jeudi 31 décembre 2009

Au trou l'an vieux !

«L'année 2008 s'achève. Elle a été rude. […] Il y a dans le peuple français quand il est rassemblé assez d'énergie, d'intelligence et de courage pour que nous ayons ensemble confiance dans l'avenir. Nous allons sortir renforcés de cette crise.»

Ainsi débutaient et s'achevaient l'an dernier les vœux de Nicolas Sarkozy. À quelques heures de sa prochaine prestation du même genre, je ne peux m'empêcher d'éprouver une commisération délicieusement hypocrite pour l'auteur du discours à venir.
L'année 2009 s'achève. Elle aura été merdique pour le président… Comment vont-ils s'en tirer, Nicolas Sarkozy et son nègre? Ils auront évidemment trouvé un nouvel angle d'attaque, peut-être sur le thème: la situation était grave, mais nous nous sommes bien battus… C'est à vrai dire la seule curiosité que je ressente à l'égard du bobardage présidentiel.

Pour les nombreux Français, dont je suis, qui subissent son gouvernement avec une impatience grandissante, 2009 se termine en fait plutôt bien. Les derniers jours ont vu en effet Nicolas Sarkozy essuyer deux cuisants échecs personnels, avec la censure de la Taxe carbone par le Conseil Constitutionnel, et celle du fichier Eloi par le Conseil d'État.

Ces rebuffades s'ajoutaient aux difficultés rencontrées avec Hadopi en Juin, le statut de Paris quant au travail du dimanche, en août, et le rejet du redécoupage électoral par le Sénat, en Décembre… Il ne faut pas oublier non plus les déboires diplomatiques, non négligeables.

On peut aussi rajouter à ces douceurs la cote de désamour de l'occupant de l'Élysée, pleine de promesses. Enfin, je vois une autre raison de réjouissance politique à cette Saint Sylvestre: cela fait encore une année de moins au quinquennat. Plus que trois ans à tenir —si tout va bien, mais «il y a dans le peuple français quand il est rassemblé assez d'énergie, d'intelligence et de courage pour que nous ayons ensemble confiance dans l'avenir»…

Bonne année !


P-S La dernière livraison du Journal de Didier Goux est par là

mercredi 30 décembre 2009

Le rapport annuel de RSF et le web

Le rapport de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse dans le monde vient d'être publié. Comme les précédents, il n'est pas réjouissant: 76 journalistes tués, soit une hausse de 26% par rapport à l'an dernier, 573 emprisonnés, plus du double menacés…

Puisque nous sommes sur le web, j'ai retenu plus particulièrement ce qui le concerne. Un blogueur est mort en prison, tandis que 151 autres étaient arrêtés par les polices de leurspays, et 61 agressés. On recense en outre 60 pays où sévit la censure d'Internet.

La répression de la liberté d'opinion sur le web concerne plus particulièrement une dizaine d'états: la Chine en tête bien entendu, suivie par l'Iran, la Tunisie, la Thaïlande, l'Arabie saoudite, le Viêt-nam, l'Ozbékistan, la Corée du Sud, l'Egypte, et je ne sais plus quel état, l'Azerbaïdjan, peut-être…

C'est au bout du monde, me direz-vous? Oui, mais RSF relève aussi que «les pays démocratiques ne sont pas en reste». Des état européens étudient des mesures de contrôle d'internet «au nom de la lutte contre la pédopornographie ou le téléchargement illégal».
Alors que des lois existent pour réprimer ces crimes et délits, que des brigades de police spécialisées peuvent être créées, ou le sont déjà, pour traquer ceux-ci, on devine que les nouveautés en préparation serviront surtout à prendre le contrôle de la toile. L'Australie pourrait ainsi instaurer un système de filtrage obligatoire, qui donnera des idées à beaucoup d'autres…

«D’une année sur l’autre, le nombre de pays touchés par la censure d’Internet a été multiplié par deux. Une tendance inquiétante qui illustre le renforcement du contrôle exercé sur les nouveaux médias alors que des millions de net-citoyens sont de plus en plus mobilisés sur la Toile», dit le rapport de RSF.

Le 12 mars 2010, Reporters sans frontières organisera une mobilisation contre les «Ennemis d'Internet». Nous en serons.

P-S Il est aussi question de journalisme chez Hermes, mais d'un œil critique… Tout comme chez Intox2007, dans le cadre d'une opération dont je parlais déjà hier… Quant aux souhaits et bilans de fin d'année, vous en trouverez chez Arf, Epamin', et Constance …

mardi 29 décembre 2009

Les journalistes couchés

L'année se termine sur le web par un feu nourri de rosseries festives. Il y a eu les Nicolas d'or et les Doigts d'honneur, dont j'ai déjà parlé ici. Voici venir le tour des Journalistes-couchés, sur une idée de Dagrouik, Mancioday, Hypos, Cyril, et Seb Musset… Il s'agit cette fois pour la blogosphère, lecteurs comme auteurs, de distinguer le pire et le meilleur du journalisme français en 2009.

Tout en m'associant avec plaisir à la démarche de mes amis blogueurs, je profite de ce sujet ouvert pour rappeler aux lecteurs, ou informer ceux qui l'ignoreraient encore, que le journalisme est un métier. Cela signifie que les journalistes ne trouvent pas forcément un emploi dans le canard de leurs rêves. Ils peuvent parfaitement avoir le cœur à gauche et travailler pour un titre plutôt à droite, ou l'inverse… Il n'y a guère que dans la presse étroitement associée à un parti, ou du moins située aux limites de l'éventail politique, que le métier puisse se confondre avec le militantisme.

Ceci dit, vous êtes donc invités à voter jusqu'au 21 janvier 2010. Vous trouverez des indications plus précises sur les contours de chaque catégorie chez Dagrouik, l'auteur du formulaire ci-après qu'il vous suffit de remplir pour participer à ces élections d'un nouveau genre…

Le logo d'illustration est de CC


Note : si vous voulez vous aussi utiliser ce Google doc pour cette opération, vous trouverez sur Intox2007, de Dagrouik, le code HTML à coller dans un billet de votre blog, ce qui vous permettra de faire la même chose que moi!



lundi 28 décembre 2009

Inquiétude au sommet

D'après Le Figaro, il semblerait que l'agression de S. Berlusconi par un cinglé ait impressionné Nicolas Sarkozy. Assez pour qu'il recommande à ses ministres de ne pas sortir sans leur nounou. Il est troublant que le président Français s'associe dans la crainte au pire polichinelle que l'Europe politique ait enfanté: se sentirait-il des points communs avec lui? D'un point de vue culturel et médiatique, de même que dans leur conception clanique du pouvoir, ils se ressemblent, c'est un fait.

Pour autant, à priori, on l'imagine mal exposé, ainsi que ses principaux collaborateurs, au péril d'une rencontre contondante avec une statuette ou une quelconque savate. Non pas que la population française compte moins de têtes dérangées que l'Italie, mais parce que chez nous, le bain de foule se prend dans un milieu aseptisé. On sait que le président ne rencontre plus que des échantillons de population triés sur le volet, autant que possible encartés à l'UMP, et dans un environnement où les forces de sécurité font de l'ombre à la forêt.

