mercredi 23 avril 2008

Réformettes.

Eh bien, voilà ! La réforme des institutions que nous avait fait miroiter Sarkosy est sur les rails. Nous en entendrons de plus en plus parler pendant le joli mois de Mai. Que nous prépare le gouvernement ? Parce que c'est de lui que viendra la réforme, figurez-vous —comme d'habitude, dans notre bizarre démocratie, les députés attendent l'inspiration du pouvoir exécutif, au lieu de créer les nouvelles lois eux-même, au nom du peuple. Donc, on nous annonce précisément pour après-demain une meilleure séparation du législatif et de l'exécutif, il était temps. Peu de pays évolués étaient autant à la traîne que le nôtre sur ce point. Le gouvernement ne devrait plus recourir au célèbre "article 49-3" qui interdisait aux députés de discuter un texte de loi et de l'amender ; mais admirez les nuances de la démocratie à la française : le 49-3 restera dans la panoplie des parrains de la nation pour le vote des lois de financement de la Sécurité Sociale, celles des finances, et un petit texte au choix pour chaque session du parlement, si nécessaire… Nos députés, aussi peu qu'il nous représentent, n'auront rien à dire pour la défense de notre protection sociale. Belle hypocrisie non ?
La représentativité du Sénat sera améliorée. Bof ! nos sénateurs n'en continueront pas moins à se soucier davantage des notables qui les élisent que du seul vrai souverain, le peuple. Côté Sénat, ce n'est pas un simple ravalement qui arrangera la maison. Parce-que, tenez, prenons encore un exemple : un type comme le Maire Nouveau de Claviers et sa cour de conseillers majoritaires ne pourront jamais prétendre à représenter autre chose qu'une fraction indéterminée de la population. Et par voie de conséquence, le sénateur qu'ils seraient amenés à réélire un jour y perdrait quelques plumes républicaines…
Quant à l'interdiction du cumul des mandats et l'instauration du référendum d'initiative populaire, il faudra attendre encore un peu, un siècle ou deux sans doute… À suivre.

Aucun commentaire: