vendredi 18 avril 2008

Franchises —3

Peut-on "oser se plaindre du système social français" ? À vrai dire, je n'ai pas encore à m'en plaindre pour mon compte, mais son évolution me révolte. Les malades d'aujourd'hui, les personnes aux faibles ressources, celles qui n'entrent dans aucune catégorie accessible aux aides sociales en pâtissent déjà. Or, même si nous n'en avons pas toujours clairement conscience, l'essence même de notre système c'est de dépasser nos petites personnes pour nous occuper d'autrui. Jusqu'ici, les gens qui avaient la chance d'être en bonne santé cotisaient pour les malades, sans profiter de l'assurance sociale. On appelle ça la solidarité. Désormais, c'est en partie terminé, les malades payent davantage que les biens-portants, puisqu'en plus de leurs cotisations on leur impose de payer une part grandissante des médicaments, des soins, des frais occasionnés par leur traitement —les franchises. Et comme les malades sont déjà fragilisés, s'ils sont pauvres de surcroît, se soigner devient un luxe. Nous avions un bon système de santé et d'assurance maladie, mais il coûte de plus en plus cher et croule sous les déficits, paraît-il. Est-ce si sûr ? Ceux qui ont intérêt à propager la loi de la jungle jusque chez nous, ceux qui projettent de nous imposer peu à peu un régime d'assurance privée destiné à leur procurer de confortables bénéfices, ces gens qui nous gouvernent ou qui veulent nous tondre n'aggravent-ils pas le fameux "trou de la sécu" artificiellement ? Des chiffres sont régulièrement avancés de sommes colossales non reversées à l'assurance maladie. Il parait qu'ils sont trop imprécis pour le moment, qu'il faut encore calculer et recalculer, et que ces sommes ne pourraient suffire à combler le trou… Voire. Et ne pourrait-on aussi consulter un jour prochain le vrai souverain, le Peuple Français, sur l'ordre de ses priorités dans les dépenses du pays, afin de les réorganiser, s'il y a lieu ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage... Sale maladie... elle se propage, du chien, à la sécu, aux droits des familles et aux postes d'enseignants...
Famille, Santé, Ecole, voilà les secteurs malades ??? d'après les libéraux de tous poils.

Anonyme a dit…

Solidarité oui, mais pas assistanat, je suis profondément affligée par le malheur et les souffrances de mes semblables (le cas de Bruno-pascal Chevalier m’émeus) mais chacun doit apporter un minimum sa contribution, même lorsqu’on a peu de ressources c’est nécessaire ça favorise le sentiment de solidarité envers les personnes encore plus nécessiteuses, ce qui est regrettable c’est que maintenant la participation est exagérément abusive. Mais je reste convaincue que sans les fraudes et les abus divers notre système se porterait mieux.