lundi 31 mai 2010

Vous avez dit escroc?

Martine Aubry : « … Nicolas Sarkozy […] c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comtabilité.»
Frédéric Lefebvre: «Il est regrettable que Mme Aubry s'abaisse à injurier le président de la République en le comparant notamment à un escroc.»
Moi: c'est Frédéric Lefebvre qui utilise le mot escroc.

Certes, comme à l'accoutumée M. Lefebvre ne fait que son boulot de chien de défense de son chef: il saute sur Martine Aubry, jugeant trop belle l'occasion de la couvrir de bave. Tant pis si, privé de queue comme tout bon chien de combat, il se découvre le cul en même temps. Il n'a pas tort, car pour une fois je trouve qu'il choisit bien son vocabulaire, il faut le reconnaître. Qualifier son maître d'escroc, il fallait oser, mais nos amies les bêtes ont en commun avec les enfants d'être sans malice et d'aboyer les choses comme ils les voient.

Sans doute songeait-il aux mirobolantes promesses du candidat Sarkozy pour se faire élire? Gagner plus, prendre soin de tous, plus de justice, et on en oublie beaucoup… Une fois l'homme élu, on sait que ce fut gagner moins, soigner moins, casser la justice, faire des cadeaux aux riches… Rouler les imbéciles qui l'avaient cru, en bref. C'est en effet bel et bien une escroquerie.

Personnellement, j'évite d'emmener mon chien Toufou au village et encore plus en ville, quoique je l'aime beaucoup. Il est trop paysan, trop gros, trop couillon: il me ferait une crotte énorme sur le trottoir avant que j'aie le temps de réagir. Vous imaginez la scène? S'il y a des témoins, ce n'est pas sur mon clebs que rejaillira l'opprobre, mais bien sur moi. Dans la pensée des gens, voire même leurs paroles, on me traiterait comme une merde!

Mais je m'égare… Que disais-je? Ça n'était guère malin de la part de M. Lefebvre de traiter par ricochet Nicolas Sarkozy d'escroc. Il doit bien se trouver quelques dizaines de Français que cela aura blessé : l'honneur du président de leur république, c'est un peu le leur. Néanmoins, relativisons, car aux yeux de beaucoup d'autres, comme moi, c'est sans importance. Nicolas Sarkozy n'est pas mon président, il n'a aucune légitimité à mes yeux, je le subis parce qu'il a la force du pouvoir, rien de plus.

P-S sur ce même sujet, je voudrais vous inviter à lire un article de Romain Pigenel, moins épidermique et plus approfondi que ce billet, que Nicolas vient de me signaler…

D'autre part, à propos de l'affaire du convoi humanitaire intercepté par Israel, je vous signale deux billets opposés: le premier sur «Avec nos gueules», dont je partage le point de vue, et le second chez Hermes. Les deux valent votre visite !
(Mardi) : ne pas oublier aussi de lire le billet de l'Hérétique !

dimanche 30 mai 2010

Rideau

J'ai déjà expliqué en publiant le rébus de ce jour qu'il m'a été inspiré par Philzone. Le rébus qu'il m'avait adressé se présentait sous une forme plus classique puisque composé de trois images (qu'il décrit lui même en commentaire).

La difficulté principale de son rébus était double: d'une part, il fallait interpréter l'effet produit par l'un des éléments, au lieu d'identifier simplement ce dernier ou une action ; d'autre part, le nom venait avant le prénom, et ce n'était pas précisé…

L'image proposée aujourd'hui à mes visiteurs rassemblait les composants trouvés par Philzone, sous une forme anecdotique qui me paraissait plus simple à déchiffrer.

C'est en tout cas ce qui a conduit les gagnants du jour à la bonne solution : Madame.b, Mtislav, la Famille Castor, et enfin Gildan, dont j'ai hésité à retenir la bonne réponse au pif, parce qu'il semblait se ficher de moi et que je suis de mauvaise humeur. Bravo à eux, et merci à tous ceux qui ont participé à ce petit jeu.

Le rébus du dimanche


L'idée du rébus de ce dimanche m'a été offerte par Philippe, dit Philzone, un habitué de ce petit jeu. Pour tout vous dire, ma femme et moi avons mis du temps à trouver la solution, sous la forme que Philzone nous proposait. L'image ci-dessus devrait être un peu plus facile, dans la mesure où elle suit une logique classique: le prénom avant le nom.
Rappel de la règle du jeu : vous devez trouver dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité politique —d'ici ou d'ailleurs, d'hier ou d'aujourd'hui… (Cliquez sur l'image pour l'agrandir).
Solution dans la soirée, la modération des commentaires sera activée jusqu'à 20H30.

vendredi 28 mai 2010

À quand la saisine du peuple par lui-même ?

Les sujets importants d'inquiétude ou de mécontentement ne manquent pas, à commencer par celui des retraites. On pourrait y adjoindre d'autres préoccupations essentielles, telles que le chômage, et pousser son couplet indigné sans la moindre chance d'être entendu dans le concert discordant des théories dominantes. De toute façon, les Français sont sourds: ils serrent les fesses devant ces problèmes, mais on entend mal avec son cul.

Rien ne changera chez nous avant longtemps, alors autant s'agacer les dents sur de gros petits scandales de peu d'importance réelle, mais qui pourrissent lentement notre république. Le refus du pouvoir de laisser toucher au train de vie de ses ministres en est un. Partout en Europe, les politiques de haut rang acceptent de réduire sensiblement leurs avantages pour accompagner les efforts de rigueur exigés de leurs peuples. Chez nous, rien. Ainsi, des amendements du député apparenté PS René Dosière, visant à empêcher les ministres de cumuler les indemnités de leurs mandats locaux avec leur rémunération principale, ont été rejetés par l'Assemblée. Ce n'est pas de bon augure pour voir les ministres accepter de diminuer leur salaire… Et encore moins pour la réduction du budget de l'autocrate élyséen, qui a encore augmenté comme tous les ans…

Les optimistes peu regardants pourront, par contre, pousser un cocorico sur la première audience publique du Conseil constitutionnel. Pour l'occasion, ses membres ont rendu enfin justice aux titulaires étrangers de pensions civiles ou militaires, qui ne touchaient pas la même chose que les Français. C'est un effet heureux de la nouvelle «procédure de question prioritaire de constitutionnalité», ouverte en théorie à tous les justiciables.

En théorie, parce qu'en pratique, avant de pouvoir saisir le Conseil, il faut aux citoyens passer par l'intermédiaire de la Cour de cassation, ou du Conseil d'Etat, qui jugent si la demande est recevable ou non… À comparer avec tous les autres pays européens, un poil plus avancés que nous en démocratie. Par exemple avec l'Allemagne, où n'importe quel citoyen peut déposer un recours lorsqu'il estime que ses droits fondamentaux on été violés… Dans les faits, il y a bien entendu beaucoup plus de réclamations déposées en Allemagne, que finalement acceptées, mais l'accès direct du citoyen n'y est pas un vain mot.

Et si le seul sujet qui vaille, parce qu'il contient l'amélioration de tous les autres, c'était la démocratie? Et si on essayait de l'imposer dans notre république de merde?

jeudi 27 mai 2010

Jour de grève



Au départ, Jean-Luc Mélenchon  déclarait sur LCI, ce matin : «C'est vrai qu'aujourd'hui on joue gros et que pour ma part, comme les autres responsables politiques de la gauche, j'appelle à aller à la manifestation, à se grouper derrière les syndicats».

À l'arrivée, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, estime que «la faible mobilisation (…) valide la méthode du gouvernement» sur le dossier des retraites.

Entre les deux déclarations, la CGT pense que la journée aura rassemblé un million de manifestants dans toute la France… En tout cas, le coup de semonce n'avait pas la force espérée, merci à FO de ne pas s'être associé au mouvement.

À Draguignan, Var, la manifestation a réuni cependant davantage de monde que le défilé du 1er mai, soit un gros millier  de personnes… J'avais malencontreusement oublié mon appareil de photo, ce qui m'a obligé à utiliser celui de mon téléphone portable pour immortaliser la «Deuxième république-des-blogs-promenade» de notre sous-préfecture.  En plus de votre serviteur, y participaient Céleste et Hermes, notamment.  Mon téléphone portable qui est un peu brouillon, comme son propriétaire, a semble-t-il fichu le bazar  dans la scène principale. C'est fâcheux pour un document historique, mais c'est sans doute une bonne chose pour le respect de l'anonymat du blogueur.





mercredi 26 mai 2010

Il saute quand, le premier gouvernement?

Ces temps-ci, tout le monde ressort les paroles fameuses de Michel Rocard: «Il y a dans le dossier des retraites de quoi faire sauter cinq ou six gouvernements»… Au vu de ce qui s'est passé au cours des 19 années séparant cette mise en garde de la situation actuelle, on peut dire qu'il s'agissait de propos horoscopiques plutôt que d'une prophétie inspirée.