Bien sûr, la crise est passée par là, faisant monter la fièvre parmi les mécontents devenus légions. Il y a surtout que sous le règne de Nicolas Sarkozy, les motifs d'exaspération surpassent en nombre et en importance tout ce qui a pu exister au cours d'autres périodes troublées. Dans le passé, les crises avaient souvent donné naissance à des progrès sociaux, tandis que depuis son élection, et sa pratique du gouvernement semblable à un coup d'état rampant, c'est à une destruction méthodique de notre société que l'on assiste. Alors, on peut comprendre qu'il arrive à notre autocrate de se faire du souci.

Le droit, la raison, l'intelligence, le simple bon sens, enfin, dictent à tous les insatisfaits d'attendre la fin du mandat présidentiel pour renvoyer M. Sarkozy à son cabinet d'avocat. En attendant, parce qu'on ne sait jamais, recommandons nous aussi à la star élyséenne et à sa fine équipe, de ne jamais s'éloigner des 500 agents affectés à leur sécurité. La sagesse voudrait même que chacun accueille son officier de sécurité dans le lit matrimonial, et s'essaye à dormir enfin du sommeil du juste.

P-S. M.Poireau s'interroge sur le permis de conduire, Serge nous offre un andante de Mozart pour attendre 2010…

dimanche 27 décembre 2009

Une gagnante pour un rébus corsé

À Noël, j'avais présenté un rébus qui me semblait tellement facile que je m'attendais à publier une liste de gagnants plus longue que ma blogroll. Il n'y en eut que trois…
Aujourd'hui, je proposais à la sagacité des visiteurs une énigme plus biscornue, franchement tirée par les cheveux, et je craignais donc le pire: que personne ne trouve la solution. Il fallait sans doute, en plus de l'imagination, du flair et un léger grain dans la tête…
Dedalus ne manque pas de tout ça et même davantage: il a reçu l'illumination sans doute, puisqu'il a su tirer de ce dessin l'idée de Dieu et du don: «un lion sur une chaise prie-Dieu et une petite annonce délirante, où l'on apprend qu'un palace est mis en location pour la somme mensuelle de 1 euro : c'est donné». Il proposait donc de réunir les deux dans Dieudonné M'bala M'bala.
Eh bien, il s'est trompé ! Dieudonné n'est pas encore un homme politique, Dieu merci, mais un humoriste, d'après la rumeur…

La seule réponse valable est venue très vite, de quelqu'un que je n'attendais pas ici, mais comme j'ai l'habitude de lire les textes de son blog, je ne suis pas du tout étonné: Nefisa avait toutes les qualités requises pour réussir aujourd'hui. Alors bravo Nefisa!



Pourquoi pas un rébus, ce dimanche?




Ce dimanche, je vous propose de résoudre un rébus plutôt tiré par la crinière… Mais si vous avez, par chance, un bon rhume et un poil d'imagination, vous trouverez dans ce dessin le prénom et le nom d'une personnalité politique. Comme d'habitude, celle-ci peut appartenir à une quelconque région du monde et n'importe quelle période historique.
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Solution dans la soirée, la modération des commentaires est activée.

samedi 26 décembre 2009

Sans commentaire


Mai 2007, extrait de l'allocution de Nicolas Sarkozy lors de la cérémonie d'installation dans sa fonction présidentielle:

«Je pense avec gravité au mandat que le peuple français m’a confié et à cette exigence si forte qu’il porte en lui et que je n’ai pas le droit de décevoir. […] Exigence de résultat parce que les Français en ont assez que dans leur vie quotidienne rien ne s’améliore jamais, parce que les Français en ont assez que leur vie soit toujours plus lourde, toujours plus dure, parce que les Français en ont assez des sacrifices qu’on leur impose sans aucun résultat. Exigence de justice parce que depuis bien longtemps autant de Français n’ont pas éprouvé un sentiment aussi fort d’injustice, ni le sentiment que les sacrifices n’étaient pas équitablement répartis, ni que les droits n’étaient pas égaux pour tous…»


Décembre 2009, extrait des souhaits de Nicolas Sarkozy sur sa page Facebook:

« Ayons enfin une pensée pour ceux qui sont en difficulté, qui souffrent en ces temps de fête. Ayons le sens du partage et à l'esprit les valeurs qui font la solidarité nationale.»


source illustration, Le Père Fouettard

vendredi 25 décembre 2009

Un joyeux Noël mammaire

Les rébus se suivent et sont souvent trompeurs… Je croyais réellement que celui d'hier était d'une telle facilité qu'il me faudrait publier à la fin un palmarès dix fois plus copieux que ceux des Nicolas d'or et des Doigts d'honneur réunis. Eh bien, il n'en est rien, puisque trois personnes seulement ont donné la bonne réponse ! Arf a été le premier, hésitant entre deux noms, tout comme Madame.B, plus tard. Mais l'honneur de la victoire sans bavure revient incontestablement à Poison Social. Lui seul, en effet, a donné le mot qui livre la solution…

la suite dimanche prochain

jeudi 24 décembre 2009

Un rébus sous le sapin


Que vous soyez esseulé ou blasé en matière de fêtes de fin d'année, apprenez que le Père Noël ne vous a pas oublié sur le Coucou, puisqu'il vous offre un petit rébus pour passer un moment… La règle demeure inchangée par rapport aux rébus habituels: il s'agit pour vous d'identifier une personnalité du monde politique. Celle-ci peut appartenir au passé aussi bien qu'au présent, et être née dans n'importe quel pays (au besoin, cliquez sur l'image pour l'agrandir)…
Avertissement: les commentaires seront modérés pendant 24 heures environ, afin de garder vos réponses secrètes…

BONNES FÊTES À TOUT LE MONDE !



Spécial copinage: je rappelle que mes petits rébus «politiques» sont inspirés des recueils de rébus littéraires d'Honoré, publiés chez Arléa! Si vous ne savez pas quoi offrir à vos proches pour le premier de l'an…

mardi 22 décembre 2009

Les Doigts d'honneur politique 2009

(suite de Bulletin météo politique)
La semaine dernière étaient décernés les Nicolas d'or, le jour de l'an seront proclamés les Doigts d'honneur de la blogosphère. Dans ce dernier cas, c'est vous, lecteurs, c'est moi, c'est nous qui seront les jurés. Les doigts d'honneur d'or, d'argent, et de bronze, seront en effet attribués en fonction des votes comptabilisés par le blog Ruminances, dont les auteurs sont à l'origine de l'opération.



