mardi 31 mars 2009

On embauche !

Nicolas Sarkozy a tenu aujourd'hui à Châtellerault, une table ronde pédagogique pour expliquer aux Français comment il compte effrayer la crise et la renvoyer au plus vite dans sa tanière, la queue entre les jambes. Auparavant, il avait annoncé dans une agence du Pôle emploi de cette ville, la création de 1840 postes supplémentaires au sein de cet organisme, pour faire face aux 330 000 chômeurs supplémentaires de ces derniers mois.
Ces embauches inespérées en des temps de dégraissage tous azimuts, sont à rapprocher de la publication du décret gouvernemental bridant provisoirement le moteur à rémunérations de quelques grands patrons. Associés aux modalités pratiques de la visite officielle —policiers, barrières, CRS—, ces faits encourageants laissent entrevoir les nouvelles initiatives que le génial autocrate s'apprête à promouvoir.

En effet, d'une source bien informée, le coucou est à même d'annoncer que deux autres mesures spectaculaires seront prochainement rendues publiques. La première consistera en un second décret réduisant de façon drastique les salaires au sommet de l'état, tant celui du président que ceux des ministres. La seconde, moins symbolique, mais d'une portée considérable, portera sur la création d'un corps mobile d'agents vacataires de l'état, embauchés sous CDD jusqu'à la fin du quinquennat —mais potentiellement reconductible.
Dans un premier temps, 4000 personnes devraient être recrutées, mais ce nombre pourrait être progressivement porté à 10000. Si vous êtes à la recherche d'un emploi, vous pouvez dès à présent préparer le CV qu'il conviendra d'envoyer sans retard au ministère de la communication dès l'appel à candidatures. Quelques conseils et indications ne seront sans doute pas de trop si ces quelques lignes vous font déjà saliver.

Il n'y a théoriquement aucune limite d'âge, toutefois il faudra être majeur et en bonne condition physique, car le travail nécessitera d'incessants voyages dans de mauvaises conditions de transport.
Inutile de postuler si vous tenez un blog de gauche, ou si votre nom est associé par Google à la moindre activité antigouvernementale.
Les manchots ne seront pas admis, l'applaudissement étant la base du métier. De ce point de vue, n'oubliez pas de joindre à votre photographie un gros plan de vos mains, afin que l'on puisse juger de votre capacité à entraîner une claque sonore.
Il ne sera pas demandé de diplôme particulier, tel qu'une carte de l'UMP ou d'un autre parti de la majorité présidentielle, mais à l'évidence, quelques universités d'été à droite dans votre bagage ne seront pas inutiles.
Comme vous l'aurez sans doute compris, il s'agira avec ce nouveau corps de serviteurs du pouvoir, de remplir les rues, les salles de réunion vidées de leurs autochtones à l'occasion des visites présidentielles, et d'assurer à ces dernières la plus éclatante réussite.
Alors, maintenant à vos plumes, et bonne chance!

J'ai copié l'illustration de ce billet sur le blog de Peuples…


PS. Monsieur Poireau entreprend un portrait de la Belgique, tandis que Le-goût-des-autres nous fait celui de l'Europe…

lundi 30 mars 2009

Frédéric Lefevbre: la pelle ou la langue de bois…

Vince Shlomi et Frédéric Lefevbre ont au moins trois points communs dans la vie. D'abord, ils sont l'un et l'autre quadragénaires, en bonne voie de quinquagénairisation (on sait, on sait). Ensuite, tous les deux exercent la fonction de porte-parole … M. Shlomi est porte-parole du ShamWow, M. Lefebvre porte-parole de l'UMP. Le ShamWow, contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord, n'est nullement une secte mystico-fasciste, mais un objet usuel de nature ancillaire, précisément une sorte de serpillière ultra absorbante.
L'UMP (qui, je le précise pour les lecteurs non Français, est le parti du président Sarkozy), l'UMP pour sa part, a également fait preuve d'étonnantes capacités d'absorption ces dernières années. Les performances du Shamwow, capable dit-on de pomper 12 à 20 fois son poids de liquide souillé, surpassent toutefois celles du parti politique au pouvoir, lequel n'a guère réussi jusqu'à présent à nettoyer la gauche de plus de quelques poignées de personnages douteux. Enfin, dernier point commun, Frédéric Lefebvre et Vince Shlomi font bourdonner la presse de leurs baisers…
M. Lefebvre, feint en effet de se demander s'il doit embrasser publiquement sur la bouche Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP. En sollicitant quelque peu la dépêche de l'AFP qui livre cette information, on relève qu'il est question de trouver «beaucoup de plaisir»… «dans ma bouche ou sa bouche». Ce serait de toute évidence porter un grand coup à la rumeur qui lui prête d'exécrables relations avec M. Bertrand, que de lui rouler une pelle à l'occasion d'un point de presse. Nous ne saurions trop conseiller toutefois à M Lefebvre de s'assurer au préalable du bon vouloir de M. Bertrand, de crainte qu'il connaisse la mésaventure de Vince Shlomi, aujourd'hui dans de sales draps en Floride.
Le porte-parole du linge à écluser toute la bière de la Comète est en effet poursuivi pour avoir frappé Miss Sasha Harris. Il voulait libérer sa langue, demeurée cruellement captive des quenottes de la dame, au cours d'un baiser.
On ose espérer que l'opération de hard communication envisagée par Frédéric Lefebvre se terminera moins tragiquement. Le printemps s'avance, après tout…


PS. Soutenir la recherche par email? À lire sur Le Pavé Si vous avez, comme moi, du retard de lecture, n'oubliez pas les derniers billets de Sarkofrance

samedi 28 mars 2009

Pour ne rien dire…

Pas de vrai billet aujourd'hui, pour cause d'esprit embrumé. À peine un coup d'œil ici et , sur internet. J'ai tout juste appris, grâce à Bakchich.info, que Nicolas Sarkozy et sa cour auraient «frolé la catastrophe aérienne. Un réacteur de l’airbus A319 présidentiel a pris feu…»
Et là, je sursaute, parce que j'ai beau être abruti en ce moment, je me souviens tout de même qu'un avion peut parfaitement décoller ou atterrir avec trois, voire deux réacteurs seulement (et même un seul à la limite). M. Sarkozy ne risquait pas grand-chose —sinon le contretemps imposé par des règles d'élémentaire prudence.
Outre les récits de mon beau-père, qui était pilote de ligne, je me rappelle avoir lu un texte littéraire parlant joliment de ça, il y a quelque temps, voyez par là, c'est un billet qui datait d'octobre 2007…

vendredi 27 mars 2009

L'origine de la crise financiere.

L'autre jour, comme je n'avais pas le moral, j'ai déjeuné chez mon cousin banquier qui, lui, a toujours une pêche d'enfer. Pour tout vous dire, je m'attendais hypocritement à le trouver abattu par la crise, inquiet devant des lendemains qui déchantent, autant pour lui que pour vous et moi. Ça m'aurait un peu réconforté, vous voyez.
Parce que le cousin Charles-Antoine ne se mouche pas avec le pied. Aux réunions de famille, il faut le voir débarquer de son char 4x4 outre-noir (une peinture en option grand luxe, inspirée de la couleur fétiche de Soulage), fringué comme un nabab, et me lancer devant tout le monde d'un air apitoyé: «Alors Titounet, toujours dans la vache enragée?»
Titounet, c'est moi, Antoine Petitbanc, mais, bon, je m'égare…
Donc, avant-hier, j'ai trouvé Charles-Antoine en pleine forme. «C'est pour quand, la faillite?» je lui ai quand même demandé affectueusement, histoire de le mettre à l'aise. Le saligaud s'est tapé sur le ventre et m'a annoncé qu'il venait de toucher son bonus annuel. Je ne vous dis pas le chiffre: je n'aime pas être méchant avec mes lecteurs.
Le plus marrant —ou le plus choquant, ça dépend comment on voit les choses—, c'est que Charles-Antoine ne connaît rien à la finance, mais ce qui s'appelle rien. Vous êtes étonné qu'un type qui compte sur ses doigts et qui confondrait un bilan financier avec un poème d'Isidore Issou, appartienne à la direction d'une banque internationale? Alors vous ne connaissez pas grand chose non plus à l'économie et à la finance! Mon cousin est né coiffé, ça lui tient lieu de Master Business Administration. Oui, il est payé grassement parce qu'il a une veine de cocu, et il a même un titre officiel: DPB, directeur porte-bonheur. Les administrateurs, les membres de la direction exécutive, lui serrent la pogne dix fois par jour pour capter sa baraka. Ils tiennent à ce qu'il assiste à toutes les réunions importantes, et c'est lui qui doit choisir au hasard dès qu'il faut trancher entre plusieurs décisions contradictoires.
Un jour où je rêvais d'une meilleure situation, j'ai tenté de lui suggérer de m'embaucher comme assistant. J'ai cru qu'il allait tomber dans les pommes. «Avec ta guigne, tu rigoles? Je t'interdis même de pousser la porte de notre banque! Il y aurait un hold up ou un incendie dans les cinq minutes!»
Je repensais à cette fin de non recevoir en dégustant la glace de foie gras truffé au chocolat du dessert, avec un petit sourire intérieur. Parce que vous savez ce que j'ai fait pour me venger, cette fois là? J'ai visité toutes les banques les unes après les autres, et j'ai ouvert un petit compte partout. Deux jours après, la crise financière éclatait.
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PS. ce billet est un écho ésotérique à l'étude que vient de publier Balmeyer sur l'art de s'enrichir au lit, bercé par André Rieu.