À moins… À moins qu'en vision extra-politique M. Rocard n'ait la pénétration un peu longue, et que les temps dont il parlait ne fassent que commencer? Aurons-nous très prochainement l'immense bonheur de voir sauter le premier gouvernement de l'oracle, et chuter Nicolas Sarkozy l'imposteur par la même occasion? Imposteur, puisqu'il affirmait en 1993 qu'il n'avait «pas l'intention, bien sûr de remettre en cause la retraite à 60 ans» (voir Libération). Et 2008 encore, il ajoutait qu'il ne ferait pas une telle chose, et admettait qu'il n'avait «pas de mandat pour cela».

Aux ordres de ce matamore, on nous répète jusqu'à la nausée depuis quelque temps qu'il faudra bien travailler davantage, puisque nous allons vivre plus vieux. Même l'ineffable DSK le dit, ce candidat favori des gens de droite après N. Sarkozy, à qui il faut absolument faire barrage à gauche. Or, c'est oublier que grâce au dépeçage de notre système de santé organisé par Nicolas Sarkozy, beaucoup d'entre nous se soigneront de moins en moins bien. Les actifs d'aujourd'hui, leurs enfants, et bien entendu les laissés pour compte de la société, vivront moins longtemps que les actuelles générations de vieux, encore bien soignées et bien nourries.

Ne laissons pas le pouvoir ignorer superbement notre volonté de conserver intact l'un de nos plus précieux acquis sociaux. Seul, un référendum pourrait légitimer un changement aussi profond de notre mode de vie ; le choix du peuple souverain, et certainement pas celui d'un homme dépouillé depuis longtemps de la légitimité de son élection.
Demain, manifestons en masse pour faire barrage à cette réforme inique.

P-S Balmeyer est un auteur de blog écolo: il recycle son humour inimitable à tour de bras… Arf nous invite au Foyer des matelots… Et Gildan aussi, nous parle de retraite, à sa manière!

mardi 25 mai 2010

Les ministres touchés par la rigueur? Félicie aussi

Libération fait dans le mauvais esprit: ce journal pose aujourd'hui la question d'une baisse de salaire des ministres français… Après tout, relève-t-il, beaucoup de gouvernements européens ont reconsidéré le niveau de leur train de vie à l'aune de la rigueur qu'ils imposent à leurs populations.

On sait que cette éventualité n'emballe pas nos coûteux "objets politiques". D'une manière générale, dès qu'il est question chez nous de rogner les privilèges du personnel politique, l'accusation de démagogie ne traîne pas. Ça n'a pas manqué, par la bouche de François Baroin qui déclarait il y a quelque temps à ce sujet: «Je me méfie des décisions démagogiques.»

Pendant que l'on y serait, ajoutons que ce serait aussi une œuvre de salubrité publique de trancher copieusement dans le budget présidentiel, lequel nous est une offense permanente, au pays des héritiers de la Révolution.

On nous objectera également que toucher au butin du président et des ministres, c'est retirer une goutte d'eau au déluge de notre déficit. Certes, mais prendre une goutte de justice dans l'océan d'iniquité de notre société, c'est minuscule, mais ça brille comme du diamant.

Parmi ceux qui ne manquent pas d'air, dans le monde politique, il ne faudrait pas oublier nos députés européens. En lisant le blog Le Rocrocodile, j'ai appris aujourd'hui que les honorables parlementaires viennent de s'octroyer 1500 euros d'augmentation au titre de la rémunération de leurs collaborateurs…

Il y aurait aussi beaucoup à dire des régimes de retraite de tout ce monde, en ce moment où se mijote un mauvais coup contre la nôtre, de retraite… Et si le 27 mai, en plus de défendre les retraites et les salaires on les faisait cracher au bassinet?

P-S Martine s'en va d'ici pour la semaine, mais elle sera par là… Je n'ai pas réussi à ramener par ici la perle de Yann sur la proposition de loi du sénateur Masson, mais on la trouvera chez luiFalconhill a trouvé un scalpel pour disséquer un blog, Nicolas l'a essayé, moi j'hésite… peut-être pour une autopsie? Nefisa ne veut pas finir son petit suisse, on se demande pourquoi?

lundi 24 mai 2010

Dr Retraite a le remède

Ma femme et moi avons rencontré le dr Donald S. Klem, en villégiature dans le canton. Le célèbre économiste a bien voulu nous accorder une brève interview, le temps de siroter son café à la terrasse du bar-tabac.

«Docteur Donald S. Klem… Hem, comment faut-il vous appeler, exactement? demandai-je pour débuter.
—Mes amis disent DSK, soyons amis, dit-il avec affabilité et une pointe d'accent de Brooklyn.
—Dr DSK, comme vous le savez sans doute, l'avenir des régimes de retraite est un sujet de grande inquiétude dans notre pays…
—Vous vivez trop vieux, c'est la cause!
—Certes, mais nous n'y pouvons rien…
—Bien sûr que si ! Il faudrait annuler vos lois anti-tabac, les limitations de vitesse sur les routes, et celles sur la conduite paf-paf!
Le docteur DSK accompagna cette dernière remarque d'un geste enjoué, faisant mine de visser son nez, d'ailleurs imposant et fort rouge, puis il éclata de rire.
—Je plaisante, n'est-ce pas? Vous avez raison, la question des retraites est un grave problème dans beaucoup d'endroits. Dans mon prochain livre, presque terminé, j'avance pourtant des solutions efficaces…
—Pourriez-vous nous en dire quelques mots?
—Eh bien, le point le plus important, c'est d'élire un président qui a…, comment vous dites? Une veine de cocu, voilà! Un type tellement chanceux qu'il réussirait n'importe quoi… C'est pas facile de mettre la main dessus, mais ça existe
—Il faudrait donc tester l'aptitude à la chance de nos leaders politiques?
—Si vous voulez, mais ça pourrait-être vous, moi, ou même un bonhomme stupide, du moment qu'il a…, comment vous dites?
—Une veine…
—Non, du pot! Faut du pot, voilà.
—Vos préconisations se résument à ceci?
—C'est très important, lisez le dr Westlake, vous verrez. Un veinard à l'Élysée vous ferait remonter le taux de croissance rien qu'en se curant le nez. Mais bien sûr, c'est insuffisant, il faut aussi de nouvelles recettes…
—Ah! nous y voilà.
—Pour l'argent, je suggère d'ajouter trois jours de solidarité au mois de février. Il ne fait que 28 jours, 29 tous les quatre ans: c'est du gaspillage. Actuellement, votre journée de solidarité rapporte plus ou moins 2,29 milliards d'euros. Rien qu'en février, il est possible de récupérer 6,87 milliards, mais ce n'est pas tout. Il y a aussi ce mois de mai plein de ponts ridicules, on doit pouvoir y gagner encore 6 ou 7 milliards. Enfin, vous avez encore quatre mois par an qui ne font que 30 jours, une absurdité: il n'y a que dans les pays latins comme la France ou la Grèce qu'on voit ça. Ça fait encore 9,16 milliards, soit 23,03 milliards en tout !
—C'est encore insuffisant, mon cher DSK.
—Vous oubliez le président, comment dites-vous?
—…
—verni! Qu'est-ce que vous croyez? Avec un président verni, c'est un taux de croissance proche de 7 ou 8 assuré, et fini les soucis de retraite! Comme moi mon café…
Il se leva de table et fouilla ses poches d'un air préoccupé.
—Zut, j'ai oublié ma monnaie! Je vous laisse ma consommation, hein? C'est cool
Il s'en alla d'un pas léger.

J'aurais dû faire ce post-scriptum avec le billet, mais je n'avais pas encore vu le reportage sympa réalisé par Gildan sur Paris verdure… Allez donc voir ça !

dimanche 23 mai 2010

Neuf inspirés pour Pentecôte

J'apprécie le coup de main que l'on me donne de temps en temps pour rédiger le billet des résultats au jeu du rébus, parce qu'il faut sortir au même moment de la modération des commentaires, publier ces derniers, y répondre, et faire des liens pour présenter les gagnants. Chaque fois j'oublie un truc quelque part, surtout quand les réponses sont nombreuses, ce qui n'a pas été le cas de ce dimanche, ouf!

