lundi 2 août 2010

Demander de bons comptes à N. Sarkozy

Au lieu de gaspiller salive et énergie à dire qu'elle ne tombera pas dans le piège de la polémique sécuritaire tendu par Nicolas Sarkozy, la gauche ferait mieux de le combattre de façon draconienne. Le bonhomme se trouve dans une situation désespérée, soupçonné de délits inexcusables chez un président: c'est lui rendre service que d'accorder la moindre attention à ses outrances dilatoires. Les leaders de l'opposition devraient marteler chaque jour qu'un président a l'obligation de donner à la justice les moyens d'enquêter librement sur son compte, dès lors qu'il est suspecté de malversations.

Malversations au sens strict comme au sens large, car s'il est confirmé que M. Sarkozy, ministre du budget de M. Balladur a bien créé une structure financière à l'étranger pour organiser la récupération de rétro-commissions à l'occasion des ventes d'armes au Pakistan, cela répond à la définition du détournement d'argent. Les intrigues politiques à droite qui en découlèrent ayant peut-être entraîné la mort de Français dans l'attentat de Karachi, aggraveraient la faute initiale.

Détournement d'argent présumé encore dans l'affaire Sarkozy—Woerth—Bettencourt, puisqu'il s'agissait dans cette hypothèse de dérober au contrôle un financement occulte de sa campagne électorale. S'il est possible de recueillir des preuves de cet autre délit, ce ne pourrait-être qu'au moyen d'investigations rapides, menées par un magistrat indépendant du pouvoir. Or, il est évident que le suspect use et abuse justement des pouvoirs dont il dispose pour étouffer le scandale. Le dossier d'enquête demeure aux mains d'un procureur juge et partie à la fois, car cela convient à Nicolas Sarkozy.

Et voici que le même homme, dont le nom seul est devenu un synonyme de défaite en matière de sécurité, lance des menaces absurdes, inapplicables, dans le seul but de détourner l'attention médiatique. On doit lui répondre qu'il n'est plus attendu là-dessus, mais sur les raisons qui le retiennent encore de démissionner.

P-S, Epamin' et Arf ne sont pas en vacances de blog ! Et Captainhaka aussi…

6 commentaires:

toff de aix a dit…

ENFIN une voix de bon sens! Je désespérais d'entendre quelqu'un sur ce terrain-là (sans vous passer la brosse à reluire, cher Coucou je sais pourquoi je viens ici !)

Et ils tombent tous dans le panneau, c'est d'un triste... Ca se déchaine dde tous côtés, y compris Badinter qui s'y colle! Il ne faut pas lâcher la pression, sinon il pourrait s'en sortir le bougre! J'en aurai presque peur pour mon scandale politico-financier!

Le coucou a dit…

Toff,
peut-être qu'ils veulent bien tomber dans le panneau, et que l'affaire Bettencourt-etc les embarrasse?

Le_M_Poireau a dit…

J'ai le sentiment qu'après la fumée de l'écran retombée, on retrouvera l'affaire Woerth-Bettencourt et la corruption généralisé du système.
L'impression que cette affaire est un scotch dont il ne se débarrassera pas ainsi…
:-))

Anonyme a dit…

La gauche est en vacances. On sait pas trop jusqu'à quand. On ne sait plus trop DEPUIS quand.
Le camping n'a pas voulu communiquer le planning comprenant leur arrivée et leur départ. "Parce que c'est pas encore trop sûr", a dit le Modem, voisin d'emplacement.

Vallenain a dit…

C'était aussi le propos de Jegoun, et moi qui n'aime pas le PS, je me réjoui de voir qu'ils préfèrent passer pour des cons en criant à la stigmatisation et aux dérives fascistes à tot et à tavers et ainsi perdre de leur cédibilité, Sarko n'en demandait pas tant !

Le coucou a dit…

M. Poireau,
espérons que ton sentiment est le bon… Moi, j'ai l'impression que cette histoire embarrasse tous les politiques, au fond… N. S. risque fort d'embrayer à la rentrée sur un remaniement qui achèvera d'éteindre le feu.

Mike,
ta vision estivale est peut-être injuste. Il y a au sein du PS, par exemple, quelques têtes dures qui refusent de passer l'éponge…

Vallenain,
pour le moment, en effet, on l'aide essentiellement à faire mousser la diversion.