jeudi 26 mars 2009

Le président, quatre journalistes, et un chanteur.

Le site du Monde a mis lui aussi en ligne la vidéo qui vaut au directeur de Rue89 et à des journalistes d'être poursuivis par France 3, à la demande de l'Élysée… Une nouvelle affaire d'outrage à Nicolas Sarkozy commence, peut-on dire, même si officiellement il n'est pas question d'outrage, mais plutôt de piratage d'images montrant le président de la république en fonction, mais guère à son avantage. Ceux qui ont regardé cette vidéo du mois de Juin dernier, se souviendront que l'on y voit et entend surtout le président se plaindre de membres du personnel de France 3 qui ne l'ont pas salué à son arrivée, et qu'il annonce que cela va changer… L'allusion à sa prochaine prise en main du destin de la télévision publique était transparente. On peut observer toutefois qu'il n'aura même pas eu à attendre de nommer un nouveau chef de la télévision d'état pour que sa mauvaise humeur soit suivie d'effet. Mis à part ce rappel de la scène principale, ce qui m'a particulièrement frappé, c'est la personnalité de M. Sarkozy. Le voilà en représentation devant le petit comité de journalistes qui vont bientôt l'interviewer, conscient d'être important et cependant sans fards encore —au propre et au figuré, puisque la maquilleuse intervient en cours de séquence. Ce n'est pas un homme sympathique: nerveux, aigu, presque inquiétant, et agité de mouvements qui ressemblent à des tics. Bien sûr, cela n'a rien à voir avec la gestuelle d'un loulou de banlieue qui veut vous impressionner et se remonte les couilles à travers un jean douteux toutes les dix secondes, non! Pourtant, oublions qu'il s'agit du président, supposons que M. Sarkozy n'a jamais existé et que l'on vous présente ces mêmes images. N'importe quelle interprétation tient la route: un nouveau maître de la télévision prenant ses fonctions, un prédicateur vexé d'être traité en sectaire, un individu louche, et même un dirigeant de club sportif.
On connaît maintenant la capacité de M. Sarkozy à s'accorder toute liberté pour briser celle des autres, sa volonté d'étouffer les critiques par l'intimidation ou les lois les plus odieuses —comme celle d'outrage au chef de l'état, que les pères de notre république oublièrent de laisser tomber dans le panier avec la tête de Louis XVI. C'est toute la société que ce président voudrait mettre à ses ordres sans un murmure. Contre cela nous ne pouvons que l'intimider à notre tour par une mobilisation sans faille dans les luttes sociales.

Cette affaire sera-t-elle jugée avant le Quatorze Juillet, jour de notre Fête nationale, symbole de notre république, des droits de l'homme, et de notre liberté? Il serait choquant que des journalistes soient encore menacés d'inculpation à cette époque. Surtout si Nicolas Sarkozy se livre une fois de plus, à l'une de ces opérations immorales dont il a le secret; on en parle déjà chez nos amis Suisses. De quoi s'agit-il? Tout simplement d'inviter Johnny Hallyday en vedette pour le concert du 14 Juillet… En pleine crise financière, récompenser un émigré fiscal, parce qu'il s'agit d'un copain de la campagne électorale à la présidentielle! Le récompenser dignement qui plus est, aux frais de la nation, puisque la presse parle d'un cachet de 500 000 euros. Joli, n'est-ce pas? Selon toute vraisemblance: cinq cent mille euros non imposables en France.
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PS. Puisqu'on parle chanteurs, un billet à lire sur Betapolitique

mercredi 25 mars 2009

La république, ses valeurs, et lui…

Hier, le président Sarkozy a voulu poser des valeurs. Il a voulu rappeler des repères.
On comprend tout de suite au choix des mots qu'il s'agissait, sur ces deux points, d'une communication de portée symbolique plutôt que concrète, comme l'on en raffole chez nous. En somme, pris dans la tempête économique, le capitaine du bateau France voulait nous désigner les phares solides, grâce auxquels il se fait fort de nous mener à bon port. Quels sont-ils?
Un capitalisme moral…
Mais le capitalisme peut-il être moral? Sans argent, vous n'aurez pas d'usines, pas d'outils, ni d'entreprises. Dans le monde tel qu'il est, le capitaliste est à peu près incontournable. Béni soit-il…
Maintenant, sans ouvriers, sans employés, rien, absolument rien ne sort d'une usine, d'une entreprise. Le travailleur est à peu près incontournable aussi. Béni soit-il…
Le capitaliste, le travailleur ne pouvant rien l'un sans l'autre, sont d'égale valeur: la logique et la morale voudraient donc que le bénéfice final d'une activité soit partagé à parts égales entre capital et travail. Soit des capitalistes moins fortunés que ceux que nous connaissons, mais encore largement à l'aise, puisqu'ils sont moins nombreux que leur personnel. Dans la réalité, c'est un rapport de forces qui décide du partage, c'est à dire un état de fait immoral.
Vouloir qu'il en soit autrement relève de l'utopie. Parler de capitalisme moral relève de l'imposture.
Une République réelle et non pas virtuelle dans ses principes…
Voilà une formule qui sonne bien, mais qui suppose que notre république est encore imparfaite. Et puis, qu'est-ce que cela signifie, exactement?
Dans une république moderne, le pouvoir n'est pas héréditaire, à la différence de la monarchie, et il est exercé par les représentants du peuple. À priori, sa définition ne va pas beaucoup plus loin… En interprétant ceci, on pourrait imaginer que dans une république réelle il serait mal venu que le fils du président se taille un fief avec les dents, il serait impensable d'assister à l'émergence de dynasties de députés, de maires, ou encore qu'un bénéficiaire de puissants intérêts privés, comme il en va de M. Dassaut, se retrouve parmi les gardiens de l'intérêt public… Malheureusement une république réelle n'a aucune raison valable de barrer la route du pouvoir à un citoyen à priori honorable. C'est le sens moral de l'électeur qui, seul, peut rétablir le principe républicain.
Si notre république manque de réalité, ne serait-ce pas que le rôle des élus du peuple est magnifiquement campé dans les textes officiels, et rendu totalement virtuel par un pouvoir présidentiel et gouvernemental exercé sans partage? Notre république est de fait entre les mains de Nicolas Sarkozy et de son entourage de conseillers, ainsi qu'il l'a voulu. Est-ce en cela qu'ils la trouvent réelle? Une république tenue en laisse par un maître électif, un sarkote dont une histoire prochaine aura à préciser l'originalité et le degré de nuisance dans la lignée de nos autocrates.
une démocratie irréprochable
Sortie de la bouche de M. Sarkozy, cette expression sonne comme une incongruité. Voilà l'homme qui a fait en sorte que la prétendue réforme des institutions accouche d'un «référendum d'initiative parlementaire» dont le nom seul est une insulte à la démocratie.
Ségoléniste, j'ai rêvé un moment que notre société pourrait se rapprocher d'une meilleure démocratie… Nous nous en sommes éloignés!
Nos valeurs c’est le respect, la responsabilité, la justice, et la liberté.
Respect comme un président qui insulte celui qui ne l'aime pas. Responsable, juste, et libre, comme un président qui s'octroie des revenus déjà choquants en période de prospérité, qui s'arroge des moyens matériels ruineux —avions, personnel, train de vie, etc.—, au nez de ses concitoyens en difficulté ou inquiets de l'avenir. Qui réactive l'intolérable délit d'outrage au chef de l'état, hérité de l'absolutisme royal. Un président qui s'efforce de miner le droit de grève, se moque des manifestants, efface toute contestation de son chemin par la force. Un président qui ne partage en rien les difficultés de la population, et dit pourtant que les souffrances engendrées par cette crise nous concernent tous. Je dis bien «tous».

