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lundi 20 avril 2009

Lefebvre aboie, Lang remue la queue

En écoutant en milieu de journée sur France-Inter le brouhaha d'un débat entre Frédéric Lefebvre et Laurent Joffrin, à propos des paroles maladroites du président, la semaine dernière, j'ai soupiré intérieurement. L'actualité chaude du jour restait sur ce sujet, alors que j'en ai un peu marre de bégayer ma critique de MM Lefevre et Sarkozy. Pourtant, c'est parti pour durer un moment. La droite s'indigne du fait que la presse d'opposition s'oppose et que, côté politique, Mme Royal attaque le chef de l'état avec constance…

Ségolène Royal est une écharde dans le pied du pouvoir, un petit machin de rien qui fait mal quand on n'y pense pas et vous fait boiter par surprise. Il n'est pas étonnant que l'on s'efforce de sonner la curée contre sa personne. Tête de meute, Frédéric Lefebvre est allé chercher avec les dents le bout de charogne d'une condamnation en justice, sans rapport avec l'affaire, pour exciter ses congénères. Il a reçu le renfort inattendu d'un vieux cabot galeux, Jack Lang, qui n'en est plus à une bassesse ni une trahison près. «Excusez-la, pardonnez-lui», a-t-il déclaré, parlant de Mme Royal

La virulence verbale de M. Lefebvre fait partie de ses fonctions de porte-parole de l'UMP —on peut le combattre sans le taxer d'infamie, puisqu'il est dans son rôle, comme Mme Royal est dans le sien. En revanche, Jack Lang a sorti une fois de trop la dague du traître de tragédie. On espère que le PS ne lui trouvera, cette fois, aucune excuse.

Le vrai débat du jour aurait plutôt été ailleurs, dans les pantalonnades de M. Ahmadinejad, qui a dénaturé la conférence de l'ONU sur le racisme avec sa sortie prévisible contre Israël. De ce fait, les dés sont pipés au départ, et cela m'ôte toute envie d'en parler. D'ailleurs, les pays européens, le nôtre avec, ont quitté la salle de conférence. Pour une fois, j'imiterai les hommes du président.

samedi 21 février 2009

Humeur à rire, humeur à pleurer.

L'autre jour, dans le coucou, il était question de Lounis Ibadioune, poursuivi pour avoir vendu l'Humanité Dimanche sur un marché parisien. Plus précisément, il devait être jugé parce qu'il avait refusé de payer l'amende de 172 euros que des policiers voulaient lui infliger.
Défendu par une avocate qui a notamment rappelé que «la libre communication des pensées et des opinions…» fait partie de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Lounis a été relaxé par le juge.
Comme en ce moment les mauvaises nouvelles pleuvent de toutes parts, c'était bien le moins à faire que de saluer l'annonce d'une bonne par un petit billet.
Un coup de chapeau à cette décision du juge et à la ténacité militante de Lounis Ibadouine!

Dans un autre domaine, comme si la misère répandue à travers le monde par la crise actuelle ne suffisait pas, des insanités que l'on aurait pu croire extirpées des esprits grâce à une meilleure éducation et aux leçons tirées de l'histoire, refont surface chez les imbéciles. Ce n'est pas demain, hélas, que la bêtise sera vaincue! Il s'agit ici de l'idée répandue chez une proportion sidérante d'ahuris français et plus largement européens, que les juifs porteraient une responsabilité dans la crise actuelle… Martine publie un billet là-dessus, sur son blog, et cite les résultats d'un sondage à découvrir chez elle…

