Le succès de la journée de protestation d'hier, accueilli par François Fillon avec indifférence, et suivi aujourd'hui par la décision des organisations syndicales de ne rien décider, débouche sur une étrange théâtralisation de la crise politique et sociale.
Le pouvoir tient son rôle de premier plan, fidèle au texte qu'il a lui-même écrit, cependant que les syndicats interprètent leur partie en se méfiant de toute improvisation susceptible de déstabiliser le protagoniste. Un trac semblable les étreint, de voir le public mécontent envahir la scène… Enfin, ce n'est là qu'une approximation, car le public joue aussi un rôle dans cette pièce. Toute la difficulté pour les vedettes vient de ce que celui-ci ne doit pas s'échauffer outre mesure, au point de vouloir modifier la mise en scène.
Le pouvoir tient son rôle de premier plan, fidèle au texte qu'il a lui-même écrit, cependant que les syndicats interprètent leur partie en se méfiant de toute improvisation susceptible de déstabiliser le protagoniste. Un trac semblable les étreint, de voir le public mécontent envahir la scène… Enfin, ce n'est là qu'une approximation, car le public joue aussi un rôle dans cette pièce. Toute la difficulté pour les vedettes vient de ce que celui-ci ne doit pas s'échauffer outre mesure, au point de vouloir modifier la mise en scène.
En d'autres termes, le mal est politique, parce que c'est la politique de droite appliquée depuis le début de son mandat par Nicolas Sarkozy, qui aggrave pour les français les conséquences de la crise mondiale. Et dans la partie de ping-pong entre pouvoir et syndicats, on ne s'oppose guère que sur les salaires et l'emploi, même si les conséquences du paquet fiscal font partie des arguments. À quoi peut bien servir de maintenir savamment une contestation bon-enfant dans le pays —en évitant pour cela de s'entendre sur une véritable grève générale, ou des manifestations reconductibles?
Un peuple mécontent est en droit de sortir dans la rue pour demander un changement de gouvernement —et donc de politique. Il pourrait même réclamer une dissolution de l'assemblée pour que le pays réel se prononce sur les choix du président.
Nicolas Sarkozy est manifestement arrivé au pouvoir avec en tête R. Reagan comme modèle. Les signes étaient pourtant là qu'une tempête financière se préparait. Tout à son obsession du modèle américain reaganien, il les a négligés et signé son incompétence. Réduire les impôts du capital, des riches, réduire les dépenses de l'état, réduire les régulations, les protections sociales : c'était du reaganisme, alors que le sinistre cow-boy était mort et enterré!
Nicolas Sarkozy n'a rien inventé, il nous a simplement rendus victimes de son rêve américain absurde, confondant modernisation de la France et américanisation. Pour parvenir à son but à marche forcée, il n'a pas hésité à dénaturer toutes les règles de fonctionnement de la Ve république, s'arrogeant un pouvoir à peu près sans limites.
Pour qualifier cet homme aux méthodes d'autocrate, nous campons aux frontières du vocabulaire démocratique, insatisfaits de l'épithète d'hyperprésident que lui accordent les complaisants, et pas encore convaincus qu'il s'agit d'un despote.
La république qui nous l'a donné mérite-t-elle les applaudissements?
Un peuple mécontent est en droit de sortir dans la rue pour demander un changement de gouvernement —et donc de politique. Il pourrait même réclamer une dissolution de l'assemblée pour que le pays réel se prononce sur les choix du président.
Nicolas Sarkozy est manifestement arrivé au pouvoir avec en tête R. Reagan comme modèle. Les signes étaient pourtant là qu'une tempête financière se préparait. Tout à son obsession du modèle américain reaganien, il les a négligés et signé son incompétence. Réduire les impôts du capital, des riches, réduire les dépenses de l'état, réduire les régulations, les protections sociales : c'était du reaganisme, alors que le sinistre cow-boy était mort et enterré!
Nicolas Sarkozy n'a rien inventé, il nous a simplement rendus victimes de son rêve américain absurde, confondant modernisation de la France et américanisation. Pour parvenir à son but à marche forcée, il n'a pas hésité à dénaturer toutes les règles de fonctionnement de la Ve république, s'arrogeant un pouvoir à peu près sans limites.
Pour qualifier cet homme aux méthodes d'autocrate, nous campons aux frontières du vocabulaire démocratique, insatisfaits de l'épithète d'hyperprésident que lui accordent les complaisants, et pas encore convaincus qu'il s'agit d'un despote.
