mercredi 30 avril 2008

Ce n'est pas fini.

Dans une lettre aux maires du Var, notre Sénateur, Pierre-Yves Collombat, évoque les récentes élections municipales sur le ton d'une certaine confraternité, celle des élus embarqués pour six ans sur le même bateau —bon, je simplifie un peu, d'accord. Glissant, à raison, sur les critiques adressées à la démocratie, il retient que l'élection est "un moment où (le peuple) peut sanctionner ceux dans lesquels, à tort ou à raison, il ne se reconnaît pas ou ne se reconnaît plus"… Puis il constate que la démocratie représentative donne le pouvoir d'agir… à la différence de la démocratie participative, qu'il n'est pas loin de renvoyer au Café du Commerce. Bon, nous savons combien notre Sénateur est un élu profondément républicain et qu'il se préoccupe, lui, du bien public. Il n'empêche qu'il nous laisse sur le bord de la route, nous autres clavésiens, avec son souci sénatorial de câliner les seuls Grands Électeurs que sont les élus. Son discours fait mine d'ignorer qu'il y a au moins un personnage déguisé en élu dans le Var, le soi-disant maire nouveau de Claviers, qui est une offense à la démocratie. N'en déplaise à M. le Sénateur, le peuple a encore son mot à dire après une élection contestée. Il serait bien inspiré de proposer d'urgence l'instauration, entre autres, du Référendum de révocation dans nos lois. Six ans avec un tricheur ?
le site de Pierre-Yves Collombat, Sénateur du Var

Myopie

Le maire nouveau de Claviers fait paître des veaux sur un pré communal grand comme un mouchoir froissé pour démontrer sa conversion à l'écologie. Les braves bestiaux font des incursions nocturnes au village, cela donne de l'exercice aux agents communaux, et du coup, certains voient des veaux partout. Ça doit être pour ça que le maire nouveau ne voit pas d'opposition au village.

Nos archives, les vôtres, les miennes.

Le projet de loi visant à protéger les archives du regard des historiens, et donc des citoyens, a été adopté mardi 29 avril.
Dans ses grandes lignes, la loi allongera les délais de communication au public, au point de verrouiller du jour au lendemain les archives sur la Seconde guerre mondiale ou la guerre d'Algérie sur lesquelles des historiens travaillent sans doute actuellement ! Le seul assouplissement introduit par les députés concerne les archives pouvant mettre en cause la sécurité des personnes qui seront consultables au bout de 100 ans révisables alors que le gouvernement souhaitait l'incommunicabilité à perpétuité.
Le texte repassera au Sénat au cours du mois de Mai, pour le pire ?

À la majorité de 30 voix contre 15 sur 45 votants et 45 suffrages exprimés, l’ensemble du projet de loi est adopté.
Rappel : l'Assemblée Nationale compte 577 députés…

mardi 29 avril 2008

Potins.

Il se colporte de bouche à oreille depuis peu que MM. Poncelet et Raffarin se verraient prochainement élevés, pour services rendus, à la dignité de Grands Administrateurs Honoraires dans l'Ordre du mérite Carrefour. En sus de la médaille, ils auraient ainsi droit à l'attribution à vie de 7,50€ mensuels sur leur carte de fidélité Carrefour. Je n'hésite pas à l'écrire : il s'agit là d'une basse rumeur, totalement infondée ! Si ça se trouve, MM. Poncelet et Raffarin n'ont jamais mis les pieds dans un hypermarché, ni même vu un caddie à provisions de leur vie.

Conseils au maire débutant —8

On peut souhaiter d'un maire à l'orée de son mandat, qui s'apprête à entonner ses premières allocutions, tel un coucou à l'éclosion du printemps, qu'il choisisse avec soin le style de sa fonction future. Nul doute qu'il trouvera l'inspiration dans ce court chapitre —sinon matière à se situer. Il existe quatre espèces principales de maires ruraux, inégalement réparties sur le territoire national en raison de l'aléa électoral. Les mairologues distinguent ainsi : le maire père, à l'affection bourrue dont, pourrait-on dire paraphrasant Hugo, chaque villageois reçoit sa part et tous les administrés l'ont en entier. Le maire mère, variante féminine du précédent plus porté à couver la nichée communale, éclos trop rarement encore de nos urnes machistes. Le maire père fouettard, qui a fait de l'Ordre sa muse, et pond les arrêtés municipaux comme d'autres des vers épiques. Le maire commun, qui connaît par son nom chaque électeur inscrit, réalise le moins de choses possible pour ne mécontenter personne, et fait du Code général des collectivités territoriales son livre de chevet. Enfin, il faut citer un nombre indéterminé de sous-espèces difficiles à décrire, tirant leur originalité d'un mélange plus ou moins harmonieux des caractères précédents.
Quelle sorte de maire sera notre débutant ? Il lui appartient de choisir dès à présent son plumage.

lundi 28 avril 2008

Démagogues ?



Mission remplie pour M. Poncelet, Président du Sénat : tout baigne désormais entre la Maison Sarkosy et la Chine… Baise-main, cire-bottes, raffarinades de son compère missionnaire, rien n'aura été épargné aux plus sensibles de nos estomacs. Et Sarkosy va s'asseoir une fois de plus sur l'opinion d'une large majorité de français qui lui demandaient de s'abstenir d'aller frimer à la cérémonie d'ouverture des jeux.
Si vous ne voulez pas baisser les bras et si vous voulez savoir ce que notre pays peut encore faire, rendez-vous sur le site de Reporters sans frontières.

dimanche 27 avril 2008

Vaccin curatif anti-franchises, rappel !

Vous hésitez encore à signer la pétition contre les franchises ? Parce qu'un tout petit geste d'engagement vous effraye ? Rappelez-vous qu'en ce moment, un homme atteint du sida ne se soigne plus depuis des mois en signe de protestation contre ce coup-bas de Sarkosy. Il se bat aussi pour vous, Bruno-Pascal Chevalier. Signez pour lui, signez pour vous !
Vous ne voulez pas signer parce qu'un monde voué au chacun pour soi ne vous fait pas peur ? Dommage, ce message n'était pas pour vous.

Conseils au maire débutant —7

Le chapitre des animaux domestiques est toujours l'un des plus délicats pour un magistrat municipal, coincé entre les amis des bêtes et les allergiques aux crottes de chien. Même si pour sa part, il déteste les clebs et les greffiers, le Maire frais pondu jettera un voile pudique sur ses sentiments personnels, et s'efforcera de naviguer à vue entre les adeptes de chaque chapelle. À un petit arrêté crottifuge devrait ainsi faire rapidement pendant l'organisation d'une exposition féline, ou l'annonce d'une distribution gratuite de croquettes aux matous sans famille.
De la même manière, le Maire à peine dégagé de sa chrysalide sera bon pour son opposition, ou du moins il s'efforcera d'afficher toute l'apparence d'un maître qui ne répugne pas à lancer la baballe à des compagnons non domestiqués. Cela fait toujours un bon effet.

Dur d'être mal élu !

Personne au village ne devrait ignorer l'installation du Maire Nouveau et de son escouade aux commandes de Claviers. Ils sortent au soleil à toute occasion de se montrer, pourvu qu'il y ait un peu de monde pour les admirer. On pourrait croire qu'ils sont toujours en campagne électorale, conscients du soupçon d'illégitimité qui leur colle à la peau aux yeux d'une partie de la population —ou de leur rejet pur et simple par d'autres…

samedi 26 avril 2008

Vague à l'âme.

Il faisait beau ce matin au marché de Claviers. Au soleil de l'Auberge Provençale à l'heure de l'apéro, nous nous sommes retrouvés entre amis, partisans de l'opposition et des élus de celle-ci. Un moment de détente souriante. Des gens passaient à notre table dire un mot amical, d'autres détournaient la tête et pressaient le pas. Au delà de la place, des tenants de l'autre bord étaient installés au Cercle, on y riait aussi, le printemps se fiche des élections, il flatte tout le monde. Aucune moralité, le printemps. Pour ceux qui ne connaissent pas Claviers, il faut dire aussi un mot du petit marché de la place Marius Ollivier, où les élus de la majorité viennent faire assaut de sourires et de poutous sur tout ce qui bouge. Là, l'ambiance est nettement constipée, la marchande de légumes, le poissonnier, le fleuriste et d'autres déploient leur jovialité pour des chalands qui se côtoient souvent sans chaleur, le coin de l'œil circonspect. On se salue vite fait entre connaissances que l'événement local a séparées, on évite les plus engagés de chaque bord, et quelques fois, quand le hasard vous met face à face, la perplexité du regard frise le comique : bonjour ou pas bonjour, c'est la question ? Le village a du vague à l'âme.