Le coup de main m'est donc venu aujourd'hui de l'ami Rimbus, lequel nous tient le discours idoine à un rébus si limpide que Nefisa, adepte de l'effort intellectuel intense, m'a engueulé. Comment se fait-il que tant de visiteurs n'aient pas songé à ce passage de l'histoire européenne que nous avons tous appris par cœur à l'école? Écoutez Rimbus, les cancres :

«[…]maréchal syldave et ministre de la défense du Roi Muskar XII (dit "Le bon") né à Klow en 1885 et mort mystérieusement à Schnôk en 1949 d'une indigestion de Szlaszeck aux champignons. Une commission d'enquête en 1952 a écarté toute implication des services secrets Bordures dans le décès de ce héros de la guerre Borduro-Syldave de 1937. Il a été fait maréchal à titre posthume. On peut encore voir sa statue sur la place de l'hôtel de ville de Zwiët dont il a assuré la défense pendant le terrible siège de novembre 1937, au cours duquel il perdit un œil…»
Notez bien, que si votre mémoire s'obstine dans la déficience, ce n'est pas très grave, parce que Rimbus a oublié de fournir à la fin la bonne réponse.

Dedalus aussi, figurez-vous ! Ou plutôt, cet animal s'est débrouillé pour me plonger dans l'embarras en donnant une réponse juste, quoique objectivement fausse. Si j'étais susceptible, je penserais qu'il s'est fichu de ma poire, l'air de dire : «j'ai trouvé, mais je ne le dirai pas…» Sales jeunes, insolents ! La prochaine fois, j'en avertis solennellement les habitués, la réponse sera la seule bonne possible, ou comptée pour fausse. De même que les lectures lacunaires de ceux qui m'imaginent casant un prénom bancal, au lieu de se pencher quelques minutes sur l'origine de Léon, par exemple…

Nefisa, la plus vive du jour, ne s'y est pas trompée, comme Vlad, Anne de mars, Lol, Dedalus le pendard, Mtislav, la Famille Castor, et Hermes —grâce à une réponse de normand…

Rébus du dimanche



Dans ce rébus, se cachent le prénom et le nom d'une personnalité politique, d'une quelconque région du monde et de n'importe quelle période historique (vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Les commentaires seront modérés jusqu'à 20h30, environ…

samedi 22 mai 2010

Après-demain, la retraite à 115 ans

En lisant que le gouvernement aurait déjà décidé de reculer l'âge de la retraite, on se demande ce que peut être la durée de farniente terminale acceptable pour les décideurs. En gros, si l'espérance de vie moyenne actuelle se situe entre 70 et 80 ans, c'est de l'ordre d'une quinzaine d'années. Mais certains, comme DSK, nous font remarquer que l'espérance de vie s'allongeant, nous vivrons prochainement jusqu'à cent ans —enfin, je devrais écrire: vous vivrez… Ce qui porterait à 40 ans d'oisiveté les retraites de l'avenir, soit l'équivalent du temps de travail.

Personnellement, ça ne me choque pas: j'estime que les hommes ont suffisamment produit de richesses et engrangé de savoir pour que des machines bossent définitivement à leur place. Depuis les débuts de l'humanité, ou presque, ce sont des mains humbles qui fabriquent les biens dont sont nés les profits des riches et des puissants. Faisons donc cotiser les machines pour donner à l'humanité le loisir de devenir meilleure… Vous souriez? C'est une utopie? Sans doute… Mais il n'est pas utopique de penser que vos enfants, à vous jeunes gens, verront leur espérance de vie croître encore, peut-être jusqu'à 130 ans…

Si les gens que nous engraissons de toutes les manières possibles estiment toujours qu'il n'est pas raisonnable d'accorder plus de 15 ans de pré-obsèques, nos descendants devront travailler jusqu'à 115 ans. À eux des petits boulots qui restent encore à inventer! Au lieu de libérer les hommes et les femmes avec les machines, on reviendra en arrière pour créer des emplois adaptés. Par exemple saupoudrer la pâtisserie industrielle de sucre: une tâche adaptée aux mains qui tremblent, non?

Bref, cette histoire des retraites est un casse-tête et un piège infernal qui, paraît-il, pourrait faire chuter dix gouvernements… Alors, patientons quelques semaines jusqu'à la chute du premier des dix: ça nous distraira agréablement en attendant la suite.

P-S, pendant que je pensais à autre chose, Arf a publié trois billets! Si vous aimez la poésie épique, allez donc chez Ferocias qui nous offre «Les Conquérants de l'or», de José Maria de Heredia

vendredi 21 mai 2010

Votre avis ne se partage pas !

Jean-Louis Masson est un sénateur non inscrit de Moselle, ancien de l'UMP, qui souhaite faire interdire l'anonymat des blogueurs par la loi. J'ai appris cela en lisant un article de Mediapart… Pour «mieux protéger les éventuelles victimes de propos inexacts, mensongers ou diffamations», ce monsieur souhaite que «le blogueur soit assimilé au directeur de la publication d'un journal», et pour cela communique à ses lecteur, ses nom, prénoms, adresse, et numéro de téléphone*.

Cette proposition, si elle aboutit un jour, traduit évidemment une volonté de censurer le web, et plus précisément la prise de parole par les citoyens ordinaires.
Je ne suis pas un chaud partisan de l'anonymat en général, mais il est évident qu'il existe bien des cas où il est indispensable, pour permettre aux gens de s'exprimer. On a vu des employeurs licencier des blogueurs ou des blogueuses à cause du contenu de leurs billets, on connaît des cas de personnes habitant un village, dont les proches ont eu à souffrir de sarcasmes et de médisance en raison de leur activité sur internet.

Attaquer l'anonymat du blogueur sur le web traduit d'autre part une évidente hypocrisie, puisque le prestataire du service de blogs, comme le fournisseur d'accès internet, connaissent les coordonnées du blogueur. Quiconque se prétend diffamé peut demander réparation en justice avec l'assurance de se retrouver au tribunal en présence d'une personne en chair et en os, et non devant un fantôme insaisissable de corbeau.

Un citoyen ordinaire, s'il tient des propos d'humeur, ou rapporte des événements sous une forme qui s'apparente de loin au journalisme, n'est cependant pas une entreprise de presse. Il ne dispose pas d'un siège, de bureaux, où peuvent être domiciliés les responsables de la publication. C'est donc l'adresse de son domicile et son téléphone privé que l'on voudrait l'obliger à divulguer en même temps que son nom. Les sénateurs, les députés, les ministres, sont-ils tenus de faire figurer ces mêmes informations sur tous les documents publics, à la portée des citoyens mécontents d'eux? On voit bien à cette exigence sournoise qu'il s'agit ni plus ni moins d'intimider les citoyens. «Taisez-vous! Votre avis ne se partage pas! »

Cela faisait longtemps que couvait dans la société française une mésentente profonde avec le personnel politique, sinon un divorce. L'épanouissement d'internet est venu à point pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de louer ou critiquer les politiques, selon leur appréciation de la vie publique. Croit-on qu'en bâillonnant les citoyens ont apaisera leur ressentiment envers ceux qui s'arrogent le pouvoir de décider de tout sans contestation possible?

Cette loi n'est pas encore votée, heureusement, mais la volonté de faire taire les esprits insoumis est déjà à l'œuvre. Mon ami Rimbus vient d'en faire les frais, sommé par un avocat de supprimer toute allusion à un certain personnage, cité par l'un de ses billets, dans le contexte de l'affaire Karachi…

Un journal dispose d'avocats conseils capables de déceler si telle ou telle phrase d'un article est de nature diffamatoire, ou si au contraire, il est possible d'affronter un plaignant devant la justice avec de bonnes chances de l'emporter. Un blogueur, non. Un blogueur, c'est vous, c'est moi, c'est le voisin, la voisine…, presque toujours désarmé lorsque l'on brandit la loi au dessus de sa tête.
Vous me direz: il faut bien qu'un sénateur montre de temps à autre qu'il existe, et essaie de faire croire à son utilité.
*sources: Mediapart

P-S Je viens de découvrir sur ce même sujet
un billet d'Éric, à lire! Mathieu donne de bons conseils à un jeune enseignant

jeudi 20 mai 2010

D'une chaîne, un billet

Isabelle.b et Yann Savidan m'invitent à poursuivre une chaîne relayée par See-Mee, qui pose quelques questions sur ma façon de bloguer…
Qu'est-ce qui vous inspire?
S'agissant d'un blog politique, et comme il ne m'arrive jamais de rêver ni de Nicolas Sarkozy, ni de François Fillon, de Martine Aubry, de DSK, ou même de Ségolène Royal, ce ne sont pas mes rêves qui m'inspirent. Les informations entendues à la radio, la lecture d'un hebdomadaire, un quotidien, ou plus souvent d'un journal en ligne, alimentent en revanche mes réflexions, ou déclenchent mes humeurs…

Qu'est-ce qui déclenche l'acte? À quel moment de la journée le faites-vous? De quels endroits? Comment et où vous installez-vous? Quel est votre environnement?
À six heures et demi du soir, parfois plus tard, je me dis: «merde! il est temps de faire un billet»… Comme je me trouve en général dans notre pièce de travail à la maison, disons: un bureau, j'y reste… C'est aussi la bibliothèque, un bazar poussiéreux parce que ce serait à moi d'en faire le ménage et que je n'y tiens pas du tout.