PS. Sur le sujet, par d'autres voies, il y a aussi le billet de PMA. D'autre part, voici une adresse à retenir: celle du nouveau blog de CC

mardi 24 mars 2009

L'Europe, si c'était…

À l'approche des élections européennes, il aurait été surprenant que les blogs n'accouchent pas d'une chaîne sur un thème plus ou moins apparenté… C'est fait: tagué par Nicolas pour donner ma vision de l'Europe au jeu de «si c'était», j'ai répondu ce qui suit…

Si l'Europe était un animal, ce serait le phénix, cet oiseau increvable qui se consume et renaît sans cesse. Parce qu'elle a été glorieuse, mais n'est plus grand chose dans le monde, sinon un mythe comme cet oiseau. Et parce qu'elle porte l'espoir d'une renaissance.

Si l'Europe était une fleur, ce serait une marguerite qu'on effeuille: je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, point du tout, je t'aime…

Si l'Europe était une toile, ce serait Nymph Grammophone de Ernst Fuchs, parce Nicolas a déjà pris Guernica ; que l'Europe, c'est tout de même un drôle de corps, et que Fuchs c'est un peu de l'Europe éternelle…

Si l'Europe était une ville, ce serait Florence, ma préférée.

Si l'Europe était un personnage, ce ne serait pas Napoléon! Ce pourrait-être comme le suggère Luc Mandret, au départ de cette chaîne, son Président élu au suffrage universel —pourvu qu'il ne soit pas tout puissant et juridiquement irresponsable comme notre Nicolas Sarkozy national, mais éventuellement révocable par un grand référendum d'initiative populaire.


Si l'Europe était une chanson, ce serait ce qu'il vous plaira, mais comme l'a déjà remarqué Rimbus, son hymne officiel, «l'Ode à la joie», de Beethoven, me convient très bien.

Pour prendre la suite, je tague Martine, le-gout-des-autres, Adrien, et qui sera intéressé par le sujet…

Source image, phénix

dimanche 22 mars 2009

Catalogue de printemps

Il y a un an aujourd'hui naissait ce blog, au lendemain de l'élection contestée du maire de mon village. Donc, par un printemps de colère, mais le printemps malgré tout, et ce fut l'une des raisons qui m'inspira de choisir Le Coucou comme nom de baptême. Douze mois après, je ne vois aucun motif de me réjouir, ni de ce qu'il est advenu au village ni au pays, mais je peux du moins constater que je ne me suis pas ennuyé ici…
Bien qu'il soit douteux que plus d'un ou de deux lecteurs aient suivi si longtemps, au jour le jour, les élucubrations de ce coucou babillard, on comprendra peut-être qu'en raison de cet anniversaire, je cède à la tentation de proposer un catalogue de douze billets qui m'ont amusé.

Mars 2008
Chagrin au village: l'heure n'était pas encore à l'ironie. Dans une commune de moins de 3500 habitants, les électeurs ont la possibilité de "panacher" les candidats de plusieurs listes en présence. Les conseillers choisis dans ces conditions ont-ils le droit, lors de l'élection du maire, de conclure une alliance avec les membres d'une liste rivale, au mépris des intentions de leurs électeurs?
Avril
Conseils au maire débutant n°1. Le port d'une paire de bretelles est-il compatible avec celui d'une écharpe de premier magistrat municipal?
Mai
«Peau de sécu», une fiction, rend une espèce d'hommage au volontarisme de Nicolas Sarkozy en matière de protection sociale.
Juin
Pour vivre heureux, vivons muets: où l'on pourrait dénicher quelques relations avec la campagne en cours du Sidaction.
Juillet
Eva Joly critiquait dans Mediapart la pratique du pouvoir de N. Sarkozy. Une occasion de revenir sur le vote de la réforme constitutionnelle et de s'indigner du rôle peu glorieux, quoique subalterne joué par Jack Lang dans cette affaire…
Août
Le mois d'Août fut riche en événements, avec notamment l'arrivée officielle des heures supplémentaires, et l'apparition de sombres nuages sur notre situation économique. Cependant tout le pays se passionna surtout pour les JO de Pékin, en particulier pour les performances de notre équipe de relayeurs de course en sac.
Septembre
La crise financière explosait, le coucou pondait de doctes billets proposant quelques remèdes aux autorités, sans succès. Toutefois, je donne ma préférence à une brève communication scientifique destinée à saluer la mise en service du LHC, laquelle me valut la première forte poussée de visites.
Octobre
En survolant l'automne, on constate que la crise s'installe et que les milliards coulent, dans les deux sens du verbe: des milliards sombrent, d'autres milliards ruissellent des fontaines étatiques… Une brève fiction s'interroge sur l'avenir des traders.
Novembre
Le projet de la Garde des seaux de durcir la loi à l'égard de la délinquance juvénile occupe le devant de la scène. Un rapport science-fictif du coucou se penche sur les moyens de détection de la mauvaise graine enfantine.
Décembre
Un temps, Nicolas 1er (je parle de l'autre, l'empereur), fut grand pour son âge encore enfantin. À quoi pouvait-il donc jouer, je vous le demande?
Janvier
Les hauts fonctionnaires sanctionnés par Nicolas Sarkozy, ont bien de la chance! S'ils avaient vécu sous le règne de Nicolas 1er, la juste colère de ce dernier eut été autrement terrible!
Février
En raison de l'attentat au lancer de soulier perpétré contre G.W. Buch en Irak, Nicolas 1er décida de prendre une mesure préventive en Nicosie. N'allez pas imaginer qu'il décréta l'adoption de la charentaise comme chaussure nationale! Non, on cousine plutôt ici avec notre TVA sur le cirage.
Mars
L'homme de la rue plébiscite la sagacité d'un élu Français entre tous…





