mardi 31 août 2010

Égarer les esprits

Brice Hortefeux relance la manœuvre anti-Roms, épaulé par son collègue Besson. De son côté, le locataire de l'Élysée renchérit avec la déchéance de nationalité. Avec la rentrée, il n'était pas question de laisser la machine à enfumer s'essouffler. Enfumer pour dissimuler à n'importe quel prix les multiples malversations qui ôteraient toute légitimité à Nicolas Sarkozy. Enfin, je veux dire bien sûr les soupçons de malversations, tout le monde m'aura compris, car nous vivons dans une république où le mot justice signifie quelque chose.

Nicolas Sarkozy est innocent comme le Rom qui vient de naître, de toute implication dans le Karachigate, innocent dans le soupçon de financement illégal de sa campagne électorale révélé par l'affaire Woerth-Bettencourt. Il le restera officiellement aussi longtemps que l'énergie déployée par son entourage pour distraire notre attention et entraver les enquêtes sera payante. Sans quoi, les Français pourraient peut-être s'apercevoir que les épaules de M. Woerth cachent le scandale Sarkozy-Bettencourt.

Donc, à n'importe quel prix on cherche à égarer les esprits et brouiller les pistes. Les Roms sont là pour ça. De tout temps à travers le monde, les pouvoirs sans scrupules ont eu recours au bouc-émissaire. Et souvent, on leur a demandé des comptes, lorsque venait pour eux le moment de payer leurs excès.

Certes, on ne peut pas reprocher à M. Sarkozy de nous avoir enfermés dans une dictature, mais pour autant, il n'est pas un président comme les autres. Avec la crête d'un caporal et l'intelligence du larron il a néanmoins conduit notre république aux limites que l'on peut supporter du pouvoir personnel. Le bon sens voudrait qu'après lui on change de constitution, où qu'un procès retentissant fasse découvrir la peur du gendarme à ses successeurs.

C'est notamment pour cela que la combine acceptée par Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, afin d'épargner une condamnation à Jacques Chirac, est détestable. Quelle que soit la personnalité de M. Chirac, il est essentiel de démontrer qu'enfin dans ce pays, un président ou un ancien président délinquant n'est pas intouchable. Mais la «classe politique» (avec des pincettes) le souhaite-t-elle ? Pas vraiment, semble-t-il. Alors il faudrait peut-être renouveler la classe politique comme on change de chaussettes pour désodoriser la république.

lundi 30 août 2010

Retour de bal à Brégançon

Un tweet de Patageron, aperçu par hasard cet après-midi, m'a glacé le sang. Il disait : «Cet homme revient de vacances. Est-ce le même qu'ici »?

Pour me mettre dans cet état, il avait fallu évidemment que je regarde au préalable les deux photographies de François Fillon mises en liens dans ce message…

La première nous offre un portrait récent du premier ministre, traits tirés, front labouré, yeux agrandis d'horreur avec des cernes profonds comme des tranchées de Verdun, l'air vidé. Le costume lugubre, genre pompe funèbre à Neuilly-sur-Seine, n'arrange rien. On se dit : «tiens! il fatigue enfin… Va pas tarder à démissionner, celui-là !»

Et puis, un coup d'œil à la seconde photo rappelle que le même François Fillon arrivait dix jours plus tôt à Brégançon, sémillant dans sa veste bleue de partie de campagne au bon chic. On aurait juré qu'il esquissait un pas de danse dans ses petits mocassins mignons comme des escarpins…

C'est là que mon hémoglobine a blanchi soudain et s'est figée d'épouvante, quand j'ai compris.

Regardez la photo, observez ce majordome en redingote noire qui précède l'innocent ministre… L'homme est voûté et l'on devine à sa jambe trainante qu'il boite. Le bout de profil flou que l'on aperçoit sous le crâne rasé, dissimule certainement un sourire sardonique derrière l'épaule massive…

Ça ne vous rappelle rien ? Regardez donc la mousse verdâtre qui couvre le bas des murs du château et le sol. Regardez dans l'ombre de la poterne qui s'ouvre quelques pas en avant du domestique… On voit luire faiblement l'encadrement d'une porte sur la droite. Où croyez-vous qu'elle mène, sinon à la crypte ?

La vérité ne vous apparaît toujours pas ? Alors apprenez ceci : longtemps avant de devenir roumaine, la Transylvanie était une principauté soumise au royaume de Hongrie. La Transylvanie ou Valachie intérieure, qui eut comme prince le fameux Vlad Ţepeş dit l'Empaleur. Vlad Tepes, devenu comte Dracula dans l'œuvre du vampirographe Bram Stoker…

Si vous m'avez suivi de Hongrie jusqu'ici, je pense que vous m'avez compris, à présent.

M. Fillon a bel et bien été mordu, et le voici en passe de tourner vampire, comme l'attestent les deux documents reproduits ici.

Je n'ai de conseil à donner à personne, mais pour ma part, j'ai déjà tressé de l'ail en colliers pour toute la famille. Désormais nous les porterons nuit et jour, à la maison comme à la ville, jusqu'en 2012 je pense. À moins que le Ciel nous vienne en aide d'ici là, comme le souhaite je ne sais plus quel petit curé.

sources photos 1: Voilà.fr 2: L'Express.fr

dimanche 29 août 2010

Nicolas en guest star, pour quatre gagnants

La moitié droite du rébus de ce dimanche m'a été soufflée par Nicolas, qui de surcroît tient obligeamment dans la production un rôle qui lui allait comme un gant.