mercredi 11 février 2009

«Si vous nous empoisonnez»…

Au risque d'étonner certains, je ne connais pas Arthur. C'est ainsi. Entendons-nous bien: le nom d'Arthur ne m'est pas totalement inconnu, j'ai même glané sans le vouloir, année après année, quelques informations le concernant. Célèbre, on le voit beaucoup à la télévision, on l'entend à la radio, il a fait du théâtre, et, parfois il est l'objet de railleries féroces. Sa personne constitue une référence incontournable pour qui puise son inspiration dans l'audiovisuel et ses animateurs. Je sais aussi qu'il est humoriste, mais il doit se situer hors du champ d'humour médiatique qui me séduit, de Desproges à Didier Porte, sinon j'aurais probablement découvert son talent. Je sais encore qu'il a soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, une tare qui pourrait expliquer mon absence de curiosité à son égard. Enfin, je sais qu'il est juif.
Je l'ai appris voici pas mal de temps, un Dimanche où je me trouvais à l'épicerie du village. Une cliente âgée attendait son tour de passer à la caisse, lisant à mi-voix les titres d'un journal. Brusquement, elle s'exclama en ricanant: «encore un juif!». Choqué, je la pris à parti, sans égard pour ses cheveux blancs. Elle me regarda d'un air ébahi, se défendit: «Je disais pas ça par méchanceté, c'est parce que, Arthur, il est riche!» Je n'ai pas cherché à savoir quelle épithète la dame tenait pour véridique, s'agissant d'Arthur, entre riche et juif, ou s'il fallait simplement comprendre que tous les riches prénommés Arthur sont juifs, ou que les riches juifs sont tous des arthurs.
Cela fait donc tout de même un peu plus que rien, ce que je sais d'Arthur. Il n'en a rien à cirer, mais le hasard m'ayant fait son défenseur circonstanciel, j'ai depuis lors balayé un peu moins vite les potins de presse qu'il m'arrivait de trouver à son sujet dans les journaux. C'est ainsi que j'ai lu son plaidoyer publié dans Le Monde de Dimanche. Hier soir seulement, parce que je ne me précipite pas sur les écrits d'animateurs de télé en général, et sarkozystes en particulier.
Dans cet article, l'animateur réfute avec véhémence les accusations portées contre lui, comme celle de financer «de manière très active l'armée israélienne», «avec son fric»… Il clame son incompréhension et sa douleur devant les manifestations haineuses qui accompagnent depuis quelque temps sa tournée de spectacles. Selon lui, la haine qui le vise est née d'une interview de Dieudonné, en 2004, dans laquelle celui-ci lançait les calomnies reprises aujourd'hui —lesquelles lui valurent du reste une condamnation pour diffamation.
J'ai trouvé dans ce plaidoyer un accent de sincérité qui m'a convaincu sans laisser l'ombre d'un doute. Ironie des choses, je me retrouve aujourd'hui, comme à l'épicerie, à défendre un point de vue différent de celui que j'adoptais en soutenant Siné dans le conflit avec Charlie-Hebdo. En apparence seulement, car si ses détracteurs reprochaient à Siné d'assimiler juif et argent, et partant d'être antisémite, ils faisaient dire à sa chronique maladroite ce qu'elle ne disait pas, et faisaient bon marché d'une vie de prises de positions généreuses. Le vieux cabot mord peut-être tous azimuts, mais il n'est pas de ceux qu'on mettrait à garder des enclos barbelés.
Quant à Dieudonné, ma culture télévisuelle étant ce qu'elle est, proche de zéro, je ne connais de lui que ses relations contre-nature avec l'extrême droite. Cela me suffit pour être effaré que le poison d'un tel type puisse encore agir sur la société.
Si j'en crois les propos d'Arthur, le Net a beaucoup contribué à le répandre. Quelle fichue manie ont donc les utilisateurs d'internet de si mal vérifier les rumeurs qu'ils contribuent à propager. Par honnêteté, il nous faut douter et faire l'apprentissage du recoupement, tels que le pratiquent les vrais journalistes —ou devraient le pratiquer… C'est pour cela aussi, outre mon vieil attachement à lutter contre le racisme et l'antisémitisme, que je fais ce billet, un peu à l'écart de mes sympathies politiques naturelles.

*Titre: «Si vous nous piquez, saignons-nous pas? Si vous nous chatouillez, rions-nous pas? Si vous nous empoisonnez, mourrons-nous pas?» Shakespeare , Le marchand de Venise.

PS. J'ai aimé lire l'Abri, le dernier billet de Balmeyer

lundi 27 octobre 2008

Des intellos de droite et du racisme.

Chez quelques blogorrhéiques de droite on voit souvent fustigé l'antiracisme naturel aux idées de gauche. Comme il ne s'agit pas de se déclarer soi-même raciste —ils se veulent au-dessus de ça, en principe—, il n'est question dans leurs articles que de dénoncer les intentions racoleuses de la boboïtude, qui veut voir du racisme partout afin d'occuper le devant de la scène. De fait, il est arrivé plus d'une fois qu'une agression soit abusivement qualifiée de raciste. Ce genre d'erreur me semble pourtant, de loin, moins préjudiciable à la société que la propension contraire de la droite à vouloir étouffer hypocritement toute affaire où le doute n'est pas permis. Les manifestations de haine intercommunautaires pourrissent lentement la vie publique. Je me suis pour ma part engagé contre le racisme, lorsqu'en 1971 un gamin nommé Djilali Ben Ali fut assassiné à la Goutte d'Or par un adulte… J'ai oublié les circonstances exactes, ou plutôt, je crains de les rapporter imparfaitement, avec le recul des années. Toujours est-il que ma femme et moi écrivîmes à cette époque un petit bouquin destiné aux enfants, qui eut quelque écho et nous entraîna dans une sorte de tour de France du racisme ordinaire. L'histoire racontait très simplement les déboires imaginaires d'un gamin et son père, immigrés algériens de la première génération. Nous avions souhaité dédier le livre à la mémoire de cet enfant. Notre éditeur refusa, jugeant que publier un roman antiraciste pour la jeunesse (du reste sans aucun point commun avec l'événement à la source), était en soit assez provocateur. Dans le contexte des années 70, ce n'était pas entièrement faux et la décision d'éditer le texte témoignait déjà de sa part d'un certain culot. Il nous accorda de citer en exergue un fragment du "Marchand de Venise", afin de rappeler au lecteur qu'antisémitisme et racisme sont monstres siamois… Pourquoi revenir sur des choses aussi anecdotiques? Disons que j'y vois une illustration de mon propos… Parce que lutter contre le racisme ou l'antisémitisme, toujours présent comme un vieux truc ranci dans la mentalité franchouillarde, n'a jamais été de soi. Il y faut de l'effort et une attention vigilante à ces discours d'une partie de la droite qui ne renoncera jamais à dévaloriser l'idéal républicain de fraternité.