Quels outils utilisez-vous pour écrire (un traitement de texte ou directement dans votre éditeur de billet)?
J'utilise TextEdit, un traitement de texte Mac, léger et simple d'emploi…

Faites-vous beaucoup de recherches? Rédigez-vous beaucoup de brouillons ou d'articles que vous ne publierez pas?
Ce soir, avant de me souvenir de cette chaîne, j'hésitais entre plusieurs sujets: l'histoire révélée par Public Sénat, de Paul Dubrule, un ancien sénateur UMP et co-fondateur d'Accor, réfugié fiscal en Suisse. Le bonhomme se flatte d'avoir économisé 2,3 millions d'euros d'impôts sur ce qu'il aurait dû payer en France, s'il n'avait pas fait un transfert fiscal à Genève…
Je ne suis pas particulièrement naïf, ni facile à effaroucher, mais c'est le genre d'indignité que je supporte mal de la part d'un homme politique, fut-il au rebut…

Il y avait aussi cette décision de l'Allemagne d'interdire notamment les paris baissiers à règlement différés sur les emprunts d'états de la zone euro. Il aurait fallu que je me documente, afin de comprendre le mécanisme spéculatif visé par cette interdiction. En gros, il doit s'agir d'acheter ou de vendre de l'emprunt sans payer ou détenir le moindre titre à l'avance, en pariant que la valeur va baisser. Une saleté typique de tout ce que l'on reproche au monde de la finance depuis la crise.

Le genre d'immoralité que M. Sarkozy avait juré vouloir combattre. Qu'a t-il fait? Essentiellement semblant d'égratigner quelques bonus de banquiers, et amen. L'Allemagne se lance dans la mise au pas des milieux financiers, et que fait la France? La fine bouche.

Finalement, j'ai abandonné le sujet, faute de temps pour bien le comprendre, et faire le tour des réactions que cette décision allemande a suscité chez nous. Lorsque je commence un billet, c'est dans l'intention de le publier, sinon je n'en fais pas…

Écrivez-vous en prenant votre temps ou avec une certaine frénésie?
Comme j'écris depuis longtemps et des choses fort différentes, je rédige mes billets rapidement, avec plaisir ou amusement, mais mon enthousiasme est réservé à d'autres travaux…

Pour répondre à ce questionnaire et prolonger le petit jeu, je passerai le relais à Peuples, Hermes, CC, et Marie

mercredi 19 mai 2010

Longtemps, nous reviendrons sur Karachi

Hier mardi, Mediapart se félicitait du rejet en justice d'une plainte de Ziad Takieddine, visant à faire retarder la parution du livre «Le contrat, Karachi, l'affaire que Sarkozy voudrait oublier» écrit par deux collaborateurs du site d'information.

L'un des enseignements que tire Mediapart de cet épisode, c'est que Ziad Takieddine est proche de Nicolas Sarkozy, en dépit de ses dénégations, ainsi que le laissent supposer son entêtement et celui de ses défenseurs à vouloir faire du Karachigate une manipulation chiraco-villepiniste.

Pressé sans doute d'allumer un contre-feu par cet échec cuisant, paraît aujourd'hui sur le site du Nouvel-Obs un entretien dans lequel Ziad Tadieddine revient sur l'hypothèse que l'attentat de Karachi serait une conséquence de la guerre Chirac contre Balladur… Ziad Tadieddine y déclare avoir déposé plainte contre ceux qui le «diffament» et plus particulièrement Dominique de Villepin «qui, à travers les propos reproduits dans l'Express, lance contre moi des accusations mensongères»

Les propos auxquels il fait allusion désignent, sauf erreur, les extraits du livre «Le contrat», publiés en bonnes feuilles par l'Express… En pareil cas, comme le Nouvel-Obs ne précise pas la date de cet entretien, la plainte de M. Tadieddine a déjà fait pchit ! —au moins en attendant que les juges se prononce sur le fond… Mais il reste que son interview tombe à point pour ajouter un peu de confusion dans un dossier rendu particulièrement obscur par l'obstruction désespérée du pouvoir sarkozyste.

Plus les semaines passent, plus il apparaît que le point crucial de cette affaire est bel et bien l'Êlysée. Si les accusations visant MM Balladur et Sarkozy se révèlent quelque jour fondées, ce que tend à démontrer le refus du gouvernement d'ouvrir aux parlementaires et à la justice l'accès aux pièces manquantes du dossier, c'est en effet la présidence qui serait menacée. Un homme compromis dans une histoire de corruption ayant entraîné la mort de citoyens français, pourrait-il rester à la tête du pays?

P-S. À lire chez Marie: «Quand la banque assassine les retraités»… Et ne pas louper non plus sur Ruminances «La cabine», témoignage d'un acteur de l'audiovisuel public, tout comme «La rencontre», chez Arf… Enfin, Nicolas nous dit tout, ou presque, de sa façon de bloguer

mardi 18 mai 2010

De Christian Bruel : Le risque ou dormir

Je transmets aujourd'hui à mes lecteurs un appel de Christian Bruel, directeur et fondateur des éditions Être:

Le risque ou dormir
C’était l’anagramme de mon ancienne maison d’édition
Le Sourire qui mord

Invité à débattre sur le thème « Résister, à quel prix ? » lors de la journée professionnelle organisée le 7 mai 2010 par la Fête du Livre de Villeurbanne, j’ai d’emblée, à la demande de Gérard Picot qui venait de l’apprendre, annoncé publiquement l’arrêt prochain des éditions Être.

Éditer depuis plus de trente-cinq ans, sans capital, des albums jeunesse singuliers plutôt exigeants a toujours relevé de l’aventure. Et sans le soutien attentif de nombre des partenaires de la chaîne du livre, les lois du marché auraient eu raison plus tôt de cet équilibrisme.

En des temps qui ne sont faciles que pour quelques nantis, qu’un léger fléchissement de la vigilance professionnelle puisse nous être fatal a pourtant suscité l’émotion. J’ai été très touché, sur place et depuis, par les nombreux encouragements à tenir et par l’engagement de ceux qui ne pouvaient se résoudre à ce que la présence de nos livres dans le paysage éditorial aux côtés des lecteurs jeunes et moins jeunes, ne soit pas assurée. Que faire ?

Je ne peux que vous inciter, les uns et les autres, à vous précipiter dans vos librairies préférées pour vous procurer les albums d’Être éditions pendant qu’il en est encore temps. Si une vague d’achats ne garantit peut-être pas la poursuite de l’activité, elle assurera un destin à des livres qui considèrent les enfants comme des lecteurs à part entière méritant des points de vue non altérés sur le monde. Qu’ils puissent encore, ces albums, susciter de libres interprétations et la résistance à l’ordre des choses, je nous le souhaite. Et nous le devons aussi aux créateurs qui ont partagé le risque de ces aventures littéraires et humaines.

« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience » écrit René Char.

Je vous remercie de la vôtre.
Et je n’ai pas sommeil…

Christian Bruel
10 mai 2010
contact@etre-editions.com

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Être éditions
56, rue Ramus
75020 Paris
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lundi 17 mai 2010

Trois bougies pour François


François Fillon est aujourd'hui un vieux bébé Premier ministre de trois ans. Dans vingt-six jours exactement, si Nicolas Sarkozy lui prête vie, il dépassera en longévité son ancêtre dans la fonction, Jean-Pierre Raffarin. Vous vous souvenez de M. Raffarin? Il fut ce Premier ministre célèbre pour ses raffarinades, aussi profondes que l'étaient en un autre temps les formules prêtées à M. de La Palisse. «Il est curieux de constater en France, que les veuves vivent plus longtemps que leurs maris» ou «Notre route est droite, mais la pente est forte», par exemple…

Au bout de la forte pente, juste après le petit Dominique de Villepin, allait tomber dans le berceau de la République François Fillon, dont on peut assurer qu'un quart d'heure avant d'être démissionné, il sera encore Premier ministre.

Quand François connaît son premier chagrin de Premier ministre, la France a glissé sur la pente. Elle est au fond du trou. Le Figaro nous rappelle qu'il s'écria au mois de septembre 2007: je suis «à la tête d'un état qui est en situation de faillite», «je suis à la tête d'un état en déficit chronique»

On note pour commencer cette candeur enfantine qui lui permit de se croire «à la tête de l'état». Il faut bien apprendre la vie politique, et le Président Sarkozy, en bon père-fouettard, sut très vite l'éduquer aux réalités de l'autocratie.

La seconde réflexion qui vient à l'esprit, c'est que pour être un Premier de lait, comme ministre, M. Fillon n'en était pas moins doté d'un certain réalisme, et d'une belle prescience, puisqu'il disait cela un an avant l'explosion de la crise. Sans doute connaissait-il, outre le piètre état de la France, les avertissements que lançaient déjà certains économistes sur les risques courus par le monde bancaire international, le danger imminent que faisaient courir les subprimes?