L'énigme était très simple, et pourtant bien peu de visiteurs ont donné la bonne solution. Didier Goux, confondant sans doute Nicolas avec un calumet, s'est fourvoyé, mais, sans surprise Madame.b a trouvé le nom qu'il fallait dans sa foulée. Puis sont venus Philzone qui a jugé le rébus trop facile, suivi de la famille Castor où madame et monsieur ont partagé les difficultés, comme nous… Quatre docteurs en rébus, en quelque sorte, que je salue bien bas, en m'excusant auprès des visiteurs du soir de devoir arrêter le jeu plus tôt que d'habitude…

Le rébus du dimanche n° 68

Le rébus de ce dimanche est le fruit d'une co-production des établissements Partageons mon avis et Le Coucou
Règle du jeu : trouvez dans cette image le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique. Celle-ci peut être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
(Attention: exceptionnellement, les commentaires seront modérés jusqu'à 18 heures. La durée du jeu sera donc plus courte que d'habitude… )

vendredi 27 août 2010

Encore une reconduite à la sortie chez France Inter

Faute de me lever couramment à cinq heures, surtout l'été, je n'ai jamais écouté Florent Chatain sur France Inter… Je ne sais donc pas ce qui se disait dans les émissions qu'il animait jusqu'à 7 heures, le moment où j'ouvre l'œil dans les bons jours.
Quoi qu'il en soit, Florent Chatain vient d'être viré de la station par Philippe Val, et cela suffit à me le rendre sympathique.
Sa sortie n'est pas passée inaperçue, puisqu'il a déclaré notamment à l'antenne: «je voulais vous dire merci. Et un autre mot qui commence pareil à Philippe Val qui me vire aujourd'hui.»
D'après Libération, le podcast de l'émission n'est toujours pas en ligne, à la disposition des internautes…
Au train où vont les choses, il ne restera bientôt plus dans cette maison que Jean-Luc Hees, Philippe Val, et les sarkopathes incurables…
On peut témoigner sa sympathie sur le site de Florent Chatain, pour lui faire une belle jambe.

P-S: Le croiriez-vous ? Nicolas a ouvert un nouveau blog… Ça s'appelle «Au comptoir de la Comète», et son premier billet lui a été dicté par Dieu en personne.

jeudi 26 août 2010

Nous sommes tous des papes allemands

D'un côté, on peut en rire: Christine Boutin grimpe en chaire pour tonner contre Alain Minc qui attaque le pape, coupable d'avoir critiqué son ami Nicolas Sarkozy. Elle lui demande de «présenter ses excuses à Benoït XVI»… C'est toujours amusant de constater que le torchon brûle dans l'arrière-cuisine de la maison Sarkozy.

D'un autre côté, on peut trouver l'indignation de Mme Boutin compréhensible, car M. Minc n'a pas fait dans la dentelle, déniant au pape le droit d'intervenir en faveur des Roms parce qu'il est Allemand. Selon Alain Minc, Benoît XVI est «non pas un coupable, mais un héritier» de l'histoire de son pays natal… On sent que la marge est faible entre les deux. Le conseiller-courtisan de Nicolas Sarkozy souhaitait sans doute amoindrir le blâme du pape —d'ailleurs feutré– , dans l'esprit de ses auditeurs. Mais après un en-cas de curé, les Français bouffent-ils encore du boche à tous les repas ?

Et si, au contraire, c'était justement parce que le pape est Allemand que ses paroles pour défendre les Roms, déportés d'hier et de toujours, sont bienvenues, chargées d'un sens autrement prégnant que les sous-entendus mesquins de M. Minc?
Il est permis d'espérer qu'un jour prochain Nicolas Sarkozy aura à rendre des comptes à la société pour sa politique pseudo-sécuritaire, et pour toutes les affaires délictueuses dont on le soupçonne (Karachigate, financement illégal via l'affaire Bettencourt)…

En attendant, c'est Jacques Chirac, ancien président de la république, qui pourrait bien être tiré d'affaire devant la justice grâce à la complaisance de Bertrand Delanoé. Il en avait déjà été question sur ce blog, dans le passage suivant d'un billet du 4 août:

«On parle dans les médias d'un possible arrangement entre la Mairie de Paris, donc Bertrand Delanoë, et Jacques Chirac. La ville pourrait retirer sa plainte en échange d'un remboursement des sommes détournées, ce qui permettrait à terme de refermer le dossier des emplois fictifs sans condamnation. Le parquet, ce cher parquet si doux aux gens du pouvoir, a déjà requis la relaxe… Tout cela signifie que personne ne souhaite qu'un haut personnage de l'État, surtout s'il est passé par l'Élysée, soit un jour responsable de ses actes politiques.

Jacques Chirac est loin d'être le pire, ni le plus antipathique de nos présidents: Nicolas Sarkozy est passé par là. Pourtant ce serait un acte d'hygiène politique indispensable que de le juger, et de faire comprendre à ses semblables de tout bord qu'ils ne peuvent plus se permettre n'importe quoi.»

mardi 24 août 2010

Lettre au Saint-Père

Cher Benoît,

qu'est-ce que j'apprends ? Mon conseiller spécial pour les affaires du Ciel, qui a une tante mariée à un immigré italien dont la cousine va à la messe le dimanche, m'a rapporté que tu dis du mal de moi. Cette cousine du mari de la tante de mon conseiller t'a entendu avec ses oreilles, et en plus c'est dans tous les journaux, alors inutile de nier, hein ! L'autre jour, dans une espèce de discours de l'Angelus, tu as condamné ma politique de sécurité à l'égard des romanichels.

C'est pas sympa de ta part de chercher à faire un petit dans le dos à quelqu'un comme moi, qui t'avais à la bonne. T'as oublié que je suis même venu te serrer la paluche au Vatican, moi, le chef de "la fille aînée de l'église"? Je trouve ton attitude dégueulasse et idiote: si tu crois que les Roms vont aller davantage à la messe après ça, tu te goures! Même si y en a une poignée qui irait, genre pour te renvoyer l'ascenseur, c'est les bons citoyens chrétiens de droite qui ficheraient le camp, parce que les Roms, ils sentent, ils volent, les gens qui votent comme il faut, ils les aiment pas.

Plus grave encore: à cause de toi, y a les évêques Français et plein de curetons qui se permettent de critiquer ma politique. Il y en a même un qui a fait des prières pour que j'aye une crise cardiaque. Non, mais tu te rends compte de ta responsabilité? Un cureton de rien qui souhaite la mort du chef de la fille aînée de l'église, on aura tout vu, Benoît! Il paraît que, depuis, il a mis de l'eau dans son vin de messe, mais n'empêche qu'il a posté sa prière au Ciel, c'est parti!
Est-ce que je souhaite la mort de quelqu'un moi? Je sais, tu vas me sortir Villepin, mais moi je te répondrai que j'ai jamais souhaité sa mort. Je veux juste l'accrocher à un croc de boucher, nuance. S'il venait à clamser parce qu'il trouverait le temps long, ça serait la faute à sa constitution chétive, j'y serais pour rien.

