D'après le Figaro, la France est indignée des leçons de Fidel Castro. En ce moment, on s'indigne beaucoup chez nous… Nicolas récemment craignait que les gens ne soient indignés du vote par le parlement européen d'une résolution contre l'attitude de notre pays à l'encontre des Roms. Je crois plutôt que le Français moyen, le modèle le plus répandu, se fiche des propos de Fidel autant que du vote réprobateur des eurodéputés. De la même façon qu'il se moque de la condamnation du pape —laquelle toutefois a ému le catholique moyen, puisque la cote de M. Sarkozy a chuté même parmi les pratiquants (47%, soit -14% en un an). Personnellement, je trouve le barbu le plus célèbre avant Ben Laden plutôt gonflé de parler d'une «espèce d'holocauste» au sujet des Roms, mais après tout, il collera peut-être des remords aux anciens staliniens passés au Front National? Et je me réjouis de la condamnation de grande ampleur d'une politique sarkozyste méprisable.
M'indignerait presque, par contre —mais indigner est bien excessif—, la bouffe cordiale qui a rassemblé autour de Nicolas Sarkozy, Jean Daniel, Deni Olivennes, et Jacques Julliard, à l'Élysée. Fidèle à lui même, Jean Daniel en rend compte dans son dernier éditorial, avec ce mélange d'autosatisfaction et de sévérité bien tempérée qui le caractérise à présent.
Pourquoi s'indignerait-on, penseront certains: la fine fleur du NouvelObs n'a tout de même pas cassé la croûte avec Pinochet! C'est exact, mais ce n'était pas non plus un gueuleton avec Doris Leuthard, présidente de la confédération Suisse —l'unique démocratie d'Europe. Ce qui me gêne dans cette façon de partager les harengs à l'huile de palme de l'Élysée, c'est qu'en feignant d'administrer après coup une leçon (encore une) de hautes vues à Nicolas Sarkozy, on saupoudre le papier de «Le président» respectueux, on le rehausse d'où il avait dégringolé dans chaque phrase, ou presque. C'est un rôle qui convient à une presse aux ordres, mais un journal d'opposition ne devrait-il pas rompre tout lien de complaisance avec l'homme qui avilit notre république depuis trois ans?
On a beau essayer de nous faire croire que Nicolas Sarkozy se ficherait d'être impopulaire, tout démontre le contraire. En invitant ces figures bien élevées de la presse de gauche, il poursuit son opération de toilettage, sa quête éperdue de respectabilité. La prochaine étape devrait-être un gros câlin avec le pape, non que cet escobar se soucie de l'amour du Saint-père, mais pour tenter évidemment de reconquérir les suffrages égarés des électeurs catholiques. Et qui sait? Obtenir qu'on ne brûle plus de cierges pour lui souhaiter une mauvaise santé?
M'indignerait presque, par contre —mais indigner est bien excessif—, la bouffe cordiale qui a rassemblé autour de Nicolas Sarkozy, Jean Daniel, Deni Olivennes, et Jacques Julliard, à l'Élysée. Fidèle à lui même, Jean Daniel en rend compte dans son dernier éditorial, avec ce mélange d'autosatisfaction et de sévérité bien tempérée qui le caractérise à présent.
Pourquoi s'indignerait-on, penseront certains: la fine fleur du NouvelObs n'a tout de même pas cassé la croûte avec Pinochet! C'est exact, mais ce n'était pas non plus un gueuleton avec Doris Leuthard, présidente de la confédération Suisse —l'unique démocratie d'Europe. Ce qui me gêne dans cette façon de partager les harengs à l'huile de palme de l'Élysée, c'est qu'en feignant d'administrer après coup une leçon (encore une) de hautes vues à Nicolas Sarkozy, on saupoudre le papier de «Le président» respectueux, on le rehausse d'où il avait dégringolé dans chaque phrase, ou presque. C'est un rôle qui convient à une presse aux ordres, mais un journal d'opposition ne devrait-il pas rompre tout lien de complaisance avec l'homme qui avilit notre république depuis trois ans?
On a beau essayer de nous faire croire que Nicolas Sarkozy se ficherait d'être impopulaire, tout démontre le contraire. En invitant ces figures bien élevées de la presse de gauche, il poursuit son opération de toilettage, sa quête éperdue de respectabilité. La prochaine étape devrait-être un gros câlin avec le pape, non que cet escobar se soucie de l'amour du Saint-père, mais pour tenter évidemment de reconquérir les suffrages égarés des électeurs catholiques. Et qui sait? Obtenir qu'on ne brûle plus de cierges pour lui souhaiter une mauvaise santé?
10 commentaires:
Quand un président ne veut plus rencontrer la presse sous les projecteurs publics, la presse ne joue plus aucun rôle en allant le rencontrer en privé. Quoiqu'en disent les intéressés à la sortie. Rapporter des faux offs ce n'est pas du journalisme c'est de l'entremise.
Et j'oubliais de rajouter qu'on ne repeint jamais sur un mur pourri.
Il fait un ravalement ?
Captainhaka,
d'accord avec toi, surtout en cette période, surtout avec ce président là, c'était mal venu.
Nicolas,
qui fait un ravalement?
Sarko ! Un ravalement d'image...
Vous avez faux sur toute la ligne, il me semble. La presse se doit de rencontrer les hommes politiques, quels qu'ils soient ou presque. Et notamment quand ils sont présidents de la République. sinon, ce sont des zozos qui feraient mieux d'ouvrir un blog.
Nicolas, ;-)
Didier, je crois que vous m'avez déjà dit ça à une occasion comparable… J'ai tout de même l'impression que ce devoir de rencontrer tous les hommes politiques ne passe pas obligatoirement par la convivialité… Mais bon, c'est vrai que je ne fais que papoter sur un blog.
Je te conseille le dernier billet de Mélenchon sur le NouvelObs qui est assez drôle.
Je suis d'accord avec toi sur l'attitude de la presse dite d'opposition.
Cela dit, en termes de communication politique, Sarkozy joue sur des séquences longues qui lui permettent de gagner à la fin. Si on voit comment il a appréhendé le 1er tour dès 2006 avec le kärcher et tout le toutim, on sait que la tactique sert bien à rameuter le cœur de son électorat. La fange et pas seulement la frange…
:-))
Des pas perdus,
j'ai lu hier, après avoir reçu ton commentaire. Piquant en effet, mais quelle tartine à lire!
M. Poireau,
on a en effet l'impression qu'il reproduit presque à l'identique son précédent plan de campagne. Reste à savoir si l'histoire politique bégaie ?
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