À l'heure actuelle, les scores des nominés se présentent ainsi:
Le félon 29%
Le pitbull 26 %
Miss Dior 8%
La murène 7%
Le petit prince 5%
Le motodidacte 5%
Le french doctor 5%
Le sous-commandant 2%
L'assureur 2%

L'écart s'est resserré ces dernières heures entre les deux étoiles de ce palmarès provisoire. J'en suis plutôt content, puisque ma préférence va au pitbull, dont je vous livre un bref portrait dans l'espoir que cet homme recueillera vos suffrages…


Nicolas Sarkozy est grand, Frédéric Lefebvre est son prophète: preuve que le porte-parole de l'UMP n'a pas le sens des réalités! Pour conforter l'emprise de son maître sur la France, M. Lefebvre est prêt à proférer toutes les énormités imaginables. Égrener la liste de ses perles une à une, reviendrait à former un collier trop chargé pour qu'aucune rombière au monde n'ait la force de le porter. La hargne dont il fait preuve dans l'attaque et la défense, lui vaut le sobriquet canin que l'on sait. À vrai dire, rien ne peut mieux dépeindre ce personnage politique: un pitbull.


Illustration et vote pour les doigts d'honneur: Ruminances


Bulletin météo politique

Les années de crise se suivent et se ressemblent dans le calamiteux. Pourtant, 2009 va s'achever sur une petite note d'espoir: l'impopularité de Nicolas Sarkozy semble consolidée, ce qui permet d'envisager l'avenir avec une relative sérénité. Le net redressement de sa cote d'impopularité pourrait en effet se traduire au cours du premier semestre 2010 par une vigoureuse reprise de sa chute.

Tous les indicateurs bloqués au rouge, il deviendrait pertinent de parler d'année charnière —pour la première fois dans l'histoire de cette expression stupide—, puisque débuterait alors la fermeture définitive de ce quinquennat.

Nous n'en sommes pas encore là, néanmoins, on peut constater que le retour à l'optimisme stimule la combativité de la blogosphère de gauche. J'en veux pour preuve l'éclosion sur le web français de jurys de la dérision ayant pris l'initiative de récompenser les plus grotesques acteurs de notre vie publique.

L'année se termine ainsi en fanfare, avec le palmarès des Nicolas d'or, il y a peu, suivi bientôt de la proclamation des Doigts d'honneur, dont je vous parlerai plus précisément dans quelques minutes… (à suivre)


P-S : pour les parisiens et les provinciaux de passage, Nicolas organise un Kremlin des blogs de Noël, les détails sont à lire chez lui… À lire chez Bibi, un billet sur Maurice Blanchot et René Char… Encore à lire: le compte rendu de Seb Musset du dernier numéro de «Vous aurez le dernier mot»

lundi 21 décembre 2009

SOS prisons

Aujourd'hui débutait dans Le Monde une campagne de l'Observatoire International des Prisons destinée à recueillir des dons et à sensibiliser l'opinion publique sur le scandale des prisons en France. Comme vous sans doute, je ne connaissais rien, ou presque, de l'OIP, à part quelques échos entendus à la radio ou lus dans la presse. Et puis, j'ai appris un peu plus de choses sur cette organisation, dont la réputation de sérieux est telle, qu'elle a fini par apparaître comme une agence de presse spécialisée dans la prison…

L'Observatoire International des Prisons fonctionne selon trois principes:
1— une information précise, recoupée, factuelle.
2— tout ramener au droit.
3— combattre pour le droit au respect de la dignité des personnes détenues.

Au départ, l'OIP se proposait de mobiliser les gens afin d'inciter à la réforme des prisons… Si l'amélioration des conditions de détention n'était pas son but premier, au fil du temps, cette préoccupation a pris cependant de l'importance —il est à noter qu'au sein de l'association, ceux qui sont opposés à l'emprisonnement sont minoritaires. Dans la documentation que j'ai pu consulter, il est dit notamment que «l'OIP organise une permanence juridique pour que chaque prisonnier reçoive une réponse à toute question sur ses droits, ses conditions de détention, ses besoins concrets».

L'association regroupe 630 membres, juristes et psychologues pour la plupart, payant une cotisation de 50 euros.
Le calcul n'est pas compliqué: on comprend que le besoin d'argent est pressant !

C'est la raison de l'appel aux dons lancé aujourd'hui par l'OIP, provocateur sans doute, mais cependant remarquable de sobre efficacité.

«Si ça peut vous aider à donner, dites-vous que cet homme est un chien.»

source OIP, via Mickael
Faire un don sur oip.org


dimanche 20 décembre 2009

Rébus: les gagnants du jeu

À peu près tous ceux qui ont proposé une solution ont trouvé la bonne réponse au rébus de ce dimanche. J'en déduis qu'il n'était pas très difficile, et tant mieux! Les gagnants du jour, dans l'ordre des réponses, sont: La rénovitude, Madame.b, Eric citoyen, CC de "Bah! by CC", MONSIEUR POIREAU (on se lève !), la Mère Castor, Alain64 (pas de profil), MathRo7i, Dedalus (on applaudit !), Mtislav, et Marie L (pas de profil)… Bravo à tous !


Rébus du dimanche


Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique —d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique… (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Solution dans la soirée, la modération des commentaires est activée.


samedi 19 décembre 2009

Quiz de Coucou

Comme la semaine dernière, l'humeur de ce samedi n'est pas vraiment au billet…Ce doit être un effet de l'approche des fêtes, et de ma répugnance à mêler le Père Noël au débat sur l'identité nationale et ses séquelles. Ainsi peut-on songer à interdire le port de la burqa sans associer à ce vêtement la houppelande du rouge barbu? Ne tombe-t-il pas au premier chef sous l'interdiction du «lancer de nains»? Et que dire de son attelage de rennes, à une époque où l'on songe sérieusement à taxer les pets des ruminants pour lutter contre les émanations de méthane?
Quoi qu'il en soit, c'est à un modeste quiz de la semaine du Coucou que j'invite à nouveau le lecteur…

Lundi,
le fantôme puant de Pinochet était évoqué ici, car on venait d'avoir la confirmation que le dictateur, de son vivant, avait fait empoisonner Eduardo Frei Montalva, ancien leader démocrate-chrétien qui lui faisait de l'ombre.
Il s'agissait d'un billet publié dans le cadre d'un partenariat avec:
a—L'Assiette anglaise?
b—Courrier International?
c—Crise dans les médias?

Mardi,
Ah! mardi j'ai dû trop dormir, parce qu'il n'y avait pas de note sur le Coucou —comme la semaine précédente. J'aurais pourtant volontiers réagi aux vapeurs d'une certaine dame au parlement européen, comme le fit Gwendal. L'idée ne me vint même pas comme le tenta M. Poireau ce jour là, de faire écrire le billet par ma compagne.
L'article de Gwendal concernait:
a—Mlle Ciguë?
b—Carla Bruni?
c—Rachida Dati?

Celui de M. Poireau:
d—le féminisme exacerbé de sa compagne?
e—le machisme?
f—une crampe coraco-mandibulaire?

Mercredi,
j'ai appris à la lecture de Courrier International, encore lui, qu'une particularité de notre vie publique étonne les étrangers, ou du moins le journaliste suédois auteur de l'article. Il s'agit de:
a—l'usage immodéré que nous faisons du mot: «démocratie»?
b—la place occupée chez nous par la culture classique?
c—le culte voué au président Sarkozy?