Alors, mon cher Benoît, j'espère que tu vas m'arranger cette affaire d'ici dimanche prochain, sinon je démissionne de mon siège de chanoine de Saint-machin-chose.
Bien à toi,
Nicolas

P-S un nouveau texte chez Arf: La maison familiale

lundi 23 août 2010

Bientôt la rentrée


Le régime sarkozyste prépare sa rentrée —comprendre l'expression «régime sarkozyste» comme un essai de classification du pouvoir actuel. En aucun cas il ne s'agit d'établir un rapprochement satirique avec une nouvelle espèce de banane, ce qui serait désobligeant pour les planteurs de ce fruit, durement éprouvés par la mondialisation.

Donc, Nicolas Sarkozy, les poids lourds de son régime, les poids moyens et les poids plumes, se préparent pour la rentrée… Ainsi, Le Figaro consacre un article indécis au président, fait d'une tranche de soucis politiques tartinée de vacances studieuses et de remaniement gouvernemental à venir. Le tout est illustré d'une photo de Nicolas Sarkozy en plein travail à l'Élysée, datant du mois dernier —du genre de celle qui illustre ce billet, tirée des archives du blog—, alors qu'il est encore en bermuda au Cap Nègre…

Frédéric Lefebvre est déjà sur la brèche pour commenter un sondage de Libération selon lequel 55% de Français souhaitent une victoire prochaine de la gauche. «Les sondages, ça va, ça vient», dit-il.

Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien précieux de Benjamin Lancar, reconduit à la tête des jeunes UMP. Ce nouveau professeur Nimbus va ouvrir un «Observatoire des mensonges de la gauche», et scruter la galaxie de l'opposition à la recherche de sa matière noire… «À chaque déclaration d'un responsable socialiste ou d'extrême gauche», Il compte en démontrer «les incohérences». Le pauvre apprenti astronome en est encore à croire que la terre est plate, et que l'on voudrait, à gauche, transformer l'affaire Bettencourt en «affaire Woerth»!
Mais l'affaire de M. Woerth est faite ; ce que l'affaire Bettencourt cache encore, c'est le trou noir de l'affaire Sarkozy.
Au boulot, les astronomes de gauche !

dimanche 22 août 2010

Vingt à 20 h 30

Sauf erreur de calcul, le rébus de ce dimanche était le 67 ème proposé à votre flair. L'énigme était vraiment facile à résoudre. Les perdants pourront toujours se consoler en évoquant la fameuse boutade de Groucho Marx dans Duck soup : «un enfant de cinq ans comprendrait [ce dessin], qu'on m'amène un enfant de cinq ans!»

Ils étaient donc nombreux aujourd'hui à être restés assez enfants pour trouver la solution du rébus les doigts dans le nez. Jugez en :
BR, YannSavidan, Anne, Colibri, Oaz, Lol, Madame.b, Jeandelaxr, Christine, Suzanne, Lucia Mel, Philzone, ZapPow, Boudu, Labellebleue, Marsupilamima, Olivier P, Marie, Mtislav, Lolobobo… soit 20 gagnants. Bravo à tous !

Le rébus du dimanche



Le rébus de ce dimanche devrait satisfaire celles et ceux qui réclamaient une énigme facile… Un enfant trouverait dans cette image le nom et le prénom d'une personnalité du monde politique. Comme d'habitude, celle-ci peut être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde. Appelez vos enfants !

Pour tenir les réponses secrètes, les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20 heures. Bonne chance à toutes et tous!

samedi 21 août 2010

Bon baiser de Brégançon, cher Éric

Hier, le président de la république organisait une importante réunion au Fort de Brégançon, dans le Var. Importante réunion pour faire croire qu'il agit même en vacances, mais sans aucun intérêt sur le fond: un peu de bruit, aucune décision réelle.

Cette partie de campagne gouvernementale aurait très bien pu se dérouler dans la salle à manger de la villa des Bruni-Tedeschi, au Cap-Nègre, à quelques minutes de là. N'y participaient en effet que trois ministres et les conseillers élyséens chargés de les marquer à la culotte: MM Fillon et Baroin, Mme Lagarde, pour les premiers, MM Guéant, Musca, Soubie pour les seconds.

Esbroufe en moins, cela aurait économisé certainement quelques deniers publics, mais il est vrai que ne sont pas compris dans le lot les gardes du corps des uns et des autres, et la villa de la belle-famille n'aurait peut-être pas suffi à les accueillir.

Quoi qu'il en soit, cette réunion présentait néanmoins un intérêt accessoire du fait de l'absence d'Éric Woerth. Le ministre du travail et de la batterie de casseroles officielle n'était pas convié. Il ne figure donc pas sur la photo de groupe que notre reporter nous a communiquée par iPhone (ce qui explique un léger flou, bien excusable eu égard à sa valeur documentaire). Il semble probable que cet effacement de M. Woerth prélude à son éviction du gouvernement à la rentrée.

Or, il est non moins remarquable que le président a placé Nicolas Sarkozy au centre de cette party officielle, puisqu'il est sur la photo. C'est donc qu'il compte bien se maintenir à la présidence et non s'auto-révoquer lorsqu'il s'agira de recoudre une virginité à son régime.
L'opinion publique consentira-t-elle pour autant à coucher encore un moment avec lui, sachant qu'il traîne à ses basques autant d'affaires douteuses que M. Woerth, et peut-être de plus graves encore?
document photographique: © Agence Coucou

P-S un texte à ne pas manquer : «Oh Marlene» c'est chez Nefisa

lundi 16 août 2010

Sauver Sakineh de la mort

Je n'ai pas le temps, ni la tête à faire un billet ce soir. Pourtant, je voudrais inviter les visiteurs de ce blog à signer la pétition lancée pour empêcher la lapidation de Sakineh, cette femme iranienne condamnée à une mort horrible sous l'accusation d'avoir eu des relations sexuelles hors mariage.
Nicolas en avait fait un billet, mercredi dernier, et vous trouverez le résumé de toute l'affaire, ainsi que la pétition à signer sur le site de La Règle du jeu

dimanche 15 août 2010

Deux pour un demi-raton

C'est toujours troublant de voir que les évidences ne le sont pas pour tout le monde, évidentes. Il est vrai que dans le cas d'un rébus, une évidence peut toujours en cacher une autre. Prenons un dessin qui représenterait une demi-miche de pain et une gousse d'ail mal coupée en deux —avec un bout qui tombe entre les deux parties, vous voyez?