Démagogue, démagogue et demi

Une déclaration du porte parole de l'UMP qualifie de courageuse la stratégie de la France sur le Tibet, n'en déplaise aux démagos de tous poils… Et pour preuve de l'efficacité de cette stratégie, il évoque la reprise du dialogue entre les autorités chinoises et les représentants du Dalaï-lama. Sauf erreur, pour le moment, le dialogue n'a toujours pas repris, Pékin posant des exigences préalables à ce dialogue.
Au sens strict du terme, la démagogie désigne un mauvais exercice du pouvoir par le peuple, entraîné par des meneurs démagogues, une perversion de la démocratie en somme. Ceux qui s'égosillent à réclamer que notre président s'abstienne d'aller parader à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, au nom de la défense des droits de l'homme, n'exercent aucun pouvoir effectif. Ils appellent simplement la population à soutenir leur point de vue. Les démagos ne sont pas ceux-là.
Au sens large du terme, la démagogie consiste à flatter un auditoire. Et c'est bien un pur numéro de démagogie auquel se sont livrés MM. Poncelet et Raffarin auprès des dirigeants chinois, dans le but d'apaiser à n'importe quel prix leur courroux.
En savoir plus : ici, et là…

vendredi 25 avril 2008

Conseils au maire débutant —6

Rien n'est plus préjudiciable aux affaires d'une commune qu'une séance du Conseil municipal présidée par un maire mal à l'aise. Nous ne parlons pas ici de ses difficultés d'élocution, sans doute en voie d'être surmontées grâce à nos exercices, ni de sa crainte d'un coup fourré de l'opposition, non plus que de l'agacement qu'il pourrait ressentir à deviner chez certain adjoint comme une pointe de nostalgie de n'être pas assis à sa place… Non, nous parlons d'un malaise plus pernicieux encore, car il ne cessera d'empoisonner le maire inexpérimenté avec une force croissante jusqu'à la fin de séance : le redoutable mal aux pieds qui naît du choix de souliers inappropriés en cette occasion. Sa fierté dut-elle en souffrir, le maire débutant doit impérativement renoncer au port de chaussures neuves dont le cuir raide et la forme trop ajustée seront forcément nuisibles à la concentration. S'il veut bien nous croire, c'est en tatanes éculées qu'il se produira les soirs de conseil municipal.

Cirque olympique.

Le cercle fermé des anciens médaillés vient de s'opposer à toute politisation des jeux par les nouveaux concurrents. Défense même d'y penser ! N'en déplaise aux sportifs vétérans des jeux olympiques, le sport —celui du moins qui envahit les écrans de télévision, dévore le temps de parole des informations à la radio, encombre les pages des journaux—, le sport-spectacle est d'abord un phénomène politique. Ensuite c'est une question d'argent. En dernier lieu c'est un instrument de plaisir, de délassement de l'esprit, c'est à dire encore un outil politique. Car ce n'est pas pour rien, si les sports ont pris une telle importance au fil des années, qu'il est devenu indispensable aux personnalités politiques de premier plan d'apparaître sur un stade à un moment quelconque, comme il leur arrive de s'afficher encore à la messe malgré la perte d'influence de la religion —un opium chasse l'autre. On nous abrutit littéralement de sport. Nous revenons au temps de l'empire romain avec un succédané des jeux du cirque et une version affadie des tyrans posant leurs augustes fesses sur les gradins, au milieu de leur peuple stupide. Loin de moi l'idée de stigmatiser l'idéal d'un esprit sain dans un corps sain, l'exercice physique, le plaisir de jouer au tennis, au foot, à ce que l'on voudra entre amis, ou celui de vibrer aux exploits des athlètes ! Cela n'a rien de commun avec le vidage de crâne accéléré que subit la société. Les patrons des médias ne sont pas seulement englués dans une logique d'audience, ils satisfont aussi l'attente implicite de gouvernants qui préfèrent avoir des sujets béats plutôt que se posant des questions, ou rêvant, simplement. Qui sait où nous mènerait le rêve !
Le sport est politique : aujourd'hui, la Chine se sert des jeux olympiques, ponctuellement pour étouffer sous une liesse artificielle les voix de ses opposants, plus généralement pour faire étalage aux yeux du monde de sa puissance naissante. La Chine n'est pas un pays démocratique, on le sait, mais un état sans vergogne qui écrase ses faibles, spolie ses paysans, persécute ceux qui demandent justice. Parce qu'il n'y existe aucun contre-pouvoir, ses dirigeants, sans doute ni plus ni moins cyniques que les nôtres, se croient tout permis. Ils ne peuvent comprendre ni admettre les critiques qui s'élèvent du monde entier. Chez nous, il arrive aussi que notre pays soit épinglé dans quelque rapport international sur le chapitre des droits de l'homme —par exemple, à propos de la situation dans les prisons—, mais pour autant, le gouvernement ne peut y faire couper internet du jour au lendemain et orchestrer des manifestations de protestation : il soulèverait un tollé républicain général, de la gauche à la droite.
N'en déplaise aux athlètes vétérans des JO et aux esprits complaisants, le geste politique d'un boycott de la cérémonie d'ouverture s'impose. Parce que les démocraties n'ont pas à cautionner l'état oppresseur qui utilise ces jeux comme un outil politique.

jeudi 24 avril 2008

Conseils au maire débutant —5

Le troisième adjoint vous regarde d'un air torve ? Il vous semble que de proches conseillers, déjà, vous battent froid ? Demandez-vous si vous n'avez rien négligé de nos conseils ! Petit rappel de la première leçon :
Le maire apprenti doit toujours son avènement au trône communal à l'affection du Conseil Municipal, ou du moins de la fraction de ce dernier la plus aimante à son égard. Aussi, nous ne saurions trop lui recommander de consacrer quelques moments, à l'issue de la mémorable séance de l'élection, à remercier individuellement par téléphone chaque artisan de son succès comme s'il en était l'unique responsable. Après quoi, et après seulement, le jeune maire —qui n'est pas nécessairement un maire jeune, on l'aura compris— appellera sa maman, ses enfants, sa maîtresse, bref : sa tribu, pour annoncer la bonne nouvelle. Il va de soi que ces congratulations diverses se feront une fois de retour aux pénates, et non avec le téléphone de la mairie.

Je le dis comme je le pense.

Pour plagier un instant le langage de Sarkosy, je le dis comme je le pense : ce soir je ne regarderai pas notre président faire son numéro à la télé, je me fiche de ce qu'il va dire. Il me suffira d'en écouter un résumé à la radio et d'en lire une analyse dans mon journal, demain. Sarkosy, élu triomphalement dans les règles de notre démocratie (rien à voir avec la pantalonnade clavésienne), est donc aussi mon Président, je dois l'admettre, mais en éprouvant de réelles difficultés pour respecter ce personnage. Pourtant, je ne me sens aucunement concerné par le débat qui agite la société quant à savoir si, oui ou non, Sarkosy a mis à mal la dignité présidentielle. Sa vulgarité de parvenu, son cynisme, et son impudence qui ne datent pas d'hier, ne devraient offenser que les électeurs ayant voté pour lui. Ce qui me révolte en revanche, c'est qu'il en prenne à son aise avec les principes de notre vieux peuple républicain —beaucoup plus encore que ses prédécesseurs, lesquels étaient loin d'être exempts de reproches sur cette question. Voilà un type qui dit Je du matin au soir, qui mélange allègrement les affaires du pays avec celles de ses amis affairistes, qui altère chaque jour davantage notre protection sociale, vide nos caisses au profit des plus riches, et se prépare à détruire notre indépendance nationale sans demander l'autorisation de nos représentants. Quelqu'un l'a déjà fait remarquer ici, je crois : avec Sarkosy au pouvoir quelques années plus tôt, notre armée serait en ce moment en Irak… Croisons les doigts pour que cette guerre insensée s'achève avant la fin de son quinquennat. Et ce soir, faisons-le dégringoler un peu plus dans les sondages en n'écoutant pas son baratin de camelot.

Contrat social.

Notre sénateur, Pierre-Yves Colombat, a co-signé, le 24 Avril, un article fort intéressant qu'on peut lire sur le site du Monde : «Socialistes, au travail !» Cet article est associé à un Appel au P.S., où l'on trouve un inventaire des sujets à approfondir d'urgence, si ce parti se décide enfin à épouser les préoccupations des français. En tête des chantiers à ouvrir arrive ainsi la construction d'un nouveau contrat social.
Bravo ! Il y a urgence en effet sur ce point aussi, mais l'on aimerait que les techniciens de la politique qui plancheront sur la question prennent impérativement en compte les véritables aspirations du peuple. Je l'ai déjà dit, un sourd, mais incontournable rejet des hiérarchies nous habite, qui va de pair avec le désir d'une redéfinition de la souveraineté populaire. Évidemment, ce n'est pas simple, mais après tout c'est à eux, les praticiens et praticiennes de la politique, d'inventer l'avenir ! Nous nous estimons, trop souvent à juste titre, mal représentés. Nous sommes un peuple majeur, nous pouvons accepter ou rejeter des lois par voie référendaire aussi souvent que cela serait nécessaire, comme nos voisins suisses. Et cela coûterait nettement moins cher au pays puisque, dans cette optique, l'une ou l'autre des deux chambres du parlement, totalement inutile, devrait disparaître.
Bien entendu, on va crier à la naïveté chez les caciques du P.S. et les affamés de pouvoir qu'une simple redistribution des postes intéresse —tous ces gens dont la seule réapparition du nom sur une liste électorale constituerait un repoussoir. Pourtant, le citoyen ordinaire que je suis attend (et non pas : espère) quelque chose de ce genre pour demain. Croyez-vous que je sois le seul ?

mercredi 23 avril 2008

Conseils au maire débutant -4


Quelle que soit la tentation qu'il en éprouve, nous déconseillerons au maire débutant d'arborer, même le Dimanche, une tenue de cérémonie dès sa première année d'exercice.










François Veisseyre en costume de maire (1865-1870)
(sur le site de la mairie de Quimper)

Réformettes.

Eh bien, voilà ! La réforme des institutions que nous avait fait miroiter Sarkosy est sur les rails. Nous en entendrons de plus en plus parler pendant le joli mois de Mai. Que nous prépare le gouvernement ? Parce que c'est de lui que viendra la réforme, figurez-vous —comme d'habitude, dans notre bizarre démocratie, les députés attendent l'inspiration du pouvoir exécutif, au lieu de créer les nouvelles lois eux-même, au nom du peuple. Donc, on nous annonce précisément pour après-demain une meilleure séparation du législatif et de l'exécutif, il était temps. Peu de pays évolués étaient autant à la traîne que le nôtre sur ce point. Le gouvernement ne devrait plus recourir au célèbre "article 49-3" qui interdisait aux députés de discuter un texte de loi et de l'amender ; mais admirez les nuances de la démocratie à la française : le 49-3 restera dans la panoplie des parrains de la nation pour le vote des lois de financement de la Sécurité Sociale, celles des finances, et un petit texte au choix pour chaque session du parlement, si nécessaire… Nos députés, aussi peu qu'il nous représentent, n'auront rien à dire pour la défense de notre protection sociale. Belle hypocrisie non ?
La représentativité du Sénat sera améliorée. Bof ! nos sénateurs n'en continueront pas moins à se soucier davantage des notables qui les élisent que du seul vrai souverain, le peuple. Côté Sénat, ce n'est pas un simple ravalement qui arrangera la maison. Parce-que, tenez, prenons encore un exemple : un type comme le Maire Nouveau de Claviers et sa cour de conseillers majoritaires ne pourront jamais prétendre à représenter autre chose qu'une fraction indéterminée de la population. Et par voie de conséquence, le sénateur qu'ils seraient amenés à réélire un jour y perdrait quelques plumes républicaines…
Quant à l'interdiction du cumul des mandats et l'instauration du référendum d'initiative populaire, il faudra attendre encore un peu, un siècle ou deux sans doute… À suivre.

mardi 22 avril 2008

Conseils au maire débutant —3

Il peut se faire, dans les premiers temps de l'exercice de son mandat, que le maire nouvelet soit appelé au saut du lit à se rendre d'urgence sur les lieux d'une querelle villageoise. Une fois de plus nous lui recommanderons d'avoir la tête froide et de se retenir, n'écoutant que son dévouement, de foncer tête baissée à la rescousse, en pyjama. Il prendra donc le temps de s'habiller dignement, en songeant qu'il va pour la première fois faire usage de son pouvoir de police rurale. Se posera ensuite la question du moyen de locomotion adéquat pour rallier le secteur perturbé. Inutile de songer à l'utilisation d'un véhicule officiel avec gyrophare, cet accessoire est interdit aux simples maires. Partir en courant pourrait-être une bonne solution à la condition expresse d'être en parfaite forme physique et capable de piquer un sprint sans dommage, car on peut imaginer sans peine l'effet déplorable que produirait l'arrivée d'un édile hors d'haleine et au bord de l'infarctus. Le bon choix nous semble résider dans la bicyclette. Ultime dilemne à affronter alors, celui de l'insigne d'autorité à arborer en cette situation. L'écharpe ou la médaille officielle ? À notre humble avis, l'écharpe dont les glands à franges dorées pourraient se prendre dans les rayons, est à proscrire. C'est donc la médaille en poche que le maire débutant enfourchera sa petite reine.

Citoyens d'honneur…

Un petit tour sur les blogs montre sans surprise que la citoyenneté d'honneur accordée par la Ville de Paris au dalaï-lama, ainsi qu'à un dissident chinois ne fait pas l'unanimité. On s'y départage principalement entre gauche et droite, plutôt pour à gauche, plutôt contre à droite, mais avec des divergences dans chaque camp. Des voix critiques se gaussent de l'entorse faite par les socialistes à la laïcité, et de la forte senteur de campagne interne au PS que dégage l'opération. C'est un fait. M. Delanoë se préoccupe de marquer des points sur Ségolène Royal, et le dalaï-lama est un religieux. N'en déplaisent à tous ces esprits chagrins qui instrumentalisent à leur manière ce signal envoyé à la Chine, je n'y trouve pas grand chose à redire. D'abord, le dalaï représente une religion des moins emmerdantes qui soit, tolérante —pour le peu que j'en sais, car je n'incline guère à miser sur la réincarnation. Ensuite, par l'attachement que lui porte son peuple, il symbolise sa résistance. Avec lui, ce sont les tibétains que Paris soutient. Je ne vois pas pourquoi le dalaï serait moins digne d'estime que cet évêque paraguayen dont on suit le combat politique avec sympathie. Enfin, parce que ces critiques visent simplement à désamorcer le soutien majoritaire des français à l'idée d'un boycott partiel des jeux Chinois.

lundi 21 avril 2008

Que font nos élus ?

Le 29 Avril sera voté par les députés une nouvelle loi sur les archives, dont le projet a été amendé par le Sénat, qui, comme c'est trop souvent le cas, en a profité pour porter un peu plus atteinte aux droits des citoyens —en l'occurrence ici des historiens par qui nous serons quelque jour éclairés sur tel ou tel aspect de notre passé. Le sénat voudrait d'une part porter à 75 ans le délai de non-communicabilité des archives en général, et d'autre part rendre définitivement incommunicable une partie de celles-ci, ce qui est tout simplement effarant ! De quel droit nous priverait-on de savoir ? Si ce sujet, bien plus important qu'il n'y paraît, vous intéresse, je vous conseille la lecture de "La nuit des archives" sur le Blog citoyen…
( article de Vincent Duclert ) modifié à 20h38

Annoncez la couleur !

Il y a une chose qui me chiffonne dans nos dissensions clavésiennes, c'est l'espèce de clandestinité dérisoire où semblent se résigner à camper les adversaires du maire nouveau et de son escouade. Ces derniers plastronnent au marché du samedi et presque quotidiennement dans nos rues, poursuivant le travail de sape qu'on avait pu croire réduit à néant par leur échec très provisoire aux élections. De l'opposition (ses électeurs aussi bien que ses élus), de l'opposition on ne remarque guère les tenants. Une bonne dose de curiosité est nécessaire pour se rendre compte qu'elle existe bel et bien. J'espère que mes amis et amies de cette opposition au sens large me pardonneront une critique qui me paraît de plus en plus fondée : à quoi rime cette hostilité larvée entretenant un climat délétère au village, sans faire avancer d'un pouce ni un rejet effectif de l'imposture, ni l'éventualité d'une paix générale ? Et plus précisément, à quoi bon manifester son refus de la situation dans l'anonymat ? Vous avez vraiment envie de savoir combien sont ceux et celles qui pensent comme nous ? Alors montrez-vous à visage découvert, signez vos tracts, vos coups de gueule, faites-vous connaître ! Et peut-être alors des gens viendront-ils à vous. Ils auront en tout cas la possibilité de le faire.

Droits de l'homme et jeux olympiques.

Dans la polémique franco-française sur l'opportunité de boycotter la cérémonie d'ouverture des jeux chinois, un nombre croissant de pompiers politiques se manifeste pour essayer d'étouffer l'incendie d'une opinion majoritairement favorable au boycott. Ils sont essentiellement de droite, bien entendu, et s'inquiètent de la virulente contre-offensive chinoise qui empêche de dormir les actionnaires de Carrefour… Somme-nous concernés par les déboires d'une enseigne qui nous roule dans la farine à longueur d'année ? D'après tout ce qui se dit, les Carrefour de Chine vendent essentiellement des produits chinois. Une grève des achats touchera donc en priorité les producteurs de là-bas. En second lieu, elle grignotera quelque peu les bénéfices des actionnaires de Carrefour. Et là, excusez-moi, mais une grosse envie de rire me saisit. La seule chose qui refrène cette hilarité, c'est la pensée que Sarkosy pourrait choisir de s'asseoir sur la volonté de son peuple, parce qu'il n'aurait pas encore compris que le temps des autocrates est révolu.

Complots, intox.

Au fil des années, semblable au nombre considérable de français qui ont développé des allergies saisonnières ou chroniques à divers agents de leur environnement, je suis devenu allergique à la télé. Je ne la regarde plus depuis belle lurette. Cela ne m'empêche pas de jeter régulièrement un coup d'œil aux programmes de la semaine, pour vérifier qu'aucune émission ne me tente. Eh bien, je viens précisément de repérer un sujet qui m'aurait sans doute attiré si mon antenne était encore opérationnelle, et si j'étais abonné à Canal +, ce qui n'est pas le cas. Il s'agit d'un documentaire épinglant les dérives du superbe outil de communication constitué par internet, toxique lorsqu'il est utilisé sans scrupule. On y dévoilera, je crois, quelques recettes de complotes indigestes, ce qui pourrait être excellent pour notre santé mentale.
Jeudi investigation, Magazine de Stéphane Malterre, le 24 Avril à 22h45 sur Canal +

dimanche 20 avril 2008

Conseils au maire débutant —2

Un premier magistrat municipal qui se respecte a soin de prononcer intelligiblement ses discours. Il y mettra le ton, autant que faire se peut. À cette fin, on ne saurait trop lui recommander d'effectuer quelques exercices de diction dès le matin, à l'imitation de tout comédien soucieux de son art. Pour commencer nous proposerons au maire primeur de se placer devant un miroir, ceint de son écharpe, et de réciter aussi clairement que possible sur les tons doux, vivace, affectueux, ou autoritaire, les phrases suivantes dérivées de la complainte bien connue : "les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches"…
Premier exercice : un tricheur sachant tricher sans trouble trousse un chipeur triant ses roubles.
Le maire en sa première fraîcheur se souciera d'articuler chaque syllabe, la main droite sur le cœur, et par conséquent à côté de l'écharpe —qui rappelons-le, doit tomber de droite à gauche—, tout en pressant le rythme de son élocution à chaque reprise. La phrase sera répétée ainsi une cinquantaine de fois, et l'édile scrupuleux se fera un devoir de recommencer au début à chaque erreur.
Deuxième exercice : Dis-moi, mignon maire mamamouchique, ma mie et moi, nous marieras-tu ? Mes amis marierai quand ma mamie m'aura mouché.
Nous donnerons quelques travaux pratiques supplémentaires dans une prochaine leçon, mais dans l'intervalle, le maire débutant pourra aussi s'essayer à la récitation rapide de tel article du code électoral qui lui plaira, en s'efforçant cette fois d'en saisir simultanément le bien-fondé pour tester la solidité de ses convictions républicaines.