samedi 21 mars 2009

La rondelle fiscale de Nicolas 1er

Ce jour là, dans une forêt impériale proche de la capitale, les deux conseillers favoris de Nicolas 1er faisaient leur trotting matutinal. Comme l'exige le protocole, c'est Cloclo le Béant, Premier valet de la garde-robe qui courait devant, en sa qualité de bras droit de notre Bien-aimé empereur. Le Bon Saint Henri suivait sous ses vents à petites foulées résignées. Ils débouchèrent ainsi dans une clairière circulaire, à peu près inconnue du grand public où se trouvent quelques unes des meilleures niches fiscales de la Nicolée. N'allez pas croire qu'il s'agissait de ces abris à canidés que l'on voit à la campagne, ni de ces cavités voûtées où logent quelques fois des statues de saints et autres pots de géraniums. Non! Cette expression désigne de charmants casiers à chaussures édifiés à leurs frais par des personnes de qualité. C'est une sorte de trésor chaussant qui éloigne de l'Empereur le spectre d'un pays sans souliers. Pour récompenser ces gens d'investir ainsi dans le cuir bien franchois, il est d'usage que le prix des souliers rangés en ce lieu soit retiré de leurs revenus, lorsqu'ils remplissent leur déclaration fiscale.
«Tiens, ça me fait penser que j'ai ma niche ici… Et toi, Riton? dit le Premier valet, qui venait de reprendre haleine au centre de la clairière.
—Seulement la moitié d'une, je suis en société avec ma sous-conseillère, répondit le Bon Saint Henri.
—Tu es fauché, ou con et pingre à la fois?
— Non, tu veux rire! J'ai investi aussi dans une niche flottante aux îles des Pastilles. Sept cabines de luxe qui sont louées plein pot aux touristes américains.
— Alors, mon frère, il faudra que je t'invite un jour à bord de la mienne là-bas!» Ils rirent en se tapant la main droite puis la main gauche.
Cloclo le Béant retrouva ensuite son sérieux de Premier valet et dit d'un ton grave.
«N'empêche qu'il m'arrive de penser que tout ça n'est pas raisonnable!
—Bah! C'est la loi, pourquoi s'en priver?
—Avant hier, j'ai lu un rapport des Grands Éplucheurs… Ça fait un peu honte, quand même… Prenons le cas de Firmin Crésusky: rien que ses plantations de spaghettis lui rapportent 10 millions de Nicolos par an.
— Je sais! Et ses usines à percer les macaronis dégagent encore 5 millions de bénéfice net.
—Ouais… Mais avec ses niches, il arrive à déduire 12 millions. Et sur ce qui reste, grâce à la Rondelle Fiscale que le Bien-aimé a décrétée à son couronnement, quand il paie 2 millions d'impôts, on lui rend ensuite 300 000 Nicolos… Ils sont 700 Franchois comme lui. C'est un peu fort, non?
—Bof, Cloclo! Ils ont aidé le Bien-aimé à remporter le plébiscite, et puis, eux et les quelques dizaines de milliers de Franchois qui profitent du système, ne ménagent jamais leurs applaudissements quand il se déplace quelque part. C'est l'essentiel, non?
—Chut, ne dis pas ça, voyons! Tu sais bien que la raison officielle, c'est d'empêcher la fuite des capitaux!»
Ils se regardèrent en silence, échangèrent un clin d'œil, puis repartirent à petites foulées, Cloclo le Béant, Premier valet de la garde-robe devant, le Bon Saint Henri derrière.

PS. Le concours des Éditions Filaplomb est entré dans sa deuxième phase! À voir aussi chez Gaël, une vidéo des manifestions du 19 Mars, ainsi que chez Romain Blachier

vendredi 20 mars 2009

De rage défiler votre politique nous fait…

Le succès de la journée de protestation d'hier, accueilli par François Fillon avec indifférence, et suivi aujourd'hui par la décision des organisations syndicales de ne rien décider, débouche sur une étrange théâtralisation de la crise politique et sociale.
Le pouvoir tient son rôle de premier plan, fidèle au texte qu'il a lui-même écrit, cependant que les syndicats interprètent leur partie en se méfiant de toute improvisation susceptible de déstabiliser le protagoniste. Un trac semblable les étreint, de voir le public mécontent envahir la scène… Enfin, ce n'est là qu'une approximation, car le public joue aussi un rôle dans cette pièce. Toute la difficulté pour les vedettes vient de ce que celui-ci ne doit pas s'échauffer outre mesure, au point de vouloir modifier la mise en scène.

En d'autres termes, le mal est politique, parce que c'est la politique de droite appliquée depuis le début de son mandat par Nicolas Sarkozy, qui aggrave pour les français les conséquences de la crise mondiale. Et dans la partie de ping-pong entre pouvoir et syndicats, on ne s'oppose guère que sur les salaires et l'emploi, même si les conséquences du paquet fiscal font partie des arguments. À quoi peut bien servir de maintenir savamment une contestation bon-enfant dans le pays —en évitant pour cela de s'entendre sur une véritable grève générale, ou des manifestations reconductibles?
Un peuple mécontent est en droit de sortir dans la rue pour demander un changement de gouvernement —et donc de politique. Il pourrait même réclamer une dissolution de l'assemblée pour que le pays réel se prononce sur les choix du président.

Nicolas Sarkozy est manifestement arrivé au pouvoir avec en tête R. Reagan comme modèle. Les signes étaient pourtant là qu'une tempête financière se préparait. Tout à son obsession du modèle américain reaganien, il les a négligés et signé son incompétence. Réduire les impôts du capital, des riches, réduire les dépenses de l'état, réduire les régulations, les protections sociales : c'était du reaganisme, alors que le sinistre cow-boy était mort et enterré!
Nicolas Sarkozy n'a rien inventé, il nous a simplement rendus victimes de son rêve américain absurde, confondant modernisation de la France et américanisation. Pour parvenir à son but à marche forcée, il n'a pas hésité à dénaturer toutes les règles de fonctionnement de la Ve république, s'arrogeant un pouvoir à peu près sans limites.
Pour qualifier cet homme aux méthodes d'autocrate, nous campons aux frontières du vocabulaire démocratique, insatisfaits de l'épithète d'hyperprésident que lui accordent les complaisants, et pas encore convaincus qu'il s'agit d'un despote.
La république qui nous l'a donné mérite-t-elle les applaudissements?

jeudi 19 mars 2009

Grève générale à Draguignan

Aujourd'hui le Var était en grève…
Une manifestation monstre rassemblait 32000 personnes à Toulon,
tandis qu'à Draguignan, la sous-préfecture, la mobilisation était de même ampleur que le 29 Janvier, soit 4000 manifestants dans la rue…

mercredi 18 mars 2009

Un prêche de Benoît Sarkozy

Le président Sarkozy devait se rendre cet après midi en pèlerinage à Gagny dans la banlieue parisienne. Selon une source mal informée absente de la procession, il aurait fait allusion aux débauches protestataires prévues demain en affirmant qu'il resterait inflexible dans sa politique de continence sociale. C'est pas avec des préservatifs que vous réglerez le problème du sida économique, au contraire!
La distribution de préservatifs contre le chômage, aggraverait même les risques, pourrait-il avoir expliqué. C'est de la fidélité au travail que viendra le salut, à condition de savoir se satisfaire avec tempérance du sort que l'état et votre employeur vous ont réservé. Vouloir moins bosser et jouir plus, croire qu'il suffit d'enfiler une capote au patronat pour éviter la multiplication des emplois précaires, c'est du vice. Pour se soulager sans s'écarter du chemin difficile de la vertu, il est toujours possible de recourir à l'onanisme des heures supplémentaires. Ce n'est pas en se jetant dans le stupre manifestailleur et en voulant baiser les riches que l'on gagnera un paradis équitable, car les derniers ne passeront jamais les premiers. Amen.
Par ailleurs, dans son déplacement en Afrique vaticanophone, le pape Benoît XVI aurait souhaité, sous toutes réserves, l'humanisation de l'impôt. Ainsi, selon lui, face à la souffrance des riches contribuables persécutés par le fisc, contraints d'aller cacher leurs justes bénéfices dans un cruel exil, un chanoine de Latran ne peut pas demeurer inactif. Les dirigeants ne sont pas élus par le ciel pour augmenter les impôts, ils doivent plutôt songer à réconcilier le pauvre ouvrier avec le riche entrepreneur.
Un pays où patrons et actionnaires sont aimés des employés, est un pays heureux, car de tous les coins de la terre les riches convergent vers lui. L'ouvrier chrétien devrait se réjouir des bonus et dividendes qui pleuvent sur les maîtres de son entreprise: il sait ainsi qu'il travaille pour les meilleurs et quelque chose de leur gloire rejaillit sur lui. Sa jambe se fait plus belle. Le premier but du chef d'état vertueux est donc de laisser venir à lui l'argent des riches investisseurs. Si le peuple souffre, qu'il lui rappelle saintement qu'un jour, si ça se trouve, les premiers seront les derniers. Amen.

mardi 17 mars 2009

Nicolas 1er adhère à l'otan

Nous publions le texte intégral d'une allocution de Nicolas 1er le Bien-aimé, improvisée sans la moindre note, aujourd'hui, devant les ouvriers d'une manufacture de trompettes à pistons.



