dimanche 8 août 2010

Fin de partie

À travers le temps, l'histoire des grands et petits métiers est pleine de charme. Vous pouvez en prendre un, au hasard de la séduction opérée sur vous par les sonorités de son nom ou les images qu'il évoque, et vous laisser emporter. Du moins, si vous aimez ça.

Ainsi sur l'annexe, ma femme et moi avons succombé aux appâts musclés d'une vivandière —peut-être en repêchant inconsciemment dans nos tréfonds enfantins quelque plan de Fanfan la Tulipe… Vivandière, en tout cas, quel fichu métier ! Nous n'en avions aucune idée avant de réinventer les us et coutumes de la corporation, et de nous pencher sur le sort difficile de son fiston. Pour autant que nous le sachions, celui-ci ne reprendra pas le fond de commerce maternel et deviendra marchand de grains, quoi qu'il l'ignore encore. À une autre époque, et avec d'autres origines sociales que les siennes, il aurait pu devenir grenetier, mais c'était trop tard: la Révolution venait de passer par là. Parce qu'il ne faut pas confondre grenetier et marchand de grains, bien sûr.

Le héros du rébus de ce jour avait un grand-père grenetier, justement Quel sale boulot : on se demande comment avec un emploi pareil il a pu donner à l'Histoire un petit-fils comme le sien? Un grenetier, figurez-vous, c'était un officier du grenier à sel, c'est à dire un personnage important dans la gestion de la gabelle, l'impôt le plus impopulaire de l'Ancien Régime. Quant à son père, il était capitaine de cavalerie, décoré de l'ordre de Saint-Louis.

Étonnant, mais cela n'a donc pas empêché leur rejeton de devenir l'une de mes figures favorites de la Révolution. Souvent, on lui préfère, ainsi qu'à ses illustres amis de l'aventure révolutionnaire, un Danton, préfiguration de l'homme politique moderne avec ses quelques qualités sans doute, mais aussi ses pires défauts. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas Danton qu'il fallait trouver dans le rébus d'aujourd'hui, d'apparence si facile que beaucoup de visiteurs ce sont jetés sur une évidence trompeuse… Ce n'était pas Saint-Louis non plus, mais un simple louis d'or d'une frappe fantaisiste …

La première a avoir déjoué ce petit piège involontaire et donné la bonne réponse, fut Epamin' à son deuxième essai. Suivirent : Lol, ZapPow, et Lolobobo. En somme rien que des habitués de la victoire. Bravo à ces trois mousquetaires, qui sont quatre comme dans l'autre histoire !

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