Jeudi,
pour justifier l'expulsion vers Kaboul de neuf Afghans, Frédéric Lefebvre émettait l'avis qu'ils devraient assumer leur devoir et se battre, plutôt que de se réfugier chez nous. Parmi les premiers, le Coucou suggérait à M. Lefebvre de prendre:
a—la tête d'une brigade internationale pour combattre en Afghanistan?
b—des leçons de trombone à coulisse?
c—une purge, pour en finir une bonne fois?

Vendredi,
tandis que sur certains blogs on pariait sur l'intelligence du lecteur, ou l'on se penchait sur le narcissisme de M. Sarkozy, dans beaucoup d'autres, dont le mien, on publiait le palmarès des Nicolas d'Or, qui fit grand bruit. À qui fut décerné le Nicolas d'or de la casserole politique de l'année?
a—Jacques Chirac?
b—Charles Pasqua?
d—personne?

Samedi…
Ah! Samedi, c'est aujourd'hui. De quoi parler: du Père Noël, de la Conférence de Copenhague? Bah!



Source image, d'après "Kind Hearts and Coronets", en Français "Noblesse oblige" (détourné d'une photo de ma collection personnelle)


vendredi 18 décembre 2009

Le palmares des Nicolas d'or


À tous seigneurs tous honneurs: l'idée d'établir un palmarès politique de l'année dans la blogosphère, est née chez Reversus et Vogelsong. Comme le remarque ce dernier dans l'introduction au palmarès, «l'année 2009 fut de toute évidence une année politique particulièrement chargée. Les polémiques ont succédé aux réformes et ont rythmé de manière quasi continue la vie médiatique de notre pays»… Il y avait de quoi donner l'envie de décerner une distinction aux principaux acteurs de la scène publique, et ce fut le maître à danser de celle-ci, Nicolas Sarkozy soi-même, à qui revint la gloire de prêter son nom à cette cérémonie virtuelle: la proclamation des Nicolas d'or.
Voici donc le palmarès élaboré par 35 blogueurs d'opinions diverses qui, en sept prix, couronne d'orties ou de lauriers des «hommes ou des femmes politiques plus ou moins vertueux, mais marquants.» Et pour ce faire, je rends la parole à Vogelson et Reversus:

Le "Nicolas" d'or de la phrase de l'année :
Jacques Séguéla : "Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie" sur France 2, le 13 février 2009
Le "Nicolas" d'or du fantôme politique de l'année :
Fadela Amara
Le "Nicolas" d'or du coup d'éclat politique de l'année :
Le retour de Daniel Cohn Bendit et le score d'Europe Ecologie aux Européennes
Le "Nicolas"d'or de l'arnaque économique de l'année :
La moralisation du capitalisme
Le "Nicolas" d'or du bide politique de l'année :
Jean Sarkozy et l'EPAD
Le "Nicolas" d'or du Coup de pelle de l'année :
N. Sarkozy : «Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore les bandits eux ont une morale». (source : Slate )
Le site Internet de l'année :
Jean-Luc Mélenchon

Commentaires:
On avait cru la page du « bling-bling » définitivement tournée, Séguéla l’a remise au goût du jour avec maestria. C’est donc fort logiquement que les blogueurs ont retenu sa phrase devenue culte : « Si à 50 ans, on n’a pas de rolex, c’est qu’on a raté sa vie ».
De l'incandescence à l’obscurité des limbes, il n’y a parfois qu’un pas, allégrement franchi par la fantomatique Fadela Amara. La blogosphère dans sa grande générosité a tenu à saluer la vacuité de son action politique. Elle s'est enfermée dans un palais, et lambine sous les lambris dorés.

Le coup d’éclat politique revient à Dany le rouge pour avoir redonné vie à des Verts au bord de la crise de nerf. Il a sans nul doute réalisé le coup politique de l’année lors des élections européennes.
En matière de bides politiques, Jean Sarkozy s’est imposé à tous comme une évidence. Sa candidature à la tête de l’EPAD a défrayé la chronique et a même fait vaciller les plus convaincus à l’UMP. Sacrée performance.

Au menu des bluettes racontées aux tout grands, "La moralisation du capitalisme" martelée avec trémolo est un chef d'oeuvre du genre. À ce titre, elle a supplanté tous les autres thèmes.
En avril 2009, le Canard enchaîné relatait les propos fleuris que le chef de l'état destinait à nos cousins journalistes : "Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore les bandits eux ont une morale". Que pense-t-il des blogueurs ?

Il ne se contente plus d'haranguer les foules, d'emplâtrer les journalistes et ses débatteurs, J. L. Mélenchon déboule sur le web 2.0. Ergonomique, bien écrit, photos décalées, son site est plébiscité par les geeks de la politosphère.

Les participants

Laure Leforestier
Olympe
Le Monolecte

Mrs Clooney
Caréagit
Yann SavidanH16
Ruminances
Le Privilegie
Luc Mandret
Frednetick
AntidoteAbadinte
Jean-Paul Oury
Falcon Hill
Intox2007
Crise dans les médias
Les bonnes nouvelles de Slovar
Seb Musset
De tout et de rien
Horizons
Le Pavé
Eric Mulhouse

Pensez Bibi

Disparitus

Dedalus
Coucou
Sarkofrance
Rébus
Partageons Mon Avis
Peuples
Le volontaire
Marc Vasseur
Reversus
Piratage(s)

Le logo est de CC

La perle des Nicolas d'or: Blogs participants


jeudi 17 décembre 2009

Frédéric Lefebvre en va-t-en-guerre

Grosso-modo, cela fait trente ans que l'Afghanistan est en guerre. En réalité, les luttes armées avaient débuté bien avant, dans la foulée du coup d'état communiste de 1973, la révolte gagnant peu à peu les provinces. Officiellement, c'est néanmoins en 1979 avec la lutte des Afghans contre les Soviétiques, que l'on fait plutôt démarrer la guerre, soit tout juste trois ans après le décès d'André Malraux… Je parle de ce dernier parce que, s'il avait vécu, nul doute qu'il aurait eu des tas de choses à dire là-dessus, des proclamations à faire… J'y reviendrai dans un instant.

Donc, trente années de violences presque ininterrompues dans ce malheureux pays… Il faudrait s'étonner que les jeunes gens nés dans cet enfer en aient ras-le-bol? Il faudrait leur reprocher de se désintéresser des luttes de chefs de guerre, des dirigeants pourris qui se servent de leur peuple comme d'un tas de viande à débiter pour la bonne continuation de leurs affaires? Que non, bien sûr! Ceux qui ont la volonté d'échapper à ce chaos méritent le respect.

Il n'est pas question dans mes propos de notre présence militaire là-bas, de la nécessité qu'ont cru identifier nos gouvernements de juguler le terrorisme islamiste qui s'y trouvait chez lui. Personnellement, je ne suis pas le moins du monde ému par le sort des Talibans, ces alliés d'Al-qaida, mais c'est une autre histoire.