Rugby.

Il semble bien qu'à Claviers, certains ne désarment pas, malgré l'entourloupette légale qui a permis à un groupe minoritaire de faire main-basse sur la mairie. Un tract circule en effet au village depuis ce matin, qui file la métaphore pour démontrer une fois de plus combien cette élection du Maire Nouveau a été une farce inadmissible. Il y est question d'un match de rugby opposant deux équipes clavésiennes. Aux prolongations, deux joueurs de l'équipe gagnante retournent soudain leur maillot et marquent le point décisif contre leur propre camp… À suivre.

samedi 19 avril 2008

Conseils au maire débutant

Le maire débutant, qu'un légitime souci d'être reconnu par ses administrés préoccupe,
ou que l'éventualité de se voir confondre avec un simple troisième adjoint, tracasse,
ou plus encore, que le risque de passer pour un vulgaire conseiller de base, panique,
l'élu novice donc, prendra soin de ne jamais sortir sans son écharpe.
S'il répugne à porter des bretelles malgré un pantalon instable, qu'il en ceigne sa taille, ainsi joindra-t-il l'utile au secourable. Dans cette configuration magistrale, le maire débutant devra prendre garde à ne pas mettre la ceinture à l'envers, car le bleu de l'écharpe doit toujours se trouver en haut. Il évitera aussi le port des glands à franges d'or en cache-sexe, et choisira de les positionner de préférence sur la hanche.
Si son pantalon n'est pas un sujet d'inquiétude, alors qu'il arbore l'écharpe en travers de la poitrine, ce qui est toujours d'un bel effet, particulièrement si un certain embonpoint permet d'en déployer toute l'importance. Le bleu sera près du col, l'emblème coulant en oblique de l'épaule droite au côté gauche.
Ainsi paré, nous ne saurions trop conseiller au maire frais émoulu des urnes de fréquenter le marché du village afin de s'exposer aux congratulations de ses électeurs. Qu'il prenne soin toutefois de pas s'approcher excessivement des étals, en raison du danger toujours possible de récolter une tache malencontreuse. Si cela survenait malgré tout, qu'il conserve son sang-froid et rentre chez lui sans retard : un lavage à base température et le repassage à fer doux effaceront l'outrage. Cependant, si la soie de l'écharpe se révélait d'importation à l'examen de l'étiquette, il sera préférable de recourir au nettoyage à sec.

Journée mondiale d'action contre les BASM, suite.

Je n'ai pu diffuser ce matin le document de Handicap International tel qu'on me l'avait envoyé. Des précisions importantes y figuraient, que je recopie ici.
«La France est le chef de file des pays cherchant à faire échouer le traité d'interdiction totale des bombes à sous-munitions (BASM).
Notre pays veut conserver ses stocks de BASM, au mépris des conséquences humanitaires de ces armes : 98% des victimes recensées sont des civils, dont 27% d'enfants.
5 à 40% des sous-munitions utilisées n'explosent pas à l'impact, menaçant les populations même après la fin des conflits. En cas de manipulation ou de contact involontaire, elles provoquent la mort ou d'horribles mutilations.»

Journée mondiale d'action contre les BASM



Signez la pétition :

www.sousmunitions.fr

vendredi 18 avril 2008

Il pleut sur Claviers.

Et pendant ce temps la vie suit son cours à Claviers, sous les crachins intermittents. On taille les oliviers, on débroussaille, on brûle les déchets végétaux tandis qu'il est encore permis de le faire, on jardine, on embellit son logis, on va au boulot comme partout… Vengeur, que je ne connais pas, poursuit son bonhomme de chemin là-dedans. Je me demande comment on va pouvoir trinquer ensemble ? Parce que la vie à Claviers est encore un peu étrange, les élections sont un sujet délicat que l'on n'aborde plus qu'entre gens de confiance. Et comme les mécontents arborent la même mine apaisée que les satisfaits, une chatte d'opposition n'y retrouverait pas ses petits. Le Maire Nouveau et son éminence grise seront bientôt persuadés que l'affaire est enfin dans le sac.

Complots, potins de com.

Ce n'est pas du coin de bois où je niche que la vue est la meilleure sur les émois de la planète, et que l'on peut comprendre la cause réelle des fièvres qui la secouent. Alors, comme la plupart des gens, je me détermine d'instinct, selon des choix qui viennent souvent du cœur plutôt que de la seule raison, en toute subjectivité. Le discours auquel je renvoyais hier, par ricochet, traitant du combat "douteux" que constituerait la défense du peuple tibétain, ne m'a pas convaincu. Si ce n'était la générosité et le sérieux habituels des thèses de la mouvance altermondialiste, je serais même tenté de fourrer ça dans le même sac que les complots fumeux dénoncés presque quotidiennement sur internet. Que valent toutes ces références citées à l'appui des arguments avancés pour démontrer la duplicité du dalaï-lama ? Comment se fait-il que ces arguments n'aient ébranlé jusqu'à présent personne dans une presse internationale où les impertinents ne manquent pas ? Et après tout, ce brûlot vaut-il beaucoup mieux que ces réfutations bouffonnes des attentats du 11 Septembre 2001 qui resurgissent régulièrement ? Un exemple par ici (les fans de "Da Vinci Code" seront ravis).
Je préfère m'en tenir à ce que j'observe, comme tout le monde peut le faire : un leader charismatique et non-violent, le dalaï-lama, qui menace de démissionner de sa charge religieuse si les tibétains en révolte ont encore recours à la violence. Un leader que ses partisans les plus jeunes contestent parfois pour sa modération et sa main tendue à la Chine.
Je préfère aussi me tourner vers d'autres exemples, comme ce couple sino-tibétain, si fragile d'apparence, qui s'oppose au pouvoir chinois avec les seules armes de l'art et de la parole libre, Tsering Woeser et son mari Wang Lixiong. Je vous propose de faire connaissance avec eux en commençant par leur page sur Wikipedia. Au bas de celle-ci, plusieurs liens vous renverront aux articles de journaux qui les concernent.
La France peut et doit boycotter la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques.

Franchises —3

Peut-on "oser se plaindre du système social français" ? À vrai dire, je n'ai pas encore à m'en plaindre pour mon compte, mais son évolution me révolte. Les malades d'aujourd'hui, les personnes aux faibles ressources, celles qui n'entrent dans aucune catégorie accessible aux aides sociales en pâtissent déjà. Or, même si nous n'en avons pas toujours clairement conscience, l'essence même de notre système c'est de dépasser nos petites personnes pour nous occuper d'autrui. Jusqu'ici, les gens qui avaient la chance d'être en bonne santé cotisaient pour les malades, sans profiter de l'assurance sociale. On appelle ça la solidarité. Désormais, c'est en partie terminé, les malades payent davantage que les biens-portants, puisqu'en plus de leurs cotisations on leur impose de payer une part grandissante des médicaments, des soins, des frais occasionnés par leur traitement —les franchises. Et comme les malades sont déjà fragilisés, s'ils sont pauvres de surcroît, se soigner devient un luxe. Nous avions un bon système de santé et d'assurance maladie, mais il coûte de plus en plus cher et croule sous les déficits, paraît-il. Est-ce si sûr ? Ceux qui ont intérêt à propager la loi de la jungle jusque chez nous, ceux qui projettent de nous imposer peu à peu un régime d'assurance privée destiné à leur procurer de confortables bénéfices, ces gens qui nous gouvernent ou qui veulent nous tondre n'aggravent-ils pas le fameux "trou de la sécu" artificiellement ? Des chiffres sont régulièrement avancés de sommes colossales non reversées à l'assurance maladie. Il parait qu'ils sont trop imprécis pour le moment, qu'il faut encore calculer et recalculer, et que ces sommes ne pourraient suffire à combler le trou… Voire. Et ne pourrait-on aussi consulter un jour prochain le vrai souverain, le Peuple Français, sur l'ordre de ses priorités dans les dépenses du pays, afin de les réorganiser, s'il y a lieu ?

jeudi 17 avril 2008

Badge.

Ainsi, les sportifs français seront privés par le C.I.O. du badge qu'ils comptaient arborer pour un monde meilleur. Ils trouveront peut-être une astuce, si la crainte d'être conspués par les patriotes chinois ne les fait pas reculer d'ici là.
Rien à voir avec les droits de l'homme, mais avec un vote droit, peut-être… Nous autres, les victimes électorales du village, nous pourrions adopter un badge de protestation discrète… Blanc comme notre colère rentrée par exemple, avec ces mots qui ne blesseraient aucune sensibilité, j'espère : Claviers, c'est fou !

Lectures pour tous.