Que firent François et papa Sarkozy? Ils firent la loi TEPA, ou Paquet fiscal de son petit nom. Ils diminuèrent la fiscalité du patrimoine en matière d'héritage, défiscalisèrent les heures supplémentaires, etc.

Pour plomber les ressources d'un état, on peut difficilement faire davantage. «Je suis à la tête d'un état qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq-ans, ça ne peut pas durer», disait-il encore en 2007…
Enfin, réjouissons nous: si la mère République est mal en point, le bébé et son papa vont bien! C'est l'essentiel.

dimanche 16 mai 2010

Mont barré, point

Dedalus, c'est un peu mon bon Saint Éloi qui rapplique de temps en temps pour faire le billet pour moi, les soirs de rébus… Sa lecture de l'image du jour est flatteuse :

«Un mont enneigé. Du sommet coule un glacier immobile, figé. Éternel... Un pixel zèbre de son abstraction un azur où flottent, ou se reposent mollement quelques nuages effilés, effilochés par la crête rocheuse, perforés par son pic solitaire, éventrés au contact de la cime aride. Trait mystérieux qui déchire la toile et me laisse sec.»

Mais sa réponse est fausse… Faute étonnante, d'autant plus qu'il avait déjà vu un rébus du même genre, publié le dimanche 18 octobre, qui avait pour héros un certain Raymond Barre.

Ce dimanche, néanmoins, le jeu a démarré si fort dans la matinée, que je me suis inquiété un moment du bazar qui m'attendrait au moment d'arrêter la partie, avec la fin de modération des commentaires. Heureusement, les bonnes réponses se sont raréfiées en cours d'après-midi, si bien qu'il n'en reste que quatorze à citer ici et mettre en liens :
Philzone, Feeline06, Yann Savidan, Suzanne, Colibri, Mona, Isabelle b, Vlad , Marie, Nefisa, Mafalda, Marsupilamima, Epamin', Éric par message privé.
Bravo à tous !

Le rébus du dimanche




Règle du jeu : trouvez dans ce rébus le prénom et le nom d'une personnalité du monde politique. Celle-ci peut-être notre contemporaine ou appartenir à l'Histoire de n'importe quelle région du monde. Cliquez sur l'image pour l'agrandir…
(les commentaires seront modérés pour tenir les réponses secrètes jusqu'à ce soir)

samedi 15 mai 2010

La semaine en questions

Lundi 10 mai dernier, alors qu'une rumeur semblait le laisser présager depuis le samedi, on apprenait que l'Europe sévissait enfin contre les spéculateurs des marchés et leurs viles égéries: les agences de notation.
Il s'agissait:

A —d'une opération aéroportée des troupes européennes contre les sièges new-yorkais de Standard & Poor's, Moody"s, et Fitch Ratings?
B —d'une n-ieme rodomontade de Nicolas Sarkozy?
C —de la mise en chantier d'un satellite destiné à surveiller la finance mondiale, qui sera lancé d'ici dix ans par une fusée Ariane?

Mardi,
un quotidien national, le Parisien, lançait une information alarmante touchant des services essentiels du pays:
A —La Poste serait sur le point d'adopter un double tarif du courrier: d'une part un forfait annuel permettant de recevoir la correspondance dans sa boite aux lettres, d'autre part le timbre payé par l'expéditeur, qui se verrait assujetti à la TVA de 19,5%
B —le réseau de distribution d'électricité se trouve dans un état de mauvais entretien tel, depuis la privatisation d'EDF, que des pannes spectaculaires sont à prévoir?
C —les télévisions publiques auraient décidé de ne plus parler de la crise, pour réconforter leur public ?

Mercredi
dans la blogosphère de gauche, notamment ici même, et comme dans la presse, on évoquait le cas du brillantissime DSK, car:
A —des sondages le plaçaient favori des Français pour la gauche?
B —des sondages le classaient loin derrière Ségolène Royal, Martine Aubry, Vincent Peillon, Bertrand Delanoë, François Beyrou, et moi-même?
C —on ne sait pas trop pourquoi, sans doute parce que ses agents en communication essayaient de faire parler de lui?

Jeudi
C'était l'Ascension, et le coucou faisait relâche, non sans évoquer toutefois le mystère des occupations exactes de Jésus entre sa résurrection et l'envol pour le ciel, soit un espace de 40 jours avec un emploi du temps bourré de lacunes. Le peu que l'on sait de cette période de sa vie est connu grâce à:
A —l'évangile selon Saint Luc?
B— l'évangile selon Saint Homer?
C —l'évangile selon Saint Jean?
D — Ben-Hur?

Vendredi
Des propos tenus par Manuel Valls critiquent avec une ironie féroce:
A —la Société du Bien-être prônée par Martine Aubry et la direction du PS?
B —la gestion tapageuse de la crise de l'euro par Nicolas Sarkozy?
C —la coupe des costumes de DSK?
Samedi,
Faute de temps pour parler encore une fois de la burqa, comme d'autres, ce blog se limite à publier un Quiz permettant à ses lecteurs fidèles de tester leurs connaissances coucouesques.

vendredi 14 mai 2010

Manuel Valls rêve de restaurer l'autorité du politique

Au moins, avec Manuel Valls, les choses sont claires: ricanant sur le concept de «société du bien-être», prôné par Martine Aubry, il souhaite pour sa part restaurer «l'idée d'une autorité politique, non pas répressive et contraignante», nous apprend Libération.

Les propos mêmes que les Français ne veulent plus entendre, et qui finiront par les pousser à sortir leurs auteurs de la vie politique. En tout cas, je l'espère…

N'en déplaise à M. Valls, il faut bel et bien restaurer l'ensemble de notre protection sociale, en reprenant l'argent où il se trouve, lorsque le coût est élevé. Il faut mettre fin au catéchisme de l'individualisme, et simultanément revoir de fond en comble les pratiques politiques de ce pays.
M. Valls estime que les valeurs de solidarité (ce qu'il raille en fait sous l'appellation de «société de soin») appartiennent en quelque sorte au passé. Il ne voit donc pas que ce qui appartient définitivement au passé, c'est justement l'idée «d'autorité politique» dont il appelle le retour de ses vœux.

L'autorité des politiques est perdue de toute considération aux yeux d'un nombre de gens impressionnant. C'est cela qui est sans retour. C'est avec cela que les politiques devront de plus en plus compter, et pactiser.

Ce qu'il faut inventer, c'est la démocratie, une démocratie viable, à bâtir avec d'autres gens que des leaders affamés de pouvoir et d'autorité.

jeudi 13 mai 2010

Question pour l'Ascension


En ce jeudi de l'Ascension, qui est férié, ce blog va faire relâche. Il n'est donc pas question de se pencher une minute de plus sur les mérites ou défauts de DSK, voire même de son reflet de droite dont je me refuse à écrire le nom aujourd'hui.
Un jour pareil, seuls devraient pouvoir se manifester les effets de ce que l'on appelait naguère dans l'édition le «système Roux & Combalusier», lequel consiste en renvois d'ascenseur entre journalistes-critiques pour leurs romans. Appliqué à la blogosphère, cela donne des liens, lesquels nous élèvent vers les paradis des classements.
Et puisqu'il est brièvement question de l'Ascension, avant de laisser tomber cet avorton de billet, j'aimerais donner un sujet de réflexion aux lecteurs qui ne sont pas partis en week-end prolongé. À t-on bien remarqué le mystère complet qui entoure la vie de Jésus dans ses derniers temps sur terre? Il ressuscite à Pâques et monte au Ciel le jeudi de l'Ascension… Quarante jours se sont écoulés entre ces deux événements, et l'on ne sait presque rien de ses activités durant un aussi long délai. Quarante jours pour payer ses factures et faire ses bagages, franchement, ça fait beaucoup! Qu'est-ce qu'il a bien pu ficher dans l'intervalle? Je vous le demande…

source image

mercredi 12 mai 2010

Le tort tue, mais DSK avance

Un commentaire de Nicolas, à la suite de mon billet d'hier sur la décadence d'EDF, m'a interpellé. Il semblait trouver qu'en accréditant l'idée fausse selon laquelle L. Jospin porterait la responsabilité du changement de statut de notre électricien national, on fait du tort à DSK. Ceci, bien entendu, dans la perspective de 2012, où Dominique Strauss-Kahn pourrait porter les couleurs du PS à la présidentielle. Je n'avais pas pensé à ce côté mauvais coup de billard en citant M. Jospin, et j'en suis resté troublé…