On peut chercher à former des noms avec miche et ail, pain et gousse, etc. Tout aussi simplement, on peut aussi penser que le mot miches signifiant postérieur en argot, la moitié d'une miche correspond à une fesse… Et l'on obtient : fesse-al, le i ayant chu sous le couteau maladroit. Cela nous donnerait un nom oriental présentable, pour peu que les prénoms veuillent bien se prêter à l'image…

Le rébus d'aujourd'hui était encore plus simple, à condition de ne pas aller chercher un mulot, comme certains, quand un rat suffisait.
En tout cas, seuls Philzone, et Largentula ont trouvé la solution. Un grand bravo à chacun !

Le rébus du dimanche



Dans ce rébus, se cachent le prénom et le nom (usuels) d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique (vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 14 août 2010

Quiz de la semaine

Voici encore un petit quiz pour tester votre mémoire de fidèle lecteur…

Lundi, les remous du sondage publié par le Figaro n'en finissaient pas de troubler la surface de l'actualité. Du coup, on avait du mal à voir encore le fond (déjà glauque au départ, il faut dire), où a sombré la réputation de Nicolas Sarkozy et de sa bande, plombée par les diverses affaires de malversations. Il s'agit jusqu'à nouvel ordre de soupçons, mais l'obstruction pratiquée par les gens au pouvoir pour empêcher une enquête honnête, incite à ménager une longue pause avant d'ajouter cette précision.

Lundi donc, un petit calcul appliqué au sondage en question permettait de découvrir que 80% de Français favorables aux promesses sécuritaires de N. Sarkozy, se traduisent par beaucoup plus de cinquante deux millions de Français, virgule six.
Ce sixième de citoyen est en fait:
a —Nicolas Sarkozy ?
b —Frédéric Lefebvre ?
c — Éric Woerth ?
d —Nadine Morano ?
e —un petit prématuré anonyme, dans sa couveuse?
(une seule réponse valable: 2 sixièmes ou plus de Français fausseraient les statistiques)

Mardi, dans son désir d'ouvrir largement la porte des emplois publics à la population, le gouvernement décrétait :
a —la fin des mensurations minimales féminines pour entrer dans la police (hier: 90.62.92) ?
b —l'abandon de l'obligation de mesurer plus de 1,60 mètre dans la police?
c —l'accès des emplois de guichetiers aux bègues et aux sourds ?

Mercredi, Nadine Morano exigeait des excuses de Marianne à la suite d'une couverture de l'hebdomadaire, illustrée d'une photo de Nicolas Sarkozy, associée au titre : «Le voyou de la république». Madame Morano est :
a —ministre des Affaires étranges de Syldavie?
b —sous-secrétaire d'état aux Gros mots ?
c —secrétaire d'état à la famille ?

Jeudi, pendant que ce blog faisait relâche pour achever provisoirement de beurrer du carrelage, d'autres se donnaient du mal pour vous informer. Avez-vous lu:
a — «Noblesse oblige», ou les réflexions politiques d'un autre bricoleur, chez Ruminances?
b — «Dati parle encore et se plante toujours», chez Sarkofrance ?
c — Tout sur le Tang, substance licite qui alimentait la nostalgie du Faucon ?

Vendredi, j'évoquais ici en quelques lignes un article de Mediapart qui a découvert une nouvelle raison de s'étonner des mœurs politiques en sarkozy. Il s'agit :
a —d'un élevage de lapins albinos dans l'appartement de fonction d'Eric Woerth ?
b —de la Légion d'honneur attribuée par Eric Woerth à son expert-comptable ?
c —de la Légion d'honneur attribuée par Eric Woerth à son boucher ?
d —de la Légion d'honneur attribuée par Eric Woerth à son plombier ?

Samedi, M. Poireau a sorti un nouveau billet, Le Grumeau, aussi, et il me reste du carrelage à beurrer.

vendredi 13 août 2010

L'indice d'insécurité du pouvoir grimpe toujours

C'est Mediapart qui a encore levé ce petit lièvre du terrier d'Éric Woerth, décidément chaud lapin en matière de conflits d'intérêts… Le modèle de rigueur et de probité candide de la Maison Sarkozy, avait décoré en juillet 2008 de la Légion d'honneur son expert comptable. Celui-ci avait, entre autres services, certifié les comptes du micro-parti du ministre —pompe à finances notamment branchée sur la cassette de Mme Bettencourt…

Une question reste posée : comment obliger un Nicolas Sarkozy gravement suspect lui-même par ailleurs, à laisser la justice enquêter librement ? Non seulement sur les mœurs politiques de son ministre Eric woerth, mais sur les siennes plus encore ! Il doit bien exister une solution raisonnable ? Nous sommes en république, que diable !

P-S, avant même que je ne parle de lièvre, Nicolas s'intéressait déjà à la vie au grand air : allez donc boire du petit lait chez lui…

mercredi 11 août 2010

Nadine Morano ne sait même pas beurrer un carreau !

Nadine Morano ne m'a jamais vraiment intéressé. Tout juste si je sais qu'elle est secrétaire d'état à la famille. Par contre, je sais qu'elle sent à plein nez le Travail, Famille, Patrie, chers à Pétain et au voyou de la république.

Elle demande à Marianne de faire des excuses pour son titre de Une, sur le voyou de la république justement, Nicolas Sarkozy… J'espère que chez Marianne, ils lui diront d'aller se rhabiller.

C'est à peu près la seule réflexion qui me vienne à l'esprit, ce soir, hormis le fait que je ne m'étais jamais intéressé non plus au beurrage des carreaux. Les carreaux de sol, veux-je dire. Un sacripant d'artisan m'ayant fait faux bond à la dernière minute dm du jour où il devait nous poser un nouveau carrelage, je me retrouve à carreler. Saviez-vous qu'avant d'appliquer un carreau sur son douillet matelas de ciment-colle, il faut en beurrer le verso ? J'ai trouvé une vidéo qui explique tout, ça à l'air facile, comme ça… Mais on en fiche absolument partout.
Au lieu de dire des sottises, Mme Morano ferait mieux de venir beurrer mes carreaux.

P-S Restons dans la rénovation de l'habitat : Martine nous revient avec un blog repeint de frais, très pimpant, et un billet neuf que je n'ai pas encore eu le temps de lire…
Gaël a publié ces jours-ci sa dernière leçon sur la pose de lambris au plafond… J'aurais préféré un cours sur l'art du carrelage par terre, mais bon…

mardi 10 août 2010

Abolition du privilège de la taille dans l'empire

Bonne nouvelle pour les photographes officiels, il leur sera bientôt loisible de tirer le portrait de Sa Majesté l'Empereur baignant dans son élément naturel : materné par un ou deux bataillons de gardes du corps. C'est aussi une information réconfortante pour les chômeurs de petite taille que nous donne Le Journal : les gabarits d'aptitude à la fonction impériale sont tous revus à la baisse.