Devant le silence de Dario, je vous donne moi-même un lien pour retrouver le document qu'il espérait me faire publier, et j'apporte une correction à mes propos sur ce sujet : il ne s'agit pas d'un texte de propagande d'origine chinoise, mais d'une théorie mise en ligne par un site Alternatif. Attention, rien à voir avec la liste dite "Alternative" des élections clavésiennes ! Si vous ne connaissez pas ce mouvement politique (sur lequel je n'ai pas à me prononcer ici, du reste), je vous invite à effectuer une recherche sur Google et Wikipédia. Il reste que le but recherché par la personne ayant posté les deux commentaires n'était évidemment pas de prendre partie dans le débat franco-sino-tibétain, dont elle se fiche complètement, mais bien de parasiter le blog. Donc, si vous voulez en savoir plus, cliquez ici…
Et pour relire le premier commentaire à la source, c'est par là…

mercredi 16 avril 2008

À un ardent défenseur de la Chine

Un second missile, made in Chine, mais tiré des environs vient de tomber dans le blog. Cette fois, il est signé Dario, le prénom d'un voisin, imaginez ! Comme deux tartines pro-chinoises coup sur coup, cela faisait beaucoup, l'idée m'est venue de m'intéresser d'un peu plus près à leur provenance. Demi-surprise : les deux commentaires-fleuves ont la même origine, vraisemblablement Claviers… Il n'y a pas beaucoup de renards au village assez familiers de l'informatique pour jouer à cela, je vois donc à peu près d'où vient l'attaque.
Je n'accepte pas ce commentaire, plus massif et indigeste encore que celui déjà étourdiment publié… En gros, il développe l'hypothèse d'un complot ourdi entre Bush et le dalaï-lama pour déstabiliser la Chine. Comme je ne veux pas vous en priver complètement, je propose à Dario de faire un nouveau commentaire donnant simplement l'adresse du site internet où il a déniché son roman. Les visiteurs du blog pourront ainsi découvrir le texte dans son jus. Ici, je ne publierai plus rien de ce genre.

Le peuple Chinois indigné.

Je n'ai pas trouvé de solution pour publier le commentaire pro-chinois trop long en marge du blog, vous le trouverez donc associé à "Jumelage Claviers-Pékin compromis".

SOS, missile Chinois !

Je viens de recevoir d'un défenseur de la Chine une leçon de politesse fort documentée et nettement offensive par sa longueur. Si je publie ce commentaire tel quel, il va couvrir deux ou trois pages… Je vous en ferai profiter dès que j'aurai trouvé le moyen de le publier sans douleur, en pièce-jointe, par exemple. Que mon contradicteur aussi prolixe qu'anonyme veuille bien patienter… Quand je vous disais que la Chine avait l'œil sur Claviers !

Pour le boycott de la cérémonie olympique…

Quand l'organisation des jeux olympiques a été attribuée à la Chine, celle-ci s'est engagée à faire progresser les droits de l'homme chez elle. La Chine ne respecte pas sa parole. Quand ils ont attribué cette même organisation des jeux à la Chine, les membres du C.I.O. ont justifié leur choix étonnant par cette promesse. Le C.I.O. n'a pas de mémoire. Constitué de gens désignés dans l'opacité, qui vivent à l'écart des réalités de la vie, affairistes, le C.I.O. est une espèce d'oligarchie du business sportif. Lui mettre des bâtons dans les roues pour la première fois serait une réussite olympique.

Une seule loi pour tous !

Les élections municipales vont certainement être annulées par le tribunal administratif…Les nôtres ? Non, celles de la commune Les Arcs-sur-Argens, à portée de bicyclette du sportif moyen clavésien. Et pourquoi donc ? Parce que la nationalité Belge d'une candidate ne figurait pas sur le bulletin de vote, en violation du code électoral. Vous ne voyez pas le rapport avec Claviers ? Je vous explique : chez nous, sur les bulletins de vote de la liste Alternative, se trouvait le nom d'une ressortissante Britannique sans indication de sa nationalité ! Je n'ai rien de particulier à reprocher à cette dame, sinon de s'être mise aveuglément au service d'un ambitieux, mais j'en connais un, et même beaucoup, qui se seraient volontiers saisis de son cas pour renvoyer la bande d'usurpateurs devant les électeurs. Eh bien, c'est impossible ! Non seulement parce que le délai de recours doit être dépassé, mais surtout parce que la population de Claviers étant inférieure à 2500 habitants, cette disposition de la loi ne la concerne pas. Pauvres de nous, petits villageois ! Le législateur a dû estimer que jusqu'à 2499 âmes, une communauté baigne forcément dans la clarté, la vertu, le consensus fraternel…

mardi 15 avril 2008

Bruno-Pascal Chevalier

Avez-vous consulté le site de Bruno-Pascal Chevalier, dont je vous parlais hier ? Si ce n'est pas le cas, faites-le aujourd'hui, et signez la pétition du collectif qui l'entoure ! Il faut le soutenir, chaque jour qui passe met davantage sa vie en danger. Et songez qu'après avoir appauvri le pays avec son "paquet fiscal", cadeau aux français les plus riches, Sarkosy vient d'inventer l'impôt sur la maladie, puisque ce sont les gens malades qui vont payer seuls les franchises. Vous trouvez vraiment cela normal ?

Le village médite.

Aucune nouvelle de Vengeur, ma suggestion d'une pétition ne doit pas l'emballer (qu'il ne m'en veuille pas de citer encore son pseudo, c'est à la fois par sympathie et parce que le mot m'amuse). En fait, il n'est pas le seul dans ce cas, même si l'idée de compter les mécontents du village peut tenter, personne n'a envie de prendre une initiative conflictuelle, moi le premier. C'est compliqué, la vie de village, on a tous besoin du sourire de tous.

Jumelage Claviers-Pékin compromis.

Mauvaise nouvelle : Claviers va entrer dans une zone de fortes turbulences avec la Chine, à la suite de cette histoire de pique-nique et de dalaï-lama invité d'honneur. Il semble pourtant que la rumeur n'était qu'une rumeur, mais voilà : les chinois sont vexés. Les seuls mots de dalaï-lama, même sortis d'un simple potin de village, les font sauter au plafond dans leur Cité Interdite. La Chine ne badine pas avec son honneur. Craignons donc une chute dramatique du nombre de touristes en provenance de cette grande nation, ainsi qu'un boycott impitoyable des exportations clavésiennes.
Trêve de plaisanterie. Ce que la Chine fait subir aux tibetains est inexcusable, ce que les dirigeants chinois de tout poil font subir à leur propre peuple est inexcusable. On peut, on doit boycotter au minimum la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Quel spectacle, fut-il mondial, quel jeu mérite de passer avant les droits de l'homme ? Ceci dit, le site du journal Le Monde publie la photo d'une athlète chinoise handicapée malmenée par des opposants tibétains, à Paris semble-t-il. Ce n'est pas glorieux, comme fait de résistance ! C'est même assez minable. Et comme toutes les violences, elle nuit à la cause qu'elle voulait servir —ici, en fournissant aux propagandistes Chinois l'image d'une pure victime à exhiber. Pourquoi faut-il aux gens qui nous gouvernent du tumulte et des clameurs indignées avant d'épouser une cause juste ?

lundi 14 avril 2008

Franchises 2 : un homme qui se bat.

Avant-hier, je parlais des soubresauts souvent sanglants qui, aux siècles passés, ont précédé l'épanouissement de la démocratie et du progrès social. Un progrès social auquel nous sommes si bien habitués que nous le prenons parfois pour un simple élément du confort moderne. Et voilà que sous les effets conjugués des crises économiques, de l'allongement de l'espérance de vie, et de la politique des gouvernements successifs, des pans entiers de notre protection sociale se lézardent. Les gens qui décident à notre place nous persuadent petit à petit qu'il va falloir restreindre l'efficacité de la solidarité nationale. Et demain, la faire disparaître dans le retour au chacun pour soi ? Ce serait en quelque sorte une évolution aussi inévitable que le bouleversement climatique en cours. Ainsi, à la diminution des taux de remboursement des médicaments et à la suppression du remboursement de certains autres, s'ajoutent aujourd'hui des franchises de plus en plus lourdes. Ceci n'est pas acceptable, nos grands élus doivent revoir leur copie de fond en comble ! Si vous en doutez, je vous invite à visiter dans tous ses recoins le site d'un homme de courage, Bruno-Pascal Chevalier, un malade du sida qui depuis sept mois s'est mis en grève des soins pour protester contre les franchises. Sa vie dans la balance. Signons l'appel contre la franchise Sarkosy !

…du berger à la bergère, suite.

La lettre ouverte au Maire du village est publiée sur le site de l'opposition, "Claviers ensemble", où vous pouvez en prendre connaissance.

Rectificatif.

Il semblerait que la fuite dont je me suis rendu complice ici, dans le message où j'évoquais la venue du dalaï-lama à Claviers, ait eu raison de ce projet. En effet, selon une nouvelle rumeur, la Chine serait intervenue la nuit dernière auprès du Maire Nouveau afin de lui signifier son extrême mécontentement. Devant la menace d'annulation d'une commande de cent litres d'huile d'olive aux oléiculteurs clavésiens, et après consultation d'urgence du troisième adjoint, le Maire Nouveau aurait annulé l'invitation à pique-niquer faite au dalaï-lama.
(source non soumise à l'éthylotest)

dimanche 13 avril 2008

Rumeur

Il se murmure dans la clientèle de la majorité municipale que le Maire Nouveau et son troisième adjoint préparent une opération séduction d'importance… Rien moins que d'inviter le dalaï-lama au village à l'occasion d'un grand pique-nique ! Le but recherché serait de provoquer un boom touristique dans le sillage de ce nouveau Gandhi, et de rendre inaudible la voix des râleurs sous le tintamarre des euros.
(information non vérifiée)

Et maintenant ?