«Franchoises, Franchois, chers sujets de mon cœur…
Comme on vous l'a dit dans le poste et dans Le Journal, j'ai décidé que mon beau pays reviendrait cette année dans le giron de l'Orphéon Transatlantique Antartique et Naval.
Pourquoi, vous vous demandez?
D'abord parce que, giron, ça me plaît bien, ça me rappelle ma maman. Après, y a aussi que j'aime la belle musique. Quand j'étais petit j'écoutais des airs de country toute la journée, je rêvais d'aller au Texas plus tard, danser avec Jane Fonda…
Ah, la, la! les santiags, le chapeau, les chevals, tout ça! Enfin, il faut dire plutôt: le Stetson, pas le chapeau! Je voulais devenir cow-boy milliardaire, quoi! Et puis, j'ai du faire empereur, c'est la vie… Mais quand on a un idéal, faut jamais l'oublier, c'est pour ça que je vous annonce avec fierté notre retour dans l'OTA & Naval.
Oh, je sais bien que ça fait grincer des dents! Y en a qui disent qu'on sera obligés de participer à n'importe quel concours de fanfares avec les Américains, vu que c'est eux qui ont les plus gros orchestres. Si on n'avait pas claqué la porte de l'Orphéon dans le temps, y disent, en ce moment on ferait plein de canards sur les scènes irakiennes avec les groupes folks anglo-saxons.
Eh bien, ce sont ceux qui voudraient qu'on se prenne la tête avec des opéras comme "La princesse de Clèves", qui disent ça. Vous voyez le topo? Alors, les écoutez pas.
Maintenant, y a pas que la musique dans la vie: y a aussi les histoires d'argent. À ce qu'on m'a raconté, parmi vous, Franchoises, Franchois, il y en aurait qui veulent manifester à cause des réductions de taxe sur les souliers que j'ai accordées aux Franchois les mieux chaussés. Ils voudraient que chacun paye comme tout le monde. Mais je suis pas devenu empereur pour ça, moi!
Mon but c'est pas de faire partir toutes les godasses neuves à l'étranger, pour aller remplir les dressings sous les cocotiers! Je veux qu'on voye de belles pompes dans les rues, pas seulement vos pieds nus malpropres ou vos tatanes avachies. Je veux même faire venir ici des marchands de chaussures bourrés d'argent, parce que je veux vous réconcilier avec la richesse.
Mes chers sujets, voilà ce que je devais vous dire, pensez-y. Vive la Nicolée, vive moi!»
illustration: Sydney Ladies Brass Band 1934

PS. Des lettres à ne pas manquer sur Femmes engagées , et la question que pose Éric: «Qu'est-ce qui vous rend heureux?»

lundi 16 mars 2009

Présidence revolving?


Quand vous allez prendre le train, vous payez le billet avant de monter en voiture. Même chose avec l'avion. Vous n'avez jamais cherché à savoir si c'était normal, et d'ailleurs on ne vous a jamais demandé votre avis là-dessus. Surtout pas la SNCF ou les compagnies aériennes, qui pourraient redouter le pire, si les voyageurs ne payaient leur transport qu'à l'issue d'un bon voyage. Le souhaiterions-nous, qu'il leur serait d'ailleurs facile d'objecter la nécessité d'anticiper la fréquentation des trains et avions pour organiser au mieux les voyages. La réservation, certes, mais le paiement d'un service encore non rendu, est-ce logique, après tout?
Quand vous allez au restaurant, vous feriez sans doute une drôle de gueule si après le choix du menu, on vous présentait immédiatement l'addition. Il est souvent préférable d'avoir ingurgité quelques verres auparavant et savouré le repas, sous peine de trouver amère chaque bouchée péniblement avalée.
Il nous paraît alors logique, de même qu'en bien d'autres circonstances, de lâcher notre argent une fois notre choix de dépense satisfait.

Maintenant, vous achetez un quelconque bien de consommation avec un crédit revolver à coups illimités —mais non pas infinis, parce que souvent, vous tirez une fois de trop. Après l'achat, vous avez l'illusion de débourser un peu tous les mois, à petites doses…
Erreur, vous payez en fait le service que la banque, la grande surface, la maison de crédit…, vous a rendu en avançant la somme au commerçant, et que l'on peut aussi appeler les intérêts. Entre 13 et 20%, s'il faut croire Libération.
Pour peu que vous soyez tête en l'air, vous rajouterez une couche d'endettement à la première occasion, en ayant peut-être l'impression que vous avez déjà remboursé une partie du prêt antérieur. Mais ce n'était que les intérêts. Dans un crédit on rembourse toujours les intérêts d'abord, le capital avancé ensuite. Le crédit revolving est un piège à cervelles d'oiseaux, une machine à produire de la croissance artificielle et de la pauvreté réelle.
Quel rapport avec un voyage en train, me demanderez-vous? Je penserai: «merde, un lecteur attentif!» Je vous dirai: aucun, encore que…
Le pays a décidé de partir en voyage à crédit avec Nicolas Sarkozy, il y a deux ans… Pendant que nous déboursons les intérêts chaque jour, cet animal est en train de songer à prendre une carte de fidélité à l'Élysée, sur notre compte bien entendu, et de nous en remettre pour cinq ans en 2012.

PS. À lire, un premier «billet» sur «Le merle moqueur», nouveau blog d'une commentatrice au bec redoutable.

dimanche 15 mars 2009

Quiz de la semaine

Ce dimanche, je ne parlerai pas de la polémique qui enfle à propos de l'attitude du gouvernement vis à vis des personnes aidant un étranger en situation irrégulière. Il s'agit manifestement de les intimider, car ce n'est pas encore un délit, mais cela y ressemble de plus en plus.
Ne pas en parler pour éviter de sortir de ses gonds! Il n'y a pas encore de loi qui interdise tout geste de fraternité humaine. Le pouvoir en créerait-il une, qu'elle serait par nature scélérate; y désobéir deviendrait un devoir.
En attendant le jour où ceux qui l'auraient conçue, votée, fait appliquer, auraient à en rendre compte devant une justice véritable. Cela fini toujours par arriver.
Donc, ce dimanche, essayons plutôt de jouer avec une semaine de billets coucouesques…

Lundi.
Il annonça à la ville et au monde qu'il voyait poindre la reprise à l'horizon de 2010. Il s'agit de Benoît XVI, François Fillon, Albert Filaplomb, J-C. Trichet?

Mardi
On commémorait le 50e anniversaire du soulèvement des tibétains contre la Chine, un jeune homme déchaussé comparaissait en justice, et la restauration française se frottait la panse à l'idée de croquer bientôt une partie de la TVA… Cette réduction de TVA a été accordée par :
le dalaï lama, l'Europe, Nicolas Péemha, Marcel Proust, Nicolas Sarkozy?

Mercredi
Où le séjour au soleil du couple Sarkozy commence à faire sérieusement jaser, tandis que l'on s'interroge sur la paupérisation accélérée du personnel politique de la nation.
Qui a-t-on vu faire la manche au pied des marches du palais Bourbon: M. Montebourg, Jean Sarkozy, F. Lefebvre, Mrs Clooney?

Jeudi
La France va officiellement revenir dans l'OTAN, cependant que le Colonel Léon Borlinzsnirk, président à vie du Pontenegro, et son épouse Mimi, se tâtent sur l'opportunité d'inviter les Sarkozy. Le Pontenegro est : un paradis fiscal, le 193e état de l'ONU, le titre d'un billet de Romain Blachier?

Vendredi
Nicolas 1er refait sa salle de bain. Ce billet n'a aucun rapport avec: l'Argentine, le Népal, le Mexique, le Danemark, le Blogiboulba?

Samedi
Six Français sur dix croient Nicolas Sarkozy ou Olivier Besancenot incapables de transformer la France. Il y en a un sur 65 073 482 Français recensés, moi, que les sondages remplissent d'émerveillement par leurs virevoltes perpétuelles.
Combien de Français sur dix jugent N. Sarkozy et O. Besancenot crédibles pour changer le pays: huit, cinq, dix-neuf, quatre, trois?