Il faut dire que les exigences absurdes qui prévalaient jusqu'à ce jour dataient du temps de la Gueuse, l'infecte république dont le Bien Aimé Nicolas 1er nous a débarrassés. Que l'on imagine un peu : il fallait jusqu'à l'Édit Impérial de ce jour, mesurer plus de 1, 60 m pour intégrer les rangs de la garde et de la police en général ! Comme si quinze centimètres en plus ou en moins avaient le moindre rapport avec le sens du devoir. De même, il est mis fin au concours d'éloquence sélectionnant les guichetiers au contact des sujets franchois, et l'emploi de douanier impérial sera désormais accessible aux sujets privés de l'usage des quatre membres, pourvu qu'ils disposent d'une tête en bon état.

On le voit, le pays franchois s'humanise davantage chaque jour sous la main ferme du Bien-Aimé Nicolas 1er, qui n'hésite pas à jeter à bas les privilèges hérités des temps obscurs. «Les grands ont pas à avoir plus de droits que les petits, c'est pas pasqu'on est petit qu'on est moins travailleur, ou qu'on peut pas tirer au pistolet.»

Bien sûr, cette réforme n'ira pas sans provoquer quelques grincements de dents ici ou là… Au palais même, certains auront à se reclasser, tel l'officier du Tabouret impérial, mais n'en doutons pas, une révolution est en marche. La prochaine étape pourrait bien être l'éradication du mot petit de tous les dictionnaires.

Source innocente: Le Monde.fr

P-S: à lire chez Melclalex, le
Recensement de toutes les lois de Sarkozy sur la sécurité depuis 2002 ; Des-pas-perdus nous parle de La politique de la mémoire

lundi 9 août 2010

Ne pas confondre voyou dénaturalisé et yaourt pasteurisé

Il ne faudrait plus parler des dernières insanités imaginées par Nicolas Sarkozy pour punir les délinquants naturalisés de fraîche date. Pourquoi ? Parce que s'il faut en croire le sondage (discuté) du Figaro, il y aurait 52 058 785,6 Français qui approuvent — soit 80% de 65 073 482 habitants au 1er janvier 2009. Je me demande où se trouve le sixième d'autochtone qui découle de l'hypothèse sondagière, à quoi il ressemble et s'il est encore plus con que les autres ?

Voilà, j'ai lâché le mot qui froisse les susceptibilités : on ne traite pas des moutons qui souffrent de cette manière, ils ont tant d'excuses pour être nés cons et le rester jusque dans la tombe ! Mais oui, il y a de feus cons plein les cimetières aussi, et depuis le commencement des âges. On ne devrait donc plus dire un mot contre cette barbe à papa sarkozyste qui fondra dans la bouche de la république sans laisser de trace, il vaut mieux critiquer l'intellectuel qui grimpe au cocotier en fustigeant le néo-bonapartisme ambiant.

Ça c'est toujours porteur, de vomir ce con d'intello —parce que forcément, la connerie s'apprécie du lieu où l'on se place, et je ne doute pas d'être aussi le con de quelqu'un. En tout cas, cet intello qui peut être de droite aussi bien que de gauche ou de nulle part, cet intello encombré de notions rébarbatives, est plutôt sévère à l'égard du bonimenteur de l'Élysée. Harassons-le donc de ne pas savoir s'apitoyer sur les affres de 52 058 785,6 Français confrontés quotidiennement à la violence, au viol, à la drogue, aux incendies de voitures, aux caillassages, aux meurtres crapuleux… La France profonde nous en sera reconnaissante et oubliera par la même occasion ce qu'elle doit de rêves à Nicolas Sarkozy, elle votera comme nous, le moment venu.

Parce qu'enfin, défendre de vieux principes de notre droit républicain, c'est en vérité tendre la main à des crapules qui ne se sont posé aucune question sur les principes! Les voyous sont inexcusables, et d'ailleurs, la vraie bonne loi à voter, ce serait celle qui les priverait de toute défense: interdiction aux voyous naturalisés depuis moins de dix ans de prendre un avocat. Lorsqu'on a commis un délit ou un crime dans le pays qui vous a ouvert paternellement ses bras, on n'a plus de droits, point. Si j'étais l'opposition à moi tout seul, je prônerais cela, assuré de m'attirer les bonnes grâces de mes concitoyens. Du reste, avocat c'est un drôle de boulot, lorsqu'on y songe… Faire son beurre en assistant des gens pas francs du collier, ça ne sent pas vraiment le propre. Prendre un avocat, ça connote on ne sait trop quoi de trouble, on se méfie toujours un peu des gens qui ont un avocat. Il faudrait interdire les avocats au pénal, tolérer seulement ceux qui s'occupent des affaires —les bonnes affaires s'entend.

Donc, l'intellectuel, voilà l'ennemi du bon Français, le crypto-sarkozyste qui valorise le présidenticule en feignant de combattre ses idées. L'intellectuel sent le vieux, et même le cureton, tiens, dont il est l'héritier, on l'oublie trop souvent. Oui, vous savez: ces penseurs du Moyen Àge qui imposèrent la Trêve de Dieu aux féodaux, pour que les croquants puissent souffler un moment entre deux tueries… Eh bien, c'étaient des espèces de curetons intellectuels. Au départ, je ne dis pas que c'était une mauvaise chose, mais si vous laissez les intellos jouer avec les idées, petit à petit, d'un siècle à l'autre, ils vous inventent la Révolution, liberté, égalité, fraternité, et puis le droit du sol, la naturalisation, tout ça… Vous n'êtes plus chez vous, bien à l'aise dans les seules valeurs que vous pouvez comprendre: «la famille, la patrie, la religion, la société, le travail, la politesse, la morale*».
Alors croyez-moi, si vous n'aimez pas Sarkozy, ce n'est pas une raison pour en dégoûter les autres. Ils ne comprennent pas.
*discours de Nicolas Sarkozy à Marseille, le 19 avril 2007

P-S, le titre ne veut rien dire, je sais, mais il m'a plu pour ce billet.