D'une part, Vengeur, dont je vous parlais hier, doit être en train de peser chaque mot d'une future pétition. Je n'ai plus de nouvelle pour le moment.
D'autre part, y a toujours dans le village des gens choqués du coup de Jarnac électoral, il y en a aussi qui comprennent seulement maintenant ce qui est arrivé, grâce à la lettre ouverte de l'opposition. Certains trouvent cela bénin, d'autres applaudissent. Il y a déjà quelque temps, j'ai entendu quelqu'un dire : «Pour une fois la démocratie a joué à plein !» Je me demande encore ce qu'il entendait par là ? Voulait-il dire que la démocratie avait favorisé l'homme le mieux élu par la population ? Ce n'était même pas le cas : à l'issue des élections, le futur Maire ne se classait qu'en septième position, en nombre de suffrages. J'ai beau chercher, je ne vois pas ce que la démocratie a joué et ce qu'elle a gagné.
La démocratie est une chose trop fragile, trop précieuse, pour être laissée en définitive à l'usage des seuls politiques. Au 21e siècle, nous devrions être majeurs jour après jour, d'un bout de l'année à l'autre, et non une fois tous les cinq ou six ans.

samedi 12 avril 2008

Franchises.

Tandis que l'intensité de la chandelle olympique a quelque peu baissé dans l'actualité, provisoirement, hier des manifestations se sont déroulées un peu partout en France pour protester contre les franchises médicales. Il fut un temps où d'aussi graves atteintes au progrès social auraient jeté des foules énormes dans les rues, couvert les grandes villes de barricades. J'ai oublié le nom d'un homme, un député je crois, qui monta jadis sur une barricade en criant : Venez voir comment on meurt pour (quelques sous) ! Mon instituteur des classes primaires qui nous avait appris la République, le civisme, et bien d'autres choses, nous montrait une image où l'on voyait cet homme sur une barricade, ceint d'une écharpe tricolore… (Quelqu'un peut-il me rafraîchir la mémoire ?) Cette fois, même Paris, fille des fièvres aux communards dormants, est restée sage. Peu de manifestants pour déverser des boites de médicaments devant le ministère de la santé. Nous n'en sommes plus aux débordements sanglants que connurent nos ancêtres, et c'est tant mieux, mais sommes-nous devenus si fatalistes et paresseux que nous nous laisserons plumer sans réagir ?

Réponse du berger à la bergère.

La réplique de l'opposition à la défense du Maire Nouveau, vient de tomber dans ma boite aux lettres. Pourquoi a-t-elle quelque peu tardé ? Je crois savoir que notre ancien Maire et ses colistiers ne souhaitaient pas s'exprimer avant la séance publique du Conseil Municipal, afin que celui-ci puisse se dérouler dans une ambiance de travail convenable, et non en présence d'une salle houleuse.

Feuilleton —11

résumé : désormais, il en a fait promesse, le Maire Nouveau sera immensément fier d'être (notamment) mon représentant.
«En mon nom et au nom de ceux qui m'ont accordé leur confiance, je remercie tous ceux d'entre vous qui ont compris que je n'ai pas "brigué un poste" mais que j'ai souhaité accomplir une mission à votre service. (1) Bien cordialement. Sylvain Buzenet, Maire de Claviers»

FIN

(1) Pour les lecteurs qui auraient mal suivi l'intrigue du feuilleton : ceux qui lui ont accordé leur confiance, au nombre de six, sont les conseillères et les conseillers d'une liste théoriquement battue, avec laquelle ce monsieur a conclu un arrangement. Cette fin est admirable de tartuferie, monsieur n'a jamais convoité la mairie, voyons, il s'est senti investi de la mission ingrate de faire notre bonheur malgré nous. A-t-il entendu une voix céleste lui dire : Sylvain, il faut sauver Claviers ? Ou bien, plus prosaïquement, celle d'un intrigant lui susurrer au téléphone : Viens avec nous, Toto ! En tout cas, notre commune a désormais un gourou en guise de maire.

vendredi 11 avril 2008

Tibet

Mme Royal, du PS, est pour un boycott des Jeux Olympiques, M. Mélenchon, du PS, y est opposé ; mais celui-ci est aussi hostile à celle-là, ce qui pourrait bien avoir stimulé son ardeur à défendre l'habitude multi-séculaire des Chinois d'imposer leur loi aux tibétains. Le Tibet était un pays archaïque à l'époque de la fuite de son Dalaï Lama, ce dernier n'a pas été le dernier à le reconnaître, de même que la nécessité de transformer la société tibétaine. À croire M. Mélenchon nous serions abusés pas nos souvenirs d'enfance de "Tintin au Tibet" qui nous rendraient cette espèce de curé martien, le Dalaï Lama, naïvement sympathique. Mais il est sympathique, ce bonhomme : souriant, tolérant, non-violent, et disposé à négocier avec le gros voisin chinois. Et puis, il a son peuple derrière lui. En face, il y a un autre peuple, le chinois, pas mieux loti que les tibétains en certaines régions, paraît-il, et surtout ses dirigeants, aussi intraitables que puissants. Déjà, ils commencent à faire la pluie et le beau temps un peu partout, qu'est-ce que ça sera demain, lorsqu'ils seront encore plus puissants et habitués à voir le monde entier s'incliner devant eux au moindre froncement de sourcil !

Feuilleton —10

résumé : l'actinomycose affecte parfois la langue des bovidés et des politiciens, on la désigne communément sous le nom de langue de bois.

«J'éprouve un immense fierté à la perspective d'être votre représentant dans tous les organismes du Départements. Je parlerai en votre nom et j'y mettrai toutes mes forces.» (1)

(1) C'est bien là le problème : une partie des clavésiens ne sont pas fiers d'être désormais représentés par un homme qui les a bernés. Je me demande ce qu'il va pouvoir raconter quand il va parler en mon nom.
(on m'a signalé une erreur dans la numérotation des épisodes, je corrige, merci!)

Provocation?

La nuit dernière, deux commentaires d'un certain Vengeur m'ont à nouveau posé un problème. Je ne les ai pas publiés. Cette fois, ils émanaient en apparence d'une personne du même camp que moi —en apparence, parce qu'il pouvaient aussi bien constituer une provocation, vu la nature incendiaire des propos tenus par M. Vengeur. S'il souhaite en découdre honorablement, je suggère à Vengeur de prendre une feuille de papier et d'y écrire quelques lignes de ce genre : «Les soussignés, électrices et électeurs de Claviers, dépossédés de leur suffrage à l'issue des récentes élections municipales par le pacte secret conclu entre le Maire actuel, sa deuxième adjointe, et une liste minoritaire, au lendemain du dernier scrutin, font part de leur refus de plier devant le fait accompli. Ils demandent la démission collective du Conseil Municipal, et invitent ses membres à affronter le jugement d'un corps électoral à présent éclairé sur la moralité des uns et des autres. »
Au dessous, sur une seule ligne, Vengeur mettra ses nom, prénom, adresse, bien lisibles, puis il signera. Après quoi, il ne lui restera plus qu'à présenter cette pétition aux personnes du même avis. Un jeu d'enfant… J'y souscrirai sans hésiter. Si Vengeur recueille une dizaine de signatures, nous prendrons l'apéro à l'Auberge Provençale, entre irréductibles ; à vingt, nous ferons une tablée de bonne compagnie pour déjeuner aux festivités du 1er Mai. Si nous sommes cinquante, nous ferons publier la pétition dans la presse ; à cent, nous la porterons en cortège à la Mairie, avec une copie envoyée à M. le Préfet. Et si nous ne sommes que deux, nous aurons six ans devant nous pour nous consoler.

jeudi 10 avril 2008

Tibet —chandelle olympique

Les responsables américains ont trouvé la solution : chez eux la chandelle passe là où personne ne l'attend, comme ça, pas de souci… Et pendant ce temps, le CIO, ce club opaque de faux jetons, vrais affairistes, entonne des couplets sur l'idéal olympique ; et pendant ce temps, chez nous, on s'efforce d'allumer des contre-feux à l'idée de boycott. Et si ce ridicule relais de porteurs de chandelle mourait cette année de vilaine mort, comme il est né : au service d'un pays totalitaire, hier l'Allemagne nazie, aujourd'hui la Chine ? Les jeux olympiques n'y perdraient pas grand chose, le son des tirelires n'en continuerait pas moins à tinter sous les hymnes nationaux, nos athlètes chéris de connaître leur heure de gloire ou de désespérance, et les temps que nous vivons de s'enfoncer un peu plus dans la régression. Du pain, de la télé, et des jeux : au moins, pendant ce temps, le peuple fiche la paix aux gens sérieux.

Atmosphère.

Malgré la très récente bonne volonté manifestée par le Maire Nouveau envers son opposition, l'ambiance est délétère au conseil municipal. D'une part, l'hostilité reste perceptible entre les conseillers minoritaires et le troisième adjoint, l'homme que l'on soupçonne d'être à la racine de la discorde —en tout cas le marionnettiste discret de la majorité. D'autre part, une bonne partie du public vient là dans l'espoir d'assister à de grosses engueulades… Ce n'est pas un bon climat pour débattre sérieusement des affaires de la commune.