Au fond, est-ce que ça m'embarrasse de risquer de faire du tort à DSK par les billets de mon petit blog de rien? À priori non, car l'idée que je me fais du bonhomme ne m'incline pas à voter spontanément pour lui. Il est intelligent, certes, mais N. Sarkozy est loin d'être con de son côté, et ça ne me porte pas pour autant à l'apprécier. Il est brillant, oui, comme d'un métal de bon aloi, quand l'autre n'est que clinquant à séduire les niais, mais est-ce la première qualité que j'attends d'un président? En fait non, dans l'idéal peu me chaut qu'il brille ou pas, du moment que nous aurions un président castré —je parle de ses pouvoirs politiques, pas de ses gonades…

Et franchement, ce que je sais de DSK, ne me semble pas annoncer qu'il serait partant pour une présidence honorifique. Au contraire, mon sentiment est qu'il s'installerait avec délectation dans la fonction, telle que Nicolas Sarkozy l'a impudemment renforcée. Et l'espèce de cote d'amour dont il bénéficie auprès des bonnes gens de droite est très loin de plaider en sa faveur. Ils sentent bien qu'avec lui, ces gens de droite, on resterait bon an mal an entre gens qui peuvent s'entendre…

Néanmoins, s'il venait à se présenter un jour à nos suffrages, ce serait donc en candidat du Parti Socialiste pour commencer. Tout dépendrait alors, non pas tellement du programme du PS, mais du programme présidentiel… C'est là-dessus qu'il faudrait juger de l'homme: la place qu'il accorderait à cette idée vierge: la démocratie. L'engagement à laisser pourrir au fond des oubliettes où elle se trouve l'escroquerie du référendum sarkozyste ; l'engagement impérieux d'instaurer le référendum d'initiative populaire dans les premiers mois de son mandat ; l'engagement d'ouvrir grand les portes sur une société nouvelle. Le reste, tout ce qui est aussi essentiel, mais passera par des recettes cent fois resservies, ne me paraît pas un sujet d'inquiétude.
En conclusion, M. Strauss-Kahn n'est pas mon candidat rêvé, alors si je lui fais du tort…

P-S Dedalus publie le premier chapitre d'un livre électronique… Sur Piratages vous trouverez le dernier article consacré à la rencontre de Corinne Lepage avec des blogueurs…
Et j'arrête là mes liens de ce jour, pour éviter de faire griller mon ordinateur par l'orage qui gronde… Bonne soirée!

mardi 11 mai 2010

Tout fout le camp, même EDF

La privatisation des services publics, on s'en doutait, nous conduit lentement mais sûrement vers des temps nouveaux, une sorte de Moyen-Âge de fantaisie, certainement plein de charme pour ceux qui auront les moyens d'y conserver un train de vie féodal. Non que nous allions à coup sûr nous retrouver avec de preux députés armés jusqu'aux dents et juchés sur des canassons pour parcourir leurs circonscriptions ensauvagées, mais rien de ce qui réconfortait les gens ordinaires n'existera plus.

On pourrait parler de tout ce que les nuisibles au pouvoir rongent peu à peu de notre protection sociale, ou des droits du travail ; parler de l'injustice qui s'étend, mais en ces matières rien n'est encore perdu ni gagné, la lutte dure. En revanche, attardons-nous un moment sur ce qui appartient déjà au passé proche, comme la privatisation de France Telecom (en 2004) et d'EDF (décidée sous Jospin)…

Quand on habite comme moi à la campagne, on mesure concrètement tout ce qui a changé avec l'abandon de ces services publics par l'état. Les lignes ne sont plus entretenues: par exemple, lorsqu'on longe le chemin qui dessert le quartier où je vis, on se demande comment le téléphone marche encore, à la vue des câbles traversant la ramure des arbres. Et quand une panne survient, comme c'est arrivé à mes voisins, il vaut mieux être doué de patience… Le réseau EDF est à peine meilleur, voire pire en certains cas, puisque, pour reprendre mon exemple personnel, on peut rester des années dans le provisoire.

Dans la nuit du 21 novembre 2008, une tempête localisée sur quelques cantons de la région a, entre autres dommages, jeté à bas des centaines d'arbres, brisé des poteaux, arraché les lignes électriques… Nous sommes restés quelques jours sans électricité, ce qui n'avait rien d'extraordinaire, vu l'importance des dégâts. Notre maison fut la dernière du quartier à être dépannée par deux agents venus d'une autre région… Il était tard, du matériel manquait: ils improvisèrent une poupée entre notre câble et celui du réseau, et, rendant compte à leur hiérarchie de cette réparation, par le téléphone de la maison, la qualifièrent de «provisoire». Ce 11 mai 2010, le rapetassage est toujours là, bien qu'à plusieurs reprises, j'ai rappelé cette situation à EDF.


À dire vrai, il n'y a pas lieu de s'étonner: il suffit de lire l'article publié aujourd'hui sur le site du Parisien, pour voir dans quel état d'abandon est en train de glisser le réseau national, depuis la privatisation d'EDF. Notre fleuron d'hier se développe à tour de bras à l'étranger, mais des bras, justement, il n'en a plus assez pour s'occuper sérieusement du réseau domestique. En effet, ERDF, la filiale chargée de la maintenance a largement réduit son personnel… Un jour viendra où les câbles resteront par terre, il faudra attendre le passage aléatoire d'un électricien errant pour les raccrocher.

P-S Après Arf, voici Céleste qui se met au jeu d'écriture de Mme Kevin… Vous êtes peut-être coulorophobe ou anuptaphobe sans le savoir: courrez vite chez Suzanne pour en apprendre les symptômes!


lundi 10 mai 2010

Exclusif: l'Œurope saute sur Standard & Poor's !

Il était 3 heures du matin l'autre nuit, lorsque le président Sirkozo, les yeux rougis par la fatigue et par toutes ses crises de colère de la soirée, tapa du poing sur la table.
«Bon y en a marre!» s'écria-t-il.
Retroussant sa manche de chemise gauche, il découvrit la demi-douzaine de Rolex couvrant son bras, tapota de l'index un cadran.
«Ça fait neuf plombes du soir aux States, c'est plus le moment de tergiverser… Vous marchez avec nous, ou on y va seuls, l'Hexagone et la Péninsule ?
—Je comprends pas bien quoi tu veux dire, Nicolo? objecta Sa Chandeleur d'Austrasie en réprimant un bâillement.
—Tu piges pas quoi, Angèle, tergiverser?
—Na, na! J'ai appris l'hexagonal à mon école, mais quand tu parles, Nicolo, je reconnais rien. Les palombes du soir… Ces choses… Tu vois?
—Ok, il va être neuf heures à New-York, on a plus le temps, t'as pigé cette fois?
—Ah, vi, vi!
—Faut faire le plein des avions, embarquer, décoller… Ajoute huit plombes de vol, à peu près, ça fait du onze heures à l'arrivée…
—Mmm… Mais cinq palombes seulement, là-bas, avec le décalage horaire, Nicolo. Trop tôt, les bureaux seraient vides! Tu vois bien qu'on peut encore bien réfléchir.
—Et moi, je dis qu'on a assez réfléchi, maintenant faut sauver l'Œurope, merde!
—Mais tout le monde le veut bien, Nicolo.
—Objection, Angèle! intervint le premier ministre péninsulaire, qui ajouta avec de grands gestes de bras: toute la monde est contre nous autres!
—Vi, vi! Mais ici toutes les seize, on va sauver Œurope.
—Qu'est-ce que tu veux dire, Angèle, tu es d'accord maintenant? questionna le président Sirkozo.
—Vi, si tu demandes pardon à l'Austrasie pour quand tu as dit que je suis qu'une rgrssoffpuolmaséebai (en Austrasien dans le texte)…
—Bon, bon! Si y a que ça c'est ok : je m'excuse Angèle…
—Na, na ! À genoux, puis ma télé, elle filme.»

La transcription de ce sommet crucial des pays de la zone Nœuro s'achève ici, le reste du débat s'étant déroulé à huis-clos, en présence d'un seul cameraman. Quoi qu'il en soit, l'ordre de passer à l'action fut donné et l'état-major de l'armée œuropéenne intégrée reçut ses instructions à six heures trente du matin, heure d'été…

Les troupes déjà sur le pied de guerre embarquèrent au pas de gymnastique à bord de seize appareils gros porteurs… À quatorze heures et des poussières, heure de Lutèce, huit heures et des poussières locales, les avions œuropéens survolaient New-York, alors que les bureaux commençaient à se remplir.

Un commando parachutiste Haxagono-austrasien atterrissait sur la terrasse de Standard & Poor's, dans les rues environnantes, ainsi que par-ci par-là, et prenait rapidement le contrôle de l'agence de notation. Les hommes, au nombre desquels figuraient trois jeunes femmes hexagonales, rencontrèrent une certaine résistance. Les premiers rapports font état d'une quinzaine d'agents de Standard & Poor's abattus, dont un sous-directeur de brigade et M. Didier Valseur-Dada, plus communément désigné par ses initiales familières de DVD. On se demande ce que l'ambassadeur d'Œurope auprès du FMI faisait dans ce sinistre repaire?