P-P-S: suite à la mort de Bruno Cremer, Férocias lance un Challenge Maigret

dimanche 8 août 2010

Fin de partie

À travers le temps, l'histoire des grands et petits métiers est pleine de charme. Vous pouvez en prendre un, au hasard de la séduction opérée sur vous par les sonorités de son nom ou les images qu'il évoque, et vous laisser emporter. Du moins, si vous aimez ça.

Ainsi sur l'annexe, ma femme et moi avons succombé aux appâts musclés d'une vivandière —peut-être en repêchant inconsciemment dans nos tréfonds enfantins quelque plan de Fanfan la Tulipe… Vivandière, en tout cas, quel fichu métier ! Nous n'en avions aucune idée avant de réinventer les us et coutumes de la corporation, et de nous pencher sur le sort difficile de son fiston. Pour autant que nous le sachions, celui-ci ne reprendra pas le fond de commerce maternel et deviendra marchand de grains, quoi qu'il l'ignore encore. À une autre époque, et avec d'autres origines sociales que les siennes, il aurait pu devenir grenetier, mais c'était trop tard: la Révolution venait de passer par là. Parce qu'il ne faut pas confondre grenetier et marchand de grains, bien sûr.

Le héros du rébus de ce jour avait un grand-père grenetier, justement Quel sale boulot : on se demande comment avec un emploi pareil il a pu donner à l'Histoire un petit-fils comme le sien? Un grenetier, figurez-vous, c'était un officier du grenier à sel, c'est à dire un personnage important dans la gestion de la gabelle, l'impôt le plus impopulaire de l'Ancien Régime. Quant à son père, il était capitaine de cavalerie, décoré de l'ordre de Saint-Louis.

Étonnant, mais cela n'a donc pas empêché leur rejeton de devenir l'une de mes figures favorites de la Révolution. Souvent, on lui préfère, ainsi qu'à ses illustres amis de l'aventure révolutionnaire, un Danton, préfiguration de l'homme politique moderne avec ses quelques qualités sans doute, mais aussi ses pires défauts. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas Danton qu'il fallait trouver dans le rébus d'aujourd'hui, d'apparence si facile que beaucoup de visiteurs ce sont jetés sur une évidence trompeuse… Ce n'était pas Saint-Louis non plus, mais un simple louis d'or d'une frappe fantaisiste …

La première a avoir déjoué ce petit piège involontaire et donné la bonne réponse, fut Epamin' à son deuxième essai. Suivirent : Lol, ZapPow, et Lolobobo. En somme rien que des habitués de la victoire. Bravo à ces trois mousquetaires, qui sont quatre comme dans l'autre histoire !

Le rébus du dimanche


Règle du jeu : trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique. Celle-ci peut être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
(les commentaires seront modérés jusqu'aux environs de 20h30)

samedi 7 août 2010

Quiz d'une semaine de cinq jours

Quand l'actualité ne me plaît pas, si j'ai un conseil à me donner, c'est celui de faire comme si de rien n'était. Je vais donc suivre ce précepte reposant et vous proposer un petit quiz d'une semaine de billets coucouesques.

Lundi, déjà la polémique faisait rage autour des vantardises de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité. Nous nous interrogions ici sur les motivations réelles du président avec cette n-ièmme opération de communication? S'agit-il :
1— de distraire l'attention des Français de la fermeture du chemin douanier public aux abords de la résidence de sa belle-famille au Cap Nègre?
2— d'obliger la presse à parler d'autre chose que du scandale d'État Bettencourt et de l'attentat de Karachi, deux affaires majeures dans lesquelles on le soupçonne d'être impliqué?
3— d'empêcher que se répande une rumeur lancée par des femmes de ménage, selon laquelle l'Élysée sentirait la serpillière sale?

Mardi, paraissaient les saintes statistiques de ce blog, avec trois jours de retard, mais encore en avance par rapport à certains blogueurs.
On pouvait y relever :
1— rien, parce que tout le monde s'en fiche, non sans raison?
2— qu'un lien du blog de Carla Bruni m'avait rapporté 3000 visites seulement ?

Mercredi, était abordé un sujet d'importance, pour lequel il était proposé d'organiser une réunion de concertation nationale, c'est à dire:

1— un Grenelle de l'insécurité?
2— un Grenelle de la chaussure de sécurité?
3— un Grenelle des parapets de sécuri?
4— un Grenelle de la ceinture de sécuri?
5— un Grenelle sur les Grenelle?

Jeudi, le coucou humble blog de province rendait hommage à un géant de la pensée française injustement négligé:

1— Frédéric Lefebvre?
2— Chantecler de Coqueville ?
3— Homer d'Arras ?

Vendredi, le dernier billet de cette semaine de cinq jours s'étonnait de ce qu'autant de Français soient assez naïfs pour croire:
1— que le maréchal Pétain va ressusciter ?
2— que les annonces de Nicolas Sarkozy sont sérieuses?
3— qu'il y aura une augmentation générale des impôts salaires à la rentrée?

Notez les numéros de vos réponses justes sur un papier, additionnez-les. Faites la même chose pour vos réponses fausses. Multipliez les résultats… Avec un minimum de chance, vous devriez obtenir ainsi trois nombres valables pour jouer au loto, c'est déjà un bon début !

vendredi 6 août 2010

À pendre par les pieds au-dessus du néant

Ce qui est étonnant, ce n'est pas qu'une majorité de Français de toutes opinions approuve la jactance sécuritaire de Nicolas Sarkozy, c'est autre chose. Nous abritons tous plus ou moins en nous mêmes, en face de certaines situations, des emportements bien pires que ces propositions.
En famille, au comptoir du bistro, dans la conversation entre gens qui se comprennent, nous sommes capables de rechercher un soulagement veule dans la profération de jugements péremptoires.

Je me souviens d'une dame qui, à une époque où le Var était la proie de terribles incendies attribués à la malveillance, réclamait une punition de choc pour les coupables. Au demeurant bonne comme le bon pain dans son état normal, elle clamait, les yeux hors de la tête : «Il faut les pendre par les pieds au-dessus d'un grand feu !» Comme disait l'autre: que celui qui n'est jamais furieux, lui donne la première gifle… La plupart du temps, la bouffée de rage passée, nous savons retrouver le chemin de la mesure, et à peu près apprécier ce qu'il serait bon de faire.