Feuilleton —9

résumé : le Maire Nouveau et son adjointe avaient joué les six bons numéros au loto.

«Mais l'important c'est Vous, Clavésiens, et notre village. Désormais, je vous en fais la promesse, vous serez écoutés, vous serez tenus au courant de l'action de votre Maire, des maires-adjoints, et des conseillers municipaux de bonne volonté qui travailleront à l'amélioration de notre village. » (1)

(1) La promesse de nous écouter a déjà subi au moins un accroc : je lui ai demandé de démissionner (et d'autres que moi le souhaitaient), mais il ne l'a pas fait. Il doit porter un appareil acoustique défectueux. On notera aussi l'avertissement implicite adressé aux conseillers municipaux de mauvaise volonté qui travailleraient à la dégradation du village.

mercredi 9 avril 2008

Feuilleton —8

résumé : charmant village, comme il n'y avait pas de concertation, j'ai décidé de changer d'équipe après la ligne d'arrivée…

« Depuis cette élection, certaines personnes se conduisent en mauvais perdants.(1) Quelques injures et calomnies ont fleuri qui n'honorent pas leurs auteurs. (2) Mais avec le temps, les dissensions s'effaceront et la sagesse reprendra le dessus. Connaissant chaque membre du conseil municipal nouvellement élu, je ne doute pas de leur sincérité quand à l'attachement qu'ils portent à Claviers et au bien commun »(3)

(1)Des élections considérées comme une partie de poker : à la fin le tricheur l'emporte, et si les autres essaient de renverser la table, c'est qu'ils sont mauvais joueurs. (2) Au lendemain de l'élection du maire, au petit jour, un tract vengeur a été diffusé partout, un peu vif sans doute, mais à la mesure du choc éprouvé. (3) Avec le temps l'imposture devient une posture familière à tous. Il est intéressant de noter que ce monsieur reconnaît l'attachement que chaque élu de l'opposition porte à Claviers et au bien commun.

Réunion du conseil municipal du 8 Avril

Hier soir, M. le Maire Nouveau, gagnant un poil d'aisance dans son personnage officiel, nous a offert un numéro d'esprit d'ouverture bien accueilli, quoique tardif —la démonstration qu'il sait lire les remarques de la presse et qu'il n'est pas insensible aux piqûres de son opposition. Patelin, et même affable, il a proposé d'emblée de désigner à la proportionnelle les représentants de la municipalité aux diverses commissions renouvelées lors de cette séance. Il est vrai que les commissions les plus "politiques" (relatives à nos relations avec les autres communes et divers organismes) avaient déjà était attribuées massivement à la nouvelle majorité lors du conseil précédent… Ainsi donc, nous aurons des élus de l'opposition dans ces délégations qui concernent plutôt la vie courante de la population. Une bonne chose. Auparavant, le budget préparé par l'ancienne municipalité a été adopté à l'unanimité, balayant les rumeurs de faillite communale que de bonnes âmes avaient propagées durant la campagne électorale. À signaler encore : un joli lapsus du Maire Nouveau qui a parlé de ma liste pour désigner sa majorité —rappelons qu'il a été élu sur la liste du Maire sortant. Enfin, de brèves passes d'armes opposèrent ce dernier au troisième adjoint, véritable éminence grise de la majorité, indisposé d'avoir à reconnaître l'état de santé satisfaisant des finances. Il fut notamment question d'une épareuse, dont l'achat est inscrit au budget. C'est une grosse machine destinée au débroussaillement des bordures de routes et de chemins. L'adjoint, agressivité mal dissimulée sous les sourires, voulut savoir le pourquoi du comment, les coûts d'entretien, de fonctionnement, et si, au moins, la commune disposerait d'un toit pour remiser l'engin. Légitime besoin d'information pour un nouvel élu… On lui répondit, il parut à la fois rassuré et satisfait d'avoir rappelé sa propre existence. Ce que personne n'aurait garde d'oublier.

mardi 8 avril 2008

Feuilleton —7

résumé : épître du meunier à des électeurs roulés dans la farine…

« Une élection n'étant jamais gagnée d'avance, je ne savais évidemment pas qui serait le Maire de Claviers. Le plus grand nombre de suffrages s'étant porté sur mon nom, j'ai été élu Maire. » (1)

(1) Le citoyen Conseiller Municipal qui s'est porté candidat contre son colistier et ancien Maire, n'avait face à lui aucun concurrent issu de la minorité battue aux élections. Rappelons encore, inlassablement, que le rapport des forces théorique était à ce moment là de 9 voix pour la liste de l'ancien Maire (à laquelle appartenait ce monsieur), contre 6 à la liste défaite. Il était donc parfaitement évident dès ce moment que la trahison était consommée. Cet homme allait se faire élire par la liste adverse ! Pourquoi n'avons-nous pas vu venir le coup et crié notre indignation afin d'empêcher cette magouille, ou du moins de la perturber assez pour qu'elle dût se dérouler à huis-clos comme une chose honteuse ?

lundi 7 avril 2008

Pour le Tibet… Souffler la chandelle olympique ?

Eh bien, désormais on le sait : la flamme olympique est clignotante, comme un signal envoyé aux oppresseurs du peuple tibétain. Bravo à ces milliers de gens qui n'ont pas baissé les bras, et rêvons que le parcours de cette grotesque chandelle soit un vrai calvaire pour les dirigeants chinois !

Feuilleton —6

résumé : si vous avez oublié le début, relisez donc…

« Sollicité de toutes parts, après mûres réflexions, j'ai informé Monsieur Antona de ma décision de me présenter en candidat libre. (1) En effet, des dissensions importantes s'étant faites jour (Ulla Roquemaure, la mieux élue, a été insultée, et mise à la porte du groupe sans aucune raison après le deuxième tour des élections, par ceux-là même qu'elle côtoyait depuis 7 ans au conseil municipal), il apparaissait qu'un élément modérateur pourrait être à même de réunifier les candidats des deux listes pour les amener à travailler ensemble dans un esprit réel d'équipe pour le bien de Claviers. (2)»

(1) J'y vas t'y , j'y vas t'y pas ? Si j'y vas pas, jamais je saurai si ça pouvait marcher. D'un autre côté si j'y vas et que je me ramasse, j'aurai l'air de quoi ? Mais si j'y vas et que je gagne, hein !
Par candidat libre M. le Maire Nouveau doit sous-entendre : libéré de toute obligation envers ses électeurs.
(2)Même remarque qu'hier : ce sont les membres du Conseil, trahis par les personnes dont il est question ici (le Maire Nouveau et Mme Roquemaure), qui répondront le mieux à cette défense, le moment venu. Il est facile toutefois, vu la suite des événements —la collusion honteuse de ces derniers avec la liste sortie minoritaire des urnes—, de supposer les raisons de cette mise à la porte. Au lendemain du second tour, le cœur de cette dame devait pencher si fort vers l'adversaire qu'elle en marchait tordue. Pour ce qui est d'être un élément modérateur et d'œuvrer pour le bien de Claviers, M. le Maire Nouveau peut aller se rhabiller et déposer son écharpe.

dimanche 6 avril 2008

Feuilleton —5

résumé des épisodes précédents : cher petit village, voyez comme ils étaient méchants…

«Une deuxième liste s'est créée et une candidate libre s'est présentée : c'est la démocratie. Ils ont fait leur campagne et ont offert un choix aux Clavésiens qui ont répondu en nombre. » (1) à suivre.

(1) Cela fait penser à la langue de bois d'un débat post-électoral à la télé, lorsque s'expriment élus et battus. Que veut-il dire, au juste, notre Maire Nouveau : un vrai bordel, il y avait une liste adverse et une gêneuse en prime, qui m'ont piqué des voix, mais bon, c'était démocratique ? Ou bien, fait-il allusion du bout des lèvres à la démocratie, au gouvernement théorique du peuple par le peuple, et à l'obligation morale où il était de respecter notre choix ?

Souffler la chandelle olympique?

Demain, la flamme olympique traversera Paris, symbole de l'impudence chinoise à narguer la Liberté… Vacillera, vacillera pas ? Combien seront-ils dans la capitale à huer son passage ? Feront-ils mieux que nos courageux voisins Anglais aujourd'hui ? On aimerait bien, j'aimerais bien, voir pâlir de rage ou verdir de dépit ces oppresseurs du bout du monde qu'on dit tellement soucieux de ne pas perdre la face ! Que pouvons-nous faire pour le Tibet, et surtout pour les tibétains, nous autres, à Claviers ? Pas grand chose, hélas, sauf nourrir, développer, et répandre autour de nous la conviction que l'on peut, que l'on doit, boycotter la cérémonie des jeux. Si une écrasante majorité de français le veut, le Président, déjà hésitant, ne pourra que respecter cette volonté.