Sources (lointaines) chez Didier Goux, et NLF

Aujourd'hui, j'ai lu avec plaisir Abadinte , Police, et les trouvailles de P.M.A

vendredi 3 octobre 2008

Blues sous le vent

L'actualité politico-économique me fiche le bourdon et me donne envie de parler d'autre chose que de l'un des sujets sarkoziens du moment —Dieu sait pourtant que cet homme est une mine : il y aurait eu au minimum un billet à consacrer au fait que nous avons appris de son gourou, Henri Guaino, un simple conseiller sans légitimité démocratique, que le président hésitait à respecter les critères de Maastricht sur les déficits publics. Et le même conseiller du président estimait qu'il n'y avait plus lieu de consulter le parlement européen sur l'affaire, l'exécutif ayant seul son mot à dire en période de crise. Tout cela est scandaleux, quand on se souvient que notre pays est déjà endetté lourdement, pour plusieurs générations peut-être, mais bon, j'avais envie de changer de sujet, d'autant qu'un peu partout dans la blogosphère, les coups de barre désordonnés du capitaine Sarkozy et les manœuvres aléatoires de son équipage sont à l'affiche, même à droite.

J'avais un projet personnel amusant, sur lequel je souhaitais écrire quelques pages, un projet né de la tentative de Stephane Rousson de traverser la Manche en dirigeable à pédales, dont je vous parlais l'autre jour. Enthousiasmé par cette merveille écologique, mon épouse et moi avions aussitôt conçu tout l'intérêt qu'elle pouvait présenter pour nous, qui vivons à la campagne, séparés par une vallée profonde de Claviers, notre village perché sur la colline en face… En ces temps de carburant hors de prix, monter chaque jour chercher son pain, frise le gaspillage. Il y aurait bien le vélo, me direz-vous, mais les trois ou quatre kilomètres en lacets grimpent sec pour un fumeur… Or donc, l'idée nous vint que nous pourrions mettre en notre pré un dirigeable attaché à son petit poteau, disponible pour m'élever dans le ciel clavésien tous les matins, puis rallier en quelques coups de pédales innocents la place de l'Aire, juste en face de la boulangerie… Oui, mais voilà : l'échec de l'entreprise de M. Rousson, qui achoppa à des vents contraires le repoussant vers son point de départ, me donna à réfléchir. Et je me vis, surpris par une risée traîtresse en pleine traversée, suspendu au dessus de la vallée du Riou, et pédalant comme un damné pour contrer la dérive de mon engin. Je risquais fort d'aller chercher mon pain à Fayence à 19 kilomètres de chez moi, ou même pire : de me retrouver à survoler la Corse, au risque d'être abattu à la chevrotine par un indépendantiste analphabète ayant confondu le Claviers peint sur l'enveloppe de mon dirigeable avec Clavier, l'ami du président. Voilà pourquoi, ayant renoncé à la construction de ce bel engin, je me trouve privé d'un sujet propice à toutes sortes de développements et à de belles illustrations photographiques.

Il y a toutefois dans mes notes, quelque chose dont je n'ai pas encore parlé, un oubli que je regrette d'autant plus qu'il me semble constituer un contrepoint aux affaires de poursuites de blogueurs abusivement intentées par des élus, comme le cas de FanSolo, dont il était question ici, avant-hier encore. Mon attention et celle de pas mal de monde avait été attirée au mois d'Août, par dedalus, sur l'existence d'un blog ouvertement antisémite, ce qui constitue non seulement une offense à la dignité humaine et aux droits de l'homme, mais aussi un délit pur et simple. Or, lorsque j'ai retrouvé cet après-midi la note que j'avais rédigée à ce sujet, j'ai constaté que l'adresse du blog incriminé (pas de lien, vous le trouverez chez dedalus, si vous le souhaitez) est toujours valide malgré les appels à réagir ! Les Serge Grouard de droite et les Alda Pereira de gauche, auraient été mieux inspirés d'user de leur influence pour stopper la divulgation de propos semeurs de haine plutôt que chercher à museler de simples contradicteurs.