Or, face à la grossière comédie jouée par N. Sarkozy pour aller chercher avec les dents les voix xénophobes, le marais français réagit en état de transe vengeresse. Il ne voit pas l'insanité des mesures prônées par le matamore. À moins que toutes les têtes réputées sages chargées de veiller sur la cohérence de nos institutions, n'aient sombré dans le gâtisme, elles ne seront jamais appliquées.

Ce qui est choquant, c'est qu'autant de Français puissent être aussi niais. On pouvait se douter qu'ils étaient au moins 53,06 %, pourcentage des électeurs de l'autocrate, mais les 80% d'approbation mesurés par le dernier sondage sont accablants.

Il est toutefois réconfortant de relever que certaines voix s'élèvent pour dénoncer le jeu malsain de l'Élysée. Ainsi en va-t-il de Michel Rocard, souvent brocardé sur ce blog pour des renoncements à ses convictions d'origine, mais dont la dernière prise de position mérite d'être saluée avec reconnaissance.

«Je sais bien que le président recherche d’abord les effets d’annonce. Cette loi ne verra jamais le jour. Mais ça ne change rien aux intentions. Et les intentions, je vous le dis comme je le pense, les intentions sont scandaleuses.» (propos à lire sur le site de Marianne2)

P-S pour 1500 euros, vous n'aurez pas une Rolex, mais pour un simple clic, vous aurez un poème de Dedalus, c'est bien mieux !

jeudi 5 août 2010

Le grand Lebfebvre est de retour

Frédéric Lefebvre me manquait, cela faisait longtemps que ses fortes réflexions ne m'avaient inspiré un bout de billet. J'espère que le Nouvel Obs n'aura pas oublié de le ranger parmi les sept géants de la pensée —je n'ai pas encore ouvert le journal arrivé ce matin, mais j'ai lu le titre de couverture à travers l'enveloppe plastique.

Donc, le grand Frédéric Lefebvre est de retour, avec l'une de ces maximes que n'aurait pas désavoué Chantecler de Coqueville. «Il faut faire très attention parce qu'il y a une différence entre immigration, liens avec l'immigration, issus de l'immigration et étrangers», a t-il dit dans le poste.

La sagesse du propos saute à l'esprit: un maçon tunisien de ma connaissance est différent de sa femme française, ce qui est d'ailleurs préférable, sans que leur situation soit comparable à celle de leur fille, laquelle flirte actuellement avec un Argentin —ce qui pose un autre problème, indépendamment de la contraception.

On peut même en conclure qu'il ne faut pas confondre Youssouf, sa valise et ses gros sacs en plastique, avec Rama Yade et son petit maroquin (ce qui est facile, car elle est nettement plus craquante), ni bien entendu avec Nicolas Sarkozy et ses breloques coûteuses, non plus que, au hasard, avec Asif Ali Zardari, lequel est 100% pakistanais. Il faut faire très attention à la différence entre un vilain Malien, une Française quelconque, une belle Sénégalaise naturalisée, et un petit issu de Hongrois. Ce n'est pas du tout la même chose.

D'autre part, M. Lefebvre observe avec finesse que «la délinquance, chacun sait qu'il y a des liens avec l'immigration […] il y a quelque chose comme 10% des détenus qui sont étrangers».
Ce n'est pas faux… Prenons le cas du gouvernement, par exemple. Nous avons M. Hortefeux, un ministre de l'intérieur Auvergnat qui a été condamné par la justice. Nous avons un M. Woerth immigré de l'Oise qui pourrait bien avoir des origines alsaciennes ou mosellanes, un M. Woerth donc, accusé par beaucoup de gens de trafic d'influence, entre autres actes répréhensibles. Nous avons enfin le président Sarkozy de souche hongroise, soupçonné d'être impliqué dans les probables rétro-commissions du Karachigate, et de financement illégal de campagne électorale.

Cela ne fait peut-être pas 10% du gouvernement, d'autant qu'ils ne sont pas encore détenus —ce qui les empêcherait d'être au pouvoir et compliquerait les calculs de M. Lefebvre. Néanmoins, on ne peut que saluer la performance intellectuelle du porte-parole de la majorité. C'est chose faite.

P-S, et toujours la fiction de l'été chez CC, qui annonce l'Episode 7

mercredi 4 août 2010

L'urgence d'un Grenelle décisif

Si vous croyez trouver encore ici, une réaction à la dernière turpitude de la Maison Sarkozy, dévoilée par le Canard enchaîné et Libération, vous vous trompez. Aujourd'hui c'est relâche d'indignation, comme hier d'ailleurs. Cela fait des jours que ce blog ressasse le scandale d'état des probables trafics d'influence et financements illicites de la meute au pouvoir: à la longue, c'est lassant. Les journaux sont là pour ça, et il faut reconnaître que depuis quelque temps, ils ne ménagent pas leur peine. Les élus de gauche devraient également s'activer, mais les appréciations sur la qualité de leur opposition divergent beaucoup…

Il est vrai qu'il vaut mieux ne pas trop prêter attention à ce que peut dire un Jack Lang pour défendre Éric Woerth, sans quoi il deviendrait totalement impossible de voter un jour pour un PS comptant un pareil bonhomme dans ses rangs. Remarquez, s'il faut nettoyer les écuries du PS avant d'aller aux urnes, cela risque d'être un boulot sans fin, tant que les militants n'auront pas trouvé le moyen d'arracher les dents des ambitieux avant de les pousser en avant.

Et puis, il y a les mauvaises habitudes, tout ce qui fait que dans le fond, à gauche, bien peu ont vraiment envie de changer de république pour repartir sur d'autres bases. Tenez, il y a quelques jours, on parlait dans les médias d'un possible arrangement entre la Mairie de Paris, donc Bertrand Delanoë, et Jacques Chirac. La ville pourrait retirer sa plainte en échange d'un remboursement des sommes détournées, ce qui permettrait à terme de refermer le dossier des emplois fictifs sans condamnation. Le parquet, ce cher parquet si doux aux gens du pouvoir, a déjà requis un non-lieu… Tout cela signifie que personne ne souhaite qu'un haut personnage de l'État, surtout s'il est passé par l'Élysée, soit un jour responsable de ses actes politiques.

Jacques Chirac est loin d'être le pire, ni le plus antipathique de nos présidents: Nicolas Sarkozy est passé par là. Pourtant ce serait un acte d'hygiène politique indispensable que de le juger, et de faire comprendre à ses semblables de tout bord qu'ils ne peuvent plus se permettre n'importe quoi.