Les réponses aux questions devraient se trouver dans les billets de la semaine passée.
À partir de 6 réponses exactes, vous avez gagné un voyage en tandem au Pontenegro, au départ de Lassha (le transport Paris-Lassha restant à vos frais).

samedi 14 mars 2009

Dix Français, quatre optimistes

Les sondages sont décidément des sources inépuisables d'étonnement. Il y a par exemple ceux qui nous décrivent l'inexorable descente de la popularité du président. Il ne peut donc pas couler à pic, plutôt qu'à petits points?
Cela permettrait peut-être aux médias et à l'opposition de réclamer à Nicolas Sarkozy la dissolution de l'Assemblée Nationale? Le billet d'hier de Piratages s'étonnait que personne n'évoque cette éventualité. On peut toujours rêver
Mais revenons aux sondages, car il y en a un autre qui prétend qu'aux yeux de 4 Français sur 10, Nicolas Sarkozy et Olivier Besancenot sont les plus crédibles pour changer le pays. Besancenot, on voit bien ce qui changerait avec lui…, mais N. Sarkozy! Étonnant, non? Cela démontre tout de même que 6 autres Français se méfient du président…
Et les raisons de se méfier ne manquent pas, avec tout ce que le bonhomme a réussi à démolir en si peu de temps. Il y a des gens comme ça. Vous les appelez en plein hiver pour réparer votre chauffage, et ils vous foutent le bazar dans toute la maison, dévissent, démontent, purgent… Résultat: ils s'en vont à la nuit tombée en vous laissant des fuites partout, du givre sur les vitres, et la chaudière en panne. Vous aimeriez bien vous passer de leurs services pour la suite, mais non, ils promettent de revenir demain, presque menaçants.
Je me demande si les quatre Français sur dix qui ont foi dans le président sont fortunés. Cela pourrait expliquer, mais je doute qu'il y ait autant de riches chez nous, si l'on rapporte cette proportion à l'ensemble de la population. Ne comptez pas sur moi pour faire le calcul, je m'en fiche. Les quatre en question feraient bien de s'interroger sur ce que Nicolas Sarkozy pourrait encore bricoler pour déglinguer la maison? Tiens, mettre à l'ordre du jour cette proposition de loi d'une partie de l'UMP qui voudrait rendre les études universitaires payantes, à l'américaine. Il aime beaucoup les solutions américaines, notre président: études à crédit, santé à crédit, relance à crédit…

PS. Grande nouvelle! Le Très-Haut a certainement dit à Mitslav: lève-toi et blogue! car le voici de retour parmi nous…

vendredi 13 mars 2009

Une journée de Nicolas 1er

Les gens sont méchants, des fois. Et ceux qui ne le sont pas, les plus nombreux heureusement, ne se rendent pas compte à quel point le métier d'Empereur des Franchois est dur. Un autre que Nicolas 1er n'y résisterait pas, il nous rendrait son tablier, à la fois épuisé par le pouvoir et découragé par la malveillance de certains sujets à son égard.
Tenez, il y a peu, notre Bien-aimé s'est accordé deux petites journées de détente, en compagnie de l'Impératrice Lala, dans une modeste paillote texicaine. Un repos non seulement mérité, mais nécessaire, à la veille de leur visite officielle au Texica, avec tout le tralala et les fatigues que cela suppose. Que croyez-vous qu'il arriva, avant même leur retour à la maison? De vils esprits propagèrent un pamphlet anonyme, truffé de mensonges, selon lequel la paillote était en réalité la suite de prestige d'un palace, avec baignoire en or massif, lit vibreur, distributeur automatique de caviar, piscine à l'eau de rose… Et comme si ces basses allégations ne suffisaient pas, le torchon insinuait que Nicolas 1er aurait fait discrètement démonter la baignoire par un plombier de sa suite pour l'emporter «en souvenir»…
L'empereur a commandé au bon Saint-Henri de retrouver les coupables de les faire éplucher après passage dans l'eau bouillante. Sitôt les valises défaites, après un bain relaxant pris dans la nouvelle baignoire récemment installée au palais, il s'est mis au travail.
C'est ainsi qu'il reçut discrètement un ancien premier sapir de la défunte république, vieux bonhomme dont le nom, Pichet Mocar, ne rappellera sans doute rien à personne, mais dont on dit qu'il aurait encore presque toute sa tête. Quoi qu'il en soit, afin de le sauver de l'indigence où ce Mocar serait tombé, il l'a nommé ambassadeur en Inuitie Septentrionale. L'heureux bénéficiaire avait des yeux brillants de larmes lorsqu'il a quitté le palais par une porte dérobée, à destination de son igloo d'ambassade.
Puis Nicolas 1er régla les affaires demeurées en suspens depuis son départ, l'envoi de renforts militaires par là-bas, l'autorisation d'installer une borne ouifi dans un canton de Gaule-Atlantique. Ce qui lui prit la majeure partie de la journée.
Il reçut ensuite à goûter Gélina Kermel, Grande Chaufferette de Haute-Lotharingie, avec qui il s'entretint de choses et d'autres, notamment des inconvénients et mérites d'un projet de taxe sur les émissions de méthane. Quelques pays voisins s'intéressent à ce projet du Bien-aimé, dont nous vous parlions dans une chronique précédente, et songent à l'adopter. La Chaufferette ne l'estime applicable qu'aux troupeaux d'élevage de son pays, tandis que Nicolas 1er préférerait pour sa part exempter les bestiaux. Le raisonnement du Bien-aimé, toujours inspiré, a été le suivant: taxer les pets de vaches et de brebis pourrait inciter les éleveurs à délocaliser leurs troupeaux à l'étranger, tandis qu'un tel risque semble exclu en imposant les vents de la population.
La discussion fut franche et il fut décidé de réfléchir encore un peu à la question. L'Empereur et la Chaufferette se séparèrent néanmoins les meilleurs amis du monde, la dernière tartine de pâte chocolatée dévorée de bon appétit.
Sur le perron du palais, le Bien-aimé fit la bise à son hôte et lui dit d'un ton protecteur:«Tu vois, Gélina, on est d'accord sur tout, sauf les prouts!»

Muses innocentes: ici, et

PS. L'indignation contre la loi Hadopi enflamme les blogs, outre celui de Nicolas, en lien ci-dessus, j'en ai retenu trois parmi tous ceux qui traitent du sujet avec passion: Rimbus, Les humeurs d'un écrivain, Ça réagit

jeudi 12 mars 2009

Président pique-assiette

Il faut s'y faire, l'image de la France déjà ternie par la longue éclipse de son rayonnement culturel, et par les renoncements qui s'ajoutent les uns aux autres sous la présidence de Nicolas Sarkozy —ainsi en est-il des droits de l'homme et maintenant de notre indépendance avec le retour dans l'Otan—, l'image de la France va encore décliner.
Mon propos n'est pas de parler de l'Otan, bien que ce soit de première importance, puisque tout en étant alliés des États Unis, nous conservions jusqu'à présent la liberté de ne pas les suivre dans n'importe quelle aventure. C'est ainsi que M. Chirac a pu nous éviter de plonger dans le bourbier irakien… Aujourd'hui, la France, corsetée par l'Otan et la niaiserie pro-américaine du président, serait contrainte de livrer cette sale guerre, si le même cas de figure se représentait. Certes, B. Obama n'est pas Bush, mais dans le meilleur des cas, il ne sera président des USA que durant 8 ans. Gouverner, c'est prévoir…
Il y existe une autre raison au déclin accéléré de la réputation de notre pays, dont beaucoup de Français n'ont peut-être pas encore conscience…
Nous avons un président pique-assiette, et cela va commencer à faire mauvais effet dans le monde. Une croisière sur un yacht par ci, un séjour en villa de milliardaire par là, une virée dans un palace Mexicain… Avec ce dernier cas, N. Sarkozy pourra se flatter en privé —il ne doit pas être à une goujaterie près—, d'avoir fichu le souk dans la maison mexicaine, puisque l'opposition de ce pays demande maintenant des comptes au gouvernement sur ces coûteuses vacances…
On imagine en tout cas la méfiance de tous ces couples présidentiels de par le monde, auxquels il aimerait rendre visite.
«Les Sarkozy vont venir en voyage officiel, Mimi…
—Zut, Léon! Tu peux pas leur dire que tous les palaces sont pleins?
—Inutile: à cette heure, les services secrets français ont déjà dressé la liste des plus belles villas disponibles du pays…»

PS. À lire chez Piratages, un billet de réflexion sur le sens du mandat présidentiel…

mercredi 11 mars 2009

Arrêter les frais de la princesse?

