre pour enfants de chœur.

Bon, la vie se chargera peut-être d'apprivoiser la plupart de ces adolescents et d'en faire des terriens ordinaires… En attendant, leur violence latente, leur jargon de post-humains ne m'inspire rien, ni commisération, ni sympathie, ni véritable rejet. Rien, juste l'envie d'effacer la page de mon écran.

La même Suzanne évoquait ailleurs en commentaires Eric Woerth qui se prend pour le cerf d'une chasse à courre. Éric Woerth court peut-être comme un cerf, mais il n'en a pas l'innocence, à première vue. Les faits qu'on lui reproche, s'ils sont un jour avérés, ont visé à drainer de l'argent dans la caisse de campagne du candidat Sarkozy. Beaucoup d'argent pour un financement illégal, une tricherie qui aurait faussé l'élection à la présidence de notre pays.
En réalité, ce n'est pas d'une chasse au cerf dont il est question, mais d'une lutte contre le dragon. Le dragon Nicolas Sarkozy, bénéficiaire supposé des malversations, et gibier autrement difficile à abattre. Avec les nouvelles révélations publiées par Mediapart et Le Monde, on apprend que Mme Bettencourt aurait dit avoir versé de l'argent à Nicolas Sarkozy. Pourra-t-on chasser le dragon de son antre élyséen? C'est le but à atteindre, ou pas.

P-S il n'est pas inopportun de rappeler les manifestations prévues le 4 septembre contre la xénophobie. Mathieu donne sur son blog la liste de tous les points de rendez-vous à travers la France…