Je veux simplement parler du droit absolu de tout être humain de rester maître de sa vie, de celui des jeunes gens afghans réfugiés chez nous de refuser d'être de la chair à mitraille. Notre ministre de l'indignité nationale ayant récemment expulsé vers Kaboul neuf de ces réfugiés, un drôle de débat s'est fait jour, alimenté par les réflexes de coercition de vieux scrogneugneux s'exprimant sur internet. Ces militaires à la retraite nous resservent le couplet éculé de nos soldats "allant se faire trouer la peau en Afghanistan pour défendre les droits de l'homme", pendant que ces insoumis viennent se prélasser chez nous…

D'abord, nous ne sommes pas là-bas pour défendre les droits de l'homme, ce n'est pas le genre de Nicolas Sarkozy, on le sait. Nous y sommes allés pour riposter à l'agression d'Al-qaida contre nos alliés Américains, envers qui nous avons une dette de guerre. Nous y sommes pour en découdre si possible avec les terroristes et les éradiquer. La libération des Afghans de l'obscurantisme n'est qu'un moyen de plus d'y parvenir, hypothétique, à côté de la guerre. Reprocher à ces jeunes d'avoir envie de vivre, et de dire merde à tous les va-t-en guerre n'a aucun sens: ils prouvent simplement leur humanité.

C'est pourquoi, lorsqu'un personnage à la mentalité aussi controversée qu'un Frédéric Lefebvre, justifie l'expulsion des neuf réfugiés, par le fait que «dans la force de l'âge», il devraient assumer leur devoir…, on sursaute. Comment peut-il oser? Sans doute n'a-t-il pas beaucoup souffert dans sa vie, et surtout est-il incapable d'imaginer la souffrance des autres. M. Lefebvre est dépourvu d'imagination, il est l'homme sans étoffe d'un régime de vulgaires affairistes. Il n'est qu'un pâle avatar d'un gaullisme dénaturé, à qui on aimerait rappeler l'exemple d'André Malraux, histoire de le mettre au défi de l'imiter.

En 1971, moins de cinq ans avant sa mort, vieil homme à la santé chancelante, Malraux s'était enflammé pour la cause du Bengladesh, en lutte contre le Pakistan afin d'arracher son indépendance. Il avait lancé un appel pour la constitution d'une Brigade Internationale, dont il s'offrait à prendre le commandement…

Monsieur Lefebvre, chaussez donc les tatanes du visionnaire, et levez au plus vite une brigade de volontaires pour la délivrance de l'Afghanistan. Prenez-en la tête, partez le front haut vers ces montagnes hostiles, et de grâce: n'en revenez pas!

P-S, à lire chez Reversus: «Estrosi, la palme de l’ignorance historique» … Le Père Noël commence à faire parler de lui, ça sent le renne à la broche Et bonne fête à Gaël !

mercredi 16 décembre 2009

Les Suédois et nous

Notre pays est un cas, lorsqu'on le compare à la plupart des autres dans certains domaines. Aux yeux des étrangers, la France passe en effet aisément pour excentrique, tant les préoccupations de ses citoyens paraissent s'écarter de la norme internationale. C'est notamment le cas avec la place qu'occupe la culture classique dans notre vie publique.

Un journaliste suédois a pu s'étonner ainsi de la propension de nos élites politiques à afficher leur proximité avec les grands maîtres de notre littérature. Son article s'intéresse plus particulièrement à nos grands élus, d'Edouard Balladur à Georges Pompidou (en oubliant curieusement François Mitterrand, dont l'érudition et la familiarité avec le monde des lettres étaient bien connues).

Carl Rudbeck —c'est le nom du journaliste de Sydsvenskan—, établit de savoureuses comparaisons entre son propre pays et le nôtre, dont il aime manifestement la culture. Il n'est pas étonnant que, penché sur les goûts de nos élites, il ne se soit heurté à la personnalité de Nicolas Sarkozy, lequel, constate-t-il, confirme de manière négative l'importance que nous attachons à nos classiques.

Son texte est sympathique, comme son «penchant certain pour la France, ce pays où l'histoire s'invite dans les débats quotidiens». C'est à lire sur Courrier international.

P-S Intox 2007 et Hypos nous rappellent fort à propos des promesses de Nicolas Sarkozy… Eric se penche avec sa précision coutumière sur la manière d'organiser les contenus du WebNicolas est encore au bistro, mais ça n'étonnera personne…

lundi 14 décembre 2009

Le fantôme de Pinochet pue encore


Augusto Pinochet, le plus célèbre des dictateurs pur sucre de l'époque contemporaine, est mort à 91 ans et deux semaines, en 2006. Dans son lit —que sa mémoire soit compissée jusqu'à la fin des temps—, puisque aucune justice du Monde n'eut le courage de l'inculper pour ses crimes. Et c'est par milliers que l'on peut lui imputer des crimes, assuré d'être largement en dessous de la réalité!

Ceux qui n'étaient pas trop jeunes à l'époque du coup d'état au Chili se souviennent certainement que son règne sanguinaire débuta avec la mort de Salvador Allende. Trente-six ans après, on ne sait toujours pas si le président socialiste, porté au pouvoir avec une coalition des partis de gauche, l'Unité populaire, s'est réellement suicidé pendant l'assaut du palais présidentiel par les putschistes, ou bien s'il a été assassiné sur ordre de Pinochet.

On le saura peut-être un jour, comme on vient d'apprendre que fut empoisonné à son instigation Eduardo Frei Montalva, ancien président chilien lui aussi, leader du parti Démocrate-chrétien, et vieux rival politique de Salvador Allende. Je me souviens qu'à l'époque où, de France, nous suivions dans les mois qui précédèrent le coup d'état la montée des périls au Chili, je ne portais pas cet Eduardo Frei Montalva dans le cœur. Il jouait clairement contre l'Unité populaire au pouvoir, les USA de Nixon avaient même tenté un moment de l'imposer à la place d'Allende… Néanmoins, par la suite, devant la barbarie de la dictature, il s'éleva courageusement contre les violations des droits de l'homme, faisant figure de possible recours face à Pinochet.

Ainsi donc, la traduction d'un article argentin dans Courrier international, nous apprend que la justice chilienne a reconnu voici quelques jours, que l'ancien président démo-chrétien avait été «assassiné par empoisonnement en 1982, par la police secrète de la dictature».
Cette annonce ne tombait peut-être pas au hasard, puisque le fils du leader disparu, Eduardo Frei Ruiz-Tagle, est candidat d'une coalition de gauche actuellement au pouvoir. Il devra affronter le mois prochain en position inconfortable le candidat de la droite, l'homme d'affaire Sebastian Piñera, arrivé en tête du premier tour. L'émotion soulevée par la confirmation du crime n'a apparemment pas suffi à rassembler le peuple chilien autour de la Concertation de gauche, malgré la popularité de la présidente sortante, la socialiste Michelle Bachelet. Il est vrai que le système électoral reste celui hérité de la dictature, comme l'explique par ailleurs Courrier international, mais il est surtout vrai que la gauche chilienne affronte les urnes dans la division. Ce qui se passe au Chili n'a pas fini de résonner chez nous, les morts et la fureur d'un passé récent en moins…

source photo

dimanche 13 décembre 2009

And the winner is…

J'escomptais un peu que Dedalus me fournirait une conclusion parfaite au rébus, comme la semaine dernière, mais alors qu'il m'avait fait espérer sur Twitter une belle parabole de bison sur la paille et de bête à cornes sans le sou qui pouvait mener loin —à un grand cocu de la politique, sait-on jamais—, son commentaire manque à l'arrivée. Évaporé… Et me voici donc obligé d'annoncer avec une austérité bien peu à la hauteur de l'exploit qu'il n'y a que deux valeureux gagnants ce dimanche. Fidel Castor et Philzone sont en effet les seuls à avoir proposé la bonne solution. Un bouquet de bravos pour chacun!