Nos élus vivent sur une autre planète et ne redescendent sur terre que pour maintenir notre croyance à leur existence. La fréquentation continuelle des milieux d'argent (et les fricotages qui en résultent parfois), les a rendus insanes. Cela ne date pas d'hier, certes, mais avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Élysée, on dépasse les limites du supportable dans la désinvolture à l'égard du peuple Français.
On nous apprend aujourd'hui que le président et son épouse ont passé leurs vacances en marge du voyage officiel au Mexique, dans un hôtel de luxe dont le propriétaire milliardaire serait soupçonné d'être un «narco-trafiquant». Cela ne fait, du reste, qu'ajouter un peu d'irréalité à la partie de ping-pong que se livrent l'Élysée et les médias pour déterminer qui a réellement payé le séjour des Sarkozy: le gouvernement mexicain, disent les conseillers élyséens, le milliardaire sulfureux, répondes les journalistes.
Ce qui me scandalise personnellement, c'est que cette escapade privée puisse être un cadeau, d'où qu'il vienne, et qu'il se trouve des hommes politiques pour estimer, comme M. Montebourg le fit, en une précédente occasion, qu'il ne serait pas gênant de faire payer par la république les vacances du président, «même chères»… Le commun des citoyens contribuables, lorsqu'il passe ses congés à l'hôtel, les paie de sa poche, avec son salaire. M. Sarkozy est déjà trop bien payé, il n'a aucune raison de bénéficier d'avantages en nature supplémentaires.
De plus, nous le retrouvons une fois encore, la main dans un sac de largesses condamnables. Imagine-t-on ce qu'il adviendrait d'un fonctionnaire jouissant de villégiatures à titre gracieux, du fait de ses fonctions? On parlerait peut-être de concussion, de prévarication, ou de je ne sais quel trafic d'influence!
De même, j'enrageais dans mon coin lorsque le député René Dosière estimait, sur Rue89, que le président devrait être en mesure «de tenir son rang»…, quitte à augmenter sa rémunération. Ces gens là sont dingues, eux-mêmes repus des prodigalités qu'ils s'octroient sur le bien public, malgré nous.
Dans la période communiste de ma jeunesse, ma curiosité du monde et les hasards de la vie m'avaient amené à fréquenter des milieux de la presse polonaise. Mes hôtes de Varsovie habitaient une sorte d'HLM de «standing» et m'avaient appris, non sans fierté, que W. Gomulka, premier secrétaire du PC et chef d'état de fait, habitait un simple appartement dans un immeuble voisin… Évidemment, cette Pologne-là était loin d'être un modèle de démocratie, mais je ne vois pas pourquoi une république plus juste, telle que la nôtre, devrait nécessairement offrir à ses serviteurs un train de vie opulent.
De plus en plus de Français se plaignent de l'incontinence des politiques avec l'argent public, de la manière éhontée dont ils accumulent des revenus excessifs à travers les cumuls de fonctions, ou s'octroient des retraites confortables à l'issue du moindre mandat. Cela ne peut que mal finir. Vivement la démocratie, pour que le peuple ait les moyens de les ramener tous sur terre.
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mardi 10 mars 2009

Aujourd'hui et demain

Aujourd'hui, les tibétains en exil commémoraient, autour du Dalaï Lama le 50e anniversaire de leur soulèvement impuissant contre l'oppression chinoise. Coïncidence, c'est le jour où comparaissait devant le tribunal de Cambridge, en audience préliminaire, un étudiant allemand qui, en février, avait balancé une chaussure sur le Premier ministre chinois, Wen Jiabao…
Il repassera devant le juge en juin, inculpé de «comportement menaçant, injurieux», etc. Souhaitons bonne chance à cet émule du journaliste irakien «tataniseur» de G. W. Bush… On devrait lancer une pétition mondiale pour que le droit de lancer une chaussure en direction d'un chef d'état soit rajouté à la déclaration des droits de l'homme…
Aujourd'hui, le gouvernement français a obtenu de l'Europe l'autorisation d'augmenter les revenus de la restauration, tout en réduisant un peu plus les recettes de l'état. Et l'état, ce n'est pas Nicolas Sarkozy, l'état c'est nous. On peut se demander dans quelle situation se trouvera la France quand le fond de la crise atteint, on pourra songer à remonter. Les impôts amputés d'une partie de la contribution des Français les plus aisés par le «paquet fiscal», et bientôt la réduction de TVA, les milliards d'emprunts en faveur du monde des affaires accumulés sur notre déficit chronique en une dette gigantesque, les gens ordinaires privés de travail ou appauvris: l'avenir se présente mal. D'autant qu'à la différence du passé où les gouvernements en place avaient favorisé la solidarité nationale à la sortie des sales périodes, construisant notre système de protection sociale, le pouvoir actuel n'a cessé de le dégrader.
S'il y a un dieu pour les autocrates, Nicolas Sarkozy aura été supporté jusqu'au bout de son mandat qui correspondra peut-être à l'embellie… Mais l'embellie pour qui?

PS. À lire d'urgence : «Ubu se cache au service étranger des préfectures», et le billet de Rimbus sur la loi Hadopi…

lundi 9 mars 2009

Jean-Claude Trichet voit venir la reprise

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne croit à la reprise de l'économie en 2010. D'où lui vient cet optimisme? Tout d'abord de sa perception d'éléments laissant penser que nous approchons du moment annonciateur de l'arrivée probable d'un commencement où apparaîtront les signes du redressement.
Ensuite, M. Trichet a la foi, il croit à la reprise parce que le ciel de la finance l'inspire. Tous les matins au saut du lit, il se recueille devant les cours de la bourse de Tokio et de Wall Street, puis récite son acte de foi, dit Credo du symbole de Davos. Il s'agit d'une prière peu connue, dont les grands de ce monde gardaient jusqu'à ce jour jalousement les paroles secrètes. Le coucou a cependant réussi à se procurer le texte du dit credo et le communique en exclusivité à ses lecteurs:

«Je crois en un seul dieu, le Profit tout puissant, créateur du capitalisme et de la finance ainsi que de tous les bénéfices, visibles et invisibles. Je crois en son fils unique, l'Argent, né de la banque au début des siècles, nerf de la guerre, régal de la paix, engendré des affaires, consubstantiel au Profit, par qui tout a commencé. Qui, pour nous gens des pouvoirs et pour notre félicité, a germé dans les têtes, s'est incarné du Marché et de la Spéculation, et s'est fait monnaie. Frappé par la crise sous John Law, il a souffert le krach de Vienne, le 9 mai 1873, et les trois jours NOIRS de 1929, et a été vilipendé, et crucifié par le communisme.
Il est ressuscité conformément à la loi des Marchés.
Il est entré à la Banque Centrale et siège à la droite du président, où il pèse le crédit des vivants et paie la dette des morts, et il reviendra à la Reprise.
Je crois au Marché, qui est du bel Argent, qui distribue des dividendes, qui procède du Profit et de la finance, qui est glorifié avec la Bourse et la Banque, qui parle par la bouche des libéraux. Je crois au capitalisme, au libre-échange, et à la mondialisation. J'attends la reprise prochaine et la Sainte Croissance éternelle. Amen.»
source image

PS. Les éditions Filaplomb lancent sur leur site un concours basé sur une BD, et doté de prix alléchants. Avis aux amateurs!

PPS. Tous ceux qui regrettent la disparition de Mitslav et de son blog —ils sont nombreux—, seront ravis d'apprendre que de l'au-delà, il a trouvé le moyen de pousser loin l'art du trollage. Il s'exprime désormais en hantant le blog des autres. Mitslav chez Didier Goux et Marie-Georges

dimanche 8 mars 2009

Quiz de la semaine

Rue 89 en propose un, Le Figaro a le sien, alors pourquoi pas moi? Voici le «quiz» d'une semaine d'actualité dans Le Coucou, qui permettra au lecteur fidèle de tester sa mémoire et au visiteur égaré de combler des lacunes regrettables.