Aucun rapport avec la mini-imposture clavésienne, bien sûr ; les droits de l'homme ne sont pas en danger dans nos collines. Nous pouvons parler, nous indigner, refuser de nous incliner après un coup fourré. Nous sommes libres.

samedi 5 avril 2008

Feuilleton —4

résumé : le Maire sortant avait accepté l'offre du Maire entrant, ou le contraire, et ce dernier a plein de qualités ainsi que des locaux…

«Mais je n'ai pas trouvé l'esprit d'équipe que j'en attendais : seules trois ou quatre personnes décidaient de telle ou telle action sans en référer jamais aux autres colistiers. Pour ma part, je n'apprécie pas l'esprit de clan : je suis pour l'ouverture, la concertation, la communication». (1)

(1) Évidemment, je ne me permettrai pas d'ironiser sur cette partie de la défense du Maire Nouveau, je n'étais pas là, je ne sais rien, donc je me tais. Les équipiers qu'il a abandonnés une fois la victoire acquise répondront mieux que moi à leur heure, s'il le jugent utile. Notons simplement que cet homme d'ouverture, de concertation, et de communication a oublié de tenir les électeurs au courant de ses ambitions, entre les deux tours des élections. En somme, c'est aussi un homme prudent et pudique.

Champ de blé aux corbeaux, par V. Van Gogh

Coups bas.

Avant hier 3 Avril, et la veille, 2 Avril, deux commentaires ont atterri sur le blog, en réaction à Lampadaire. Le premier était un peu…, disons agressif, mais c'était de bonne guerre, comme on dit… Il contenait, entre autres, une attaque personnelle qui prouve simplement la méconnaissance de son auteur des «histoires pour les enfants». J'ai souri, je m'en fous.
Le second, posté la nuit suivante, m'a franchement dégoûté par sa déloyauté. D'un seul coup, je me retrouvais avec un coin de blog sali par une véritable lettre anonyme diffamatoire, de celles pour lesquelles on use d'ordinaire du mot : corbeau… Je veux bien imaginer que cette personne a été saisie d'une bouffée de haine irraisonnée, et non pas manipulée, mais moi je n'ai pas envie de descendre aussi bas à sa suite.
À quoi sert le choix de l'anonymat consenti aux commentateurs d'un blog ? Je ne le sais pas vraiment : c'est une disposition prise par les concepteurs de cet outil de communication. Peut-être sert-il à surmonter de la timidité, à se protéger d'un jugement d'autrui que l'on craint, ou encore à faciliter l'expression de personnes trop exposées ? Quoi qu'il en soit, la raison d'être de mon Coucou est de protester contre une offense à la démocratie et de refuser la politique du fait accompli. Parce qu'en démocratie justement, rien n'est jamais perdu définitivement, la liberté de parole est de règle. S'ils le souhaitent, mes contradicteurs peuvent prendre la parole ici.
Encore faut-il que cette parole se distingue du croassement.
À l'avenir, s'il me revient des déjections, je tirerai la chasse sans état d'âme.

vendredi 4 avril 2008

Feuilleton -3

résumé : M. le Maire Nouveau aime ce charmant village, il a accepté de figurer sur la liste du Maire sortant.

«Ce faisant, j'ai amené mon dynamisme, mes idées, mes compétences, mes locaux (1)… » à suivre.

1— Dynamique ? Rapide en tout cas : nous n'avons même pas eu le temps de le voir retourner sa veste. Pour les idées, nul ne sait encore le programme qu'il va appliquer : celui de ses anciens colistiers, ou celui de ses anciens adversaires, mais nouveaux amis ? Il reste muet sur ses intentions et ses fameuses idées. Quant aux compétences, lors de la présentation publique de l'équipe du Maire sortant, si je me souviens bien, il a parlé de son expérience comme conseiller municipal d'une ville de quelque importance. Quelle ville, au fait ? Il a oublié de le préciser, et nous, de le demander. Enfin, il faut lui reconnaître le mérite d'avoir prêté ses locaux commerciaux pour établir la permanence de la liste Claviers Ensemble. Ça, au moins, c'est du solide !

Sirène.

Le Maire Nouveau et son adjoint d'élite ont pris les commandes en fanfare : hier matin, Jeudi 3 Avril, les collines ont retenti d'interminables séries de coups de sirène. Comme les essais se font d'ordinaire le premier Mercredi du mois, ces longs rugissements d'autorités aux abois avaient un air de catastrophe planétaire… Renseignement pris, il s'agissait bien d'essais. Aucune crise cardiaque à déplorer, tout baigne.

jeudi 3 avril 2008

Feuilleton -2

Résumé de l'épisode précédent : M. le Maire Nouveau chérit les concitoyens.

« Clavésien de longue date, et amoureux de notre charmant petit village (1), j'ai accepté de figurer sur la liste du Maire sortant lorsque celui-ci m'en a fait la demande (2). » à suivre…

1— Dans nos villages, l'ancienneté d'implantation devrait pouvoir se porter à la boutonnière comme une décoration, tellement certains élus aiment à s'en parer. Au pire, on s'auto-proclame clavésien d'adoption. La mention amoureux de notre charmant village est obligatoire, mais serait-on encore un élu présentable si on le détestait, le petit village en question ? Notre nouveau magistrat communal peut se parer de séjours répétés à Claviers depuis sa jeunesse, paraît-il. Ce qui ne l'a pas empêché de faire alliance avec une poignée de "nouveaux venus" aux dents longues —beaucoup, dont j'étais, avaient observé avec une fascination incrédule la poussée des dites quenottes au fil des saisons. J'ai connu un homme aujourd'hui décédé, qui faisait remonter ses ancêtres clavésiens au XIII e siècle, et hier, j'ai entendu une jeune femme parler avec émotion de ses grands-parents enterrés ici. Cet attachement à la terre de sa naissance est estimable, bien entendu, mais il ne constitue pas en soi un gage de probité, de compétence. Le talent de maintenir l'harmonie au sein d'une population, un peu à la manière d'un chef d'orchestre, doit davantage aux qualités humaines qu'à la profondeur des racines.
2— Si vraiment notre Maire sortant l'a fait, il s'est mis le doigt dans l'œil !

mercredi 2 avril 2008

Le paon

En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,
Mais se découvre le derrière.

(Guillaume Apollinaire)

Un feuilleton -1

Après avoir fait main basse sur la mairie, et sans doute déconcerté par la réaction d'une partie de la population, le Maire nouveau gratifia bientôt tout le monde d'une lettre dont j'ai déjà parlé. Comme elle ne figure pas sur le site officiel de la commune, ni sur celui de ses alliés d'opportunité Alternative (amusant du reste : on peut y pressentir tout ce qu'un tel pacte entre le paon et le renard peut contenir encore d'appétits contrariés), donc comme cette lettre manque un peu à certains lecteurs de ce blog, éloignés de notre village, j'ai pensé qu'il serait sans doute bien de la présenter. Toutefois, je répugne à perdre tant d'espace d'un coup, aussi, en toute subjectivité, ai-je choisi de la publier sous forme de feuilleton, modestement annoté.

« Mes chers Concitoyens (1) » à suivre…

(1) Formule de politesse à la fois amicale et empreinte d'affection. M. le Maire dit qu'il nous aime tous, même moi, même vous qui n'avez pas voté pour lui, et vous aussi, indignés par son attitude. M. le Maire est un homme sincère, on sent déjà combien il va être peiné que certains le jugent si mal.
On note aussi le choix du terme concitoyens, il s'adresse à l'ensemble des citoyens du village. En démocratie, l'ensemble des citoyens détient la souveraineté, l'ensemble et non pas chacun : allez comprendre pourquoi, mais le législateur nous refuse la satisfaction de détenir individuellement une infime fraction de la couronne nationale ! Ensemble, nous sommes souverains, nous avons des droits, notamment le plus important d'entre eux sans doute, celui de voter pour exercer cette fameuse souveraineté. Seuls, nous ne sommes pas grand-chose, nous avons surtout des devoirs.
En résumé, pour revenir à la lettre en question : ensemble, M. le Maire nous aime, individuellement, faut voir. Ensemble, nous devrions aimer notre maire, séparément, rien ne nous y oblige.

mardi 1 avril 2008

Évidence ?

Depuis le début de notre embrouillamini électoral, je constate combien la vie publique locale reproduit en tout petit les pratiques politiques nationales. Si une partie non négligeable de nos grands élus n'offrait pas le spectacle presque quotidien d'ambitions effrénées à l'œuvre, de calculs médiocres, et d'un mépris à peine dissimulé des citoyens, les élus de base les moins regardants sur l'honneur hésiteraient peut-être à s'inspirer de leur cynisme et à singer leurs tours d'illusionnistes. Le pays souffre d'un mal qui gagne insidieusement au fil des années : un ras-le-bol des hiérarchies, du ce-qui-est-bon-pour-moi-ne-l'est-pas-pour-vous… C'est une mauvaise chose, parce que l'on a besoin de ces techniciens de la politique. Nous avons besoin de nous reposer en toute confiance sur des gens qui travaillent au bien commun. Pour que les choses changent, c'est dès nos villages, au niveau de nos élus les plus proches qu'il faut déjà exiger de la probité.

Bien public, bien commun…

Deux citations, tirées d'un passé où les clavésiens n'avaient pas encore le droit de vote. C'était avant la démocratie, ça explique ! Nous voilà rassurés…

Machiavel :
«On doit bien comprendre qu’il n’est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d’observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu’il est souvent obligé, pour maintenir l’État, d’agir contre l’humanité, contre la charité, contre la religion même. Il faut donc qu’il ait l’esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon que le vent et les accidents de fortune le commandent ; il faut, comme je l’ai dit, que tant qu’il le peut, il ne s’écarte pas de la voie du bien, mais qu’au besoin il sache entrer dans celle du mal».
(Le Prince —Chapitre XVIII : Si les princes doivent être fidèles à leurs engagements.)

Montaigne :
«Le bien public requiert qu’on trahisse et qu’on mente et qu’on massacre». (Essais)