La république qui nous l'a donné mérite-t-elle les applaudissements?
13 commentaires:
ça n'est pas la République qui nous l'a donné... on en est les seul(e)s responsables, mais j'espère bien que c'est par la voie démocratique que nous en serons débarassé(e)s
Gaël, oui et non: "nous" l'avons élu, mais c'est la constitution de cette république qui a permis les abus de pouvoir de N. Sarkozy.
« Les signes étaient pourtant là qu'une tempête financière se préparait. »
Vous devriez mettre un lien avec celui de vos billets par lequel vous nous en avertissiez clairement...
Moi ce que je retiens, c'est que François Fillon est un ingrat et un peine à jouir: il ne s'est même pas réjouit du succès des manifestations. On dirait que ça l'embête!
Didier, en 2007 je n'avais pas de blog, et l'économie n'est pas ma tasse de thé… Dans un billet de ces derniers mois, j'ai cependant parlé d'économistes qui annonçaient la crise financière avant l'élection de N. Sarkozy. Depuis, j'ai lu à plusieurs reprises des articles rappelant ceci, notamment dans la rubrique du Monde de Pierre-Antoine Delhommais.
Eric, j'ignore s'il est peine-à-jouir, mais ce qu'il est l'a rendu sourd.
Aujourd'hui, il devient difficile d'assumer avoir voté pour lui. Certains de ses propres électeurs étaient dans la rue. Et, quoiqu'on en dise, pendant sa campagne, il avait prévenu de tous ces changements.
Malgré tout, il semble évident au bout de deux ans, qu'il fait fausse route et qu'il faut savoir s'adapter.
Plus ironique encore, alors qu'il cherche à copier les américains, ce sont désormais eux qui cherchent à nous copier. La France, modèle en son genre. Je le crois, oui, mais avant Sarkozy.
Il n'y a plus qu'à espérer que "Sarko l'Américain" continue dans cette voie et copie Obama.
Il nationalisera de fait les banques.
Restaurera la Sécurité Sociale.
Rétablira l'Education Nationale.
Limitera l'appétit des financiers cupides.
Bref, il fera en sorte de remplacer un capitalisme de rentiers (qui veut 15% de rendement dans une économie qui donne 3% en valeur et fabrique donc essentiellement des pauvres) par un capitalisme d'entrepreneurs (qui donne 3% de rendement et fabrique des gens aisés au lieu de fabriquer des pauvres)
Je l'ai élu, moi ?
Quelle élégance dans le titre qu'à l'encan je vous enviai, et vous jalouse de tant d'aisance, moi vulgaire moucheron plus prompt au tir au pigeon qu'au menuet...
bravo pour cet article avec lequel en mon humeur du jour je me sens solidaire, tant il décrit mes propres réflexions...
A présent, un seul mot : oser. inventons un monde meilleur. Ensemble.
Homer, dans la précédente manif de Draguignan, il y avait des gens qui ne cachaient pas avoir voté Sarkozy, et donc le regrettaient. D'autre part, il est probable que N. Sarkozy ne pense nullement avoir fait fausse route. Il veut changer la société française, et doit simplement chercher à gagner du temps, à se rendre supportable pour repartir de plus belle à l'embellie…
le-gout-des-autres,
Ce n'est malheureusement pas cette Amérique-là qui le fascine, et l'on peut se douter que l'élection d'Obama n'était pas celle qu'il souhaitait!
Nicolas,
moi non plus!
gauche-de-combat,
merci, mais vous vous débrouillez très bien aussi! Chacun a sa manière porte son espérance d'un monde meilleur, c'est la seule chose qui compte.
Le souci avec N. Sarkozy c'est qu'il nous fait recule d'une cinquantaine d'années dans presque tous les domaines.
Et il appelle ça avancer !
Pour répondre à Didier Goux, il me semble qu'en 2007, les premiers frémissements avaient gagné l'Asie.
Merci d'ajouter un "r" à reculer.
Je n'ai pas maîtrisé toute la manoeuvre avec le chat sur le clavier :))
Flèche, c'est en effet tout le problème de la politique conduite par N. Sarkozy: en fait de progrès il fait régresser notre société.
En 2007 les premiers effets néfastes des subprimes alertaient certains économistes.
Un «r» absent? Mais il est là, voyons! ;)
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