Lundi
Baisser la TVA serait une mesure injuste, puisque les riches en seraient les premiers bénéficiaires, alors que les gens fauchés ne consomment rien… Qui a tenu un raisonnement aussi sensé: Gilbert Montagné , Frédéric Lefebvre, Laurence Parisot?
Mardi
Un inconnu envoie des lettres d'amour anonymes à des personnalités: de la banque, du showbiz, de la littérature, de la politique?
Mercredi
Trois financiers prophétisent la fin du monde à l'occasion d'un gueuleton, parmi lesquels se trouvait l'illustre: Jean-Claude Trichet, Gégé Pédégé, Daniel Bouton?
Jeudi
Où l'on reparle de bouffe et de l'importance de l'agneau de lait dans: le navarin, la pizza, la TVA, le bretzel allégé?
Vendredi
Le blogueur exerce-t-il une influence pernicieuse sur son lectorat, grâce à: son talent, sa liberté de ton, ses informations exclusives, son pyjama?
Samedi
Nicolas Sarkozy soupçonné de s'offrir un week-end spécial aux frais de la nation, à bord de: Air-force one, Kepler, République Française, Nicolas-One, SNLE Le Redoutable, SNLE Frédéric Lefebvre?
Dimanche
En hommage à la plus longue journée de la femme que l'on ait connue, débutée vendredi dans l'hebdomadaire du même nom (en vente dans les meilleurs kiosques), et qui s'achèvera ce soir à minuit, l'auteur mâle de ce blog ne fait pas de billet.
Pour vérifier vos réponses, lisez les billets correspondants… 1à 3 réponses justes: revenez donc plus souvent, ou lisez plus attentivement. 4 à 6, c'est bien, encore un petit effort. 7/7 : bravo, vous avez gagné un abonnement gratuit —cliquez dans la case qui vous est réservée, «devenir membre»…

samedi 7 mars 2009

Où est passé Nicolas Sarkozy?

Le petit monde politique, les médias, et la blogosphère derrière eux, bruissent d'une rumeur feutrée : le couple présidentiel se serait carapaté hors de France jeudi soir. Pour preuve: l'agenda de Nicolas Sarkozy est vide jusqu'au dimanche 8 mars, début de son voyage officiel au Mexique.
Aussitôt les imaginations de s'enflammer, les mauvaises langues de se mettre en train. Selon certains, le président et sa tendre moitié se doreraient à cette heure sur une plage Mexicaine, les doigts de pieds en éventail… Ils font remarquer que c'est une vieille habitude chez Nicolas Sarkozy de joindre l'agréable à la facture de l'utile adressée à la nation. Puisqu'il fallait que l'Airbus présidentiel s'envole de toute façon, pourquoi ne pas en profiter pour s'accorder un petit extra? Deux ou trois jours de taxes d'atterrissage en plus, quelques frais annexes, c'est tellement peu que l'on ne saurait même pas sous quelle rubrique les fourrer dans le budget de l'Élysée. En réalité ces persifleurs se trompent lourdement!
Le coucou est en mesure de vous révéler en exclusivité la vérité sur l'absence incompréhensible de Nicolas Sarkozy du devant de la scène politique nationale. Jeudi soir, le président et son épouse se sont envolés avec le Nicolas-One à destination de la Floride! Et plus précisément Cap Canaveral, où sous le couvert du secret-défense, le couple devait embarquer dans la soirée de Vendredi à bord du Kepler. On a tenté de nous faire croire que cet appareil était une simple sonde scientifique vouée à la recherche d'exoplanètes, alors qu'il s'agissait en réalité d'un vaisseau spatial disposant du meilleur confort moderne.
Je vous sens désorientés, et comme abattus que le président nous ait quittés sans même laisser un mot d'explication sur la table de l'Élysée. Vous vous demandez pourquoi il a fait ça? Pour sauver le capitalisme mondial, bien sûr! Nicolas Sarkozy est parti en quête de la croissance dans le proche univers. Une croissance durable, la seule qui puisse nous tirer d'affaire, c'est à dire une planète fraîche, une perle bourrée de pétrole, de métaux, et dont les vastes océans regorgent de créatures délicieuses à manger. Il nous la ramènera un jour «avec les dents», la croissance. En attendant, ne nous leurrons pas: il y aura bien un conseil des ministres le mercredi 11 mars, probablement présidé par un Nicolas Sarkozy tout bronzé, pour donner le change, mais nous aurons affaire à un sosie.

image: Objectif lune, par Hergé

vendredi 6 mars 2009

De l'influence en pyjamas

Le Monde en ligne nous fait l'honneur d'un article —à nous, blogueurs—, et s'interroge sur ce que nous représentons: de l'info ou de l'influence? Dans l'ensemble, Xavier Ternisien, l'auteur de l'article, et les professionnels de la presse qu'il cite, ont plutôt la dent dure. Que nous soyons «journalistes citoyens» ou «journaliste en pyjama» (celle-là est jolie, j'aurais aimé l'inventer), nous avons beaucoup de défauts, que je résumerai à ma façon en disant qu'on nous trouve brouillons. Trop subjectifs, passionnels, et peu portés à vérifier nos sources. Ces critiques ne m'étonnent pas vraiment, et je les crois souvent fondées, mais il y a erreur me semble-t-il, à confondre blogueurs et journalistes amateurs. On devine dans les jugements émis l'agacement de professionnels qui sentent plus ou moins confusément leur métier menacé par le phénomène des blogs, et ne voient dans ces derniers qu'une concurrence presque déloyale…
Pourtant, la grande majorité des blogs n'a pas grand chose à voir avec la presse, si ce n'est que ses contenus sont souvent inspirés par elle. Laissons de côté les blogs de cuisine, de tricot, de jardinage, qui font certainement de l'ombre aux magazines spécialisés: je les connais mal. Les blogs étiquetés «divers» ou littéraires, ne concurrencent à priori personne, au moins pour le moment. Il reste les blogs d'humeur, presque toujours colorés politiquement, comme Le Coucou. Celui-la, je le connais, c'est le mien. J'y réagis à l'actualité qui m'interpelle, non pour la propager en parasite de la presse, mais plutôt pour exprimer les opinions qu'elle m'inspire. En citoyen heureux de disposer de cette agora pour dire… Dire quoi, au fait? Ce que pense un citoyen ordinaire des choses du monde, et qui mêle sa voix critique —en bien ou en mal—, à beaucoup d'autres, dans l'espoir fragile d'être entendu des politiques. Je le fais en m'amusant, si possible au moyen de billets satyriques ou absurdes parce que j'aime bien ça… Ce faisant, je n'ai pas la sensation d'être journaliste, ni de «dévaloriser ce métier ». Et quant à être influent… Je vous laisse sur un sourire.

Source photo: une belle fille en pyjama, piquée chez Pacoborel (blogueur depuis 2006!), en l'honneur du n° spécial de Vendredi sur les blogs féminins.

PS. Un article à lire : «Ce que l’Europe peut apprendre des institutions Helvétiques»

Statistique du Coucou pour février

Du 1er au 28 février, le Coucou a reçu 2523 visites pour 1442 visiteurs uniques absolus et 4293 pages vues —données de Google Analytics. [ À noter que Statcounter qui n'élimine pas les robots, un défaut, mais détecte davantage de visites que Google, m'annonce 4157 visiteurs uniques, 2942 premières visites, et 1215 retours sur les lieux du crime].
Provenance des visites:
google / organic 460
direct 374
blogger.com 223
Wikio .fr 163
jegpol.blogspot.com / 120
ruminances.unblog.fr /97
netreader.vendredi.info / 67
netvibes.com / 64
macao-levilainpetitcanard.blogspot.com / 56
twitter.com 56
berenicecarpediem.blogspot.com / 46
le-gout-des-autres.blogspirit.com 44
crisedanslesmedias.hautetfort.com /44
google.fr / 32
serge-servais.blogspot.com / 31
agoravox.fr / 29
khalifatdekhanay.blogspot.com / 28
sarkofrance.blogspot.com / 27
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On voudra bien m'excuser d'interrompre ici la liste… Merci à tous!