Dimanche : le rébus



Trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique —d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique… (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Solution dans la soirée, la modération des commentaires est activée.


samedi 12 décembre 2009

Quiz de coucou

Il y a quelque temps que je n'ai pas fait de Quiz de la semaine sur le Coucou… Comme je n'ai pas envie d'écrire un billet pour critiquer Martine Aubry qui vient de déclarer à la convention du PS à Tours: «Les écologistes, ils existent aujourd’hui en France, ce sont les élus socialistes de nos régions», je reviens à cette habitude. Je vous propose donc de répondre à quelques questions à propos de l'actualité traitée sur ce blog ces derniers jours.

Lundi, honte à moi: aucun billet politique à ma Une! Je me suis contenté de répondre à la chaîne de PMÂ, dite des cinq livres… Pourtant, il y avait des choses à écrire, comme Rimbus par exemple qui, ce jour là a traité de choses graves. Vous qui le lisez, vous vous souvenez sans doute qu'il s'agissait :
a— de sœur Emmanuelle?
b— de la conférence de Copenhague?
c— de l'identité nationale?

Mardi en revanche, je me suis un peu rattrapé en publiant un billet à propos de Nicolas Sarkozy. Ce billet parlait:
a— de son discours à Sainte-Gamelle?
b— de ses remords d'avoir créé le bouclier fiscal?
c— de sa campagne pour les régionale?
d— de la tribune qu'il venait de sortir dans Le Monde?

Mercredi, on annonçait l'ouverture prochaine du procès de l'Amiante, à Turin, évoqué ici, de même que le 25e anniversaire de la catastrophe de Bhopal.
En outre le Coucou signalait deux publications croisées, il s'agissait:
a— d'une critique féroce d'un feuilleton de Mtislav intitulé "Aventures en mer", par Peuples?
b— d'une réaction de Mtislav à un billet de Peuples sur N. Sarkozy?
c— ni l'un ni l'autre, ils ne se sont même pas lus. Chacun chez lui, chacun son texte.

Jeudi, on badinait sur ce blog à propos de l'Empereur Nicolas 1er recevant les généreux donateurs de ses anciennes campagnes électorales dans un palace franchois.
Cette fiction satirique s'inspirait des faits et gestes de:
a— Vladimir Poutine?
b— Hugo Chàvez?
c— Wen Jiabao?
d— un autre?

Vendredi était un jour bizarre sur le Coucou, puisqu'un Martien s'était invité pour parler essentiellement:
a— du LHC, ou Grand collisionneur de hadrons?
b— de la baisse des prix dans la restauration?
c— des ennuis de santé de Johnny Halliday?

Fidèles lecteurs, vous aurez évidemment trouvé, mais je donne néanmoins les bonnes réponses:



vendredi 11 décembre 2009

Comme un Martien en France

Mon cher cousin, je t'écris cette lettre de la planète Terre, plus précisément de France où j'ai décidé de prendre des vacances. La France est un pays extraordinairement distrayant, sans doute le plus fou de ce monde, bien que je ne connaisse pas encore les autres régions. C'est la mauvaise saison, ici, et pour remédier aux désagréments de l'hiver, les gens ont eu l'idée d'y caser une période de fête. Ça s'appelle la Noël et le Jour de l'an. En principe, cela ne devrait durer que deux journées, mais en pratique l'ambiance festive s'installe dès le début du mois de décembre pour ne disparaître qu'aux premiers jours de janvier.

Il fait froid, les ciels sont grisâtres et la nuit tombe tôt, mais les gens suspendent des guirlandes lumineuses au-dessus des rues: on en trouve jusque dans le moindre village. Le décor est très gai, on pourrait s'attendre à ce que les Français sortent de chez eux pour chanter, danser, s'embrasser, copuler sous les illuminations. C'est en tout cas ce qui arriverait chez nous, mais pas ici. Les gens trottent de tous côtés pour faire leurs courses de Noël, ils n'ont pas le temps de se réjouir.

Cette débauche de lumières, qu'accompagne une avalanche de catalogues et de prospectus bourrant les boites aux lettres, est en réalité une opération mercantile. Comme je te le disais dans une de mes lettres, il semble que dans ce monde rien n'existe qui ne soit pas matière à commercer. Et le comportement des Français est des plus extravagants.

Ainsi, il s'agit pour le marchand d'acheter un produit le moins cher possible pour le revendre au consommateur au prix le plus élevé possible… Oui mon cousin, le commerce c'est du vol! Pourtant, la plupart du temps les gens que j'ai pu rencontrer s'en accommodent. Ils disent qu'ils n'ont pas le choix, et ce n'est que très rarement qu'ils pillent les magasins. On peut les comprendre, note bien, car ces coups de colère sont sévèrement punis. S'il est permis au marchand de voler le citoyen consommateur, l'inverse est illégal.

Remarque, cela s'explique: le pillard s'empare d'un bien sans rien donner en échange, tandis que le marchand, s'il réclame trop d'argent, cède du moins un produit en contrepartie. Le premier vole, le second fait de «la marge». Je sais bien qu'il te faudra un moment pour saisir la nuance, mais elle existe, je dois le reconnaître.

Cette question de l'argent et du pouvoir d'achat joue un grand rôle ici en ce moment, comme je te l'ai déjà raconté. Tu dois te souvenir de ce dirigeant suprême que les Français se sont donné, un certain Nicolas Sarkozy… Eh bien, figure-toi que cet homme est le meilleur ami du commerce. Cette année, il a décidé d'être le Père Noël des restaurateurs dès l'été, et il leur a offert un cadeau qui coûtait 3 milliards d'euros: la baisse de la TVA à 5,5%, ça s'appelle.