Simultanément, d'autres troupes aéroportées des pays de la zone Nœuro, péninsulaires et celtibères notamment, s'emparaient sans coup férir du reste des cibles de l'opération: les sièges de Moody's, de Fitch Ratings, et autres agences terroristes de moindre importance. À dix heures locales, seize de Lutèce, tout était terminé et le président Sirkozo pouvait fièrement annoncer aux télés de l'Hexagone:
«Mes chers compatriotes, tous les fauteurs de spéculation sont morts, ou arrêtés. Y seront jugés et punis comme y le méritent… L'Œurope unie a vaincu le terrorisme financier international ! »

P-S. Yann nous fait part d'un témoignage qu'il faut lire et faire lire… Avec «Aérien» Arf revient aux Jeux d'écriture… Et Balmeyer a publié depuis jeudi dernier trois textes que je n'ai pas encore lus… Une honte!

dimanche 9 mai 2010

I will not mispell Winston Leonard Spencer Churchill's first name ever again


Je ne vais pas mal orthographier le prénom Winston Leonard Spencer Churchill plus jamais

Précision…

Une fausse manipulation m'a fait publier le billet de résultat sans liens vers les gagnants. J'espère qu'ils n'en seront pas vexés, en tout cas, voici un rappel avec les liens manquants:
FalconHill, Passante du dimanche Gildan Elmone, Philzone, CC , Feeline06, ZapPow, la Famille Castor, Lol, Suzanne , Olympe, Epamin', et Mtislav…

Quatorze gagnants sous le porche

À l'origine, mon intention était de proposer le rébus de ce jour avec un dessin du genre du brouillon mis en illustration ici. Il aurait sans doute été difficile, mais il m'amusait bien… Hélas, à la maison, le comité de lecture composé de mon épouse, du chien Toufou, et de la chatte Samba, rejeta catégoriquement cette idée. La raison du refus tenait à mon manque d'oreille qui me faisait prononcer un prénom typiquement britannique avec l'accent d'Henri IV. Enfin, soyons moins restrictifs, et disons plutôt une quelconque variation de l'accent qui s'écoute au sud de la Loire…

Quoi qu'il en soit et plein de doutes, parce que la chatte Samba est sourde, le chien mélomane comme un motoculteur, et ma femme parfois trop sévère avec mes insuffisances, j'ai décidé de consulter. Non, je ne me rendis pas chez un orthophoniste, ni un oto-rhino ferox, mais je posai humblement le problème à Nefissa, qui vécut en Angleterre, me suis-je laissé dire, et qui publie en tout cas à l'occasion des billets en anglais auxquels je ne comprends rien.

Je lui dis: voilà, j'aimerais poser telle question dans le rébus, de telle sorte que l'énoncé de celle-ci constituât le prénom suivant… Qu'en pensez-vous? «Je me range à l'avis de votre épouse», qu'elle me répondit, accréditant donc le jugement peu flatteur porté à la maison sur ma meilleure oreille.

Je ne lui en veux pas du tout, remarquez, parce qu'en même temps qu'elle détruisait mes espoirs, elle me donnait une suggestion beaucoup plus proche de la prononciation authentique de Winston. Notez bien que je ne dis pas: l'accent d'Oxford. Même en Grande-Bretagne il existe différents accents, et c'est bien le diable si notre manière de prononcer ce fichu prénom ne s'y trouve pas!

Ce préambule pour me permettre de regretter qu'aucun des 14 gagnants (sur 216 visiteurs) n'ait trouvé la seule interprétation satisfaisante pour donner le prénom du personnage. Pourtant, j'ose espérer que tout le monde a un jour où l'autre rencontré dans ses lectures la plupart de ces synonymes: accès, barrière, battant, bouchoir, clédar, dégagement, entrée, fermeture, guichet, herse, huis, issue, lourde, ouverture, pas, passagère, porche, portail, portière, portillon, poterne, propylée…, porte, en somme? La réponse parfaite passait par l'huis.

P-Le plus rapide à deviner la solution fut FalconHill, stimulé par son pseudo. Une Passante du dimanche a suivi, puis Gildan à sa seconde tentative, Elmone, Philzone, CC aussi, et Feeline06, ZapPow, la Famille Castor, Lol, Suzanne (j'ignorais que le rébus l'amusait), Olympe à l'arraché, Epamin', et Mtislav enfin…
Bravo à tous et merci de votre participation!

Le rébus du dimanche



Ce dimanche, le rébus est issu d'une collaboration Nefissa / le Coucou productions… Trouvez dans cette image le prénom et le nom d'une personnalité politique —d'ici ou d'ailleurs, d'hier ou d'aujourd'hui… (En franglais! Cliquez sur l'image pour l'agrandir).

Solution dans la soirée, la modération des commentaires sera activée jusqu'à 20H30.

samedi 8 mai 2010

6e République? Oui, mais…

Pas de vrai billet ce soir, simplement l'envie d'attirer votre attention sur ce qui me semble avoir été l'événement de la semaine, dans le réseau de blogueurs que je fréquente. Je veux parler de la rencontre à la Comète entre quelques uns de ces derniers et Corinne Lepage, ancienne ministre, présidente de Cap21, députée au Parlement européen. Si j'énumère ses titres politiques, ce n'est pas seulement par courtoisie, mais aussi pour souligner l'intérêt particulier que représente sa prise de position en faveur d'une sixième république.

J'ignorais qu'elle en soit partisane et ce fut donc pour moi une vraie bonne surprise de l'apprendre à travers les compte-rendus publié par Nicolas.
Mme Lepage, qui renvoie à un document officiel pour retrouver plus précisément sa proposition de constitution, énumère en dix points sa vision de cette 6e République. Il n'est pas question pour moi d'en reprendre en détail tous les aspects (que les lecteurs retrouveront sur le texte évoqué, et sur «Partageons mon avis»), mais d'émettre une critique.

Si les gens de ma sorte sont tentés d'applaudir à cet essai de réponse «aux attentes d'un idéal démocratique», il y a tout de même un point qui me choque énormément. En dehors d'une volonté proclamée de rétablir un régime de séparation des pouvoirs, ce dont on se félicite, on constate que la démocratie y demeure la neuvième roue de sa charrette…

«9 La reconnaissance de nouveaux droits pour les citoyens : réclamer un referendum, demander l’examen d’une proposition de loi, invoquer devant les tribunaux l’exception d’inconstitutionnalité»

On dirait vraiment que ces nouveaux droits (et des droits bien vagues!) ne sont là que pour faire de la décoration dans un projet qui perpétuerait par ailleurs un régime politique confiscatoire.
Si l'on prétend nous promettre la démocratie, il est bien évident que l'organisation d'un référendum d'initiative, automatique à partir d'un certain seuil de demandes émanant des seuls citoyens, doit figurer aux premières places d'un tel projet. Et c'est à l'aune des propositions que l'on nous fera sur cette question cruciale qu'il faudrait nous déterminer au moment de voter.

Enfin, je conseille à ceux qui ont envie d'être mieux informés sur les propos tenus par Corinne Lepage, de se reporter aux blogs des participants à la rencontre. Outre Nicolas, ce sont: Seb Musset, Yann Savidan, Polluxe, et Olive

vendredi 7 mai 2010

L'euro n'a pas d'odeur

Il y a quelque temps, interviewé au cours d'un séjour à Athènes au sujet de la crise grecque, Daniel Cohn-Bendit avait critiqué le plan de rigueur imposé à la Grèce. Pour lui, la majeure partie des efforts de ce pays aurait dû porter sur le budget militaire, avec une réduction drastique de celui-ci.

Aujourd'hui, Libération nous dit que D. Cohn-Bendit est revenu à la charge ce vendredi, accusant dans une conférence de presse, MM Sarkozy et Fillon d'avoir obligé les dirigeants grecs à faire passer le militaire avant le peuple. Marchands de canons, nos gouvernants ont conditionné l'aide de la France à la poursuite des contrats d'armement. La même accusation devrait s'appliquer à Mme Merkel, puisque à côté des frégates et autres jouets français, destinés aux Grecs, on trouverait notamment des sous-marins allemands…

En somme, nous allons prêter quelques milliards à nos voisins, pour qu'ils nous achètent du canon, nous remboursent ensuite les intérêts, et enfin le principal, comme disait la cigale à la fourmi. Pendant ce temps, les Grecs perceront de nouveaux trous à leur ceinture pour la serrer plus court.

Le monde est dingue, il grouille de milliers de démonstrations semblables de la non existence de Dieu —et si vous tenez mordicus à ce qu'il soit l'auteur de nos jours, voilà une petite preuve supplémentaire que Dieu s'est suicidé depuis longtemps de désespoir.