Bon, voilà comment on sabote un bon sujet ! Je voulais évoquer tout autre chose en commençant ce billet, parler de l'urgence d'un Grenelle d'une importance capitale. Il y a eu le Grenelle éponyme de mai 1968, et, depuis l'arrivée de l'illustre M. Sarkozy, les grenelles se précipitent, tous plus cruciaux les uns que les autres: Grenelle de l'environnement, Grenelle du foot, Grenelle de la sécurité… Sans compter les Grenelle occultes, annexes tenues dans les caves de l'Élysée: Grenelle des éléments de langage dans l'affaire du Karachigate, ou dans l'affaire Bettencourt, par exemple.

Mais aucun Grenelle n'a jamais été tenu sur lui-même ! C'est pourquoi je lance un appel pour l'organisation d'un Grenelle sur les Grenelle, le plus vite possible.

P-S, scoop de dernière minute: il y a un nouveau billet sur le blog de Marie-Georges !

mardi 3 août 2010

Statistiques de juillet

Il est temps de publier les statistiques du mois dernier, d'autant plus que cela me dispensera d'écrire un billet aujourd'hui… En juillet, le Coucou a reçu 6506 visites, de 3962 visiteurs uniques, lesquels auraient vu 9438 pages, en 2 minutes 01 en moyenne. Bon, tout cela figure sur l'illustration de Google Analytics que vous pouvez agrandir…

Outre des sites professionnels comme Twitter (712 visites), Wikio (527), Marianne2 (105), ou les visites directes (1320), les blogs qui m'ont apporté le plus de monde sont les suivants: Sarkofrance (569), Ruminances (301), Seb Musset (285), Partageons mon avis (180), Le merle moqueur (122), Guy Birenbaum (115), Betapolitique 84, et Captainhaka 80… (Sont liés ici seulement les blogs qui ne figurent pas dans le relevé des backlinks ci-dessous)

D'autre part, s'il faut croire Feedburner, ce blog aurait 2004 abonnés, je n'ai aucune idée de la fiabilité de cette mesure.

Enfin, voici la liste des blogs qui m'ont lié au mois de juillet. Un grand merci à tout le monde !

Partageons mon avis 8

Rimbus le blog 6

Une autre vie 6

Carnet de notes de Yann Savidan 5

Partageons l'addiction 5

La maison du faucon 4

Bah ! 4

À perdre la raison 4

Le chemin de chez Homer 4

Sarkofrance 3

Ruminances 3

Monsieur Poireau le blog qui donne la patate 3

Mon avis t'intéresse —si, si viens voir… 3

Partageons nos apéros, à la vôtre! 2

Les privilégiés parlent aux Français... 2

Gularu #Blog 2

Je n'ai rien à dire ! et alors ??? 2

la Rage au Ventre 2

Fut-il ou versa t'il dans la facilité ? 2

Le blog de Rébus 2

Peuples 1

LES JOURS ET L'ENNUI DE SEB MUSSET 1

L'écureuil de la blogosphère 1

Des pas perdus 1

En attendant BlogExpérience 1

Le Blog de Gabale 1

Mon Mulhouse 1

Avec nos gueules... 1

Raaahaa ! 1

Le grumeau 1

Le jour et la nuit 1

FEIGNIES Ensemble-FEIGNIES Pour Tous 1

Désirs d'Avenir 77 Crécy 1

THE SUN SHINES,THE SKY IS BLUE 1


lundi 2 août 2010

Demander de bons comptes à N. Sarkozy

Au lieu de gaspiller salive et énergie à dire qu'elle ne tombera pas dans le piège de la polémique sécuritaire tendu par Nicolas Sarkozy, la gauche ferait mieux de le combattre de façon draconienne. Le bonhomme se trouve dans une situation désespérée, soupçonné de délits inexcusables chez un président: c'est lui rendre service que d'accorder la moindre attention à ses outrances dilatoires. Les leaders de l'opposition devraient marteler chaque jour qu'un président a l'obligation de donner à la justice les moyens d'enquêter librement sur son compte, dès lors qu'il est suspecté de malversations.

Malversations au sens strict comme au sens large, car s'il est confirmé que M. Sarkozy, ministre du budget de M. Balladur a bien créé une structure financière à l'étranger pour organiser la récupération de rétro-commissions à l'occasion des ventes d'armes au Pakistan, cela répond à la définition du détournement d'argent. Les intrigues politiques à droite qui en découlèrent ayant peut-être entraîné la mort de Français dans l'attentat de Karachi, aggraveraient la faute initiale.

Détournement d'argent présumé encore dans l'affaire Sarkozy—Woerth—Bettencourt, puisqu'il s'agissait dans cette hypothèse de dérober au contrôle un financement occulte de sa campagne électorale. S'il est possible de recueillir des preuves de cet autre délit, ce ne pourrait-être qu'au moyen d'investigations rapides, menées par un magistrat indépendant du pouvoir. Or, il est évident que le suspect use et abuse justement des pouvoirs dont il dispose pour étouffer le scandale. Le dossier d'enquête demeure aux mains d'un procureur juge et partie à la fois, car cela convient à Nicolas Sarkozy.

Et voici que le même homme, dont le nom seul est devenu un synonyme de défaite en matière de sécurité, lance des menaces absurdes, inapplicables, dans le seul but de détourner l'attention médiatique. On doit lui répondre qu'il n'est plus attendu là-dessus, mais sur les raisons qui le retiennent encore de démissionner.

P-S, Epamin' et Arf ne sont pas en vacances de blog ! Et Captainhaka aussi…

dimanche 1 août 2010

Bravo Les deux Terres !

S'il y a eu un nombre de visiteurs du rébus important pour un jour d'août, très peu d'entre eux se sont risqués à proposer une solution. Et personne ne donnait la bonne…
Je me disposais donc à prolonger le jeu jusqu'à demain, quand au retour de la corvée d'arrosage, qui vois-je arriver avec la réponse parfaite? L'unique vainqueur de ce dimanche c'est Les deux Terres dont je salue bien bas la performance !

Le rébus du dimanche



Trouverez-vous dans ce rébus, un peu moins facile que d'habitude, le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique ? Celle-ci peut être vivante ou décédée, et appartenir à n'importe quelle région du monde. À vous de jouer ! (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)…
Les commentaires seront modérés pour tenir les réponses secrètes jusqu'aux environs de 20h30…