Pour que le pauvre peuple Français, qui croule sous les dettes et le chômage, ne s'insurge pas, M. Sarkozy a fait promettre aux restaurateurs qu'ils baisseraient leurs prix et embaucheraient du personnel. 20000 employés, plus 20000 apprentis en deux ans, s'ajoutant aux 15000 créations d'emploi qu'ils déclaraient déjà annuellement. Soit 70000 emplois sur deux ans, selon mes calculs…

Les deux ans ne sont pas encore écoulés, évidemment, mais d'après ce que l'on raconte, ils n'ont même pas réalisé le tiers de cette promesse. Quant aux prix, mon cousin: je ne t'inviterai pas au restaurant, si tu viens me voir. Pas plus tard que ce matin, en écoutant une radio d'ici, France Inter*, j'ai appris que les grandes chaînes de restauration française avaient parfois baissé légèrement le tarif des plats…, mais augmenté considérablement le prix de certaines boissons à côté. «Quand le prix de l'assiette baisse, le prix de la tasse monte», disait l'enquêtrice.

Heureusement pour ces braves Français que j'aime bien, ils ne leur reste plus que deux ans et quelques mois avant la prochaine élection présidentielle. Ils ne manqueront pas cette occasion d'envoyer leur président faire la plonge, j'espère.
Je te quitte sur cette bonne pensée, mon cher cousin: c'est l'heure de mon bain de lune.

*France inter, journal de 7h30 du 11/12/09

jeudi 10 décembre 2009

Nicolas 1er amuse sa galerie


L'autre jour, l'Empereur recevait au Carton —l'un des palaces de la capitale où il a ses habitudes—, la fine fleur de ses féaux et soutiens de longue date. Quoique sa très haute fonction le dispense de partager les sentiments du commun, le Bien Aimé n'hésite jamais à se montrer reconnaissant. Il n'a pas oublié l'appui que lui apportèrent ces gens, tout au long des rudes années de l'ascension vers le trône impérial. Disons-le sans détour: si le petit Nicolas Duponzy put devenir le grand Nicolas 1er, c'est grâce aux espèces sonnantes et trébuchantes que lui prodiguèrent sans lésiner ces héros de l'Empire.

Ils se pressaient donc nombreux pour accéder aux salons du Carton, et avoir l'honneur d'assister au cocktail de leur idole. Quelques uns faisaient un détour auparavant par un discret vestiaire, afin de déposer, en rougissant un peu, leur calibre entre les mains d'un adjudant de la garde. «Ne perdez pas votre numéro, sinon je vous le rends pas!» recommandait l'accorte adjudant, une blonde aux yeux moqueurs. L'invité empochait son jeton en hochant la tête et allait se mêler à la petite centaine d'élus pressée autour du Bien Aimé.

Il y avait là tout le gratin de l'empire, ducs et barons de la finance, chevaliers d'industrie, spadassins d'affaires, marquis du barreau, hôteliers, cavistes, importateurs de souliers, casinotistes…
Quand la réception fut bien avancée, le champagne pétillant dans tous les regards, Sa Majesté grimpa sur une chaise, puis de là sur la table du buffet.
«Mes chers amis, faut qu'on se marre un peu, on est pas là pour s'embêter…
—Vouiiiii! hurla l'assistance en applaudissant.
—Alors voilà, on est entre nous, hein?
—Vouiiii !
—Donc ça sortira pas d'ici, c'est le principal. On va jouer un peu comme au rébus… Devinez qui je fais là… C'est quelqu'un que je connais bien.»

L'Empereur, avec un admirable naturel et son talent inné en toutes choses, renversa du pied un saladier d'inox sur lequel il se jucha. La tête haute, il se raidit, une main sur le cœur, puis s'inclina profondément, jusqu'à la limite de perdre l'équilibre. Tête basse, il tendit ensuite la main vers un personnage invisible.
«Obama ! s'écrièrent plusieurs voix.
—Bravo, fit l'Empereur, sautant de son perchoir.»

Successivement, Nicolas 1er imita devant ses invités la reine d'Angleterre, Vladimir Poutine, Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi, et un certain François Fillon —mais comme personne ne connaissait ce dernier ce fut un échec. Déçu, l'Empereur mit fin au jeu et improvisa un discours dans lequel il exhorta ses amis chers à poursuivre leurs dons au Parti impérial. Il acheva en leur renouvelant sa promesse solennelle de ne jamais augmenter leurs impôts.
Tout le monde cria: «Vive l'Empereur ! Longue vie à notre Bien Aimé !»
Et l'on se sépara gaiement, tandis que Nicolas 1er allait retrouver Sa Gracieuse Lala dans un salon privé où elle l'attendait en faisant une partie de scrabble avec une domestique.


P-S, si vous ne connaissez pas encore le blog littéraire de Dedalus, «Un écrivain sur la toile», je vous invite à le découvrir… A voir chez Éric, une vidéo de présentation de Pealtrees à la conférence Le Web…

mercredi 9 décembre 2009

Coïncidences

Coïncidence, alors que débute la conférence de Copenhague sur le climat, où l'on reparlera sans doute de ces modernes trafics d'indulgences que sont les droits à polluer, ce mois de décembre ramène deux affaires symboliques de pollution dans l'actualité. L'une et l'autre, tragédies modernes dominées par le cynisme du capital et le mépris des hommes.
Il y a eu d'abord la catastrophe de Bhopal, dont le 3 décembre dernier marquait le 25e anniversaire. Courrier International a publié plusieurs articles sur ce qui s'y trouve qualifié de «plus grave accident industriel de tous les temps»… 25000 morts, des dizaines de milliers d'handicapés, et 100 000 personnes toujours exposées aux substances toxiques contenues dans les eaux…
Pour eux, justice n'a toujours pas été rendue.
En revanche, commencera demain à Turin, le procès de l'Amiante. Deux responsables de la société Eternit, dont l'un, Stephan Schmidheiny, s'est reconverti au début des années 2000, dans le «développement durable» devront y répondre des ravages provoqués par la fibre d'amiante contenue dans leurs produits. Là aussi, les morts, les malades, les futurs malades se comptent en milliers. Les habitants de Casale Monterrato, dans le Piémont, y seront représentés: la ville s'est longtemps nourrie grâce à son usine de produits amiantés, elle bouffe aujourd'hui encore la poussière d'amiante.
Avec cette affaire, dans l'Humanité notamment, on parle de «plus grand crime industriel du XXe siècle»… Personne ne peut encore dire ce qu'il sortira de ce procès, mais alors qu'il est question de faire prendre par les peuples leur part de responsabilité dans les causes du réchauffement climatique, ce sera peut-être un signal fort que la justice italienne adressera aux véritables maîtres de la logique industrielle.

P-S À lire: la réaction de Peuples à la tribune de Nicolas Sarkozy, et à ne pas louper chez Mtislav, le dernier épisode d'Aventures en mer… À écouter, si vous ne l'avez pas entendue, la chronique de Didier Porte sur France Inter, chez Gwendal

mardi 8 décembre 2009

Nicolas Sarkozy change l'Europe pour nous

Le Monde a publié aujourd'hui une tribune du président-candidat aux élections régionales. Il ne doit y avoir que du côté de Repentir, dans les profondeurs de la Guyane, entre Dagobert et Cambrouze, que l'on ignore l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy. Encore un département où ils vont bien s'amuser pour débattre de l'identité nationale avec les 12% de métropolitains et les 40% originaires de tous les coins du monde, sans parler des Créoles (40%), et des purs autochtones amérindiens —lesquels sont d'ailleurs privés de droits sur la terre de leurs ancêtres, mais c'est une autre histoire. Ceci dit pour simplement noter que M. Sarkozy consacre l'essentiel de sa tribune à caresser la xénophobie de son électorat de base, à la faveur d'un retour sur le vote anti-minaret des Suisses.