Le plus insane de cette affaire, je l'ai découvert dans un article de Jean Quatremer: les Grecs de la rue, ceux qui vont en chier pendant la rigueur, tiennent presque autant que leurs généraux à posséder toujours plus d'engins de guerre. Leurs dépenses militaires sont, en importance, les deuxièmes de l'Otan, juste derrière les USA, ils trouvent ça normal: ils ont peur de la Turquie. L'ennemi immémorial du Grec, c'est le Turc, qui les a occupés du XIVe siècle jusqu'au début du XIXe —sans douceur. N'est-ce pas encore dingue?

La Grèce est dans la zone Euro, comment l'ignorer? La Grèce est un état de l'Union Européenne… Or, on nous a seriné depuis des années que l'Europe a préservé ses peuples de la guerre… C'est très certainement vrai en ce qui concerne ces nations rivales de toujours que sont l'Angleterre, la France, et l'Allemagne, mais apparemment tout le monde n'a pas la même confiance dans la Pax Europa…

Une fois de plus, on est obligé de constater que si l'Europe des épiciers est une réalité, si la mentalité des boutiquiers y prévaut, il n'existe pas de défense européenne qui pourrait rassurer les Grecs. Peut-être avaient-ils imaginé au départ que l'appartenance à l'Union Européenne était une garantie, que les autres états membres se précipiteraient à la rescousse si la Turquie venait à les attaquer? Désormais, avec leur crise financière et la façon dont on les a laissés s'y enfoncer, ils savent ce que solidarité européenne veut dire.

P-S dans mes lectures du jour: le billet de FalconHill , et Laiteuse, un texte alléchant d'Arf, publié sur mon annexe selon le principe des vases communicants (le mien est chez lui). D'autre part, je signale aux lecteurs qu'une discussion intéressante se poursuit sur PMA, après la rencontre de blogueurs avec Corinne Lepage, à la Comète… Celle-ci s'y exprime à plusieurs reprises en commentaires…

jeudi 6 mai 2010

Sale anniversaire, les Français !

Sur sa page FaceBook, Frédéric Lefebvre chante les louanges de Nicolas Sarkozy, en honneur du troisième anniversaire de sa présidence. «3 ans essentiels pour la France qui ont révélés (sic) un grand Président! Un Président au rendez vous de l'histoire ; Nicolas Sarkozy dès le début de son mandat a imprimé sa marque en Europe, a marqué le retour de la France sur la scène internationale et avec la crise a montré la voie permettant à notre pays de s'en sortir mieux que les autres. Efficacité, humanité et vérité. La France retrouve ses couleurs !»

Un grand président: à peine installé dans ce qui n'était encore qu'un fauteuil présidentiel, mais destiné à se muer en trône d'autocrate, Nicolas Sarkozy hume l'air des temps. Avec un flair sans pareil, il pressent le prochain éclatement d'une crise financière (que certains Cassandre économistes annonçaient déjà) et il crée le paquet fiscal, vidant substantiellement les poches de l'état au bénéfice des Français les plus riches.

Un président au rendez-vous de l'histoire: 8 août 2008 Nicolas Sarkozy assiste à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin, après avoir annoncé sa participation par un communiqué honteux, publié en douce. Il s'asseyait ainsi sur la promesse de subordonner sa présence à la tenue de pourparlers sincères entre les dictateurs chinois et le Dalaï lama…

Un président qui dès le début a imprimé sa marque en Europe: aux lendemains de sa mémorable soirée au Fouquet's, ses prétentions, et son sans-gêne indisposent les dirigeants européens, avant de les faire rire.

Un président qui a marqué le retour de la France sur la scène internationale: quoi qu'il ait longtemps critiqué le président Obama, vexé du peu de cas que celui-ci faisait de lui, il a fini par obtenir à l'usure son invitation à la Maison Blanche. De même qu'ayant fourni assez de gages de servilité aux Chinois (refus de recevoir le Dalaï lama) il obtient de ceux-ci la grâce d'un séjour officiel touristique en signe de réconciliation.

Un président qui pendant la crise a montré la voie permettant à notre pays de s'en sortir mieux que les autres: après qu'il ait proclamé la mise sous contrôle de la finance, on constate que les seules mesures prises se résument à avoir légèrement égratigné quelques bonus de banquiers. Grâce aux mécanismes de protection sociale dont notre pays bénéficiait avant son élection, et qu'il n'avait pas encore eu le temps de détruire complètement, le choc de la crise a été un peu moins brutal chez nous qu'ailleurs. La France n'en est pas encore au point de la Grèce, mais Nicolas Sarkozy a bien compris le message des terroristes des marchés financiers: son gouvernement prépare la rigueur. À l'aune de ce qu'a été depuis le premier jour sa présidence, il est à prévoir que le poids en sera supporté par les couches moyennes et les gens modestes.

Efficacité: la diminution de la TVA pour les restaurateurs a permis une chute spectaculaire du chômage, chaque Français trouve désormais sa poule au pot du dimanche au restau.

Humanité: le président prend soin de sa famille, il a été très affecté de ne pouvoir faire élire son fils à la tête de l'EPAD, à cause des mauvaises langues.

Vérité: il n'a rien à cacher sur le Karachigate, qu'est-ce que vous voulez qu'il dise là-dessus?

Merci de tous ces bienfaits, M. le Président, ces trois ans inoubliables ont dû vous épuiser. Aussi, nous comprendrions parfaitement que vous nous annonciez ce soir votre démission immédiate, et nous pourrions changer de république tout de suite…

P-S Hermes lance un appel à ses amis blogueurs: pour aider une jeune femme à faire un reportage autour du monde en 80 jours, on vote pour elle ici

P-P-S j'ai oublié de mettre en lien une intéressante consultation des lecteurs Nouvel Obs sur leurs choix pour la présidentielle de 2012…

mercredi 5 mai 2010

Journée d'action pour défendre l'art et la culture

Demain 6 mai, sera une journée nationale de grève et d'action pour défendre l'art et la culture. Dans le prolongement des actions du 29 mars, une manifestation débutera à 14h30 qui se rendra du Cirque d'Hiver au Centre Pompidou… Les organisateurs appellent non seulement les artistes et tous les acteurs de l'action culturelle à les rejoindre, mais aussi les personnes attachées à la poursuite d'une politique culturelle de qualité.

En tête des évolutions que dénoncent les organisateurs de cette journée, on trouve le retrait de compétence des régions et départements en matière d'art et de culture. Prévu par la réforme des collectivités territoriales, il mettra notamment en péril l'organisation de nombreux festivals à travers le pays. Cette réforme est à rapprocher de la suppression de la taxe professionnelle qui, appauvrissant brutalement les départements, aura de lourdes répercussions sur la vie culturelle. Je me suis déjà fait l'écho ici à deux reprises des effets des transferts de charges non compensées par l'état sur les budgets locaux, à propos du Salon de littérature de la jeunesse en Seine-Saint-Denis…

On trouvera sur FaceBook le détail de cette journée d'action, je me contenterai d'y relever encore le quatrième point des menaces qui pèsent chez nous sur la culture. Il s'agit du Conseil de la création artistique, que préside Nicolas Sarkozy, président de la république, et digne héritier de l'honnête homme des lumières. Ce conseil, animé par M. Karmitz, est appelé à «exercer les prérogatives de la création artistique du ministère de la Culture», disent les signataires de l'appel. On voit donc naître un nouvel instrument de contrôle échappant aux règles normales de fonctionnement de l'état…

Il se trouve que sur le portail du gouvernement, on peut prendre connaissance de «dix projets pour la démocratisation de la culture» dévoilés par ce Conseil de la création artistique. On y trouve en 6e position l'intention de «Permettre l'accès de tous à l'art contemporain». Il y est écrit: «Frédéric Mitterrand et Marin Karmitz souhaitent aller à la rencontre des publics pour leur permettre d'accéder aux oeuvres du 20e siècle. Pour ce faire, ils ont demandé le soutien des élus locaux et des relais associatifs et éducatifs»

Tiens donc! Non seulement les collectivités locales seront privées de ressources et de la possibilité d'aider comme elles le souhaiteraient les activités culturelles de leur région, mais on leur dictera ce qu'elles doivent soutenir avec les trois sous qui leur resteront?
Le 6 mai, c'est demain. Manifestation à Paris et dans les grandes villes de province (détails par ici)

P-S: Epamin' est tellement en rogne, qu'elle a rédigé un billet presque politique! Rencontre à La Comète entre Corinne Lepage et des bloggeurs, elle est pour une 6e république… Lundi, Hypos revenait sur le 1er Mai et la responsabilité syndicale… Si vous aimez le théâtre et que vous êtes Parisien, il vous reste très peu de temps pour suivre les conseils avisés de Martine!