Toutefois, ce n'est pas la pause faussement républicaine de ce ravageur de la République qui m'a particulièrement agacé. Ce sont ses propos hypocrites sur la démocratie, dont on peut prendre connaissance sur le site du Monde. En particulier l'incroyable culot avec lequel il feint de s'attendrir sur les Français qui rejetèrent la Constitution européenne.
«Je me souviens des paroles parfois blessantes qui ont été proférées contre cette majorité de Français…»
Et de faire ensuite le constat que cette majorité avait rejeté «une Europe dont elle ne voulait plus parce qu'elle donnait le sentiment d'être de plus en plus indifférente aux aspirations des peuples». M. Sarkozy en conclut qu'il «fallait changer d'Europe».

C'est donc sans doute la raison qui le poussa à batailler afin d'obtenir l'adoption du Traité de Lisbonne, reprenant pour l'essentiel les traités existants, dont celui de Maastricht, qui avait particulièrement déplu au peuple français. Rien de ce qui faisait de l'Europe la chose des marchands et des financiers ne fut changé. Pas un des reproches que les populations pouvaient adresser à son organisation si peu démocratique, ne fut pris en compte. Pour faire bonne mesure, et bien montrer le peu de cas que l'on faisait du peuple chez nous, on se garda d'organiser un nouveau référendum et le texte fut ratifié par le Parlement, comme on sait…

Cela n'empêche pas aujourd'hui Nicolas Sarkozy de prétendre que «la France a pu prendre la tête du combat pour changer l'Europe.»
Le culot de cet homme est sans limite.


lundi 7 décembre 2009

Cinq livres, bon poids


Il doit y avoir un rapport avec les fêtes de fin d'année, en tout cas, voici que ressurgit un thème de billets à la chaîne sur les livres. Au début de l'année j'avais déjà répondu à Gaël sur le même sujet: donner les titres de mes six livres préférés. Aujourd'hui, voici Nicolas et Lomig qui m'invitent à donner une liste de cinq ouvrages. Comme il n'est pas précisé qu'il s'agit de livres particulièrement aimés, je pourrais citer ceux que je déconseille à mes lecteurs, pour changer un peu…
Locus solus, de Raymond Roussel, par exemple, qu'on m'offrit dans une période de vague à l'âme et qui faillit m'achever. L'ouvrage connut en son temps (1914) un petit succès de scandale que je m'explique mal. J'ai presque oublié son contenu, mais pas l'insondable ennui où je tombai jusqu'à la dernière page, car je n'abandonne jamais une lecture…

Toutefois, ce serait faire preuve de mauvais esprit que de continuer dans cette voie, même si ce choix de cinq livres me paraît trop restrictif, quand j'aime toute une bibliothèque —comme la Madelon aimait son régiment. J'ai donc pris sur les rayons, un peu au hasard, quatre autres livres qui firent mon bonheur à un moment quelconque:

Le pays où l'on n'arrive jamais, d'André Dhôtel. Un voyage merveilleux au pays d'enfance par un Ardennais, ce qui me permet d'adresser un clin d'œil amical à mes amies et amis virtuels des forêts et banquises au nord de la Loire.

Rue de la Sardine, de John Steinbeck. Ce Steinbeck là, si vous le lisez, ne vous rendra pas mélancolique! C'est un texte où je retrouve une parenté d'inspiration avec ceux d'Erskine Caldwell, un de mes auteurs de prédilection.

Histoire de la Révolution française, par Michelet. Quand j'étais gosse, mes parents avaient son Histoire de France, une édition copieuse, en je ne sais plus combien de volumes. Je l'ai lue et, pour certaines parties, relue, comme un roman qui m'enchanta. Aujourd'hui, il m'arrive de consulter encore sa Révolution (dans Bouquins, chez Robert Laffont), en complément du dictionnaire de Mourre dont je ne pourrais pas me passer.
En ces temps d'identité nationale mise à toutes les sauces, j'aime bien les avoir sous la main.

Et justement, puisqu'il est question d'identité nationale, j'ai envie de clore ma liste avec un très bel album pour la jeunesse…

La fille des batailles, de François Place, écrit et illustré par lui même, chez Casterman. C'est l'histoire d'une fillette recueillie par un couple d'aubergistes après un naufrage, aux environs du XVIIIe, si j'en juge par les superbes images…

Il ne me reste plus qu'à désigner quelques volontaires pour reprendre le flambeau… Ce seront:
Nef, Ferocias, Irene, Zoridae, et Peuples. J'aurais bien tagué Captainbooks, mais il ne lit pas ce blog, et je doute en outre qu'il soit partisan de servir la littérature au compte-gouttes.

dimanche 6 décembre 2009

Elle et Manu font un rébus

«Lui on le connaît, il s'appelle Manuel. Ses potes l'appellent Manu. Il aime bien sa salopette parce qu'il peut y accrocher le tournevis que lui avait offert son père, à l'occasion de sa première journée de travail. Son père était plombier, comme lui. Il est mort maintenant. Un malheureux accident de travail...

Elle non, on ne la connait pas. C'est Elle, tout simplement. Elle est apprentie plombier. Elle refuse qu'on dise plombière, elle trouve ça con. Son bleu de travail et ses outils sont neufs. Aujourd'hui, c'était sa première journée d'apprentissage et elle est parvenue à déboucher son premier lavabo. Pour fêter ça, Manu lui a proposé d'aller danser. C'est un prétexte, il est tombé amoureux, Manu. D'Elle.

La nuit touche à sa fin. Tout le monde est parti se coucher. La piste de danse est vide. Seuls, Elle et Manu dans les bras l'un de l'autre continuent de danser des valses endiablées. Ils ne se parlent pas. Les yeux dans les yeux, ils s'aiment et le savent.»

C'est la lecture du rébus du dimanche par Dedalus. Elle me plaît bien, ça doit être ce qui s'est passé, entre ces deux là… Pourtant, cette ode à l'artisanat ne débouche pas sur l'interprétation parfaite, il y a une fuite dans la soudure entre le prénom et le nom. Quel dommage! Le plus rapide à donner sa réponse avec succès fut Rimbus —sans fournir d'explication, ce qui rend la lecture de Dedalus aussi valable—, suivi par Berthe qui, elle, n'oublie rien, puis Yann, et Madame.b de retour dans le jeu avec une solution impeccable. Un anonyme a trouvé aussi… Ont suivi Nico93, la famille Castor, Éric citoyen, Epamin', Elmone, Céleste, Bérénice (dont le blog est devenu inaccessible), CC, Olivier … Soit quinze gagnants, un record ici, et la preuve que mes rébus ne sont pas si difficiles!